(grindeldore) into the depths

Oubliette.
L'envoûtement est sans appel.
L’esprit engourdi, Albus Dumbledore est égaré dans les rues de la capitale. Posant ses prunelles sur Londres, il se meut comme il l'a toujours fait. Pourtant, son regard est différent de la veille. Vision trouble qu’il peine à comprendre. La sensation d’avoir mal dormi lui étreint l'âme. Ignorant tout de l’Ordre qu’il a fondé, le coeur ne bat plus de la même manière. Désespoir passé balayé par un simple sortilège. Délivré de l’empathie qui a causé sa perte, sa pogne cherche nerveusement le tremble. Il s’enfonce dans une ruelle et saisit la baguette de sa poche, qu’il agite dans l’éther. Rien. Confusion soudaine de celui qui reprend peu à peu possession de ses synapses endolories. Le temps s’écoule et il se remémore calmement l’attaque. La perte de sa magie. Prenant une profonde inspiration, il s’enlise dans la foule, se massant les tempes sous la pluie anglaise. La cape charbonneuse s’esquisse  à l’angle de Great Scotland Yard et Scotland Place et pénètre une cabine téléphonique à la hâte Tentant plusieurs combinaisons, il jure et compose finalement le 6-2-4-4-2. Un miracle pour lui, peu habitué à emprunter les chemins moldus. La cabine s’enlise dans le sol et s'arrête brutalement dans l'atrium du Ministère de la magie.

Des regards furtifs se posent sur le directeur trempé. Faisant abstraction des visages qui gravitent autour de lui, il se dirige vers l’accueil et se penche vers une hôtesse occupée à son écritoire. La sorcière lève le menton et, surprise, elle pousse un cri. “Monsieur le directeur ! Que vous est-il arrivé...” S’enquiert-elle. Albus la coupe, et tente de faire usage de ses privilèges de bras droit, ou du moins, il espère pouvoir jouer cette carte malgré la perte de ses pouvoirs : “Je dois voir le ministre, Honora. Conduisez-moi à lui.” Sa voix caverneuse retentit dans le hall dans un écho. Sans attendre, elle s’exécute, et le conduit jusqu'à un ascenseur inaccessible au public. S’il ne dit pas un mot, le myocarde tambourine violemment contre sa poitrine. Ne lui adressant pas un sourire, ils montent ensemble jusqu’au cinquième étage. La jeune femme le laisse dans le corridor qui mène au bureau de Grindelwald.

Echec et mat.
Dès lors, ignorant tout de la farce dont il est victime, le pion qui se dressait contre la Coalition s’y fond ; résultat du tour de force de Nicolas Flamel. Rejoignant les griffes du bourreau adoré, il pénètre les lieux sans invitation, ses iris ambrées toisant l’assemblée tenue face au roi.Délicatement, Dumbledore ferme la porte derrière lui. Restant de marbre, il échange une oeillade complice avec le mage noir, faisant honneur à la connivence qu’on leur connaît. Silencieusement, il s’assoit sur le divan au fond de la pièce, écoutant patiemment l’échange stratégique qui a lieu. Il s'efforce de faire abstraction de son ébranlement encéphale, pourtant persuadé que quelque chose vient de lui arriver. Il y a plus important qu'une vulgaire perte de mémoire.

