now you got no one you can trust, thinking you sold your soul unjust (albus & lyrae)

now you got no one you can trust, thinking you sold your soul unjust

I see it all I’m sure but
Do I know what’s right
I thought I knew but it turns out the other way
I am scared that I won’t find a thing
And afraid that I’ll turn out to be alone,
But I have to learn, have to try, have to trust, I have to cry,
I have to see, have to know that I can be myself
And if I could I would stay
And if they’re not in my way
I’ll stare here in the distance
But I’ll grow up to be just like you.

« ALBUS ! » Le cri résonna dans le silence de la nuit. Sa robe pourpre et son visage noircis par endroits, les cheveux défaits, ses bottes noires de rebelle jurant fortement avec les vestiges d’élégance de sa tenue, Lyrae Potter ressemblait presque en tout point à une personne ivre qui avait oublié de se changer après une soirée chaotique et qui portait la première paire de chaussures qu’elle avait pu trouver car elle avait perdu l’ancienne. Le seul hic dans ce sombre portrait était qu’elle était totalement saine d’esprit, juste furieuse.

Après cette terrible chasse orchestrée par son frère suite à l’ouverture catastrophique de l’arène, les deux jeunes Potter étaient retournés au manoir familial et Lyrae n’avait pas pu trouver le sommeil. Elle avait effectué les cent pas dans ses appartements, s’était allongée, suffocante d’un chagrin que la sorcière n’aurait jamais cru ressentir. Pas pour Albus, surtout. Pourtant, elle avait l’impression qu’un monstre lui déchirait les entrailles et le cœur. Car le myocarde s’était, au fil des jours et des semaines, adouci en côtoyant la sagesse qu’incarnait Albus. Des débuts parsemés de doutes, suspicions et voir même de crises de colère lors des cours d’occlumancie qu’il lui donnait. Ils s’étaient mutuellement accordés du temps – ne disait-on pas que cela était précieux ? – et Lyrae avait jeté les armes au bout d’un certain moment. Elle s’était ouverte à lui tel un journal intime et s’était même pliée au Serment Inviolable pour lui prouver sa loyauté, acte qu’elle n’aurait jamais pensé accomplir pour une personne qu’elle connaissait depuis si peu de temps sur l’échelle d’une vie. N’était-ce pas assez, Albus ? Alors, pourquoi ne pas l’avoir mis au courant de cette mission menée contre le gouvernement de Grindelwald ? Si seulement elle aurait été au courant, Lyrae n’aurait tout simplement pas mis les pieds dans cette arène au lieu de de se vautrer dans une situation aussi inconfortable que les épines d’un cactus. Oui, elle avait toute les raisons d’être furieuse et d’avoir pris la décision de transplaner jusque l’appartement londonien d’Albus afin que ce dernier lui rende des comptes.

Postée devant la porte d’entrée d’Albus et le sang lui montant à la tête face à ce silence, elle tambourina de nouveau. Plus fort. « Ouvre cette porte, Albus ! Ce serait la moindre des politesses après ta trahison. » Elle s’interrompit, reprenant son souffle. « Ouvre donc avant que je fasse exploser cette fichue porte, espèce de lâche ! » Il ne dormait pas, impossible. Il ne dormait pas si tôt et ses cernes trahissaient fréquemment ses nuits d’insomnie. Peut-être élaborait-il un plan avec Minerva pour l’éliminer avant d’ouvrir ? Cette vieille chatte doit être dans les parages et faire partie du complot, hein, comme d’habitude, songea Lyrae avant de cette fois, donner de grands coups de pieds rageurs contre la porte. « ALBUS, MINERVA ! Je sais que vous vous cachez ici, avez-vous peur d’une petite fille ? » Elle éclata d’un rire nerveux, se sentant fichtrement ridicule à hurler ainsi en pleine rue et prête à être internée dans l’aile psychiatrique de Ste-Mangouste. Je camperais ici, sur le perron, s’il le faut. Si elle détestait bien une chose, c'était qu'on la trahisse et elle se vengerait. Coûte que coûte.

