spice girl (naiara)

Finement apprêtée, Scylla rassemble ses affaires professionnelles en faisant l’inventaire de son matériel. Baguette – évidement, bien qu’elle ne lui soit pas d’une grande utilité dans les circonstances actuelles. Essence de Dictame incontournable pour panser plaies et blessures. Ustensiles de médicomage nécessaires à n’importe quelle consultation. Quelques potions d’urgence rangées dans une pochette protectrice et divers ingrédients s’ajoutent à sa collection médicale. Bien qu’elle ne puisse plus effectuer le plus basique des sortilèges, son chaudron reste fonctionnel, et les potions basiques ne nécessitant pas d’incantation restent à sa portée. Bien que la lettre de Naiara ne soit pas alarmante sur l’état de santé de la Cubaine, Scylla préfère emmener quelques potions rares de sa réserve personnelle, qu’elle garde précieusement en cas d’imprévu – et il n’y a pas meilleur mot pour qualifier la situation qu’ils traversent tous aujourd’hui. Après dernière vérification, elle ferme sa mallette, récupère son sac à main, et s’avance vers la cheminée où est posé un petit sac de poudre à côté.

En un instant, elle se retrouve dans le salon de la majestueuse demeure des Fabregas. La luminosité de la fin de journée s’abat sur la solitude de la pièce : elle n’entend pas les enfants. Court instant de panique alors qu’elle se tourne vers la baie-vitrée, d’où elle peut apercevoir les deux garnements en train de se chamailler dans le jardin. Les bêtes de Lukian, baignées de lumière, apportent une atmosphère douce et rassurante à la scène. Elle se souvient avec une certaine nostalgie de l’enfance de ses deux garçons ; leur petite taille et voix infantile lui manquent énormément. « Naiara ? » Elle s’avance dans la pièce, la silhouette de son amie se dégage de l’arche qui donne sur le salon. Sans plus attendre, elle approche et la prend dans ses bras. « Effectivement, tu n’as pas bonne mine. » Déclare la Potter en invitant la Cubaine à s’installer sur le sofa, déposant ses affaires sur la table non loin. « Dis-moi, que t’arrive-t-il ? Je n’ai pas retrouvé mes pouvoirs, mais j’ai pioché dans mes stocks. J’ai pensé à demander à Faust de m’aider dans la confection de quelques potions, et puis, j’ai pensé que cela représentait un risque trop important d’aggraver les choses. » Plaisante-t-elle en adressant un clin d’œil à Naiara – elle peut déjà imaginer le regard de Faust s’il avait été là. Lavant son mari de ses pensées pour ne pas tomber dans une certaine nostalgie, elle se retourne vers son amie avec un sourire. « Est-ce que tes symptômes sont les mêmes que ceux de l’empoisonnement ? J’ai tenté de travailler sur un antidote, mais sans magie, je ne suis pas d’une grande efficacité… » Souffle-t-elle en espérant qu’il ne s’agisse pas de cela. Ne pas pouvoir venir en aide à son amie lui causerait une grande peine.