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Le royaume s’écroulait, sous les yeux cernés du maître de Londres. L’attaque subie avait ébranlé les fondations de la société sorcière, et si Gellert avait échappé au destin de nombreux sorciers, sa place à la tête du ministère était de moins en moins sécurisé. Et la colère grondait dans le coeur du Bulgare, particulièrement parce que tous ses proches se retrouvaient impuissants. Bathilda, Hélios, Leora atteints par ce poison. Et surtout, Albus, le phénix qui avait perdu ses flammes, et Gellert savait bien qu’Albus était bien plus détruit qu’il ne le laissait paraître, et pourtant il ne pouvait pas rester a ses côtés, trop de choses au ministère à gérer, la vermine à capturer, les enquêtes lancées, il n’aurait de repos que quand ces enfants de Morgane trembleront sous ses coups. Immondes protecteur de ceux qui asservissent les sorciers depuis des générations. Alors le bureau du ministre était un siège de crise, les voix tambourinant dans la tête du Ministre dont la cigarette était nerveusement placée entre les lèvres, la main qui tenait fermement le sureau, comme pour se rappeler à lui même qu’il était toujours entier, n’osant imaginer ce qui aurait put arriver s’il avait été privé de sa magie, probablement ne serait-il aujourd’hui plus qu’un des nombreux cadavres qui rampait sur les pavés londoniens. Il écoutait, quelques mots s’échappant des lippes, des ordres clairs pour ces idiots incapables de prévenir une attaque de cette ampleur, tous plus ridicule les uns que les autres, certains qui auraient probablement mérité de perdre leur pouvoir. Il avalait son whisky d’un coup sec quand les portes du bureau s’ouvraient sur le gallois, le regard de Gellert toujours froid pour parfaire l’illusion cachait une inquiétude réelle, voyant l’autre trempé, silencieux, s’asseyant en observant les membres de la réunion. Gellert écrasait sa cigarette. ”Dehors” sa voix s’échappait calme, presque un murmure vite coupé par le bruit d’un sorcier qui s’offusquait de se faire congédier. Gellert posait sur lui un regard froid, le sureau pointé sur l’homme qui se tordait immédiatement de douleur sous ses iris mauvais. ”Dehors.” la foule s’executait, se dispersant hors du bureau. Grindelwald avait été clair, à partir de maintenant et jusqu’à ce qu’un remède soit trouvé il n’accepterait aucun écart, aucune tentative. Il se levait alors de sa chaise, les portes se verrouillant, en quelques enjambées il rejoignait Albus, ses bras entourant le corps de son âme soeur, les lèvres s’écrasant tendrement sur les siennes, n’ayant cure des vêtements trempés.

”Albus…” Ses yeux s’ancraient dans ceux du phénix, et Gellert comprenait immédiatement que quelque chose n’allait pas, une étincelle disparue, pourtant pas celle des pouvoirs endormis du sorcier, parce que oui, ce n’était que temporaire, Gellert trouverait une solution pour rendre sa magie a Albus, et surtout, le Bulgare connaissait l’homme de sa vie, les années passées à se dompter lui avaient appris qu’Albus était la personne la plus forte qu’il connaissait, et qu’il n’y avait aucun obstacle qu’il ne pouvait surmonter, il fallait simplement le lui rappeler. Le sureau glissait doucement sur le gallois, séchant la peau et les vêtements. ”Ces imbéciles n’ont fait aucune avancée. Ils sont tous plus incompétents les uns que les autres.” Son regard se posait sur l’autre, se levant pour poser le sureau sur le rebord de la cheminée, grimaçant un peu. Mais se dirigeant ensuite vers le cabinet à alcool pour servir deux verres ambrés manuellement. Réflexes anciens qui revenaient, se mettant à la place d’Albus il n’aimerait pas le voir balader sa baguette à tout bout de champ. Il s’avançait tendant un verre au Gallois. ”Tout va bien, моя любов ?” Sa main venant saisir celle de l’autre. Il avait l’air ailleurs, distrait. Et Gellert se retenait de briser la promesse faite de ne pas user de la Legilimencie sur Albus.

