double the trouble, double the fun

Villa Shafiq, le 21 août 1914.

Banlieue cossue de Londres, la demeure familiale détonne parmi les fastueux manoirs à pierres sombres et heurtoirs à têtes de lion. Des murs ornementés d’élégantes arabesques, de somptueux carrelages aux teintes chatoyantes et des orangers en fleurs, comme jamais vous n’en avez vu dans la capitale. L’impression d’avoir brusquement voyagé jusqu’en Orient. À l’entrée, une dizaine de gardes, tous vêtus de la même curieuse tenue ivoire et or, vous attend de pied ferme, à l’affut de votre carton d'invitation. Passe-droit pour la soirée. Surtout ne l’égarez pas, vous grommelle l’un d’entre eux. Vos prunelles s’attardent momentanément sur l’immense sabre attaché à sa ceinture, vous demandant s’il s’agit d’une arme factice ou s’il dissimule, en réalité, sa baguette magique. Un raclement de gorge. La sentinelle n’apprécie pas que vous l’épiez. Mais, bonne nouvelle ! Il semblerait que vous soyez bel et bien sur la liste. Un dernier coup d’oeil dédaigneux pour votre costume trois pièces ou votre robe en dentelle avant de vous laissez rentrer. Sitôt les grilles passées, l’atmosphère environnante vous semble plus douce, plus tempérée. Chaleur agréable qui vous donnerait presque envie de laisser tomber votre cape. Vous êtes escorté jusqu’à deux immenses portes de bois qui s’ouvrent, lentement, sur une majestueuse cour intérieure. Des palmiers qui semblent frôler les étoiles, un bain à l’eau claire où dansent des pétales de roses et des bougies à la lueur hospitalière. Décor digne d’un conte des mille-et-une nuits. Vous retenez votre souffle un bref instant. Jusqu’à ce qu’un rire familier vous sorte de vos rêveries. Tariq Shafiq vous accueille à bras ouverts, sourire malicieux sur les lippes. Il vous remercie de votre présence d’une poignée de main ferme ou d’une tape amicale dans le dos, avant de vous inviter à rejoindre Inès Shafiq, au bout du couloir. Après vous avoir indiqué les vestiaires, elle vous proposera un thé à la menthe - ou quelque chose de plus fort, vous précise-t-il d’un ton espiègle. Sans la moindre hésitation, vous confiez votre manteau ou votre sac à l’un des gobelins réquisitionné pour la soirée et vous dirigez, verre en main, vers les jardins où se tiennent la réception. Des tables ont été royalement dressées pour l’occasion et vous ne pouvez vous empêcher de chercher votre nom parmi les assiettes, vous demandant à côté de qui vous allez passer la soirée. Vous pourrez toujours vous asseoir ailleurs, vous rassure Inès d'une voix douce, vous révélant votre place d'un geste de la main. Vous êtes bien tenté de vous y installer afin d’apprécier les sonorités orientales de l’orchestre, néanmoins une altercation quelque peu agitée attire votre attention. Nile et Genesis Shafiq, à côté d’une pile de présents, en train de se chamailler énergiquement.

« - Je te préviens, Nile, tu ne gâcheras pas notre anniversaire cette fois ! »

Et, que la fête commence.

moodboard de l'anniversaire @Nile Shafiq:

Hors-jeu:Les amis proches, les familles alliées et les sorciers de la haute sont, de manière générale, les bienvenus. Il est possible de venir accompagné. Il semblerait aussi, que certaines invitations se soient perdues en chemin. Il se peut que des indésirables tentent de s’introduire à la soirée - à condition, bien sûr, de réussir à braver les gardes. Nous vous recommandons des réponses courtes afin que tout le monde puisse participer. Dans le cas où l’inspiration vous frapperait, un petit résumé sous spoiler serait grandement apprécié.

liste officielle des invités:

Villa Shafiq, le 21 août 1914.

