Chaos is a ladder - GG

Novembre 1880. Naissance dans les cris et le sang, la sorcière expulse de son bas ventre le nouveau-né pas encore entièrement formé, sous le regard maladif d’un père dégoutté.
1883. Premiers coups, première dispute trop violente, le gamin du haut de ses trois ans rencontre la main paternelle, marque apparaissant sous le silence de la mère amère.
1890. Dix années écoulées, le gamin serre contre lui un livre laissé par la mère partie sous la magie imprévisible de l'enfant matricide, conte des trois frères, il se perds dans la fiction qui se mêle violemment a la réalité pour rendre plus douce l’existence putride.
1891. Expédié a Durmstrang, le gamin découvre un nouveau monde, naturel curieux, il absorbe les connaissance avec son air froid et distant d’enfant turbulent. C’est là qu’il se plonge dans les bras de la magie noire, apprivoise son goût et son odeur, avant de commettre l’irréparable, sans trop y réfléchir, menant a bien ses expériences entre deux murs gravés des Reliques de la Mort, il risque la vie d’autres étudiants. Renvoi immédiat.
1899. Renvoyé de Durmstrang, il ne retourne pas dans sa Bulgarie natale, cette bourgade immonde aux relents de moldus dans les rues sales. Il voyage suit le court de sa vie et de ses aventures, apprenant sur le terrain, apprenant toujours plus.
1903. Il pose le pieds a Godrics Hollow, mené par ses recherches autour des frères Peverell, sa grand-tante Bathilda Tourdesac logera le jeune homme quelques longs mois. C’est là qu’il rencontrera la famille Dumbledore, sans vraiment savoir qu’il graviterait autour de leur aîné.
1904Ce n’est plus qu’une amitié, c’est un monde nouveau, un univers sous ses yeux et à ses pieds, c’est quelques baisers envolés, des nuits où les soupirs font tourner la tête et accrochent les étoiles jalouses. Deux amants silencieux dans un monde dangereux. Albus poursuit ses voyages, Gellert poursuit ses recherches et ses études, relation épistolaire pleine d’espoir et de rêves ambitieux pour un ordre nouveau.
1907Plus que des Frères. Un pacte du sang, une magie ancienne et plus que puissante, devenant intouchables l’un pour l’autre, dans ce mariage secret dont ils gardent tendrement le secret, secret d’une relation poison qui grandissait.
1908Dispute assassine, l’amant contre le frère, et Albus au milieu, Gellert s’emporte et les baguettes sont tirées, combat violent entre les trois sorciers, puis un cri et Ariana qui s’écroule sous la baguette encore vibrante de l’un d’entre eux, sans vraiment savoir qui, il regarde Albus, un univers dans les yeux avant de prendre la fuite.
1910La fuite continue, il voyage de villes en villes, de pays en pays, sa quête de domination toujours plus vivante, toujours plus proche, au bout des doigts, il rend visite à Mykew Gregorovitch, sur les traces laissées par Albus, et au rythme d’un stupefix, agrippe entre ses serres la Baguette de Sureau, la plus puissante baguette jamais créée.  
1912Il revient à Londres, un air nouveau sur le visage, et du bout de ses doigts, crée la Confrérie de Grindelwald, clamant ses idées neuves et séparatistes, charmant au besoin la foule remontée. Il sème les graines de l’horreur et de la révolution
1914Gellert prends le pouvoir, l’enfant issu de rien devient Ministre de la Magie, avec le Londres Sorcier du bout des doigts. Sous le regard de quelques moutons loyaux. L’idée du sceau prends forme, sur le poignet des vermines, coincées dans le Londres Sorcier, dans l’arène jetés aux dragons pour son propre plaisir sadique. Et à sa droite, l’amant de retour, Albus devient son bras droit, son agent, son tout son être. Destinés a régner ensemble en silence.

if i had a heart i could love you, if i had a voice i’ld sing.

