(ϟϟ) Sujet: be careful of the curse that falls on young lovers (Addolorata) Dim 14 Juin - 14:06
La main fouille. L’idée de ranger s’était imposée d’elle-même parce que c’était ce qui la calmait et qu’elle commençait à devenir chèvre dans l’appartement qu’elle partageait maintenant avec Susan. Theodora avait la mémoire organisée et tout chez elle avait sa place, une place précise, réfléchie. La mémoire fonctionnant comme un dictionnaire, il n’y avait aucune fonction décorative à ce qu’elle était en train de faire. Theodora n’avait aucun goût pour l’art, qu’elle ne comprenait pas, pour la beauté des décorations ou des dessins. Oh, elle savait bien dessiner mais ses dessins avaient uniquement pour sujet le corps humain qui était parfaitement calibré et parfait sous bien des aspects. Mais ses dessins étaient essentiellement faits pour le travail et comme elle n’avait plus le droit d’exercer la médicomagie, il n’y avait aucun intérêt pour elle à dessiner quoique ce soit. D’autant plus qu’on avait de toute façon brûlé ses carnets de notes alors… Soupirant, elle se surprit à penser aux cuillères que Susan lui avait offertes. Ça, elle aimerait bien les retrouver parce qu’elles étaient importantes pour elle. Mais son esprit s’arrêta alors sur des parchemins pliés, des lettres plus précisément. Son regard capte alors les mots sans qu’elle ne le veuille et s’incrustent dans sa rétine.
Froncement de sourcils.
Theodora n’avait jamais aimé fouiller dans les affaires des autres, encore moins lire le courrier des autres mais son esprit, sa mémoire plus précisément, faisait déjà le travail sans qu’elle ne le veuille. L’écriture n’était pas celle de Susan. Susan avait une écriture plus penchée. Ici, il s’agissait d’une écriture d’une personne qui, de toute évidence, avait subi une très bonne éducation. Une femme à en croire la courbure des lettres. Mais les mots d’amour, parce qu’il s’agissait bien de cela la choquèrent et avant même qu’elle ne réfléchisse davantage, Theodora prit la lettre et chercha le nom.
Addolorata.
Ça sonne italien. Ça sonne bien bourgeois.
Figée. Theodora reste longuement le regard ancré sur la lettre dont elle connait à présent le contenu par cœur. Elle pourrait réciter mot pour mot la lettre sans se tromper. Clic. Clic. Clic. Il y en a d’autres et Theodora doit se faire violence pour ne pas tout lire.
Déglutit difficilement.
Elle sait qu’elle ne devrait probablement le prendre comme cela mais pourtant, ça lui fait un mal de chien là où son cœur se trouve. Elle a encore un cœur ? Pour Susan, toujours. Et c’est peut-être cela qui la désoriente, qui la fait s’asseoir. Son regard clair se perd hébété sur l’appartement qu’elle tentait de ranger.
Qu’est-ce qu’elle fout là ?
Qu’est-ce qu’elle fout là dans sa vie ?
Susan l’avait crue morte, elle le savait bien. Susan avait probablement des exs copines là où, elle, Theodora n’en avait pas, n’ayant jamais pu consommer quoique ce soit parce qu’elle avait du mal à composer avec ses croyances. Susan avait bien sûr le droit de refaire sa vie, d’aimer une autre femme.
Putain mais qu’est-ce qu’elle fout là ? Qui est cette femme ?
Theodora sent sa main trembler. La violence veut venir et subitement elle renverse la table , à bout de sa propre patience qui se fait limiter ces derniers temps. Il ne s’agissait pas de jalousie en réalité. Theodora avait toujours été assez hermétique à cela, comprenant qu’il s’agissait plutôt d’un poison. C’était plutôt de la déception et le cœur qui se brisait encore. Comme si cela ne suffisait pas. Comme si elle n’avait pas déjà assez souffert. A quoi jouait Susan ? Elle voulait qu’elles vivent ensemble et pourtant entretenaient une relation avec une autre ? C’était quoi ce plan ?
Son esprit s’emballe et alors, elle essaie d’imaginer la femme au nom italien. Une brune probablement, plantureuse, avec un air de fille bien éduquée. Tout ce qui lui donne envie de dégueuler. Theodora veut arrêter là la machine de son esprit. Mais c’est trop tard. Elle veut voir de ses yeux.
Découvrir qu’Addolorata travaillait dans une librairie n’avait pas été très compliqué. Le nom italien sonnait suffisamment pour qu’elle soit repérable dans tout le Londres sorcier. Restant un moment à l’extérieur de l’autre côté de la rue, l’anglaise observa la devanture. Une librairie. Que c’est ironique. Bien entretenue de toute évidence avec du cachet. La fille était donc belle et bien bourgeoise. Double envie de vomir.
Inspiration.