@albus dumbledore

Dernière édition par Lyrae Potter le Mar 14 Avr - 1:16, édité 2 fois

" You keep saying you got something for me
Something you call love but confess
You've been messing where
you shouldn't have been messing "

@lyrae potter & albus dumbledore

◊ ◊ ◊

ALBUS ! Des cris juvéniles retentissent dans le corridor. Dumbledore reconnaît le timbre de la voix de la sorcière. Complainte infernale qu’il a lui-même sommée. Conséquence évidente de l’attaque à l'arène qu’il avait prévue il y a des semaines. Elle n’était pas prête, pas encore, et la voilà qui tambourine à sa porte et s'entraîne dans des tirades fastidieuses. Ignorant la décontenance de l’anglaise, il agite brièvement le tremble et déverrouille la porte qui libère la fauve de ses gonds. Feignant la surprise, la prise d’otage à l'appartement l’amuse. “Alohomora est un sort primaire et tu sais que ma porte t’est toujours ouverte.” souffle-t-il. Il s'accroupit sur le marbre pour lui donner son bras, l’aidant à se relever et examinant un instant ses genoux rougeoyants. Aussitôt, il fait tournoyer sa baguette et murmure un sortilège qui panse ses blessures. Puis, il s’écarte pour la laisser passer et sceller l’entrée derrière eux. La colère de la jeune femme ne le laisse pas de glace, mais il ne peut se résoudre à céder à ses caprices. Ayant récemment rejoint le ministère en tant que directeur du département du contrôle et de la soumission des moldus, les humeurs de Lyrae Potter sont actuellement le dernier de ses soucis. Il fait pourtant l’effort de l’apaiser, conscient de sa présence sur les lieux du récent attentat de l’Ordre. S’il est hautement calculateur, il n’en demeure pas moins vicieux ou sans cœur. “Une trahison ?” répète-t-il, faussement stupéfait devant la fureur de la sylphide. Ils pénètrent le salon qu’ils ont tous deux fréquenté une bonne trentaine de fois, le laissant parcourir les méandres de son esprit au nom du secret de leur faction. Les leçons d’Occlumancie les avait rapprochés, mais visiblement pas assez pour qu’il lui indique les intentions de l’Ordre le jour précédent. Il ne pouvait pas se permettre de partager des plans d’une telle teneur avec une âme aussi ouverte que la sienne. Conscience liquide qui menace de prendre la fuite en se logeant dans des oreilles ennemies. Il pousse un soupir lourd de signification et prend place sur le divan, l’invitant à le rejoindre. Il la laisse reprendre son souffle et la toise de son regard ambre. “Tu t’attendais à être inclue à la préparation d'un attentat sans avoir achevé ton enseignement d'Occlumancie ?” demande-t-il enfin, perçant l'abcès sans une once de gêne. “Qu’espérais-tu d'autre ? Une lettre signée de ma main pour te congédier au ministère ?”

(c) oxymort

now you got no one you can trust, thinking you sold your soul unjust

I see it all I’m sure but
Do I know what’s right
I thought I knew but it turns out the other way
I am scared that I won’t find a thing
And afraid that I’ll turn out to be alone,
But I have to learn, have to try, have to trust, I have to cry,
I have to see, have to know that I can be myself
And if I could I would stay
And if they’re not in my way
I’ll stare here in the distance
But I’ll grow up to be just like you.

Faire sortir Lyrae Potter de ses gonds était une tâche ardue. Elle possédait un don indéniable pour rester mesurée lorsqu’on la fâchait, tout simplement parce que la vipère ne perdait pas en temps et énergie pour des individus qui ne lui importaient pas… et justement, sa liste rouge d’indésirables et insignifiants était sacrément plus longue que sa liste verte. Depuis son entrée à l’école de sorcellerie Poudlard, Lyrae s’était taillée une certaine réputation qui la suivait dans sa vie de jeune adulte : brillante, obnubilée par ses occupations, control freak et ne comptant que très peu d’amis dans son entourage trié sur le volet. Il n’y avait que pour ces amis en question qu’elle se permettait de s’abandonner à la colère et aux excès, bien que ces occasions s’étaient montrées aussi rares qu’un œuf de dragon. Considérait-t-elle Albus comme un ami, pour s’autoriser à le déranger à une heure aussi tardive en hurlant comme si elle comptait tout détruire sur son passage ? Difficile de s’avouer la réponse, car c’était l’équivalent d’accepter une nouvelle faiblesse dans sa vie. C’était risquer de donner son affection à une personne qui ne souhaitait peut-être pas lui en donner en retour, en plus de lui avoir déjà offert une loyauté indéfectible. Cela m’effraie, oui, d’aimer Dumbledore et de constater qu’il parvient à me blesser, pensa-t-elle avec amertume. Simultanément, la porte d’entrée s’ouvrit, exauçant les vœux agressifs de Lyrae. « Alohomora est un sort primaire et tu sais que ma porte t’es toujours ouverte. » Elle le toisa d’un œil mauvais. Le but de tout ce boucan était de le déranger et le secouer, il ne méritait pas la politesse d’un pauvre Alohomora. Il lui tendit une main qu’elle attrapa, l’autorisant à la redresser et à panser ses blessures aux genoux sans lâcher un mot.

