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 it's a sign of the times (prudames)

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Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
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études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
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Message (ϟϟ) Sujet: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyDim 10 Mai - 14:53

it's a sign of the times

james et prudence

C'est l'heure de la fermeture et Prudence s'active. Elle est seule dans la boutique quand l'horloge magique résonne et fait vibrer les feuilles des plantes au milieu desquelles on l'a posée. Et comme toujours c'est avec un pincement au coeur qu'elle change l'eau des dernières fleures du magasin, l'estomac déjà noué à l'idée de rentrer chez elle au manoir. L'odeur des feuillages, l'air frais et humide, étaient à des années lumière de l’atmosphère chez les Prince. Austère et pesante, il n'y avait que dans le regard de Perceval qu'elle trouvait un peu refuge. Lui qui était si noir pour les autres mais qui pour elle savait s’illuminer. Moitié troublante et opposée, il était tout ce qu'elle n'était pas et pourtant tout ce dont elle avait besoin. Son jumeau était bien le seul à savoir et comprendre les horreurs qu'elle vivait, parce qu'il les partageait parfois n'hésitant pas à mentir pour encaisser les coups à sa place lorsque leur père buvait naïvement ses paroles. Alors pour ne pas se rendre malade, elle pense à lui. À ce qu'elle lui dira en rentrant ce soir, avant que leur père ne trouve un moyen de les séparer encore et ne l'appelle elle pour l'aider dans ses recherches. Elle lui dira que ce matin quand elle avait ouvert la boutique, il y avait déjà la queue dehors. Elle lui dira qu'Atlas Flamel lui avait posé les questions les plus improbables qui soient et qu'elle avait tourné les pages d'ouvrages en assortissant des bouquets d'une main pour pouvoir y répondre plus tard. Elle lui dira que les asphodèles ont enfin fleuri et que cette après-midi les pétales de fleurs de pipaillon jonchaient le sol de l'arrière boutique. Elle lui dira qu'elle avait reçu de nouveaux rubans de soie pour nouer les tiges de ses bouquets et qu'un homme dans la rue avait été arrêté par des aigles. Que de nombreux magasins avaient fermé sur le chemin de traverse, et qu'ils avaient de nouveau perdu un voisin. Que ce midi elle avait vu des enfants faire la manche. Elle lui dira absolument tout, avant de sentir la main de son père se poser froidement sur son épaule.

Dans l'arrière boutique, elle attrape délicatement les invendues qui face aux standards de la boutique seraient jetées le lendemain. Elle les trouve toujours jolies, Prudence, et ne se voit pas les brûler comme ses patrons le faisaient souvent. Alors elle les dépose sur une table une à une, et quand elle pense les avoir toutes récupérées, retire le ruban bleu de ses cheveux pour les nouer en un bouquet éclectique qui n'a ni queue ni tête. Elle veut simplement les sauver, leur offrir une seconde vie qui bien que courte serait préférable au sort qui leur était réservé demain. Elle avait eu l'accord de son patron il y a de ça des années, tant qu'elle n'utilisait pas les rubans de la boutique pour ses "bouquets d'indésirables". Ce n'est que lorsqu'il est prêt qu'elle l'attrape délicatement et se dirige vers l'extérieur avant de fermer derrière elle le Floating Garden. Chaque pas et chaque minute la rapproche du manoir des Prince, de l'endroit où elle transplanerait pour l'Irlande et ses rayons capricieux, alors Prudence décide de rallonger sa liberté de quelques instants. Elle s'éloigne du chemin de traverse pour se perdre dans le Londres sorcier, fouler ses rues pavées à l'ombre des bâtiments imposants et sculptés. Quelques passants croisent sa route, se dirigent vers le parc plutôt que les rues. À contresens Prudence avance et se retrouve sans faire attention aux alentours des arènes.

Le dragon. Les explosions. L'attaque. Monsieur Gauvain.

En voyant le pic du bâtiment au dessus de quelques maisons, Prudence ralentit le pas sans s'en rendre compte, des souvenirs plein la tête. Une après-midi tragique, elle sent encore la baguette du sorcier sur sa gorge et sa main sur son bras qui feint de la serrer mais qui la tient à peine. La sorcière allait faire demi-tour, préférant éviter l'endroit, quand son regard s'accroche à une silhouette qui dans la rue déserte se détache du décor. C'est un sorcier, à la démarche discrète mais visiblement tendue. Il longe les murs, et si vu le soleil qui frappait la capitale elle n'y aurait pas prêté attention d'ordinaire, cette fois-ci elle s'arrête. Parce qu'il y a quelque chose chez lui qui lui semble familier. Elle avait le sentiment de le connaître. Ce n'est que lorsqu'il tourne la tête sans doute pour observer les alentours qu'elle voit son visage. Son coeur lui trébuche en dedans.

James Pevensie.

Les murs blancs des bâtiments autour disparaissent alors que Prudence voyage des années en arrière. C'est le printemps, dans un prétexte il l'emmène en ville après leurs classes. Elle, elle n'attendait que ça. Adolescente en émoi, qui du bout des lèvres avait à peine osé livrer son secret à son amie la plus proche. Et dans la fraîcheur d'une alcôve, sur les marches d'un escalier en pierre, son premier baiser.

James était un né-moldu. Elle avait vu sa boutique fermer sur le chemin de traverse, celle-là même qu'elle aimait observer du coin de l'oeil en y passant devant jadis. Il n'avait rien à faire là, si près des arènes. Elle le sait. Il ne devait pas être là, si près des arènes. Elle le sait. Ça l'intrigue autant que ça l’inquiète de voir ce visage d'antan ici et maintenant. Alors dans la rue, elle s'avance, poussée par la curiosité et l'inquiétude. Est-ce qu'il était perdu ? Est-ce qu'il allait bien ? Qu'était-il devenu, depuis la fermeture de sa boutique ? Depuis ce printemps là. Elle ne sait pas trop ce qui la prend, au fond, de s'approcher de lui. Un seul mot à son père et sa sentence serait cruelle, elle en a bien conscience. Mais il s'agit de James, quand même. Et né-moldu ou non, elle avait tenu à lui plus qu'à quiconque à Poudlard. Une éternité s'était passée depuis, mais il avait suffit d'un regard pour qu'elle se détourne de son chemin.

James ? fait-elle doucement, presque dans un murmure quand elle arrive à sa hauteur. Son bouquet d'invendues dans la main. Mais elle ne sait pas s'il l'a entendue. James Pevensie ? finit-elle par demander un peu plus fort mais pas trop, le poids du secret dans sa voix. Elle était certaine que c'était lui. Qu'est-ce que tu fais là a-t-elle envie de lui dire. Tu ne devrais pas être ici qu'elle voudrait l'avertir. Pourtant quand il se retourne, rien d'autre ne franchit ses lèvres qu'un soupire de soulagement en reconnaissant ses traits.

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Theseus Scamander
ordre du phénix
Theseus Scamander
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pseudo : sekhmet/marine.
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études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
particularité : pelage roux, museau allongé, animagus déclaré capable de se changer en un malicieux renard, il doit encore perfectionner la technique sous la tutelle de minerva.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyLun 11 Mai - 18:31


il est fort dangereux de sortir de chez soi, on prend la route et si on ne regarde pas où l'on met les pieds on ne sait pas jusque où cela peut nous mener.

(song)

La pénombre.
Ca n'a jamais été son élément, lui, enfant du soleil, n'est pas de la lune et pourtant, il cherche, il essai.
Se tapir dans les ombres, ne pas être aperçu là où il ne devrait pas.
Fugitif.
Un de plus, un de moins, s'il n'a guère d'importance, il sait parfaitement qu'on ne le ratera pas au tournant et il ne peut pas se permettre de finir menottés, capturé par ce gouvernement despotique. C'est une éventualité qu'il réfute, le garnement tandis qu'il attend, le dos collé contre le mur, le visage caché par sa capuche. Une vieille veste en cuir usée noir sur le dos, le regard pâle, les traits tirés, la fatigue qui n'est pas cachée, une barbe naissante, les cheveux emmêlés, il fait peine à voir le petit, mais James tient le coup, il le doit, il le lui doit même. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ce soir ? Pour la retrouver, retourner dans sa boutique désormais fermée, le rideau est tombé et trouver des indices, quelque chose, n'importe quoi pour permettre de pister sa jumelle, savoir ce qu'elle est devenue après qu'il ait abandonné. Sale lâche ! Il ferme les yeux, mordille sa lèvre et ravale ses larmes. Clairement, pas le moment de lâcher prise, les nerfs doivent tenir encore un peu, ne pas craquer, ça sera pour plus tard ou jamais. Être un homme, enfin, il serait temps, un vrai, un qui n'a pas peur du danger ou si, mais qui apprend à le surmonter, à l'accepter pour l'envoyer valser et l'affronter, gagner la partie à chaque instant, même si les dés sont pipés, mais il se heurte à un mur, le gamin. James le sait, ce mur, il sera difficile à franchir, alors il préfère saisir le marteau et le fracasser, puissance du titan et déjà, il l'a fissuré ce mur en débarquant ici, en décidant enfin de quitter le confort et la protection des bois pour se jeter dans la gueule du loup. Tout ça pour sa jumelle, mais son plan, le jeune Pevensie le sait, il est rempli d'obstacles et de pièges et le premier, le plus évident, est de se faire découvrir au grand jour. Sans baguette, sans allié, il ne tiendra pas longtemps, alors le voici à l'orée des chemins et c'est celui des ombres qu'il a décidé d'emprunter.
Pour être de ceux qu'on ne remarque pas.
Mais aussi de ceux qui n'arrivent pas à réfléchir de façon logique,
Pas maintenant,
Pas pour elle.


Les idées claires !
Oui.
Il doit garder les idées claires. Les yeux clos, il essai de se concentrer, mais il pli sous le poids de la pression, la peur au ventre, il vire à la parano, il a l'impression, le gamin, que le danger est partout et peut-être que finalement, il a raison de délirer. Mais il ne peut pas reculer, pas maintenant, pas après tout ça.
I promess.
Oui. Jamie a promis et Jamie tiendra sa parole. Ne jamais être séparé, ne jamais s'éloigner de l'autre, être là, présent, se tenir la main jusqu'à la fin et le dernier chapitre n'est pas celui-là, il le refuse. C'est la colère qui gronde, l'envie de tout envoyer balader, c'est une force mon gars. Il s'y accroche, James, comme à une branche folle, le désespéré et trouve le courage de se relever et de saisir dans sa poche, un canif, unique arme, une lame moldue, mais une lame qui peut peut-être l'aider en cas de besoin. Le moment est venu, on respire un grand coup, on gonfle ses poumons d'air et on fait un pas en avant. Sortir des ombres et accepter son châtiment.
Et la ruelle est calme. Quelques sorciers avancent, têtes baissées, un couple sort de chez le tisserand en haussant le ton, dispute conjugale. Personne ne te reconnaît mon gars, tu n'es personne. Parfait, il est inutile de s'attarder. Le canif coincé dans sa poche, James avance, sa boutique n'est qu'à une rue de là. Ses pas claquent le sol pavé humide des pluies qui ont frappées la capitale plus tôt dans la journée, mais maintenant, c'est un grand soleil qui règne et déjà, il décline, annonçant la fin de la journée, le début de la soirée, des rondes peuvent avoir lieu, il ne faut pas traîner. Le vagabond longe les murs, évite de croiser un quelconque regard et arrive enfin devant sa boutique. Par Merlin.
Pincement au coeur, ça fait un choc, ça le fige presque sur place. La porte est abîmée, mais close, les volets sont tirés, mais l'un d'eux est presque décroché et on peut remarquer la vitrine cassée, non brisée.
Veronica.
Veronica !
Elle est forcément ici ou du moins, une trace d'elle. Déjà, il s'approche pour essayer d'entrer par la porte de derrière, emprunte un cul de sac et fixe le portail pour se préparer à grimper par dessus. Les années de Quidditch ont fortifié son corps, il n'aura aucun mal à ... James.
« James ? »
Ce n'est pas possible.
Il se fige sur place, dos à cette voix étrange, mais familière, il écarquille presque les yeux et remarque que sa main tremble tandis qu'il s'empare de son couteau, est-ce que seulement, il pourra le faire ? Trancher la carotide ? Ce n'est qu'un gosse à peine adulte, pas un assassin et pourtant, il ne doit penser qu'à une seule personne ici, hormis lui, c'est elle.
« James Pevensie ? »
C'est une femme, bordel, une femme !?
Il ne peut pas.
Mais il doit.
Il ferme les yeux et se retourne subitement.
Ne pas réfléchir, agir !
Sa main droite se pose d'instinct sur l'épaule de l'inconnue et sa main gauche lève le couteau pour le poser sous la gorge et... Toi !? la grogne laisse place à la stupeur tandis qu'il baisse immédiatement la lame, entrouvre les lèvres pour parler, mais aucun son ne sort, pas tout de suite en tout cas. Il recule, c'est un fantôme du passé qui frappe à sa porte ou presque, un vestige qu'il pensait avoir perdu, comme tout le reste. Prudence. Son coeur fait un bon dans sa poitrine et il lui faut bien quelques minutes pour arriver à reprendre le contrôle et à se souvenir qu'il est là, face à elle, dans une impasse du Chemin de Traverse.

