secrets and lies - fang

secrets and lies - Harfang

You got a cold, cold heart do you feel at all? You build a house of cards but it's going to fall. You think I don't see who you really are I got news coming : I've seen it all from the start

La nouvelle se répandait doucement entre les différentes sphères de leurs amitiés, et Théa partageait les réactions des personnes les plus proches avec Atlas le soir venu, quand il était l’heure de se raconter leur journée respective. La joie de certains de ses anciens élèves, la tendresse dans le regard de Méra, le sourire complice, mais néanmoins indescriptible d’Hylas, le rire de Bathilda lorsqu’elle lui a avoué timidement son mariage prochain, autant de souvenirs pour la ravir. Elle avait tant perdu de vue Harfang ces derniers mois qu’elle en avait presque oublié l’amitié fraternel qu’il nouait avec Atlas. C’était si doux de se dire que bientôt, ils seraient de la même famille grâce à l’alliance d’Algie et Hylas. Elle portait cependant douloureusement le poids de ce mariage qui n’était pas tissé d’amour, mais d’argent et de stratégie, pour une fois intelligente, il fallait le concéder à Christian. C’est donc son futur mari qui s’est ravi d’annoncer la nouvelle à Fang, lui volant la vedette sur ce coup ci. Soit, la princesse des glaces se rattraperait autrement. Quelques hiboux qui témoignent de leur enthousiasme réciproque, une date, une heure, et des emplettes de prévues. Des retrouvailles nécessaires, eux qui avaient tant à se dire. Théa note distraitement dans son esprit qu’elle se doit de replacer quelques règles au témoin d’Atlas pour son enterrement de vie de garçon. Pas question que Miranda y mette les pieds, même pour faire enrager la blonde, elle risquerait de se transformer en harpie.

Apprêtée de ces tenues qu’on ne voyait que sur elle, resplendissante entre le bonheur qui encerclaient ses joues et la grossesse qui démarrait, insoupçonnable sous sa jupe haute, sa poitrine qui n’avait pas encore bougée, ce haut qui soulignait sa taille fine, elle ne se permettait plus les serres tailles, depuis Paris, Atlas savait pourquoi. Si, chaque soir un rituel tendre s’était instauré entre eux, où il vérifiait que le ventre de la belle n’avait pas évolué, ses doigts pour mètre enrouleur, ses yeux pour s’assurer des changements qui s’opéraient, examen minutieux du corps de sa future femme, de la future mère de ses enfants, qui finissait souvent en fou rire tant Théa est chatouilleuse. Bonheur qu’elle s’imagine parfois avoir volé à une autre depuis son cauchemar récurrent, mais qu’elle ne se prive pas de vivre.

Elle est particulièrement heureuse que le domicile d’Atlas se trouve si près du chemin de traverse. Elle passera retrouver son fiancé une fois qu’elle aura terminé sa balade au bras d’Harfang. Quelques dizaines de minutes suffisent à ce qu’elle se retrouve sur le chemin de traverse, près de Fleury et Boots, la silhouette de son ami d’enfance se dessine. Un sourire qui s’impose sur le visage de la Malfoy, alors qu’elle ne peut s'empêcher de l’étreindre lorsqu’ils se saluent. “Tu es un homme particulièrement occupé, Fang, j’espère seulement que tu sauras te libérer pour mon mariage !” Cela fait trop longtemps qu’elle ne l’avait pas vu, la dernière fois, elle était Selwyn. Il fallait bien qu’il la voit encore un peu en tant que Théa Malfoy avant de faire connaissance à sa facette Flamel. “Comment te portes-tu ? As-tu des réjouissances à me partager ?” Regard curieux vers le garçon qu’elle trouve long à se marier. Elle qui espérait désormais qu’il s’entiche d’une fille pour qu’elle se trouve une nouvelle amie de son âge, pour une fois. Elle n’est pas très entourée, Théa, surement trop jalouse, mais Harfang a toujours été des personnes fidèles dont elle n’a jamais imaginé plus qu’une amitié sincère. Alors, elle a l’espoir de se lier avec sa femme, une fois qu’il l’aurait choisi. Tant que ce n’était pas Miranda. “Dis moi, nous serons bientôt de la même famille, comment as-tu pris la nouvelle ? Dois-je jeter un sort de protection sur Hylas ? Tu peux frapper Christian, tu sais ce que je pense de lui.” Elle éclate de rire, et ça fait du bien d’être libre, heureuse et amoureuse dans un londres qui brille du soleil mais qui est couvert d’une noirceur bien réelle. “Je protègerais Algie, Fang, je t’en fais la promesse. Elle ne vivra rien de tel que ce que j’ai vécu, j’y compte bien. Quitte à ce que je m’arrange pour que la descendance Malfoy soit impossible.” Une main sur son bras, menace à peine voilée pour le garçon absent, Harfang sait ce qu’elle a subit avec Arctus. C’est l’un de ceux qui a toujours tout compris, ne la laissant jamais seule au réception où son mari bafouait son honneur. Il fut un temps où, dans son veuvage, elle fut tenté de lui demander un mariage arrangé, mais elle aspirait tant à vibrer, à aimer, qu’elle a voulu tenter sa chance. Quelle belle idée elle avait eu là. “Que souhaitais-tu acheter aujourd’hui ? Où commençons nous nos emplettes ?” La bourse remplie d’argent qu’elle avait depuis son départ du manoir, elle n’aimait pas demander des gallions à Atlas, tentant de limiter ses dépenses au maximum. Il la couvrait de son amour, il n’avait pas besoin de la couvrir d’or.

