(ϟϟ) Sujet: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Ven 22 Mai - 16:12
La liberté a un goût bien âpre. La liberté a un goût bien étrange. La liberté a un goût de merde. C’est la conclusion à laquelle elle était arrivée Theodora alors qu’elle errait dans les rues sombres et puantes de l’Allée des Embrumes. Ce n’était pas bien difficile de comprendre comment elle en était arrivée là. La jambe réparée à peu près, elle avait dû partir de l’arène étant donné qu’elle avait gagné. Gagné sa liberté. Elle a envie d’éclater d’un rire tonitruant, d’un rire jaune, d’un rire glacial et acerbe à cette pensée. Elle ne savait plus comment elle avait fait pour survivre mais le fait était qu’elle avait survécu. Plus une esclave mais le parfait putain de pantin de la société celui qu’on ressortirait quand le moment sera venu, l’exemple pour tous les gens de son espèce : ceux qu’on bride et ceux qu’on tue. Mourir n’était pourtant pas une option, le suicide, elle ne le tolérait pas non plus. Alors, il avait bien fallu se battre parce qu’il faut toujours se battre et qu’elle s’était toujours battue. Alors, il fallait bien survivre. C’était drôle comme elle avait l’impression que sa vie était un champ de bataille sur lequel elle avait tout le temps survécu. D’abord, au sein de Poudlard où il avait fallu survivre au harcèlement constant. Ensuite, pendant ses études où on la prenait de haut parce qu’elle était une femme. Puis, pendant sa carrière où on essayait toujours de l’amoindrir. Enfin, dans l’arène où l’enjeu avait été sa propre vie. Puis, finalement, dans la rue même. Ce n’était que ça : survivre, encore et encore. Survivre jusqu’à ne plus se reconnaître soi-même. Parce que tout ce qui la définissait maintenant c’était le sang qu’elle avait sur les mains. Elle n’avait plus rien d’autre, Theodora. Même son sac, celui qu’elle s’était faite avec le peu d’affaires qu’elle avait, on le lui avait pris, volé, plus précisément. C’était lors de la première nuit qu’elle avait passé dehors. Elle avait réussi à trouver un squat abandonné mais avec des graffitis sorciers. Il y avait du verre par terre, probablement des fioles de potions vides de toxicos. Pour simple matelas, elle avait mis un gilet au sol et pour oreiller ce sac où il n’y avait qu’une affaire rechange. Alors qu’elle était posée, il lui fallait maintenant réfléchir à la suite. Que faire ? Elle était libre mais elle n’avait plus rien. Il fallait donc recommencer. Mais recommencer à quoi ? Ce n’était pas vraiment les plans de carrière qui fleurissaient sur son passage. Il lui semblait qu’elle était seule maintenant, terriblement seule. Demander de l’aide à Simon ? Plutôt crever. Ambrose ? Il était loin maintenant, elle ne voulait pas le mettre en danger. Alors qui ? Personne ne l’avait attendue à la sortie de l’arène, cela voulait donc bien dire que tout le monde n’en avait rien à foutre d’elle. Elle n’avait pas pu aller plus loin dans ses réflexions qu’un bruit s’était fait entendre. Deux sorciers et à leur regard elle comprit qu’ils étaient camés. Il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle comprenne qu’elle était chez eux et sentant qu’elle n’aurait pas l’avantage, elle avait filé abandonnant son sac mais sa baguette bridée toujours à la main. La jambe boiteuse et qui lui lançait affreusement, Theodora avait réussi à leur échapper et se retrouvait maintenant de nouveau dans la rue. Elle s’était endormie sur un banc qui sentait la pisse dans une chaleur difficile. Heureusement qu’on est au mois d’août, c’était-elle dit. Je ne passerai pas l’hiver à ce rythme. Quel jour on était maintenant ? Il lui semblait que le temps était terriblement long dans la rue. Personne ne la voyait, tout le monde passait et ne voulaient pas la voir. Elle avait trouvé refuge à côté d’une épicerie. Une dame lui avait donné un morceau de pain, mais cela était tout. Essayer de réfléchir devenait de plus en plus difficile, l’idée d’être invisible commençait à lui coller eu cerveau comme un chewing gum visqueux. On s’y fait, irrémédiablement, tout comme on s’y fait de tuer pour les jeux. « Il faut que tu sortes de cet endroit, Theo. » s’était-elle dit à elle-même peu soucieuse qu’on l’entende ou la prenne pour une folle. Peut-être qu’elle l’était, folle. Il avait ensuite fallu fuir les aigles qui passaient par là. Elle avait tracé, tirant sur sa jambe, grimaçante. Se mettre en mouvement, c’était retrouver une activité cérébrale qui se mettait en branle. En marchant, elle arriva sur le chemin de traverse. Ici tout est propre. Ici, tout semble normal. Impression étrange qu’elle n’appartient plus à ce monde, ni cet endroit. Elle regardait les gens étrangement, sans grande émotion. Ça irait, ça parlait fort. Dans l’arène aussi, mais c’était surtout parce que le sang des excités bouillonnait de voir le sang des martyrs. Ça lui donne envie de vomir de dégoût. Ses billes océans s’accrochent alors à une enseigne. Surprise de voir le Golden Dragon toujours sur pied. Ça rentre et ça sort. Est-ce que les Umbridge le tiennent toujours ? Son ventre se tort de faim. Depuis quand n’avait-elle pas mangé ? Elle ne savait plus trop, ce n’était pas comme si elle avait l’heure. Tenter, pourquoi pas. Elle s’approche alors de l’entrée, là où un des videurs ou membre de la sécurité la voit arriver. « Hé toi, là. On fait pas la manche ici. T’as des gallions pour jouer ? » « J’ai l’air d’avoir des gallions ? » claque-t-elle d’une voix pourtant enrouée. Que c’est difficile de parler tandis que cela faisait quelques jours que personne ne lui adressait la parole. « Tu rentres pas alors. » « Hé mais attends, je te connais toi. » Le regard vrille sur le deuxième homme. Elle le regarde de haut en bas, froidement. Il ne lui dit rien. Elle ne l’a jamais vu et elle est catégorique là-dessus. « Mais oui, t’es la fille qui a remporté le dernier tournoi ! Personne misait sur toi au début ! » « Sérieusement ? Templer, c’est ça ? » Elle acquiesce. « T’es plus