Le carton d’invitation reçu, un sourire étire les lèvres d’Albus Dumbledore. Les Shafiq sont aussi pour lui une famille, notamment depuis qu’ils partagent ensemble la salle-sur-demande, à Gringotts. S’il connaît encore peu Nile, il considère Genesis Shafiq une amie et une alliée de taille. Leurs rencontres se font journalières au ministère et leur rôle dans l’Ordre les a rapprochés. La tragédie du nouveau régime déchirant l’Angleterre, le moral d’Albus se fait plus sombre et cette réception est la bienvenue. De quoi égayer les coeurs et apporter un peu de légèreté à un quotidien bien assez compliqué. “Venez avec moi à cette soirée, très cher.” souffle le gallois à Nicolas Flamel. Le français employé fait foi d’une pointe d’humour. Il agite le tremble et emballe deux cadeaux choisis tout spécialement pour les hôtes de la soirée. Une montre à gousset ensorcelée, apposée des initiales N.S. pour Nile, qui indique la présence d’autres sorciers. Un présent parfait pour un conjureur de sorts de la banque, et éventuellement pour une recrue pour l’Ordre. Genesis, quant à elle, recevra un pendentif ramené d’un voyage en Egypte. Une amulette destinée à resserrer les liens filiaux, et à protéger de la magie noire. Tendant le bras à l’alchimiste, ils transplanent tous deux en direction de la banlieue de la capitale. Aussitôt en public, Albus s’éloigne légèrement du sorcier mais ne le quitte pas des yeux. Ils pénètrent tous deux dans la bâtisse. Accueillis par Tariq, les deux hommes partagent une étreinte chaleureuse. “Tariq. Merci pour l’invitation et le meilleur à tes enfants.” Il se décale et laisse le cinq fois centenaire le saluer. “Je me suis permis de ramener un ami, j'espère que cela ne te dérange pas.” Il aperçoit Nile et Genesis et les salue avec la même vivacité. “Genesis, Nile.” Ses iris ambrées se posent sur la jeune femme. “Joyeux anniversaire à vous deux.” Il leur tend les deux paquets et glisse à l'oreille de la sorcière: “J'espère aussi pouvoir achever ton enseignement d'Occlumancie ensemble”.

Son regard se pose sur l’homme à la barbe et elle vient saisir ses mains pour l’entraîner avec elle dans une danse improvisée à un rythme.
« J’espère que tu aimes danser parce que ce soir, tu vas danser ! » Elle rit un peu avant de lui voler un baiser. Sa robe vert émeraude dont le corset est incrusté d’écailles de dragon de la même couleur tombe sur son corps fin et léger comme si elle était le dragon. Le tissu qui tombe jusqu’au de ses genoux est léger pour la chaleur du mois d’août légèrement transparent et dans le style de l’année. Robe sans manche et longues tresses rattachées par une broche en forme de dragon dont les yeux sont deux émeraudes, cadeaux d’un des voyages de sa mère. Minerva vient récupérer les deux paquets cadeaux pour les Shafiq. Adressant un sourire mutin à Abelforth, elle vient prendre son bras et ils transplanent quelques minutes plus tard devant la résidence des Shafiq.
Ayant l’habitude du décor pour y venir régulièrement, Minerva adresse un sourire rayonnant à un des gardes qui semble pourtant impassible devant elle. Son regard s’attarde sur le sabre avec un sourcil levé, amusée avant de montrer le carton d’invitation. Laissant Abelforth découvrir les lieux et lui expliquant deux ou trois anecdotes de son enfance où elle se cachait derrière deux ou trois palmiers, tenter de voler des dates en riant avec Genesis ou faire une bêtise avec Nile, ils finirent par arriver devant le chef de famille, Tariq.
« Bonsoir Tariq. » Ce dernier vient la prendre dans ses bras et Minerva fait les présentations avec Abelforth avant de prendre sa main et de le mener jusqu’aux vestiaires où Inès se trouve. Discutant du fait qu’Isobel était probablement dans les parages ainsi que le reste du clan McGonagall, Minerva finit par remercie Inès de son accueil et lui demander où sont les deux reines et rois de la soirée.
Une fois indiqué, elle souffle à Abelforth : « Eh bien, ton frère et Nicolas sont là… Lysander aussi. » Sur la fin de sa phrase, elle sait déjà que Lysander va vouloir l’embêter elle en sachant qu’elle ramène son homme à une soirée. Elle se promet de le soustraire à un moment donner pour avoir sa danse.
Arriver à la hauteur des deux Shafiq, Minerva ouvrit grand les bras pour prendre Genesis dans ses bras.
« Royale ! » Petit jeu entre elles : ne jamais se dire qu’elles sont belles, simplement trouver des adjectifs parfois loufoques. Le jeu pouvait durer un moment comme cela quand elles décidaient d’arrêter.
Puis, Minerva se tourne vers Nile et passe sa main dans ses cheveux pour le décoiffer.
« Toi aussi tu es beau ! » Se tournant vers Abelforth, elle vient le présenter aux jumeaux, ne sachant pas que Nile et Abelforth se connaissaient déjà. « Genesis, Nile, je vous présente Abelforth, … l’homme de ma vie mon partenaire. Abelforth, je te présente les deux fripouilles avec qui j’ai passé une grande partie de mon enfance. »
Un mouvement de baguette magique et deux cadeaux lévitent devant les deux Shafiq.
Le présent de Genesis est un parchemin préservé d’un sortilège contenant l’un des premiers poèmes d’amour retrouvés de l’époque sumérienne dans la région de Magan (actuelle Oman). Un petit mot de la main de Minerva : Tu mérites les plus beaux poèmes d’amour, Genesis. Joyeux anniversaire.
Pour Nile, il s’agit d’un magnifique porte-encens fait en écailles de dragon et ayant une forme de dragon qui garde les cendres à l’intérieur mais dont les narines laissent échapper la fumée et les yeux brillent d’une minuscule flamme bleutée lorsque l’on y met un encens. Minerva y avait laissé un mot aussi signé de sa main J’ai tenté de négocier le dragon avec Tariq et Isobel, ils m’ont dit que tu n’étais pas assez sage. Alors en voici un plus petit. Joyeux anniversaire mon grand !
« Joyeux anniversaire à tous les deux. » conclut Minerva avant de laisser Genesis et Nile accueillir les autres invités.
Sa main se glisse dans celle d’Abelforth et elle lui souffle : « Tu m’invites à danser ? Avant que mon cousin ne te tombe dessus pour tenter de m’embêter ? » Sourire d’ange et mine amusée. Quelqu'un, un invité surement, apparait dans son champ de vision et Minerva lui adresse un sourire.