Le vent frappait sur la baraque moldue, les cri de la mère crachant de son antre un gamin maudit. Le mois sombre de Novembre aux grandes promesses, sous les yeux d’une mère attendrie, d’un père dégoûté. C’était le genre d’histoire qui fait froid dans le dos, qui cause ces frissons et qui fait détourner le regard, quand on passe un chapitre d’un livre de peur qu’on ne puisse plus jamais le sortir de sa tête, gravés dans les mémoires d’une enfance désolée. Il avait tout pour réussir au début,  quelques sourires, quelques embrassades paternelles auraient probablement changé le destin, auraient sûrement changé le monde. C’était ces souvenirs d’enfance que d’autres chérissaient et que lui essayait d’enfouir dans des recoins cachés, alors qu’il ne pouvait oublier les cris et l’odeur bien particulière de l’alcool bon marché et de tabac froid. Il ne se rappelait plus exactement quand ça avait commencé, il se rappelle pourtant du regard paternel, le regard froid, le regard tempête, les mêmes yeux bleu qui perçaient le cœur comme des lances dans un champ de bataille. Il se rappelait les réveils en sursaut, sous les cris de la mère qui tentait de protéger son louveteau, il se rappelait le bruit de son corps chérubin s’écrasant sur un mur, sur une table, sur un sol froid et dangereux. Il se rappelait encore le goût du sang dans sa bouche quand le père faisant fondre le poing sur son visage, il se rappelait le froid du métal contre sa peau et les cicatrices des coupures profondes, qui touchaient son âme plus que son corps, qui faisait naître l’ombre dans son esprit. Il arbore encore aujourd’hui quelques marques de cigarettes écrasées près de son cœur, des marques qu’il gardera toujours comme rappel sanglant de cette enfance interdite. Les années passaient, chaque jours une nouvelle marque, chaque soir un nouveau coup. Il se cachait parfois, dans un placard ou sous son lit de fortune, fermant les yeux, serrant contre lui ce livre que la mère lisait chaque soirs, ce conte qui le maintenait en vie, une ancre dans une fiction qui deviendrait au fil du temps obsession, il s’imaginer maître des reliques, maître de la mort, fondant sans prévenir sur le paternel. Patricide jusqu’au bout des doigts, jusqu’au bout de son être. Jusque dans ce sourire arrogant qu’il tenait comme trésor. Et il y avait eu ce fameux soir, quelques années plus tard, il était encore enfant mais les traits s’affinaient, il voyait la scène parfaitement, comme si elle pouvait encore se dérouler aujourd’hui, fantôme de ses jeunes années, croix a porter dans un semblant de remords et de culpabilité qu’il avait caché dans un coin de sa cervelle dérangée. Ils étaient trois, une famille presque normale, sur une table, a manger une soupe avec quelques morceaux de pain, cherchant chaleur et réconfort dans le domicile familial. Pourtant l’épée de Damoclès tanguait et il attendait la sentence, la voix du père avait résonné, et dans un sursaut de frayeur, le gamin avait fait tomber son repas, maladresse interdite dans la maisonnée où la nourriture se faisait de plus en plus rare. « глупак!“ Imbécile Ca claquait comme un orage, et le gamin pétrifié restait immobile alors que l’homme se jetait sur lui, il se rappellait le cri de contestation de sa mère, refusant de voir son poussin souffrir une nouvelle nuit. Il se disait souvent qu’elle était responsable, qu’elle pouvait sortir sa baguette et détruire ce sang-de-bourbe, ce barbare et bourreau. Le coup tombait, ouvrant la lèvre pour faire gicler le sang. « стани » relèves toi l’ordre tombait, et le gamin se relevait, faisant face du haute de ses 10 ans au père violent, dans ses yeux naissait une flamme de haine et de couleur, et une nouveau coup tombait, suivi de quelques autres, il perdait l’habitude de compter, mais