There'll be no peace when I find that fool | albus

there won't be

no shelter

@MADE BY ice and fire.

Elle l’avait trouvé. Le groupe de dissidents qui s’étaient cachés dans les ombres tout ce temps, ceux qui avaient tirés les ficelles en espérant défaire la toile tissée par @Gellert Grindelwald. Qui aurait cru qu’une information si précieuse puisse se trouver dans un esprit si vulnérable ? Quant on lui avait remis l’interrogatoire du jeune Newton Scamander, Njeri s’était attendue à une simple formalité, à traiter cependant avec la même fermeté et application que d’habitude. Dans le sable toujours mouvant des pensées du jeune magizoologiste, elle avait cependant trouvé ce coffre de trésors secrets. L’Ordre du Phénix.

Njeri ferma la porte de la salle d’interrogatoire derrière elle, profitant du couloir désert pour reprendre la mains sur ses émotions. De dos, sa chevelure argentée était une longue cascade de glace, droite et immobile, figée et immuable. Mais à quelques centimètres de la porte close, sa poitrine se soulevait en amples inspirations dont elle contrôlait difficilement les secousses. Sa main, si elle l’avait enlevée de la poignée, aurait immédiatement repris ses tremblements irrépressibles. Seul le panneau de bois aveugle pouvait voir que son regard trahissait un profond désespoir. Un détresse profonde, une douleur bien connue. Une perte irrémédiable, dont la souffrance était semblable à celle qui l’avait assaillie six mois plus tôt. Mais cette fois, ce n’était pas un meurtre. C’était une trahison.

Les yeux de Njeri se durcirent, trouvèrent une détermination farouche, une étincelle prédatrice. Malgré toute la satisfaction qu’elle aurait à lui faire comprendre son erreur de ses propres mains, Njeri n’en oubliait pas son devoir. Gellert aussi, et surtout, partagerait son sentiment de trahison. Albus les avait trompé tous les deux. Cela ne pouvait, ne devait pas attendre.

Ses chaussures claquent le sol, son pas se fait pressant. L’écho de ses semelles se mêlent aux voix étouffées qui s’échappent des salles d’interrogatoire. Des cris, de menace, de terreur. Au loin dans le couloir, une porte s’ouvre. Deux silhouettes féminines apparaissent et s’éloigne, suivie d’une haute figure masculine. Le coeur de Njeri manque un battement en reconnaissant son filleul, à croire qu’à choisir entre l’amour sincère et la haine brûlante, il préfère ne plus battre du tout. Puis la colère prend le pas sur le doute, l’envahissant avec la sensation familière d’un poison, parcourant ses veines, prenant le contrôle de ses muscles et de ses pensées. Chassé de son esprit, le nom de Gellert Grindelwald. Envoyées au vent, ses résolutions de ne pas s’en charger elle-même. Pas une seconde Njeri n’a ralenti le pas, et elle arrive naturellement à la hauteur du sorcier.

« Albus, a word ? » murmure-t-elle d’une voix habituée à mentir, indissociable du ton avec lequel elle s’adresse habituellement à Albus. Professionnelle, l’affection sous-jacente impossible à retenir. Elle le guide d’une main douce dans la salle d’interrogatoire désormais vide, se glissant souplement derrière lui.

La porte se ferme et se verrouille derrière eux, aussi fatale que la lame d’une guillotine. Et maintenant? Lui demander des explications, ou passer directement à la sentence ? Jouer l’ignorante, ou le mettre face à son mensonge ? Njeri n’arrive même pas à lui faire face. Elle ne supporte pas la vue du masque de son filleul posé sur le visage du traître. Le fils de Perceval, presque son propre fils. L’ami de Grindelwald, le parrain de ses neveu. Disparu. Envolé dans les volutes du mirage se dissipant.

Njeri se tourne enfin vers Albus, tous ses muscles tendus, crispés, durs comme de la roche. Elle se tient abrupte comme une montagne, seule l’eau de ses yeux tranche avec l’arridité de ses rides. Il n’a pas besoin de legilimancie, ligilimancie qu’elle lui a appris, pour lire dans son regard. L’incrédulité pure, sans espoir de s’être trompée, momentanément vide des reproches dont elle l’accable. La simple stupeur, la surprise tétanisante, l’impossibilité de comprendre, la terrible dissociation entre ce que l’on croit, ce que l’on voit et ce que l’on sait.

« How could you ? »