« Prudence. » articule James difficilement avant de ranger sa lame coupable dans sa poche.
« Mais enfin tu... Que fais-tu ici ?! » le teint terne, il essai de comprendre, trop d'émotions d'un coup pour lui, ne pas paniquer, ne pas paniquer. Il inspire, il expire, sa respiration est sans doute trop saccadée, le myocarde palpite, mais il doit garder le contrôle. « Désolé je ne voulais pas te... Je pensais que c'était quelqu'un d'autre. » bafouille le jeune homme, il aurait pu lui trancher la gorge s'il n'avait pas reconnu ses yeux, pupilles lumineuses, ses boucles brunes, agréable toucher et il recule d'un pas, se retrouve dos contre le portail. « Je cherche ma soeur. » admet-il enfin avant de baisser les yeux sur les fleurs qu'elle tient dans sa main.
Et c'est toi que je trouve à sa place.
La reine de cœur.
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Prudence Prince
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyLun 11 Mai - 23:10

it's a sign of the times

james et prudence

Ça ne pouvait être que lui. Dans ce cul-de-sac, derrière sa boutique. Qui d'autre ? Prudence le sait avant même qu'il ne se retourne, elle l'avait trop observée pendant des années pour se tromper si près de lui. Mais il ne se fait pas volte face et ça aurait du l'alarmer. L'intriguer, l'inquiéter. Elle pourrait bien sur tendre le bras, poser sa main chétive sur son épaule mais Prudence n'ose pas. Ça ne se faisait pas. À la place elle attend, l'ombre d'un sourire sur les lèvres, persuadée que c'était bien lui. Curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien faire là. Elle savait ce qu'on faisait aux né-moldus, son père l'avait déjà trainée aux arènes pour assister aux duels et aux mises à mort prenant un malin plaisir à voir sa fille pâlir après chaque tournois. Elle savait aussi que certains se soumettaient, devenaient serviteurs de grandes familles, son père en avait déjà employé une aux basses besognes, son ancienne professeure de piano. Alors peut-être, juste peut-être, était-il au service d'une famille qui le traitait bien et le laissait s'aventurer seul dans les rues du chemin de traverse. Peut-être qu'il allait bien et qu'on l'avait laissé venir récupérer des biens. Elle espère, Prudence, naïve et privilégiée.

Alors quand il se retourne enfin, elle en défaille presque. La main durement plantée sur son épaule si frêle, et l'autre qui menace d'enfoncer dans sa gorge ce qu'elle devine être une lame. Elle en fait presque tomber son bouquet, autour duquel ses doigts se crispent désespérément par réflexe. Un cri de surprise lui reste au fond de la gorge sans parvenir à en sortir, habituée à les contenir. Elle a le coeur qui déraille et semble lui tomber aux pieds, ou peut-être est-ce son estomac qui dégringole. Son sourire disparaît, laisse place à une bouche entrouverte de surprise et de peur, les billes opales s'écarquillent. Prudence se tétanise aussi vite qu'il s'était retourné. Il a l'air aussi surpris qu'elle, peut-être même un peu plus. Ses yeux charbons, soulignés de cernes, s'arrondissent sous le choc d'abord avant qu'il ne la lâche maladroitement.

Prudence reste plantée là.

Le bouquet entre les doigts, qui l'ancre et l'empêche de perdre pieds, rappel d'une autre réalité où elle n'avait pas encore été agressée. La violence trop banale dans son quotidien continue de la bouleverser en dehors du manoir. Celle de son père, la sorcière s'y attend mais celle des autres, jamais. Encore moins celle de James qu'elle n'avait jamais vu autrement qu'au travers de l'aura chaleureuse qu'il dégageait autrefois. Elle le regarde reculer et dans la distance qu'il établit elle retrouve son souffle qu'elle avait subitement retenu. Prudence, immobile, se calme difficile après la claque qu'elle vient d'encaisser, le coeur palpitant aussi vite que si la jeune femme venait de courir un marathon. Elle n'avait pourtant pas bougé, et la descente est difficile. Si bien que dans la ruelle, elle recule, pâle comme un linge, l'une de ses mains cherchant à tâtons un mur contre lequel s'adosser de peur que ses jambes ne la lâchent. Elle avait eu sacrément peur. Il avait bien failli l'égorger, avait-il changé tant que ça ? Ses yeux se rivent sur le sol humide de la ruelle alors qu'elle reprend son souffle et s'efforce de retrouver son calme, l'incompréhension sur son visage.

Prudence. Enfin, sa voix. Plus grave que ses souvenirs ne lui avaient laissés penser. Il avait dix-sept ans quand elle lui avait réellement parlé pour la dernière fois. Et l'entendre dire son prénom la trouble, c'était étrange après tout ce temps. Elle relève les yeux vers lui, adossée contre le mur de sa boutique. Au moins, il semblait la reconnaître maintenant à défaut de la menacer d'un couteau. Mais enfin tu... Que fais-tu ici ?! Intérieurement, elle arquerait un sourcil si son visage ne portait pas encore les marques de la frayeur qu'il lui avait causé. C'était plutôt à lui d'y répondre aujourd'hui et elle n'a pas le temps de lui retourner la réponse qu'il continue en bafouillant, visiblement aussi ébranlé qu'elle. Désolé je ne voulais pas te... Je pensais que c'était quelqu'un d'autre. Prudence hoche la tête silencieusement, c'était une évidence. Mais elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit prêt à en venir aux mains si brusquement même avec un inconnu. Et puis un couteau, pas sa baguette. Elle a du mal à tout lier, ça se bouscule encore trop dans son esprit.


Je cherche ma soeur.

Finit-il par avouer de lui même. C'est aussi inattendu que tout le reste et Prudence se demande bien en quoi cela peut être lié à cette attaque qu'elle venait de subir. Elle se souvient bien de sa soeur, Veronica. Une sorcière à la présence impressionnante à laquelle elle n'avait jamais eu l'occasion d'échanger plus que des formules de politesse quand elle venait trainer James hors des serres de Poudlard. Elle les savait proches, et qu'il ne sache pas où elle se trouve l'étonne. Elle est encore pâlote Prudence quand enfin elle demande Est-ce que tu vas bien ? du bout des lèvres. Elle ignore ses excuses, préfère lui faire confiance sans lui demander son reste, fait le choix de continuer à croire au James qu'elle avait connu plutôt que l'ombre qu'elle avait en face d'elle. Qui faisait peine à voir. La sorcière se doutait bien que quelque chose clochait chez lui, son attitude et son apparence laissaient peu de place au questionnement. Mais quoi exactement, c'était ça qui l'inquiétait maintenant qu'elle pouvait le voir de ses propres yeux. James avait l'air débraillé, fatigué, perdu. Angoissé en plus de trainer un aura suspicieux. Est-ce que... tu... enfin... Elle perd ses mots, c'est à son tour de bafouiller, l'esprit embrumé par le saut d'adrénaline et les mauvais souvenirs qu'il avait déterré en l'agrippant comme ça. Prudence soupire avant d'inspirer un grand coup, un sourire gêné aux lèvres. Pardon. Je... Elle a encore du mal à aligner deux mots sans perdre le fil de sa phrase. Tu m'as vraiment fait peur James. parvient-elle finalement à dire d'un coup, levant les yeux vers lui, le regard brillant du contre-coup. Un rire nerveux lui échappe et disparaît dans un énième soupire. Elle a envie de lui demander pourquoi exactement l'avait-il ainsi attaquée, à qui s'était-il attendu, mais elle se souvient de Veronica qu'il avait mentionné.

Veronica n'est pas là. soupira-t-elle en se redressant, se tenant un brin plus droite contre le mur, cherchant encore à faire taire son coeur qui refuse de se calmer. J'ai travaillé toute la journée et je n'ai vu personne rentrer ou sortir de ta boutique. Depuis la sienne, elle pouvait voir les vitrines du magasin de James. Y avait souvent perdue son attention depuis le comptoir lors des après-midis calmes. Est-ce qu'elle va bien ? finit-elle par demander, sa nature reprenant vite le dessus. Le contexte aussi. Elle s'était longuement demandée pourquoi est-ce que la boutique avait fermé, si James avait été contraint de mettre la clé sous la porte. Ce qu'il devenait. Elle avait entendu beaucoup de choses sur le sort réservé aux né-moldus, rien qui n'avait pu la rassurer. Tu ne devrais pas être là, tu pourrais... elle n'ose pas terminer sa phrase, réalisant enfin complètement le danger qui planait au dessus du sorcier.

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Theseus Scamander
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études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyMer 13 Mai - 18:59



Fantôme.
C'est ça, oui, un fantôme. Un songe, un souvenir, un fragment du passé.
C'est violent, c'est comme recevoir un coup dans l'estomac ou une gifle en plein visage, c'est un choc et quelque part, c'est à la fois agréable de la retrouver elle, même s'il cherchait quelqu'un d'autre, il trouve quelqu'un et ce quelqu'un, James pensait l'avoir perdu pour toujours.
Ses pupilles ne la quittent pas, il la dévisage et le sablier se renverse, on tourne le retourneur de temps pour revenir des années en arrière, le parfum est un savant mélange de plusieurs odeurs, de l'encre fraîche, l'herbe chatouille sous les pieds, les plumes accrochent les parchemins, on couche les devoirs sur le papier et la tarte à mélasse se déguste dans la grande salle où tous les yeux se portent sur les sabliers, coupe des quatre maisons, dualité oblige.
James est là, un parmi les autres, son uniforme est marqué d'or et d'obsidienne, les couleurs de la maison de cette chère et trop souvent sous-estimé car trop bienveillante, Helga Hufflepuff, son foyer, mais très tôt, ses yeux se sont posés sur une camarade partageant les mêmes couleurs. Prudence Prince. Joli sourire, grande timidité, gentillesse à foison, sang-pur bien sûr, le seul barrage, les mains dans la terre, des cours de botanique, le même club, supportrice lors des matchs de Quidditch, une évidence, un coup de coeur comme l'on dit, effervescence de sentiments naissants, des âmes soeurs comme on lui a dit et pourtant, malgré un fugace baiser échangé, James a déposé les armes, refusant de se battre pour elle, pour eux, d'affronter le jumeau de celle-ci, courbant l'échine, malgré la colère de Veronica, malgré son coeur qui lui martèle de continuer, de ne pas abandonner, il n'a rien fait, passif. Lâche ? Ce sont les mots de sa soeur à l'époque et pourtant, le garçon s'est considéré comme tout sauf lâche ! Parce qu'il faut du courage pour renoncer à l'être aimé, parce qu'il faut de la bravoure et du sang-froid pour ne pas écraser son poing contre le frangin, petit con de Percival Prince ! et qu'il faut du courage pour continuer de regarder l'objet de ses désirs sans pouvoir la toucher, l'effleurer, encore moins lui parler, tout cela pour protéger une autre personne, toute aussi précieuse, toute aussi essentielle à sa vie, la jumelle.
Des choix, ni des bons, ni des mauvais, il en a fait, le gamin, mais il ne pensait pas que celui de renoncer à Prudence allait le reconduire à cet instant précis, face à sa muse.

Du passé, oui.
Mais jamais oubliée.
Ah ça non.
Jamais.

Pauvre idiot !
Il se rend rapidement compte de son erreur. Il l'agresse, il est clairement sous pression. Sur son front déjà, perle la sueur, l'angoisse, la fatigue, un mélange toxique qui le ronge de l'intérieur, le teint pâle, presque livide, il fait peur à voir, pas rasé, il a cette allure de vagabond, clochard, enfant perdu. Le canif retrouve sa niche, est rangé dans la poche tandis qu'il cherche ses mots, s'excuse et constate qu'elle, elle est toujours la même. Ou presque.
Des boucles brunes, ce regard qui vous pénètre, qui veut tout dire et ne rien dire en même temps, ces petites fossettes qui se révèlent quand elle parle et les fleurs dans ses mains. Mais ce n'est plus une adolescente face au garçon, c'est une femme et comme toutes les fleurs de ce monde, elle s'est embellie, l'éclosion a fait son oeuvre et si James n'était pas si oppressé par la situation, il prendrait plus de temps pour l'admirer, non sans sentir ses joues s’empourprer. Ah, les émotions.

