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 the devil wears prada. (henry & lyrae)

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Lyrae Potter
ordre du phénix
Lyrae Potter
crédits : .LOLLIPOPS (AVATAR) + SIRENS CHARMS & HENRY (SIGNATURE & ICONS).
face claim : TAYLOR MARIE HILL.
pseudo : CRIMINAL DAMAGE.
the devil wears prada. (henry & lyrae) 200
études : fut élève à Poudlard de 1904 à 1911, répartie dans la maison du noble Salazar Serpentard.
particularité : occlumens (niveau 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyJeu 16 Avr - 20:08

Tu dîneras à la maison ce soir, sans faute.

                                 Ton très cher père.


Rappel que derrière ses grands airs, elle n’était qu’une jeune fille encore sous la coupe parentale. Elle était leur chose et sous leur toit tant qu’elle ne serait pas mariée, elle se devait d’obéir et de jouer son rôle d’enfant de manière consciencieuse.
Le bout de parchemin porteur du message brûlait avec douceur dans l’âtre de la cheminée des appartements d’Azraël, où le couple et binôme de travail avait trouvé refuge après avoir réussi à capturer un opposant du régime – comble du bonheur, il ne faisait pas parti de l’Ordre – de Grindelwald. Le directeur du Département de la justice magique, qui n’était autre que son père, leur avait ordonné de mettre la main sur ce félon qui avait réussi à prendre la fuite après avoir mis à terre cinq Aigles par je-ne-sais-quel-moyen.
L’affaire, devenue plus sérieuse suite à l'agression des Aigles, avait été confiée au bureau des Aurors. Lyrae et Azraël avaient réussi à mettre le grappin sur Hartley à la frontière. Le sorcier avait été expédié à Azkaban en attendant son jugement. Un jour, nous les libérerons.
Cela ne plaisaient pas Lyrae, d’obéir et de se montrer aussi implacable que son père, encore moins à Azraël. Ils savaient pertinemment que ce n’était pas juste. Mais elle avait choisi de ne pas éveiller les soupçons concernant son allégeance réelle, tandis que son fiancé comptait conserver sa place.

Deux heures qu’ils avaient transplané du ministère jusqu’au domaine des Avery et cent vingt minutes de dégoût envers sa propre personne, qui s’accumulaient dans son cœur pourri par les mensonges qu’elle débitait à longueur de journées. Si elle avait longtemps entretenu la réputation d’être aussi franche que le tranchant d’une guillotine, ce n’était plus le cas depuis son entrée dans l’Ordre du Phénix.
Lyrae jeta un regard nonchalant vers Azraël, qui s’était endormi avec paresse sur le lit, sa main droite perdue sur une de ses hanches. Il était diablement fatigué et s’ils ne travaillaient pas ensemble, sans doute n’auraient-ils pas passé autant de temps à deux. Le couple ne s’était pas disputé de la semaine, pour une fois. Azraël avait passé une heure et demi à la caresser, lui souffler des mots doux et flatteurs, dans l’espoir d’obtenir son quatre heures… en vain, elle avait refusé. Passe-moi officiellement cette bague au doigt ou rien, crapaud. Il était merveilleusement doué pour séduire et elle, encore plus pour résister à la tentation.
Elle jeta un coup d’œil sur sa montre. La Potter se retrouvait dans l’obligation d’abandonner son compagnon, il était indécent qu’elle s’attarde et surtout : on ne faisait pas attendre Henry Potter. C’était encore plus dangereux que sauter d’une falaise.

Se débarrassant de l’étreinte du bellâtre, Lyrae quitta les lieux en silence, transplanant jusque Godric’s Hollow. Le manoir des Potter dominait, bâtisse ancienne et gothique. L’intégralité des fenêtres ne véhiculaient aucune lumière, hormis une : celle de la salle à manger, au rez-de-chaussée. Perspicace, elle comprit sans même entrer que toute la maisonnée s’étant absentée : ne restait plus qu’Henry et c’était pour cette raison qu’il l’avait sommé de dîner au manoir. Il ne veut pas manger seul et veut converser. Son cœur se serra. Sensation qu’elle ne parvenait pas à taire, alors qu’elle était pertinemment consciente de n’avoir rien fait de mal. Hormis faire partie de l’Ordre, grognasse. Ce détail, cependant, il était fort peu probable que son père le sache. Il l’aurait égorgé depuis belles lurettes, sans prendre la peine de lui envoyer une lettre.

Ses pieds la menèrent instinctivement jusqu’à la porte d’entrée, démarche souple foulant le marbre impeccable du hall jusque la salle à manger. Le Diable était déjà installé, dos à elle, imposante et élégante silhouette assise à sa place habituelle. Il est en avance, mais je ne suis pas en retard. Elle se recoiffa dans le vide, replaçant des mèches rebelles et s’éclaircissant la gorge tout en s’approchant du politicien. Inclinant légèrement le visage en guise de salut, Lyrae lui offrit son plus beau sourire. « Bonsoir, Père. Je constate que nous sommes seuls, où sont-ils passés ? » demanda-t-elle, voix légère. Intérieurement, elle bouillonnait et priait pour qu’il soit de bonne humeur, alors que sa face affichait l’expression la plus sereine au monde. Elle ne se fit pas prier pour prendre place : les plats n’étaient pas encore servis, qu’importe. « Nous avons capturé Hartley, il s’apprêtait à s’envoler pour la France. » déclara-t-elle, formelle et se demandant si Azkaban avait averti son père avant qu’il ne quitte les locaux du ministère. Anyway, Lyrae connaissait assez bien son géniteur pour ne pas ignorer qu’il raffolait des bonnes nouvelles avant le dîner. Elle avait appris au fil des années l’art de se faire bien voir, d’évoquer toutes les sources de satisfaction possibles pour Henry. Je n’ai pas ramené mon fessier jusqu’ici pour me faire cuisiner.

@henry potter
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Henry Potter
coalition sorcière
Henry Potter
crédits : queen prudence (avatar/mgt) cassiopeis (gif signature)
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pseudo : sekhmet/marine.
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études : autrefois élève sous les couleurs de serpentard de 1876 à 1883.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptySam 18 Avr - 18:20


« pour leurrer le monde, ressemble au monde ; ressemble à l'innocente fleur mais sois le serpent qu'elle cache. »

(song)

Une lettre.
C'est tout ce qu'il trouve, tout ce qu'il reste.
Des mots raturés, écriture italique élégante, quelques phrases, à peine plus de trois pour maquiller l'essentiel, la tromperie.
Ne m'attends pas ce soir,
Je ne rentre pas.
Bien tendrement.

Pas besoin de signer, Drusilla ne signe jamais de toute façon, c'est futile avec elle, car elle sait parfaitement que son mari reconnaîtra son écriture entre mille et c'est le cas. La lettre entre les mains, Potter descend le grand escalier de marbre. Tout dans cette immense demeure est froid. Du bois brute, des tableaux, du marbre au sol, froid. La chaleur ne s'exprime que par les multiples cheminées dont la plus imposante se trouve dans le grand salon. Un feu brûlant y loge, allumé par la domestique avant que celle-ci ne se cache quelque part, mais le maître ne s'en préoccupe pas. Il déplie soigneusement le courrier, prend le temps de relire une dernière fois les mots couchés à l'encre de chine par son épouse avant de tendre le papier dans le feu. Une flamme s'attache à la feuille, le brasier dévore et les cendres virevoltent. « Toi aussi, passe une bonne soirée, mon amour. » souffle-t-il enfin, à personne, uniquement à lui-même avant de relâcher la lettre pour qu'elle disparaisse entièrement, noyée dans les flammes de la cheminée.