se relevait toujours parce que le père s’énervait bien plus quand il restait au sol. Quelques larmes coulaient d’elle même, sans qu’il ne puisse les contrôler alors que la douleur lancinante était sa seule alliée, la seule amie qu’il côtoyait sans cesses. Puis la main du père sur le cou « J’aurai du te tuer quand tu es sorti du ventre de ta traînée de mère » c’était mrumuré à son oreille, alors que l’air se faisait rare sous la pression paternelle, il agrippait le poignet, tentait de se défendre, de quitter cet étau fatal, et ça cognait dans sa tête, son sang pulsant dans ses veines, son coeur cherchant un moyen de survivre,  et une onde s’était échappée du gamin, envoyant le père contre un mur. Le gamin tombait a genoux. Toussant pour retrouver un peu d’air, puis une voix rauque, un appel à l’aide. « mama...mama ? » La réponse ne venait pas, il se retournait alors, là où se trouvait la mère pour ne plus la voir, il s’approchait alors qu’elle se tenait au sol, des éclats de bois dans le corps, quelques soubresauts des nerfs qui lachaient enfin. Et le gamin tombait près de sa mère, torrent de larme dévalant les joues rougies et bleuies par les coups. « прости ми » Pardonnes moi deux mots, deux derniers mots dans un dernier soupir, alors que le gamin serrait le corps sans vie, priant pour qu’elle revienne, pour qu’elle se réveille, pour qu’ils partent ensemble, loin du monstre qui reprendrait bientôt conscience. Le gamin était pétrifié, puni par un monde violent avant même que son histoire ne commence, né dans la douleur, destiné a la douleur. Né dans les ténèbres, destiné a en devenir le maître.

Les murs de Durmstrang étaient connus pour être sombres et froids, pourtant il se sentait chez lui dans les couloirs glacés éclairés par quelques flammes timides. Il se sentait à l’abri du monde extérieur, particulièrement du monstre qui l’attendait de l’autre côté du rideau, dans cet autre chez lui qu’il ne voulait plus jamais voir. Il était à Durmstrang depuis cinq ans déjà, pas du genre très bavard, le visage fermé et suffisant, il était peu intéressé par ce qui intéressait les autres gamins de son âge, lui était plongé dans des livres bien abstraits, leur vrai titre caché par quelques charmes pour les confondre avec des livres de classes, mais des ouvrages sombres subtilisés sans qu’on s’en aperçoive, il se baignait chaque jours un peu plus dans les expérience douce de cette branche de magie crainte de ses pairs et adorée par lui. Il était destiné à de grandes choses, il le savait alors qu’il gravait doucement du bout de sa baguette en bois de chêne la marque des reliques sur les murs anciens, une marque comme une signature qu’il glissait partout où ses pas l’emmenaient, promesse silencieuse d’un jour les serrer dans sa main, d’en faire des armes puissantes et de plier sous son regard les corps bâtards de ceux que la magie avaient oublié. Des impurs assassins qui grouillaient indifférents, inconscient presque de leur ingratitude que d’être considéré comme égaux aux autres sorciers. C’était bien avant Durmstrang qu’il avait commencé a détester ceux qui l’entouraient alors dans ce village moldu ou sa magie et celle de sa mère étaient tenue secrets. Eux qui estimaient qu’il n’était rien d’autre qu’un gamin oublié, qu’un gamin vagabond alors qu’il fuyait parfois quelques jours le courroux du démon. Et ces années à Durmstrang n’avaient pas adoucis ses idées, au contraire, déjà le plan prenait forme et les plaisirs de la magie s’offraient à lui d’une facilité déconcertante, au grand damne du corps professoral, inquiets de ses affinités si étrange avec une magie trop dangereuse. Ce jour là, alors qu’il gravait encore ce signe, un autre gamin le bousculait au passage, s’excusant confus de ne pas avoir vu le chétif Grindelwald que la plupart fuyaient plutôt que d’essayer de le comprendre.  