(nicolas) the sorcerer's stone

Colder than the moon
It's been so long
See these eyes
I can stare for a thousand years

Les cils noirs battent vigoureusement l'éther. Les iris reprenent leurs droits, après plus d’un mois égarés dans l’oubli. Face à l’incertitude de l'état du monde magique, l’encéphale retrouve ses souvenirs avec difficulté. Il lui en manque, tandis que la Gazette elle, ne pourrait être plus claire : La guerre ravage l’occident. Resserrer les liens anglo-saxons avec les pays alliés devient une priorité. Chargé de plusieurs missives au Ministère des affaires magiques françaises, Dumbledore quitte les îles britanniques sans se retourner. Un prétexte parfait pour passer quelques jours à l’hexagone en compagnie d’un ami. Une escapade rêvée pour l'embassadeur et le directeur. La conférence internationale close, les deux titans s’excusent discrètement. A l’abri des regards, ils transplanent vers le sud, traversant la carte par magie.

Still this pulsing night
A plague I call a heartbeat
Just be still with me
You wouldn't believe
What I've been through

Domaine Flamel, Provence. Pressant ses lèvres l’une contre l’autre, Albus balaye les jardins du regard. Il observe sans un mot la demeure de l’immortel, la redécouvrant d’un oeil nouveau. Tout autour d’eux brille d’une lumière réconfortante, égale à celle qui émane du sorcier qui se tient près de lui. Loin de la noirceur des mages noirs, il est irradié par l'alchimiste et sa présence. Face à lui, Albus est la lune qui reflète l'astre éternel. Calmement, il ose pousser un soupir. “Je ne serais jamais assez reconnaissant, Nicolas.” Le sacrifice extraordinaire le marque. Il lui doit tant. Confus, il affiche une moue pincée avant de lui adresser un sourire timide, voyant la bague alchimique à son doigt. Celle qu'il lui a offerte. “Tout ici semble si paisible. Simple.” Il marque une pause. “J'aimerais que nos frères sorciers puissent vivre cette réalité, un jour.” Sa voix grave se perd entre eux, et ses lippes s'étirent en un croissant de lune. “Toi et moi, réunis...” La phrase serpente de sa bouche. Promesse évanouie dans l’abysse. Touchant leur rêve du bout des doigts, il saisit la main de l’autre entre ses phalanges. Dumbledore est pris d’une envie soudaine de lui adresser un je t’aime qu’il ravale. La perte de mémoire est encore trop fraîche dans son crâne, et il ne voudrait pas paraitre indélicat. Il y a encore quelques jours, il ignorait tout de cette liaison ou de l’Ordre du phénix. La réalisation met du temps à se faire. Peut-être trop au goût du sorcier.

See these tears so blue
An ageless heart that can never mend
These tears can never dry

Ils se dirigent vers une cave à vin, dévalant les escaliers ensemble. L’air se fait léger, soulevant ses boucles ébènes. Humectant l'alcool qui les entoure, il s’adresse à son hôte, envoûté. “Le 12 octobre.” murmure-t-il doucement, sa voix trouvant un écho contre la pierre. “J’ai le sentiment qu’il s’agit d’une date importante, mais je ne me souviens plus pourquoi.” Le silence s’installe. Un silence dont le gallois ne sait que faire. Dans les sous-sol, s’assurant que personne ne les regarde, il pose délicatement ses paumes sur les joues de Flamel, et appose sur son labre un baiser. Les paupières closes, il les rouvre sur les ambres du français alors que leurs langues valsent. Il glisse ses doigts dans la chevelure de Nicolas et la même phrase interdite revient hanter ses synapses. En anglais. En francais. Les syllabes lui brûlent la langue. Enflammé sous son regard, tout son être vibre d’amour pour le sien. Un amour pur. Réel. Oublié depuis déjà trop longtemps pour être maintenant ignoré.

Feel my blood enraged
It's just the fear of losing you
Don't you know my name?
You've been so long

CODAGE PAR AMATIS
AVATAR PAR ODISTOLE