canon que t’en as l’air. Y avait des rumeurs comme quoi t’étais devenue borgne avec l’explosion de la baguette, d’autres que t’étais devenu un légume aussi. C’est vilain une femme avec une cicatrice sur le visage. » Elle le fixe longuement. C’est à ce moment-là qu’un groupe de sorciers éméché et parlant fort sort, visiblement content d’avoir perdu une somme astronomique. Theodora voit l’entrée parfaite et profitant de l’air distrait des deux crétins, elle se faufile à l’intérieur. On la salue chaleureusement à l’accueil et lui demande si on peut bien lui prendre quelque chose. Du coin de l’œil, Theodora voit la porte du casino s’ouvrir et un des deux crétins rentrer. Il a compris avec un temps de retard qu’elle était rentrée. Pas une lumière celui-là. « Non merci, cela ira. » dit-elle à la femme de l’accueil avant de se faufiler encore pour rentrer définitivement dans le casino où les bruits de jeux se faisaient entendre. Trop de bruits. Trop de gens. Trop d’informations. Pourtant, Theodora analyse la situation, repère la porte de sortie la plus proche immédiatement (au cas où), note la présence de deux membres de la sécurité à trois et cinq mètres. Sent l’autre dans son dos qui arrive et pose sa main sur son épaule. Theodora se retourne brusquemment et vient arracher sa main de son épaule. « Ne me touche pas ! » Elle remarque que plusieurs têtes se tournent vers elle, attention attirée. L’homme se fait plus menaçant devant elle mais déjà elle sait où elle peut taper pour lui faire mal. Entre les jambes, il n’aura même pas le temps de réagir. « T’as rien à faire ici Templer. Dehors. » « Je viens voir Umbridge. » L’homme qui s’apprêtait à la reprendre par les épaules et la diriger dehors s’arrête. « Tu veux voir Madame la Patrone ? » « C’est ce que j’ai dis, oui. Il n’y a pas cinquante Umbridge qui dirigent un casino, je crois. » sarcasme acide sur le bout de la langue. L’homme regarde autour de lui, un peu perdu mais son regard s’éclaire en voyant passer quelqu’un dans le dos de Theodora. « Hé cheffe, elle dit qu’elle veut voir la patrone. » Soupir exaspéré de Theodora qui commence à perdre patience. Qui a engagé un crétin pareil ?
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Lun 25 Mai - 14:11
Le monde est devenue une arène perpétuelle. Cette pensée lui traverse l’esprit comme une flèche droit dans le cœur. Cet homme, celui qui veut l’arrêter, la mettre dehors est devenu un ennemi à partir du moment où il a posé sa main sur elle. Déjà, son cerveau se met en mode instinct de survie. Elle était prête à lui tordre le poignet, lui enfoncer sa baguette bridée et prête à exploser à tout moment dans la carrotide. Le tabasser jusqu’à ce qu’il ne soit qu’une masse d’os et de sangs. Les mains de Theodora tremblent terriblement et au moindre geste, elle est prête à attaquer. C’est ce qu’est devenue sa vie : une éternelle arène dans laquelle elle se battait pour sa vie. Le début d’angoisse monte pourtant et elle ne doit son salut qu’à ta voix qu’elle pensait ne jamais réentendre de sa vie jusqu’alors :
« Assez. »
Le cœur qu’elle pensait mort fait un bond dans sa poitrine tandis que Theodora n’ose pas se retourner pour te faire face. Elle ne sait pas si elle a bien entendu, elle sait juste qu’elle a entendu une voix qui ressemble à la tienne. Ta voix qui guidait parfois ses rêves, ta voix qu’elle entendait prononcer les mots de vos lettres gravées dans sa mémoire parfaite.
« Maintenant, laissez-nous. La porte ne va pas se garder toute seule. »
Non, elle n’a pas rêvé.
Le battement de son cœur se fait entendre. Elle le croyait mort, pourtant. Ou alors est-ce toi qui le ramène d’entre les morts ?
L’homme s’en va et le souvenir passe. Compter. Elle se force à compter, Théodora pour se replacer dans ce présent-ci, pas dans cette arène qu’elle a quittée il y a peu, le bras saigné, la cicatrice faite par ce petit merdeux qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam.
Le souffle court, Theodora finit par se retourner. Le choc sur son visage de te voir si vivante. Elle t’a fantasmée tant de fois. Elle t’a aimée en secret parce que c’était tout ce qui lui restait. Parfois, elle t’a détestée parce que le manque de toi était là. Parfois, sa seule rempart contre le monde qui voulait la tuer c’était les souvenirs qu’elle avait de toi. Parfois, elle a même prié pour toi.
« Suis-moi. »
Alors, elle suit, jambe claudiquante, jambe boiteuse et qui lui fait mal. Mais la douleur lui fait se souvenir qu’elle ne rêve pas, non.
Tu es bien là.
Le silence est d’or. Le silence est l’appréciation même de la situation, l’émotion au bord des lèvres, au creu du cœur.
Dès qu’elle passe la porte des appartements où elles sont toutes les deux, Theodora se rend compte qu’elle respire mieux. Elle n’est plus habituée des espaces clos avec tant de monde. Dans l’arène, elle était séparée de la foule qui hurlait. Mais là, il n’y a pas grand-chose qui peut lui déclencher une crise d’angoisse et ta présence y joue pour beaucoup.
« Tu seras en sécurité ici. Autant que faire se peut avec notre nouveau gouvernement. »
Sécurité. Qu’est-ce que cela veut dire encore ?
Elle ne répond pas. N’a rien à répondre et économise ses mots, chose qu’elle a appris à faire depuis qu’elle n’est plus qu’un pantin pour ce « nouveau gouvernement ». Ton visage lui apparait pleinement enfin et Theodora vient s’asseoir non sans grimacer, tentant de placer sa jambe de manière à ce qu’elle la lance la moins possible. Mais immédiatement, le regard clair de Theodora vient se poser sur toi, t’inspecter. C’est bien toi. Ecchymoses sur le bras. Qui t’a fait cela ?
Elle serait tentée de toucher, d’inspecter, de reprendre des vieilles habitudes de médicomage pour prendre soin de toi. Elle en a envie en réalité mais c’est la capacité de te toucher qui lui fait peur. Parce qu’elle sait maintenant que son touché est destructeur, qu’elle peut tuer. Qu’elle peut faire mal. Et c’est la dernière chose qu’elle veut faire, te briser.
