You cannot find peace by avoiding life ~ Sybil

13 juin 1878. La petite Sybil Perkins naquit dans le quartier de Clerkenwell à Londres, dans une maison modeste. Son grand père, Joseph Perkins, sorcier marié à une moldue, s’était installé quelques décennies plus tôt dans ce quartier. La maison des Perkins se situait juste à côté de la boutique familiale fabriquant des montres.
3 Septembre 1878. Joseph Perkins périt dans un accident de bateau sur la Tamise avec son épouse Simona laissant à Perkins fils son entreprise d’horlogerie. A partir de cette date, Simona Perkins devint dans les récits une sorcière de sang-mêlée et non plus une simple moldue. L’arbre généalogique de la famille fut modifié ne laissant plus de trace d’une quelconque ascendance moldue.
Septembre 1889 La maison Poufsouffle accueillit Sybil à bras ouverts.
Novembre 1895. Sybil participa au tournoi scolaire international de potions représentant avec quatre autres de ses camarades l’école Poudlard dans l’espoir de gagner le Chaudron d’Or. Elle échoua lamentablement, arrivant en 15ème position du classement. Un élève de Durmstrang remporta le prix.
Octobre 1896. La Gazette des Sorciers lui ouvrit les portes à la fin de ses études. Elle débuta comme petite-main, transformant de médiocres papiers en articles quelque peu plus digestes, avant d’accéder un an plus tard le banc de journalistes reporters.
Juin 1907 La veille de ses 30 ans, son père lui annonça la faillite de sa famille. Ruinée.
Avril 1908. Ce fut un beau mariage. Triste mais beau. Les McLaggen avaient opté pour un mariage sobre tout en restant élégant. Sous son long voile brodé, Sybil semblait presqu’irréelle. La robe en mousseline épousait parfaitement chacune de ses formes. Elle aurait pu être heureuse. La vie lui donnait une seconde chance. Son horizon s’éclaircissait de nouveau. Elle avait été choisie par cet homme. Convoitée. Désirée. Demandée. Mais quand ses yeux se posaient sur le visage de son tendre époux elle n’y vovait qu’un homme terne, gris, ennuyeux. Sans désir.  
Janvier 1909 Naissance des jumeaux Abigael et Nathanael.
Mars 1910 Parution de son premier essai sous le pseudonyme de Virginia Wolves
Mai 1913. Première participation de Sybil lors d’un rassemblement des partisans de Gellert Grindelwald à Londres.
Année 1914. Partisane modérée mais passionnée, sa présence dans les réunions de la confédération est connue de certains, néanmoins elle reste une femme dans l’ombre pour la plupart. Certains aiment sa discrétion, d’autres y voient une sorte d’émancipation malsaine de sa part, son mari n’ayant pas pris parti publiquement. Avril 1914, Sybil s’opposa farouchement à l’idée émise par un partisan de tuer des enfants né-moldus lors d’une soirée privée, ce qui l’exposa aux regards des autres partisans présents Juin 1914, adepte des spectacles de l’Arène, Sybil sombra très rapidement dans une sorte de dépendance aux jeux.

