indicible. (orfeo)

nom et prénom(s) : orfeo. les accents italiens qui couvrent le prénom. la poésie et la musique gravées à l’encre noire dès le berceau, alors que les notes latines qui ornent l’origine du baptême, orpheus, orphne, ont elles des échos de noirceur au plus profond de la nuit. lear. royauté shakespearienne dont il est couronné, alors qu’il se fait protagoniste de sa propre tragédie de vie, encrée dans les veines, impérissablement marquée par le blason des lovegood, qu'il porte sous la forme de lettres d’or et de sang sur ses épaules déjà courbées.
âge et date de naissance : vingt-sept ans qu’il a foulé le sol abîmé de cette terre. l’âge adulte bien entamé, et pourtant toujours la même vie de vagabond dont il se plait à se parer, à s’approprier. c’était un vingt-huit mars, alors que le printemps pointait tout juste le bout de son nez. explosion de couleurs.
origines et degré de la branche familiale (mineure ou majeure) : le digne fils d’errol et leandra lovegood, héritier stérile d’un empire de la bizarrerie, de quelques minutes l’aînée de son double, cordélia. branche majeure aux origines anglaises, tintées d’une russie nouvelle trouvant origine dans le sang troublé de sa défunte mère.
état civil et orientation : amoureux des toiles plutôt que des femmes, des paysages plutôt que des hommes, de l’art plutôt que des autres. et pourtant. l’odeur musquée qui lui fait tourner la tête, les bras fort pour le serrer jusqu’à l’abîmer, jusqu’à l’étouffer. les hommes. les hommes pour le ravir. les homme pour le détruire. et il y a lui. aux yeux d’océans et aux cheveux presque parés d’or, forme la plus exquise d’auto-destruction. son drame, doucement parfumé aux arômes d’une russie déchaînée.
profession : l’acrylique qui couvre ses doigts et les toiles qui s’amassent, taches brutes d’un art dont il est le maitre. peintre. peindre les puissants, peindre les grands, ceux qui lui sont maîtres par un simple statut de sang. directeurs. ministres. aristocrates. l’artiste, encore un, un de plus dans cette famille. et pourtant. rien à défendre. juste gagner son pain. gagner sa vie en un coup de pinceau, en un tour de main.
nature du sang : le carmin s’est mêlé à la plèbe il y a bien trop longtemps pour savoir pourquoi, comment. l’amour qui régit dans leurs rangs, plutôt que la perdition d’un statut auréolé de gloire dont il n’aurait, de toute manières, jamais été dignes.
lieu de vie : un appartement miteux, sous les combles d’un immeuble branlant de pré-au-lard. les toiles inachevées s’y entasse sans limites, unique décoration, tâches de couleurs habillant la pauvreté du lieu, où la chaleur insoutenable accompagne les étés, et le froid glacial narrant les hivers. le bordel, comme dans sa tête.
baguette : vingt-huit centimètres. extrêmement sensible, capricieuse, indomptable. un bois de frêne, presque blanc, assez flexible. en son coeur se trouve une épine du monstre du fleuve blanc, dotant ses sortilèges d’un raffinement et d’une élégance particulière.
épouvantard : l’odeur des embruns. la folie des vagues. et l’eau trouble, presque sombre et reconnaissable entre mille, alors que son corps sombre, petit à petit, le lac noir l’emportant dans des profondeurs fatales.
miroir de risèd : les fins rayons du soleil sur des draps couleur crème. les restes de peintures sur les doigts alors que la prochaine oeuvre vient d’être achevée. la doucereuse odeur des champs de blés, l’été, en fin de matinée. et les cheveux de celui qui se targue d’avoir dérobé son coeur qui dépasse tout juste de la couette, alors que ses doigts fins se mêlent à ses boucles dorées.
particularité : l’étrangeté. la bizarrerie. celle dans laquelle il a toujours baigné. celle dans laquelle il a été élevé. le don de voyance dont il n’a pas hérité, mais l’artiste en lui qui le défini et l’enveloppe depuis toujours. un talent inné pour le dessin, les portraits dont il est le maître, alors qu’il couche les boucles brunes et les yeux vert ses les parchemins ou les toiles ambrées. et la personnalité étrange, particulière qui l’habite, qui le défini, alors que la soie des kimonos colorés frôle son torse nu, et que les yeux se parent d’or à la moindre occasion donnée.

groupe nox. pas de choix. pas de décision. juste une vie d’amour et d’eau fraîche, âme perdue, divaguante, incertaine. pas d’allégeance, juste ses propres décisions, juste ses propres envies. et pourtant le coeur qui penche du côté du culte de la grande sorcière, comme le père avant lui, comme la moitié de la famille. parce que c’est ce qui lui semble bien. parce que c’est ce qui lui semble juste. mais le serpent qui s’insinue dans l’esprit. et qui pourrait changer beaucoup.
caractère ou réputation : orfeo c'est les sentiments exacerbés crachés, couché sur le papier. à la gouache. à la craie. à l'aquarelle. ou au crayon de papier. c'est des nuits d'insomnie à chercher la bonne couleur, à tracer des traits, à brûler ses toiles. à pleurer d'amertume. un perfectionnisme néfaste de ceux à s'en morde les doigts, à s'en empêcher de vivre. orfeo c'est la liberté. c'est cette envie d'être complètement libre, sans attaches, sans rien ni personne pour brider sa route. c'est ce besoin de partir du jour au lendemain, d'être quelqu'un d'autre chaque jour, tout en étant lui même à la fois. c'est la précarité. la faim. la peau sur les os. vagabond qu'il est. saltimbanque dans l’âme. orfeo c'est l'envie. l'envie d'exister. l'envie d'être lui. en tant qu'artiste. en tant qu'être.
mais c’est aussi l’excentricité. le mystère. l’étrangeté. un monde qui lui est propre et dont il est la figure souveraine. à se parer les yeux de fards ou les lèvres de rouge. à porter un million de bijoux. à s’exprimer comme il le peut, à force d’avoir été bridé, raillé pendant toutes ses années. c’est la peur. l’angoisse. celle de n’être que décrié, que moqué, jamais apprécié, jamais aimé. c’est le romantisme qui mine sa vie, l’amour pour seul but, son coeur prêt à être assassiné, dépecé, écrasé.
signification des reliques de la mort pour iel : les contes que son mère lui racontait, petit. le livre trônant depuis toujours dans la bibliothèque. les rêves de quête d’un père martelant l’esprit, et le symbole nonchalamment dessiné dans les cahiers. par quelque chose qui l’anime. pas quelque chose qui le défini. mais il y croit, suffisamment pour s’en méfier, suffisamment pour les craindre.