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 war of hearts

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Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
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études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
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Message (ϟϟ) Sujet: war of hearts   war of hearts EmptySam 18 Juil - 17:41

La complication des lunes, toujours plus, elles passaient encore et toujours mais rien ne restait, rien de lui, à chaque fois comme une nouvelle naissance, à chaque fois cette même sensation de ne plus être dépositaire de son propre corps, de ne point réussir à s’autocontrôler, tout prenant le pas, tout venant différemment finalement. Oui, tout prenait cet autre chemin et il se perdait dedans, dans les travers. Les mots étaient venus, des murmures, elle, vendant des potions interdites, elle pouvant faire taire ses douleurs, elle pouvant peut-être contribuer à rendre sa vie moins désagréable, rien qu’un peu, rien qu’un instant. Elle qui pourrait tant faire finalement. Elle dont il attendait sans doute trop, il le savait mais l’espoir résidait toujours, la solution pour appréhender les maux, pour ne point les continuer, en aucun cas. Facilité qui n’était point, lui dans ce lieu, une librairie, à des millions d’années lumières de sa personne, le livre demandé, celui qui permettait l’accès à l’arrière boutique et là, la sensation de se fourvoyer, rien ne pouvait finalement lui offrir le repos qu’il attendait, rien ne correspondait vraiment aux attentes. Il repartait pourtant avec, dans sa poche, cette drôle de mixture. Celle qui devait aider à calmer les démons intérieurs, ça pouvait aussi fonctionner pour celui qui en cage était maintenu pour encore quelques jours. L’endormir à jamais, le rêve, impossible à atteindre ? Non en aucun cas. Il ne voulait point laisser les démons gagner, il ne voulait point s’avouer vaincu même si chaque transformation ne faisait que ramener à la surface cette vérité non entendue, pas encore, jamais. Le soupire, les pensées éparpillées, assez pour ne pas immédiatement la remarquer. Assez pour voir quelques secondes s’étiolées avant que tout ne prenne place. La vérité, la réalité, l’arrêt total de tout ce qu’il pouvait bien faire. Continuer ? Avancer ? Passer son chemin ? Faire comme si de rien n’était ? Non ce n’était pas dans les possibilités, pas avec tout ce qu’elle avait entrainé, pas avec tout ce qui avait changé, par sa faute, par ses mensonges, par ce qu’elle avait osé dire. La première pensée était vivace, simple et compliquée à la fois, la tuer, là, devant tout ce monde, elle était morte pas vrai ? C’est ce qu’ils avaient dit en refusant pourtant de lui montrer son cadavre. Les mots n’achètent pas de livres, les fantômes encore moins. Le grognement vient, survient, là, presque malgré lui, parce qu’elle réveille le monstre intérieur, les pires envies. A-elle seulement une idée de ce qu’elle a fait ? De ce qu’elle a transformé ? Pourquoi ? Comment ? L’impossibilité de savoir finalement. De savoir totalement et restait pourtant cette sensation de trahison à laquelle il refusait de donner ce nom mais c’était cela n’est-ce pas ? Elle détruisant ce qu’ils construisaient pourtant et la douleur prenait une forme nouvelle, unique car jamais auparavant Gabriel Potter n’avait autorisé son être à s’ouvrir de la sorte. Mais non, il ne voulait point y penser, pas maintenant, en aucun cas, à la place, il approchait, discret chasseur vers sa proie, pas de endoloris, pas de sorts, pas de lianes, pas de cordes, non, seulement lui, le corps bien trop proche et cette baguette qu’il pointait dans ses cotes, que personnes ne pouvait voir finalement. « Je prendrais celui de droite. » Conversation anodine ne servant qu’à masquer ce qui était finalement prononcé à voix basse. A cacher les véritables pensées. « Donne-moi une seule raison de ne pas lancer le sortilège de mort ? » C’est prononcé, chaque syllabe se détachant dans cette colère murmure, montrant finalement ce qui n’a jamais été accepté, ce qu’elle a réalisé par la multitude de ses actions, l’abandon, le mensonge, la trahison, tout ce qu’un homme mécanique ne devrait pas connaitre pas vrai ? Tout ce qu’elle a pourtant réussi à provoquer et cette haine vivace augmentant à chaque seconde. Non, la poupée ignore tout des tourments infligés, tout ce qu’elle ressent c’est cette baguette venant s’enfoncer davantage, provoquer une légère douleur, si peu comparer à celle que son regard semble promettre…
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: war of hearts   war of hearts EmptyLun 20 Juil - 15:49

