(ϟϟ) Sujet: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Jeu 7 Mai - 20:12
Walk with a friend in the dark.
L’appartement est vaste, lumineux. Il a quelque chose du luxe épuré aussi décalé que sa propriétaire, sorte de mélange entre le bois précieux du parquet, les objets insolites et la froideur du marbre blanc. La table est ronde, Elphaba s’affaire à la couvrir de toutes sortes de pâtisseries - c’est qu’elle reçoit peu, la sorcière. Le piano noir trône dans la pièce, joue une mélodie ensorcelée. Une sorte d’angoisse flotte, elle prépare le thé pour Albus Dumbledore, le premier à lui avoir tendu la main au Ministère, celui qui avait eu le courage d’achever Mihkel, qui l’avait ramassée elle lorsqu’elle s’était évanouie sans poser de question. Albus, celui à qui elle ne cessait de mentir, dont elle devinait les attraits, dont elle sentait la souffrance mais qu’elle ne pouvait consoler sans se trahir. Elle savait que son affection pour lui était réelle. Elle n’avait pas ce doute, avec lui, cette infâme sensation d’ignorer la réalité de ses émotions.
Le blanc orne la silhouette tel un mensonge de pureté, de bienséance, gamine non conventionnelle qui refusait de suivre la mode, de s’accrocher aux divers mouvements de style et qui ne portait que ce qui lui plaisait. Aristocratie dans les veines. Prince, ça sonne si chic, ça sonne si précieux. Un bijou en forme de corbeau accroche quelques mèches de cheveux sur l’arrière. Recevoir comme il se doit, même pour le thé. Sa mère était une excentrique mais elle avait le sens des belles choses, des accords un peu étranges et pourtant évidents quand on entrait dans leur monde. Sa mère qu’elle avait laissée avec son père dans le vaste manoir de Dublin. Elle s’était échappée de la pression masculine, échec cuisant d’alliances éventuelles
L’immeuble est charmant, si tant est qu’on le nomme ainsi, outrageusement cher comparé à la vie que mènent d’autres strates de la société. Elle a sans doute l’air snob, avec son sang pur, sa garde robe et son salaire. Qu’importe. Assez de rumeurs trainent sur son compte pour équilibrer la balance. Mentir, se faire passer pour voyante, se savoir maudite était bien lourd à porter, se sentir chanceuse serait malvenu.
« Madame. L’ami de Madame est arrivé. » L’elfe de maison est allée accueillir Albus, elle n’a ni l’air malheureuse ni maltraitée, pas même maigrichonne. Un cliché de bonne en vert, avec son petit tablier et sa politesse digne d’une employée de maison bien éduquée. « Installe-toi. J’ignorais ce que tu préférais alors j’ai fait.. un peu de tout, en réalité. » J’ai fait. C’est elle qui cuisine, pas la créature à son service. Elle en parle peu, de ses manies, de ses excès, cuisiner pour cesser de penser, apprendre pour focaliser, multiplier les expériences pour ne pas devenir folle. Il y’a une pensine dans l’angle du salon protégée d’une bulle magique, sorte de bouclier contre quiconque voudrait faire intrusion. Ca semble précieux, finement décorée de dorures mais sans excès. Une Oubliator maîtrise forcément la complexité d’un tel objet, elle en a besoin, elle ne peut pas toujours tout conserver en mémoire - c’est une monnaie d’échange également pour quiconque a connaissance de son petit trafic personnel. « Tu désirais me parler ? » Un sourire poli glisse sur les lèvres. Elle craint qu’il aille mal pourtant seule l’inquiétude émane du sorcier - elle pourrait le toucher afin d’en savoir plus sur ses émotions cependant elle s’y refuse, elle n’aime pas le contact, elle déteste les étreintes, il le sait, c’est son ami, sans doute celui qu’elle tient en plus haute estime, qui ne lui a jamais tourné le dos. « Est-ce donc si grave ? »
(c) AMIANTE
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Dim 10 Mai - 20:52