@harfang longbottom

@théa malfoy

Le mois d'août parvenait doucement à sa fin. Celui qui avait apporté son lot d’événements. De frayeurs. De changements. Une mission sauvetage, celle qui lui avait laissé de vilaines cicatrices sur son bras gauche. Douleur qui commençait doucement à s'apaiser, qui lui rappelait amèrement qu'il fallait qu'il se penche de nouveau sur ses dictionnaires de runes. Pourtant, une épreuve qu'il n'avait pas traversé tout seul, contrairement à toutes les autres. Le cœur qu'il avait ouvert à une femme, qui était restée à ses côtés. Genesis. Pourtant, la peur qu'il avait malgré lui, à tout moment, de la perdre. Par une erreur de sa faute. Un mot qu'il n'aurait pas dit, un geste qu'il n'aurait pas accompli. Un sortilège perdu. Car il avait également appris que Genesis faisait partie de l'Ordre du Phénix. Et, s'il ne pouvait, ni ne voulait, l'empêcher d'être une activiste, cette information l'angoissait d'autant plus. Parce qu'il ne se souciait plus uniquement de lui, dorénavant. La responsabilité d'une autre vie dans la balance, même si elle lui disait le contraire. Il ne pouvait pas s'en empêcher.

D'autres nouvelles, également, qui s'étaient répandues. Même si l'homme avait été l'un des premiers au courant, grâce à Atlas qui lui avait appris ses fiançailles. Les siennes et celles de Théa Malfoy. L'une des plus vieilles amies de Harfang. S'il avait eu du mal à réaliser au premier abord, il était heureux que Théa se mette enfin avec quelqu'un qu'elle avait choisi, qu'elle pouvait réellement aimer. Tout comme Atlas. Il savait que son meilleur ami saurait la rendre heureuse. Aconite, son corbeau, qu'il avait envoyé vers Théa presque aussitôt. Pour lui adresser ses félicitations, pour requérir une entrevue, cela faisait bien trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas croisés. Presque depuis l'enterrement d'Arctus. La vie qui les avait séparés, mais ils finissaient toujours par se retrouver, d'une manière ou d'une autre. Ils avaient tellement à se dire.

À mesure d'échanges de missives, ils s'étaient donné rendez-vous au Chemin de Traverse, dont Harfang gardait un mauvais souvenir. Mais, en tenue de civil lambda, plus décontracté, sans Aigles qui l'entourent ni Graal à son bras, il passait plus inaperçu. Devant Fleury et Bott, c'est là qu'il attend son amie, toujours un peu trop à l'avance. L'heure, dont il s'enquiert sur sa montre à gousset, avant d'entendre le timbre familier, celui qu'il n'a pas perçu depuis un moment. Un sourire qui étire ses lippes, il l'enlace un instant.