Limiter ses sorties. Courses rapides, nécessités, missions, rendez-vous importants, et évidemment la fameuse révolution. Tout ça. Le reste est inutile, s’est-elle dit. Lui a-t-on dit. La prudence doit être de mise, s’est-elle répété. Mais Persephone a été prudente toute sa vie et aujourd’hui elle aspire à plus que sa survie.
Alors parfois elle s’égare. Pas longtemps.
Libérée mais tout autour d’elle le monde entier est en train de brûler, sorciers comme moldus s’affrontent dans leurs propres guerres intestines. Il vaudrait probablement mieux que tout soit réduit en cendres une bonne fois pour toutes.

En attendant, elle fait de son mieux pour rester ombre. Camouflés, les tatouages. Redressée, la capuche de sa cape d’où s’échappent seulement quelques mèches brunes et bouclées. Même son pas se fait encore plus léger : encore un peu et on la verra flotter au-dessus du sol, incapable de redescendre. Davantage et elle volera peut-être. Ca l’arrangerait bien. Pas besoin de balais, sur lesquels elle n’a réussi à vraiment garder l’équilibre, elle léviterait jusqu’aux nuages et plus jamais elle ne se mêlerait au peuple barbare.
Aujourd’hui les pieds sont toutefois fermement ancrés quand la cloche de Fleury & Botts résonne alors qu’elle se glisse à l’intérieur. Jette un coup d’oeil à la patronne, puis au mur derrière lequel elle sait que W.I.T.C.H se trouve. Se demande brièvement si Minerva se trouvait derrière l’entrée cachée, puis s’en détourne pour s’enfoncer dans les rayons de la librairie, se débarrassant par la même occasion du capuchon, ses cheveux s’étalant aussitôt sur ses épaules.

L’aisance revient vite alors qu’elle parcoure les reliures, se retrouve bientôt les bras chargés de bouquins. Qu’elle trie ensuite pour n’en garder que deux : un roman et un livre sur les potions. Encore. Concentrée sur ce qu’elle considère être un choix cornélien, elle ne réalise pas qu’une silhouette s’approche d’elle avant qu’il ne soit trop tard. Bois s’enfonce dans sa taille, et ses doigts se resserrent sur les deux ouvrages. Le dos se redresse, la tête s’immobilise.
Peut-être que si elle ne bouge pas l’intrus s’éloignera. (Bien sûr que non.) “Je prendrais celui de droite.” Étrangement, la voix la calme aussitôt. Ce n’est que lui. Naïve Persephone se sent immédiatement davantage en sécurité que face à n’importe qui d’autre, bien qu’elle ne doute pas de ses intentions.
Son nom proféré un mois et demi une éternité plus tôt, les mains remplies de sang et le corps brisé. Il aura vécu ça comme une trahison, bien sûr. Elle comme lui avaient presque cru à une connexion, lors des visites régulières. Patchwork étrange d’émotions contraires et d’habitudes se heurtant considérablement ; il s’était apaisé à son approche et elle avait révélé l’une ou l’autre de ses facettes.
Trahi pour sa survie. Mais il est toujours là, et libre de surcroît. Que valait la parole d’une sang-de-bourbe ? Rien.