Elphaba et Albus, Albus et Elphaba. Le temps s’étiole et la relation prend des allures de fraternité qui ne déplait en rien au sorcier. Malgré le sang qui les sépare et d’autres convenances qui séparent les Prince des Dumbledore, il existe entre eux un lien filial et protecteur. Tissé au fil des années et des déchirures, le briseur de sorts maintenant directeur ayant soutenu la jeune femme à plusieurs étapes de sa vie. Le souvenir de Mihkel jalonne son esprit au fer rouge, tragédie lycanthrope dont ils se seraient tous deux bien passés. Il ferme les yeux et revoit le regard implorant du sorcier fraîchement mordu. Avada Kedavra, murmure inespéré. me souffrante achevée pour Elphaba de la pointe de sa baguette. Il est resté auprès d’elle et de la dépouille plusieurs heures, et avait pris la responsabilité du meurtre auprès du ministère, bien évidemment blanchi pour avoir chassé un être considéré comme contre nature pour la plèbe sorcière de l’époque. Depuis ce jour funeste leurs desseins se sont liés, Albus Dumbledore se sentant responsable de l’oubliator. Sensible à ses moindres absences et à l’étrange clarté qui émane de la française, il se doute du secret qui pèse sur ses épaules d’Atlas. Non, Elphaba n’est pas comme toute les sorcières de ce monde. Elle cache quelque chose, et son ami est déterminé à le découvrir ; piètre prix d’une protection qui ne peut être que partielle sans ce détail.
L’évanouissement quelques jours auparavant a été le coup de grâce, et le voilà à présent convié pour le thé chez la sang pure. L’invitation n’a pas manqué de lui arracher un sourire. Jetant un dernier oeil à Fumsec, il transplane jusqu’aux appartements d’Elphaba et se présente à l’elfe qui l’accueille. Revenir en ces lieux ne manque pas de lui enserrer la gorge un instant, pourtant son visage reste impassiblement serein. Un calme toujours olympien émane de lui, présence rassurante qu’il souhaite offrir à la brune pour ouvrir leur dialogue. Tu désirais me parler ? Une lumière jaillit de ses iris ambrées en apercevant la maîtresse de maison, et la commissure de ses lippes s'étire davantage à la vue des mets qu’elle a préparé. “Merci encore pour cette invitation.” Son ton se veut doux et sincère. Il soulève sa cape ébène et prend place près d’elle. Il attend que l’elfe leur serve le thé et quitte la pièce pour s’adresser à nouveau à elle, approchant son faciès du sien dans la confidence. “Comment vas-tu ? Ta chute m’a inquiété.” Il pose ses dextres d’homme sur sa main opale avant de poser la question tant attendue : “Tu me caches quelque chose depuis longtemps, n’est-ce pas ?”
(c) oxymort
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Dim 10 Mai - 23:37
Walk with a friend in the dark.
Mihkel, c’était il y’a longtemps. Dans une autre vie, lui semblait-il. Mihkel, c’était celui dont la bague de fiançailles ornait encore son cou et pourtant après lui, un autre homme avait demandé sa main. Il y’avait quelque chose qui ne tournait pas rond pour qu’une Prince ne parvienne pas à conclure un mariage satisfaisant - aux yeux de la société. Une interrogation précède le contact si bien que le souffle de la sorcière se coupe, la bouche entrouverte se referme, rien n’en sort. Albus, c’était un frère, le frère qu’elle n’avait pas, il remplaçait même cette soeur qu’elle avait mais avec qui les dissensions ne cessaient pas. Son âme avait quelque chose d’opaque, elle en fuyait toujours savamment le contact, plus encore qu’avec la plupart des gens car il était de ces rares avec qui un lien fort s’était créé, au-delà du raisonnable, ancré jusque dans sa malédiction. A l’intérieur, il n’y’avait que troubles et doutes, l’inquiétude flottante et un vague barrage désireux de l’empêcher de voir ; elle ne voyait jamais, quoiqu’il en soit, elle n’avait pas les images, elle était le coeur, l’essence et la douleur, la barrière n’était qu’une inutile buée sur la nappe des drames. La main s’échappe, glisse, la fuite est évidente dans l’empressement du geste. « Tu me caches quelque chose depuis longtemps, n’est-ce pas ? » Que ne cachait-elle pas, plutôt ? Jusqu’à cette fausse-couche, deux mois auparavant, de ce fiancé bien vivant qui lui-même ignorait tout. Seul Léonide et sa tante Scylla savaient pour cela. Pas pour le reste, pas pour ce qui l’attachait à l’infinie solitude de l’existence. Elle n’avait rien à perdre sinon son emploi au Ministère, sinon sa jolie place, son joli bureau. « Tu t’inquiètes depuis 4 ans, Albus. » Depuis la morsure du Lycanthrope, depuis qu’il avait dû tuer à sa place car elle s’en était montrée incapable. La jeunesse, aurait-on dit. Bien sûr, la jeunesse. Qui pourrait croire que la désormais véritable Oubliator s’avèrerait si peu prompte à achever, à torturer ? Devant quoi les Prince ne reculaient-ils pas au nom de la pureté de leur sang, de leur argent ? Seule la politique semblait encore leur être étrangère - ou aussi fugace que le vent tournant.