« Théodora. » « Susan. »
Echo. Nom qui roule siffle doucement sur la langue.
Lorsqu’elle observe ta gorge qui se serre et le sanglot étouffé, elle souffle :
« Ne pleure pas pour moi, s’il-te-plaît. »
Et toi, tu lui dis :
« Je t’ai longtemps cru morte. Par Merlin, tu es bien là. »
Theodora déglutit difficilement. Elle est bien morte pourtant. Ce qu’il y a devant elle, ce n’est plus la Theodora qu’elle a connu.
« J’ai cru que l’établissement ne vous appartenait plus. » admet-elle pour toute réponse.
Elle voudrait lui dire qu’elle n’a pas pensé en réalité à aller jusqu’à elle une fois qu’on l’a mise dehors, elle qui refusait de suivre le Black. Plutôt crever. Elle était une femme libre maintenant. Il ne pouvait pas la forcer. Ils ne pouvaient plus la forcer. Et ce chien n’avait aucun ordre à lui donner, pas après ce qu’il lui avait fait.
Ta main se lève pour glisser sur sa joue et Theodora a un geste de recul soudain avant de s’arrêter. Elle ne supporte plus le toucher des autres, même le tiens, malheureusement. Mais lorsque tu t’arrêtes et ne l’efffleure même pas, elle se sent se détendre. Ici, personne ne la touchera sans autorisation.
Tu es vraiment là, c’est vraiment toi.
« Si je me retourne, tu ne disparaîtras pas ? Promesse ? » « Non, Susan, je ne disparaitrais pas. » souffle-t-elle, souffle qui se meurt sur son visage devenu froid. L’expression des sentiments dans l’arène était un moyen de se faire tuer. Difficile de retrouver des habitudes de sociabilisation quand on passe son temps à tuer ceux qui sont devenus des amis d’infortune.
Pourtant, en levant ton petit doigt comme elles le faisaient quand elles étaient adolescente, tu déclenches des souvenirs agréables et Theodora se détend avant que ses lèvres ne tremblent dans un sourire tordu, même cela, elle ne sait plus. Timidement, prenant aussi sur elle, elle vient tendre le bras blessé mais pansé pour venir croiser son petit doigt avec le tiens.
« Promis. »
Le sifflement de la bouilloire la fait sursauter. Theodora la regarde alors. L’impression que cet objet est étrange alors qu’en réalité, elle l’a utilisé tant de fois. Retrouver ces objets familiers, retrouver un environnement clos et sécurisé lui fait un peu tourner la tête. Elle ne sait plus si c’est vrai ou si c’est dans sa tête tout cela. Pour elle, on surgira dans sa cellule pour la jeter dans l’arène encore. Pourtant, Theodora note l’attention et elle te remercie d’une voix faible. L’eau lui vient tout de suite à la bouche, son ventre se tort. Mais elle sait Theodora : mieux vaut ne pas se jeter sur la nourriture où elle allait être malade. Elle se contente de prendre un gâteau et l’émiette, vient en manger un petit bout. C’est surprenant comme c’est bon. Elle prend son temps pour mâcher comme si elle goûtait à un trésor.
« Je veux que tu saches que tu n’as pas à t’en faire pour ton avenir. Nous te trouverons un logement et tu auras une protection ici au Golden, aussi sûre que je suis une Umbridge. Tu es ici chez toi. »
Elle relève un peu son regard sur toi. Quelque part il y a cette fierté certaine qui lui donne envie de refuser. De l’autre, il y a ce besoin de ne plus jamais te quitter du regard, de ne plus jamais être loin de toi.
« Merci, Susan. Je… ferais tout pour me rendre utile ici comme je le peux. » Avec sa jambe en carton, avec ses oublis répétés, avec ses angoisses et ses colères. Subitement, elle sent une bouffée de colère la prendre. Elle se sent toute cabossée, inutile. Elle se sent meurtrière, assassin. Ca, elle sait bien le faire.
« Je n’ai jamais été douée pour ménager les sentiments des autres. J’irai donc droit au but. On nous a trahis. Et je connais le responsable. C’est Simon. »
Theodora arrête de mâcher et t’observe. Son regard, immédiatement, se voile, devient presque noir.
« De nous tous, c’est lui qui aurait dû crever. » crache-t-elle dans une colère non dissimulée.
Simon, Simon, Simon. Frère subitement devenu l’ennemi, parce que c’est ce qu’il est. C’est ce qu’il a toujours été et elle espère qu’il s’étouffe bien avec sa fortune, qu’on lui a pris chacun de ses noises et qu’il vit dans la merde autant qu’elle a vécu dans la merde. Mais dans sa colère, il y a un espoir. Le soleil qu’elle a tente de protéger et dont elle est persuadée qu’elle a réussi.
« J’ai réussi à sauver Ambrose, Susan. » dit-elle le regard plein de fierté. « Je l’ai laissé partir avec Cirilla et je suis restée pour retenir le plus longtemps possible les aigles. Tu sais s’il est en sécurité maintenant ? S’il a donné des nouvelles ? »
Dans le fond, elle aimerait savoir s’il va bien, mais elle sait qu’il vaudrait mieux qu’il n’en ait pas donné. Parce que s’il n’en donnait pas c’était que personne ne l’avait trouvé et qu’il était en sécurité.
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Jeu 28 Mai - 19:32
Elle pourrait se lancer dans des monologues dignes des plus grandes tragédies, celle-là même que parfois, elle te faisait découvrir. Un frère vendant sa sœur, une sœur finissant dans une arène comme la martyre qu’elle est censée devenir. Le pardon impossible, la sœur qui s’en sort. Elle pourrait pleurer devant toi, dire qu’elle ne comprend pas le geste de Simon. Elle pourrait. Mais toi comme elle savez que ce serait faux. Il n’y a plus que de la colère. La colère de la trahison. L’envie de ne pas savoir pourquoi mais juste de le faire payer une bonne fois pour toute. Elle se contre fiche de ses raisons : aucune à ses yeux n’est valable et ne le sera jamais. Simon sera le frère fratricide à présent. Le Caïn voulant tuer son Abel. Ayant lamentablement échouer. Même cela, il ne sait pas le faire et il était le préféré de père ?