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Pénétrant les lieux à pas de loup, l’entrée du phénix désargenté se fait discrète. Il n’y a pourtant que lui qui ose serpenter dans les couloirs du ministère de la sorte. Brutus apparaît aux côtés de son roi tel un fantôme. Imposant sa présence spectrale, il veut se voir dans l’oeil de l’autre. L’entendre affirmer qu’il existe, toujours, et malgré ce drame qui a sapé le bien le plus précieux dont il disposait, après celui symbolisé par le médaillon qui prend éternellement à son cou. Les agates suivent le cortège ministériel et se reposent sur le monarque. Les synapses se heurtent au crâne évidé du directeur, lui intimant la sensation désagréable d’avoir mal dormi. Frustration au possible qu’il ravale dans un râle étouffé. Retenant un hurlement, il clos les paupières et écoute patiemment le discours de l’aimé à son auditoire. Le rythme cardiaque du sorcier qui n’en est plus un se cantonne au son de la pluie contre les vitres et, lentement, Albus retrouve son calme. Dehors, assène le bulgare de sa voix profonde. Le rictus d’un homme endolori lui enserre l'âme, le ramenant subitement à lui. Il rouvre les yeux et le coeur du gallois reprend sa course folle, galopant de plus belle, tandis que les ombres s’évanouissent du bureau du ministre.

Albus… Ainsi, le couple retrouve l’intimité tant désirée par l’amant. Ils partagent une oeillade tendre, et se comprennent sans parole. Un soupir saccadé quitte les lèvres du britannique. Les bras de l’autre sont un cadeau, inespéré, auquel Dumbledore se raccroche comme un naufragé. Labre contre labre, ils se retrouvent et ses craintes s’effondrent, château de cartes savamment balayé par l’affection de Grindelwald. Posant doucement ses lèvres sur la main du mage, des gouttes d’eau tombent de ses cheveux ébène à sa carne. Le sureau s'élève et réchauffe celui qui se perçoit encore comme un animal. Une bête de foire, à peine plus utile qu’un vase creux. “Que disiez-vous ?” S’enquiert-il dans un murmure à peine audible. La curiosité politique se mêle à l'appréhension du monstre face à son maître. En dépit de la peur qui s’est infiltrée en lui, il demeure le bras droit de Gellert. Son premier conseiller. Le désir d’aider l’autre et de faire usage des seules compétences qu’il lui reste fait vibrer la lueur mourante de son être. La réponse est sans appel : Ces imbéciles n’ont fait aucune avancée. Ils sont tous plus incompétents les uns que les autres. “Ils devraient pourta-” Un frisson le traverse. Compatissant d’une brève grimace, il cherche ses mots mais est nargué par le vide encéphale qui reprend ses droits. Le mouvement du slave l’ancre dans le moment. Il l’observe déposer sa précieuse sur l'âtre. Surprises, ses lèvres s’entrouvrent. “Qu’est-ce qu-” Murmure-t-il. Grindelwald se rapproche du cabinet et leur sert deux verres auxquels sa moitié ne prête pas attention. Le sans magie fait quelques pas et saisit la baguette à son tour, pour la toute première fois. Incapable de sentir la moindre vibration en émaner, il y mêle son regard embrumé, avant de remettre l’objet à son propriétaire. “Garde-la sur toi, s’il te plait.” La demande est formulée d’une voix brisée, refusant qu’on puisse s’en prendre à Gellert dans un moment de faiblesse ou pire, qu’on ose la lui faucher. “Merci...” Tout va bien, моя любов ? Le surnom n’a pas changé et lui arrache un sourire. A cette question, ses lippes se pressent l’une contre l’autre, interdites. Il se griffe nerveusement la nuque, marquant la peau de ses phalanges. “Ce n’est pas le moment, моя любов... J’ai cependant besoin de toi.” Il marque une pause et inspiré : “J’ai le sentiment qu’il m’est arrivé quelque chose, et j’ignore si nous pouvons faire confiance aux médicomages pour nous éclairer.” Il entraîne le legilimens sur le divan avec lui. “Je voudrais que tu pénètres mon crâne, et que tu me dises ce que tu y vois.”