« Soit. » Il n’a rien dit. Elle sait que rien ne le dissuadera de lui tirer les vers du nez. Elphaba et ses réponses aux questions non posées. Elphaba, la voyante, l’extralucide. Vaste farce. Elle se lève dans un bruissement de tissus délicat, colombe gracieuse au pays des fauves. « Tout Occlumens que tu es, tu ne peux rien contre mes intrusions. » Occlumens, personne n’a jamais confirmé cela, il ne l’a pas évoqué et en vérité, ce n’est qu’une supposition découlant de la légilimancie et de ce flou qui enveloppe ce qu’elle peut entrevoir ; peu de sorciers lui font cet effet si particulier. « Tu ne peux pas me cacher les hommes que tu aimes, ni la peine ni le désir. » C’est indécent. Comment une femme si bien élevée pouvait prononcer ces mots là, à leur siècle ? Comment celle qui reçoit avec une pluie de pâtisserie et du thé pouvait se permettre ce manque de bienséance. « C’est la raison pour laquelle je refuse ton contact et celui de.. » Elle se détourne, lui offre la vision de son dos, de la cascade brune plutôt que de son regard. Elle ne veut pas voir dans ses yeux et elle tente d’instaurer la distance nécessaire afin de ne rien recevoir qui puisse la blesser. Il ne restera pas, elle en est sûre. « Celui de tous les autres hommes. » Un soupir lui échappe tandis qu’elle détaille les couvertures des livres au mur. « Je ne suis pas voyante. C’est seulement la version officielle, la version que les gens, le ministère peut entendre. » Mentir était si difficile. Mentir, c’était une plaie béante saignottant en permanence. N’avoir personne à qui le confier l’avait faite sombrer. Du bout des doigts, elle inverse un ouvrage soigneusement rangé de sorte qu’on ne puisse plus en lire la tranche - qu’il suinte la noirceur était pour le moins embarrassant auprès d’un ami. « La guerre me rendra folle, Albus. La guerre aura raison de ce qu’il reste de ma santé mentale parce que je suis maudite. Parce que le coeur de ceux que je croise est un livre ouvert. Et toi, tu crèveras d’amour déçu. C’est ton fardeau. » Rire amer. « Ou tu finiras vieil aigri énigmatique, seul survivant de tout ce chaos qui couve, ce serait ironique. » Elle pivote calmement, croisant les bras sous sa poitrine. Sans doute devrait-elle effacer sa mémoire à la fin de l’après-midi, songe-t-elle.
(c) AMIANTE
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Ven 15 Mai - 1:12
Tu t’inquiètes depuis 4 ans, Albus. La sang pur remet le lion à sa place.