Le gong sonne.
Le repas sera bientôt prêt et déjà, Potter prend place. Ce soir, pas d'enfant, sauf le cygne noir, caché, enterré dans la cave à l'abri des regards. Ce soir, pas de costume, un pull noir, sobriété oblige, pour dîner. Ce soir, le verre de vin est remplacé par le whisky à la fin. Ce soir, Lyrae va être sa compagnie, pour l'heure, il est seul à table, les yeux vitreux, le regard dans le vide. Sous les cloches, du venaison, du cerf sans doute, le met favori du roi des enfers, sublimé par une sauce au poivre tout en subtilité.
Et le verre de whisky se vide, tandis que les pas claquent sur le sol. La voici, Lyrae. Potter lève les yeux quand sa plus jeune fille fait son entrée. Tête haute, d'une beauté rare, une flamme dans les yeux, il y a quelque chose en elle qui la rend divine, royale, guerrière, digne héritière du nom qu'elle porte. « Bonsoir, Père. Je constate que nous sommes seuls, où sont-ils passés ? » pas de réponse de la part du principal concerné. Il se contente d'acquiescer d'un signe de tête, tandis que, baguette à la main, il fait léviter la bouteille de whisky pour s'en verser de nouveau dans le verre. « Nous avons capturé Hartley, il s’apprêtait à s’envoler pour la France. » Nouveau silence, nouvelle gorgée. Ah oui, l'affaire Hartley, mais Potter se contente de poser bruyamment son verre. « Ma fille. » dit-il d'une voix caverneuse enfin. « Assieds-toi, le dîner est chaud. » pas un mot de plus pour le moment, Potter se contente de bouger avec précision sa baguette pour lever les cloches et faire venir les plats autour de Lyrae. « Après toi. » l'art et la manière, les dames ou plutôt, les demoiselles d'abord.

« Ulric n'est pas rentré depuis quelques jours. Il traîne sûrement chez les Lockhart. Astoria passe la soirée chez ta tante. Ta mère, au casino j'imagine, à dilapider un peu plus notre fortune. » il marque une pause, tandis que le plat approche désormais du paternel. « Et Cygnus dort, j'imagine. » Pas d'insulte cette fois. Non, chose rare, Potter ne rabaisse pas le cadet des enfants. Il ose le nommer par son prénom, il ose même évoquer son existence tandis qu'il saisit couteau et fourchette une fois la viande dans son assiette.
Les aiguilles tournent, la pendule sonne.
Ding dong.
Déjà vingt et une heure et le repas peut enfin commencer. Sans un mot, le maître déguste la viande, il doit reconnaître que le venaison est sublime en bouche, un délicat fumé du gibier chassé. Une dernière bouchée avant de s'exprimer de nouveau. « C'est une très bonne chose Lyrae, mais ma chérie, ce soir, ne parlons pas du travail, veux-tu. » léger sourire visible, car la barbe est rasée de prêt, merci petite Margaret. La cicatrice est également là, fine et sinueuse au dessus de la lèvre supérieur tandis que Potter père saisit un verre vide et le fait glisser sur la table jusqu'à sa fille. « Goûte ce whisky et dis moi ce que tu penses ou peut-être, préfères-tu du vin ? Choisis. » clin d'oeil presque complice tandis que les bouteilles volent jusqu'à Lyrae pour se poser près d'elle. Le père dévisage de longues minutes sa fille. Bien sûr, il a envoyé cette missive pour ne pas passer la soirée seul à ruminer, mais pas que. Les temps changent, une guerre approche et elle sera violente, sanglante même. Soyons réalistes, les Potter seront touchés et l'avenir dira s'ils seront du côté des vainqueurs ou des perdants.
Lyrae.
Ma guerrière, mon sang, mon soldat, mon capitaine, ma douce.
Une femme oui, mais une volonté de fer qu'elle a hérité du père. Une beauté qu'elle tire de sa mère, une pugnacité qu'elle tient de son nom, une ambition dévorante, comme feu son grand père Hector avant elle. L'évidence est là, elle crève les yeux. Elle n'est plus une enfant. Et dans la guerre qui approche, elle sera actrice, au même titre que le reste de son clan.

« J'aimerai te demander quelque chose. »
Il est mort. Oui, il est mort, disparu, le temps où elle écoutait papa sans s'exprimer. C'est une femme aujourd'hui, une auror et son avis compte autant que celui de sa mère de sa soeur. « Ta mère déjà, m'a mise en garde sur mes choix vis à vis de Grindelwald. Le soutenir oui, mais elle craint pour notre famille si je décide de nous affirmer plus. Hm. J'entends par là... Si je prends la décision de me proposer comme soldat pour le ministre. » encore faut-il qu'il accepte ! mais actuellement, les Potter sont des soutiens, mais aucune décision n'a été prise. Ils partagent des idées, soutiennent la confédération, obéissent à des ordres, mais sans pour y autant y être impliqué plus que cela. « Penses-tu que je devrais engager pleinement notre famille, notre nom, dans ce combat ? Tu n'es idiote Lyrae. Toi comme nous, nous le savons. Une guerre se prépare, elle approche. L'arène n'était que le début. » alors, petite Potter, sois honnête et exprime ce que tu penses, ton père te tend la main et aucun piège là dessous.
« Et je souhaite également connaître ton avis sur le sort de ton petit frère. Tu sais où il est, où je l'ai caché. Je ne me réjouis pas de ce choix, mais je ne sais comment le changer, comment lui montrer qu'il est dans l'erreur. Un traître à son sang... Je ne peux pas l'accepter. Il a toujours été proche de toi, peut-être peux-tu m'aider à comprendre pourquoi je n'ai rien vu et comment agir avec lui. »

Une soirée, un dîner.
Le temps suspendu,
Père et fille face à face.
Le paternel baisse le bouclier, brise la muraille.
A coeur ouvert, mon enfant.
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https://forthegreatergood.forumactif.com/t488-les-maux-de-nos-co https://www.pinterest.fr/kurokawarine/henry-potter/
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyDim 19 Avr - 3:39

Les émotions. Ambivalentes, contradictoires et complexes, tourbillonnant telles une tornade dans son myocarde. Voilà en quoi ressemblaient ses ressentis envers ses parents, surtout son père, lorsqu’elle se retrouvait en tête à tête avec l’un deux. Des occasions devenues rares, elle qui était taciturne, se terrant tel un soldat recherché par une nation entière une fois dans l’antre des loups. Accaparée par son travail, ses bouquins et ses recherches scientifiques concernant l’essence même de la magie. Noire ou blanche, qu’importe tant qu’elle pouvait s’élever. Alors, plus les années défilaient et moins son minois se faisait fréquent dans les parages. Oh, voilà bien longtemps qu’elle n’avait plus accordé sa seule présence à Henry et Drusilla ! Pas spontanément. Exception ce soir, pourtant. Que ne ferait-on pas pour les beaux yeux de daddy ?
Assise de sa droiture habituelle à cette vaste table habituellement habitée de six personnes, elle était prudente la Lyrae, observant les plats s’entasser et l’entourer grâce aux manipulations gracieuses de son père. Homme galant avec les siens, incitant la troisième-née à piocher la première. Éternelle gamine qui attaqua la viande avant les légumes, craignant que sa proie ne refroidisse et perde tout intérêt. Délicieux, mais pas assez pour lui faire perdre le nord et la question posée avant que ces mets succulents n’enivrèrent ses sens. « Ulric n’est pas rentré depuis quelques jours. Il traîne sûrement chez les Lockhart. Astoria passe la soirée chez sa tante. Ta mère, au casino j’imagine, à dilapider un peu plus notre fortune. » Lyrae eut un petit rire à l’évocation de Drusilla et surtout, de l’argent. La sorcière n’appréciait pas du tout que sa mère fréquente The Golden Dragon : elle ne comprenait pas l’utilité de gaspiller des gallions pour des inepties pareilles. Les montants (peut-être astronomiques) dépensés en une vitesse éclair dans cet établissement pouvaient être investis autrement. Sa mère n’avait pas même sens des économies qu’Henry et Lyrae.
« Et Cygnus dort, j’imagine. » ajouta l’alpha, indifférent et posé. C’est bon signe, il est plutôt de bonne humeur, songea-t-elle, coquine et prompte à se sauver la mise. Ce repas était trop bon pour être gâché par des railleries, insultes et brutalités destinées à ternir un peu plus l’image du petit.