Pas d’état d’âme. Elle ne cessait de se répéter machinalement ces quelques mots, comme s’ils constituaient un certain bouclier mental entre les deux parties d’elle-même qui se bataillaient. Il était trop tard pour faire machine arrière, elle le savait. Le dernier espoir de fuite qui lui restait fut anéanti par l’étau qui se resserrait autour d’elle. Elle sentait leurs corps contre elle, chauds et tendus par l’excitation. Une force invisible les entraînait tous ensemble vers le bout du couloir. Ses pas emboîtaient ceux de ses voisins. Sa tête semblait se vider, comme si toute lutte l’avait quitté. Ou était-ce les clameurs et l’excitation environnante qui l’envahissaient ? Elle sentait la chaleur monter en elle tandis qu’elle s’installait dans la partie qui était réservée au public. Entourée d’inconnus, elle ne cessait de les dévisager. L’un d’entre eux pouvait-il la reconnaître ? Cette simple idée la fit tressaillir. Les amis de son mari se trouveraient-ils dans la foule qui l’entourait ? Cette pensée fut rapidement chassée par le spectacle qui s’offrait sous ses yeux au sein de l’arène. Un brouhaha assourdissant emplissait l’arène. Ses voisins s’agitaient, levant le poing et vociféraient des phrases qu’elle n’entendait que par bribes. Elle était fascinée par ce qu’elle voyait. Un spectacle si féroce, bestial et presque beau. Sans comprendre son origine, elle sentit le besoin d’hurler à son tour, elle en voulait plus. Encore plus de violence. De sang. Elle se sentait si légère, ce poing levé, sa jolie bouche carmine hurlant des obscénités, au milieu de cette foule suante qui beuglait. Le dernier duel prit soudainement fin, presque trop facilement, laissant un certain sentiment de frustration. Sybil se laissa retomber sur son siège, vidée de toute énergie. Elle essayait de reprendre ses esprits. Elle rit d’elle-même, passant ses doigts le long de ses joues jusqu’à ses tempes. Elle était ridicule. Elle se redressa vivement, lissant sa robe grise d’une main énergique. Se hissant sur la pointe de ses pieds elle tenta de se glisser à travers cette foule principalement constituée d’hommes. Certains s’apostrophaient entre eux, d’autres se donnaient rendez-vous pour plus tard. Elle devait rapidement sortir de cet endroit. Je ne vous savais pas adepte des mises à mort…. Sybil se stoppa net, pétrifiée. L’homme qui venait de lui glisser ces quelques mots à l’oreille se tenait juste derrière elle. Elle sentait son souffle le long de sa nuque. Elle n’osait se retourner et faire face à cet homme qui venait de la surprendre loin de ses occupations habituelles. Comment pouvait-elle se justifier ? Qu’allait-il dire à son mari ? Jonathan ne le supporterait pas. Que pouvait donc faire une femme seule dans un endroit aussi sordide ? Il ne chercherait même pas à comprendre…non il était trop lâche pour cela. Mais il pouvait la punir, la tenir enfermée pendant des jours dans sa chambre, lui retirer ses enfants…Cette perspective funeste lui redonna le peu de courage qui lui manquait. Elle se retourna vivement et affronta du regard l’homme. Ce dernier ne lui était pas totalement inconnu. Elle l’avait déjà vu plusieurs fois dans les couloirs du ministère. Allons voyons, je ne souhaitais nullement vous mettre en colère. Votre joli minois n’en est que plus ravissant. Je ne vous connais pas. Que me voulez-vous ?  Tout doux…j’ai pu vous observer longuement durant le spectacle Madame McLaggen, et vous avez eu l’air d’apprécier. C’est assez rare de voir un visage aussi pur que le vôtre se réjouir d’un massacre. Vous étiez splendide, totalement subjuguée par le spectacle. C’était… Que me voulez-vous ?  répéta sèchement la jeune femme en l’interrompant, essayant tant bien que mal de conserver un brin de contenance. Le malaise qui l’envahissait n’était pas forcément mauvais, au contraire elle sentait poindre un sentiment de satisfaction. Son cœur battait plus rapidement qu’à l’ordinaire. Personne ne l’avait courtisé depuis longtemps. Mais le sentiment d’être pris au piège restait dominant. Juste vous faire une proposition. Une sorte…d’échange de bons procédés. Je…je ne suis pas sûre de comprendre. C’est très simple. Je manque cruellement de compagnie en ce moment et…vous semblez être la partenaire idéale pour ce genre de réjouissances. En échange, je ne dirai rien à personne. Cela restera notre petit secret. Je ne..vous vous méprenez Monsieur… L’homme l’interrompit avant même qu’elle puisse trouver les mots pour lui répondre. Ne dites rien. Réfléchissez-y. Je vous recontacterai. Dans un bruissement de cape il s’enfonça dans la foule qui s’avançait vers la sortie, la laissant seule, hébétée, au milieu des badauds.