Spoiler:

Toucan inconnu qui apporte l'invitation aux couleurs tapageuses. Carton qui intrigue Harfang, lui qui n'a pas l'habitude de voir de la couleur dans son courrier. Faire-part ostentatoire qui annonce nulle autre qu'une fête, un anniversaire pour être plus précis. Pas celui de n'importe qui, cependant. Genesis Shafiq fête son vingt-huitième anniversaire. Elle, ainsi que ce jumeau qu'elle a vaguement abordé. La sollicitation de sa présence aux réjouissances qui lui glisse un sourire appréciateur aux lippes. Ainsi, elle l'invitait à partager un moment intime auprès des siens. Harfang se réjouissait que la situation se soit améliorée entre eux, enfin. Les efforts fournis finissaient par payer, moments volés qui se succédaient, devenaient vitaux au point de ne plus pouvoir être évités. L'histoire, néanmoins, restait secrète aux yeux des autres, jalousement gardée par les deux auteurs qui s'amusaient à la réécrire sans un avis extérieur. Pour vivre heureux, vivons cachés. C'est pourquoi l'invitation, bien qu'elle le flatte, le laisse perplexe sur quelques points. Était-il supposé comprendre qu'elle souhaitait rendre la chose officielle ? Ou bien se fourvoyait-il, l'invitation étant parvenue à d'autres du Ministère ? Peu importait. L'idée même de refuser de se rendre à la soirée ne l'avait pas effleuré. Il la suivrait, où qu'elle veuille aller. Puis, cela lui donnait une nouvelle excuse pour parader devant Tariq avec sa fille à son bras.

De toute façon, il n'avait pas le temps de lui soumettre toutes ses interrogations. En relisant la carte, Harfang s'était rendu compte que les anniversaires avaient lieu le vingt et un, soit le lendemain de la réception de son invitation. Un détail, il en était sûr, qui n'était pas anodin. Genesis lui rendait la monnaie de sa pièce, celle du ballet où elle n'avait été avertie que sa présence était requise que le matin même. Un challenge qu'elle lui soumettait, qu'il était prêt à relever malgré tout. Dénicher un cadeau à sa hauteur et un autre pour un total inconnu. Oh, quelle magnifique peste elle pouvait être. Dire que cela faisait son charme était un euphémisme.

Villa Shafiq. Bâtisse imposante qui détonne de ses voisines par ses palmiers qui dissimulent l'intérieur, par la musique entêtante qui s'en échappe, invitant à festoyer. Apparat de circonstance, le costume qu'il a marié à la cravate offerte spécialement par l'omanaise. Les gardes qui s'enchaînent jusqu'à l'entrée, le regard relevé vers ce nouvel invité. Et, au bout de l'allée, le premier obstacle de taille qui se dresse, le paternel Shafiq en personne. Stature qui se courbe dans un salut courtois.