Père et fille mastiquèrent ensemble la viande en silence. Il n’avait pas l’air intéressé par l’annonce triomphale de Lyrae et le prouva : « C’est une très bonne chose Lyrae, mais ma chérie, ce soir, ne parlons pas du travail, veux-tu. » Propos presque allègres, décorés d’un des charmants sourires légendaires d’Henry Potter. Finalement, la soirée ne s’annonçait pas si terrible et voir même, aussi succulente que le miel s’il décidait de ne pas parler des affaires importantes du département dans lequel ils travaillaient.
« Goûte ce whisky et dis-moi ce que tu en penses ou peut-être, préfères-tu du vin ? Choisis. » Les bouteilles lévitèrent et se posèrent à destination, tout près d’elle et de son verre. Elle grimaça à l’idée du whisky, réfractaire à la chaleur de cet alcool. « Du vin, pour ne pas changer des habitudes. » déclara-t-elle, amusée de constater que ses goûts n’avaient pas évolué depuis son enfance et qu’elle restait cette fillette raffolant de chocolats chauds. Le whiskey, le rhum ? Cela ne l’avait jamais tenté. Lyrae se servit du vin d’un geste allègre, notant la beauté de ce liquide à l’allure sanguine.

« J’aimerais te demander quelque chose. » Cette fois il ne s’agissait pas du vin, de la carafe d’eau ou de la couleur de la nappe. Elle connaissait parfaitement ce ton au bout de vingt-et-un ans à polluer le quotidien de son père. Façon de parler. Pour tout dire, l’intonation qu’il employait lui plaisait. C’était l’introduction d’une conversation intéressante, pas d’une bataille ou du commencement de joutes verbales indésirables. « Je suis toute ouïe. » Étrangement, les haricots verts lui paraissaient bien fades et ce qu’il allait sortir de la bouche de son père, plus appétissant.
« Ta mère déjà, m’a mis en garde sur mes choix vis-à-vis de Grindelwald. Le soutenir, oui, mais elle craint pour notre famille si je décide de nous affirmer plus. Hm. J’entends par là… Si je prends la décision de me proposer comme soldat pour le ministre. » Dear papa, voyons ! Guerroyer contre tes ennemis ne te suffit pas ? Vois-tu tes cicatrices ? Son cœur battait plus vite et à contrario, le visage était égal à lui-même. Le sourire adressé à son père perdu entre l’amusement généré par ses réflexions intérieures et la volonté de montrer que parler de ce sujet ne la dérangeait guère. De toute évidence, difficile de répondre avec des aliments sur la langue. Tandis que ces derniers s’engouffraient dans son estomac, elle but une gorgée de vin. En fait, son avis concernant Grindelwald n’était pas un secret et elle ne se retenait pas de se faire comprendre. Après tout, chacun avait le droit à son avis sur la chose… il y avait juste l’art et la manière de le formuler, n’est-ce pas ? « Penses-tu que je devrais engager pleinement notre famille, notre nom, dans ce combat ? Tu n’es pas idiote Lyrae. Toi comme nous, nous le savons. Une guerre se prépare, elle approche. L’arène n’est que le début. » Par le caleçon de Merlin, si tu savais ce que l’Ordre réserve à ceux qui sèment la zizanie… Henry soulignait des faits importants, qui auraient un incident définitif sur leurs vies. A tous. Encore une gorgée de vin supplémentaire, cette fois, c’était la viande qui éprouvait des difficultés à se frayer un chemin.

Lorsqu’elle prit la parole, la voix de Lyrae était aussi mesurée qu’à l’ordinaire et elle était décidée à dire plus de la moitié de ce qu’elle avait sur le cœur. Elle ignorait si ce qu’elle buvait lui donnait plus d’adrénaline. « Eh bien, Mère a raison. La fragilité et sensibilité d’une mère. » Doux clin d’œil expédié à son père, avant de reprendre, plus précise et concise. « Les idéologies de Grindelwald sont intéressantes. La magie, plus puissante et dominante que le reste. Il amène les plus ignorants à se demander comment les nés-Moldus se sont appropriés des pouvoirs qui ne devraient pas leur être accordés, chose qui m’intrigue depuis la nuit des temps. » Là, résidaient les seuls argumentaires valables du nouveau régime instauré par le mage bulgare. Le reste était encore trop bancal. « Mais il s’est accaparé le pouvoir trop rapidement… un coup d’état. Ne dit-on pas que les plaisirs les plus durables se construisent avec le temps ? Et que les passions se volatilisent aussi rapidement qu’elles arrivent ? » Lyrae entretenait le suspens avec brio, ses yeux ne cillaient pas et elle avait un accent mélancolique teinté de réalités qu’elle exposait calmement. « Père, qui vous dit que le règne de Grindelwald durera ? Il n’est déjà pas paisible, regardez ce qui est arrivé dans l’arène. Cela génère des révoltes dont on se passerait bien. » La jeune Potter ne plaisantait pas, langue de vipère acérée. « Il désire éliminer le secret magique, mais ceux-ci sont plus nombreux que les sorciers, ont autant d’armes que nous pour se révolter et rusent en ingéniosité pour s’en prendre à nous. S’ils décident de faire nous faire la peau comme ils l’ont fait aux Zabini, combien de sorciers purs perdront nous ? » Une partie d’elle était convaincue qu’Henry ne se réjouirait pas de voir un de ses rejetons pendu ou brûlé vif. Ses yeux, identiques à ceux de son père, étaient dardés sur celui qui l’avait éduqué. Lyrae semblait se préparer à une explosion volcanique, sauf qu’Henry n’avait pas l’air énervé et écoutait avec patience.

Elle n’avait plus faim. Lyrae avait énoncé les quatre vérités à son père, tout en restant polie et décente. Le nom de Cygnus fut ensuite remis sur le tapis par Henry, qui n’en avait pas terminé. « Et je souhaite également connaître ton avis sur le sort de ton petit frère. Tu sais où il est, où je l’ai caché. Je ne me réjouis pas de ce choix, mais je ne sais comment le changer, comment lui montrer qu’il est dans l’erreur. Un traître à son sang… je ne peux pas l’accepter. Il a toujours été proche de toi, peut-être peux-tu m’aider à comprendre pourquoi je n’ai rien vu et comment agir avec lui. » Il n’y avait rien à faire. Cygnus était têtu comme une mule et n’était doté d’aucune finesse. Elle avait l’image d’un garçonnet en pleine crise d’adolescence chaque fois qu’elle tentait de le raisonner, car cela lui crevait le cœur de le voir dans cette situation. S’il était plus malin, il n’aurait pas fini dans une cave. Lyrae lui avait mainte fois expliqué comment agir et se comporter pour qu’il sorte de ce taudis, mais il n’écoutait rien. « Ce n’est pas de votre faute. Il s’est senti pousser des ailes en fréquentant n’importe qui à Poudlard, c’est tout. Pour être honnête, je m’inquièterais pour sa santé mentale… s’il resterait dans la cave. Il vient d’obtenir ses ASPIC et devrait se former à un métier, apprendre à jouer dans la cour des grands. Cygnus risque de devenir un bon à rien, enfermé en bas. Il est plus sensible qu’Ulric, Astoria et moi. Prenez-le par les sentiments, pourquoi n’entameriez-vous pas une conversation sans cris avec lui ? Vous le faites bien avec moi. » Lyrae n’avait pas le souvenir d’un Henry en train de discuter posément avec Cygnus. Seuls les cris résonnaient dans son esprit, des disputes interminables qui lui donnaient le vertige. « Cette cave le rend fou et il n’a pas les idées claires, là-dedans. Je peux lui parler, lui imposer des conditions si vous me le permettez. Il m’écoutera. » Oui, elle pouvait lui proposer un plan différent. Il aurait l’autorisation de sortir de cette cave à la seule condition de faire semblant et d’arrêter de se couvrir de ridicule en défendant impurs, qui n’en avaient fichtrement rien à faire de son existence. Cygnus aimait jouer le héros en prenant la défense de gens qui ne lui accordaient pas d’importance. Trouver un emploi lui apprendrait la discipline, à se taire et ne pas tenir des propos idiots devant n’importe qui. Il se calmerait, épouserait une charmante demoiselle et ferait sa vie.
Lyrae secoua son visage, penser à tout cela était fatiguant. Cygnus la fatiguait autant qu’il épuisait l’énergie de leur père, même si ce n’était pas vraiment pour des raisons identiques.