« Est-ce que tu vas bien ? » la question tombe, ça le ramène à la réalité tandis que ses pupilles quittent le bouquet pour se planter à nouveau dans les siennes. Prudence. A l'intérieur de sa poitrine, ça bat la chamade, ça l'empêche presque de respirer, mais il essai de garder le contrôle, il ne doit pas céder, pas maintenant et surtout pas, ici dans cette ruelle, impasse perdue en plein coeur des enfers. « Est-ce que... tu... enfin... » il ouvre la bouche pour répondre, mais ça ne sort pas, pas tout de suite. Elle bafouille, mais lui aussi, gêné, honteux de sa réaction. « Non. »

Pauvre idiot. Comment ne pas l'inquiéter ? mais il n'aime pas mentir, c'est plus fort que lui. Il n'a jamais été doué à ce jeu, c'était toujours Veronica la championne, celle qui racontait les mensonges aux parents, lui, il se contentait d'acquiescer bêtement, sans dire un seul mot, sinon, il se faisait percer à jour trop facilement. Et puis, pourquoi mentir ? Non, il ne va pas bien, il respire la peur et la culpabilité le ronge. Ca l'assaille de toute part, il n'a aucune envie, se rendre ou disparaître, mais il y a renoncé car il doit retrouver sa jumelle, cet impératif lui maintient la tête hors de l'eau. Mais pourquoi le dire à elle ? Prudence n'a rien à voir dans cette histoire et il ne tient pas à mêler.
Mais cela semble trop tard.
Il fallait y réfléchir avant, cervelle de troll !

« Pardon. Je... Tu m'as vraiment fait peur James. » à moi aussi, tu sais.
Mais là encore, pas un mot, il ne répond pas, baisse enfin la tête, honteux de ses actes, de sa réaction, mais c'était primitif, humain, car après tout, le danger rôde tout autour de lui et il ne veut pas terminer en prison, car il sait déjà que le sort réservé aux sangs de bourbe est pire que la mort. « Ce n'était pas volontaire, pardon Prudence. Je croyais que c'était... Je ne sais pas, un agent du ministère, quelqu'un à la solde de Grindelwald. » le nom sort, il est articulé difficilement, il déglutit presque car au fond de lui, James est simplement terrorisé, davantage qu'en colère.

Et enfin,
Le couperet tombe.

C'est Prudence en personne qui apporte la réponse, pas celle que Pevensie veut entendre, mais une réponse quand même. Fuck !

« Veronica n'est pas là. » ça lui fait l'effet d'une bombe, même si au fond, James sait. Il sait qu'elle n'est pas ici, mais il a cru, l'espoir fait vivre les imbéciles heureux, aucun doute là dessus, trouver un truc, quelque chose, pour savoir où est sa soeur, mais l'entendre de la bouche de Prudence, ça lui fait mal, ça lui arrache une petite grimace, garde le contrôle, p'tit gars. « J'ai travaillé toute la journée et je n'ai vu personne rentrer ou sortir de ta boutique. Est-ce qu'elle va bien ?  Tu ne devrais pas être là, tu pourrais... »

Elle ne termine pas sa phrase et pourtant, James comprend parfaitement où elle veut en venir. D'ailleurs, à cet instant, à l'évocation de l'interdiction, il se surprend à regarder vers l'allée principale, des individus, ils passent, ils vont et viennent, personne ne semble faire attention à eux et pourtant, James croise déjà un regard. Instinctivement, il détourne le visage et soupir, crétin ! Comment ne pas éveiller les soupçons. Il a beau tiré davantage sur sa capuche pour masquer son visage, il attire trop le regard des autres, ici, il n'est pas en sécurité. Et si on voit Prudence en sa compagnie, on lui demandera des comptes, il ne peut pas l'entraîner là dedans, pas elle, surtout pas elle. Et pourtant, James est égoïste, il le sait, il n'a pas envie de la laisser, dans cette impasse, sans réponse. Il a envie de s'asseoir, de se détendre, d'une tasse de thé peut-être, évitons l'alcool qui embrume l'esprit et de parler, de vider son sac et de mettre des mots sur ses maux et Prudence est sans doute l'unique personne à pouvoir lui offrir ce réconfort, cette chaleur qui lui manque tant.

« Non, elle ne va pas bien. Enfin... Je ne pense pas. » il marque une pause. Ce lien entre les jumeaux, il est unique, indescriptible et il permet à l'autre de savoir quand son double va mal. Pevensie connaît la réponse, il veut simplement épargner son amie. « En fait, non. Elle ne va pas bien du tout, je le sais, je le sens. Mais je ne sais pas où elle est. » ne pas savoir, c'est sans doute pire que de savoir au fond. « Je dois la retrouver Prudence car elle a besoin de moi. Elle s'est sacrifiée pour que je puisse m'enfuir. » il le dit, sans en dire plus, mais c'est déjà trop. Il laisse échapper un soupir entre ses lèvres, conscient de la situation, de sa dangerosité. « Je pourrai me faire arrêter, je sais, mais je suis prêt à prendre ce risque pour elle. » les mots sortent facilement et la conviction s'entend avec le ton employé, il est déterminé. Impossible de reculer. « Je ne suis plus rien Prudence, rien de plus qu'un vagabond qui cherche à échapper à ses bourreaux. » pause, il lance un regard vers l'allée, on l'observe au loin.

Tu deviens parano, mon vieux.
Il fronce les sourcils, saisit la main de Prudence pour marcher avec elle en direction de sa boutique, ailleurs, mais pas ici. Sa main est glacée, celle de son amie est chaude, il n'a aucune envie de la lâcher.

« Est-ce qu'il y a un endroit où on peut discuter ? Ailleurs qu'ici, dehors... Les murs ont des oreilles. » et aussi des yeux bien trop curieux.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyMer 13 Mai - 22:58

it's a sign of the times

james et prudence

Quand elle pose ses yeux sur lui, sa gorge la presse. Quelque chose vient l'enserrer, une pression extérieure. Comme l'ombre d'une main qui viendrait l'étrangler, la punir, coupable privilégiée. Quand elle pose ses yeux sur lui, son coeur s'écroule. Comme un puzzle qui glisse d'une table, pièce après pièce et puis soudain tout le reste. Passe temps futile, construire quelque chose à défaut de voir le monde s'effondrer autour. Quand elle pose les yeux sur lui, son estomac subitement disparaît. Laisse derrière lui une sensation de néant et de vide. Trou vertigineux qui s'est creusé en son absence, qu'elle a tenté de remplir. Se nourrissant de la moindre occupation pour combler les abîmes. Inconsciente complice d'un drame trop grand. C'est en le regardant que Prudence comprend. Que ce qui arrivait aux autres, (et qu'à ceux-là ! par Merlin ça ne saurait lui arriver à elle, à ses proches et ses amis) lui était arrivé à lui. Les oeillères tombent, le masque avec. Mais le bouquet reste encore dans sa main, le cuir de sa paume et la pulpe de ses doigts humides contre les tiges. Le carmin des épines caché dans le vert des feuillages, avalé par le satin du ruban. La douleur trop lointaine, étouffée par sa présence à lui et par tout ce qu'il avait réveillé en elle. Ses yeux ne le quittent pas, absorbés par ses traits qu'elle n'avait plus vu de si près depuis des années et qui après le choc dévoilaient chez elle un manque qu'elle avait ignoré. Le soulagement de tomber sur lui venait aussi de là, de l'espace qu'il avait laissé derrière lui en sortant de sa vie. James lui avait manqué, et il lui faut une éternité pour le comprendre.

Mais Prudence met ses émotions au placard, se fait réceptacle de celles de James. Elle les absorbe comme ses amies les fleurs la lumière, et la pluie, et la terre. Parce que la sorcière comprend dès que le né-moldu avoue péniblement un Non. que ce moment n'était pas sien. Il était celui du sorcier, qu'elle devait se faire seconde et lui premier. Alors elle se pend à ses lèvres et ses cils, attend la moindre demande, la moindre confidence. Le coeur ouvert et les bras aussi. Elle sent, tout au fond d'elle, qu'il a besoin d'une aide qu'il n'ose demander mais qu'elle meurt d'envie de lui donner. Au souvenir du bon vieux temps, de cette époque dorée où rien n'avait eu d'autre importance que d'arroser les alchémilles et regarder pousser les prunes dirigeables. Assis dans l'herbe fraichement coupée, près du lac noir. Ce n'était pas volontaire, pardon Prudence. Je croyais que c'était... Je ne sais pas, un agent du ministère, quelqu'un à la solde de Grindelwald. Le nom lui coupe momentanément le souffle. Elle voit derrière ses billes bleutées le visage dur du mage, son regard d'acier. Et autour, ses aigles, ses chiens, ses partisans. Son père, qui partageait ses idées dans l'intimité de leur manoir. Prudence n'avait jamais apprécier le mage noir. Comment l'aurait-elle pu ? S'émanait de lui la noirceur incarnée alors qu'elle se faisait printemps, rayons de soleil cléments. Ses idées haineuses, terrifiantes, scandaleuses. Elle se gardait bien de dire le fond de sa pensée, la main de son père prête à s'abattre sur elle au moindre soupir suspect. Alors elle le comprend, ses traits se font plus doux et moins crispés. Son regard laiteux désolé. Et la froideur de son teint n'a d'égale que la chaleur de ce sourire navré qu'elle lui offre à défaut de lui serrer la main.

Non, elle ne va pas bien. Enfin... Je ne pense pas. En fait, non. Elle ne va pas bien du tout, je le sais, je le sens. Mais je ne sais pas où elle est. Je dois la retrouver Prudence car elle a besoin de moi. Elle s'est sacrifiée pour que je puisse m'enfuir. Le lien qu'il avait avec Veronica, Prudence était trop bien placée pour le comprendre. Perceval toujours quelque part dans son esprit, gardien des clés de son existence. Ils avaient fait leur entrée dans ce monde ensemble et jamais elle ne s'était imaginée le perdre. Alors quand James l'admet, un frisson lui parcoure l'échine et une vague de tristesse s'abat sur son âme, assombrissant le bleu de ses yeux brillants d'émotion partagée. S'enfuir, se sacrifier. Se séparer. Se perdre. Des sentences que des jumeaux ne devraient jamais avoir à vivre. e pourrai me faire arrêter, je sais, mais je suis prêt à prendre ce risque pour elle. Palpitant se serre, se noue dans sa poitrine comme pour lui dire qu'il saigne aussi. Prudence trouve ça terriblement beau, inconscient, émouvant. Brave. Ses sourcils ploient sous le poids de la confidence. Ses yeux se plissent presque, le menton qui tombe les épaules aussi. Triste mais touchée. Je ne suis plus rien Prudence, rien de plus qu'un vagabond qui cherche à échapper à ses bourreaux. Se rend-t-il compte du mal qu'il lui fait, chaque mot comme un couteau. La lame de sa poche trouve sa cible en son sein. Se loge entre ses côtes là où bat la vie, la vraie, l'amour aussi. Elle s'y plante comme un drapeau, parce que tout à coup Prudence se sent responsable. De lui, de ce qu'il lui arrivera aujourd’hui et demain. Dans la confidence elle devient brutalement son complice et ne s'imagine pas une seconde tourner les talons et le laisser dans cette ruelle à la merci de ses bourreaux. De ceux qui ne voient pas comme elle la valeur de sa vie. Il y avait trop de lui en elle pour qu'elle ait l'indécence de réagir autrement. James... commence-t-elle à peine. Elle veut lui dire qu'il n'est pas rien, qu'il ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Que de vagabond il n'en a que l'apparence. Mais il la coupe, un regard derrière elle et soudain il lui attrape la main. Quiconque aurait essayé se serait heurté à la peur tétanisante de Prudence pour les contacts humains imprévus et contraints, mais dans la ruelle elle serre celle de James de sa main libre. Il est gelé, est-ce qu'il a froid ? Ses doigts fébriles disparaissent dans ceux plus masculins du sorcier, plus abîmés. Par le quidditch et la terre retournée. Alors que les siens étaient destinés à l'art particulier du piano et aux mouvements graciles et délicats de la danse classique qu'on lui imposait de tous temps. Est-ce qu'il y a un endroit où on peut discuter ? Ailleurs qu'ici, dehors... Les murs ont des oreilles.