Ses épaules se relâchent quelque peu, et ses yeux volent sur la couverture du roman. “Donne-moi une seule raison de ne pas lancer le sortilège de mort ?” Aurait-il donc fait partie des chanceux ayant gardé leur magie à la suite de l'empoisonnement de Londres ? Si elle a pour sa part récupéré la sienne depuis plusieurs semaines, elle ne se fait pas d'illusion et se sait malgré tout moins bonne duelliste. Peut-être bluffe-t-il. Peut-être pas. Toujours figée, la née-moldue rassemble le peu de courage qu’elle possède, y ajoute celui qu’elle a laborieusement constitué depuis son évasion précipitée, et laisse échapper son éternel rire mélodieux. “Il faut que tu m’expliques pourquoi tu choisirais un roman d’amour à un livre de potions.” Voilà sa raison : il n’a après tout pas précisé qu’elle se devait d’être bonne.
Main gauche s’agite, un peu. En douceur. Pas de mouvement brusque. Le livre délaissé par le choix de Potter est remis à sa place, et elle en profite pour s’écarter un peu de la baguette. Un millimètre ou deux, tout au plus. La paume reste contre l’étagère, ses doigts se remettant à frôler les couvertures. “Si ce genre de romans te plait, je peux aussi t’en conseiller d’autres,” lance-t-elle en s’appliquant à garder un ton léger. “Ou est-ce simplement le titre qui t’a attiré ?” A Room With A View s’étend en lettres d’or sur la face avant, et elle ne peut s’empêcher d’en relever l’ironie, les inflexions usuelles se faufilant dans sa voix par réflexe.

Il ne la tuerait pas dans un endroit public, de toute façon.
Si ?
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Gabriel Potter
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: war of hearts   war of hearts EmptyLun 20 Juil - 15:50

La mort, l’annonce, là toutes les émotions qui étaient passées, qui avaient traversées son être. Non, il ne désirait pas sa mort ou si, il la voulait ! Il ne sait plus, n’arrive plus à savoir sur quel pied danser. Non, parce qu’elle a tout transformé, tout détruit ! Tout entrainer dans une autre dynamique en prononçant son nom. Que tout ce qu’il a tenté après c’est de la trouver, c’est de la retrouver et de lui faire payer, la rage l’envahissant presque entièrement, le poussant, l’entrainant à désirer sa mort, à vouloir la détruire de ses propres mains. Mais pas le temps de poser ses paluches contre son cou, non, quelqu’un l’avait déjà fait, quelqu’un avait détruit ce qu’il devait tuer. Quelqu’un qu’il haïssait d’avoir réussi ce qu’il devait accomplir. Et toute cette rage, elle était restée, elle s’était transformée en tout autre chose. Du ressentiment et autre chose, un petit extra auquel il refusait de penser, encore moins de nommer, parce qu’il voulait en dore bien davantage, bien plus, admettrait finalement que non, elle n’était pas qu’une catin dans une chambre, bien davantage, assez pour regretter sa mort, assez pour la vouloir encore vivante. Mais tout cela s’est enfermé dans le lointain, si profondément. Seul est resté ce manque de violence, de faire payer la langue trop bien pendue, qui a osée en dire bien trop, le faire passer pour ce qu’il n’est pas, porté le préjudice sur les siens. Mais tout cela était vain, elle était morte et détruire un fantôme n’apporterait rien.

Sauf qu’elle n’était point dans l’au-delà, mais là, devant lui, un subterfuge, une fausse mort, cela devait-il encore l’étonner ? Qu’elle soit capable de tout cela ? Qu’elle arrive si aisément à passer entre les mailles du filet ? Elle avait fui deux fois, aurait pu se pavaner dans une nouvelle vie que personne n’aurait imaginée si elle était partie. Si elle n’avait pas eu le culot de croire que le Londres sorcier était une bonne idée pour se cacher. Qu’aucun visage ne la reconnaitrait et il n’avait point besoin de voir l’entièreté de son visage pour savoir que c’est elle. Le corps connu, reconnu, assez pour ne point douter, assez pour avancer, pour tout perturber, pour menacer, pour venir, pour voir remonter à la surface les milles et une envies laissées de côté avec sa mort. Non, elle ne se doutait point de tout ce qui avait été imaginé, de tout ce qui avait été pensé pour la torturer, pour lui faire regretter sa décision et la mort qu’il promettait n’était finalement qu’une délivrance face à tout ce qui lui avait traversé l’esprit. Mais elle ne prend pas peur, en aucun cas non, elle reste calme et sereine face à lui, bien trop finalement. Elle se perd, prend un autre chemin, une autre direction et lui ? Que peut-il faire si ce n’est vouloir resserrer la prise, vouloir la blesser encore davantage face à la désinvolture de son attitude. La tuer sur le champ et pouvoir passer à autre chose ? La bonne idée ? Non ? Oui ? La tête tourment de l’instant, avec elle. Et ce rire, celui qu’il voudrait faire taire, ses mains contre son cou, la possibilité qui ne peut s’exprimer en cet instant pas là, pas avec ce monde autour d’eux, tout ce qu’il voudrait faire ne conviendrait pas à l’endroit, il serait interrompu bien trop rapidement à son gout avant d’avoir pu écrire de son sang le mot vengeance. Celui qui envenime l’esprit, là, maintenant.