« Peut-être qu’il fait juste une crise d’adolescence, cela lui passera. » Le problème était qu’elle-même n’en avait pas l’air convaincue.

Les Potter, famille scindée.
Comparables à des éclats de verre jonchant le sol, dispersés.
Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyDim 19 Avr - 18:42


Des heures à s'entraîner.
Des heures à former, à jurer, à grincer des dents devant l'échec. Des heures à se battre en duel, à faire de son enfant, une guerrière, baguette à la main, à lui apprendre que pour vivre, il faut donner des coups en premier, mais aussi accepter d'en recevoir tout en restant debout et ne jamais reculer, ne jamais abandonner. La couardise n'est pas un trait présent dans la chair de cette lignée. Jamais Potter n'a refusé un défi, peu de défaites, beaucoup de victoires et pourtant, le colosse n'est pas invaincu. Il a perdu dans le défaite et la plus récente d'entre elles, disgrâce, est face à Minerva, cette chatte, sauvage et indomptable qu'il allait tuer, exterminer, brûler vive pour la réduire en un vulgaire tas de cendres, mais elle a joué l'atout et un atout de choix par ailleurs, Dumbledore senior. La balance a basculé, ironie du sort, l'assassin a été sauvé par sa victime, les rôles s'inversent et le lien se tisse, saloperies de moires !
Mais promis juré craché ! Potter aura sa revanche, impatient, il a hâte, mais il doit se montrer calme et réfléchi, des qualités qui parfois, lui font cruellement défauts, il faut l'avouer. Et cette défaite, ancrée en lui, dans son esprit, dans son âme, Potter n'en a soufflé mot à personne à ce jour, pas même à son épouse, pas même à sa reine, encore moins à ses progénitures.
Dîner silencieux, seul l'écho des couverts résonne dans la pièce. Les questions se posent et Potter compte bien jauger son enfant, non pas un examen, encore moins une épreuve, simplement se forger un avis sur celle qu'elle est devenue. Lyrae, l'enfance est morte, Lyrae, quelle femme es-tu devenue ? La curiosité titille le sorcier tandis qu'il constate de lui-même que sa fille n'est plus son enfant, c'est un aigle sauvage qui a pris son envol, sa fierté. Aucun doute là dessus.

« Eh bien, Mère a raison. La fragilité et sensibilité d’une mère. » léger sourire amusé de la part du mari. Sa fille se trompe sur ce point, elle ne voit en sa mère, qu'une poupée fragile, hors, Drusilla est tout sauf fragile. « Ta mère n'est pas fragile, ou si elle te donne cette impression, c'est volontaire de sa part. Sensible, je lui accorde, dans ses bons jours, mais ta mère est avant tout une mère justement et c'est sa force. » car il faudrait être fou pour sous estimer une femme, encore plus quand elle doit protéger ses gênes dans le combat, une mère, c'est dangereux ! C'est prêt à tout pour protéger les siens, en ça, Drusilla est une machine de guerre à part entière, observatrice, finesse absolue, quelques gouttes de poison et elle vous ôte la vie quand vous vous délectez de votre tout dernier verre, sournoiserie perfide. Clin d'oeil rendu à sa fille, peut-être qu'un jour elle aussi sera une mère, c'est tout ce que son paternel lui souhaite, sincèrement. « Les idéologies de Grindelwald sont intéressantes. La magie, plus puissante et dominante que le reste. Il amène les plus ignorants à se demander comment les nés-Moldus se sont appropriés des pouvoirs qui ne devraient pas leur être accordés, chose qui m’intrigue depuis la nuit des temps. » le patriarche acquiesce, satisfait d'entendre ces propos sortir de la bouche de son enfant. La magie domine et doit dominer tout, hors de question de laisser ce pouvoir aux mains de la pourriture. « Mais il s’est accaparé le pouvoir trop rapidement… un coup d’état. Ne dit-on pas que les plaisirs les plus durables se construisent avec le temps ? Et que les passions se volatilisent aussi rapidement qu’elles arrivent ? Père, qui vous dit que le règne de Grindelwald durera ? Il n’est déjà pas paisible, regardez ce qui est arrivé dans l’arène. Cela génère des révoltes dont on se passerait bien. »
Elle marque un point, la gamine. Ne dit-on pas que les histoires violentes connaissent des fins violentes ? S'investir un peu plus pour finalement, tomber avec Grindelwald s'il se brûle les ailes ? Potter se montre songeur, hésitant même. Le choix qu'il prendra sera déterminant, il le sait, il doit positionner avec soin ses pièces. Lyrae est l'une d'entre elle. « Il désire éliminer le secret magique, mais ceux-ci sont plus nombreux que les sorciers, ont autant d’armes que nous pour se révolter et rusent en ingéniosité pour s’en prendre à nous. S’ils décident de faire nous faire la peau comme ils l’ont fait aux Zabini, combien de sorciers purs perdront nous ? » « Chaque conquête apporte malheureusement son lot de pertes, ma chérie. » réalité affreuse, mais bien présente. Grindelwald est un conquérant et bien sûr, cela ne se fait pas dans la bienséance, mais dans la perte et dans la douleur. « Tu as raison et sur plusieurs points, Lyrae. » couteau posé, assiette presque terminée, verre à la main, gorgée de whisky. « Le coup d'état n'était qu'un début, une flamme vive qui brûle, mais qui peut s'éteindre subitement. C'est à double tranchant, mais je pense que c'est à nous, la noblesse, les sang-purs, le haut de la pyramide, d'apporter notre soutien et de soutenir Grindelwald pour que justement, cela puisse s'inscrire dans la durée. Et imagine un seul instant que ce que nous souhaitons arrive. Je veux dire par là, que le gouvernement résiste, que dans dix ans, il soit encore là. Si nous ne nous engageons pas maintenant, ne crois-tu pas que nous serons passé à côté de notre chance ? Nous serons une famille de sang-pur parmi les autres, certes, estimée, mais pas l'élite. Notre nom sera soupiré peut-être même, car nous avons été passif, nous avons attendu et finalement, nous n'avons rien fait. Potter sera un patronyme rapproché à de la couardise. » vilaine grimace dessinée sur le visage, les craintes apparaissent, les arguments des deux côtés sont légitimes, aucun n'a raison, aucun n'a tord, quel chemin emprunté, alors ? « Néanmoins, le doute est un risque que je ne peux pas me permettre de prendre. Si j'engage notre nom, ma famille, mes enfants, toi et que nous tombons, c'est tout le monde qui chutera et cela, c'est hors de question. » perdre la vie, peut-être, perdre sa famille, jamais ! Différentes facettes d'un homme diabolique que l'on aime diaboliser mais qui avant tout, pense aux siens.
« Voici ma dualité, que faire, dans ce cas ? Oh bien sûr, je sais que si je demande à ton frère de s'engager, de proposer ses services à Grindelwald, il le fera et cela peut passer pour une preuve de notre investissement dans la lutte auprès de lui, mais ton frère, aussi bourru soit-il, n'est pas de la chaire à canon. » Ulrich mon cher fils, tes oreilles doivent siffler ce soir.