Elle ne réfléchit pas, n'a pas besoin de le faire. L'arrière boutique du Floating Garden ? J'ai fermé derrière moi, il n'y a personne ce soir. propose-t-elle alors que déjà il l'entraine dans son chemin. L'arrière boutique, c'était l'endroit le plus sûr auquel elle pouvait penser tout de suite. Accessible dans une ruelle peu empruntée, car surtout destinée aux commerçants qui pour beaucoup travaillaient encore. L'allée principale pouvait être évitée, en passant par derrière les magasins. En baissant la tête et courbant les épaules. Ils marchent, dans un silence assourdissant. Chaque pas la rapprochant du moment où elle pourrait lui dire enfin qu'il n'était pas rien, pas pour elle et ce malgré la presse, le gouvernement, et Grindelwald. On ne pouvait pas, du jour au lendemain, enterrer son premier amour pour une histoire de sang. Même après tant d'années, même s'il avait abandonné avant même que quoique ce soit ne commence. Elle n'avait peut-être pas été suffisamment importante à l'époque mais lui conservait une certaine place là où son palpitant s'emballait de se savoir complice d'un né-moldu. Hors-la-loi par le simple fait de lui tenir la main au lieu de la lui mordre. Tu seras en sécurité ici. souffla-t-elle dans son dos en ouvrant la porte. La pièce était sombre, baignée dans l'obscurité que quelques rayons de lumières venaient déranger depuis les rideaux fermés. L'odeur de plantes est forte, plus encore dans l'arrière boutique et l'humidité aussi, tout comme la fraîcheur particulière des magicofleuristeries. Prudence ferme à tâtons derrière elle, avant d'attraper sa baguette. Lumus solem. qu'elle murmure tout bas, allumant d'un coup quelques lampes disséminées ici et là sur des étagères entre bocaux et pots. La lumière était tamisée, faible pour ne pas attirer l'attention, juste assez forte pour se mouvoir dans la pièce et se voir.

Et puis le silence, timide.

D'être enfermée quatre ans plus tard avec lui. Si son père l'apprenait, elle n'imaginait qu'à peine l'étendue de sa punition. La rage de la savoir ici, en compagnie d'une homme, d'un né-moldu qui plus est. Elle reste debout, avant de doucement s'approcher de la table sur laquelle elle préparait les bouquets pour poser celui qui dans sa main avait mordu sa peau d'épines. Prudence n'avait pas mal, même à la vue du sang qui perlait au dessus des petites entailles. Elle avait vu et vécu bien pire, alors au lieu de s'y attarder, elle tire une chaise pour James. Tu veux t'assoir ? finit-elle par dire, incertaine de la marche à suivre tout à coup. J'ai de quoi faire du thé, si tu veux... Est-ce que c'était ridicule de demande à un homme qui cherchait sa soeur s'il voulait boire du thé avant de partir à sa recherche ? Est-ce qu'elle était stupide, à ce point ? Prudence passe sa main valide valide dans ses cheveux, gênée, faisant courir ses doigts dans ces derniers pour les caler derrière son oreille. Je suis désolée, c'est bête de ma part de te demander ça, je... Elle hésite, marque une pause, se pince les lèvres les sourcils froncés avant de reprendre un peu plus confiante. Je peux faire quelque chose ? Pour t'aider ? et dans sa voix toute la maladresse du monde, l'inconfort de sortir de ce qu'elle connaissait pour enfreindre les règles que pourtant elle connaissait.

Mais il s'agissait de James.
Et elle ne le laisserait pas dans cette ruelle.
Elle en était bien incapable.

Alors elle inspire, l'impression qu'elle doit maintenant se justifier. Prouver ses bonnes intentions. Je ne savais pas que tu avais fermé ta boutique parce que tu, enfin vous, aviez été contraints de fuir. Et je ne savais pas que Veronica s'était sacrifiée pour toi, j'en suis désolée, sincèrement. Je n'ose pas imaginer ce que tu dois ressentir, ou même Veronica. C'est... Affreux, effrayant, horrifiant, horrible, monstrueux. Les mots ne manquent pas pourtant elle n'arrive pas à terminer sa phrase. C'est qu'ils sont trop nombreux et se bousculent au bout de ses lèvres. Menacent de sortir tous en même temps. Ses lèvres en tremblent sous la secousse. J'aurais dû le savoir, demander ce qu'il s'était passé, je suis désolée, j'aurais dû faire quelque chose. Elle se sent coupable d'avoir laissé tout ça se passer à quelques mètres, et sa gorge qui se serre en terminant sa phrase laisse entrevoir à quel point elle s'en veut. Elle se sent malade, coupable, complice. Les yeux luisant de culpabilité, de remords. Elle en pleurerait presque. Quand elle pose ses yeux sur lui, c'est le monde qu'elle semble porter sur ses épaules, et tout le malheur de celui-ci. Parce qu'enfin elle réalise, que James avait presque été de ceux rafflés, jetés dans l'arène. Elle aurait pu l'y voir. Et son coeur saigne de ne le savoir que maintenant.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyVen 15 Mai - 21:38




Pourquoi a-t-il quitté la forêt ?
La forêt, c'était la sécurité, la sérénité et la quiétude.
C'était vivre loin des autres, de la société, de ce monde dangereux et de ses travers, réussir à s'en échapper, s'extirper et continuer sa vie, avec sans doute, moins de confort, moins d'argent dans la poche, mais l'esprit serein, enfant perdu, enfant qui erre, mais enfant loin des démons de la capitale, là où on irait pas, ou du moins, pas avant longtemps le chasser, le débusquer. Mais on ne peut pas toujours fuir ! La fuite n'est pas une fin en soi, seulement un échappatoire temporaire et il est temps d'agir, de se continuer comme un homme, d'arrêter de reculer, avancer, ramasser l'épée pour pourfendre les ténèbres et retrouver cette main tendue, cette chaleur, ce courage absent dans l'esprit du garçon qui trop longtemps, s'est reposé sur autrui pour affronter ses propres démons.
La forêt, c'était l'absence, c'était la ruine de l'esprit.
Une fatalité qu'on ne peut pas accepter, ce n'était que temporaire, le temps de se reconstruire, de chercher un plan, de ne pas en trouver, d'imploser et de décider de partir, de tout quitter, de fuir pour mieux se retrouver et surtout, pour la retrouver elle. Le double, la jumelle, l'essence même de l'âme pour pouvoir se compléter, ne faire plus qu'un. Prise de conscience tardive et pourtant, il est là, le gamin. Dans cette ruelle, dans cette ville, à prendre tous les risques et malgré cela, malgré cette naissance de l'héroïsme stupide, elle se tient devant lui.
Ce n'est pas la bonne.
Pas Véronica.
Mais c'est un autre fragment.
Revenue du paradis, passé nostalgique où fuir n'était pas une solution en soi, mais où là aussi, la bravoure a été absente et où la dignité avait déjà, un genou à terre.

Prudence.
Des centaines de pardon ne pourront pas exprimer les remords qui assaillent le garçon quand il croise de nouveau son regard. Des centaines de i miss you ne pourront pas exprimer les picotements dans tout son être, ses frissons sans nom qui vont et viennent, qui remontent à la surface, l'épave d'une relation morte avant d'avoir pu exprimer un premier souffle et pourtant, le destin se montre bien capricieux, tendrement joueur. Petit con !
Elle se tient là, elle est là.
Devant lui, elle est là, à la place d'une autre et malgré tout, égoïstement, James n'a pas envie que quelqu'un d'autre se tienne face à lui, pas même son double. C'est un secret qu'il garde jalousement en lui, à l'instant même où il comprend qu'il ne veut pas partir comme ça, pas la perdre, pas lui lâcher encore une fois la main.

« James. » Son nom.

Il l'entend et ça lui fait l'effet d'une balle, d'une décharge, d'un maléfice qui déferle dans tout son être. Ca lui rappel son existence et le danger d'être ici. Une étincelle brille soudainement dans le regard de l'intéressé tandis qu'il demande, questionne, un endroit sûr, vite, il ne faut pas perdre de temps.
Et ça cet instant, la cime des arbres lui manque, la chaleur des buissons qui cache l'entrée du campement, mais on ne peut plus reculer, mon vieux.

« L'arrière boutique du Floating Garden ? J'ai fermé derrière moi, il n'y a personne ce soir.  » il acquiesce et se laisse guider, sans lui lâcher la main, sans rompre ce lien, reforger quelque chose qui fut brisé, est-ce seulement possible ?

Et il se laisse guider, le gamin.
Volontairement, il suit son fil, son Ariane dans ce dédale, échapper aux regards à l'affût et pénètre dans le refuge de la sorcière. La respiration sans doute trop saccadée, nerveux à souhait, calme toi James, calme toi ! Il cherche à reprendre le contrôle et se laisse volontiers tomber sur une chaise avant de retirer sa capuche et de passer ses mains sur son visage. Il fait peine à voir, ça lui donnerait presque la nausée.

« Tu seras en sécurité ici. » merci. C'est tout ce qui compte, la sécurité, la sienne et là encore, les remords l'envahissent. Pendant que tu es en sécurité, elle ne l'est pas. Et maintenant, il entraîne aussi la fleuriste avec lui. « Lumus solem. »

Il n'y prête pas attention le garnement. La lumière illumine la pièce et il détaille les lieux un instant, le regard vitreux. James en a conscience, il doit se calmer, se poser et trouver des solutions, mais même lui, d'un naturel calme et serein, n'y parvient pas. Il n'est jamais à cette place, ce n'est pas lui le tacticien, le capitaine, celui qui décide de la marche çà suivre, du plan à établir. Lui, c'est le bouclier, le petit soldat qui suit sa soeur et cette fois, il est seul et il doit la retrouver, mais comment ? La boutique n'est finalement pas la solution et maintenant, il est là, mais il n'est pas seul. Prudence se tient face à lui, mais peut-il seulement abuser de cette aide, de cette main tendue ? en a-t-il seulement le droit ? Non. Bien sûr que non. Il devrait déjà prendre la porte et disparaître, mais ses jambes refusent d'obéir.

« J'ai de quoi faire du thé, si tu veux... Je suis désolée, c'est bête de ma part de te demander ça, je... Je peux faire quelque chose ? Pour t'aider ? » James lève enfin la tête vers elle pour l'observer, la détailler de longues minutes. Toujours aussi maladroite, toujours aussi belle. Un léger sourire s'étire sur ses lippes.
« Et bien, j'imagine qu'un thé serait parfait s'il te plaît. » parce que ça fait des lustres qu'il n'en a pas bu, que les sachets de faux thé de Daisy sont infectes.

Et il lui offre, tout du moins il essai, de lui offrir un sourire magnifique, rayonnant, comme autrefois, comme à l'époque de l'encre et du parchemin.
Pause.
Prudence inspire, il l'observe faire, toujours ces même mimiques, toujours cette hésitation, toujours ces gestes attendrissants. La réalité est là, noyée sous l'émotion.

« Je ne savais pas que tu avais fermé ta boutique parce que tu, enfin vous, aviez été contraints de fuir. Et je ne savais pas que Veronica s'était sacrifiée pour toi, j'en suis désolée, sincèrement. Je n'ose pas imaginer ce que tu dois ressentir, ou même Veronica. C'est... J'aurais dû le savoir, demander ce qu'il s'était passé, je suis désolée, j'aurais dû faire quelque chose.  »
Fragile.
C'est ce qu'il ressent, Pevensie et quelque part, cette fragilité cache une force qu'on sous-estime trop, mais lui, lui oui, il a toujours su voir au travers du miroir. « Ne culpabilise pas, Prudence. » souffle le garçon en lui prenant une nouvelle fois la main, mais pas pour fuir cette fois, pour la réconforter, pour serrer un peu plus sa main dans la sienne. « Ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir. Le gouvernement préfère taire ce genre d'action pour ne pas salir sa réputation, j'imagine... »

James ne lâche pourtant pas sa main.
Il maintient le contact, il n'a pas envie de le rompre, ni le contact visuel tandis qu'il croise son regard, il n'a qu'une envie, la serrer dans ses bras, comme autrefois, mais il ne le fait pas. Par lâcheté, par manque d'assurance, par fatigue, par culpabilité, les motifs sont nombreux et la liste bien trop longue. Excuse moi.