J’ai besoin de cette activité Jonathan ! Pour me sentir vivante. Je me meurs dans cette maison...je ne suis qu’une carcasse qui se traine Jonathan ! Tu ne le vois donc pas ? Je ne suis plus qu’une fleur fanée. Je ne suis que l’ombre de moi-même et tu t’en réjouis ! Oui tu as su m’enlever petit à petit tout ce que j’aimais. Toi et ta pauvre vie misérable. Je ne supporte plus de te regarder. Tu es devenu comme ton père, un faible qui se croit grand en écrasant les autres. Tu n’as jamais su prendre une seule décision courageuse dans ta vie ! Tu n’es qu’un lâche…un lâche tu m’entends ! Le coup fut rapide et la prit au dépourvu. Le sort ricocha contre la cheminée derrière elle et brisa un grand vase avoisinant. Elle ne l’avait pas vu sortir sa baguette. Elle n’avait pu réagir. Une grande brûlure se fit sentir au niveau de sa joue gauche jusqu’à son oreille. Le sortilège l’avait frôlé. Était-ce vraiment intentionnel ? De sa main gauche elle vint tâter la parcelle de peau qui avait été touchée.  La plaie était superficielle mais laisserait une marque. Comment en étaient-ils arrivés là ? Ses yeux se troublèrent. Elle se sentait si petite, si faible. Cet homme, elle ne l’avait jamais aimé, mais elle n’était rien sans lui. Il ne la tuerait pas, elle le savait bien, ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi en face à face. Elle se retrouvait désarmée, vaincue. Elle avait franchi une nouvelle ligne qu’elle s’était toujours interdite. Elle s’en était prise à lui directement. Comment pouvait-elle arranger la situation ? Ses yeux s’accrochèrent aux motifs du tapis sous ses pieds cherchant désespérément au plus profond d’elle-même une échappatoire. Feindre. Réduire cette petite voix de révolte en elle sans la tuer. Sans cette petite voix elle sombrerait dans la folie. Sybil se mit à sangloter et se laissa tomber aux pieds de son mari. « Je suis désolée Jonathan…je n’aurais jamais due m’adresser à toi de la sorte. Pardonne-moi… je ferai tout pour me racheter, je te le promets. » Son époux lui lança un regard dégouté et fit un signe à l’elfe de maison qui s’était figée au milieu du salon, le service à thé dans les mains. Halda, emmène Madame dans sa chambre et nettoie la plaie. Assure-toi qu’elle n’en sorte pas. Pathétique. Oui elle se sentait défaite. Où était donc passer la grande Sybil, celle qui écrivait des parchemins entiers réclamant l’émancipation des femmes ? Qui était donc cette femme avachie sur ce tapis, la morve au nez, qui baissait une nouvelle fois l’échine ? Quel avait donc été son crime ? Elle sentit la petite main molle de l’elfe s’emparer de son bras. Cette sensation la dégoûtait. D’un geste brusque mais fatigué elle se dégagea de l’emprise et se redressa. Que cette elfe la laisse tranquille. Toutes les pièces semblaient se rapetisser et l’étouffer. Elle n’avait plus d’alliés dans cette maison. Pourquoi donc cette satanée elfe avait-elle fouillée dans ses affaires ? Jonathan l’avait-il envoyé l’espionner ? Tandis que Sybil passait l’embrasure de la porte de sa chambre elle sentit le regard de la vieille elfe se poser sur elle. Vous êtes une vilaine épouse Madame Sybil. Vous faites honte à mon maître. Vous faites honte à la famille McLaggen.Tais-toi misérable créature ! hurla-t-elle. Tais-toi ou je te jure que je vais te découper en morceau ! Et je te donnerai à manger à ton maître. Ne t’avise plus jamais de venir fouiner dans mes affaires. Tu vas me le payer très cher. Je vais te réduire en charpie ! Avant même qu’elle ait pu s’emparer de sa baguette posée sur le guéridon, l’elfe referma brutalement la porte en un claquement de doigts. Le bruit de multiples serrures magiques se firent entendre, laissant une Sybil furibonde, seule dans sa chambre qui redevenait une prison. Il était vain de tambouriner, personne ne viendrait lui ouvrir avant plusieurs heures. Cette sanction elle l’avait subi à de multiples reprises. Son époux finissait toujours par lui pardonner et le cours de leur vie reprenait tranquillement. Elle, elle ne lui pardonnait pas. Elle mentait. Cachait une partie de ses activités. Lui volait de l’argent, grattant ici et là quelques noises ou mornilles qui trainaient. Elle devait tenir. Pour ses enfants.