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“Que disiez-vous ?” le ministre n’avait rien  répondu, balayant simplement la question. Il n’avait aucune envie de partager l’incompétence de ses employés, pas quand il se doutait que le phénix voulait entendre des bonnes nouvelles, une quelconque avancée dans les recherches, pourtant il n’y avait eu aucune nouveauté dans le chaos qui frappait l’Angleterre, alors il ne voyait pas la nécessité de s’étendre sur le sujet, préférant simplement rassurer l’autre par sa présence, autant qu’il le pouvait quand bien même il ne lui fallait pas grand chose pour voir à quel point Albus était troublé, de dos il ne l’avait pas vu se lever pour saisir le sureau, son regard de glace se posait sur l’être aimé, le seul probablement qui avait le droit de toucher sa baguette, quand bien même il ne se souvenait pas l’avoir déjà vu faire. Gellert voulait que Albus comprenne que sa magie n’était pas la seule raison pour laquelle il était tombé amoureux de lui, quand bien même il était probablement la seule personne dont Gellert craignait le pouvoir presque autant qu’il l’admirait, toujours charmé par la magie d’Albus, elle avait quelque chose de rassurant, d’élégant, lui qui avait fait de la magie noire son égale ne pouvait qu’être étonné des prouesses accomplies par l’autre qui s’en tenait volontairement éloigné. Et même sans magie le phénix gardait un je ne sais quoi de majestueux qui suffisait bien à Gellert. Pourtant il grimaçait doucement quand l’autre prenait enfin la parole, la voix du gallois était basse, tremblante, il était touché par quelque chose de bien plus profond que la perte de sa magie, ça crevait l’oeil, Gellert saisissait alors le Sureau entre ses doigts, le glissant à sa ceinture sans pour autant l’utiliser, continuant d’utiliser ses mains pour servir le verre à Albus silencieux. Le laissant s’asseoir à nouveau avant de porter le verre à ses lèvres. Sa voix s’échappant pour ravir à l’autre un sourire, mais surtout ce besoin de savoir ce qui causait l’orage dans les yeux de son époux, Gellert détestait le voir ainsi, et surtout il ne pouvait rien y faire et c’était ça qui le perturbait le plus, ne pas pouvoir lui venir en aide, lui le mage noir le plus puissant d’Angleterre ne pouvait user de la magie pour rendre à l’aimé ce qui lui avait arraché. Pas par manque de volonté, merlin savait qu’il avait passé des nuits depuis les noces Black à feuilleter des grimoires et autres pour avoir la moindre indication de la marche à suivre, sans rien trouver.

“Ce n’est pas le moment, моя любов... J’ai cependant besoin de toi.” Le bulgare haussait un sourcil, c’était lui d’habitude qui ne s’étendait pas sur ses états d’âmes, et le Gallois trouvait toujours un moyen de lui arracher les vers du nez. Pourtant dans ce cas là, Gellert savait bien que Albus ne parlerait pas sans qu’il soit prêt. Alors il hochait simplement la tête, évidemment qu’il l’aiderait, pour n’importe quoi, tant qu’il pouvait calmer un peu celui qu’il aimait plus que cette couronne qui tremblait dangereusement sur son crâne. “J’ai le sentiment qu’il m’est arrivé quelque chose, et j’ignore si nous pouvons faire confiance aux médicomages pour nous éclairer.” Le sang du bulgare se glace, évidemment qu’ils ne pouvaient faire confiance a personne d’autre, aujourd’hui plus que jamais ils ne pouvaient se confier qu’à l’un et l’autre, il suivait calmement Albus. “Je voudrais que tu pénètres mon crâne, et que tu me dises ce que tu y vois.” Un frisson parcourait la colonne du ministre alors qu’il s’arrêtait, sa main glissant hors de celle de son époux qu’il observait sans vraiment comprendre. ”Albus…” Gellert avait toujours refusé de se glisser dans la tête d’Albus, il n’en avait jamais eu besoin, et d’une certaine manière était-il effrayé de ce qu’il y trouverait, la même raison pour laquelle l’esprit d’Abelforth était hors d’attente, la seule scène que le bulgare refusait de revivre, qu’il avait lui même enterré trop profondément dans son esprit. Pourtant le visage sérieux du gallois ne laissait pas place à la discussion. ”Bien...Préviens moi si je vais trop loin Albus.” Parce que Dumbledore n’avait plus de moyen de le repousser, ils le savaient tous les deux, son esprit était entièrement à la mercie du Bulgare. Le sureau retrouvait sa place entre les doigts fins. Sa main libre venant se poser doucement sur la joue du phénix alors que les iris glacés se glissaient dans ceux de l’autre, le legilimens accompli n’avait plus besoin de formule depuis longtemps, encore moins sur un esprit à découvert, et il se laissait aller à traverser les couches de l’esprit chaotique de son époux, peinant à en trouver le sens. Il caressait d’abord la surface, avant de se laisser aller a chercher plus loin, trouver la source, le début, comme un dédale dangereux dans lequel il se perdait peu à peu avant de revenir bredouille à la surface. ”Quelque chose ne va pas…” Alors le bulgare forçait un peu plus sur l’esprit de l’autre, forçant sa présence dans des recoins plus effacés, glissant sur les souvenirs de leurs amours un peu trop longtemps avant de s’en échapper pour revenir aux souvenirs plus récents de la journée, le gallois sous la pluie, trempé, et avant ça rien, rien qui le conduisait au ministère. Il fallut que quelques secondes supplémentaire au Legilimens avant qu’il ne s’extirpe de l’esprit du phénix, il reconnaissait finalement l’oeuvre, ancien oubliator il l’avait croisée plus de fois qu’il ne l’aurait voulu. ”Depuis quand ?” Le visage du ministre était sérieux, si ses doutes étaient jutes, alors tout changeait. Il devait tout savoir. ”Quelqu’un t’a oublietté Albus, et ce n’est pas n’importe qui, des portions entières de tes souvenirs ont disparu, seul un puissant sorcier serait capable de ça”