« J'ai... Réussi à fuir, à me cacher quelques temps et j'ai retrouvé Isaac, il avait reçu des nouvelles de Daisy et Maddox, on s'est retrouvé dans les bois et depuis, on vit là-bas, on a un campement. C'est loin de tout, de la civilisation et de ce gouvernement, mais je ne pouvais pas y rester plus longtemps. » parler, vider son sac, avouer ses secrets, ça fait un bien fou. James expulse ses démons et déjà, ses épaules lui semblent moins lourdes. « Je dois la retrouver. Véronica est ici, je le sens et elle a besoin de moi, seulement... J'ignore où chercher. De ce que j'ai appris, le ministère envoie les gens de mon espèce dans une arène s'ils ne choisissent pas la servitude. Et de toi à moi, j'ai du mal à imaginer ma soeur entrain de laver le parquet des sang-purs. » au contraire, elle cracherait presque au sol avant de l'astiquer, un doigt d'honneur magnifiquement prôné avant de passer à l'acte.

Léger rire à cette évocation, le souvenir de l'attitude revanchard de la jumelle semble le détendre, mais déjà, il reprend son sérieux et décide finalement de lâcher la main de Prudence. I can't.
Il se redresse.
James, prêt à partir.
Lâche.

« Je ne vais pas t'embêter Prudence et plus je reste longtemps ici, plus tu risques gros pour moi et je ne peux pas te mêler d'avantage à ça. J'en ai déjà trop dit. » un pas en avant, il vise déjà la sortie du regard, prêt à rabattre sa capuche sur le visage. Attitude noble, coeur en lambeaux, esprit dans le brouillard.
« Tu devrais m'oublier. »
Tu ne m'as pas vu.
Jamais.

Parce que ce n'est pas raisonnable, pas permis, pas sans danger.
Et parce que je ne veux pas que toi non plus, tu sois une victime de plus.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptySam 16 Mai - 18:27

it's a sign of the times

james et prudence

Dans la lumière tamisée de l'arrière boutique, Prudence a du mal à y croire. Ses doigts contre le tissu bleu de sa robe s'agitent et se jouent de la fabrique. Nerveuse, il y a de quoi l'être. Le simple fait de se retrouver face à James après tout ce temps aurait été suffisant pour la bouleverser et pousser son coeur à s'emballer. Elle avait tiré un trait sur le jeune sorcier il y a de cela cinq ans déjà pourtant elle n'avait jamais eu le courage de passer devant sa boutique sans l'observer du coin de l'oeil. Elle avait cru les mots de son jumeau, avait bu ses paroles, lui qui ne s'imaginait pas une seule seconde que le né-moldu avait pu être sincère cette après-midi là à Pré-au-lard. C'est mieux ainsi, lui avait-il dit en lui passant la main dans les cheveux. Parce que Prudence ne pouvait, ne devait pas provoquer la colère de leur père. Et James, amoureuse au non, était le plus grand des affronts qu'elle aurait pu lui faire à l'époque. S'enticher d'un sang-de-bourbe, c'était aussi dangereux qu'idiot. Perceval l'avait compris bien avant sa soeur. Prudence avait suivi son coeur au lieu de suivre le bon sens, comme souvent d'ailleurs au plus grand damne d'Atticus qui avait engendré une romantique plutôt qu'une stratège. Et Prudence en payait le prix cher chaque jour que Merlin faisait. Regarde, il n'est pas revenu, lui avait soufflé Perceval dans le creux de l'oreille, ses doigts parcourant son dos dans une étreinte fraternelle. Ça en dit long sur ses intentions qu'il en avait conclu. Prudence, adolescente, avait hoché la tête entre deux sanglots silencieux, les marques du paternel marbrant encore ses joues. Elle avait voulu y croire, dur comme fer, que James s'était moqué d'elle plus qu'il n'avait été sincère et son absence l'année suivante l'avait aidée à soutenir la théorie de Perceval. Mais tout avait changé sur le chemin de traverse. Il était revenu dans sa vie au loin, comme un arrière goût volontaire de ce qui aurait pu être. Un parfum d'et si qu'elle n'avait pas eu la force d'ignorer. De vitrine à vitrine et parfois sur le chemin au détour d'une rue. Sans aborder ou l'être. Hors d'atteinte, mais toujours à bout de bras. Difficile alors de penser à quelqu'un d'autre quand chaque jour le destin lui rappelait qu'il avait été quelqu'un pour elle.

Alors le retrouver dans ces circonstances lui serre le coeur.

On lit dans les journaux le sort des né-moldus, on lit ces histoires affreuses qui rendent malade et qui animent conversations et débats dans les bars de la ville. On lit qu'ils sont mauvais, qu'ils ne sont ni nécessaires, ni irremplaçables et on s'offusque. Une colère muette gronde, mais jamais ne s'échappe. On lit le malheur des autres sans que ça ne semble éveiller chez soit plus qu'une indignation lointaine, parce qu'on finit toujours par retourner à nos occupations. Mais quand soudain le né-moldu porte un nom qu'on connaît, des traits qu'on a aimé, tout change. Ce qui semblait être un soucis ailleurs devient une horreur ici. Prudence en fait l'expérience, brusquement, et ça lui serre la gorge. Ne culpabilise pas, Prudence. qu'il lui souffle avec la gentillesse qu'elle lui connaissait. Comment ne pas l'être, coupable, quand on a laissé faire tant de mal à quelques pas seulement ? Prudence penche la tête vers lui mais ne croise pas son regard, fixant plutôt sa main délicatement prenant la sienne. Dans la rue tout à l'heure elle n'y avait pas prêté tant attention mais ici à l'abris des regards ce geste anodin semble avoir bien plus d'importance. Elle observe sa main disparaître dans la sienne. Ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir. Le gouvernement préfère taire ce genre d'action pour ne pas salir sa réputation, j'imagine... Elle l'écoute, attentive, serrant à son tour un peu plus sa main. Elle aimerait passer son pouce sur le dos de la sienne mais ne trouve pas le courage de le faire, se contente du contact rassurant de sa peau. De sa présence longtemps étrangère mais qui doucement redevenait familière. Elle relève les yeux vers lui, incertaine de ce qu'elle y trouvera. J'ai... Réussi à fuir, à me cacher quelques temps et j'ai retrouvé Isaac, il avait reçu des nouvelles de Daisy et Maddox, on s'est retrouvé dans les bois et depuis, on vit là-bas, on a un campement. C'est loin de tout, de la civilisation et de ce gouvernement, mais je ne pouvais pas y rester plus longtemps. Isaac, Daisy, Maddox, des prénoms qu'elle n'avait pas entendu depuis des années, des visages qu'elle ne saurait reconnaître dans la rue si elle les voyait. Les amis de James, plus que les siens, dont elle se souvenait à peine mais à qui il redonnait vie en mentionnant leurs aventures. Un campement ? Ça lui brise un peu le coeur à Prudence, qui chaque soir retrouve sa famille aussi cruelle soit-elle dans un manoir trop grand, trop vide. Je dois la retrouver. Véronica est ici, je le sens et elle a besoin de moi, seulement... J'ignore où chercher. De ce que j'ai appris, le ministère envoie les gens de mon espèce dans une arène s'ils ne choisissent pas la servitude. Et de toi à moi, j'ai du mal à imaginer ma soeur entrain de laver le parquet des sang-purs. L'arène. C'était vrai, ce qu'il avait entendu. Parce que Prudence l'avait vu. Son regard quitte celui de James, plus sombre, se remémorant l'ouverture de celle-ci. Le dragon, les explosions, la baguette de Monsieur Gauvin contre sa gorge et sa main sur son épaule avant de disparaître à son tour. Et puis ces autres fois, trainée de force par son père qui prenait un malin plaisir à parier sur les combats tandis que Prudence devait retenir les larmes qui lui montaient aux cils et la bile, aux lèvres. Elle voudrait lui dire qu'elle est terriblement désolée que Veronica ait été envoyée aux arènes, s'imaginant à peine ce qu'ils devaient ressentir en tant que jumeaux. Mais son rire, même bref, la prend de court. Elle y répond par un sourire gauche qui s'efface dès que James se relève et lui lâche la main.

Je ne vais pas t'embêter Prudence et plus je reste longtemps ici, plus tu risques gros pour moi et je ne peux pas te mêler d'avantage à ça. J'en ai déjà trop dit. Quoi ? Déjà ? Si les yeux de James cherchent la sortie, ceux de Prudence cherchent les siens. S'écarquillent un brin, surprise qu'il parte et veuille la laisser ici seule après lui avoir avoué tout ça. Après l'avoir retrouvée. Elle est sans voix, le coeur qui s'emballe déjà à l'idée de le voir s'en aller. Et puis quoi, ensuite ? Voir son nom sur une stèle, imprimé noir sur blanc dans les avis de décès sur Daily Prophet ? Assister à son combat aux arènes ? Elle s'imagine le pire, l'esprit qui s'emporte.

Et puis Tu devrais m'oublier. comme une sentence.

Non ! C'est plus fort qu'elle.

Le temps s'arrête, juste un instant. Parce que jamais Prudence ne s'oppose aux autres. Trop docile, trop craintive. Elle a cette maladie qu'ont les gentils de vouloir plaire et satisfaire. Ce trouble qu'ont les gens seuls, d'à tout prix chercher chez les autres la reconnaissance dont ils ont défaut. Chercher à exister dans l'attention fier qu'on daigne à peine leur donner. Elle est comme ça Prudence, trop douce et trop délicate de peur de faire des vagues et d'attirer malgré elle une foudre inévitable. Pourtant, face à la décision de James elle n'y arrive pas. L'oublier, mais comment. Jamais elle ne se le pardonnerait, si après aujourd'hui il lui arrivait quelque chose parce qu'elle n'aurait pas eu l'audace de l'empêcher de se jeter dans la gueule du loup.

Ne pars pas, s'il te plait. ajoute-t-elle après que le silence ait avalé sa protestation. La voix est petite, le ton est incertain mais les yeux. Les yeux, eux, le supplient de rester. Je ne me le pardonnerais pas. Pas encore une fois. Pas maintenant qu'elle avait vu, entendu aussi un peu les conséquences des horreurs sur lesquelles elle avait trop longtemps fermé les yeux. Il ne pouvait pas lui serrer la main comme ça et décider qu'elle devait tout oublier. Reste. elle demande, le coeur au bord des lèvres. À son tour elle s'avance, s'approche de lui sans oser lui barrer le passage. Si tu pars, je - Quoi ? Elle ne sait pas ce qu'elle ferait. Elle sait seulement que cela serait terrible. Personne ne sait que tu es ici. Tu peux rester... Je ferais du thé. Son regard s'éloigne un moment pour s'assurer que la théière est toujours là. Elle voudrait sourire mais elle a trop peur qu'il s'en aille pour en avoir le coeur. À la place, elle continue sa plaidoirie. Tu... tu ne peux pas me dire tout ça et attendre de moi que je te laisse partir, comme si tu n'étais pas venu. C'est trop tard, je - Prudence cherche un instant ses mots, l'angoisse la prend quand son esprit se met à imaginer ce qui pourrait lui arriver. Je ne veux pas que la prochaine fois que je te vois tu sois dans les arènes. finit-elle par ajouter, l'air grave, l'émotion qui enveloppe doucement sa voix. Elle n'y avait pas pensé jusqu'à présent et maintenant qu'elle le savait en fuite, la probabilité que cela arrive était trop forte. Je veux t'aider. Laisse moi t'aider, je t'en prie. Prudence se pince les lèvres, refoule l'émotion qui frappe à ses portes. L'angoisse aussi. Je ne peux pas te laisser courir à ta perte. Si tu pars aux arènes maintenant, tu n'en reviendras pas. Elle fait un pas de plus en sa direction, meurt d'envie de lui attraper la main, de le tirer à elle pour l'empêcher de franchir la porte. S'il te plait, James. Nouvelle supplique. Dis moi quoi faire, mais ne me demande pas de te laisser partir. Ça non.


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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyMar 19 Mai - 18:21




Ce n'est pas une bonne idée.
Ca ne l'a jamais été en fait.
Dès que James s'est retrouvé face à elle, ce souvenir, cet écho du passé, il aurait du prendre la fuite, disparaître. Pas par lâcheté, mais pour la préserver, elle, l'écrin le plus précieux qu'il peut y avoir aux alentours et parce qu'elle ne mérite pas d'être mêlée à ses affaires, ses histoires.
Mais encore une fois, le courage lui a manqué, encore une fois, il s'est dérobé et il n'a pas osé. Le garçon s'est laissé guidé par ses envies, la revoir, lui parler, prendre de ses nouvelles, ne pas lui lâcher la main, jamais, pas maintenant, pas tout de suite, la regarder encore un peu, sentir sa présence, son parfum, se détendre, retrouver cette complicité d'autrefois, décompresser. Égoïste ! Ca se répète dans sa tête comme une boucle sans fin, ça lui martèle ces mots, inlassablement, depuis qu'il a fait un pas ici, depuis qu'il a essayé de se dire qu'il avait fait pour une fois, le bon choix.
Et pourtant non, c'est sans doute le mauvais choix.
Pauvre idiot va.