Il n’avait pas fallu grand-chose, un regard, quelques mots et ce sourire hautain bien particulier, il avait semé les graines de la discorde et l’ombre s’était agrandie frappant de sortilèges oubliés. Ils s’en étaient sortis les gamins attaqués par la bête d’ombre, quelques blessures profondes, mais pas de morts dans les couloirs marqués par l’horreur. Pourtant la sentence était tombée, et baguette a la main, de quoi se vêtir dans un sac balancé nonchalamment sur l’épaule il avait quitté les murs de l’école. Pourtant il n’était pas retourné en Bulgarie, la danse macabre avait commencé et il allait à la recherche des gammes symphoniques permettant de la compléter. Avide de ses recherches et des secrets appris des voyages divers, tantôt dans le nord glacial ou dans l’Afrique désertique, quelques semaines en Amérique, cette société où les non-majs n’étaient pas admis, pour venir finalement poser ses valises légères à Godric’s Hollow quelques années plus tard. Sur les pas de ses recherches le menant à la tombe des Peverell, sa grande tante Bathilda lui offrant hospitalité sans vraiment le connaître, gamin cachant son jeu avec ses courbettes et sourires électriques, en quelques mots vendant les étoiles et volant la lune pour la cacher de son ombre. Il avait grandit, était devenu un homme, quelque chose de ce style en tous cas, et si l’ombre dansait il la gardait cachée, les secrets enfouis bien profondément, celui qui avait appris au fil du temps l’art de la Légilimencie plongeait dans les souvenirs des autres, leurs pensées, tout en gardant les siennes endormies. C’était un pro dans son art, c’était un érudit dans ses recherches, et c’était ces mêmes recherche, et peut-être quelque part le destin farceur qui l’avait placé sur une tombe ce jour-là, la tombe d’Igniatus Peverell.

Le regard était perdu, perdu dans ds pensées trop anciennes, des pensées presque pénibles, il tirait sur cette cigarette entre ses doigts, alors que les oiseaux pleuraient le nouveau macchabé rejoignant la collection de la ville de Godrics Hollow, il était assis sur une tombe, rien d’anormal en apparence, outre le fait qu’un jeune homme vienne sur la tombe d’un inconnu, les lettres argentées sur l’asphalt brillaient en reflet dans ses yeux océans, la vieille tourdesac ignorait sûrement où se trouver son réfugié de neveu, alors qu’il avait fuit ses voyages pour la terre britannique de certains des siens. Ses yeux fixaient les lettres, leur courbure particulière et ce nom qui résonnait, ses doigts fins glissaient sur le signe qui semblait tout dominer, le triangle le cercle et le trait, une promesse lointaine d’un conte oublié de tous, mais pas de lui, comment aurait-il pu oublier ce conte qui l’a fait tenir toutes ses années, quand l’ombre malfaisante rodait, qu’il était caché quelque part dans la maisonnée pour éviter que le poing du père ne rencontre ses joues encore tendres, pour éviter d’ajouter une cicatrice a la collection déjà trop avancé. C’était les trois frères qui étaient toujours là, a ses côtés, les trois frères qui murmuraient à ses oreilles leur tendre mélodie violente. Un besoin, plus qu’un besoin, une obsession grandissante, un besoin de prouver, de prouver quoi ? Tout et rien, de prouver qu’il était là, qu’il existait simplement, et qu’il brûlait de rêves et d’ambitions.  