Les mots désarçonnent, ne vont point dans la direction souhaitée, dans cette prononcée et il en enrage, les iris ne deviennent plus que noirceur et là, tout de suite l’envie de lancer le sortilège revient avec davantage de poids, de force, tout finir, la finir pour qu’elle comprenne qu’il n’est pas un pion dans son jeu d’échec ! En aucun cas. Elle ose bouger, prendre ses aises et il vient resserrer sa poigne, vient pousser encore davantage le bout du doigt pour lui faire comprendre qu’elle n’est nullement en position de choix, qu’elle est sa proie et qu’il la dévorera comme la rage l’enveloppe bien trop à cet instant. Trop pour qu’il pense à combien il est finalement soulagé de la savoir vivante. Mais la haine cache tout, enferme le bien dans une bulle qui n’éclate pas, pas encore en tout cas. Le grognement survient, elle continue, se joue de lui encore, le titre, eux finalement, la chambre avec une vue, sur elle toujours, c’est ce qu’ils étaient ? Et davantage ? Ce qu’il ne reconnaitra jamais, cette connexion existait pourtant mais tout a disparu, tout s’est évaporé. « Tais-toi. » La voix claque mais toujours aussi basse pour que personne d’autre ici ne l’entende, qu’elle arrête de se moquer ! Qu’elle cesse d’agir de la sorte ! Pas après tout ce qu’elle a fait ! Tout ce qu’elle a provoqué. « Tuer une morte ça ne devrait pas me coûter très cher. » Parce que c’est ce qu’elle est, un corps déjà ensevelit sous terre, elle respire mais n’est rien, n’est plus elle-même, est devenue autre en même temps et l’homme n’est point certain d’aimer cette vision, en aucun cas ! Celle qui lui a échappé, qui l’a abandonné sans un mot, qui l’a trahi dans sa totalité et tout cela vient tout envenimer encore et toujours. « ou je pourrais te vendre, une morte remplie de secrets, ça doit valoir cher… » Parce qu’il n’est pas idiot, parce qu’elle n’a pas pu s’enfuir toute seule ! Il le sait, la certitude et il voudrait la faire parler oui ! Aller détruire tout ceux qui ont osé l’emmener au loin. « Je te croyais assez intelligente pour t’enfuir… » Parce qu’elle aurait pu être ailleurs mais avoir choisi de rester ici. Avait décidé de se mettre en danger comme une idiote ! Oui, une partie de son être désirait lui crier dessus, elle avait eu une chance, aurait dû s’en saisir et tout son être resté partagé par les possibilités, par tout ce qu’il voudrait, tout ce qu’il n’arrive point à accepter ! Tout ce qu’elle provoque encore une fois. « la mort ou la prison. » Le choix donné qu’elle parle, qu’elle arrive à le pousser autre part ! Qu’elle tente au moins rien qu’un peu ! Qu’elle fasse quoi ? Il ne sait mais la baguette ne cesse de s’enfoncer dans cette rage qu’il ne sait cacher, dans ce regard qui ne cesse finalement de questionner : pourquoi m’as-tu trahi ?
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: war of hearts   war of hearts EmptyLun 20 Juil - 15:55

Il y a le courage et l’inconscience.
Persephone a toujours méprisé les deux, considérant avec un dédain marqué que l’un comme l’autre ne servait finalement qu’à se mettre inutilement en danger. Qui voudrait donc risquer sa vie pour un peu d’adrénaline ?