Peut-être deviendrait-elle Caïn et lui Abel, maintenant que le meurtre, elle connait. Peut-être. Mais avant cela, il faut se remettre.
Réapprendre à vivre ? Qu’est-ce que cela veut dire, vivre ?
La vie pourtant passe par toi et par Ambrose, ses deux constantes. La première, elle n’avait pas besoin de la sauver : tu as toujours sur te sauver toute seule et elle ne te fera pas cet affront. Le deuxième, elle était persuadée de l’avoir fait.
« Nous n’avons plus de nouvelles de Ciri. Ni d’Ambrose. Je les ai cherchés des jours entiers. Je te promets. Je ne me suis arrêtée que lorsque j’ai su que je les avais perdus, eux aussi, corps et biens. J’ai échoué à vous protéger et je comprendrais que tu me détestes. »
Les sourcils de Theodora se froncent. Plus de nouvelles donc possiblement en sécurité. Ou alors… Non, elle refuse d’y penser. Elle ne préfère absolument pas. Ambrose et Cirilla sont en sécurité. Il faut qu’ils le soient. Le tremblement de ta voix ne lui échappe pas. Theodora observe alors tes épaules de valeureuse chevalier s’affaiser légèrement, la fatigue irriguer tes yeux.
« Je prie Merlin tous les jours qu’ils soient tous les deux saufs. » « Ils le sont probablement, Susan. S’ils n’ont pas donné de nouvelle c’est qu’ils ne souhaitent pas être retrouvés… »
Yeux dans les yeux, elle te regarde. Il n’y a pas de dégoût, pas de colère. Elle vient exposer des faits logiquement, refuse de penser à l’éventualité qu’ils puissent être morts ou pire que cela. Tu l’aurais su pas vrai, s’ils étaient entre les mains de famille de sang-purs à présent ? Elle a soudainement envie de te toucher. Alors, timidement, elle sa main vient effleurer tes doigts. C’est le seul contact qu’elle puisse t’offrir mais ce contact bouleverse son monde, lui rappelle que sous toute cette couche de malheur, de crasse, de colère, d’envie de vengeance et de haine de soi, tu es toujours là, dans son cœur. Tu l’as toujours été.
« Susan, je ne te déteste pas. Tu les as protégés eux c’est tout ce qui compte. »
Elle, elle n’était qu’un dommage collatéral. Mais dommage collatéral qui bientôt, provoquerait ses propres dommages collatéraux… Sans ciller une seule fois. Parce qu’ils doivent tous payer. Parce qu’ils paieront tous. Et comme un écho à cette pensée, tu continues :
« Simon est esclave. Même s’il mérite son sort, ses bourreaux sont les tiens et sont les miens aussi. Un jour, je t’en fais le serment, je te les livrerai en pâture et ils viendront ramper à tes pieds. »
Elle ne répond rien Theodora. Elle n’a rien à répondre et lève seulement un sourcil, sa main retrouvant son côté de la table et se forçant à manger. Elle sait que tu tiendras parole. Tu ne fais jamais de promesses en l’air et c’est ce qu’elle a toujours aimé chez toi : tu connais le pouvoir des promesses.
« Je ne sais ce qu’ils t’ont réellement fait – mais j’ai suffisamment goûté leur cuisine pour savoir que certains traitements sont pires que la mort. Si tu souhaites un jour le partager, saches que je suis toujours l'oreille attentive que tu as connu. Saches que je ne trouverais pas le repos tant que tes bourreaux respireront encore. »
En parler ? Elle a envie de rire. Elle n’avait pas besoin d’en parlait, elle se rappelait aussi limpidement qu’elle se souviendrait de cette conversation, du palpitant de son cœur qui s’activait en te reconnaissant après tout ce temps, de l’émotion dissimulée et coincée qui n’arrive pas à se frayer un chemin pour remonter naturellement. Theodora se sait cassée tant physiquement que mentalement. Ils ont même réussi cela : à la briser mentalement, elle dont les souvenirs étaient toute sa vie.
« C’est gentil. » répond-t-elle sans grand chaleur.
C’est gentil mais les mots ne suffiront jamais.
Le sourire chaleureux que tu lui adresses cependant la fait un peu sourire. Elle avait presque oublié à quel point tu étais belle quand tu souriais comme cela.
« Un jour, tu seras en paix. Nous ne récupérerons pas entièrement ce que nous avons perdus – ce serait présomptueux. Mais un jour, peut-être, nous ramènerons un peu de lumière dans ces beaux yeux. Je te le promets. Cessons pour ce soir de penser aux mauvaises nouvelles. Nous aurons toute l'occasion de nous en préoccuper au lever du jour. »
Ces beaux yeux. Elle eut envie de te dire qu’il n’y avait plus rien de beau chez elle, à vrai dire. Son corps n’était plus beau, il était plein d’hématomes et de cicatrices maintenant. Sa jambe était boursoufflée et il y avait cette hideuse cicatrice qu’elle avait réussi à cacher jusqu’à présent mais qui lui faisait mal, celle qu’Antarès Black avait laissé sur son passage. Theodora soupçonnait une petite infection mais elle ne souhaitait pas que tu ne voies la cicatrice. Ton nom avait été évoqué. Elle ne savait toujours pas quoi en penser et reparler de cela… Non, elle n’en avait pas envie.
Elle acquiesce simplement, Theodora, se risquant alors à boire le thé. Tu l’as trop fait infuser mais elle le boit quand même : il lui plait parce que c’est toi qui l’as préparé et du thé, elle n’en avait pas bu depuis un moment. Ce n’était pas vraiment la boisson principale dans l’arène. On est plutôt eau dégueulasse. Le minimum cependant pour que les combattants soient suffisamment en bonne santé pour donner du spectacle. Elle te laisse faire et t’observe bouger, comme si elle ne voulait pas en perdre une miette, comme si elle voulait imprimer toute cette scène dans sa tête, toi avec. Décidant d’arrêter de manger parce que son estomac ne supportera pas plus, elle t’écoute et vient se lever pour récupérer les tissus. Le fait de se sentir gauche l’agace et elle ne dissimule pas son agacement. Alors que ses mains viennent se saisir des tissus, les doigts de Theodora effleurent les tiens doucement.
« Merci. »
Tout simplement.
Elle se décalle alors, se détournant pour suivre l’endroit indiqué et elle ouvre la porte de la salle de bain, observe d’un haussement de sourcil l’endroit.