« Une trahison ? » lança-t-il sur un ton agaçant, tandis qu’ils se dirigeaient vers le salon, Lyrae sur les talons du sorcier. Elle émit un sifflement, scandalisée. Bien sûr, une trahison ! Qu’était-ce d’autre ? Une opportunité professionnelle ou un bouquet de fleur envoyé avec poème glissé à l’intérieur, peut-être ? Lyrae se laissa tomber sur le divan, les bras croisés et silencieuse. La jeune femme bouillonnait de l’intérieur, prête à attaquer, malgré que son rythme cardiaque était revenu à la normale et qu’elle n’était plus essoufflée. « Tu t’attendais à être inclue à la préparation d’un attentat sans avoir achevé ton enseignement d’Occlumancie ? » Son cœur ne fit qu’un bond et son beau visage se décomposa. Elle dévisageait Albus avec un savoureux mélange de dégoût et d’incrédulité. « Qu’espérais-tu d’autre ? Une lettre de ma main pour te congédier au ministère ? » Il se fiche de moi. Son brin de méchanceté inné lui chuchotait intérieurement de lui décocher une gifle digne de ce nom et sa décence lui intimait de se comporter en adulte. Lyrae ne saisissait pas la logique de ses propos. Hormis pour le premier, les cours d’Occlumancie se déroulaient bien et lors des dernières séances, Lyrae avait parfaitement réussi à fermer son esprit. Albus l’avait félicité, tout en lui faisant comprendre qu’elle n’avait pas encore atteint le stade le plus complexe de la défense de l’esprit. N’était-ce pas suffisant ?

« Comme je te l’ai prouvé récemment, je sais bloquer des pénétrations extérieures de mon esprit et personne n’a jamais éveillé de soupçons à mon égard au ministère. » Sinon, cela aurait fait longtemps que son allégeance réelle aurait été dévoilée. Grindelwald l’aurait certainement tué de ses propres mains ou peut-être son père. Cette simple pensée la fit frissonner. « Je n’espérais rien d’autre que la vérité, Albus ! » s’exclama-t-elle, véhémente et désignant du menton des parties brûlées de sa robe, ultime souvenir d’un dragon furieux qui avait mis le feu à l’arène. « J’ai été contrainte de suivre mon frère dans sa chasse contre les nés-Moldus et ennemis du gouvernement pour ne pas être suspectée de trahison ! Si vous m’auriez informé de votre projet d’attentat, je n’aurais évidemment pas participé à cette mission mais je me serais protégée en ne me rendant pas à l’arène. Je n’aurais pas eu à faire semblant de m’en prendre à des innocents. Je n’aurais pas risquer de me compromettre, toi qui m’a ordonné de tout faire pour que ça n’arrive pas. » Lyrae n’avait pas le souvenir d’avoir autant parlé depuis un moment. Du haut de sa petite trentaine, Albus devait certainement mieux comprendre les enjeux de cette problématique et arrêter de la prendre pour une idiote finie. « Comprends-tu maintenant pourquoi je me sens trahie ? Je te faisais confiance, Albus. A toi, Minerva, Nicolas… à Newt. » L’évocation de Newt lui tordit le myocarde en deux, car elle l’affectionnait sincèrement et l’idée qu’il ait pu faire parti du complot la révulsait. « Sans oublier que je me sens inutile, toi qui prétendait avoir des projets pour moi. Tu ne m’avais pas précisé que cela consistait à me jeter aux oubliettes. » Elle détourna ses yeux d’Albus, le regard rivé vers la fenêtre, une expression pincée et amère sur la figure. Lyrae était entière et ne faisait jamais les choses à moitié. Le fait qu’on ne lui rende pas la pareille lui était insupportable. « J’étais prête à mourir pour toi, certains autres et nous partageons un but commun. Alors, pourquoi, Albus ? » murmura-t-elle, oisillon blessé et aux ailes noircies.