« - Tariq. »

Spoiler:

Le salut qui n'est pas rendu, Tariq qui le dévisage de manière mauvaise. Le doxy à l'oreille immédiatement, quelque chose cloche et la bonhomie habituelle de l'homme devient un simple souvenir.

« - Comment osez-vous vous présentez ici ? Dans ma maison ? Un geste qu'il dirige vers l'intérieur de sa chemise, prêt à se saisir de sa baguette, sans doute. Harfang, lui, qui reste stoïque face à la situation.
- Tariq, voyons, je suis sûr qu'il y a méprise...
- Gardes !, hurle le propriétaire des lieux, et deux hommes saisissent le brun par les coudes. Nous ne voulons pas d'homme tel que vous ici. Vous n'êtes pas le bienvenu, Monsieur Longbottom.
Gilly, qui accompagne toujours Harfang de près ou de loin, le suivait avec les cadeaux et se crispe, prête à utiliser la magie si son maître en fait la demande.
- Monsieur ?
- Ça va aller, Gilly. Pas la peine d’aggraver la situation, plus qu'elle ne l'est déjà. Ne nous échauffons pas, Messieurs, je vous prie. Malgré lui, l'amusement qui point dans sa voix, lui qui ne s'était pas du tout attendu à un tel accueil. Les gardes commencent à le guider vers la sortie, en le soulevant légèrement de terre. Tariq, vous n'allez même pas me laisser une chance de plaider ma cause ? »

L'omanais qui fait de grands gestes, comme pour le chasser, et soudain l'écho de talons contre le carrelage, une voix qui s'exprime dans un arabe rapide, avant de répéter en anglais.

« - Que se passe-t-il, ici ? Presque à s'étouffer lorsqu'elle voit la scène, Inès qui se couvre la bouche avant d'asséner une tape sur le bras de son mari. Tariq ! Est-ce une manière d'accueillir nos invités ? »

Les remontrances qui s'enchaînent dans sa langue maternelle, un ordre qu'elle adresse aux gardes et qui relâchent Harfang avant de reprendre leur place. Elle le traite de sauvage et d'abruti, c'est tout ce que l'homme parvient à saisir dans son flux incessant de paroles, tandis que son mari se ratatine sur lui-même, non sans quitter l'invité du regard. Harfang qui resserre sa cravate, pour se donner un peu de contenance, le sourire toujours en coin, partagé entre l'amusement et l'accablement.

« - Pardonnez mon mari, Monsieur...
- Longbottom, se présente-t-il en serrant des deux siennes, la main qu'elle lui présente. Son sourire condescendant vers le père des jumeaux. Je veux bien ne pas lui en tenir rigueur. Son attention qui se dirige vers Inès, le baise-main avant de la relâcher. Puisque vous me le demandez, Madame. »

Spoiler:

La querelle avec son frère à laquelle elle renonce bien vite en reconnaissant la voix d'Albus et la silhouette de Nicolas. Genesis, ravie de retrouver les traits familiers de l'Ambassadeur français. Des poignées de mains et des remerciements, alors que le Dumbledore glisse quelques mots à son oreille. Ses doigts s’enroulent autour de son avant-bras et, délicatement, elle l’entraîne à l’écart. Moment que choisit Nile pour se jeter sur son premier présent.

« - À ce sujet, Albus, j’aimerais reprendre dès la semaine prochaine. Si ton emploi du temps te le permet, bien entendu. »

Et, son double qui les interrompt d’emblée, hurlant sa joie en découvrant le contenu du paquet. Sa montre à gousset qui devient l’accessoire de son spectacle. Si fier. Pourtant, elle le fusille du regard. À croire que les bonnes manières aient la vie dure au sein de la famille Shafiq. Lysander les rejoint rapidement. Une étreinte chaleureuse et un rire qui s’échappe de ses lèvres alors qu’il leur remémore leur huitième anniversaire. Un événement, lui aussi, haut en couleurs. Son amie d’enfance se mêle aux réjouissances.