@Naiara Fabregas  

L’envie de vomir était affreuse. La panique circulait dans ses veines alors qu’elle crève de peur de savoir si elle est, elle aussi empoisonnée. C’est pourtant stupide de penser cela, Naiara Fabregas le sait. Hormis la débacle du mariage des Black, il n’y avait pas eu de nouveaux cas. On disait même que certains sorciers retrouvaient leurs pouvoirs. Pourtant, l’horrible peur de savoir que l’intouchable femme qu’elle était puisse être victime aussi de cet odieux empoisonnement lui avait traversé l’esprit à l’instant où son corps avait refusé de manger quoique ce soit. Cela faisait depuis la veille que cela durait et si le ton de la lettre qu’elle avait adressée à son amie Scylla était des plus calmes, Naiara n’en menait pas large. Elle avait pris Esteban pour le week-end et Haydée était arrivée enfin de Cuba. Loin des querelles internes avec l’Angleterre, Naiara avait vu sa fille plus heureuse et plus lumineuse que jamais. C’était un magique de savoir ses deux enfants ici pour le week-end mais tout semblait partir en fumée alors qu’elle ne quittait pas la salle de bain. Le cœur battant à tout rompre, les cheveux de Naiara blanchissent alors que l’inquiétude se fait. Et si ce n’était pas que cet empoisonnement ? Si c’était plus grave encore ?! Si on cherchait vraiment à la tuer ? Ces Enfants de Morgane n’avaient après tout eu aucun scrupule à empoisonner une petite fille de sept ans alors une mère de famille !  
Naiara observe ses enfants par la fenêtre. Esteban veut montrer ce qu’il a appris en magie à Haydée mais Haydée lui dit qu’il n’a pas le droit et qu’il va devenir un cochon s’il fait quoique ce soit. Naiara essaie de sourire mais c’est plutôt une grimace qui traverse son visage tandis que soudain, elle entend la voix claire et douce de Scylla :
« Naiara ? »
« Je suis ici, Scylla. » dit la cubaine avant de se détacher de l’ombre. Elle tente de faire revenir sa couleur de cheveux naturelle mais ne cache rien d’autre de son état à savoir qu’elle a une mine affreuse tournant vers le jaune, effet des vomissements qui ne s’arrête pas.
Scylla peut se targuer d’observer non pas la mère ni l’Aphrodite habituelle mais juste la femme qui a peur comme tout le monde de tomber malade voir de mourir. Et en cet instant, c’est à ses enfants qu’elle pense. Si elle trépassait qui s’occuperait d’eux ? Lukian ne donne pas signe de vie malgré tout ce qu’elle lui a relaté par lettres, notamment l’empoisonnement de sa propre fille. Pedro commence à se faire vieux. Qui donc ? Qui ?
« Effectivement, tu n’as pas bonne mine. »
« N’en parle à personne. Quelle réputation j’aurais sinon ! Madre de dios ! » s’exclame la cubaine qui tente malgré tout de garder une certaine contenance.
Naiara se laisse guider par Scylla sur le canapé. Le tissu de soie de sa robe de chambre remonte légèrement et Naiara se laisse faire aux bon soin de la belle Scylla, la regardant déposer ses affaires.
« Dis-moi, que t’arrive-t-il ? Je n’ai pas retrouvé mes pouvoirs, mais j’ai pioché dans mes stocks. J’ai pensé à demander à Faust de m’aider dans la confection de quelques potions, et puis, j’ai pensé que cela représentait un risque trop important d’aggraver les choses. »
Le clin d’œil de Scylla et sa plaisanterie eurent pour effet de faire rire Naiara légèrement, pour la première fois depuis qu’elle se sentait mal.
« Est-ce que tes symptômes sont les mêmes que ceux de l’empoisonnement ? J’ai tenté de travailler sur un antidote, mais sans magie, je ne suis pas d’une grande efficacité… »
Peinée de savoir son amie touchée de prêt par cette tragédie tout comme bon nombre de ses proches, Naiara vient poser sa main sur celle de Scylla et lui répond finalement :
« Même sans pouvoir, tu restes une brillante sorcière Scylla. Ne laisse pas ces terroristes t’enlever cela. » Le mépris sur la fin de sa phrase vis-à-vis de ceux qui les ont tous empoisonner se sent mais disparait rapidement. « Je suis incapable de finir de digérer quoique ce soit et j'ai des nausées affreuses. La moindre odeur me donne des nausées et je suis épuisée. Je n’arrive plus à supporter de manger certains aliments et Madre de dios ! Qu’est-ce que cela m’agace moi qui aime cuisiner ! » L’humeur change aussi et cette fois-ci les cheveux de Naiara prennent une teinte verte de frustration avant de redevenir normaux. « Ne me dis pas que je suis empoisonnée moi aussi ! Qui va s’occuper d’Haydée ? Esteban cela va encore il va à Poudlard maintenant, mais Haydée ! » La panique la prend et subitement Naiara a envie de pleurer à l’idée de laisser sa fille seule, elle, alitée voire morte. « Oh et voilà ! » dit elle en effaçant les larmes de ses joues. « Je pleure et suis irritable pour un rien maintenant ! »