« - Tu es un homme particulièrement occupé, Fang, j’espère seulement que tu sauras te libérer pour mon mariage !
- Un mariage peut-il seulement avoir lieu sans la pièce maîtresse, le témoin ? Un sourire amusé, taquin à cette idée, avant de la rassurer. Tu sais bien que je ne manquerai ça pour rien au monde, même pas pour les yeux de Grindelwald.
- Comment te portes-tu ? As-tu des réjouissances à me partager ? »

L'homme connaît la blonde, il sait très bien où elle veut en venir. Cette discussion qu'ils ont eue des dizaines de fois, même si, en l’occurrence, elle a des raisons de s'attendre à une réponse, pour une fois. Néanmoins, il n'a pas envie d'agréer à sa demande tout de suite, juste la faire mariner un peu, comme Atlas et elle ont pu le faire envers lui.

« - Les seules réjouissances dont je pourrais te parler, tu les connais déjà. Deux de mes plus proches amis vont se marier et ma petite sœur va devenir une femme honnête. N'est-ce pas là une raison de plus de se réjouir ?, lui demande-t-il, malgré lui amer. Ton qu'elle doit saisir sans difficulté.
- Comment as-tu pris la nouvelle ?
- Mal, répond-il de but en blanc. Rien ne sert de lui mentir et elle se doute probablement de sa réaction.
- Dois-je jeter un sort de protection sur Hylas ? Tu peux frapper Christian, tu sais ce que je pense de lui.
- Nos pères ont frappé fort, sur ce coup-là. Moi qui ai été assez bête pour penser qu'ils nous avaient oubliés, après tout ce temps. Cette aigreur, toujours, dans ses paroles et sur son visage. Algie prend la nouvelle de manière plus conciliante. Si elle s'en accommode, je n'ai pas grand-chose à dire. Un soupir qui lui échappe. Des mots qu'il n'avait pas dit à sa petite sœur. Nous connaissons Hylas, elle aurait pu tomber sur bien pire. J'espère juste qu'elle trouvera le bonheur, d'une certaine façon. Théa lui assure qu'elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger celle qui va devenir sa belle-sœur. L'homme lui adresse un sourire sincère. Je te crois. Affirmation sérieuse, tout deux savent ce que renferment ses paroles. Heureusement, Algie n'a jamais été du genre à se laisser faire. Je pense qu'il y a plus de chance que ton frère vienne pleurer dans tes jupes que l'inverse, ajoute-t-il finalement, le torse animé d'un rire silencieux. Essayer de voir le positif. Il ne rencontrait pas Théa pour s’appesantir sur leur malheur. Au contraire. »

Elle lui demande où il voulait se rendre aujourd'hui, il lui répond en désignant l'enseigne derrière lui. Fleury et Bott. Il a besoin d'un dictionnaire de runes actualisé. Cette histoire le chiffonne et il ne sera pas content avant d'avoir fait cette acquisition. La porte qu'il ouvre, il laisse entrer la blonde d'abord, puis la suit. La petite librairie est à peine occupée, et ils arpentent les rayons à la recherche de la perle rare, comme au bon vieux temps.

« - Si tu vois quelque chose qui t'intéresse, n'hésite pas. Considère ça comme un cadeau de fiançailles. Lui d'un côté du rayonnage, elle de l'autre, il prend l'air énigmatique. En parlant de réjouissances, je suis sûr que ton fiancé n'a aucun secret pour toi. Sourire qui étire ses lippes, finalement. Atlas n'a sûrement pas manqué de te rapporter la nouvelle, détrompe-moi si j'ai tort. Il se pourrait que je te présente quelqu'un, tôt ou tard. »

Elle trouvait cela si touchant, surprenant, que son fiancé soit aussi lié avec l’un de ses plus anciens amis. C’était comme si tout ce temps, la vie croisait les leurs, les poussant dans les bras l’un de l’autre, destin mal orchestré mais qui avait offert la chance à Théa et Atlas de bientôt s’unir. Comme si un autre sentait qu’ils fallaient les réunir à tout prix. Elle avait des souvenirs éparses d’Atlas à Poudlard, il est arrivé en cours de cursus, pas dans sa maison, uniquement adulée par une brune insupportable, elle s’était toujours dit qu’il ne méritait pas son intérêt. Mais quand son ténor a frôlé ses oreilles pendant une soirée mondaine, elle su alors l’évidence, ponctuée d’un intérêt déplacé, mais rendu à l’essence de l’amour en le voyant plus régulièrement.