« - Divine, répond-elle au compliment de Minerva avant d’être poliment présentée à son partenaire. Enchantée, Abelforth. J’espère que cette soirée te sera plaisante. Tu es ici chez toi, articule-t-elle avant que son jumeau ne la bouscule gentiment. L'envie de saluer lui-même le compagnon de la McGonagall. »

Néanmoins, les noms d’oiseaux qui lui parviennent au loin l'interpellent. Elle s’excuse auprès de ses invités avant de rejoindre la cour intérieure. À pas empressés, craignant que l'un de ses convives n’ait pas été accueilli avec le respect qu’il mérite. Et, à la lueur des bougies, son père lui semble bien coupable et les gardes, délaissés quelques instants plus tôt, ne sont plus tout à fait à leur place. Son regard se pose sur le sorcier qui relâche la main sa mère. Le myocarde qui s’affole en discernant son sourire en coin, celui qu’elle commence à connaître. Elle reporte son attention sur Tariq et s’avance d’un pas. Ses sourcils qui se froncent et ses poings qui se serrent, comprenant peu à peu ce qu’il vient de se produire. L’orage dans ses prunelles émeraudes et la bouche qui s’entrouvre, la langue prête à claquer brutalement. La paume de Harfang se pose sur son épaule, pour l’inviter au calme. La colère tambourine contre ses tempes, mais elle reste silencieuse. Les lippes d’Inès s’étirent discrètement, ravie qu’un sorcier parvienne enfin à dompter les ardeurs de sa benjamine.

« - Ton père, débute sa mère en secouant la tête, la honte de cette famille, conclut-elle d’une voix assez forte pour que son époux puisse l’entendre. Ce dernier passe les mains sur son veston avant de se laisser tomber dans un fauteuil en osier. Mais, les interrogatoires du mois dernier l’ont poussé à bout.
- Pense-t-il être le seul ?, rétorque-t-elle aussitôt. Ce n’est pas une excuse pour… Sa mère passe une main bienveillante dans sa chevelure ébène afin de la faire taire.
- Profitez de la soirée tous les deux, leur demande-t-elle en rejoignant son mari sous les palmiers, un clin d’oeil qu’elle adresse à Harfang avant que Genesis ne l’attire vers un couloir plus calme. À l’abris des regards indiscrets. Elle lui murmure avec douceur.
- Pardonne-moi. Si j’avais su qu’il se comporterait comme un hippogriffe mal luné, je t’aurais attendu dans l’entrée. Est-ce que tu vas bien ?, l’interroge-t-elle en laissant courir ses doigts le long de sa cravate. Celle qu’elle lui a offerte il y a quelques semaines à peine. Elle s’approche, ses lèvres contre les siennes. Un baiser qu’elle lui vole et son poignet qu’elle guide jusqu’à sa hanche. La passion qui l’embrase un peu trop vite. Pour te faire oublier cet affront. Chuchotement au creux de son oreille avant de se détacher lentement. »

D’un signe de tête, elle l’invite à la suivre jusqu’aux jardins où la fête bat son plein. Minerva et Abelforth déjà sur la piste de danse. Certains reconnaîtront probablement le fonctionnaire. D’autres non. Cet homme qu’elle présente donc à Albus et Nicolas comme étant un simple collègue de travail. Le tintement du métal contre un verre à pied. Tous tournent la tête vers Tariq Shafiq qui leur fait face.

« - Mes chers enfants, quelle émotion est la mienne à l'idée de fêter aujourd'hui votre vingt-huitième anniversaire. Et, quel plaisir de pouvoir le célébrer en si bonne compagnie. Ses yeux qui se posent sur les convives, les uns après les autres, s'attarde un peu plus longuement sur le Longbottom. Je vous épargnerai un interminable discours cette année. Des petits rires s'élèvent dans l'assemblée. Ceux qui se souviennent de sa dernière tirade. Celle qui avait manqué de tous les assoupir. Je lève mon verre à l'un des plus beaux jours de ma vie.
- Le plus beau pour sûr, murmure-t-elle d'un ton espiègle à l'oreille de son frère.
- Nile, Genesis. Joyeux anniversaire !
- Et, un excellent appétit, achève Inès en tapant dans ses mains. Les assiettes qui se remplissent généreusement de délices d'Orient. »

résumé:

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Hors-jeu: Un coup de vent a fait voler les marques-places. Certains invités peinent à se souvenir de la chaise qu'Inès leur avait indiqué en début de soirée, s'installant où bon leur semble et déclenchant, ainsi, quelques discordes bon-enfant. Pas de chance, Tariq et son épouse viennent de s'éclipser, il vous faudra donc régler vos différends par vous-mêmes. Si vous le souhaitez, nous vous proposons de lancer un dé de réussite/échec pour votre prochaine réponse. La réussite vous permet d'être assis auprès de la personne de votre choix, tandis que l'échec vous place près du seul cousin qui ne parle que l'arabe, de la vieille tante à moitié sénile ou près de l'invité avec lequel votre personnage s'entend le moins. En somme, une personne avec qui le dîner ne va pas être fun.

