(Sloan) Hit me, I wanna feel something.

There ain't no for the wicked, money don't grow on trees  -

9 ans
J’étais assis devant la cheminé. J’ignorais ce qu’il pouvait se passer derrière moi et je m’en fichais pas mal à vrai dire. Mes parents étaient là, mon oncle Cobalt également, ils discutaient entre eux. Je n’arrivais pas à capter la moindre bride de ce qu’il pouvait se dire. Tout ce que je savais, c’était que ça avait l'air sérieux. Il m’avait paru évidement que c’était en rapport avec qu’il s’était passé aujourd’hui. Je l’avais bien vu à la tête qu’avait faite ma mère à mon arrivée. Mais je ne voyais pas ce que j’avais fait de mal. Je m’étais défendu. Simplement défendu. Je ne voyais pas ce que j’avais fait de mal. C’était ce gosse qui était venu chercher la merde. Il n’avait eu que ce qu’il méritait dans le fond. Mes yeux descendirent jusqu’à mes mains. Je serrais les poings laissant apparaître mes phalanges blessées, esquintées par les coups que j’avais donné. Je souris. Du sang. Le mien et probablement celui de l’autre gosse. Je ne ressentais rien. J’étais vide. Je n’y prenais pas de plaisir et j'ignorais la souffrance. Je ne savais même pas ce que pouvait être la douleur. Plus haut sur mes avant-bras, on pouvait deviner la naissance de divers hématomes. Mes mains se dirigèrent vers mon visage. Le bout de mes doigts caressa ma peau. Je sentais chaque plaie, chaque bosse. Mais rien. Toujours rien. On ne peut pas le laisser avec les autres enfants. Cette simple phrase arriva à mes oreilles. Par réflexe, je me tournais vers les trois adultes, un air interrogateur sur la face. Laissez moi m’occuper du gamin. Forcément quand mon oncle préféré disait ce genre chose, j’étais excité comme une puce. Mon père regarda sérieusement Cobalt, bras croisés sur son torse. Puis merde, je savais bien que mon frère avait commencé les entraînements pour suivre l'œuvre familiale. Pourquoi il n’y avait que lui qui pouvait s’amuser ? Mon père finit par jeter un regard à ma mère. Sloan est spécial. Son éducation devra l’être aussi. 

01. Analgésie congénitale, algoataraxie, autant de mots barbares pour désigner ma… maladie ? Tout ça pour spécifier que je ne ressens pas la douleur. C’est un diagnostic qui m'a été posé très jeune. Je suis le seul parmi ma fratrie à être comme ça. 02. Je n'ai jamais été un "gros mangeur", ni quelqu'un qui surveille son alimentation. J'aurais tendance à mange n'importe quoi en petites quantités. 03. J'ai un nombre incalculable de cicatrices sur le corps. Et je ne compte plus le nombre de fois où j’ai porté un plâtre. Plusieurs de ces marques sont à l’heure actuelle  dissimulées par divers tatouages. 04. J'ai quitté le système scolaire à l’âge de 9ans. Le mélange entre ma maladie et ma nette habitude à me battre ne faisaient pas bon ménage. J’ai passé ma vie m’entraîner à chasser, traquer, me défendre et marchander. J’ai intégré officiellement les veilleurs à mes 16 ans, devenant un chasseur comme la majeure partie de ma famille. 05. Je suis membre de la branche principale de la famille Burroughs. Depuis gamin, j’ai appris à me défendre et à me méfier de la magie. Ma cruauté est venue bien après, remercions l'oncle Cobalt pour ses enseignements. 06. J’ai le fameux rôle tant aimé de l’enfant du milieu. J'ai un grand frère ainsi qu'une petite sœur. Nous sommes proches, enfin tout est relatif avec moi. Je ne suis pas vraiment du genre à être expansif sur ce que je ressens. 07. Je n'ai jamais vraiment trouvé d’intérêt dans les autres personnes de mon ….espèce – sauf les autres veilleurs - j'aurais tendance à être prodigieusement agacé et ennuyé par les trois quart de la population. 08. Bisexuel, aromantique, je n'ai jamais cherché à mettre de nom sur mes désirs sexuels. Je suis un dragueur, j'aime les relations sans lendemain, disons-le. Que ça soit homme ou femme, je ne cherche pas à me limiter, par contre, j'estime ne pas avoir de temps pour une relation à longue durée. Me prendre la tête, c'est pas mon genre et les relations/couple/sentiments, c'est typiquement pas mon truc. 09. J'ai une véritable addiction pour le café. Il m'arrive souvent d'en boire et... de me brûler la langue sans m'en rendre compte, aussi. Ce qui est franchement chiant. 10. J'ai pris l'habitude de faire une vérification quotidienne de chaque partie de mon corps et souvent j'engage quelqu'un pour cette tâche. Je suis obligé de vérifier si j'ai des plaies, des ecchymoses ou encore des fractures que je n'aurais pas remarqué. 11. Mon absence de douleur m'a toujours rendu instable. Mes méthodes sont très franchement remises en cause, trop dangereuses, trop insensées. Je n'ai pas peur de souffrir, ni d'en prendre plein à la tronche. Autant dire que enlève tous les freins que la plupart des êtres humains ont. 12. Pendant bien longtemps je me suis senti totalement vide. J'ai commencé à essayer un tas de choses pour me faire, vibrer. Conduites dangereuses, drogues, tout ce qui me passait sous la main. Tant que ça pouvait me faire frissonner, c'était bon à prendre. Encore aujourd'hui, il m'arrive consommer divers produits plus ou moins légaux. 13. J'aime la souffrance des autres. Ne pouvant pas comprendre la mienne, j'aime la voir se peindre les visages de mes proies. Qu'est-ce que ça leur fait ? Quelles sensations ça leur procure ? Souvent je vais trop loin et … besoin d'un dessin ? Les êtres vivants se brisent si facilement. 14. Je ne bois pas. En fait, j'ai en horreur tout ce qui est alcoolisé. Je ne bois jamais d'alcool, de bière ou autre chose. Par contre, je suis un fervent consommateur de sodas. 15. On m'a proposé récemment un poste de moniteur, au vu de mes excellents résultats sur le terrain. Mais j'ai refusé la « promotion », être moniteur, c'est un taff que je ne supporte pas. Je préfère ma bonne vieille chasse à toutes ces conneries de double jeu. Encore un truc de gonzesse. 16. J'ai toujours voulu faire du sport en équipe, je trouvais ça cool. Mais avec les blessures régulières que je ne sentais pas et mon comportement avec mes coéquipiers, autant dire que c'était mort ! Je me contente de faire du footing et de la musculation pour m'entretenir. 17. J'ai toujours eu largement de quoi vivre. Ma famille est particulièrement aisée. Il faut dire qu'on est tous de sacrés magouilleurs et l'argent ne nous a jamais manqué. 18. Mon premier commerce ? Je refourguais des culottes de lycéennes à des collégiens. Il faut dire qu'elles avaient tendance à baisser facilement le sous-vêtements quand je leur parlais. J'avais 14 ans à ce moment là. Pas mal hein ? 19. Je me suis toujours considéré comme le moins doué de ma fratrie pour le côté « commerce ». Marchander les bestiaux, c'est plus le truc de mon frère. Je me défends bien, certes, mais je suis loin d'avoir la fibre sociale et baratineuse. 20. J'ai un amour certains pour les poignards, dagues et autres couteaux. J'ai une collection assez impressionnant de ces armes blanches.