Il était perdu dans ses pensées, ses rêves éveillés et chimères aguicheuses. Un chant de sirène qui occultait calmement le monde qui vibrait autour de lui, la vie qui continuait ou plutôt la mort qui frappait de nouveau, il tournait la tête, légèrement sur la gauche, apercevant entre deux arbres une famille près d’un grand caveau. Ils devaient être importants, ils semblaient importants. Lui l’étranger les observait silencieusement, encore nouveau dans ce village, sans en connaître les mœurs et les usages. Il n’avait jamais pleuré un mort lui, il n’en avait jamais eu besoin, les yeux secs et pas torrents, canicule des iris qui n’avaient que rarement connu la pluie. Il observait alors calmement, cherchant à découvrir leur histoire, qui ils étaient, qui était dans cette tombe, et combien de temps allait-il falloir aux fleurs pour crever comme ce qu’il y avait sous terre. Il observait les visages, aujourd’hui inconnu, sans même s’imaginer qu’un jour ils seraient des visages habituels. Il restait pourtant immobile, ses réflexions mises en pause par ce tableau qu’il peignait mentalement, ils semblaient proches, les trois présents, ils semblaient jeunes. Et alors qu’il observait la jeune femme, il voyait l’un des hommes s’approcher de lui. “Ignotus Peverell, un des trois maîtres de la mort. Clairement, il n’a pas fait long feu.”  Gellert levait les yeux, plongeant son océan bleuté dans celui qui lui faisait face, c’était presque étrange, comme si les yeux se répondaient l’un à l’autre, comme si les âmes se reconnaissaient en ne s’étant jamais vu. Et en quelques secondes il mémorisait le teint clair de la peau, les cheveux ébènes qui encadraient un visage délicatement dessiné, à la mâchoire sortant légèrement, la présence légère d’une barbe qui s’installait. Sans le savoir il n’oublierait jamais ce moment, au dessus d’un cimetière, eux qui un jour régnerait sur une mer de squelettes. Il se contentait alors de racler doucement sa gorge alors qu’il balançait sa cigarette a moitié finie dans un coin « Il était probablement trop prudent » Il répondait au sourire, simplement poli, sa voix claquant doucement l’air, envoûtante et électrique de celui qu’on écoutait trop facilement, qui glissait ses doigts autour du coup sans qu’on s’en aperçoive, jusqu’à le serrer si besoin “Albus Dumbledore.”Tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas ?” La question arrachait un rire léger, alors qu’il se redressait sur ses deux jambes, se mettant à hauteur du vis à vis et verrouillant leur regard, il saisissait fermement la main de l’autre, un sourire léger sur le visage, cicatrice bien étrange et trop honnête pour son air de bad guy « Gellert Grindewald» Il marquait une pause, encore froid et couvert de carapaces de glace, alors qu’il sentait comme un choc quand la peau sur la peau se reposait, un contact de quelques instants semblant sceller un pacte pour l’éternité, il était intrigué, curieux de l’histoire derrière les yeux qui se montraient forts, mais qui cachaient un océan de tourments. Des yeux comme les siens, deux visage racontant une histoire différente que celle qui se cachait sous leurs épidermes. « Non je suis arrivé il y a peu, je loge chez Mrs Tourdesac » Il souriait de nouveau, Un silence léger s’installait, et pourtant il était presque apaisant, comme si sans vraiment de raison valable, Gellert semblait attiré par cet étranger, deux aimants qui cherchaient à se retrouver. Et c’était étrange comme sensation, pourtant, il savait que s’en priver ferait revenir les démons, ferait revenir les idées noires qui cavalaient éblouis par la lumière de Dumbledore de ses pupilles brillantes et ses iris enchantés. Il se raclait la gorge le Grindelwald « Je ne voudrais pas t’importuner, ta famille t’attends. J’espère te revoir bientôt...Albus. » Un autre sourire s’envolait, libre à qui voulait de le récupérer, un sourire fauché aussi tôt qu’apparu mais qui restait incroyablement sincère, sans le savoir vraiment peut-être. C’était le début d’une longue histoire, d’une tragédie à la Rimbaud Verlaine, dont ils venaient de s’approprier le rôle des antagonistes maudits, courant à leur propre perte sans même le voir.