Elle avait besoin de voir, savoir. Alors, elle rentra dans la librairie. Sans grand étonnement, il y avait des livres de plutôt belles couvertures. Les noms s’incrustent dans sa rétine, s’incrustent aussi dans sa mémoire comme souvenir maussade.
A quel point allait-elle s’auto arracher le cœur ?
Retrouver une librairie, un endroit où le savoir était écrit et préservé avait cependant de quoi l’apaiser. Theodora avait toujours aimé les bibliothèques. C’était, à vrai, dire, un de ses refuges à Poudlard quand elle voulait fuir l’ambiance toxique de la salle commune des Serpentards où elle était constamment harcelée. Son pas passe entre les rangées, imprime les livres dans sa tête… S’arrête.
Il y a plusieurs livres qui ne sont pas par ordre alphabétique et par auteur. Pensée parasite d’un esprit trop organisé. Une présence attire son attention et elle se retourne.
Regard qui transperce sa jeune femme d’une trentaine d’année tout au plus. A en juger par comment elle la regarde, comment elle est habillée aussi, Theodora juge que c’était elle et juge aussitôt qu’elle ne l’aime pas. Vêtements de qualités, coiffure bien faite. Grosse claque mentale.
Qu’est-ce que Susan pouvait bien lui trouver ?
« Les goûts de Susan ont décidément pris en cachet. »
Pas un bonjour. Pas une once de politesse. Pas même de gentillesse. Pourquoi faire ? Elle n’a pas envie d’être hypocrite, de la prendre dans le sens du poil. Autant rentrer dans le vif du sujet.
« Vous avez cinq livres qui ne sont pas par ordre alphabétique dans vos auteurs. Pour une libraire, cela ne fait pas très sérieux. »
Addolorata Alighieri
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études : Ancienne élève de la prestigieuse école de Beauxbâtons.
(ϟϟ) Sujet: Re: be careful of the curse that falls on young lovers (Addolorata) Lun 15 Juin - 0:30
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Dagmar Koren
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études : Poudlard, Poufsouffle, années 1856-1862. Aucune insigne de préfète sur sa poitrine.
(ϟϟ) Sujet: Re: be careful of the curse that falls on young lovers (Addolorata) Jeu 25 Juin - 14:05
Le regard clair et glacé observe, analysant la femme aux traits délicats. Elle pourrait lui plaire l’italienne si Theodora assumait la pensée qu’elle puisse être attirée par une autre femme, ou une autre femme que Susan. Ses cheveux parfaitement rattachés donneraient envie de les détacher pour en voir la longueur, en soupeser la texture et la lourdeur. Le côté méditerranéen lui donnait une beauté typique de la péninsule italienne. Probablement peut-être ce côté « exotique » qui avait su charmer Susan. Compréhensible après tout : ce n’était pas ses traits typiquement anglais à elle, Theodora, qui saurait faire voyager. Elle dégage une certaine prestance aussi quand bien même Theodora met ceci sur le dos de la robe de qualité, chose dont elle-même ne disposait pas à vrai dire.
Immédiatement, Theodora la place comme un danger potentiel. Quel genre de femme assumerait si aisément d’envoyer des lettres d’amour, capables d’être interceptées, à Susan sans la mettre en danger ? Peut-être était-ce la paranoïa de Theodora qui parlait mais il y voyait là aussi un comportement à risque sans parler du fait que ces attirances, pour les personnes du même sexe étaient vues comme des maladies. Qu’Addolorata s’amuse à ces plaisirs seule et qu’elle soit traitée de folle et enfermée pour hystérie, grand bien lui fasse, mais qu’elle entraîne Susan avec elle, Theodora ne pouvait l’accepter ce qui la rendait d’autant plus dangereuse à ses yeux et incohérente dans un monde aussi imparfait et pourri que celui-ci.
« C’est parce que cette librairie n’est pas très sérieuse. »
Ton amusé et douceur qui émane de la femme. Theodora lève un sourcil et la détaille encore de haut en bas. L’air faussement désolé lui donne envie de la gifler. Tout chez elle lui indique qu’il ne s’agit là que d’hypocrisie tout au plus et cette douceur et ce calme l’énervent d’autant plus. Theodora a trop appris que les gens de son type, les bourgeois bien nés, sont plein de fausseté, et personne ne l’a jamais réellement détrompée à ce sujet ni prouvé le contraire. Si fausse que cela en cacherait même quelque chose. Theodora ne croit pas aux gens bons. Personne n’est bon. Et la bonté n’est qu’un moyen de manipulation comme un autre.
