Shame is a soul eating emotion (Riona)

Anecdotes.
I. A peine Riona avait-elle vu le jour qu’elle était une déception pour son père. Fille dans une société patriarcale, fille dans une famille où le machisme et la supériorité masculine est la norme le destin lui jouait un premier tour. Les premières années de sa vie ont été marquées par le mépris de son père et les inactions de sa mère. La violence arriva, elle, quelques années après sa naissance. Incapable de parler fourchelang son père tira un trait sur sa fille aînée. Les coups, les maléfices Riona subissait les flots de la colère de son paternel. La naissance de son frère n’arrangea rien. Lui un garçon représentait les maigres espoirs de sa la branche mineure des Gaunt. Relégué à la place qui devait être la sienne, Riona plia le genou pour servir de faire valoir. Elle apprit à se taire, encaisser et obéir.

II. La rage a toujours bouillonnait en Riona. Dans les rares moments d’accalmie elle se plongeait dans les histoires de la famille Gaunt s’enfonçant chaque fois un peu plus dans les idéaux de pureté de sang et de soumission des êtres non-magiques. Vite, ses lectures et les histoires qu’on lui racontait ne suffisaient plus à la calmer. Digne fille de son père, elle commença à frapper, les enfants des voisins, les elfes de maison. Sans jamais éprouver le moindre remord, la moindre culpabilité, elle glissait peu à peu dans une folie qui deviendrait son coffre-fort. A 8 ans elle manqua de tuer un des vils serviteurs elfiques de la sinistre maison Gaunt. Sévèrement réprimée, elle ne dit rien, resta muette sans jamais s’excuser, mais elle se fit une promesse… elle, sorcière supérieure de naissance, ne s’excuserait jamais

III. Poudlard, elle avait 11 ans et intégrait Serpentard. Dans les couloirs du château peu à peu elle se forma toute seule loin de l’emprise néfaste des hommes Gaunt. Fille maudite, enfant instable, elle n’était pas populaire ni particulièrement appréciée. Turbulente, violente, elle passa de nombreuses fois à la limite de l’exclusion. Ses prises de paroles extrémistes et ses insultes répétées lui valurent de nombreuses colles et sanctions. Sans jamais baisser les yeux, elle encaissait et obéissait… comme on lui avait appris. Pas particulièrement douée, Riona était pourtant douée d’une forte détermination. Avec la rage comme moteur, elle traversa les sept années sans un regard en arrière.  

IV.Alors que les jeunes filles de sang-pur se trouvaient une à une promise et offerte à des mariages arrangés Riona, elle, ne voyait toujours rien arriver. Elle voulait servir sa famille, donner un enfant aux Gaunt, rendre fier ses pairs par un bon mariage. Son père lui n’était pas de cette avis. « Personne ne veux de toi … » « Tu n’es qu’un chien fou … » « Le don de Salazar Serpentard t’a ignoré … » « Jamais tu ne donnera vie. ». Humiliée Riona se réfugia un peu plus dans la colère. Si elle ne pouvait remplir le rôle qui était le sien que pouvait-elle faire ? Perdue, sans repère elle se laisser couler déversant sa haine sur les impurs, ceux qui volaient le don de magie. Incapable de s’en prendre aux membres de sa famille Riona se mit à sortir la nuit pour trouver des souffres douleurs parmi les animaux qui peuplaient la propriété des Gaunt. Ce sombre escapades étaient d’abord rythmées de larmes puis elles furent remplacer les rires, une joie nouvelle l’envahissait à chaque fois qu’elle sombrait un peu plus dans les plus obscurs pêchés des Gaunt.

V. Reléguée à un place de second choix Riona n’eut pas le droit de travailler. Cantonnée au manoir des Gaunt elle remplissait les tâches trop ingrates pour que sa mère ou les autres femmes de la maison s’en occupent. Dans un silence résigné, elle obéissait sans se plaindre, regardant d’un oeil envieux son frère cadet traité comme un véritable Gaunt. Jalouse de cette relation qu’elle devinait entre lui et Shibahn. Les relations entre les enfants Gaunt n’étaient pas simples. Placée dans ce rôle ingrat par toutes la familles Riona a toujours eu une relation avec Cahir. Petit frère, mais plus grand par sa position. A partir du moment où il est née tout fût mis en place pour que Riona soit mise en infériorité face à lui. D’abord faire valoir, elle endossa bien vite le rôle de souffre-douleur… insultes, coups, brimades. Une relation malsaine qui n’est pourtant pas privée d’une certaine forme d’attachement. Elle est sa sœur, elle lui appartient et gare a qui la touchera ou la faire sienne.  