« Edelgard aime toujours autant le faste. » claque-t-elle, ironique.
Ca lui donne des sueurs froides de savoir que certains ont été à l’abris tandis que d’autres ont essuyé la merde.
Elle se tourne cependant vers toi et d’une voix plus douce souffle :
« Je veux bien que tu me fasses la lecture. »
Son regard s’appesantit un peu sur toi. En réalité, elle sait que l’entendre lire serait un moyen que les souvenirs traumatisants du dernier combat ne reviendront pas quand elle devra s’occuper de sa jambe. De son bras aussi d’ailleurs. Te laissant chercher un livre, elle se glisse dans la salle de bain et referme derrière elle.
Elle met un petit moment à se décider à bouger. Tout ceci lui semble irréel. Ta voix qu’elle entend à travers la porte la rassure cependant et avec des gestes lents, elle vient commencer à se déshabiller. Quand vient le moment de retirer le bas, elle se mord la langue jusqu’au sang pour ne pas gémir de douleur. Se glisser dans le bain est une autre épreuve mais l’eau sur sa peau nue lui fait du bien. Pas une seule fois elle ne se regardera dans le miroir. Pas une seule fois elle ne voudra observer les dégâts sur son corps.
Ta voix est un fil d’Arianne qui la fait sortir du labyrinthe de ses pensées. C’est apaisant. C’est doux. Et la douceur, elle n’en a plus l’habitude, la redécouvre dans le son de ta voix, dans l’harmonie avec laquelle les mots transpercent la porte pour arriver jusqu’à son oreille. Elle sait déjà que quand elle voudra se calmer, se sera tes mots qui la guideront pour ne pas faire une crise de panique, sa mémoire associant alors la douceur à toi.
Se séchant précautionneusement, elle enfila alors le peignoir et vient cacher du mieux qu’elle put son corps tout entier et surtout la cicatrice hideuse sur le bras. Elle vient enfin ouvrir la porte et son regard tombe sur toi.
« Excuse-moi de l’attente. C’est un peu compliqué avec ma jambe. »
Elle sait qu’elle a été longue que ce soit pour ce corps ou pour elle-même. De ce temps-là, elle en avait terriblement besoin.
« Est-ce que tu sais ce qui est arrivé à mes affaires ? »
Susan Umbridge
ordre du phénix
crédits : Noumenale
face claim : Daisy Ridley
pseudo : Kraft
études : Tu te parais de l'insolente bravoure et de l'imbécile ignorance des sang et or.
particularité : Occlumens
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Dim 31 Mai - 16:23
Dagmar Koren
fresh muggle of bel air
crédits : avatar (loudsilence)
face claim : meryl streep
pseudo : guimauve
études : Poudlard, Poufsouffle, années 1856-1862. Aucune insigne de préfète sur sa poitrine.
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Ven 5 Juin - 14:40
Tu n’es pas seule. que tu dis. Elle n’était pas seule ? Pourtant c’était bel et bien ce qu’elle avait eu l’impression d’être tout au long de ces derniers mois. Seule depuis qu’elle avait laissé Ambroise s’échapper. Seule dans cette maison avec Croupton où elle a affronté des services certains. Seule dans cette arène où elle a tué les siens mais surtout une amie proche. Seule encore devant Antarès Black. Seule enfin dans la rue où tout le monde passait devant elle sans la voir. Tes paroles ne font pas écho en elle. Elle a été trop seule pour arriver à se considérer maintenant en équipe. Elle est seule dans sa tête maintenant aussi qu’Alexander ne partage plus ses démences. Et elle préfère avancer seule plutôt que de te faire du mal, se sachant parfaitement déséquilibrée et capable maintenant du pire. Et du meilleur ? Tu as toujours été le meilleur en elle après tout. Toi et Ambroise. Les deux lumières, les deux constantes. Mais le meilleur est dur à revenir. Elle ne voit plus que ce qu’il y a de pire, que le mauvais.
Elle ne sait plus qui elle est. La médicomage qui sauvait des vies et voulait montrer le meilleur d’elle-même ? La tueuse qui arrachait la vie d’innocent, d’une femme enceinte ?
Tout se mélangeait inlassablement.
Ta voix à travers la porte, les souvenirs qu’elle en avait, ces fois où elle devait prendre des douches en commun avec les autres combattants de l’arène, ceux qu’elle avait tué, la situation ici où tout est calme. Ses souvenirs sont d’une précision en filigrane, détails sur lesquels elle s’est concentrée sans vraiment le savoir, association de l’odeur du shampoing avec celle d’autres souvenirs. Et l’esprit part, part, loin. Mais ta voix est un fil conducteur et toujours bien là, bien vivant, l’empêchant de sombrer dans des angoisses et pensées noires.
Theodora se sent propre sur son corps mais pas complètement propre non plus. C’est étrange, l’odeur qu’elle dégage maintenant ne lui est pas familière. Elle doit s’y faire pourtant. Sa jambe lui fait mal, l’endroit où la cicatrice se trouve aussi, et elle a peur un instant que tu n’aperçoives quoique ce soit alors qu’elle était appuyée contre la porte et ne tombe légèrement.
Sourire d’excuse. Ils étaient rares parce que s’excuser c’était faire preuve de faiblesse.
« Je crains que tes vêtements ne soient irrécupérables. L’elfe de maison n’a jamais paru aussi désespéré que quand je les lui ai donnés à laver. Mais ceci devrait faire l’affaire. »
Les yeux d’eau douce de Theodora tombent sur ce que tu lui tends. Le chapelet qu’elle a pu garder. La baguette meurtrière. La blonde vient les récupérer. Elle n’aime pas qu’on touche à sa baguette, Theodora. Pourtant, de nombreuses personnes l’ont fait dernièrement. Avec toi, avant, quand tu le faisais, c’était comme si elle te donnait la chose la plus précieuse qu’elle avait, un peu d’elle-même. Aujourd’hui, elle a la peur au ventre que la baguette n’explose comme celle de son adversaire dans l’arène. Aujourd’hui, quand tu lui tends ce bout de bois, elle a envie de jeter la baguette à travers la pièce pour que tu en sois le plus loin possible.