Retour à la réalité.
La dualité, toujours présente, aucune solution apportée, mais le patriarche entend les propos de son enfant, prend note de ses conseils et de nouveau, se perd dans les méandres de sa propre hésitation. Mais déjà, d'autres questions sont déposées sur la table. Cygnus, la mauvaise graine, la marmaille, la belle endormie dans les tréfonds de sa cave, à maudire son paternel.
« Ce n’est pas de votre faute. Il s’est senti pousser des ailes en fréquentant n’importe qui à Poudlard, c’est tout. Pour être honnête, je m’inquièterais pour sa santé mentale… s’il resterait dans la cave. Il vient d’obtenir ses ASPIC et devrait se former à un métier, apprendre à jouer dans la cour des grands. Cygnus risque de devenir un bon à rien, enfermé en bas. Il est plus sensible qu’Ulric, Astoria et moi. Prenez-le par les sentiments, pourquoi n’entameriez-vous pas une conversation sans cris avec lui ? Vous le faites bien avec moi. »
Regard vide, perdu dans ses songes, Potter redresse le visage et plante ses yeux dans ceux de sa fille. Discuter ? Lyrae, tu es bien naïve quand tu le veux, ma chère. « Discuter pour l'entendre me traiter encore une fois de monstre ? Non merci ma chérie j'ai déjà donné. Je laisse volontiers ta mère endosser le rôle de médiatrice. » léger mouvement de la main, comme pour balayer l'idée même d'un pour parler avec son fils cadet, ceci n'est pas une option, encore moins une solution, mais l'auror ne semble pas avoir dit son dernier mot. « Cette cave le rend fou et il n’a pas les idées claires, là-dedans. Je peux lui parler, lui imposer des conditions si vous me le permettez. Il m’écoutera. » Lui parler ? sourcil arqué, essayer de négocier ? Le sorcier acquiesce légèrement la tête. « Que lui dirais-tu ? Comment faire pour le convaincre qu'il est dans l'erreur ? Je ne lui demande pas d'égorger tous les sangs de bourbe ou les moldus qu'il croise, simplement de se montrer digne de son nom. Marcher la tête haute, ignorer la vermine et rendre fier papa et maman, mais apparemment, je lui demanderai de me ramener la baguette de sureau que cela serait nettement plus réalisable. » aigri, sévère, Potter père montre les crocs, vide une nouvelle fois son verre, avant de prendre. « Mais essaie donc. J'ai apposé des runes autour de sa prison, je les lèverai temporairement, le temps que tu lui parles. » le bouclier baissé, des runes donc, secret bien gardé pour garder prisonnier le plus jeune des quatre démons. Oui, des runes, discipline dans laquelle le sorcier a brillé dans sa scolarité et aujourd'hui encore, il scelle de nombreux objets, des portes, des verrous, avec l'aide des runes.
« Peut-être qu’il fait juste une crise d’adolescence, cela lui passera. » au diable cette satané légende de la crise d'adolescence ! « Je n'ai pas de temps à perdre avec sa crise. Imagine un instant, Lyrae. Imagine, que je le laisse sortir et qu'il se pavane un peu partout en délivrant des absurdités sur les nés-moldus, sur l'atrocité du régime actuel, sur l'égalité des sorciers et des non sorciers, la fin des privilèges des sangs-purs et j'en passe. Quelle image cela va renvoyer de nous ? Ton frère est jeune, trop jeune même, il ne comprend pas encore les rouages de la guerre qui se profile à l'horizon, qui est déjà à nos portes. » le patriarche se lève enfin, approche de son enfant pour poser sa main sur son épaule. Fierté. « Nous vivons dans un monde où la langue de bois est monnaie courante. En dehors de notre sang, à qui pouvons-nous faire confiance ? La réponse est évidente, personne. La moindre parole, le moindre faux pas en présence de quiconque n'est pas nous et nous pouvons tomber. » le scénario est déjà là, imaginer par le chef de famille tandis qu'il fait quelques pas autour de la pièce. « Si les propos de Cygnus arrivent aux oreilles de la Confédération, nous tomberons. Moi en premier, mais ta mère également, tes frères ta soeur et bien entendu toi. Ils auront des doutes à propos de Faust et de ses fils, Adela sera surveillée. C'est l'effet domino, le château de cartes s'écroulera et nous aurons tout perdu à cause d'une crise d'adolescence. Je ne peux pas le permettre. » alors on accepte d'être le grand méchant loup, on accepte d'être la terreur, l'objet de la haine et de la hantise.
« Les enjeux sont bien trop grands. Je n'y tiens pas, mais si besoin s'en fait ressentir, impero sera une solution pour le mater définitivement. » atrocité glissée à demi-mot, faire comprendre à sa fille que ce n'est pas ce qu'il souhaite, mais elle est consciente, elle aussi, qu'ils ne sont pas dans un jeu, qu'ils sont dans le monde réel et dans ce monde, on crève pour pratiquement rien.

« Je choisis le moindre mal Lyrae, je choisis de défendre toute ma famille même si je dois condamner mon propre fils. » yeux vitreux, faiblesse avouée, larme retenue, le père, la gorge sèche, voix cassée, se déteste d'en arriver à de telles extrémités.
Déchiré, en miette, cassé, détruit.
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Lyrae Potter
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Lyrae Potter
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études : fut élève à Poudlard de 1904 à 1911, répartie dans la maison du noble Salazar Serpentard.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyMer 22 Avr - 3:38

« Ta mère n’est pas fragile, ou si elle te donne cette impression, c’est volontaire de sa part. Sensible, je lui accorde, dans ses bons jours, mais ta mère est avant tout une mère justement et c’est sa force. » Homme cruel à ses heures et aussi, indéniablement expérimenté. Presque cinquante ans au compteur, où il avait eu le loisir d’être officiellement père par quatre fois et mine de rien, d’épauler son épouse. La fascinante Drusilla, alchimiste et sorcière active. Pas le type de femme inutile qui piaillait inutilement ou se contentait de jouer un rôle passif dans la maisonnée et à l’extérieur. Drusilla était forte. Le problème était que Lyrae, du haut de ses vingt-et-un ans, ne saisissait pas encore certaines… subtilités. Elle parvenait à se convaincre qu’elle ne les saisirait d’ailleurs jamais. Le mariage l’intéressait, la maternité pas du tout.

« Chaque conquête apporte malheureusement son lot de pertes, ma chérie. » Ce n’était pas faux. On pouvait cependant limiter la casse en prenant la décision de ne pas supporter Grindelwald, car si l’on se penchait davantage sur la situation, on ne pouvait le nier : la Confédération apportait plus de souffrance que l’Ordre du Phénix. « Tu as raison et sur plusieurs points, Lyrae. » Oh, enfin ! Décidément, tu me surprendras toujours, papa.
« Le coup d’état n’était qu’un début, une flamme vive qui brûle, mais qui peut s’éteindre subitement. C’est à double tranchant, mais je pense que c’est à nous, la noblesse, les sangs-purs, le haut de la pyramide, d’apporter notre soutien et de soutenir Grindelwald pour que justement, cela puisse s’inscrire dans la durée. Et imagine un seul instant que ce que nous souhaitons arrive. Je veux dire par là, que le gouvernement résiste, que dans dix ans, il soit encore là. Si nous ne nous engageons pas maintenant, ne crois-tu pas que nous serons passés à côté de notre chance ? Nous serons une famille de sang-pur parmi les autres, certes, estimée, mais pas l’élite. Notre nom sera soupiré peut-être même, car nous avons été passif, nous avons attendu et finalement, nous n’avons rien fait. Potter sera un patronyme rapproché à de la couardise. » Il était impensable que Gellert Grindelwald règne aussi longtemps, l’Ordre ne le permettrait jamais. La résistance était prête à éradiquer ce fléau jusque la racine. Son père défendait très bien les raisons qui le motivaient à soutenir le sorcier bulgare. Elle aurait – pour être honnête – eu tendance à penser de la même manière si le régime instauré par Grindelwald lui aurait paru juste… ce qui n’était pas le cas. L’Ordre du Phénix rendrait justice à tous, elle faisait confiance à Albus Dumbledore pour cela.