Pas elle, aurait-elle assuré quelques mois plus tôt. Avant que son existence ne soit piétinée et son corps utilisé au quotidien, avant qu’on ne lui arrache tout ce qu’elle avait un jour représenté. De sa peau à son esprit, aucune parcelle d’elle n’avait pu s’en tirer sans plaie. Béantes, pour la plupart, plus discrètes mais tout aussi douloureuses pour les autres. Du rôle qu’elle a diligemment rempli pour le Phénix, misérable pion sur l’échiquier des puissants, à la parfaite soubrette qu’elle s’était efforcée d’incarner pour les beaux yeux des clients en passant par le défouloir contraint de l’homme sans âme, rien ne lui avait été épargné.

Malheureusement, puisqu’elle n’a eu d’utilité ni pour la noble bravoure ni pour l’idiote témérité, elle a aujourd’hui tendance à les confondre et danse plus que jamais sur le fil. Sous ses pieds, les abysses qu’elle refuse à présent de voir.
De peur de perdre l’équilibre et d’y basculer pour de bon.
Alors quand le monstre bien trop humain l’attrape, elle use des deux sans s’en apercevoir. Les mots se précipitent, le rire est tout aussi léger que lorsqu’elle le rejoignait dans le lit, et la familiarité tend à faire croire qu’ils se sont vus hier. Pourtant elle sait. Se rappelle sans aucune difficulté, évidemment, ses propres hurlements, les larmes de Lydia et le sourire ignoble. Le regard qu’il a posé sur elle, les mains tentant de s’enfoncer dans le sol pour pouvoir s’y terrer, les trahisons successives. Dont la sienne. Parce qu’il fallait bien nommer quelqu’un.

Et qu’en sait-il, lui ? L’orgueil blessé, peut-être, tout au plus. Que sait-il des cris et du corps heurtant les pavés, des yeux fermés pour pouvoir se rêver ailleurs ? Rien. Rien. Du. Tout.
Bourreau plus que victime, l’homme mécanique n’a jamais été que de l’autre côté de la barrière. Lui aussi, sans doute, aurait marqué sa peau s’il en avait eu l’occasion, déchiré ses vêtements et enfoncé tout ses vices sous son épiderme. Dans la pièce à la lumière vacillante, elle aurait alors rampé à ses pieds. Offert un autre nom. Mais ce jour-là, si tyran il avait été, ça s’était passé ailleurs. Et elle n’avait eu personne à convaincre de l’épargner.
Il n’en sait rien et s’en fout. Autant donc danser au bord du précipice, encore une fois : malgré tout leurs rendez-vous, malgré la douceur apprivoisée et les lèvres parfois frôlées plus que dévorées, il n’a jamais cessé de la considérer de la même façon que son ancien maître. La née-moldue n’a jamais non plus été assez naïve pour croire qu’il le ferait un jour, se contentant d’user de toutes les meurtrissures qu’elle avait peu à peu découvertes.
Monstre au coeur vibrant reste monstre quoiqu’il advienne, certainement pas héro sur son cheval blanc, et si elle devait lui marcher dessus pour survivre, elle le ferait. L’avait fait. Le referait sans hésiter.

“Tais-toi.”

L’ordre claque, un peu plus fort qu’auparavant. Pas tellement : Potter essaie de toute évidence de rester discret. Elle devine dans l’intonation toute sa frustration, toute sa colère. S’en enorgueillit, immobile et la bouche cousue puisque c’est ce qu’il lui a demandé de faire, mais ne retenant pas le fin sourire qu’elle adresse à l’étagère. Tais-toi résonnant dans tout son être tandis qu’elle rassemble ses esprits, tente de réfléchir. Trouver les failles et s’y faufiler.
Comme d’habitude.
Espérer, aussi, qu’il ne soit pas assez fou pour réellement l’attaquer malgré ses propres dires. Morte. Depuis fin août, Persephone Wardwell est enterrée. Avec elle, ses chaînes et son statut méprisé. Elle aurait voulu y voir disparaître ses souvenirs et ses cauchemars aussi, et avec eux le monde qui ne voulait toujours pas d’elle. Mais elle s’en était contentée. En attendant. Pion elle n’était plus, au moins. Mais morte, et dans sa bouche c’est presque une insulte. Gabriel Potter préférait sans aucun doute la version qu’il avait dessinée d’elle des dizaines de fois. Soumise bien que malicieuse, languissante et séductrice. Volatile, taquine. Douce. Toutes ces facettes créées, exagérées pour lui comme pour eux. Derrière le masque la malice fait place au mépris, la séduction fait place au poison. Taquinerie devient morsure et la douceur devient grinçante.
Désolée.