24 ans
Je posais mes pieds sur la table, tranquillement. Ce type continuait de déblatérer sans faire attention à mon geste. Putain, sa voix était franchement agaçante. On aurait un canard qui était en train de beugler comme un putain de veau. Je n’écoutais que vaguement ce qu'il disait. Il fallait dire qu'il causait beaucoup le connard. Mon cerveau filtrait les informations les plus importantes. J'avais saisi que ça parlait de sorcières qui avaient été repérées récemment et qu'il fallait les capturer, quelque chose dans ce style là. Je finis par sortir le poignard qui était fixé à ma ceinture. Je le fis pivoter entre mes doigts. Appréciant le coupant de la lame, observant chaque creux et bosse des dents sur le bord aiguisé. Décidément, j'adorais les armes à la pointe de la technologie – fallait dire qu'on avait un très bon fournisseur aussi – mais une bonne vieille arme blanche, c'était très efficace. Et toute la technologie, ça enlevait quand même le plaisir de trancher une gorge quand même. Taillader, couper, trancher dans le vif... elle ne faisait pas ça la technologie. Rien ne remplaçait une effusion de sang. Un raclement de gorge me fit revenir à la réalité. Je regardais devant moi le client, il avait une gueule de foutu gratte-papier de merde trop étriqué. Il fixait mes pieds intensément. Moi je me contentais de le fixer avec un grand sourire. Quoi, tu les aimes mes pompes ? S'tu veux j'te file l'adresse du magasin mec. Il leva les yeux au plafond avant de regarder mon frère. Nos résultats ont toujours été là. Vous aurez votre marchandise en temps voulu. Après des mains serrées, je m'amusais à faire une révérence exagérée à ce type qui avait vraiment une sale tronche e merde. Et vu l'expression qu'il avait, ma connerie avait eu l'effet escompté. Je sentis alors mon frère m'attraper par la veste. Putain Sloan, tu pourrais bien te comporter avec les clients. Je repoussai sa main, putain fallait pas abîmer du cuir, c'était du véritable en plus ! Pas ma faute, sa tête de cul m'a déconcentré. Je ris légèrement, c'est vrai qu'il était moche. Je regardais mon frère, il soupira, mais je voyais bien son sourire en coin, ça l'avait amusé en tout cas. T'es con Sloan. Je ris, c'était sa manière de me dire qu'il m'aimait bien, j'le savais, c'était commun entre nous. P'tite bite va. Il se mit à rire avec moi. Ouais, on n'avait pas une relation comme les autre frères, c'était sûr et certains.