« Néanmoins, le doute est un risque je ne peux pas me permettre de prendre. Si j’engage notre nom, ma famille, mes enfants, toi et que nous tombons, c’est tout le monde qui chutera et cela, c’est hors de question. » Bien vu, Henry ! Lyrae ne comptait nullement souffrir des choix de son père. Elle était jeune, aspirait à un avenir brillant et à continuer d’être utile, elle ne désirait aucunement gâcher son potentiel pour des inepties. La vipère n’interrompit pas l’alpha, car ce dernier n’en avait pas terminé.
« Voici ma dualité, que faire, dans ce cas ? Oh bien sûr, je sais que si je demande à ton frère de s’engager, de proposer ses services à Grindelwald, il le fera et cela peut passer pour une preuve de notre investissement dans la lutte auprès de lui, mais ton frère, aussi bourru soit-il, n’est pas de la chair à canon. » D’un geste de la main, la belle Potter vint balayer cette idée saugrenue qui était aussi dérangeante qu’un moustique une nuit d’été. Elle éclata d’un rire aux sonorités étrangement douces pour une femme aussi grande et garce. « Oh là, pas de ça ! Mon frère chéri a bien des talents mais il est bien plus épanoui en liberté, dans la nature. » roucoula-t-elle avec malice, glissant ensuite le reste. « La neutralité lui offre plus d’or que Grindelwald, notre Ulric est un chasseur. Il faudrait être plus que cela pour être considéré par monsieur le ministre… un homme moins impétueux et plus orienté vers la politique. Quelqu’un comme vous. » Henry ne proposerait aucune de ses filles, l’aînée était sa précieuse princesse et Lyrae était… ce qu’elle était. D’une certaine manière, il les protégeait plus que l’héritier. Elles étaient bien belles et délicates, elles ne devaient pas être abimées. C’était ce que Drusilla se plaisait parfois à répéter, protectrice.    

Quant à Lyrae, pouvait-elle protéger sa famille du courroux qui se déferlerait sur eux lorsque l’Ordre du Phénix sortirait victorieuse de cette guerre ? Pas complètement. Henry finirait derrière les barreaux s’il ne l’écoutait pas et la honte serait jetée sur les Potter à jamais. C’était ainsi qu’elle percevait la situation et elle pouvait essayer de réduire la casse. Ce dîner en tête à tête était une occasion qui se présentait sur un plateau en or. Lyrae devait être brave, oser dire ce qu’elle pensait avec le peu de finesse dont elle était dotée. Ses yeux verts vrillés sur Henry, déterminée et oubliant la malice qui avait enveloppé ses plaisanteries concernant Ulric. « Plus sérieusement, Père. Si vous doutez, c’est que votre instinct vous montre déjà la direction à prendre. » Sans quoi il ne l’aurait pas sonné à ce sujet. « S’il vous plaît, Père, ne risquez pas votre vie en militant activement pour un sorcier qui hausserait simplement les épaules à l’annonce de votre mort. Les soldats sont souvent sectionnés d’un membre au bataillon. Le soutenir tout en gardant une certaine distance serait préférable, garantirait votre position si Grindelwald venait à chuter. S’il perdait, avec vous à ses côtés, notre nom serait sali. Sa montée au pouvoir est récente, vous avez encore le temps d’analyser la situation… c’est lui qui doit demander après vous, pas l’inverse. Nous ne sommes pas ses larbins, vous êtes un meneur et votre nom est inscrit dans les mémoires du ministère avant le sien. » Aussi forts et significatifs pouvaient-ils paraître, Lyrae avait choisi ses mots avec soin. Tant pis si cela blessait son père, elle disait cela pour le plus grand bien. Son ton avait un accent frôlant l’imploration.
« Gellert Grindelwald ne peut se targuer de pouvoir nous donner ce que nous sommes déjà et ce qu’il n’est pas : l’élite. Qu’est-il ? Un mage doté de pouvoirs magiques considérables et d’un charisme magnétique, c’est tout. Son passé est trop nébuleux pour s’y fier et son patronyme est inconnu sur nos terres… pas comme le notre. Si j’étais vous, je ne me fierais pas à un homme sorti de nulle part, aussi talentueux soit-il. Ce type d’individus recherchent souvent des choses qui nous échappent, dissimulés par d’appétissants discours. » La voix de Lyrae claquait dans l’air, plus acérée qu’une lame de verre. C’était peut-être la première fois qu’elle conversait aussi sérieusement avec son père. Cette fois, elle ne se sentait pas comme une vulgaire gamine dont l’avis n’importait pas. Si Henry décidait de supprimer ses conseils par la suite, elle aurait au moins tenté de le raisonner. Essayer, c’est gratuit.

Venait ensuite Cygnus, le cygne noir avec qui elle s’était montrée bonne et complaisante. Le petit n’était pas innocent des accusations proférées à son encontre par leur père, bien que Lyrae s’accordait à penser qu’il avait le droit d’avoir sa propre opinion sur les nés-Moldus et d’autres singeries de ce style. Mais avoir une opinion sur un sujet ne signifiait pas les chanter à longueur de journée dans chaque recoin du manoir. Pourquoi pas se les tatouer sur chaque fesse, pendant qu’on y est ? S’il aurait été plus discret, son cas n’aurait pas viré au drame. Elle se demandait parfois d’où Cygnus tenait cette hardiesse. L’Auror n’avait encore jamais vu quelqu’un se comporter de façon aussi courageuse et stupide dans cette maisonnée. Celui-là s’inscrira dans la légende. « Que lui dirais-tu ? Comment faire pour le convaincre qu’il est dans l’erreur ? Je ne lui demande pas d’égorger tous les sangs-de-bourbes ou les moldus qu’il croise, simplement de se montrer digne de son nom. Marcher la tête haute, ignorer la vermine et rendre fier papa et maman, mais apparemment, je lui demanderai de me ramener la Baguette de Sureau que cela serait nettement plus réalisable. » Lyrae ignorait si c’était le whisky qui rendait les propos de son père si drôles. Leur discussion n’avait aucune consonance comique, sauf que la dernière phrase lancée par son père aurait pu être un collector. Elle réprima un rire qui avait intérêt à ne pas sortir d’où il se terrait.
La jeune femme n’eut guère le loisir de répondre à la question de son père, que celui-ci enchaînait avec la suite. « Mais essaie donc. J’ai apposé des runes autour de sa prison, je les lèverai temporairement, le temps que tu lui parles. » Lyrae comprit que le patriarche était assez sceptique concernant la potentielle réussite des plans proposés par son troisième rejeton. Comparable à l’ultime démonstration d’un échec cuisant, qui montrerait que Cygnus était une cause perdue. Elle haussa les épaules. « Je réfléchirais à la meilleure des solutions. » Jusqu’à maintenant, Lyrae n’avait fait que le consoler ou le réprimander. Les options exposées à Henry étaient valables pour elle.
Son paternel continuait d’ailleurs son discours, plus véhément et inspiré encore. Henry n’avait pas complètement tort sur les conséquences possibles si Cygnus en ferait des siennes, s’il serait potentiellement libre un jour. Ce n’était tout de même pas une raison pour le séquestrer et lui faire subir des humiliations variées.
« Les enjeux sont bien trop grands. Je n’y tiens pas, mais si besoin s’en fait ressentir, impero sera une solution pour le mater définitivement. » Le cœur de Lyrae ne fit qu’un bond dans sa poitrine menue : oh, ça elle y avait songé plusieurs nuits d’affilées. Décidément, son père et elle ne faisaient qu’un lorsqu’il s’agissait de trouver les idées les plus tordues pour parvenir à leurs fins. Cependant, les fins souhaitées différaient pour les deux partis : Henry souhaitait un fils qui ne ternirait pas l’image familiale et Lyrae avait pour cher désir de voir son adorable cygne vivre. Mais qu’était-ce vivre sous l’emprise d’un sortilège impardonnable ? C’était pourtant le plus doux des maléfices. Indolore et plus séduisant qu’un Endoloris.

