- n'attend personne puisque personne ne compte pour toi -

O1. il a grandi sous l'aile d'acier du père, enfermé dans l'antre du manoir malfoy. l'éducation n'a pas été des plus tendres, pas même aimante. soumission totale face au géniteur adoré qu'il n'ose point contredire. pourtant il l'élève de manière plus que brutale, qui ferait grince des dents les services sociaux. la mère absente, douloureusement silencieuse, pourtant bien là, mais jamais vraiment présente. l'aîné des malfoy a sans doute eu plus d’hématomes à lui tout seule que l'entière famille weasley. torture physique, torture mentale, pour atteindre l'excellence. l'échec, c'est la douleur, c'est la mort. une litanie sans cesse répétée qui a fait de lui un soldat parfaitement réglé. le fouet, les insultes, les sortilèges jamais impardonnables aux yeux de la loi mais toujours aux yeux du fils. sa peau d'albâtre est aujourd'hui recouverte de cicatrices jadis rouges de sang. pourtant il voue une admiration presque sans faille à celui qui les lui a infligées. ses frères savent-ils? ses frères ont-ils subi le même traitement? non. il est l'héritier, l'aîné, c'est lui qui doit porter le nom de malfoy jusqu'au sommet, c'est sa mission. et l'échec est inacceptable. O2. prince des serpentards. septième année couverte de gloire, gardien de son équipe de quidditch, préfet jusqu'à la fin, on se souvient de lui comme d'un élève appliqué, au talent non négligé. génie de l'astronomie, il se fait toutefois remarquer pour son incapacité notable à métamorphoser quoi que ce soit. un échec qui lui reste en travers de la gorge encore aujourd'hui. il s'échappe un peu de l'emprise du père, mais même entre les murs du château, son influence se fait toujours sentir. c'est ainsi, il l'a tellement bien dressé. c'est aussi là-bas qu'il se rapproche de weasley, le seul weasley à qui il accorde une espèce d'importance. c'est lui qui lui qui lui montre la véritable utilité des placards à balais, des espaces sombres derrière les immenses statues du troisième étage. c'est aussi lui qui lui révèle l'existence de la salle sur demande. il lui apprend à respirer. O3. il se sait parfaitement supérieur au sorcier moyen. son regard d'acier est connu pour être aussi chaleureux qu'un glaçon en plein hiver. charles de marche pas, il se pavane, il ne regarde pas, il méprise. version miniature de son paternel, il a toujours le menton légèrement relevé, les yeux fixés au loin. ce n'est pas rare de le voir hausser un sourcil moqueur, froncer le nez de dégoût sans raison apparente. il dévisage les gens, ne leur laisse pas le temps de respirer. il se déplace avec aisance peu importe le lieu, comme si celui-ci lui appartenait. il transpire la confiance en lui, la complaisance. nombreux sont ceux qui voudraient être à sa place, il le sait. merlin, ils ne savent pas à quel point ils ont tort. mais charles de se victimise pas. il déteste la pitié presque autant que l'échec. O4. charles est un artiste. un créateur. pas un très bon chanteur, mais excellent musicien. ce qu'il préfère cependant, c'est le dessin. ce qu'il imagine prend vie sur la feuille comme s'il l'avait directement imprimé avec son esprit. amoureux des belles proportions, il n'est pas rare de trouver le bureau qu'il occupe au manoir recouvert de diverses planches de projets. charles est un inventeur un peu fou qui aime construire et détruire. un léonard de vinci des temps modernes pourrait-on dire. O5. le jeune homme sait qu'il ne se reproduira jamais. il ne trouve aucun intérêt dans les courbes féminines et préfère de loin la robustesse des corps masculins. c'est comme une évidence depuis qu'il a atteint la puberté. il n'a d'ailleurs jamais partagé la couche de la moindre femme, une chose qui ne le complexe pas outre mesure. pourtant il se dit bisexuel. parce que c'est ce que l'on attend de l'héritier malfoy: perpétuer la lignée. il sait que le jour viendra où il aura une fiancée. il se répète que ça viendra avec le temps, que ce n'est qu'une phase. il se répète que weasley n'est qu'une exception à son hétérosexualité, qu'il l'a débauché. et pourtant, il ne se voit pas au bras de qui que ce soit d'autre, et sûrement pas auprès d'une femme. O6. weasley il ne l'a pas rencontré à poudlard, en fait ça fait bien longtemps qu'il hante ses rêves. malgré les années, il le traite toujours comme un chien. sale cabot qu'il l'appelle parfois. mais c'est de bon coeur. il ne se rappelle plus comment ça a commencé. voisins depuis leur naissance, amis d'enfance, adolescents troublés, ils ne se sont jamais quittés. il se rappelle pourtant de la première fois où ses lèvres ont ravagé la bouche du rouquin juste avant qu'ils ne se retrouvent, il ne sait toujours pas trop comment, enlacés dans une salle de classe inoccupée. ils sont devenus plus amants qu'amis. aucun attachement, aucun amour, juste de la dépendance, c'est ce que charles s'entête à lui répéter, à se répéter. il n'est qu'un amant, pas l'homme de sa vie. il essaye de s'en convaincre tant bien que mal alors qu'il le plaque sauvagement contre le mur de son bureau. il n'y a rien d'autre entre eux qu'une attirance mutuelle. il ne