Il y avait eu des soupirs envolés, des rires arrachés à la lune, des regards étoiles qui se greffaient doucement dans la mémoire. Et la lune s’était cachée, gardienne de leur secret, pourtant quelques rayons de chaleurs venaient caresser son épiderme nu, alors que ses yeux s’ouvraient doucement, laisser glisser le sommeil derrière lui, la douce sensation des draps sur sa peau dévêtue. Il restait immobile quelques secondes, comme pour attendre que le monde recommence a tourner. Sur ses paupières gravées les images de la nuit passée, les baisers sur la peau opale, les doigts s’enroulant dans les mèches ébène et les lèvres s’unissant dans une danse, une transe. Il gravait dans sa mémoire le toucher électrique et les caresses incendiaires, laissant doucement leurs traces sur les côtes, sillon de frissons. Il se redressait pourtant, le dos sur le sommier du lit a baldaquin de la maison de godric’s hollow, et son regard tournait doucement, se posant sur le corps de l’adonis a ses côtés, il l’observait silencieusement, profitant de ce pouvoir, de ce droit de l’épier dans son sommeil, a son plus vulnérable. Les yeux azurs se posaient alors sur le galbe de l’épaule, sur la main sur laquelle reposait le visage endormi, il regardait sans trop savoir pourquoi, cherchant chaque défaut, chaque imperfection de la peau sans jamais en trouver, jusqu’à la courbe légère de son nez t ses lèvres finement rebondies. Les muscles relâchés du bras qui continuait sur un tronc  a faire jalouser Apollon. Il tournait la tête, croisant les bras, perdu dans des pensées complexes, prenant une cigarette avant de l’allumer, crachant la première bouffée de fumée avec un soupir blasé. Ses yeux étaient légèrement froncés, il avait cet air particulier qu’il arborait toujours quand il réfléchissait selon l’autre, quand il se perdait dans des pensées qui depuis peu grâce a son amant n’appartenaient qu’à lui, et pourtant il les partageait souvent sans s’en rendre compte. Mais cette fois il ne les comprenaient pas, brouillard épais et tourbillon trop violent des sentiments qui suivaient leur rythme continu sans se soucier de l’agacement de leur maître. Perdu dans ses pensées il ne réagissait que trop tard alors que l’autre se saisissait de la cigarette pour l’envoyer s’échouer plus loin dans la pièce, il lâchait un grognement agacé alors que ses yeux se levaient au ciel avant de retomber doucement sur son soleil. « Tu pensais à quoi ? » Gellert restait silencieux, glissant doucement ses doigts sur le visage d’Albus, glissant doucement ses cheveux derrière ses oreilles. « Grindewald ne m’oblige pas a chercher moi même » Gellert lâchait un léger rire, mais se reprenait rapidement, avec un air légèrement embarassé qui faisait bizarre sur son visage habituellement impénétrable. Il restait encore silencieux quelques instants « Bien, ne me dis rien, je dois aller voir Minerva et Ephraïm » L’autre se redressait rapidement, les draps glissant au niveau de ses hanches, et Gellert tendait alors le bras, lui saisissant l’épaule comme pour le pousser a se retourner, les yeux agrippant ceux du Dumbledore, ce perdant dans ce lien étrange qui les unissait, qui faisait suspendre les secondes quand ils se regardaient. Il entrouvrait la bouche, légèrement, un souffle s’échappant comme pour préparer l’arrivée du torrent. « Restes Albus... » Mots simples, clairs, l’autre portait sa main a son visage, et l’effet de la caresse douce faisait grincer les nerfs de Gellert, alors que certains mots se formaient, d’autres lui échappaient, il ne savait pas dire les choses clairement, alors que d’habitude il était maître des paroles et des discours, lui qui de quelques phrasées articulées à souhait parvenait a capter l’attention d’une foule désordonnée. « J’ai besoin de toi Dumbledore » Albus lâchait un léger rire, comme souvent