VI. C’est une nouvelle dispute au sujet de ce mariage qu’elle ne voyait jamais arriver qui poussa Riona a fuir le manoir Gaunt. Dans la pénombre, elle courut sans s’arrêter. Elle cherchait un exutoire, un animal à maltraiter pour exorciser toute cette rage. C’est là qu’elle les remarqua… une jeune sorcière, qu’elle connaissait de vue, et un jeune moldu qui habitait non loin. Ils marchaient main dans la main, profitant des premières ombres de la nuit pour profiter. A quelques mètres d’eux elle resta figeait. Comment cette sorcière pouvait avoir le droit à ce qu’on lui refusait ? Comment pouvait-elle gâcher cette chance avec un être aussi vile qu’un moldu ? Mû par une colère intense et toute la haine qu’on lui avait inculquée, Riona, baguette en main, se jeta sur le jeune couple. Un bref duel puis des maléfices, des cris, des pleurs. Là, face aux corps meurtris de ses deux victimes, Riona s’apprêtait à commettre l’irréparable quand Cahir fit son apparition. De nouveaux cris, puis un ordre sec et sans appel. Riona baissa sa baguette et disparue dans la nuit.  

VII. Un mois à se cacher et à fuir avant d’être finalement rattrapée par les représentants du ministère. Elle ne baissa pas les armes facilement, tenta de résister, mais dépassée par le nombre ne fit pas le poids. Présentée devant le magenmagot pour être jugée elle fût condamnée à 8 ans d’emprisonnement à Azkaban pour agression sur une sorcière, agression sur un moldu, avoir fait usage de magie devant un moldu, utilisation de sortilèges de magie noire et avoir résisté à son arrestation en tentant de s’en prendre à un fonctionnaire du ministère. Huit années passées dans une cellule sombre, humide sous la garde glaciale des détraqueurs. Huit années à sombrer dans le désespoir, a creuser un peu plus les sillons de sa propre folie. A plonger un peu plus dans la défiance pour le ministère qui envoi sciemment sorciers et sorcières dans cette prison, fermant les yeux sur les conditions de vie dans cette prison. Elle, pourtant, sorcière au sang pur, traité comme une vulgaire créature inférieure.  

VIII. A sa libération en 1912 elle fût confiée à la garde de son frère. Son père vieillissant ne souhaitait plus assumer la charge de sa célibataire de fille. Depuis qu’elle a récupéré sa baguette, c’est avec Cahir qu’elle vit, à lui qu’elle rend des comptes, qu’elle demande l’autorisation pour dépenser quelques maigres mornilles et noises. C’est avec son approbation qu’elle a rejoint les rangs de la Confédération Magique en mars 1912. Toujours avec l’aval de son frère cadet Riona commença peu à peu à effectuer les bases besognes du groupuscule dirigé par Grindelwald, allant jusqu’à participer au soulèvement sorcier qui eut lieu au second mois de l’année 1914. C’est avec un dévouement sans faille qu’elle s’est lancée corps et âme dans la lutte pour la sauvegarde et la propagation des idéaux promus par celui qu’elle considère comme le sauveur du monde magique.  

IX. Cruelle, sadique, Riona n’a pas de limite. Torture et meurtre ne lui posent aucun problème de conscience. Incapable de ressentir la moindre culpabilité, elle obéit aux ordres sans poser de questions, sans se demander si ce qu’on lui demande est moral ou non. Soldat docile et tenace, elle accepte tout … faire le guet pendant des heures, traquer, surveiller, faire disparaître Riona se contente d’obéir en souriant. Les années passées à Azkaban n’ont fait qu’empirer les traits malades hérités de sa famille. Bizarres, sa gestuelle, ses paroles, peuvent facilement faire peur. Le sourire qu’elle arbore constamment lui a valut la réputation d’être une folle, un chien fou. Profondément habitée par les idéaux suprémacistes des sangs-purs Riona nourrit une haine profonde pour les moldus et autres sangs de bourbes. Loyale et fidèle jusqu’au bout des ongles rien ne la fait se détourner du chemin de la Confédération Sorcière et des Gaunt.  

X. Brisée, mue par un désespoir cultivé en prison, Riona est incapable de produire un patronus. La noirceur de son âme corrompue par les arts obscurs se reflète dans ses yeux. Constamment drapée dans une robe de sorcière noire, abîmée, Riona avec sa peau blanche et ses cheveux sombres à des allures de croque-mort. Pourtant, ses traits ne sont pas déniés d’une douceur que l’on devine tiraillé par des années de rudesses. Malgré tout séduisante, elle aspire secrètement à se marier un jour avec le fils d’une autre famille pure. L’argent ne l’intéresse pas, non, ce désir n’est motivé que par son envie de faire vivre la noble lignée des Gaunt. D’aussi qu’elle se souvienne Riona se défini dans une ambivalence quasi-schizophrénique qui la fait profondément souffrir.