« Tu es plus grande et plus mince mais je gage qu’ils t’iront tout de même. »
Les vêtements qui accompagnent tout ce qu’il lui reste de sa vie d’avant sont étranges et déclenchent une moue dubitative. Elle ne sait pas quoi penser du bas de pyjama orientale. Mais ce qui attire le plus son regard c’est le haut.
Du Quidditch, évidemment.
Theodora n’était pas tant allée à tes matchs mais elle avait suivi dans le journal tes exploits. Concrètement, elle avait toujours pensé que le Quidditch c’était comme le rugby en Angleterre ou le football en France : inutile et rassemblant simplement des gens à la capacité émotionnelle limitée, abrutis par les jeux. Ce n’était pas si différent de l’arène. Toi, tu avais été l’exception et à Poudlard, elle assistait uniquement aux matchs auxquels tu participais pour te voir, t’admirer et secrètement, tomber amoureuse de toi.
« Si tu as froid. » « Merci. » souffle-t-elle.
Quand elle aura un peu d’argent, parce qu’elle ne voulait pas se laisser dépérir et qu’elle devait bien revenir à la vie normale maintenant quand bien même savait-elle que c’était dure, elle se rachèterait un pyjama qui lui convenait mieux. Mais elle n’allait pas cracher sur ta gentillesse car dans le fond, tu n’étais pas obligée de faire tout cela et elle avait l’habitude d’avoir des vêtements qu’on voulait bien lui donner, plus rien ne lui appartenant.
« Hum, on te fera préparer une robe pour demain. Edel en a bien trop de toute manière. »
Elle acquiesce et tente de ne pas rougir en sentant encore tes mains sur les siennes pendant l’échange de vêtements et affaires. Se détournant, elle vient légèrement refermer la porte de la salle de bain pour se changer, faisant des gestes lents pour sa jambe. Elle avait l’impression que l’endroit où il y avait la cicatrice qu’Antarès lui avait faite était un endroit hyper sensible. Elle savait qu’il faudrait de nombreuses journées pour qu’elle ne sente plus rien. Elle savait aussi qu’elle devra faire l’effort, tôt ou tard, de se regarder dans le miroir mais pas maintenant. Là, tout de suite, c’est avec toi qu’elle veut être.
Ses doigts effleurent alors le mot et elle le sort alors. Ne sachant pas s’il s’agit d’une erreur ou pas, elle vient quand même le lire.
Elle s’arrête.
Elle reconnait sans aucun doute possible l’écriture de Simon.
La pommade elle sait qu’elle l’utilisera quand elle aura vraiment mal. La fiole d’Amortensia… Curiosité. Sourire aussi. Débouchant le flacon, elle vient le sentir. Les odeurs la calment. Surtout une en particulier qu’elle identifie aisément, la tienne celle du cuir chaud. Lorsqu’elle réapparait, elle ne peut s’empêcher d’avoir un sourire aux lèvres et son regard se posant sur toi, si elle n’avait pas tant peur de te briser au moindre contact elle t’aurait sûrement effleuré la joue, possiblement déposé un baiser délicat sur tes lèvres.
Elle en a envie à vrai dire mais dans sa tête, c’est la lutte infinie entre l’esprit et le cœur.
« On a fini de préparer ton lit, j’imagine que tu voudras te reposer. C’est par là. »
Se reposer. Evidemment. Elle est fatiguée, vidée aussi. Theodora acquiesce. C’est peut-être mieux comme cela pour l’instant. Elle profiterait après… Mais elle a peur de fermer les yeux et s’endormir, rêver d’un bébé mort.
« Je ne veux pas que tu t’en empêches si tu en as besoin. Je suis la même bonne vieille Susan que tu as rencontré à Poudard. Je suis là pour toi. »
Les mots sont rassurants. Tu n’as pas changée et elle a besoin de ça, de cette constante là où sa vie n’est qu’une immense ruine.
« Juste quelques heures… » promet-elle. Pas une nuit complète, mais savoir que tu te fais son gardien lui fait chaud au cœur.
Elle s’éclipse donc dans la chambre à disposition. Difficile de trouver un sommeil mais elle le trouve quand même, tombant de fatigue.
Combien de temps dormait-elle quand l’inévitable est arrivé ? Elle n’en a aucune idée mais le cri s’étouffe dans sa gorge. L’arène, elle la revit, toujours dans sa tête. Le mot où elle passe sa main sur la nuque de Proserpina et qu’elle la brise d’un mouvement net. Les longs sanglots qui s’en suivent
Ton bébé… ton pauvre bébé…
Sursaut et sueur. Elle se redresse. Ne sait plus où elle. Peur infinie et déjà elle est prête à sauter sur tout ce qui bouge.
Ce n’est pas sa chambre de l’arène ici, elle n’arrive plus à savoir où elle est vraiment, trop prise dans son souvenir parfait.
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Dim 14 Juin - 9:49
Ton bébé … ton pauvre bébé…
La lamentation reste dans la tête, sa propre voix remplie de sanglots, remplie de panique.
Ton bébé…. Ton pauvre bébé…
C’est son odeur qui persiste. Sa mémoire fonctionnant par association. Sa mémoire ayant gardé le délicat parfum de sa peau et celle de ses larmes à elle. Elle sent encore son corps dont le chaleur est partie. Elle sent le cadavre entre ses doigts. Le cri paralysant, les yeux qui s’ouvrent sur la réalité mais qui ne voient pas vraiment. Parce que c’est son visage qu’elle voit. Son visage, les yeux ouverts, sans vie.
Les jambes repliées, le souffle court, le regard terrifié. Il faut que ça s’arrête. Il faut réellement que cela s’arrête. Le lumos l’aveugle et Theodora a l’impression d’être en terrain ennemi. Est-ce que Black l’a ramenée elle ne savait où ? Est-ce que c’était lui qui allait la torturer encore ?
« Theodora »
Ce n’est pas la voix d’Antarès. Susan ? Qu’est-ce que Susan fait ici ? Il était là pour elle aussi apparemment. Elle n’a rien compris à ce qu’il se tramait entre eux. Elle n’a rien compris et elle s’en fiche dans le fond. Elle a assez à faire avec elle-même mais se jure que si elle le retrouve, elle le torturera jusqu’à ce qu’il en crève.
Sursaut quand elle sent quelque chose, quelqu’un lui effleurer l’épaule. Dégoût d’elle-même. Dégout horrible pour ce corps mutilé et malmené. Pour ces doigts qui ont brisé net des nuques sans cérémonies. Le moins de douleur possible. Toujours.