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you shouldn't have been messing "

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◊ ◊ ◊

La complainte de la sylphide résonne dans les lieux. Albus s’empresse de clore la porte derrière eux. Tâchant de contenir les foudres de la sorcière, il l’invite à prendre place sur son divan près de l'âtre. Un endroit qu’elle connaît maintenant par coeur pour y avoir passé heure après heure à ses côtés, voyant son esprit violé par celui qui se considère à présent comme son mentor. Si leurs débuts n’ont pas été simples, les séances d’occlumancie les ont rapprochés. Deux êtres qui à priori n’avaient rien en commun se sont trouvés. Quand bien même Dumbledore se pensait imperméable aux afflictions d’une jeune femme au sang pur, son histoire l’aura touché. Compassion insoupçonnée au travers de leur expérience encéphale. L’homme s’assouplit auprès d’elle, lui accordant les clés d’un myocarde réservé à peu. Minerva, Abelforth, Nicolas, Newt. Elle appose son nom à une liste qui lui est chère. Pourtant l’ancien briseur de sort ne le lui montre pas. Pas encore. Je sais bloquer des pénétrations extérieures de mon esprit et personne n’a jamais éveillé de soupçons à mon égard au ministère. Un sourire en coin qui traduit la fierté à son égard. “Te voilà donc prête.” déclare-t-il avec malice. Enfin.

J’ai été contrainte de suivre mon frère dans sa chasse contre les nés-Moldus et ennemis du gouvernement pour ne pas être suspectée de trahison ! Si vous m’auriez informé de votre projet d’attentat, je n’aurais évidemment pas participé à cette mission mais je me serais protégée en ne me rendant pas à l’arène. Je n’aurais pas eu à faire semblant de m’en prendre à des innocents. Je n’aurais pas risquer de me compromettre, toi qui m’a ordonné de tout faire pour que ça n’arrive pas. Soupir lourd de signification. “Toi et moi nous sommes une parade, Lyra. La violence à laquelle nous nous confrontons est nécessaire à notre couverture. Je pensais que tu l’avais compris. Je n’orchestre moi-même pas un génocide pour le plaisir de Grindelwald.” Il fait quelques pas en direction de l'âtre et observe le phénix non loin d’eux. “Je suis désolé que tu te sois sentie trahie. Ce n’était pas mon intention.” les mots quittent ses lèvres avec une précision calculée. Il s’excuse, une action à laquelle il n’est pas habitué. “J’ai en effet des projets pour toi, à mille lieux des oubliettes. Je voulais faire de toi une infiltrée au ministère, auprès de moi.” Une pause. “Je ne pouvais pas prendre le risque de te prévenir, pas encore. Je note ceci dit que tu ne souhaites pas être aux premières loges des attaques.” L’amertume qui coure sur le visage de la sorcière trouve écho chez son vis-à-vis. J’étais prête à mourir pour toi, certains autres et nous partageons un but commun. Alors, pourquoi, Albus ? A l'écoute de ses mots, le directeur reste un instant interdit, puis il prend place près d’elle, posant ses phalanges sur les siennes. Les ambres se dardent dans ses yeux. “N’agis pas pour moi, Lyrae. Agis pour eux.”

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Albus & Lyrae

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La vulnérabilité.

Un défaut qu’elle exécrait par-dessous tout et pourtant, elle se sentait vulnérable. Grande poupée de chiffon assise sur ce divan à débiter, débiter et encore débiter un flot de paroles. Malgré qu’elle aurait souhaité ne pas se livrer à Albus tel un livre ouvert, c’était exactement ce qu’elle faisait à chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls. Si elle continuait sur cette lancée, bientôt, le Dumbledore ferait office de journal intime pour la jeune femme. L’esprit brillant, perspicace et raisonnable d’Albus avait conquis la Potter. Le processus avait été lent, la personnalité vipérine de Lyrae n’aidant pas. Au fil des mois, en plus d’être un mentor exceptionnel, Albus s’était révélé être le frère aîné réfléchi qu’elle n’avait pas eu et un père dénué de vices. Bien entendu, l’amour qu’elle vouait à Henry et Ulric surpassait la logique, mais elle était intimement persuadée que Dumbledore et McGonagall lui avaient apporté la paix.
Voilà pourquoi elle se sentait si blessée et en colère d’avoir été mis à l’écart.