« Je choisis le moindre mal Lyrae, je choisis de défendre toute ma famille même si je dois condamner mon propre fils. » Cela n’est donc pas défendre une famille entière si vous omettez un membre, très cher, fut-elle tentée de rétorquer avant de s’apercevoir que son père souffrait. Oui, Henry Potter était malheureux. Ce grand duelliste ne la regardait plus, debout et souffrant face à cette haute fenêtre qui délivrait une superbe vue sur le village. Lyrae s’apprêtait à boire une dernière gorgée de vin, mais se ravisa immédiatement devant cette vue perturbante. Celle d’un père ravagé, tiraillé par ses démons et ceux de ses progénitures.

Lentement, trop prudente, à l’affut du moindre signe de danger, Lyrae se redressa de son siège avec discrétion, s’approchant de son père perturbé par le tournant qu’avait pris cette entrevue. Rares étaient les fois où elle avait aperçu Henry Potter dans cet état. Il restait fort, digne et implacable, mais vulnérable.
Derrière son père, n’osant se placer à la même hauteur et se confronter à l’expression étrange mais brisée de son père, ce fut à son tour de poser sa main sur l’épaule du patriarche. Désormais, force était de constater qu’ils faisaient la même taille. Un peu trop grande pour une donzelle, comme certaines vieilles pies se plaisaient à le piailler lors de divers banquets de la haute. Oui, tu es une grande fille, maintenant, l’enfance est révolue.
Hésitante et presque tout aussi torturée que son père, Lyrae annonça le verdict. « Écoutez… si je ne parviens pas à le convaincre d’arrêter ses fantaisies, nous n’aurons pas le choix. » Le myocarde se tordait dans l’écrin qu’était son corps. Les larmes ne se déversaient pas, fierté et pudeur obligeait. Sauf que son regard parlait pour elle. « L’impéro, c’est plus doux qu’un endoloris, hein ? Nous aurons juste à le faire oublier… ce qui ne va pas. A l'obliger de taire ses caprices et son affection pour les nés-Moldus, il n'en dira pas un seul mot. Hormis cela, Cygnus sera un charmant garçon en tout point. Nous l’aimons tous au fond tendrement et il ne serait pas souhaitable qu’il pourrisse dans cette cave, pour lui déjà et pour nous ensuite. Ses cris me rendent malheureuse, il adorait la vie. Sortir et être utile. Si nous le contrôlons, Cygnus pourra faire tout cela. » Lyrae s’interrompit, cherchant ses mots. Elle était sincère et se dégoûtait elle-même de ce choix tentant, difficile et monstrueux à la fois. Je te libérerais moi-même de ce fardeau qu'est cette cave et de l'Impero le moment venu, amour de frère. Tu ne me pardonneras peut-être pas, mais je te promet la liberté d'esprit et de corps quand ton heure viendra. « Ce serait le plus beau cadeau que vous pourriez me faire, Père. Il m’arrive de… de ne pas trouver le sommeil certaines nuits, car ses sourires, ses rires et tout de lui me manquent. » confessa-t-elle dans un murmure à son père.

Cygnus était une partie d’elle, au même titre qu’Ulric. Sauf qu’elle n’avait pas à moitié éduquer son aîné, tandis qu’elle avait pris soin de Cygnus à chaque fois que leur mère avait le nez enfoui dans ses mixtures.

Esclave des siens, était-elle.
Prête à tout pour offrir à son sang un semblant d'épanouissement.
Bonheur mimé, bonheur quand même.


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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyVen 24 Avr - 23:18


Elle respire la jeunesse,
Lyrae.
Elle respire l'innocence,
Lyrae.
Elle respire l'inconscience,
Lyrae.
Elle respire l'enfance inachevée.
Le reflet du père au même âge. Jadis jeune homme plein de vigueur, petit roi du monde désireux de le conquérir, mais le paternel, ce vieil Hector, toujours dans l'ombre pour remettre son jeune poulain dans le droit chemin. C'est le rôle du parent, qu'il se pratique dans la douceur ou dans la violence, il matraque les erreurs avec sévérité pour que le chemin tracé soit toujours suivi. Potter n'a pas le droit d'échouer, voici un adage, presque une maxime qui hante aujourd'hui encore, les songes du patriarche. Quand celui-ci faisait le malheur de son père, Hector n'hésitait pas, une nuit à dormir sur une chaise de fer, une nuit à écrire à la plume, encre de son propre sang des lignes et des lignes, cicatrices encore effleurées du bout des doigts par la reine, uniquement elles, personne d'autre ne peut les voir, ne peut les embrasser, ni même les apaiser. Des nuits à jurer, cracher, maudire, crucio ! Potter, oui, bien entendu, on naît Potter, mais surtout, on le devient, par la force transmise, cette volonté de ne jamais échouer, ne jamais mordre la poussière, tête haute, fierté assumée, l'élite toujours, car Potter, on connaît trop le goût amer de la poussière mélangée à la douleur physique.
Lyrae.
Deuxième fille, troisième enfant et pourtant. Celle qui a sans l'ombre d'un doute héritée le plus du caractère de son père, maudissant l'échec, avançant toujours en regardant les nuages, jamais le sol, trop miséreux à ses yeux. Ambition dévorante, faire ses preuves, prouver qu'elle porte fièrement son nom, langue de vipère, elle aime appuyer là où ça fait mal et surtout, elle ne renonce jamais ! Une qualité rare que lui accorde son père, car elle, elle y a goûté, à la douleur la plus vive et la plus horrible qu'un père peut infliger à son engeance. Crucio, encore et toujours, dans la cave, à s'entraîner au duel, à se préparer pour être à son tour auror, suivre les traces du vieux lion, marcher dans son sillage, embrasser son ombre pour un jour, sans aucun doute, la dépasser et briller d'un plus fort soleil.
Ma fierté. Mon sang.
Difficile d'exprimer les émotions quand on a le palpitant enfermé dans une cage d'acier, mais les yeux sont plus expressifs que le reste.