Le bruit de sa plume grattant le parchemin lui procurait un certain sentiment de complétude. Comme un cheminement dans ce qui faisait sens pour elle. C’était un sentiment agréable, presque chaud. Sa plume glissait d’un bord à l’autre du parchemin, s’arrêtant quelques instants pour s’abreuvoir d’encre, avant de repartir avec une certaine frénésie. Elle n’avait jamais cessé d’écrire. Même le jour où Jonathan brûla le parchemin du tout dernier article qu’elle put écrire pour la Gazette du Sorcier et lui confisqua parchemins, plumes et encres, elle s’échappa au plus profond de la nuit, arracha des pages entières dans la bibliothèque et griffonna les idées qui lui restait. Elle avait la rage au ventre. Cet homme ne l’avait jamais compris. Il ne comprenait pas de quoi elle était faite, ce qui brûlait en elle avant de le rencontrer. Elle avait pu goûter à l’excitation de l’aventure, l’ivresse de la liberté et la délectation de voir ses idées imprimées noir sur blanc sur le papier du journal. Son opinion comptait à l’époque. Mais quel homme voudrait d’une femme qui ose rédiger un portrait caustique d’un dirigeant ou d’un potentiel partenaire d’affaires ? Quel homme accepterait d’entendre certains ricanements à son passage ou le murmure d’une rumeur folle sur sa jeune épouse ? Jonathan McLaggen était ce genre d’homme qui ne pouvait le supporter. Il avait tout fait pour faire taire les commérages. Un seul mot de sa part avait suffi pour qu’elle soit démise de ses fonctions à la Gazette. Même son directeur n’avait pu la protéger. Elle était seule dans une société qui l’avait effacé. Des chuchotements vinrent la tirer de ses sombres pensées, provenant du couloir, proche de la porte de sa chambre et de gloussements joyeux. Le craquement d’une des lattes du sol se fit entendre, suivi d’un bruissement de vêtements. Au lieu de se raidir sur sa chaise, Sybil se détendit. Ce n’était pas cette maudite créature. Elle poursuivit l’écriture du papier qu’elle essayait de terminer au plus vite. Elle avait promis une nouvelle rubrique à son contact au Chicaneur depuis plusieurs jours et craignait qu’elle soit mise au rebut si elle tardait trop à la lui remettre. Il s’agissait d’une recette revisitée d’une tarte à la mélasse. Anodine dans son aspect, elle devenait à tout lecteur attentif une véritable critique des conditions d’accession à des postes à responsabilité pour les femmes et notamment celles qui venaient d’un milieu social moindre. Les dernières recommandations pour la touche finale de la tarte proposaient aux lecteurs de tout particulièrement s’interroger sur la révocation non justifiée d’une des candidates au poste de juge du Magenmagot.