Il la rattrape, la cale un peu plus contre lui, coupe les ailes qu’elle voudrait déployer pour s’échapper. Les épaules toujours relativement détendues, elle sent néanmoins son ventre se retourner quand il mentionne ensuite les secrets qu’elle pourrait détenir. Espionne garde en son sein bien plus de murmures et rumeurs que la majorité des opprimés, parfois même plus que certains bourreaux. Dont lui. Si hier elle aurait tout offert en échange de sa vie, elle n’en est plus sûre aujourd’hui. La cause n’était qu’une cause comme une autre, bien sûr, que ce soit celle de l’Ordre ou des Enfants de Morgane, mais les gens, eux -- Pas tous. Certains. Un en particulier. Deux ou trois, peut-être.

Les secrets, ceci dit, lui ont aussi octroyé l’opportunité de s’en tirer. Restant silencieuse, elle le laisse continuer, son livre encore en main. J’en déduis que tu ne veux pas m’expliquer ? aurait-elle demandé, dans d’autres circonstances. Glissé sa bouche contre son oreille, sa main sur son torse, une moue joueuse graciant ses traits.
Il ne l’a toujours pas abattue, malgré ses menaces. Rien que ça lui donne l’espoir de s’échapper. Sans rien, même. La possibilité est mince, mais quand même. “Je te pensais assez intelligente pour t’enfuir…” Au lieu d’essayer encore de se dégager, elle se laisse retomber en arrière, le bout de bois s’enfonçant entre ses côtes et son dos frôlant Gabriel.
Un énième souvenir agité sous son nez. “Mais si je m’étais enfuie, comment aurais-je pu avoir à nouveau le plaisir de ta compagnie ?” Parce que malgré leur fragile connexion, il était celui qui l’avait ramenée à ses chaînes. Une fois, puis deux. Pourquoi pas trois, n’est-ce pas ? Pourquoi pas ? “J’ai peut-être décidé de lutter plutôt que de courir,” ajoute-t-elle cependant, les inflexions froides. Chant du Rossignol se meurt et laisse place à une mélodie dissonante, les notes incapables de s’accorder. C’est ce qu’elle est désormais : une multitude de morceaux éparpillés, tant bien que mal rassemblés.
Et c’est donc ce qu’elle lui offre, sans faux-semblant.

“La mort ou la prison.”

Lui laisse-t-il encore le choix ?
Aucun des deux, dans ce cas. Abandonnant sa position inconfortable, elle se retourne vivement, son bouquin toujours à la main. Pourrait tenter de l’assommer avec, mais finirait à terre avant même de l’avoir atteint. Les pieds fermement ancrés au sol, prête à hurler pour obtenir l’attention de la patronne (puis à fuir), elle est si proche qu’elle peut observer à sa guise toute la haine dansant dans ses yeux. Alors Persephone relève le menton, plante son regard dans celui de son adversaire. “Et pour toi ? La servitude ou l’arène ?” Que choisirais-tu, connard ? L’expression est renfermée : dans l’oeil aucune étincelle, la bouche est pincée et la tête maintenue droite. “Ou penses-tu que ton nom te sauvera une deuxième fois ?” Le dégoût, à présent, suinte de ses mots, vipère choisissant de jouer toutes ses cartes à la fois quand elle baisse le livre, s’en sert pour effleurer par mégarde la cuisse où s’étend la cicatrice maudite. “On verra comment tu tiendras une fois que tu seras traqué à ton tour. On verra ce que tu seras capable de faire pour survivre, Potter.” Pas bien mieux qu’elle aujourd’hui, le sang-pur avec un goût pour la destruction.
Pourtant il ose agir comme si c’était le cas, demander une rétribution — une justice — pour ce qu’elle a fait. Oubliant, c’est pratique, tout ce qu’il avait lui-même accompli avant ça.
Elle ne lui devait rien, et avait pourtant gardé son secret. Qu'ils aillent se faire foutre, lui et son hypocrite indignation.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: war of hearts   war of hearts EmptyLun 20 Juil - 15:55

