iode (horace)

Une pluie continue s’abat sur l’Île de Skye tandis que la mer en bas de la falaise se démonte contre les vagues. L’automne est là et l’île de Skye revêt ses plus belles couleurs pour l’occasion. Pourtant, Minerva McGonagall sait qu’elle ne peut pas rester à contempler les lieux. Si son cœur y est accroché, sa raison la guide vers une autre action qui elle, a plus d’importance, et est même capitale pour sa survie. La métisse vient enfiler sa cape de sorcière vert émeraude et rabat le capuchon sur sa tête avant de glisser sa main entre les tissus pour venir arranger la laine de son pull sur son ventre de presque trois mois. L’arrondit commence à bien se voir sur sa petite taille fine et son corps minuscule. D’un mouvement doux, elle vient caresser son ventre avec la vie qui y grouille, un sourire aux lèvres avant de baisser son regard vers son ventre et souffler à l’enfant qui grandit :
« Aller petite résistante, nous allons faire de l’aménagement aujourd’hui. »
Cela n’est pas la première fois qu’elle lui parle. Minerva aime se dire que son bébé l’entend déjà. On n’a pas assez de recul à l’époque pour savoir mais elle, elle a l’intime conviction que c’est ce qu’il faut faire. Elle veut d’ailleurs le considérer comme vivant et capable de la comprendre parce qu’elle est intimement persuadée que c’est de là que leur relation commence. Elle sait qu’elle aurait pourtant dû se ménager et laisser cette tâche à sa mère ou sa famille. Mais Minerva tenait à le faire, elle qui était restée bloquée un mois sans magie. Il était temps de reprendre les bonnes choses et vite. Le temps commençait à presser et il ne fallait pas perdre de temps. Elle ne pouvait pas perdre de temps.
Quittant la chaleur de la maison des McGonagall dans la matinée, Minerva sortit alors dans l’air frais du mois d’octobre. Passant devant le lion de bois qui s’inclina devant elle, elle passa le portillon et dans un craquement, disparut. Réapparaissant aucunement désartibulée devant la maison des Slughorn, Minerva McGonagall se mit alors à marcher jusqu’à la porte d’entrée et du bout de sa baguette vient finalement apposer trois coups distincts pour toquer. Retrouver ses habitudes était un plaisir indescriptible et si cela ne l’avait pas dérangée d’être sans magie sur le plan pratique de la chose, elle reconnaissait qu’elle se sentait plus entière maintenant et sécurisée à l’idée de pouvoir défendre le chaton qui grandissait en elle.
La porte s’ouvrit pour laisser voir l’elfe de maison d’Horace. Celui-ci se baissa pour la saluer avant de s’éclipser pour alerter son maître. Minerva rentra alors pour se mettre à l’abris mais ne se défit pas de sa cape. Elle aimait bien venir ici quand elle était petite. Les Slughorn avaient toujours été accueillant avec elle et elle ne s’inquiétait jamais : elle avait toujours un endroit où dormir ici. Son regard se pose alors sur le faciès qui vient de rentrer dans la pièce. Les lèvres de Minerva se fendent en un sourire avant que finalement elle ne s’approche.
« Horace. » souffle-t-elle dans un bonjour avant de s’approcher de venir déposer un baiser sur sa joue.
Véritablement heureuse de voir qu’il allait bien, elle vient poser sa main sur son bras avant de finalement lui souffler, malicieuse :
« Tu vas bien pouvoir aider ta vieille amie bientôt enceinte jusqu’aux yeux, aujourd’hui. »
Lui adressant un clin d’œil, elle attend qu’il se prépare avant de le guider vers l’extérieur. Du bout de la baguette, elle vient créer un parapluie magique invisible qui les protège de la pluie. Puis, elle vient finalement prendre délicatement son bras avant de transplaner en un clin d’œil de nouveau.
L’air qui vient les frapper était frais. On entendait la mer démontée qui s’écrasait plus loin contre les rochers. La forêt allait jusqu’au bord de la plage comme si elle souhaitait grignoter un peu plus et s’enfoncer dans la magnifique pierre noire de la falaise. Minerva McGonagall avait déjà précédemment enchanté le lieu pour qu’il soit invisible. Concrètement, cela semblait être un cul de sac. En réalité, il y avait bien l’entrée d’une grotte.
Un peu étourdie par le transplanager, Minerva sentit une nausée la saisir. Elle savait qu’elle devrait bientôt arrêter cela aussi pour le bébé mais elle pouvait encore se le permettre étant donné que c’était nécessaire. L’endroit était beaucoup trop loin de chez Horace, sur les terres des McGonagall mais à l’autre bout.
« Je t’y aurais bien emmené à pied, Horace, mais tu reconnaîtras que nous aurions dû partir pour la journée et nous n’avons pas tant de temps devant nous, j’en ai bien peur. » commente-t-elle en souriant malgré la grimace qui vient déformer légèrement ses traits.
Sa main, elle se glisse sur son ventre pour sentir sa propre chaleur à travers sa cape verte tandis qu’elle vient s’appuyer un peu sur Horace pour reprendre un peu ses esprits.