« Théodora, c’est moi Susan »
L’image du corps de Proserpina s’estompe alors et la pièce revient à sa place. Susan. Susan. Susan. Il faut se concentrer sur sa voix. Sur elle. Ou alors compter. 1, 2, 3, 4… Impossible pourtant de ne pas vouloir attaquer parce que c’est comme cela qu’est branché son cerveau et que réagit maintenant son corps.
Des bras se referment et elle se débat. Hurle peut-être de la lâcher. Mais l’odeur de Susan appelle des souvenirs. Des souvenirs doux. Des souvenirs d’un autre temps. Et ça l’appaise, Theodora. Ca l’appaise et doucement les coups s’arrêtent. Elle se rend alors compte de son erreur.
« Tu es à la maison. Tu ne risques plus rien. Je suis là. Écoute-moi, fy anwylyd. »
Fy anwylyd
Elle n’a jamais voulu briser le mystère de ce que cela voulait dire. Mais elle revoit cela écrit sur les lettres avec une précision nette dans son esprit. Photographie de la mémoire qui se rappelle de tout. Fy anwylyd. Douceur dans la voix et c’était comme cela qu’elle l’avait toujours imaginée : douce à la sonorité. Elle ne s’était pas trompée.
« Je suis … désolée… Susan… pardon, je ne voulais pas… » souffle-t-elle entre deux sanglots.
Elle n’ose plus la toucher et ses mains s’écartent. Elle l’a frappée dans sa panique. Elle l’a frappée et elle s’en veut alors. La réalisation qu’elle pourrait encore lui faire du mal la terrifie. Susan est intouchable et inatteignable. Susan doit être préservée.
« Nous traverserons la nuit. En attendant, tiens-moi et je te guiderai à travers ce cauchemar. Promesse. Cette fois-ci, je ne te laisse plus partir. »
Elle fait non de la tête Theodora. Elle fait non de la tête parce qu’elle ne veut pas que Susan traverse cela avec elle. Elle pourrait encore la blesser.
« S’il te plait… je ne contrôle pas mes réactions… » souffle-t-elle mais ne quittant pas ses bras. L’odeur est toujours appaisante et elle continue de mouiller la peau de son cou de ses larmes. Sa main alors ose finalement se poser sur sa hanche. « Je ne veux pas… te faire de mal… Comme j’ai fait du mal à tous ces gens… » Aveu rempli d’amour. Theodora la serre alors fort dans ses bras.
« J’irais en enfer, Susan. »
Confession.
« J’ai… tué. J’ai tué mon amie… »
Les larmes s’amplifient et elle pleure dans les bras de sa chère et tendre. Les phrases sont chaotiques et n’ont pas réellement de sens. Elle n’ose pas se décaller pour affronter le regard de Susan. Elle ne veut pas lire de la haine, du dégoût qu’elle mériterait pourtant.
« Je revois son visage… Et son bébé… son pauvre bébé… »
Susan Umbridge
ordre du phénix
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face claim : Daisy Ridley
pseudo : Kraft
études : Tu te parais de l'insolente bravoure et de l'imbécile ignorance des sang et or.
particularité : Occlumens
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Jeu 18 Juin - 18:50
Dagmar Koren
fresh muggle of bel air
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pseudo : guimauve
études : Poudlard, Poufsouffle, années 1856-1862. Aucune insigne de préfète sur sa poitrine.
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Ven 19 Juin - 13:23
Corps gelé contre corps chaud. Susan est l’ancre de la réalité pour Theodora qui s’accroche toujours comme une désespérée à son corps athlétique. La sensation de ne pas être seule fait petit à petit son chemin dans la tête de la sorcière qui pourtant ne peut accepter ce principe : voilà trop longtemps qu’elle était livrée à elle-même avec pour seule compagnon la mort elle-même. Elle était même son instrument, son exécutrice directe sentant les nuques encore chaudes sous sa nuque un instant, puis froides et cassées l’instant d’après. Le craquement effroyable pour musique à vous glacer le sang. Elle revoit tout avec une netteté glaçante. C’est une rengaine qu’elle n’arrive plus à maitriser. Elle est devenue folle. Elle est revenue cassée dans les bras de l’être aimé, être aimé qui persiste à continuer à l’aimer. N’a-t-elle pas entendu, Susan ? Ne sait-elle pas ce qu’elle a fait dans l’arène ? Pourquoi était-elle toujours là ? Pourquoi ? « Tu ne me feras jamais de mal. Théo, je le sais. Je ne vais pas me briser. Je croyais que tu t’en souviendrais, smart girl. » Qu’en sait-elle ? N’était-ce pas l’exemple qu’elle aurait pu ? Elle aurait pu lui sauter à la gorge. Elle aurait pu continuer à se débattre et la rouer de coups. Elle aurait pu… Elle aurait pu… « Tu n’iras pas en enfer. » Elle avait commis un meurtre, des meurtres. Tueuse d’hommes. Tueuse de femmes. Tueuse de bébés. Elle avait souillé la vie, si précieuse. L’arène ne fait aucune différence quand bien même dans le fond, Theodora a conscience qu’elle était face à un choix impossible. Tuer ou se laisser tuer. L’un comme l’autre, elle n’aurait jamais accès au Paradis. Pourquoi son Dieu n’avait-il rien fait d’ailleurs ? Sa foi aussi en avait pris un coup. Même cela ils avaient réussi à le lui arracher. Même cela ils avaient réussi à le lui briser. Elle bouillonait de colère contre le monde entier, Theodora, mais surtout contre son Dieu. Des épreuves, elle en avait eu dans sa vie. Mais ça ? Pourquoi cela ? Dans quel but ? Pour quel sens ? Quel intérêt ? Le contact visuel rétablit entre elles, Theodora se noie dans les filles claires de la joueuse de Quidditch malgré l’obscurité de la pièce. Cela l’apaise. Ces yeux, elle les a fantasmé, imaginé et vus cent fois dans ses rêves dernièrement, dans ses réflexions aussi. Les pleures se calment alors qu’elle se fixe sur Susan. « Parce que je viendrai te chercher. Quoiqu’il en coûte. Je retournerai la terre et je botterai le cul de Lucifer lui-même pour te ramener. Je le ferai. Rappelle toi. Sur les mains et les genoux et sur des milliers de kilomètres » Elle aura le mérite de la