Pourrait-il maintenant se faire à l’idée ? Accepter ce qui est finalement ? Elle ? Vivante ? Elle libre ? Pourrait-il ? Il ne sait point la mort était déjà complexe à imaginer alors la vie ? Là, devant lui, le cœur battant, l’être respirant, vivant plutôt que survivant dans cette liberté dont il ne connait point la saveur, trop formaté pour en profiter, pour la respirer, pas comme elle, pas comme elle le fait, la et maintenant, quand elle laisse le tout se propager, continuer encore et toujours, ne jamais s’arrêter. Elle et l’ensemble de ses capacités, elle qui a réussi à déjouer tant de monde, surement pas seule, c’est même une extrême certitude mais qui sont-ils ? Ces gens de l’ombre capable de cacher des êtres ? De les faire disparaitre ? Capable de lui enlever sa catin préférée. Mais elle n’est plus cela l’a-t-elle seulement un jour été ? Oui, en partie, jamais totalement passé, présent tout se mélange, tout s’est toujours mélangé, des années à Poudlard, la traque, les mots, mauvais souvent, jamais trop parce qu’il ne peut changer, ne veut dans le fond. Parce qu’elle restera à jamais une sang-de-bourbe même là, même libérée. Morte ou vivante, cela ne change rien et tout à la fois. Le poids de la trahison toujours sur les épaules, continuant, n’ayant de cesse de propager, de continuer sa course, de ne jamais s’arrêter. La haine envahissant tout parce qu’elle l’a abandonné, parce qu’elle a prononcé son nom se moquant des conséquences, se moquant de tout ce qu’ils partageaient, ce qu’il croyait partager, imaginait et l’acte de bonté bafoué, éloigné. Le tout replongeant dans les méandres du mauvais, comme là, quand la baguette cherche à blesser sans qu’aucun sort n’ait encore été prononcé. Amocher autant que ne l’est l’être en cet instant. Blessure qui ne se referme pas, elle qui trahit, lui qui ne l’accepte pas. Ce n’est pas qu’une question d’égo, bien au contraire, c’est davantage la multitude de ce qu’il lui a offert, un Gabriel comme jamais, redevenant presque humain à son contact, étrangement. Mais tout est bafoué maintenant, ne reste qu’eux, dans cet endroit et la multitude des décisions, tout serait facile finalement. Il suffirait de seulement rétablir l’erreur, la tuer définitivement, passer sa vie à trépas et tout serait régler ? Tout pourrait finir aussi facilement non ? Oui ? Il ne sait plus, n’arrive pas à savoir, à s’en rassurer. La complexité se joue de lui, l’empêche de totalement céder aux pulsions meurtrières qui s’entendent pourtant dans le son de sa voix, toujours bas, tellement bas, trop certainement pour la rage enfermée. Mais c’est impossible, pas dans ce lieu appelant au calme, pas tant que l’indécision régnera sur le futur de Persephone Wardwell.