lancer de dé:

Archibald serrait entre ses doigts la carte colorée, vêtu du plus beau costume qu’il avait pu dénicher, probablement le seul qui n’était pas marqué par des tâches d’ancienneté. La veste était d’un noir profond, et le pantalon de même, sur ses épaules reposait une cape assez simple, le Weasley peu habitué à ce genre de soirée. Ses cheveux étaient peignés, tombant légèrement derrière ses oreilles, toujours aussi flamboyant, quand bien même il y avait passé la main plusieurs fois en attendant l’arrivée de Chaha. Elle avait accepté de l’accompagner à cette soirée, et il ne pouvait lui en être plus reconnaissant. Hormis le fait qu’Archibald était officiellement un traître-à-son-sang, il n’était pas habitué à ce genre de soirée, rarement invité dans les hautes sphères, l’invitation des jumeaux lui avait en revanche fait chaud au coeur.

Il se retournait alors en voyant sa cavalière d’un soir arriver. Il avait un léger sourire sur les lèvres, observant la femme qu’elle était devenue. Archibald avait toujours considéré Chaha comme une soeur, elle qui portait son nom, chose qui avait profondément ému Archibald. Après tout, il aurait été plus simple pour elle de reprendre le nom des Shafiq. Il l’accueillait d’une embrassade chaleureuse avant de lui tendre son bras. ”Merci de m’accompagner, je ne suis pas vraiment habitué à ce genre de réception” Il souriait presque timidement avant d’avancer avec sa cousine vers l’entrée. Passant les diverses sécurités, attirant quelques fois des regards allongés, persuadé d’ailleurs que le garde avait été particulièrement attentif à son invitation. Mais Archibald avait gentiment sourit, sachant se tenir quand il le fallait, il souriait doucement a Ines qu’il avait rencontré lors du mariage de son cousin. ”Je vous remercie pour l’invitation Mrs Shafiq” peut-être un peu trop cordiale, il laissait Chaha prendre les rennes de la conversation en suivant et intervenant parfois d’un sourire ou d’un hochements de tête. Ses iris se posaient alors sur le cadre magnifique dans lequel il se trouvait, les gosses n’allaient pas y croire. Il captait alors le regard de Minerva à qui il adressait un grand sourire, le même a son cavalier, Abelforth ce qui arrachait un rire léger a Archie avant qu’il ne se retourne vers Chaha ”Il était pas trop tôt” Le couple d’un soir rejoignait ensuite les deux stars de la soirée, ”Genesis, Nile, joyeux anniversaire a vous, vous êtes toujours les bienvenus au Terrier. Ce n’est pas grand chose mais tenez”  Il tendait deux paquets modestes contenant chacun un rappeltout. S’il n’avait pas eu les moyens d’acheter de cadeaux, il avait réussi à récupérer ça dans les objets qu’il revendait au marché noir, évidemment, inutile d’indiquer leur provenance. Il se retournait avec Chaha pour écouter le discours. Surpris par le coup de vent il se retournait vers la professeur ”Tu n’aurais pas retenu nos places par hasard ?” en passant une main gênée dans ses cheveux. Lui n’en avait aucune idée.

Spoiler:

— Je comprends bien l’intérêt, monsieur Shafiq, mais si personne n’a jamais… — Les gobelins ont tenté ? — Non seulement ils ont tenté, mais ils ont aussi supputé que le sortilège était de chez eux. Voyez-vous, le léger accroc juste ici, au niveau de l’ouverture scellée ? Ce serait créé exprès pour un doigt de gobelin. Le regard d’Arian Shafiq se fait rusé : il est intéressé, c’est un fait. La boutique secrète d’objets rares ensorcelés ne le passionne que peu : les sortilèges, ça se brise. A l’exception de certains, souvent issus d’un mélange habile de plusieurs magies (elfique, gobeline, sorcière) et rendant l’objet absolument impossible à ouvrir ou comprendre. Tout dépend du type de magie. Trolls, géants, facile à briser. Elfes et gobelins, c’est déjà une autre histoire. Cette petite boite, par exemple, n’a jamais pu être ouverte par qui que ce soit. C’est sans compter le fait que ni Arian ni Nile ne se sont penchés sur la question. L’un comme l’autre risquent d’y passer un moment, mais non seulement ils adorent ça, mais en plus ils possèdent le talent suffisant pour briser ce sortilège, Arian en est convaincu. Pas le vendeur, visiblement. — Toutefois, je doute que… si personne… Arian relève la tête de l’objet entre les mains du vendeur pour les poser sur ses yeux. — Je connais quelqu’un, dit-il simplement dans un demi sourire. Pour s’éviter tout détail à donner, le briseur de sort fait tinter le sac de pièces d’or à l’intérieur de sa robe de sorcier en se retournant, l’air de rien, signe qu’il est temps de passer à l’encaissement. Dans un haussement d’épaules circonspect, le vendeur se dirige jusqu’au comptoir en trainant des pieds, la petite boite entre les mains. — Je vous l’emballe ? — S’il vous plait. C’est pour offrir. L’information de trop pour le vendeur, qui observe Arian avec des yeux ronds. Pas besoin d’être legilimens pour déchiffrer ce qui se passe dans son esprit : « Qui peut être assez stupide ou mal intentionné pour offrir à quelqu’un une boite ensorcelée qui ne s’ouvre pas ? »