quand Gellert utilisait son nom de famille, cet air solennel qui n’avait lieu d’être entre eux et qui revenait parfois, presque naturellement. Puis il retrouvait le contact des iris de son aimé, et l’autre ouvrait la bouche, laissant glisser deux mots qui changeaient la donne. « Je t’aime Gellert » Et c’était soudain le cyclone, la tempête dans la tête de Gellert qui restait immobile, les yeux fixés sur l’autre, sur les lèvres qui avaient laissé s’échapper les mots interdits, et une partie de lui voulait fondre rageusement sur ces mêmes lèvres, voulait marquer le corps de l’autre comme s’il lui appartenait, une part de lui voulait répondre, voulait lui dire sans trouver les mots, alors il baissait légèrement les yeux avant de laisser glisser quelques notes « Je...je veux être a tes côtés Albus...Pour toujours » Albus se redressait légèrement, un air joueur sur le visage, pas blessé par le manque de clarté de celui qu’il ne connaissait déjà que trop bien, qu’il connaissait presque par cœur.  C’était ce jour là que la conversation avait pris une tournure différente, qu’ils avaient mis les mots en quelques minutes sur le lien qui les unissait désormais. Le pacte était scellé, et l’amour perdurerait dans le cœur des gamins pour l’éternité. Parce qu’ils le pouvaient, qu’ils pouvaient rêver entre ces quatre murs, cachés par des rideaux qui ne laissaient entrer que le soleil. For the greater good.

La nuit était tombé et les rues de Londres étaient pleines de sorciers affamés et de soldats en colère, claquaient au vent les bannières de guerre et sonnaient les tambours lointains, sous le ciel couvert de nuage les étoiles ne brillaient pas, mais les rues étaient baignées par la douce danse des flammes. Il marchait tête de cortège, sa baguette serrée entre ses doigts, son arme prête a livrer l’ultime bataille. Il avançait calmement, cet air suffisant et satisfait sur le visage, il avait saisi sa chance, le drame qui avait frappé la famille Zabini lui offrait Londres sur un plateau d’argent, triste série d’évènements qui plaçaient ce soir là une couronne de cendre sur sa tête. Catastrophe mêlée à l’inquiétude de la prophétie de la Trelawney, c’était un cocktail qui plaisait au sorcier, arrachant sur son visage une griffure satisfaite et un regard arrogant a son habitude de celui qui a touché le gros lot, de celui qui a gagné la bataille et qui commençait la guerre, son ambition brûlante assouvie pour quelques instants, profitant de la puissance entre ses paumes, du pouvoir entre ses mains, de l’Angleterre entre ses doigts. Ses pas le menaient doucement dans son nouveau bureau, s’asseyant sur le fauteuil, les mains croisées, coudes sur ses genoux, son regard balayait la salle et les quelques visage de ceux qui avaient mérité sa confiance. Despote prêt a tout pour atteindre ses projets délicieux, ce monde promis un jour à l’homme au regard bleu. Un monde dépourvu de guerres inutiles et de terreur dans le cœur des sorciers, une société qui reprendra sa place, suprême et intouchable, dansant sur les macchabée moldus écrasés. Petit a petit, ils seront tous a ses pieds, pour permettre a la société sorcière de s’agrandir, de prospérer, prônant la pureté pour calmer les regards courroucés des familles de sang-pur face a son sang mêlé, éviter tout mélanges. Bientôt l’arène verra le jour, pour offrir sport et amusements aux sorciers libres, pour y jeter les opposant a son nouveau système, au nouveau système. Des ordres clairs. Tout détruire pour tout reconstruire, les choses avanceraient simplement, doucement, pour ne pas brûler les étapes, pour ne pas chuter si près du but, un plan parfaitement calculé et des idées fixées dans le granit de sa cervelle. Il serait fier Albus, il serait content s’il était là, parce que pour toujours, Pour le plus grand bien. « Bien...Commençons »