faire rire d’une voix enrouée. Theodora sait que c’est impossible. Susan ne peut pas réellement aller en enfer ou alors il faudrait qu’elle soit morte et de cela elle ne survivra pas. Baptisée aussi et croyant ou non en Dieu. Quand bien même Susan était une sorcière, Theodora ne croyait pas qu’elle était une hérétique, païenne qui, une fois son temps sur Terre passé, son âme brûlerait dans les flammes de l’enfer. Mais l’attention est touchante et fait plaisir à Theodora qui vient serrer ses doigts. Toujours du mal à réaliser qu’elle est là. Toujours du mal à se dire que c’est terminé, elle n’est plus là-bas. Peur de se réveiller et d’y être encore et toujours, Antarès Black sur elle pour la torturer encore un peu. « Ce que tu as fait dans l’Arène, tu l’as fait pour survivre. Quoiqu’il ait pu se passer, tu l’as fait pour rester en vie. » Cela ne validait rien pour Theodora. Survivre était ce qu’elle savait le mieux faire mais elle n’avait jamais pensé être capable d’en arriver là pour se faire. Susan ne sait pas, ne comprend pas ce qu’elle a dû faire. Mais poser des mots là-dessus… « Ne te condamne pas. Ne gâche pas ta vie. Si tu l’as tué, c’est que tu n’avais pas le choix. La Théodora que je connais n’aurait jamais blessé intentionnellement quelqu’un si on ne lui avait forcé la main. Quelle possibilité avais-tu ? C’était toi ou eux. » Elle ou eux. Elle ou Proserpina. Elle ou son amie enceinte d’un bébé, de la vie. Elle n’avait même pas pu leur donner une sépulture descente. Elle avait juste creusé un peu plus profondément la fausse commune et avait déposé le corps là. Pas balancé. Parce qu’elle y avait tenu. Savoir son emplacement direct pour plus tard… Plus tard quoi ? Revenir la voir telle l’assassin qu’elle était ? Lui donner une sépulture descente quand tout serait terminé ? Il n’y aurait que le monde à feu et à sang pour qu’elle juge que c’était terminé. Il n’y aurait plus que les sang-purs décimés comme ils décimaient et réduisaient en esclavage les siens que cela serait terminé pour Theodora. Vengeance. Haine. Feu et sang. « Maudis-moi si tu le souhaites, mais je suis si heureuse que ce soit toi. Oh Merlin, si mes paroles gravent une place pour moi en enfer, je ne serais que trop heureuse de la rejoindre. » Visage qui ne peut se dérober au contact. Theodora voudrait ne plus la regarder mais c’est impossible. Elle a peur que si elle bouge, elle ne la brise. Elle a peur de réduire tout ce qui est beau chez Susan, tout ce qu’elle aime, parce qu’elle aime encore malgré tout. C’est sous des couches de mal être. C’est sous des couches de haine. Mais c’est là. Toujours bien présent. « Déteste-les. Déteste-moi. Déteste-Simon. Par pitié, ne tourne pas ta colère contre toi. Ne te punis pas. Elle va te détruire. Les bourreaux se sont eux. Tu es leur victime. Leur pire cauchemar s’il le faut. Mais, jamais, jamais, tu n’as été responsable. Tu n’as pas tué ton amie. Tu n’as pas tué son enfant. Ils l’ont fait. Et ils paieront pour cela. » Elle refuse. Elle refuse d’être la victime. Elle n’a rien d’une victime Theodora. Elle est le bourreau. Leur instrument direct à tous. Parce qu’elle en a donné du spectacle pour la foule en délire qui déshumanise les combattants. Elle est devenue leur pantin qu’on ressortirait quand on voudrait pour la montrer comme un trophée. La sang-de-bourbe qu’on a réussi à domestiquer. « Tu as été courageuse. Comme toujours. Et tu t’es battue, comme toujours. Maintenant, il est temps de rentrer à la maison. » Courageuse. Ça lui donne envie de vomir. Elle n’était pas une Gryffondor. Elle n’en avait jamais été une. Le courage ne la définissait pas. Si elle avait été courage, elle aurait dû ne rien faire parce que le plus grand courage réside dans le fait de ne rien faire parfois. Renoncer peut-être ? Un petit rire s’échappe pourtant de ses lèvres. Ironique, sarcastique et elle souffle doucement comme un rappel de l’ancienne Theodora qui jugeait les Gryffondor à l’époque de Poudlard, sauf Susan parce que c’était Susan : « Je ne suis pas une Gryffondor. » Elle n’était pas de ceux qui faisaient ce qu’elle faisait avec un désintérêt complet. Il y en avait toujours un d’intérêt. Il n’y avait aucune noblesse à ses actions si ce n’est un égoïsme pur et simple. Survivre dans ces conditions et tuer une femme enceinte était le summum de l’égoïsme. Rentre à la maison. Quelle maison ? Elle n’avait plus d’appartement, ne pouvait plus rentrer chez ses parents. Elle n’avait nulle part où aller. « Tu as pu récupérer mes cuillères ? » Question subite avec un cheminement de pensées logique pourtant. Chez elle, dans sa maison, il y avait les cuillères de Susan dont elle n’avait jamais compris l’utilité, qu’elle trouvait hideuses mais qu’elle aimait parce que c’était Susan qui les lui offrait. Penser à cela, des cuillères d’amour en bois, l’apaise étrangement et Theodora vient se rallonger. « Si tu as une potion de sommeil, j’en prendrais une volontiers, sinon, je crains que je ne te réveille toute la nuit avec mes cauchemars, Susan. » souffle-t-elle. Elle n’aime pas se droguer avec des potions Theodora, même quand elle est malade. Mais elle admet que si elle veut tout le casino dorme un jour et surtout Susan, elle devra sûrement cesser d’hurler dans son sommeil. « Est-ce que tu veux bien… » Elle s’arrête, hésitante. Susan a bien dit qu’elle ne partirait pas, n’est-ce pas ? Est-ce raisonnable ? Cela lui semble pourtant être la seule solution pour dormir ne serait-ce qu’un peu. « Rester ? »
Susan Umbridge
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particularité : Occlumens
(ϟϟ) Sujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you (susan) Lun 29 Juin - 0:43
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