Albus Dumbledore lève les yeux au ciel avant de replonger les prunelles dans ceux de son vis-à-vis. “Comment pourrait-il en être autrement ?” Expression compatissante qui reprend ses droits sur ses traits tirés. L’aveu est sincère. Elle est pour lui l'égale d'une soeur. “Tu n’as pas à porter de masque auprès de moi, Prince.” Il mord nerveusement sa lèvre inférieure. La nuit qui a emporté Mikhel aura scellé leurs deux desseins. S’il n’en parle pas pour éviter de perturber la sorcière, déjà assez affectée par la disparition assassine de sa moitié, la culpabilité de Dumbledore d’avoir mis un terme à la vie de l’homme lui enserre encore la gorge. Briseur de sorts de profession, le meurtre et la magie noire sont à mille lieux de sa philosophie personnelle. Douleur qu’il partage avec la jeune Prince et qui les tient liés l’un à l’autre comme un frère à sa cadette. Si le chagrin commun n’a pas la prétention de penser la peine de l’oubliator, il lui amène un protecteur. Une ombre qui veille sur elle au ministère. Tout directeur qu’il est devenu, et malgré les longues heures qu’il dédie à la mise en place de la résistance, il prend le temps de s'enquérir de la brune. Tout occlumens que tu es, tu ne peux rien contre mes intrusions. Ses intrusions. Le don est donc bel et bien encéphale. Si Albus est un personnage public, ses aptitudes en Occlumancie demeurent un secret. L’information n’a pas encore été rendue publique par le ministère. Intrigué, le gallois courbe l’échine et approche son visage du sien, écoutant les propos qui se déversent du labre de la sorcière avec une attention toute particulière. Refusant de manquer le moindre détail de sa confession.
Tu ne peux pas me cacher les hommes que tu aimes, ni la peine ni le désir. Les pupilles d’Albus Dumbledore se dilatent soudainement. Myocarde qui tambourine contre sa poitrine. Pour la première fois, une femme parvient à perturber le calme olympien du phénix. Force tranquille ébranlée par son secret mis à nu. Elle sait donc tout de lui, mais que sait-il véritablement d’elle ? Si l’envie de puiser en son crâne le tient en haleine, le respect qu’il éprouve à son égard tient ses synapses éloignées des siennes. Je ne suis pas voyante. C’est seulement la version officielle, la version que les gens, le ministère peut entendre. Soupir lourd de signification. Il détache ses phalanges de sa paume avant de lui souffler quelques mots : “Tu es empathe.” Voile enfin levé. Le rire fluet qui s’échappe des lèvres d’Elphaba Prince vient se loger dans le creux de son oreille et lui étreint l'âme. La guerre me rendra folle, Albus. La guerre aura raison de ce qu’il reste de ma santé mentale parce que je suis maudite. Parce que le coeur de ceux que je croise est un livre ouvert. Et toi, tu crèveras d’amour déçu. C’est ton fardeau. Ou tu finiras vieil aigri énigmatique, seul survivant de tout ce chaos qui couve, ce serait ironique. Il la toise une dernière fois avant de lui répondre, pesant chacune de ses paroles : “La compassion doit être un fardeau bien plus lourd à porter qu’une vulgaire peine de coeur.” Doux euphémisme. Un sourire illumine brièvement son faciès d’homme. “Ne songe même pas à me lancer un oubliette, ou le vieil aigri énigmatique te maudira à son tour.” Il se redresse sur sa chaise. “Que puis-je faire pour alléger ta charge ? Une officine isolée au ministère ? Je pourrais aussi tenter de brider ton esprit.” Peine perdue. Il aura au moins essayé.
“Ce n'est pas tout, n'est-ce pas ?” Ils ne s'arrêteront pas là.
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Ven 15 Mai - 12:31
Walk with a friend in the dark.
