particularité : Doué avec son don, il parle le fourchelang comme il parle sa langue natale. Ce don lui est nécessaire pour combler sa solitude mais, plus particulièrement, pour demander à ces créatures de se faufiler là où il ne peut planter ses mains. Hérédité appréciée, chérie et admirée, fourchelangue.
Ce fut soudain quand Amos vint dans son bureau, trois heures du matin indiquait le cadran de l’horloge, la tête plongée dans ses papiers, la plume se figea lorsqu’il aperçu l’expression d’extase ; ses yeux chatoyaient, heureux et fou. Fou d’amour, pensa-t-il. Elvis posa sa plume, s’approcha de son cadet, dans un geste d’affection fraternel il ébouriffa les cheveux déjà décoiffé, la sueur sur le corps et les battements de cœur rapides, ils cognaient dans la cage thoracique, battaient la démesure pour cette femme aux lèvres pourpres et au caractère satiné. « Tu l’aimes. » Dit-il, simple constatation enrouée dans une voix de velours, l’inquiétude penchée certainement en bord de lippe. Il connaissait les tragédies peintes sur les histoires d’Amos, Yulia, Victoire, Moon. Elles avaient la mort accrochée en collier de douleur sur leur cou ; Elvis ne douta pas pourtant de cette nouvelle élue. De cette visite si singulière puisqu’Amos exhibait l’air grave et béant, il déduisit rapidement le mariage à venir. « Quand ? » Nul besoin de préciser la question. Il récupéra dans l’armoire d’ébène et de chêne le calice et la dague, en fourchelang siffla le serpent des noces, albinos aux écailles rougeoyants. « Est-ce que minuit te conviendrait pour la cérémonie ? Les Gaunt ont l’habitude de s’unir à cette heure de la nuit, tu te souviens ? » Elvis avait assisté à quelques cérémonies, son père alors, lui avait dit que l’aîné de la famille été habilité à présider, ordonnateur des promesses et des épanchements entre deux âmes. D’une accolade, il serra son frère, fier et se nourrissant de l’énergie transcendante d’un transport pur et sincère. « Je suis certain que tu as fais le bon choix ! » Félicitations dans les iris. Il ne tarda pas à donner le cadeau traditionnel ; deux pendentifs ensorcelés de basilic. « L’un est à toi, l’autre sera pour elle. Ils te permettront de la savoir en danger. » Car les Gaunt ne se débarrassent pas de leur paternalisme protecteur et viril.
L’effluve crépusculaire effleure les meubles et la lumière, des bougies tapissent de leur lueur les cloisons aux portraits des aïeux, Todd avait arrangé le salon, avait dressé le dôme d’argent et d’émeraude où trône la table de chêne armée du contrat en son centre. Le serpent à son poignet, habillé d’une cape d’hermine pourpre et ses cheveux lustrés, Elvis sourit, détendu presque espiègle, un rayon de bonheur partagé. Les deux amants s’attirent et se penchent, les mouvements de la passion, ils ont la flamme de la spontanéité, de la rapidité, les lèvres fourchent sur les canines, des expressions d’amour. Et le silence. Et la quiétude. Et le sérieux. Quand l’homme s’amusant à jouer les prêtres prend soigneusement la main de son frère pour entailler la chair par les crocs du serpent symbolique, il verse la goutte de sang dans la coupe cristal. Répète le geste qui sacrera l’union ; sur le poignet de la mariée se permet de déchirer par les dents acérées du compagnon reptilien la peau blanche et immaculée. « Par cette boisson représentant le sang des époux, je vous demande de tremper vos lèvres. » Et tendant la coupe à Amos puis à Amarante.
particularité : (fourchelang) s'entretient régulièrement avec Eileen, son serpent de compagnie jalousant les femmes de son entourage -- (toxique) tendance à nourrir une obsession malsaine voire morbide envers l'être aimé
(ϟϟ) Sujet: Re: Wuthering Heights Jeu 6 Aoû - 22:46
wuthering heights
If I had a flower for every time I thought of you...I could walk through my garden forever..
Sous les fragrances amoureuses se nichait le vice ; luxure fardant les veines, enrobant le coeur sentimental. Amos s’était précipité dans sa demande auprès d’Amarante, puisqu’il la savait l’unique, la seule, la singulière. A trop vouloir se repaître de sa chair, dans la pénétration de sa carne et jusque sous la dent - contre la molaire l’épiderme, sublime morsure - Amos avait fait fi des conventions. Ayant de fait troqué les tourments des derniers événements contre beaucoup d’égoïsme, le jeune homme était venu annoncer son mariage imminent à son aîné en dépit des pouvoirs tus. Enivré de trop d’extase, la carcasse encore chaude de leurs émois, ce fut avec conviction et joie qu’il allégua à Elvis son désir de l’épouser. Et le frère n’avait pas bu l’essence même de ses palabres qu’il savait. Vêtu du manteau des intimes, de ces âmes insécables et soudées, il avait acquiescé avant même que le cadet de daigne poser sa question. « Quand ? » C’était ce soir. Ce soir, voyons. Ce soir et à jamais. Vois dans mon regard la certitude comme l’évidence. C’est d’elle, dont j’ai faim. Elle qui m’abreuve, elle qui m’apaise, elle qui me nourrit. Et diantre que son corps de lait est nourricier, Elvis, si tu savais comme elle se cambre pour moi et comme elle m’aime ! L’homme se fardait de l’excitation des premiers émois des jeunes fous, porté par l’amour inextinguible et jamais tari. Elvis avait ainsi prodigué ses conseils comme le cadet avait bu à la coupe de ses lèvres sous un sourire infatigable.