Alors qu’elle venait juste de mettre une dernière touche à son papier, avec un certain sentiment d’accomplissement, elle sentit deux bras se nouer autour de son cou. Un baiser vint se déposer derrière son oreille. Je t’ai eu maman. gloussa la petite voix enfantine de sa fille Abigael. Sybil couva des yeux ses deux enfants, vêtus de leurs pyjamas, qui avaient réussi à échapper à la vigilance de la vieille Halda. C’est une nouvelle histoire pour nous maman ? demanda Nathanaël d’une voix forte et surexcitée, tenant entre ses petites mains un long parchemin recouvert de son écriture. D’un geste rapide elle attrapa sa baguette et fit disparaître l’ensemble des parchemins qui s’entassaient sur son bureau, dont celui que tenait son fils. Ce dernier sentit une certaine tension chez sa mère et se laissa tomber à ses pieds. Elle lança un regard inquiet en direction de la porte de sa chambre tout en pointant sa baguette dans cette direction. La porte se referma sans bruit. Elle avait été imprudente. D’un autre geste adroit elle fit sortir de dessous son lit une sorte de tente au revêtement neutre. Celle-ci s’installa au milieu de la pièce. Il est temps de rentrer chez nous dans notre royaume mes enfants, lança-t-elle d’une voix qui se voulait enjouée malgré sa gorge nouée. Les deux enfants se précipitèrent vers l’entrée de la cabane improvisée lançant un regard joyeux à leur mère. Sybil les suivit, s’assurant de bien refermer l’ouverture derrière elle. Cette tente, elle y avait consacré des heures entières de sa vie. C’était son refuge. Simple cachette au début de son mariage, elle l’avait transformé en un espace chaleureux où elle pouvait se réfugiait avec ses enfants. Nombre de sortilèges avaient été pratiqués sur cette tente, et le moins négligeable était le sortilège d’extension qu’elle avait finalement réussi à pérenniser après de multiples tentatives. Cerise sur le gâteau, elle avait opté pour un charme de protection interdisant l’accès de cet abri à toute personne extérieure autre qu’elle-même. Il était composé d’un grand salon à l’aspect confortable et au divan moelleux et d’une chambre adjacente disposant de deux hamacs. Elle transformerait cet espace au fur et à mesure que ses enfants grandiraient.
Après plusieurs tours de pistes et quelques joyeuses cabrioles, les jumeaux vinrent se poser sur le divan, collant leurs petits corps frêles contre elle. C’est un secret qui doit rester entre nous. Maman prépare une surprise. Mais votre père ne doit rien savoir. Vous savez garder un secret n’est pas ? Les deux têtes blondes hochèrent de la tête à l’unisson. Où en étions-nous restés dans vos aventures au pays des puckwoodgenies … ? Ah oui…la princesse Abigael avait bravé les tempêtes et vaincu un être de l’eau qui l’avait poursuivi avec sa garde rapprochée de sharaks. Le prince Nathanael avait quant à lui des brigands à ses trousses. Mais il était bien plus rusé qu’eux. Il avait pu leur dérober sous leurs yeux une cape d’invisibilité en leur lançant de la poudre d’obscurité. Quels nigauds! N’est-il pas bien connu que le sang de troll ralentit le cerveau ? A ces mots, ses deux enfants pouffèrent et se tortillèrent d’allégresse. Le prince Nathanael réussit à capturer le chef des brigands et sous la menace de son légendaire sortilège de chatouille de pied lui fit avouer qu’ils étaient à la poursuite de la princesse Abigael. Le Roi la réclamait au château. Il avait pour projet de la marier avec le fils d’un prince. Mais la princesse Abigael informée des projets du Roi s’était enfuie avec son balai. Le prince Nathanael et la princesse Abigael allaient-ils se retrouver ? Comment allaient-ils pouvoir renverser les projets du Roi ? Sur ces derniers mots, elle embrassa les deux petites têtes blondes. Ces aventures les amusaient bien et leur permettaient de voyager en dehors des murs de cette demeure. Mais au fond d’elle-même, elle ressentait comme un soulagement. Elle instillait au fur et à mesure de ses histoires d’infimes fragments de ses angoisses et de sa colère, tout en espérant que ses enfants se protégeraient toujours l’un l’autre. Elle ne laisserait jamais son mari décider de leur vie. Jamais