Elle joue, s’amuse, prend les rênes, encore une fois, sans doute trop lorsqu’ils sont ensemble. Là, en venant coller son corps contre le sien, un frôlement finalement mais réveillant l’épiderme, rappelant que trop bien, d’autres échanges et un manque certain, là et maintenant. Cette carence à laquelle l’être se refuse de penser. Non, pas là, pas maintenant, pas quand les mots sont prononcés, quand le grognement sort, trop facilement. Elle se moque de lui, il le pense en tout cas, comme si sa compagnie était agréable ? En aucun cas. « Ma compagnie t’était obligée. » Qu’il grogne tentant de prouver que les compliments ne fonctionneraient pas, qu’il ne pouvait y croire et en même temps n’était-il finalement pas content ? De la retrouver dans le monde des vivants ? De partager encore un instant avec elle ? Oui, surement mais l’avouer, oh cela jamais ! Pour cela il faudrait déjà que la pensée remonte à la surface, pas maintenant en tout cas. Et la suite vient frapper, remettre les choses dans son contexte. Lutter ? Pour quel camp ? Pas le sien c’est certain, parce qu’une sang-de-bourbe jamais ne serait pour le système actuel. L’iris de la catin n’est plus soumise, non, elle brille d’un autre chose, d’une envie de vengeance, de feu et de sang. Rien n’est doux en cet instant, c’est une nouvelle femme devant lui finalement, dont il ne sait que peu, pas assez pour se faire un véritable avis, pour la comprendre dans sa totalité. « Alors ta fausse mort ne sera que passagère. » Comme si elle pouvait gagner ? Le monde ne tournerait point à son avantage, en aucun cas. Pourquoi le ferait-il ? Elle est mal née, c’est une réalité, rien de plus pas vrai ? Et se lancer dans la vengeance ne conduirait qu’au trépas. Malheureusement…

La proposition est lancée, attend une réponse, la sienne ne venant point, pas tout de suite non ? Elle ose venir lui faire face, ose poser son regard dans le sien, le surprend, encore une fois, trop sans doute. Elle, vraiment elle, pas une autre, dans d’autres circonstances sa main se serait posée sur son visage, en aurait détaillé tous les traits pour s’en assurer mais pas là, pas dans l’instant déterminant, dans le point de rupture que l’un comme l’autre pourrait atteindre. Les mots venant, loin d’être totalement compris, son nom, une deuxième fois ? Qui ? Que ? Quoi ? Comment ? Elle réveille le pire, la mauvaise version en cet instant. Le voit-elle dans son regard ? Combien il pourrait la détruire en cet instant ? Combien il se retient de ne point la faire tordre de douleur ? Combien ce combat intérieur n’est nullement à son avantage. Et le livre, là, contre la cuisse et les mots venant également et le regard s’ouvrant. Ment-elle ? Sait-elle ? Se doute-t-elle ? Incertitude totale, trop grande pour ne pas agir, pour ne pas venir saisir sa taille, la serrer avec force, la baguette toujours contre les côtes, bien dissimulée. « Ose faire un seul mouvement et je deviendrais ton pire cauchemar. » Et elle pouvait voir dans ses iris qu’il ne mentait point, qu’il le serait, qu’elle n’aurait plus à s’inquiéter de tout le reste. Parce qu’il serait pire que tout, si elle osait, si elle essayait. Mais elle ne le fera pas n’est-ce pas, pas quand ils avancent vers la vendeuse. Le prix énoncé et de sa main livre l’argent donné. Pourquoi payer le livre ? Pourquoi lui laisser ce privilège ? Même lui ne le sait pas quand il se tient toujours près d’elle, dans une promiscuité qui d’un œil extérieur les transforme en couple heureux, si loin de leur réalité.

Tellement éloignée quand il l’entraine à l’extérieur de la boutique, qu’il lui remet son capuchon, personne ne doit la reconnaitre, il ne le veut point, avance d’un pas décidé dans les rues légèrement désertées. Parce que le monde n’est plus exactement le même. « Tu pourrais tenter de t’enfuir mais tu sais comme j’aime chasser. » Les réminiscences de ce qui pourrait se dérouler si elle osait. Mais non, pas là, pas si elle cela devait la contraindre à une condition pire que celle qu’elle possédait. Quelques mètres avant de transplaner pour apparaitre directement dans son propre appartement, avant de lui enlever son livre des mains, au sol, tandis que c’est contre le mur qu’il vient la pousser, la baguette toujours contre elle. Le face à face de la détermination, le face à face pouvant tout changer finalement. « Qui donnerait mon nom ? Pourquoi ! Parle ! Tout de suite ! » Plus de raisons de retenir la colère, elle gronde, explose, là, quand le corps tout entier bouge, exprime ce qui a été réprimé trop longuement. Toujours en l’observant, toujours en la regardant ! Que sait-elle ? L’éternelle question en train de le rendre dingue.
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