La cérémonie prélude l’intime puisque les amants n’accusent que la présence d’un tiers célébrant leur union ; Elvis en portera l’office. Amos s’est vêtu de sombres apparats, du noir dans le tissu mais de la lumière sur le faciès. Il eut, insistant, ce désir furieux de lui fureter une bague pour mieux honorer leur communion, et erra ainsi dans les rues de Londres à la recherche de l’alliance la plus pure non sans un pas pressé. Un saphir serti de diamants telle une fleur éclose liquida ses dernières économies gagnées d’argent sale et facile. A présent valet du ministère, la paie demeurait dérisoire quoique le prestige plus juste. Le butin en son écrin demeure, tapi dans la main d’Elvis présidant le rituel ; la morsure des reptiles contre la paume offerte a la douleur de l’instant mais ne conçoit aucune moue souffreteuse. Le faciès demeure de marbre en dépit de cet oeil qui toujours la courtise, mirifique dans ses habits de lumière, mais c’est sérieux qu’Amos consent à verser les larmes de sang dans la coupe qu’il porte premièrement à ses lèvres. L’homme toujours devance la femme, rompue par la tradition viriliste des Gaunt. « Je m’abreuve de ton sang puisqu’il demeure mien. Mon épouse, ma vie, ma sève et mon tout. » Le vin ferreux coule sous la langue de quelques lampées, et c’est cérémonieux qu’il tend la coupe à Amarante. Se noie dans son regard avec tant de faim, d’impatience et de férocité que ce soir, il en est certain, il concevra l’héritier.
études : Le choixpeau décide de la confier à Serpentard pour son côté stratège et son ambition démesurée.
particularité : tu as rejeté, malgré ces visions qui te pourchassent et te hantent chaque nuit. Et ces moments où tu te perds, posture drastique, assise, tu es figée, allongée, souvent dans ton canapé. Tu as appris à camoufler ces étranges instants où l’intuition te pénètre et les images te glacent. Voyante, tu n’y crois pas pourtant, tu notes ou tu dessines, dans un joli carnet relié, tu décores les murs de ta chambre impénétrable de tout ce qui se passera et que tu ne dis pas.
(ϟϟ) Sujet: Re: Wuthering Heights Dim 9 Aoû - 19:59
Wuthering Heights
Plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres.
Sous les draps aux odeurs délicieuses, elle avait découvert le vide sous son bras, l’amant était parti et elle avait dormi, tard apparemment, puisqu’elle trouve niché au creux de sa pupille les rayons de soleil de midi ; elle avait trouvé l’absence du promis sans s’inquiéter, l’angoisse n’était pas un sentiment qu’elle goûtait non plus que les questions habituellement destinées à la préservation de la possessivité, où es-tu, que fais-tu… Amarante prit son temps, dans le bain ferma ses paupières, imagina la robe symbolique, de vermeil, pourpre ou carmin, la couleur du sang et de la violence mais surtout la vieille couleur de la passion, la couleur passée, présente et future de leur relation. Elle avait décidé de s’unir à cet homme depuis trois ans disparu de son existence, trois ans de mutisme arraché par son caractère d’intrigante, d’amoureuse. Il avait ouvert son coeur de ses deux mains de scorpion, animal protecteur et loyal, mais piquant mais terrible. Et c’était cette beauté nouée dans l’ardeur de l’effroi qu’elle aima, dont elle baigna son corps de caresses et toujours de nouveauté, insatiable et féroce. Amarante n’a prévenu personne, amoureuse également de sa solitude, du calme et du silence ; créature sorcière au mystère perché sur sa peau de lait, toujours exquise, toujours juvénile. Elle a cousu sa robe grâce à ses pouvoirs retrouvés, des sortilèges de couturière, simples et efficaces, juste pour tisser les pétales de chrysanthème et d’edelweiss, du rouge à ses nuances de charme, le rouge qui attire, qui surprend, qui désire. Puisque sa vie se noue dans la danse des corps, l’érotisme puissant, l’érotisme intransigeant, sans le désir toujours renouvelé, toujours renaissant elle ne pourrait aimer. Elle a dans le coeur tissé le visage d’Amos Gaunt, mari à minuit puisqu’elle donnera sa main et son ventre, puisqu’elle donnera son âme à ce fameux, homme qui a su ravir et posséder.
Dans la quiétude tamisée d’une salle transformée en lieu de cérémonie, devant l’autel, les deux âmes sœurs se dessinent devant le prêtre, l’aîné préside à l’union ; elle sait les traditions familiales, connaît le sang que l’on verse et que l’on boit. Sa main tendue aux deux canines serpentines, elle observe la goutte se mélanger dans le calice, le vin devenir plus appétant, un vermeil offert à ses lèvres lorsque son époux commence maintenant à réciter les phrases qui lui viennent de si loin, d’un myocarde enténébré et lumineux d’amour. Elle a les orbes brillantes, de celles qui dévoreraient la peau de sa jumelle, qui hanteraient son esprit, elle a le sourire étincelant de passion ; puisque l’amour est un si faible mot pour exprimer la tension presque physique, la force et l’intensité d’une émotion coulant comme une sève dans ses veines. « Et je remplis mon coeur de ton âme, puisque tu demeures mien, lumière de mes hanches et obscurité de mes pensées, mon amour. » Dans le murmure suave se terre les promesses de noces à la créativité vespérale et langoureuse ; dans cette phrase la continuité céleste de leurs ébats, de leur envie de s’offrir toujours et de construire leur nid. Elle s’empare de la plume ensorcelée qu’Elvis lui tend, signe en enracinant ses prunelles dans celles de son époux. La marque de la promesse signée sur son poignet, fine étoile noire dans la paume de sa main. « Je te nomme Amarante Gaunt » souffle Marvolo en esquissant le geste d’une bénédiction.