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Plus que jamais les reliques leur sont précieuses. L’urgence du plan, élaboré par leurs verves adolescentes, croît brutalement. Il faut trouver la cape et la pierre. Seuls les maîtres de la mort pourront faire face à la guerre qui les attend, prédite par Cassandra Trelawney. Pour le plus grand bien. Lentement, la paranoïa se répand dans le crâne du gallois. Un sentiment profond, sans appel. Pour ce qui lui semble être la toute première fois auprès du ministre, Albus a peur. Pour lui, mais surtout pour Grindelwald. La magie éteinte, il n’est plus en mesure de protéger sa moitié de leurs ennemis. Le fou souhaite garder l’empereur hors d’atteinte, ce sang mêlé qu’il sert corps et âme depuis quelques heures. Fruit d’une manipulation encéphale réussie, il s’écroule dès lors aux pieds de celui qu’il aime, plus que de raison. Allégeance jurée à leur plus jeune âge, les garçons sont devenus des hommes, et ce qui n’était qu’un rêve a pris forme de la façon la plus éloquente. Gellert a réussi un coup de maître qui laisse encore Albus admiratif. La partie d’échecs loin d’être terminée, bien des actions sont encore nécessaires pour honorer la prophétie. Lui remettant le sureau, le directeur murmure tendrement à l’oreille de son amant : “N’oublie pas qui tu es. Mon époux, un Dumbledore. Le maître de la mort.” Ses iris lancent des flammes amoindries, mais toujours présentes. Même sans magie, il reste un phénix, qui renaîtra de ses cendres. Homosexuel héritier de sa branche, il s’est battu contre la médiocrité tout au long de son existence, s’imposant comme l’un des sorciers les plus puissants du monde magique de peur de n’être jamais assez homme pour faire honneur aux Dumbledore. Avec la perte de la sorcellerie, cette dernière revient au galop, le hantant comme un vieux fantôme. Il revoit Perceval s’adresser à lui, alors qu’il était enfant et savait à peine tenir le tremble. Tu es l’aîné, tu dois montrer l’exemple. Maîtriser la magie mieux que quiconque. Guider tes frères et sœurs vers la lumière et faire honneur à tes ancêtres, les duellistes les plus avisés de Grande Bretagne. Autant de paroles, qui se heurtent à son crâne, comme des dagues aiguisées. Face à la défaite, l’ancien Gryffondor tâche de ne pas baisser les bras. De se raccrocher au courage insufflé par Godric et sa maison. Albus restera au ministère, tant que Grindelwald voudra bien de lui à ses côtés.

