(ϟϟ) Sujet: the horror of you (w/ henry) Lun 10 Aoû - 18:13
@henry potter & raphaël potter ; i was just a thing to you. you wanted to hurt me. you wanted me to behave. that's not love!
potter. le nom crisse si violemment dans les oreilles de raphaël. il suffit d’un rien pour qu’il se remémore les souvenirs qui lui sont le plus douloureux. un jour ou l’autre, c’en sera terminé. un jour ou l'autre, il ne rencontrera plus de difficultés à s’endormir à cause du nom qui est le sien. un jour, ce ne sera que passé. ce jour n’est pas aujourd’hui. il est trop tôt, trop tôt pour en être remis, trop tôt pour entendre ce patronyme sans être pris de tournis. et pourtant, un potter à saint-mangouste ; blessé, piégé dans un lit d’hôpital qu’il entend dans les couloirs et les premières pensées de raphaël se portent sur lyrae. ne l’a-t-il as mis en danger elle aussi en se révélant? ne s’est-elle pas mise en danger en sauvant son petit frère impétueux? il n’a pas à s’excuser. il n’a rien commis qu’il regrette réellement. le seul à blâmer est leur père. leur descente en enfer? sa faute. et si lyrae se trouve ici? sa faute.
ça pourrait être gabriel ou astoria. après le chaos du mariage de cette dernière auquel il aurait voulu pouvoir assister, auquel il n’a pas pu assister. il aurait dû être là. il ne pouvait pas, il ne pouvait simplement pas. henry l’aurait vu, henry sans doute l’aurait enfermé de nouveau à la fin de la réception. rester éloigné de sa fratrie pour assurer rester éloigné de son père, pour assurer sa survie. il se doit de rester un fantôme ; ce petit garçon du passé qu’ils ont tué, ce garçon qui n’était que honte à leurs yeux. il pourrait être mort dans la nature. peut-être qu’avec le temps, ils y croiront, voudront y croire. ne vaut-il pas mieux qu’il se fasse tuer que d'avoir ce traître au sang si embarrassant qui continue à leur faire honte au loin? il n’a que lyrae. il sait que malgré les disputes entre eux, elle ne le trahira pas --jamais, pas après avoir tant risquée pour le libérer. il sait qu’elle ne dirait jamais à leur père où raphaël se dissimule loin de son furieux regard. il est la seule potter en qui il a confiance. pour le reste, ils ne sont plus sa famille.
lyrae, il veille sur elle en retour si elle a été blessée. astoria et gabriel, il marche au loin. aussi simple que ça. et ce n’est pas eux. et ils sont en sécurité. et ils sont loin d’un lit d’hôpital. et c’est encore pire, car c’est lui.
lui. hadès. le roi de son enfer. le démon qui appartient aux oubliettes. il n’y a qu’à l’enterrer, au moins figurativement. promesse de rester au loin. de toujours se protéger. promesse à soit qu’il en a fini avec lui. il n’est plus son fils. lui. à quelques mètres de raphaël. apparemment, écroulé dans un lit blanc alors que raphaël, lui est plus fort que jamais, plus fort que lors de leur dernière rencontre, plus fort que lui. combien de temps avant qu’il ne récupère et puisse partir à la recherche de l’enfant disparu? raphaël n’aura pas d’autres occasions de le prendre par surprise, de le voir dans un faible état. la chance de débuter leur prochaine partie en position gagnante cette fois-ci. il n’est plus un enfant naïf qui croit que papa va l’aimer. il pourrait demander l’opinion d’augustus, il pourrait s’appuyer sur lui, mais il connaît déjà la réponse. non. rien de bon ne peut venir d’henry potter. mais après tout ce que son père a pu lui faire endurer, raphaël n'a-t-il pas le droit de le confronter?
raphaël, plus un malade curieux qu’un sage ne peut résister. car c’est impossible. car il lui est inimaginable qu’il ait été battu. car après tout ce temps, il l’idéalise toujours. et pourquoi ne pouvait-il pas être blessé plus tôt? pourquoi personne ne pouvait le désarmer et l’atteindre quand il cachait raphaël dans les ténèbres d’une cave diabolique?
et il pousse la porte. sa baguette serrée au creux de sa paume --une certitude qu’il sortira seul de cette chambre, qu’il y sortira sans une égratignure. il est hors de question de le sous-estimer à nouveau. à chaque pas, le vieil homme sur le matelas lui parait de moins en moins reconnaissable. raphaël ne se souvient pas de son père. peut-être bien qu’il a réussi à l’oublier, après tout. peut-être qu’il ne lui reste plus que l’image d’un diable qui ne pouvait pas être son père --autrefois aimé. mais c’est bien lui. bien sûr que c’est lui. il n’arrive pas à y croire. il n’arrive pas à y croire. trois mois à rester dans sa tanière, et le voilà. il sent sa gorge se nouer, il maintient son appui sur son arme. il est trop tard pour faire demi-tour. il n’a jamais été du type à abandonner ; il ne l'était pas quand il n'était qu'un prisonnier sans défense, il ne le sera pas aujourd’hui qu’il tient une baguette pour se rassurer. il marque une distance raisonnable entre eux, prudent malgré la confiance qu’il prétend d’avoir-- il se tient droit. “j’espérais que tu serais mort.” un sourire vient percer le visage tremblant de raphaël. il l’a toujours connu tout puissant. il ne l’a jamais observé si bas. c’est bien cette image qui devra permettre aux mauvais rêves de raphaël d'enfin le quitter. “alors, qu’est-ce que ça fait? d’être une victime.” karma ou justice, c’est bien ce qu’il a mérité.