Il faut corriger ça !
Pendant que c'est possible oui, changer les choses. Essayer de la sauver, de la préserver et déjà, le garçon se lève, prêt à partir, rabat sa capuche, déterminé. James n'aime pas transplaner, il n'a jamais aimé cela et n'aimerait jamais, mais il n'a pas le choix, encore une fois, il doit avancer et vaincre ses peurs, cesser de reculer, de se comporter comme un gosse, kill the boy il se répète ses mots et avance d'un pas déjà. Oublie moi ! Une lamentation et pourtant, son esprit lui hurle de ne pas le faire, mais c'est sans doute là aussi, la meilleure chose à faire car certaines choses doivent rester dans l'oubli, le passé, le déni pour ne pas faire mal, une nouvelle fois, encore, une fois de trop.

« Non ! »

Ca le surprend et sur le moment, James est figé.
Il connaît la sorcière autant qu'elle le connaît, ils sont complémentaires à souhait, comme la rose l'est avec l'épine et le tournesol avec le soleil. Et Prudence, jamais ne hausse le ton, jamais ne hurle, toujours dans la retenue, dans l'observation, mais pas cette fois. Est-ce bien toi ? Le garçon l'observe, curieux et surpris, ne répond pas et pourtant, oui, il sait qu'elle a cela en elle, qu'elle en est capable, mais elle-même l'ignore.

« Ne pars pas, s'il te plait. Je ne me le pardonnerais pas. Reste. » c'est une demande ou un ordre ? Un peu des deux.

James ne répond pas.
Pourquoi Prudence ?
Pourquoi je n'arrive pas à te dire adieu ?

Il retire sa capuche lentement et s'assoit, reprend place sans un mot. A l'intérieur de lui, c'est un tourbillon d'émotions, ça lui fouette le visage, ça lui réchauffe l'estomac, ça déferle dans ses veines, la passion endormie resurgit. I love (...) et pourtant, il ne fait rien, le gamin, il ne dit rien pour autant. Il n'a pas le droit de faire ça, pas le droit de lui faire encore du mal, de lui imposer ses sentiments. Perdu dans ses pensées, le garnement n'entend qu'à moitié les autres paroles de la sorcière. Elle le menace presque ? Ca serait amusant, sans se moquer, car quand on connaît la jeune femme, on sait qu'elle n'est pas de ce genre là, pas du tout, mais elle essaie de s'imposer à lui, de lui montrer qu'elle veut qu'il reste. Prudence, ce n'est pas une bonne idée. Et pourtant, James ne bouge pas. Trop tard, ce sont les mots qu'elle utilise. Elle ? Tu quoi ? Prudence. Le garçon pose sur ses prunelles sur les siennes et l'observe un long moment. Elle a peur pour lui, elle a peur pour sa vie, elle veut essayer de l'aider, une main tendue et pourtant, la crainte de la faire souffrir de nouveau hante le garçon. Lui dans l'arène ? Non, mais pendant ce temps, sa soeur y pourrie, risque sa vie et peut périr à chaque instant.

« Je veux t'aider. Laisse moi t'aider, je t'en prie. » il se mordille la lèvre, elle est sincère. « Je ne peux pas te laisser courir à ta perte. Si tu pars aux arènes maintenant, tu n'en reviendras pas. » c'est peut-être mieux pour toi, Prudence, même si c'est horrible à penser, c'est la fatalité de toute guerre, des morts des deux côtés et au milieu, un sommet de cadavres, des innocents qui n'ont rien demandé, de la chair à canon, des balles perdues, des dommages collatéraux. « S'il te plait, James. Dis moi quoi faire, mais ne me demande pas de te laisser partir. » il inspire un moment, sans la quitter des yeux. Quoi faire ? Je n'ai pas de réponse à apporter malheureusement.

Les yeux baissés,
Il cherche les mots.
Les yeux baissés,
La culpabilité trouve sa voie.
Des maux à penser et peut-être la possibilité d'un renouveau ? Ce n'est définitivement pas une bonne idée, mon vieux. Car il doit se concentrer sur sa jumelle, sur le moment où il va la retrouver pour mieux s'échapper avec elle, tenter de fuir le pays, pourquoi pas viser la France et sa liberté insoumise ? Tout se mélange dans sa tête et pourtant, quand James décide de rompre le silence, briser ce bruit imperceptible, à la fois dérangeant et réconfortant, les mots sortent tout seul, contre sa volonté ou presque.

« I'm sorry. » pardon. Il se redresse enfin, domine la sorcière de sa hauteur. Ses deux mains pressent les siennes. « Je sais que c'est idiot de dire et de faire ça maintenant et j'aurai dû le faire depuis longtemps, depuis que... Enfin, depuis que ton frère est venu me parler, ce-jour là. » parce que si on veut se reconstruire, si on veut avancer, il faut fermer des portes comme il faut, ne pas les claquer et laisser des histoires en suspend. « Je tenais vraiment à toi parce que j'apprécie beaucoup ta personnalité. Ce que certains voient comme de la fragilité chez toi, je le perçois comme de la sensibilité. Tu es une belle personne et ta gentillesse me touche. J'aime beaucoup de choses chez toi, aujourd'hui encore parce que je n'ai pas oublié nos fous rires dans la serre numéro quatre, nos heures passées dans la bibliothèque et nos débats sur la beauté - ou non - d'un filet du diable. J'ai plein de souvenirs avec toi, Prudence et pourtant, je n'ai pas été honnête. Pardon. » il relâche brièvement ses mains. Maintenant qu'il a commencé, il doit terminer. « Je voulais vraiment être avec toi, mais j'ai eu peur, c'est complètement bête et lâche je sais, mais j'ai voulu, j'ai préféré protéger ma soeur et ma famille plutôt que de te choisir toi et d'affronter Percy et ta famille. » au fond, c'est pathétique, mais le choix était cornélien. « Alors je ne crois pas qu'aujourd'hui je puisse être en droit de te demander quoique ce soit après ça. »

Pause.
Des excuses tardives.
Mais Pevensie n'attend pas de réponse, simplement ce besoin de s'exprimer, d'essayer de faire comprendre à la fleuriste que c'est mieux s'il part, que c'est mieux si le chapitre se termine ici, à cet instant et qu'elle continue sa vie sans lui, comme avant. Mais ça se bouscule et peut-être qu'il ne faut pas commettre les mêmes erreurs encore, ne pas se séparer, mais continuer ensemble ?

« Mais si tu insistes, alors je prendrai bien un thé sans sucre, s'il te plaît. » et finalement, elle a raison, partir en quête de l'arène comme ça, sans plan, c'est courir à sa propre perte et ce n'est pas ce que Veronica souhaite. Pour sortir sa soeur de là, il doit échafauder un plan, chercher une solution et trouver des alliés, quelqu'un, quelque chose, à tête reposée. Sa soeur tiendra, c'est une guerrière, elle vendra chère sa peau. « Tu sais, j'ai toujours espéré entendre la clochette de ma boutique tintée et te voir dans l'encolure de la porte... » léger sourire, aveux à mi-mot, l'essence de la passion est toujours là, elle ne s'est jamais éteinte, elle dormait tout simplement.

James se laisse tomber sur la chaise de nouveau, un thé et l'envie de retrouver sans doute quelques heures, une liberté, belle chimère, un moment comme autrefois, à discuter, à parler de tout et de rien, oublier les soucis, la fuite, oublier le vagabond et la peur au ventre, se perdre dans ses bras à admirer l'éclat dans ses prunelles.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyMer 20 Mai - 0:19

It's a sign of the times


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers : what was it that you wanted and why didn't you fight for it.

juin 1914

Prudence s'entend à peine penser. Son coeur bat si fort qu'elle l'entend jusqu'entre ses oreilles et une petite part d'elle se demande s'il ne s'agirait pas là d'une ruse. Pour qu'elle l'écoute lui plutôt que le bon sens. D'autres à sa place auraient laisser partir le sorcier, n'auraient même pas pris la peine de le guider jusque dans cette arrière boutique pour éviter les regards curieux. Parce que le sort réservé aux né-moldus, elle pourrait bien le partager pour en avoir aidé un. Elle l'avait déjà lu dans les journaux, la sentence des traitres à leur nation et leur sang. Aider James en faisait-elle une, d'infidèle ? Fidèle à lui mais pas au gouvernement. Fidèle au coeur mais pas à la raison. S'il lui arrivait quelque chose elle ne se le pardonnerait pas. Prudence l'avait dit, signé quelque part du bout des lèvres comme une promesse. Et quand elle le voit s'assoir, bon sang que ça la soulage : sortir de sa zone de confort avait payé. Tenter d'imposer pour une fois ce qu'elle voulait ou plutôt ce qu'elle ne voulait pas. Incapable d'ordinaire de dire non, laissant filer sur sa silhouette les piques des uns, les abus des autres, les critiques ou les mots durs. Elle était pourtant loin d'être le chêne qui ne bougeait pas lors des tempêtes et ressemblait plus au roseau passif qui à chaque brise se tordait le cou pour ne pas se briser. Fléchir plutôt que casser, suivre le mouvement plutôt que le contrer.

Ne pars pas, lui avait-elle dit.
Sans savoir quoi faire de sa présence.

Car une fois sa tirade terminée, Prudence se tait. Redevient l'oiseau docile dont le chant vient de mourir. Ailes coupées pour ne pas s'envoler, cage dorée, comme si la couleur des barreaux rendait l'emprisonnement plus agréable. L'impression d'en avoir trop dit ou trop fait la prend, les yeux baissés. Pourtant, elle ne regrette rien. Pas un mot, pas une syllabe. Parce qu'elle avait peur au fond, de le voir franchir la porte de l'atelier puis celui des arènes. Sortir de cette arrière boutique, fouler la terre battue. Disparaître dans les rues, et puis une dernière fois sous un sortilège. Elle ne lui avait peut-être pas adressé la parole depuis des années, mais jamais Prudence n'avait cessé d'y penser sans trouver ni le bon moment ni la bonne excuse. Et puis les mots de son frère dans son esprit, qui la mettaient en garde contre les conséquences de ses actions de passion plus que de raison. Ceux de son père, hurlés entre des mâchoires serrées : un sorcier comme lui n'avait rien à faire avec une sorcière comme elle. Et les jeunes filles de bonne famille ne courraient pas après les sang-de-bourbe. Elles attendaient, sagement, d'être fiancées. La sentence était tombée quelques semaines auparavant : on lui avait trouvé un sorcier comme elle. Mariage arrangé qui lui donnait la nausée tant il l'angoissait. Nuits sans sommeil et rencontres terrifiantes. À l'opposée de ce qu'elle était en présence de James. Vulnérable mais animée. Pressée mais déroutée.

I'm sorry. Prudence lève les yeux, d'abord vers lui, avant de suivre son regard tandis qu'il se lève. La surplombe, l'obligeant à lever le menton aussi.


Ses mains se glissent dans les sienne et les serrent doucement. James semble soudainement plus sérieux. Et le moment tout à coup devient solennel. Elle ne sait pas à quoi s'attendre, Prudence. Parce qu'il tient ses mains et que le contact la fait frémir autant qu'il la trouble. Que derrière ses yeux plein de questions elle se souvient de l'escalier en pierre et de la fraicheur du printemps. James est si proche qu'elle se demande ce qu'on pourrait penser si la porte s'ouvrait maintenant.

Elle ne s'ouvre pas bien sûr, mais le sorcier oui.


Je sais que c'est idiot de dire et de faire ça maintenant et j'aurai dû le faire depuis longtemps, depuis que... Enfin, depuis que ton frère est venu me parler, ce-jour là.    Ce jour là. Est-ce qu'il pensait aussi aux escaliers ? Est-ce qu'il avait lu dans ses pensées ? Je tenais vraiment à toi parce que j'apprécie beaucoup ta personnalité. Ce que certains voient comme de la fragilité chez toi, je le perçois comme de la sensibilité. Tu es une belle personne et ta gentillesse me touche. Doucement, le rouge lui monte aux joues. Embarrassée. Flattée.