“Je pensais que c’était moi, la pièce maîtresse, n’essaie pas de me voler la vedette, je t’en tiendrais rigueur !” C’était si doux, de se retrouver après tant de temps. De voir que son caractère n’a pas changé, qu’il est toujours l’homme bon qu’elle a toujours apprécié. Longtemps vu comme son seul ami dans un monde de vipère, l’enfance aidant. Hylas trop taciturne pour s’attacher à eux, et les deux enfants aux sourires complices qui se comprenaient. Théa ne regrette plus aujourd’hui de ne pas avoir été fiancée à Harfang plus jeune. Parce qu’elle serait probablement tombé amoureuse de lui. Elle n’aurait pas eu Orion, et encore moins Atlas dans sa vie. Tout arrivait pour une raison. “Fang…” Elle a envie de le serrer contre elle, ce serait malvenu, mal interprété par les passants, elle lui offre alors une moue désolée, aussi mal à l’aise que lui à l’idée de ce mariage arrangé. Elle éclate de rire en imaginant Hylas venir se plaindre d’Algie. Son frère ne pleurait jamais, encore moins pour une fille. S’il n’était pas aussi tendre envers elle, et si protecteur, et si elle ne l’avait pas déjà vu un jour en amour, elle douterait même que son palpitant puisse exercer la moindre forme de sentiment pour des futilités comme l’amour. Mais Hylas, au fond, était un coeur doux à panser, à cajoler, à réparer. Le volcan qu’était Algie pourrait peut être le réveiller. Dans tous les cas, lorsqu’elle a partagé la journée avec sa soeur pour sa robe, celle ci semblait ne pas vouloir s’étendre sur la situation. Soit. Elle comprenait si bien. “Tu dois avoir un souvenir ancien de mon frère, il reste de marbre dans toutes les situations.” Un peu amer, elle aime pourtant tant celui qui partage son sang. Un lien indéfectible, bien qu'il puisse être parfois difficile.

La librairie a ses odeurs d’endroits familiers. Le chemin de traverse l’avait vu grandir, britannique qui n’a presque jamais quitté l'île, les habitudes bien ancrées, bien qu’elle préférait désormais les conseils d’une italienne. “Tu es trop bon avec moi, et maintenant, la serpentarde en moi a envie de te ruiner...” Un sourire complice, il sait qu’elle le taquine, bien qu’elle soit tentée de chercher l’objet le plus cher de la librairie et lui réclamer un achat déraisonné. Elle préfère se concentrer sur ce qu’il annonce. La moue d’une gamine prise sur le fait, le sourire qui se dessine tout du long de ses lippes, elle a envie d’hurler de joie. “Tu sais bien que je ne pose pas de questions au hasard ! Parle moi d’elle, j’ai hâte de l’adorer, Fang, je suis sûre que nous deviendrons très amies” Parce qu’une femme choisie par Harfang ne pouvait qu’être à son goût, elle en était convaincue. Elle caresse la couverture d’un livre sur l’étude des moldus et leurs croyances. Est ce qu’une vulgarisation comme celle ci pourrait l’aider à comprendre Atlas ? Elle fronce les sourcils, feuillette le livre, et le prend sous son bras. La rubrique nécromancie attire son regard, mais Fang ne saurait pas rester calme devant son projet. Elle se restreint, ne pas faire de vagues, pour une fois. “Tu comprendras que je préfère m’offrir celui ci. N’en parle pas à Atlas, j’essaie de me préparer au mieux pour la seconde union, tu sais. Je veux lui faire plaisir, et je ne veux pas fouiller à la maison dans des biens qui appartenaient peut être à Margot.” Elle lui parle à demi mot de l’église, sans la nommer, au cas où des oreilles indiscrètes souhaiteraient utiliser cette information dans un drôle de but. Elle sait que Fang connaît la religion que porte Atlas dans son coeur, et il était d’office dans la confidence de cette alliance religieuse qu’elle avait accepté. Prête à quoi d’autre, encore, pour l’élu de son coeur ?