— Joyeux anniversaire, dit-il dans son sourire tout en collant la boite empaquetée contre le torse recouvert de coutures ouvragées de son cousin. — Tu as bien reçu le colis de ma mère, avec la bouffe ? On l'a préalablement sommé de poser la question, puisque le hibou met du temps à revenir d'un tel voyage. Faut dire qu'il a sans doute pris quelques jours de repos sur le trajet, après avoir porté environ dix kilos de pâtisseries orientales magiques dont Nile va se gaver jusqu'au décès. Genesis a convié tout un tas de personnes qu’Arian connait par le travail ou depuis l’enfance. Certains visages éveillent à sa mémoire des souvenirs épars, parfois brumeux, parfois tangibles. Il y a Albus, bien sûr, mais aussi Harfang, qu’Arian ne pourrait jamais oublier puisqu’ils avaient eu une correspondance à l’époque de leurs études. Uagadou – Poudlard. Par un heureux hasard – certains appellent cela le destin –, c’est au bras de sa cousine que Harfang se déplace aujourd’hui. Arian et Nile n’ont rien à se raconter puisqu’ils se croisent presque tous les jours pour le boulot. Leurs plans de départ pour l’Égypte pharaonique sont déjà faits, ne reste plus qu’à attendre le dénouement de ce conflit socio-politique à la con pour plier bagages. Genesis apparait à son tour dans son champ de vision, et il se félicite intérieurement de n’avoir pas oublié le présent confié par sa mère. — Joyeux anniversaire à toi aussi, dit-il en la prenant dans ses bras. Il sort de la poche intérieure de sa robe un petit paquet, suspend son index au-dessus et opère un tournoiement léger. La baguette n'est pas nécessaire pour réaliser un sort aussi basique, surtout pour un étudiant de Uagadou. Le paquet grandit jusqu’à devenir un écrin de cuivre étincelant. Aucun doute en regardant les inscriptions gravées sur le dessus : il s’agit d’un objet appartenant à la famille Shafiq. — De notre part à tous, murmure-t-il à l’attention de sa cousine. Sa mère lui a fait parvenir le traditionnel cadeau à offrir aux femmes Shafiq à leurs 28 ans. Très orientale, comme coutume : le 28 symboliserait la perfection physique enfin atteinte après les changements de l’enfance jusqu’à l’âge de femme. Vingt-huit os dans le crâne et autant dans une main : vingt-huit phalanges aux doigts, vingt-huit vertèbres dans la colonne vertébrale, autour de l’os sacré. Vingt-huit dents. Vingt-huit jours nécessaires à la peau pour se renouveler. Et, enfin, comme répété par sa mère : vingt-huit jours de cycle pour une ovulation féminine. Lorsque la femme atteint le vingt-huit, elle est en phase avec son corps, et peut donc arborer le superbe bracelet qui se trouve dans l’écrin Shafiq que Genesis tient désormais entre ses mains. Ainsi soit-il. Parmi les invités de la journée, certains, dans le dos d’Arian, commencent à trépigner d’impatience, pressés de présenter leurs voeux au duo. Le briseur de sorts se retire sur un côté et entame les salutations, à son tour, aux personnes qu’il reconnait. Lorsqu’il est temps de prendre place autour de la grande table, Arian réalise qu’il n’a absolument aucune idée de l’endroit où il est censé s’assoir. Son oncle et sa tante ont disparu du paysage, et il cherche Nile du regard dans l’espoir de se glisser à ses côtés pour le repas, histoire d'éviter les conversations soporifiques avec des inconnus auxquels il faudra raconter sa vie et son oeuvre.