« Mais je crois que c’est justement pour cela que les gens aiment bien cette endroit. »
Encore ce sourire qui lui donne envie de la gifler mais ses paroles choquent Theodora qui n’a jamais pensé qu’une librairie ne pouvait pas être sérieuse, elle qui met le savoir par-dessus tout le reste. Un savoir rangé et organisé était un savoir intégré. Mais Theodora le savait bien : sa phrase n’avait eu que deux objectifs, provoquer et aussi noter quelque chose que son esprit trop organisé et névrosé ne pouvait s’empêcher de remarquer. Dans le fond, Theodora se fichait bien que cette librairie ne soit pas en ordre, ce n’était pas elle qui la tenait et si l’italienne décidait qu’il s’agissait là de sa marque de fabrique ce n’était pas son problème. Mais il y avait quelque chose d’infiniment satisfaisant à l’idée de noter ceci, comme un soulagement, une constante qui permettait à Theodora de ne pas vriller définitivement dans cet environnement qu’elle ne connaissait pas, devant cette femme qu’elle ne connaissait pas non plus si ce n’est à travers une lettre et des mots.
« Vous êtes la fameuse Theodora je suppose ? Addolorata, enchantée ! Heureuse d’enfin faire votre connaissance ! »
Ah, parce que Susan avait parlé d’elle à l’italienne ? Et cette fausse joie d’une hypocrisie absolument. Theodora ne savait pas si elle voulait réellement rester plus longtemps. Elle était maintenant fixée sur le genre d’indiviqu qu’était Addolorata et ça ne l’intéressait pas. Du simple mépris apparaissait dans le cœur de Theodora. Elle ne voulait pas la connaître, ne voulait pas en savoir plus sur elle. A quoi bon ? De toute façon, elle finira par oublier ces détails parce que sa mémoire se faisait plus sélective dernièrement et commencer à jouer les hypocrites ne l’intéressait absolument pas non plus. Têtué et bornée, Theodora avait déjà décidé ce qu’elle penserait d’elle et elle savait que quand bien même était-ce là son plus gros défaut c’était aussi ce qui lui avait permis de se sauver dans l’arène. Pas le temps de discuter juste un regard et on jauge, on observe les failles.
« Une tasse de thé ? De café ? De lait peut-être ? »
Elle croit rêver, Theodora. Le mythe de la bourgeoise bien élevée et riche en action devant elle. Ca la débecte. Quand elle entend la chaise sur le sol, elle fait un bond sur le côté, surprise et ne s’y attendant pas le moins du monde.
« Installez vous, faites comme chez vous, il m’est avis que vous n’avez pas qu’une seule question à me poser, il mia Bell’amica... »
Le regard clair se repose sur celui au contraire sombre de la femme. Theodora voudrait s’asseoir parce que sa jambe la lance mais sa fierté l’oblige à rester debout. Elle n’est pas ici pour prendre le thé, bon dieu !
Alors que fait-elle ci ? Qu’est-ce qu’elle voulait savoir exactement ? Elle n’a rien à lui dire. Elle n’a aucune question concrète à lui poser.
« Épargnez-moi votre hypocrisie. » claque-t-elle finalement, ne prenant toujours pas le temps de s’asseoir. « Je ne suis pas là pour prendre le thé, encore moins sympathiser avec vous. » Clair, net et précis. Theodora se fiche de la politesse. Cela ne fait plus partie de son monde. « Votre relation avec Susan vous regarde et honnêtement, je me demande ce que je fous là. » Autant ici, dans cette librairie, que chez Susan et elle. Mais de ce détail, elle ne le partage pas avec l’italienne parce que ce serait avouer qu’elle était perdue. Perdue et blessée. « Mais je tiens à vous prévenir que si la stupidité de l’épanchement de vos lettres venait à se retourner contre Susan parce que vous avez été sotte et que des lettres peuvent se faire lire en ce moment, vous aurez à faire à moi. » Le regard ne se dérobe pas mais les traits sont tirés et le visage fermé, d’une froideur effrayante. Elle en serait capable de lui étrangler sa petite gorge de cygne et qu’elle cesse de vivre. Elle l’avait déjà fait dans l’arène. Ça ne changeait pas grand-chose ici. Pour la protection de Susan, elle le ferait. « Si vous lui brisez le cœur, vous aurez à faire à moi. » Franchise absolue parce que c’est tout ce qu’elle valorise à présent. Et alors, elle sent qu’intérieurement, elle prend une décision : celle de se retirer de la vie de Susan une bonne fois pour toute pour la laisser vivre ce qu’elle veut vivre. Theodora n’est pas une bonne âme, pas comme cette femme. Theodora n’est pas douce, pas comme cette femme. Elle n’a pas à la retenir de vivre enfin quelque chose de beau et fort et pour le bonheur de Susan, lui éviter toutes ses névroses, elle n’hésitera pas à disparaitre de sa vie.
Addolorata Alighieri
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(ϟϟ) Sujet: Re: be careful of the curse that falls on young lovers (Addolorata) Ven 26 Juin - 0:00
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