« Te voilà donc prête. » Ses yeux se plissèrent et ses lèvres frémirent. Jouait-il avec ses nerfs, de son expression malicieuse et frôlant l’amusement ? Albus avait un don formidable pour garder son calme lorsque Lyrae se laissait aller à la fureur, la contemplant dans le plus grand des silences et ne s’émouvant pas plus que cela des jérémiades de la vipère. Il était l’eau qui domptait le feu qu’elle incarnait. Cela était encore plus agaçant pour la belle, qui ressentait l’envie irrépressible de le secouer afin qu’il se fâche tout autant qu’elle le faisait. Sauf qu’Albus avait très bien compris qu’il était capable de remettre la Potter à sa place sans bouger le petit doigt. « Toi et moi sommes une parade, Lyrae. La violence à laquelle nous nous confrontons est nécessaire à notre couverture. Je pensais que tu l’avais compris. Je n’orchestre moi-même pas un génocide pour le plaisir de Grindelwald. » Une aura de puissance émanait de ce Dumbledore debout face à sa cheminée, près de Fumseck, son magnifique phénix. Elle comprenait et entendait parfaitement les propos déclarés par Albus, sans quoi elle n’aurait pas intégré l’Ordre. Les membres de la résistance travaillant au ministère avaient saisi qu’ils se devaient d’effectuer des sacrifices pour parvenir à leurs fins, là n’était pas le problème pour Lyrae. « Je suis désolé que tu te sois sentie trahie. Ce n’était pas mon intention. » Tu l’as fait, pourtant, fut-elle tentée de lui lancer à la figure.

« J’ai en effet des projets pour toi, à mille lieux des oubliettes. Je voulais faire de toi une infiltrée au ministère, auprès de moi. » Myocarde qui chute et se brise, pour se redresser encore plus fort. L’espoir et la honte, qui s’entremêlaient ensemble. La colère, qui se vautre au sol pour finir en poussière. « Je ne pouvais pas prendre le risque de te prévenir, pas encore. Je note ceci dit que tu ne souhaites pas être aux premières loges des attaques. » Incompréhension, haussement d’un sourcil, perplexité affichée sur les traits harmonieux de la sylphide. « Pardi, je suis une Auror, Albus ! Les embûches, le danger et le sang ne sont pas parvenus à en venir à bout de moi, pour l'instant. » Malentendu, quand tu nous tiens. Elle n’avait pas choisi cette carrière pour se ratatiner et se couvrir derrière la silhouette d’un plus fort, au contraire. « Il se trouvait juste que j’ai bien failli y laisser ma couverture et là, pour le coup, je n’aurais plus été utile du tout. Sans doute en train de moisir à Azkaban ou aux mains de ma propre famille, mais j’ai choisi de jouer le jeu et de chasser avec Ulric. » Les précisions formulées à travers un calme olympien semblèrent réduire la tension dans l’air. Elle avait dû se montrer extrêmement rapide pour ne pas éveiller les soupçons de son frère, au moment où ils avaient attrapé le professeur Ulrich Gauvain. Son aîné, n’étant pas un agent du gouvernement, l’avait intimé de mettre fin aux jours de l’hybride à sa place. Lyrae avait eu le réflexe de libérer Gauvain qui détenait Prudence, avant de faire subir à sortilège d’amnésie à son frère qui était désormais persuadé qu’ils n’avaient jamais mis la main sur l’ancien enseignant. Il pensait qu’ils étaient simplement tombés sur une Prudence Prince apeurée. Tout cela, en moins d’une minute. Ses réflexes avaient été remarquables et elle avait pu sauver un innocent.

Ce souvenir récent, Albus pouvait le lire dans son esprit.

Les doigts d'Albus se posèrent sur ceux de Lyrae. Réconciliation de deux partis qui ne faisaient qu'un. L'un dirigeait, l'autre soutenait. Ainsi était la pyramide solide que formait les membres de l'Ordre du Phénix. « N'agis pas pour moi. Agis pour eux. » Le regard adressé par Lyrae à son mentor était poignant, sincère et conscient. Ses doigts se resserrèrent avec douceur contre ceux d'Albus, démontrant son engagement. « Mais pour le moment, il n'y a que vous pour savoir que j'agis pour eux et nous tous. Pour le paix et la justice à laquelle nous aspirons. » Elle s'interrompit, réfléchissant brièvement à ce qui allait suivre. « Ce serait un honneur pour moi de travailler à tes côtés, de te soutenir et d'aider au mieux l'Ordre en devenant infiltrée. » Lyrae était après tout une Potter et était bien placée pour jouer le rôle d'espionne. Maligne et perspicace, elle était de ceux qui étaient aptes à se fondre dans n'importe quelle masse, à oublier son identité du jour au lendemain pour la remplacer par une autre et récupérer la véritable plus tard. « Je pourrais écouter, observer et vous renseigner au mieux par rapport à la position qu'occupe ma famille. Et aller plus loin s'il le faut, tu sais que tu as juste à demander Albus. » Sa loyauté leur appartenait.

THE END

@albus dumbledore

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