Le père qui s'éloigne d'un air furibond, Inès qui lui présente ses excuses après le comportement de son mari. Étrangement, Harfang n'en tient rigueur à aucun des deux. Lui qui est sur son petit nuage depuis que leur fille l'a pardonné. Il ne risquerait pas d'attirer le courroux de ses parents. D'ailleurs, en parlant d'elle, Genesis fait son apparition presque aussitôt, foudre dans le regard et verbe tranchant qu'elle s'apprête à lâcher. Pourtant, la main qu'il pose sur son épaule, le sourire qu'il lui adresse et le petit mouvement de tête pour l'en dissuader. Laisse tomber. Après tout, c'est son anniversaire. Ce n'est pas le moment pour les discordes. Ni pour les interrogatoires, d'ailleurs. La mère qui leur intime de profiter de la soirée et Harfang qui lui répond d'un signe de tête entendu. C'est bien ce qu'il compte faire.

Genesis qui l'emmène à sa suite. La fête bat son plein et les invités sont dispersés dans une cour intérieure. Ceux qu'ils ne rejoignent pas tout de suite, à l'abri de leur curiosité. Murmures échangés.

« - Pardonne-moi. ... Est-ce que tu vas bien ?
Les mains carrées qui encadrent le visage hâlé avec douceur.
- Très bien. Ne t'en fais pas pour ça. Leurs lèvres se trouvent, baiser volé et non moins délectable. Joyeux anniversaire. »

Sourires sur les lippes qui peinent à se séparer. Pourtant, ils ont convenu de garder leur liaison privée, dans une certaine mesure. C'est pourquoi leurs mains s'écartent, pourquoi elle le présente comme un simple collègue. À Albus, et Harfang sourit sincèrement en reconnaissant son ami. Bien qu'étonné de le voir ici.

« - Albus, en lui serrant la main, Monsieur Flamel, très heureux de faire votre connaissance. Bien qu'Atlas soit son meilleur ami, il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer son illustre ancêtre. Le regard suspicieux qu'il glisse vers l'aîné Dumbledore, en désignant son cavalier d'un air intrigué. J'ai raté le Poudlard Express ?, s'enquiert-il dans un souffle destiné à Albus, en devinant la relation qui lie les deux hommes. »

Pas l'occasion de recevoir une réponse, cependant. Tariq fait son discours, le regard dirigé vers lui lorsqu'il parle de bonne compagnie. Un sourire railleur aux lèvres et Harfang qui lève son verre pour porter un toast aux honorés. Quelques visages connus sont dispersés dans la foule. Abel est là, avec Minerva. Archibald Weasley, ancienne figure illustre du Ministère. Arian, qu'il a rencontré plusieurs fois lors de voyages d'affaires. Même une star du Quidditch, mais il ne saurait dire qui elle est exactement, lui qui s'y intéresse si peu. Il est facile de deviner qui est le jumeau qui fête également son anniversaire. Lui qui est paré comme un prince. Qui s'empare de ses cadeaux avec précipitation. Un balai, qu'il monte fièrement, cascades improvisées à l'intention de son public attentif. Les deux pieds sur la branche volante. Oh, par Merlin. Le brun qui ne supporte pas la sensation de voler, en reste dubitatif. Sentiment raisonné, puisque Nile bascule et fait une chute vertigineuse. Le réflexe rapide, Harfang sort sa baguette et vise l'homme qui tombe comme une pierre, lançant un tonitruant Arresto Momentum. La scène qui ralentit, juste assez pour qu'il s'écrase, non sans remue-ménage, mais sans mal, sur l'une des tables garnies. Couverts et nourritures qui volent en toutes directions. Harfang qui secoue la tête en rangeant sa baguette, un regard blasé lancé en direction de Genesis. Quand elle disait qu'Algie lui faisait penser à son frère, il comprenait maintenant ce qu'elle voulait dire... Le cadeau qu'il a préparé à l'intention de Nile pourrait bien lui servir plus tôt que prévu. Une potion de felix felicis.

Les invités prennent place, un peu déboussolés, comme la désignation de leurs chaises a été soufflée. Un nouveau regard en direction de la princesse omanaise. Il peut bien aller s'asseoir près d'elle, non ?

Réussite: Harfang rejoint Genesis et parvient à faire fuir le cousin intéressé.
Echec: Il se fait intercepter par Nile qui le fait asseoir près de lui, prêt à converser avec le sorcier qui a ralenti sa chute.