Prince. Le nom qui l’avait maudite. Le nom qui l’avait couverte de richesses pour conjurer le sort. Le nom qui la haïssait. Celui auquel elle restait malgré tout accrochée, prête à les protéger envers et contre tout bon sens. « Tu es empathe » Elle baisse le regard. La distance instaurée lui permet de ne pas faire trop d’intrusion dans les émotions d’un Albus qu’elle devine déstabilisé, non grâce à son talent malencontreux mais parce qu’elle le connaît. « La compassion doit être un fardeau bien plus lourd à porter qu’une vulgaire peine de coeur. » « Ne fais pas l’ignare, Albus. Nous savons tous deux qu’il s’agit de bien plus que cela. » Bien plus qu’une amourette passagère qu’il pourrait oublier au prochain amant qu’il choisirait. Il y’avait cette force dérangeante dans les sentiments qu’elle avait pu intercepter au ministère, une attraction qui l’avait parfois saisie elle-même avant qu’elle ne se détourne, dans le contrôle perpétuel qu’elle tentait de s’imposer. « Ne songe même pas à me lancer un oubliette, ou le vieil aigri énigmatique te maudira à son tour. » Elle soupire. Il y’a de la lassitude un instant dans sa posture, qu’elle redresse aussitôt après l’avoir réalisé. On ne se relâche pas, jamais.
« Que puis-je faire pour alléger ta charge ? Une officine isolée au ministère ? Je pourrais aussi tenter de brider ton esprit. » Les regards ne se croisent toujours pas. Les ambres se refusent aux opales. « J’aime bien trop mon bureau. Il est en ébène, c'est précieux un bureau pareil. » Elle avait eu trop de mal à l’obtenir, cette place d’Oubliator, ce tas de dossiers à étudier, ces affaires obscures à nettoyer, ces esprits à souiller du voile de l’absence, du trouble, du doute. Le Ministère avait pour elle plus de valeur qu’autre chose même s’il n’était plus ce qu’il fut autrefois, même s’il n’équivalait plus à la neutralité chérie de la jeune femme. Le département des mystères, y’a-t-il plus prestigieux finalement pour celle qui chérissait les secrets des âmes ? Elle n’avait pas cherché à grimper plus d’échelons, elle avait atteint son objectif, son emploi rêvé. Elle ne connaissait cependant que peu d’élèves ayant rêvé de devenir Oubliator dès Poudlard, comme s’il s’agissait d’un simple rang intermédiaire. « J’ai survécu à Poudlard. J’ai survécu à une foule d’adolescents noyés d’émotions. Toute ma vie se résume à tenter de discipliner cette.. chose à l’intérieur. » Chose, à défaut de pouvoir qualifier la source réelle de la malédiction. C’était dans son sang, elle ne saurait comment le dire autrement. « Peut-être qu’une personne telle que toi y résisterait mieux.. un occlumens parviendrait probablement à verrouiller l’accès cependant rien n’est moins certain et je ne suis pas assez.. solide. » Se déprécier, une sale manie qu’elle ne s’autorisait que face à Albus, elle qui charmait son monde lorsque nécessaire, elle qui narguait lorsqu’on la qualifiait de secrétaire, elle qui se parait de la fierté des Prince.