l'aime pas, ça non. de toute façon charles ne sait pas aimer, et s'il aimait, ce ne serait certainement pas un weasley. O7. il ne se souvient pas de la première fois qu'il a touché à une goutte d'alcool. c'était sûrement dans la salle commune des serpentards, ou peut-être à une réception donnée par la mère. franchement, il ne se rappelle plus. ce dont il se souvient en revanche c'est l'amour sans failles qu'il porte à la boisson depuis ce jour. il s'y noie depuis plusieurs années déjà et n'en ressort plus. ce ne sont pas les strangulots qui le coulent cette fois, ce son ses propres démons. personne ne sait à quel point il est devenu dépendant de ce petit plaisir, pas même weasley. il a besoin de cette libération, de lâcher prise, il oublie et aime oublier. tellement que ça en devient dangereux. c'est une addiction qui le détruit à petit feu, au même titre que la cigarette qu'il ne touche que lorsque la vie lui devient insupportable. O8. les mangemorts le fascine et il a bien conscience qu'ils sont l'avenir de la race sorcière, que ce sont eux qui protègent leur héritage millénaire. pourtant il ne peut se résoudre à les rejoindre. il craint le jour où son paternel mourra. tant que ce dernier porte la marque, personne n'exige rien de charles, mais il sait que le jour où la mort frappera à la porte des malfoy, il sera de son devoir de rejoindre le camp des puristes sorciers. ce jour-là, il lui faudra trouver une femme, se ranger, refouler, enterrer. abandonner wealsey aussi. mais pour le bien de la fratrie il le ferait. pour le moment il se contente de se dire partisan. ce qu'il est, définitivement. il ne comprend pas comment les moldus peuvent se revendiquer égaux aux sorciers. il voit d'ailleurs les chasseurs commencer à remuer et depuis le massacre de la famille zabini, la rage a pris ses entrailles. il s'est juré de protéger le nom des malfoy et des quelques sang-purs restant coûte que coûte. il est prêt à la lutte. avec ou sans marque. O9. sa peau d'albâtre est recouverte de nombreuses cicatrices. ses amants ont tous la délicatesse de ne pas les remarquer. icarus a posé quelques questions. mais charles ne lui a jamais répond. il est trop pudique, trop secret. il ne veut pas avouer ses faiblesses, et surtout, il ne veut pas voir la moindre lueur de pitié briller au fond des prunelles de celui qui le regarde toujours avec admiration. 1O. charles n'aime personne. personne n'aime charles. il ne ressent pas le besoin d'avoir des amis. s'il a eu des amants, des aventures, aucune ne l'a jamais touché en plein coeur. de simples besoins physiques, une attraction commune qui a mené deux êtres à se perdre l'un dans l'autre, mais rien de sentimental. maintenant il les regarde avec tout autant de condescendance que toutes les autres créatures qu'il croise dans la rue. pendant un temps il a même payé certains de ses amants. des contrats de confidentialité qui lui assuraient une discrétion maximum. mais c'est fini aujourd'hui, il a d'autres chats à fouetter. 11. il projette de remplacer très rapidement le magistrat dont il est l'assistant. vieil ami de la famille, charles peut l'approcher sans aucun problème et commence à sérieusement considérer l'idée de assassiner dans son sommeil pour prendre sa place. pour le moment, il se tapit dans l'ombre, attend le bon moment pour frapper, et quand celui-ci arrivera, il n'hésitera pas une seule seconde. 12. connu pour son style vestimentaire toujours parfaitement approprié, il n'a aucun jean ni aucun sweatshirt chez lui. que des chemises, des pantalons noirs, gris, bleus marine, des vestes de costard, de lourdes capes. c'est pourquoi il se retrouve toujours avec les habits d'icarus à qui il vole quotidiennement des vêtements plus confortables que les siens. seule exception à sa garde robe : les épais pulls vert anis tricotés par la mère weasley. tous ornés d'un C argenté, il ne les porte jamais mais ne peut se résoudre à les jeter. énième preuve qu'il tient bien plus à icarus qu'il ne veut bien l'avouer. 13. il n'a aucun contrôle sur ses dépenses. immense fortune qu'il a, il n'a pas vraiment besoin de faire attention. il n'est pas rare de le voir acheter une cape hors de prix pour le sorcier moyen sans même ciller une seule seconde. il lui arrive même de sortir icarus de la merde, parfois. d'ailleurs il déteste lorsque ce dernier ose lui parler de remboursement. 14. un jour, il a tué un elfe de maison alors qu'il avait quinze ans. il ne s'en souvient pas tant l'action a été insignifiante à ses yeux. les malfoy en possèdent d'ailleurs encore deux autres bien que ce soit illégal. mais depuis quand les malfoys sont-il connus pour respecter les règles de toute manière? 15. charles est un danseur né. il y a quelque chose chez les gens qui transpirent la confidence qui leur permet de contrôler leur corps bien mieux que les autres. c'est donc tout naturellement que le jeune homme ondule au son de la musique. généralement il est bien trop fier pour se rabaisser à de telles activités mais lorsqu'il fait quelques efforts, il n'est pas rare que plusieurs hommes finissent par venir graviter autour de sa silhouette longiligne.