Perturbé par le sortilège dont il a été victime, il formule une invitation douloureuse. Il n’a pas oublié l’intrusion qui les a, quoique étrangement, rapprochés, laissant Dumbledore comprendre pleinement les raisons de la fureur et de la peine de son âme jumelle. Bien… Préviens moi si je vais trop loin Albus. Il courbe l’échine pour lui, parcourant  ses souvenirs. Durant plusieurs minutes, Albus est ivre de la magie qu’il touche du bout des doigts, à travers l’aimé. Sa présence sous son scalp est enveloppante et étrangement rassurante. Plus encore qu’à travers du sexe, ils communient. Le lion s’offre à lui, revisitant ensemble un passé qu’ils connaissent tous deux par coeur, et s’interrogeant sur les vides abyssaux qui le perturbent sauvagement. La sensation constante d’avoir oublié quelque chose lui soulève le coeur. Quelque chose ne va pas… À ces mots, le rythme cardiaque du gallois accélère furieusement. Depuis quand ? La question est formulée mais Albus est incapable d’y répondre. “Ce matin, peut-être ? J’ignore où j’étais avant d’arriver au ministère”.

Quelqu’un t’a oublietté Albus, et ce n’est pas n’importe qui, des portions entières de tes souvenirs ont disparu, seul un puissant sorcier serait capable de ça. La confirmation jaillit de la bouche de l’ancien oubliator le laisse stupéfait. Il avait donc raison, on lui a lancé un Oubliette. L’ichor tourne à toute vitesse dans ses veines, qui palpitent sur son crâne. Dumbledore est pris d’une colère particulièrement foudroyante. Il songe aux sorciers capables d’un tel acte et son esprit s’embrume. Henry Potter. Alaric Black. Peut-être même Nicolas Flamel. Sans compter les femmes les plus puissantes du monde magique, et les sorciers terrassés au cours de sa carrière de briseur de sorts. Pourquoi ? Les possibles sont multiples et le laissent pensif. Il maintient impuissant face à eux. Combien de temps faudra-t-il avant que Grindelwald chute à son tour ? Le danger qui les guette le pousse à se replier sur lui-même, refusant tout contact avec l’extérieur. Il sort des amulettes protectrices de sa poche, qu’il place nerveusement tout autour de la pièce. Tout en s'exécutant, le sans magie souffle : “Gellert, les sang purs sont une menace presque aussi grande que les sans magie. Il est temps de les mater, une bonne fois pour toute. Il nous faut les briser dans l’oeuf. Renforce les serments inviolables. Impose toi avant qu’ils t’écrasent, moya lubyov.” Le bulgare claque sous sa langue britannique. Au moins il n’a pas oublié le dialecte de l’autre. Se rapprochant à nouveau de lui, il ajoute : “Il faut nous débarrasser des rats, un à un. Quelqu’un tente de nous diviser. Tu as un autre légilimens au ministère, Graal dit qu’il est compétent. Utilise-le.” Il marque une pause, cherchant ses mots. “Trouvons le serpent qui se terre parmi nous. On ne peut faire confiance qu’à notre famille.” Après cela, il renchérit de sa voix grave : “Quant aux reliques de la mort, nous devons les trouver coûte que coûte. Tu as du nouveau ?” Demande-t-il. En cet instant il oublie presque la condition qui l’accable, et redevient le stratège visionnaire qui s’est lié à Gellert lors d’un pacte de sang. “Nous pourrions piller les tombes des frères Peverell ? On ne l’a encore jamais fait. Je suis sûr que c’est là que Gregorovitch a trouvé ta baguette.” Il pose une main contre son épaule avec une délicatesse toute masculine, ses lèvres brûlant d’envie d’un baiser.

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