S'il ne lui tenait pas encore les mains elle aurait sans doute trouvé un moyen de le cacher. À la place, elle baisse la tête, l'once d'un sourire aux lèvres. Le coeur qui lui bat la chamade dans la poitrine, le pivoine qui lui prend les pommettes. Elle ne sait pas bien où se mettre, elle était rarement la cible de compliments, et qu'ils viennent de James la troublait plus encore. Timide, elle ne dit pas un mot. Se pince les lèvres.

J'aime beaucoup de choses chez toi, aujourd'hui encore parce que je n'ai pas oublié nos fous rires dans la serre numéro quatre, nos heures passées dans la bibliothèque et nos débats sur la beauté - ou non - d'un filet du diable. Un petit rire lui échappe, un brin détendue par ces souvenirs qu'elle partageait aussi. J'ai plein de souvenirs avec toi, Prudence et pourtant, je n'ai pas été honnête. Pardon. Ce n'est qu'à cet instant qu'elle remonte son regard vers James, rougeurs ou non, les sourcils juste assez froncés pour marquer son désaccord. Il n'avait pas à s'excuser, ou tout du moins, elle ne saisissait pas pourquoi.


Il retire ses mains des siennes, non sans que cela ne lui arrache un pincement au coeur. Elle aurait aimé les garder plus longtemps autour des siennes et se surprend même à toujours autant apprécier ce contact qu'il lui avait refusé depuis ce jour-là. Le temps n'avait pas fait son travail, n'était pas parvenu à faire taire l'affection qu'elle avait pour lui. Il était là le James qu'elle connaissait. Dans la douceur de ses gestes et la tendresse de ses mots. J'aime beaucoup de choses chez toi, aujourd'hui encore lui reste en tête, elle le sent s'accrocher à son coeur et s'ancrer dans son esprit. Sait déjà qu'elle passera les prochains jours à y penser.

Je voulais vraiment être avec toi, mais j'ai eu peur, c'est complètement bête et lâche je sais, mais j'ai voulu, j'ai préféré protéger ma soeur et ma famille plutôt que de te choisir toi et d'affronter Percy et ta famille. Alors je ne crois pas qu'aujourd'hui je puisse être en droit de te demander quoique ce soit après ça. Ses sourcils s'adoucissent, ses traits aussi alors que la vérité lui est enfin révélée.


C'était donc ça la vraie raison. Ni ce que Percy lui avait soufflé à l'oreille, ni ce que son père s'était entêté à lui faire comprendre. Il avait voulu, il avait espéré comme elle, mais il avait eu peur. À cause de Perceval et de son père. Si la vérité enlève de ses épaules le poids d'avoir été rejetée, c'est celui de la trahison qui le remplace. Par son sang, son propre jumeau. Perceval avait volontairement repoussé James, et qu'il parte, elle le comprenait. Maintenant. Entre soulagement et confusion. Cela changeait tout, réveillait chez elle des sentiments confus, passifs, qui jusqu’à présent n'avaient jamais été que des divagations.

Elle ne dit rien.
Que pouvait-elle dire ?

Qu'elle aussi, aujourd'hui encore, elle n'avait rien oublié ? Qu'elle avait jalousement gardé toutes ces années ses souvenirs sous clé, que même Perceval ne savait pas ? Unique secret entre les jumeaux Prince, celui d'une affection qu'on avait voulu empêcher. Qu'elle savait sans issue, réprobatrice. Du bout des doigts elle vient recoiffer des mèches imaginaires dans un soupire maladroit. Elle se sent bête de rester plantée là mais il ne semble pas vouloir la laisser s'étouffer dans son embarras, enchaîne à la place comme s'il ne venait pas de se vider le coeur devant Prudence d'années de silence.


Mais si tu insistes, alors je prendrai bien un thé sans sucre, s'il te plaît. dit-il en s'asseyant à nouveau. Euh oui, bien sûr. qu'elle balbutie presque aussi bas qu'un murmure, la gorge serrée, les joues encore toutes rosées.


Tout de suite, elle s'active. Attrape sa baguette en s'approchant d'une bouilloire en cuivre qu'elle met sur un feu, y verse de l'eau à l'aide de sa baguette. Ne restait plus qu'à attendre que l'eau réchauffe, aidée par le feu et la magie derrière. Prudence reste dos à James un moment, essaie de se remettre de ses émotions. Mais ses mots lui restent en tête. J'aime beaucoup de choses chez toi, aujourd'hui encore. Peut-être se faisait-elle des idées, avait trop lu de romans d'amour, lisait trop entre les lignes. Il la tire rapidement de ses pensées, seulement pour la troubler plus encore.

Tu sais, j'ai toujours espéré entendre la clochette de ma boutique tintée et te voir dans l'encolure de la porte... Prudence sourit en secret d'abord avant d'admettre timidement Moi aussi... et dans sa voix s'entend le sourire qui lui étire les lippes.


Prudence se retourne enfin, les pommettes encore pivoine, le coeur encore qui danse dans sa poitrine. Elle croise le regard de James à peine quelques secondes avant de soudainement trouver un intérêt particulier aux pans de sa robe. Milles et unes questions lui passent par la tête, des aveux aussi, des affirmations. Des souvenirs qui refont surface. Elle soupire, encore, avant d'inspirer suffisamment pour se donner du courage et affronter le regard de James, rose aux joues ou non. Sourire plus fort qu'elle gravé sur ses lèvres qu'elle ne parvient pas à effacer et qui les lui étirent même quand elle parle.

Je passais devant ta boutique tous les matins, mais je n'ai jamais osé y entrer. Elle ne sait pas trop pourquoi elle lui dit ça et ses joues s'approchent un peu plus du rouge des coquelicots. Je... Je pensais que si tu étais Elle cherche ses mots, incertaine de ceux qu'elle devrait employer pour faire justice à l’honnêteté qui l'anime soudainement, alors que son sourire graduellement disparaît. parti, ce jour-là, c'était parce que tu ne voulais pas me voir. C'est ce que Percy m'avait dit.


Sourire triste, accompagné d'un rire entre nostalgie et remords. Ironie du sort. Perceval lui avait menti, et ce soir elle ne savait pas si elle devrait alors lui parler de ces retrouvailles ou non, de peur qu'il ne lui mente encore, qu'il ne trahisse à nouveau leur lien indéfectible sous couvert de vouloir la protéger. Prudence détourne le regard, se pince encore les lèvres. Incertaine.

Mais... je suis contente de savoir que ce n'était pas le cas. Tu m'as manqué, voudrait-elle lui dire. Ça lui sort presque de la bouche mais elle s'y refuse, toujours dans la mesure, toujours dans la retenue. Et puis un peu de nul part, Prudence baisse les yeux. Tu ne devrais pas t'excuser, tu as fait le bon choix. Qui sait ce qu'Atticus aurait fait si James avait tenu tête à Perceval. Un né-moldu, frapper son fils ? Embrasser sa fille ? Prudence ose à peine l'imaginer. Mon père. Je ne sais pas ce qu'il aurait fait en l'apprenant.


Ça lui serre le coeur si fort de l'avouer.
Ça l'attriste tout à coup.
Même absent, Atticus continuait à régir sa vie.

J'ai l'impression qu'on m'a volé cinq ans. dit-elle ensuite, pensive, le regard qui s'égare sur les plantes autour d'eux. arce qu'elle avait passé cinq ans dans le faux, parce que si Perceval n'était pas intervenu, qui sait ce qu'il se serait passer. Je ne devrais sans doute pas parler de toi à Perceval ce soir, qui sait ce qu'il pourrait faire. Il n'était pas mauvais, mais visiblement Prudence faisait sortir le meilleur comme le pire chez son jumeau. Ce sera notre secret.  elle tourne les yeux vers James, avant de rougir un peu à nouveau.


Ce baiser volé sur les marches de l'escalier aurait du l'être, mais les murs avaient des oreilles jusqu'à Pré-au-lard et à Poudlard, les secrets n'en étaient jamais longtemps. Ici, c'était différent. Il n'y avait que les fleurs comme témoins de leurs retrouvailles. Et ils ne s'étaient jamais échangé qu'un peu d'espoir. Derrière elle la bouilloire siffle, la tirant de cet instant de flottement dans un sursaut maladroit. Elle se retourne, presque paniquée et sort celle-ci du feu précipitamment dans un rire nerveux.

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face claim : kj apa.
pseudo : sekhmet/marine.
it's a sign of the times (prudames) SrnQbluy_o
études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
particularité : pelage roux, museau allongé, animagus déclaré capable de se changer en un malicieux renard, il doit encore perfectionner la technique sous la tutelle de minerva.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyLun 25 Mai - 19:40



Une montagne de regrets.
C'est ce qu'il ressent et pourtant, malgré tout, ils sont bien tenaces, vivants, là, ancrés en lui. Je n'y arrive pas. L'oublier, c'est impossible.
C'est pourtant ce qu'il a essayé de faire après ses désastreuses aventures à l'école. Avancer, avoir quelques conquêtes, mais jamais rien de sérieux. L'ombre de Véronica qui plane et lui répète sans cesse qu'elles ne te méritent pas. Car elle sait, la jumelle, elle a toujours su en fait, à qui le coeur du garçon appartient, à qui il appartiendra encore longtemps, pour toujours ? La question demeure. Amour de jeunesse, coup de coeur, on se dit que ça va passer, que c'est du passé, une amourette passagère et pourtant, elle est toujours là.
L'unique.
La seule.

Quand les mains de James caressent les courbes d'une femme, c'est à Prudence qu'il pense.
Quand les lèvres de James embrassent celles d'une femme, il s'imagine embrasser Prudence.

Des réminiscences, encore et toujours.
Ca le hante, aujourd'hui encore.
Et voici que le fantôme de son passé refait surface.

Elle est là, elle effleure ses mains, elle veut prendre soin de lui et pourtant, il la repousse et il sent ce besoin presque viscéral de s'excuser, de lui demander pardon pour le mal qu'il a pu lui faire. Sorry. Ca sort de sa bouche, les explications fusent, les pardons également, mais aucun prétexte, simplement la vérité. Et déjà, les joues de la sorcière rougissent, elle devient pivoine, ça l'amuse presque.
Pevensie esquisse un léger sourire, amusé, attendri par la situation.

« Mais... je suis contente de savoir que ce n'était pas le cas. Tu ne devrais pas t'excuser, tu as fait le bon choix. Mon père. Je ne sais pas ce qu'il aurait fait en l'apprenant. » le père, le saint père Prince. James ne sait que peu de choses à son sujet, mais il sait que cet homme est un grand de ce monde, le portrait typique du tyran chef de famille. « Je n'ai pas peur, je devrais ? » ça sort tout seul, c'est sans doute l'idiotie de la jeunesse, mais il l'affirme.

Et le sorcier s'assoit de nouveau. Il se demande quel thé va-t-il déguster.
Thé vert menthe citron ? sa préférence. Peut-être un thé noir fruits rouges ? Ou un thé blanc, un goût plus subtile et discret.
Ca lui brûle les lèvres, il a hâte et James esquisse un léger sourire. Nul doute que cela fait du bien de profiter de cet instant intemporel, se couper du monde, retrouver les joies d'une simple tasse de thé en si bonne compagnie.
Je ne veux pas que cela s'arrête s'avoue le sorcier.

« J'ai l'impression qu'on m'a volé cinq ans. » pardon. Mais il repose sa tasse, observe la sorcière, silencieux. « Je ne devrais sans doute pas parler de toi à Perceval ce soir, qui sait ce qu'il pourrait faire. Ce sera notre secret.  »

Un secret ?
James en a plus d'un. Et le premier est sans doute celui du campement, mais avec Prudence, il n'y a aucun secret à avoir. Il sait qu'il peut tout lui dire, tout lui avouer, elle n'est pas juste son amie, elle est bien plus et les années n'ont rien changé à cela. Son regard se pose sur elle, dos à lui. Il l'observe, s'occuper du thé quand l'eau siffle, si seulement les choses pouvaient être différentes ? Si seulement oui.
Si seulement tout ceci n'était pas réel, si seulement Véronica était là, si seulement il n'avait pas besoin de se cacher pour survivre. Toutes ces barrières, James ignore s'il a le courage de les briser et de les faire tomber, mais Prudence le mérite. Elle mérite même plus que ça.

« Notre secret. » il sourit un peu, quelque chose qu'ils ont en commun, comme auparavant. « Tu vas choisir quel thé ? » il l'observe faire, prend le temps cette fois, d'ôter sa veste et de se décontracter. « J'ai eu tord de craindre ton frère ou ton père pendant toutes ces années. Si tu as l'impression qu'on te les a volé, c'est en partie ma faute, si ce n'est entièrement. » dit-il calmement.

