(graal) queen of hearts

Un éclair fend l’éther, laissant apparaître la silhouette imposante d’un homme. Sa cape charbonneuse claque l’air tandis qu’il approche de la grille du manoir. Grindelwald. Le nom, forgé à même l’acier, apparaît en lettres d’or. Un patronyme abjecte, craint par la majorité de la nation sorcière que, l’intrus le sait, il ne portera jamais. Son visage se précise tandis qu’il agite le tremble du bout des doigts. Albus Dumbledore. Éclairé d’une lueur, il pénètre la propriété, nouvelle demeure à laquelle il s’habitue encore. Le pas pressé, il refait usage de sa baguette. Le bois deverrouille lentement une porte qu’il pousse avant de s’engouffrer dans un corridor. Agacé, il n’adresse pas un sourire à l’elfe qui vient l’accueillir. Il n’en a pas la moindre envie. En cette soirée d’Avril, les noces de Graal et Gellert sont encore fraîches dans sa caboche. Un souvenir méprisable au possible dont il aimerait encore se défaire. Quoiqu’il fasse, il se remémore la marche nuptiale qui tambourine contre ses oreilles. Puis l’alliance qui passe d’un dextre à l’autre dans une promesse vaine et toxique. Une déclaration qu’il aurait voulu adressée à lui, et non à elle. En acceptant de rejoindre le bulgare, Dumbledore imaginait le double jeu laborieux. Il n’avait en rien anticipé une expérience si douloureuse. Si réelle. Dans l’ombre, le voile du mensonge tombe pour laisser de nouveau place aux sentiments. A la jalousie, savamment enseignée par le mage noir en personne. Force est d’accepter que son myocarde vibre encore furieusement pour le lui, galopant malgré lui au simple son de sa voix. Désabusé, son union avec la sang pur a été perçue comme un affront dès les premiers instants. Un rappel malaisé de sa condition masculine, qui sonne à ses oreilles comme une condamnation. C’est toujours la même depuis l’adolescence ; les hommes qui aiment les hommes n’ont pas droit aux associations maritales, si ce n’est pour tromper. Pour leurrer. Irrité par la décision de celui autoproclamé époux sanguin à ses pieds, il apparaît dans l’encadrure de la porte de la salle de réception. Ses traits tendus sont illuminés par un feu rougeoyant, qui crépite lentement dans l'âtre. Il observe le galbe longiligne de la mariée. Une amie, à sa plus grande surprise, et ce depuis leurs jeunes années à Poudlard. Le serpent est maintenant reine. La reine de son roi à lui. Ou l’est-il encore ? Sous le joug de la trahison, se faire Brutus à son tour auprès de César se fait soudainement plus simple. Grindelwald a donc choisi son camp, préférant l’ambition à l’amour. Le paternalisme à la liberté. Une sorcière à lui. Une erreur personnelle cuisante. Si cette dernière ne le surprend plus, elle demeure endolorisante au possible. “Graal.” Souffle-t-il de son accent gallois, l’expression se détendant légèrement. Leur lien dérangeant n’invalide pas l’amitié qui les tient l’un à l’autre. Pas encore. “Ou devrais-je dire madame Grindelwald ?” Sa voix grave retentit dans la pièce et il laisse échapper un rictus empli de désappointement. Retirant sa cape, il approche du perchoir de son fidèle oiseau. Il lui tend un morceau de viande qu’il sort de sa poche. Les secondes s'égrainent et il s’adresse à elle de rechef : “Ton époux n’est pas encore rentré ?” Demande-t-il la mâchoire serrée. Le phénix déploie ses ailes carmines avant de se placer au-dessus de son épaule. Calmement, il se dirige vers le bar de l'être aimé et leur verse deux verres. “Nous voilà donc tous les deux enchaînés à lui.” Crache-t-il sèchement. Un sourire se balade sur le visage de l’amant qui caresse délicatement le minois de la blonde. “Lequel de nous est son animal préféré ? Le tien serait-il Perseus ?” Le pacte de sang visible à son cou, il lui offre la liqueur brune de leur geôlier.

CODAGE PAR AMATIS
AVATAR PAR JANUARY BLUES <3

journée dont les soupires ont été fréquents, ou les talons ont claqués sur le sol bien trop longtemps ou des ordres ont été balancés encore et encore dans les couloirs du ministère ou les regard se sont bien trop posés sur elle. quelques temps maintenant que le diamant rayonne a son doigt, que les regards se posent beaucoup plus sur sa personne que le monde s'incline beaucoup trop bas quand les talons résonnent. c'est le sourire sur ses lèvres carmin qui éclate dans les couloirs c'est la sensation de pouvoir qui grimpe rapidement en elle, c'est le besoin formel de les voir tous la craindre et se baisser dans des révérences suspectes. elle les laisse pourtant souvent sans réponses avançant claquant les talons sur le sol disparaissant dans son bureau, ou s'amusant à se pavaner juste pour sentir les regards la dévisager. le pouvoir, voilà ce qu'il apporte, mariage de mensonge que personne ne connait, mariage qui doit rester un secret. la journée se termine comme elle à commencer sous les lèches bottes du ministère bien trop enclin à vouloir être le nouveau favori de la reine. soupire agacée passant la porte du manoir laissant ses talons dans l'entrée, laissant sa robe caressait le sol parfaitement nettoyer. elle laisse ses pieds avancer dans le petit salon vide de toute présence ce qui la satisfait. trop de monde, trop de blabla, comme un besoin de solitude un besoin de repos après cette journée qui la totalement épuisée. elle se laisse alors tombé dans le canapé, allongée les jambes surélever sur l'accoudoir opposée, le regard vers le plafond pour se détendre pour oublier, jouant parfois avec le diamant ayant fait d'elle ce qu'elle est. puis la porte s'ouvre le vent frais de la soirée vint doucement caresser les parcelles de peau dénudée avant que la silhouette vienne à se présenter. elle ne bouge pas lâchant un sourire aimable à sa présence le voyant alors s'avancer pour l'interpeller.

« pas de cela entre nous albus, je suis bien moins grindelwald que toi » elle hausse les épaules laissant son regard tombait sur son collier avant de soupirer. elle le sait il n'apprécie guère cette union, subissant les choix d'un homme qu'il aime par-dessus tout. « un entretien avec potter si je ne me trompe pas » soupire, ne connaissant guère l'emploi du temps si complexe de gellert.

elle l'observe avec attention, scrutant chaque pas qu'il fait chaque geste en sa direction. il la déteste elle le sait, elle a pourtant bien essayé de lui faire comprendre que cela n'était que pour les aider. parole surement envoyé dans le vent, soupire brûlant ayant trop de fois passé ses lèvres d'un carmin bien aiguisé. puis il se tourne vers elle crachant sa remarque. elle se relève alors croisant ses longues jambes avant qu'il ne vienne à prononcer son nom. perseus... comment sait il ? personne ne doit savoir, personne ne doit savoir ce qu'il s'est passé ce soir là, personne...

« nous avons toujours aimé les mêmes hommes ne te souviens-tu pas? cela est presque logique quand on y pense » elle arque un petit sourire amusé à leur relation passée, à leur regard se posant trop de fois sur le même gibier. puis elle ajoute « perseus ? je ne vois absolument pas de quoi tu parles albus ! » elle tente un mensonge, elle tente de s'extirper de cette conversation pour ne pas dévoiler qu'elle rêve encore de ses mains de bêtes assoiffée.