« Ce n'est pas tout, n'est-ce pas ? » Le myocarde se fige. Les doigts tremblent une seconde, juste une avant qu’elle ne referme son autre main sur celle qui tente de la trahir. Noirceur et décadence, ce qu’elle ne voulait pas être pour ce frère d’adoption. « Madame. Madame doit penser à respirer. » Gerda, la petite elfe de maison. La fidèle. L’air revient dans les poumons. La créature semble ne faire que passer, disparaît aussi vite en un claquement de doigts caractéristique. Elle ne regrette pas Elphaba, n’est-ce pas ? Elle se le répète tous les jours, elle se le sermonne quand elle songe à ce qu’aurait pu être son avenir. Jamais assez de sa carrière, jamais assez de connaissances, comme si rien ne comptait plus que savoir. « Léonide Lestrange m’a sauvé la vie. » Ca sonne si mal, si improbable. Comment cet homme là avait-il pu agir pour elle, la pauvre gosse ? Enfin pauvre était relatif en connaissant le poids du coffre de sa famille. « J’étais enceinte quand j’ai rompu mes fiançailles avec Egon. » Le couperet tombe. C'était donc elle et non lui. « Il y’a deux mois j’ai fait le choix de ne pas avoir cet enfant. Il n’en sait rien. Je me suis contentée de lui révéler ma malédiction et de le libérer de ses engagements. » Elle le prononce avec le détachement terrible de celle qui s’impose une droiture, une inflexibilité. « Monsieur Lestrange a protégé l’infamie et a évité que je me vide de mon sang sur le parquet. Je devrais être morte, Albus. » Elle marque une pause, fronce les sourcils. « Je préfèrerais être morte. »
(c) AMIANTE
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark. Jeu 21 Mai - 22:45
Ne fais pas l’ignare, Albus. Nous savons tous deux qu’il s’agit de bien plus que cela. Les joues du sorcier s’empourprent. Habitué à n’être qu’une énigme pour les autres, Dumbledore n’est pas habitué à ce qu’on voit en lui avec tant d’acuité. Il reste d’abord de glace face à elle puis il arque un sourcil. Le voilà découvert, à quoi bon poursuivre cette comédie ? Elle lui après tout fait part de ses propres secrets. Il se mord discrètement l’intérieur de la joue et pousse un soupir. Il souffle dans la confidence: “J’ai cru pouvoir résister au retour de Grindelwald dans ma vie, mais la vérité est que je suis encore sous son charme.” Il se redresse sur son siège et plonge ses iris ambrées dans le bleu de ses yeux. “J’ai aussi croisé la route de Nicolas Flamel, et je suis actuellement perdu entre les deux hommes.” L’aveu a quelque chose de soulageant. Il n’a encore osé avoué la bagatelle à personne d’autre. “Comment as-tu réussi à passer outre Mikhel ?” La question est audacieuse, lui-même ignore la réponse. Devinant son don, Albus lui propose de l’isoler au ministère. Sa rhétorique est sans appel. J’aime bien trop mon bureau. Il est en ébène, c'est précieux un bureau pareil. Un sourire compatissant s’esquisse sur son visage. J’ai survécu à Poudlard. J’ai survécu à une foule d’adolescents noyés d’émotions. Toute ma vie se résume à tenter de discipliner cette.. chose à l’intérieur. Peut-être qu’une personne telle que toi y résisterait mieux.. un occlumens parviendrait probablement à verrouiller l’accès cependant rien n’est moins certain et je ne suis pas assez.. solide. Évitant habilement de poser une main sur la sienne, Albus approche simplement de la sorcière, gardant toujours une distance entre eux deux. Il referme aussi ses voûtes encéphales près d’elle. “Laisse-moi faire quelques recherches sur ta condition, Elphaba. Je pourrais aussi m’allier à un psychomage pour t’aider. Tu n’es en rien faible et tu n’es pas seule dans ce combat.”
Les secrets poursuivent et la jeune femme mentionne soudainement son parrain, Léonide Lestrange. Une confession qui le laisse bouche bée. J’étais enceinte quand j’ai rompu mes fiançailles avec Egon. Il y’a deux mois j’ai fait le choix de ne pas avoir cet enfant. Il n’en sait rien. Je me suis contentée de lui révéler ma malédiction et de le libérer de ses engagements. Monsieur Lestrange a protégé l’infamie et a évité que je me vide de mon sang sur le parquet. Je devrais être morte, Albus. Portant ses phalanges à ses lèvres, il murmure soudainement: “C’est donc toi qui les a rompues… Et tu étais enceinte. Je suis heureux que Léonide ait pris soin de toi.” Sa détresse lui brise le coeur. Il se contente de faire de l’humour pour la réconforter: “Comment peux-tu dire ça… Que ferait ce vieux aigri énigmatique si tu venais à disparaître, Prince ?” Il baisse un instant le regard. “Tu mérites une vie paisible et un homme aimant. Je ne peux t’apporter ni l’un ni l’autre, mais tu as mon amitié.” Observant les environs, il dit enfin : “Et toi, que penses-tu de Grindelwald ? Réellement ?”
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(ϟϟ) Sujet: Re: (Albus) ◊ Walk with a friend in the dark.