La culpabilité lui fait défaut, à nouveau, mais l'envie d'aller de l'avant, de voir autre chose, surtout dans ce monde froid, hostile et sanglant prend le dessus.
Je dois trouver le courage.
Le courage d'assumer ce que je ressens.


« Je vais partir après la tasse de thé Prudence, je ne peux rester plus longtemps, seulement... Connais-tu la forêt de Sherwood ? Les moldus la fréquentent beaucoup. Notre campement se trouve là bas. Viens me voir, s'il te plaît. » il marque une pause, reprend, l'air déterminé. « Il y a un arbre célèbre là-bas, le major oak. Avant de venir, envoie moi un courrier, je t'attendrai à cet arbre pour t'emmener à notre campement. Là-bas, nous aurons plus de temps, nous serons aussi plus en sécurité pour parler. Les vivres manquent, mais nous avons repairé avec Isaac une petite maison moldu à l'ouest abandonnée, sûrement en vacances. Nous irons voir le garde manger. » il esquisse un sourire.

Une invitation, comme un rendez-vous d'autrefois.
Ca tambourine à l'intérieur, il ne veut pas partir, mais la tasse signera son départ, car James ne peut pas se permettre de rester plus longtemps. Il n'oublie pas la nature du sang de la sorcière, les risques qu'elle court. Prudence est de sang-pur, elle a un frère certainement rallié à la cause de la confédération, c'est pour cela qu'il faut se montrer prudent. Prendre des risques, mais pas sans réfléchir.

« A défaut de pouvoir t'inviter autour d'une table, je peux t'inviter au campement, autour d'un feu. » se met-t-il dire, non sans laisser échapper un léger rire taquin, enfantin. Et puis (...)
« Je n'ai jamais pu t'oublier et je ne voulais même pas essayer. » souffle-t-il, non esquisser un sourire gêné à son tour. L'envie d'exprimer ses sentiments est plus fort. « Merci pour le thé, Prudence. »

Merci pour tout.

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Prudence Prince
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it's a sign of the times (prudames)   it's a sign of the times (prudames) EmptyMer 27 Mai - 22:38

It's a sign of the times


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers : what was it that you wanted and why didn't you fight for it.

juin 1914
C'est bizarre. C'est étrange. Cette sensation qu'elle a, juste ici, tout au fond, de rattraper le temps perdu en une poignée de minutes seulement. C'est bizarre, la facilité qu'elle a à lui sourire elle qui depuis des semaines se fane, se meurt, s'échoue le soir chez elle sous les attentes de son père et la menace constante de ne pas parvenir à ses fins. C'est étrange. Cette sensation aussi illogique qu'idiote de n'avoir jamais quitté James plus de quelques jours. C'était comme autrefois. Pas un jour de plus, pas un jour de moins. C'était comme autrefois, la même chaleur dans la voix, les mêmes papillons dans le ventre, et puis le coeur qui fait des siennes. Qui courre dans sa poitrine un marathon, vient réveiller tout son corps et toute son âme bien heureux de pouvoir courir à nouveau. Lui qu'on avait enfermé, à qui on avait fait croire bien des mensonges. Lui qu'on s'apprêtait à offrir en sacrifice aux crocs du Zabini sans demander ni avis ni consentement. Mariage arrangé. Abus organisé. On allait la délivrer d'un bourreau pour la donner à un autre. Autre cage, autre famille, mais toujours la même histoire. Elle, qui n'a pas son mot à dire. Elle qu'on utilise et qu'on malmène.

Alors Prudence respire.
Et son palpitant s'emballe.
Fait le cent mètres.

Il vibre à nouveau comme avant. Et ça doit se voir un peu dans sa maladresse, qu'elle est troublée Prudence. Ça va si vite. Ça n'était plus là et puis d'un coup ça l'était. James n'était plus dans sa vie et puis d'un coup il l'était. Comme ça. Sans crier gare. Sans lui dire attention j'arrive, prépare toi, je viens. Elle a du mal à tout assimiler et se laisse un moment noyer sous les émotions qui tourbillonnent en dedans.

Heureusement il y a le thé pour lui occuper les mains, l'esprit.

Tu vas choisir quel thé ? Tiens, justement. Prudence à un sourire dos au sorcier, elle ne se retourne pas pour lui répondre profitant du répit que lui offrait cet instant. Thé vert menthe citron ? Comme autrefois ? Elle s'en souvenait. Comme tout le reste.


Prudence répond dans une question, mais connait déjà la réponse. Elle meurt d'envie de se retourner pour apercevoir le sourire qui doit s'être étiré sur les lèvres du garçon mais n'ose pas. Trop timide pour oser, trop réservée. Elle se contente de la certitude qu'il puisse s'y trouver. Elle l'imagine à défaut d'avoir le courage de le contempler.

J'ai eu tord de craindre ton frère ou ton père pendant toutes ces années. Si tu as l'impression qu'on te les a volé, c'est en partie ma faute, si ce n'est entièrement. Prudence s'arrête un instant dans ses mouvements, surprise et déconcentrée. Il lui faut un moment pour répondre et trouver ses mots. Je ne sais pas... Je ne pense pas, Perceval aurait pu me dire la vérité mais a choisi de ne pas le faire, il est aussi à blâmer. Je crois. Son ton est incertain, et petit à petit elle se remet à sa préparation, pensive. Je ne sais pas. Elle ne veut pas y réfléchir plus, le mal avait été fait et Prudence ne voulait pas s'y attarder. Le principal, c'était qu'à partir de maintenant les choses seraient différentes. Parce qu'elle savait, connaissait la vérité. Ce n'est pas grave, au fond. fait-elle soupirant, haussant les épaules en attrapant deux tasses.


Elle pose ces dernières sur un petit plateau, y ajoute la théière bien infusée, de quoi ajouter du sucre au besoin et puis se retourne enfin. Un léger sourire aux lèvres, heureuse rien qu'à l'idée de partager ces tasses avec lui. Qui l'aurait cru ? Après tout ce temps ? Après tous ces changements, tous ces drames aussi. Elle a à peine le temps de poser le plateau sur la table que James en quelques mots lui remet les pieds sur terre.

Je vais partir après la tasse de thé Prudence Prudence lève les yeux vers lui, surprise.  Oh... Déjà ? Je ne peux rester plus longtemps, seulement... Connais-tu la forêt de Sherwood ? Elle secoue la tête, ne la connait pas plus que ça. De nom peut-être et encore. Elle ne connaissait de Londres que le chemin de traverse et quelques rues sorcières qui menaient aux arènes. Les moldus la fréquentent beaucoup. Notre campement se trouve là bas. Viens me voir, s'il te plaît.


Elle marque une pause. Un silence, tandis qu'elle s'assoie à son tour en prenant garde à ne pas froisser le tissus de sa robe. Sorcière bien éduquée. Bourgeoisie privilégiée dans chacun de ses traits, élégance d'opéra dans chacun de ses gestes. Mais lorsqu'elle raccroche ses yeux à ceux du sorcier, ce n'est que pour lui sourire avec une certaine tendresse aussi familière que lointaine.

Je viendrais, je te le promets. Prudence n'est pas bavarde, ses promesses sont toujours d'or. Elle hoche la tête pour le lui assurer. Puis elle continue, d'un ton un peu plus déterminé. Je pourrais vous apporter ce qu'il vous manque aussi, des vivres, du matériel, ce dont vous avez besoin. Elle veut bien faire, se montrer utile. À défaut de disparaître montre toi utile, lui avait-on longuement répété pour qu'elle en fasse finalement un trait de personnalité, Du thé vert menthe citron. ose-t-elle finalement ajouter, joueuse, dans un petit rire. Ce n'était pas encore comme autrefois mais elle était sur la bonne route.


Du bout des doigts, la sorcière attrape la théière en porcelaine et verse dans les tasses assorties le thé bien chaud. D'abord pour James, puis pour elle. Elle pose ensuite la tasse du sorcier face à lui non sans espérer qu'il ne prenne son temps pour la finir. Reste.

A défaut de pouvoir t'inviter autour d'une table, je peux t'inviter au campement, autour d'un feu. Prudence sourit derrière sa tasse qu'elle relève jusqu'à ses lèvres. Ça me ferait très plaisir. avoue-t-elle en rougissant.


Et déjà elle a hâte.

Elle n'avait jamais mis les pieds dans un campement. Prudence connaissait la vie de château mais avait toujours enviée celle plus simple de ses camarades. Celle plus vraie. Plus chaude que ces longs couloirs vides mais plein de jugement, les tableaux familiaux toujours les premiers à la sermonner. Alors que les autres, leurs maisons étaient bruyantes et chaleureuses. Prudence se tait un instant pour boire un peu de son thé. Elle s'imagine la forêt qu'elle ne connaît pas et le campement qu'elle n'a jamais vu. Elle pourrait presque entendre le crépitement du feu quand James brise le silence qui s'était installé.

Je n'ai jamais pu t'oublier et je ne voulais même pas essayer.  


Elle qui avait relevé les yeux vers lui au son de sa voix, les baisse vers la table quand elle fait sens de ses mots. Rouge comme un pivoine. Les joues aussi rosées que les fleurs qu'elle vend dans un coin de la boutique. Et la chaleur du thé entre ses doigts et dans sa gorge n'aide pas. Gênée, flattée, elle sourit. Heureuse, parce qu'elle non plus. Même si elle ne le dit pas, elle le sait. Se mord la lèvre en reposant sa tasse sur le table comme si cela l'empêcherait de sourire ou cacherait la demie lune qui s'est dessinée sur sa bouche.

Merci pour le thé, Prudence.
Ce n'est rien.


C'est dit sans réfléchir, avec un naturel qui fait du bien. Et puis ils restent comme ça un instant, l'un face à l'autre, à se détailler du regard sans l'assumer. Prudence sourit, beaucoup, à défaut de trouver les mots pour s'exprimer. Elle en rirait presque de ce silence entendu, partagé, à se regarder puis se fuir du regard. Mais une part d'elle veut en profiter aussi, de cet instant volé, en suspend. Bientôt James partirait et elle n'aurait plus que ses souvenirs dans l'attente de recevoir une lettre.

J'aurais aimé que tu puisses rester plus longtemps. fit-elle enfin après quelques minutes de silence dans un long soupire. Assise droite dans sa chaise, on dirait qu'elle fait exprès de prendre si peu de place. Mais tu as raison, ce ne serait pas raisonnable. petit sourire aux allures tristes, elle baisse ses yeux et balaye du regard la remise à défaut d'affronter celui de James après ce aveux.


Son regard s'attarde un brin sur la porte en bois qui les cache de l'extérieur où James est recherché, sans doute. Et la réalité la rattrape, ternie cette tasse de thé et ce moment partagé. Ce n'était pas raisonnable, déjà d'être resté. Un collègue pourrait entrer, ou son patron encore. Ou bien, pire, des Aigles bien informés. Les rues avaient des yeux et des oreilles, même les plus petites et les plus sombres du chemin de traverse. Plus James restait, plus il se mettait en danger et Prudence s'en rend maintenant compte. Mal à l'aise. Inquiète à nouveau, elle se tourne vers lui.

Est-ce que... Comment lui dire sans se trahir ? Comment le lui demander sans avoir l'air désespérée, ou trop inquiète ? C'est difficile. Prudence se pince les lèvres comme souvent.

Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Elle hésite, incertaine et maladroite, aussi timide qu'un botruc. Mais finit par s'expliquer. Je suis très heureuse de te retrouver aujourd’hui, tu sais... Mais avec ce qu'il se passe dehors, j'ai peur pour toi. Promets moi d'être prudent. Prudence pose sa main sur la table à défaut d'oser prendre celle de James. Petit pas en avant, comme un indice sur l'affection encore présente qui l'anime. Promettons-nous de ne laisser personne nous séparer cette fois. Une promesse, encore. Rien ni personne. Ils avaient perdu trop de temps déjà. Et le climat actuel n'annonçait rien de bien. Alors il fallait se le promettre. Pour de vrai. Pour tenir. Pour y croire.  Si tu le veux bien sûr.


Elle ajoute ça un peu tard, comme si tout au fond d'elle résidait le doute d'être rejeté et l'habitude d'être moquée. Les élans d'affection et les promesses toujours étrangers dans sa réalité, mais pas dans ces livres qu'elle s'applique à lire chaque soir avant de se coucher. Pour ne pas s'endormir le coeur lourd, avoir l'esprit à la place gorgé de belles histoires. De celles qui finissent bien.

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