Lyrae. « Oh là, pas de ça ! Mon frère chéri a bien des talents mais il est bien plus épanoui en liberté, dans la nature. La neutralité lui offre plus d’or que Grindelwald, notre Ulric est un chasseur. Il faudrait être plus que cela pour être considéré par monsieur le ministre… un homme moins impétueux et plus orienté vers la politique. Quelqu’un comme vous. » léger sourire entre les lèvres, elle est douée la petite, douée pour cerner les gens et pourtant, elle se heurte toujours à un mur, son père.  « Et pourtant, la politique me débecte au plus haut point. » admet l'homme. Lyrae est son reflet, oui, mais elle se distingue de lui par la flatterie, une arme qu'elle manie mieux que son paternel, finement aiguisée, mais lui, il ne tombe pas dans le piège. La politique n'a jamais été un domaine qu'il apprécie, homme d'action, homme de terrain, il aime le contact, la violence, la déchéance à l'état pur ! Les baguettes parlent avant les mots, même si les mots, assurément, peuvent faire plus de dégâts.
« Plus sérieusement, Père. Si vous doutez, c’est que votre instinct vous montre déjà la direction à prendre. » elle marque un point, peut-être même deux, voir trois. Potter reste de marbre devant la réplique qui transpire de vérité. Il observe son enfant, l'écoute avec soin car il comprend qu'elle n'est plus une enfant, mais une femme et une femme de ce monde, en avance sur son temps qui se doit d'être attentive et instruite, observatrice et joueuse, à l'image de sa mère. « S’il vous plaît, Père, ne risquez pas votre vie en militant activement pour un sorcier qui hausserait simplement les épaules à l’annonce de votre mort. Les soldats sont souvent sectionnés d’un membre au bataillon. Le soutenir tout en gardant une certaine distance serait préférable, garantirait votre position si Grindelwald venait à chuter. S’il perdait, avec vous à ses côtés, notre nom serait sali. Sa montée au pouvoir est récente, vous avez encore le temps d’analyser la situation… c’est lui qui doit demander après vous, pas l’inverse. Nous ne sommes pas ses larbins, vous êtes un meneur et votre nom est inscrit dans les mémoires du ministère avant le sien. » Lyrae ma fille, tu es d'une justesse déraisonnable. Toujours silencieux, Potter écoute d'une oreille attentive. Sa fille débat avec témérité, esprit brillant hérité des gênes de la mère nourricière. « Gellert Grindelwald ne peut se targuer de pouvoir nous donner ce que nous sommes déjà et ce qu’il n’est pas : l’élite. Qu’est-il ? Un mage doté de pouvoirs magiques considérables et d’un charisme magnétique, c’est tout. Son passé est trop nébuleux pour s’y fier et son patronyme est inconnu sur nos terres… pas comme le notre. Si j’étais vous, je ne me fierais pas à un homme sorti de nulle part, aussi talentueux soit-il. Ce type d’individus recherche souvent des choses qui nous échappent, dissimulés par d’appétissants discours. »
Lyrae. Hier encore, petite, tu aimais te tenir sur les genoux de ton père quand celui-ci se mettait derrière son piano, écoutant dans un silence religieux les mélodies, observant avec curiosité les doigts sur le clavier, essayant à son tour de créer un son, une harmonie, quelque chose de beau dans ce monde de brutes. « Je dois avouer que tu me surprends, ma fille. Tu as raison, sur tout ce que tu racontes et c'est pour tout cela que j'hésite encore aujourd'hui à ployer le genou devant cet homme, aussi puissant et charismatique soit-il. J'adhère entièrement à ses idées, néanmoins, quelque chose me retient dans mon engagement. Mon nom, mais surtout, ma famille. » dans la pénombre, l'épouvantard prend la forme d'un cadavre, visage de Ulric, puis Astoria, vient enfin le tour de Lyrae, même du petit Cygnus et summum de l'horreur, Drusilla. Une réalité à laquelle l'homme se refuse à se confronter. « Je ne veux perdre aucun d'entre vous et même si je me montre sévère envers vous, cruel même parfois, c'est pour votre bien. Le monde dehors Lyrae, n'est pas beau. Il est laid et l'affronter en le sachant est un gage de survie.  » confession à demi-mot, Lyrae est en âge de comprendre que derrière le monstre se cache un homme et un père avant tout, une facette bien trop souvent cachée, volontairement pour ne pas montrer ses faiblesses, au nombre de cinq. « J'ai conscience que Grindelwald n'accorde à ma vie, qu'une importance mineure, pour ne pas dire, inexistante. Je ne suis qu'un outil et un outil, ça se remplace. Il y a quelques temps, j'ai... Rendu une petite visite à une sorcière. Minerva McGonagall. » souvenir cuisant, la chair de nouveau, se déchire entre les côtes, à l'endroit même où la lame a pénétré pour faire gicler les flots de sang, torrent carmin, rivières pourpres. « Cette femme a rédigé un article dans la Gazette à mon sujet, me traitant ouvertement de prédateur envers les femmes. Je te laisse imaginer ma réaction en lisant ce torchon. Je me suis rendu chez elle dans l'idée d'un duel, pour rétablir mon honneur et lui faire mordre la poussière. J'avoue m'être laissé quelque peu... Emporter par ma colère et la solution de force de ta mère n'a pas aidé à me calmer. Résultat, elle m'a poignardé et je l'ai brûlé à l'aide d'un feudeymon puissant, mais j'étais trop faible pour contenir le feu. C'est Albus Dumbledore qui a arrêté le maléfice et mit un terme à ce duel où nous allions littéralement nous entre-tuer elle et moi... » parler de la dette ? Du fait qu'il a été sauvé par la chatte et qu'il est désormais lié à elle, lien invisible, chaîne autour de la gorge ? Non. Potter n'en fera rien et sa fille est suffisamment intelligente pour comprendre. « Cet événement est revenu aux oreilles de Grindelwald. J'en subi actuellement les conséquences. Je dois me tenir droit, ne pas faire parler de moi, faire un travail sérieux ou je risque, en dehors de ma place, de devoir rendre ma baguette, celle-ci sera, je l'imagine, brisée. » disgrâce absolue, le sorcier laisse échapper un soupir d'exaspération.
« Tout cela ma fille, pour t'expliquer que j'ai pleinement conscience de ce que tu me dis. Je sais que je ne représente rien pour le ministre, un soldat que l'on peut envoyer au front et remplacer si on le casse, néanmoins, les enjeux sont importants et nous devons prendre tous les éléments en compte. Cela ne concerne pas que nous, mais également les générations à venir. Tes enfants, si un jour, tu deviens mère. » un souhait désiré, mais en aucun cas une obligation, à bien des choses on peut critiquer le père, mais jamais il n'a forcé un quelconque mariage chez ses enfants. La liberté, il en a été privé, ce droit, il l'accorde à sa descendance.

Et la descendance d'ailleurs.
Cygnus.
Le regard perdu dans le vague, un bref instant, le patriarche oubli sa fille, oubli tout pour ne penser qu'à son fils qui se meurt dans cette cave. Les poings serrés si fort que l'on distingue les phalanges, jointures blanches, Potter peste contre lui, contre ce petit con, borné et têtu, mais il n'a pas le choix. Le moindre mal ? Foutaises ! le mal est le mal, ni petit ni grand. La main de son enfant son épaule, Potter sort de ses pensées et l'observe un long moment, l'écoute.
« Écoutez… si je ne parviens pas à le convaincre d’arrêter ses fantaisies, nous n’aurons pas le choix. » Impero. Il se retrouve en elle, desserre l'étau de ses mains, la colérique devient sourde, s'adoucit presque. Lyrae, comme tu as grandi. « L’impéro, c’est plus doux qu’un endoloris, hein ? Nous aurons juste à le faire oublier… ce qui ne va pas. A l'obliger de taire ses caprices et son affection pour les nés-Moldus, il n'en dira pas un seul mot. Hormis cela, Cygnus sera un charmant garçon en tout point. Nous l’aimons tous au fond tendrement et il ne serait pas souhaitable qu’il pourrisse dans cette cave, pour lui déjà et pour nous ensuite. Ses cris me rendent malheureuse, il adorait la vie. Sortir et être utile. Si nous le contrôlons, Cygnus pourra faire tout cela. » Mais ce ne serait pas véritablement Cygnus. Les yeux dans les yeux, les mêmes idées noires, la même détermination et pourtant, la même conclusion. « Et pourtant, tu le sais aussi bien que moi, Lyrae. Quand quelqu'un subit l'Impero, on contrôle son corps, mais pas son esprit. Celui-ci est pleinement conscient de ce qu'il subit. Il souffrira, mais la douleur sera invisible. Ce n'est ni plus ni moins que de la torture et ta mère ne l'acceptera pas. Elle refusera de voir son cher petit dans une prison dorée. » car il ne faut pas oublier qui se dresse entre les enfants et la barbarie des temps modernes, Drusilla ! l'impétueuse, la reine des enfers, elle ne permettra jamais que l'on touche à l'un de ses marmots, surtout pas au tout dernier, surtout pas à son cygne noir.
« Ce serait le plus beau cadeau que vous pourriez me faire, Père. Il m’arrive de… de ne pas trouver le sommeil certaines nuits, car ses sourires, ses rires et tout de lui me manquent. » Lyrae, petite nature. « Cela fait bien longtemps que je ne trouve plus le sommeil. » réplique l'homme avant de se redresser et de faire quelques pas dans la pièce. « Il existe cependant une solution, elle est limpide autant qu'elle est affreuse. »   Potter dévisage la petite Potter un long moment, l'idée lui effleure déjà l'esprit depuis des nuits, des jours, ça le maintient éveillé, ça lui ronge l'esprit, ça entrave ses sens.
« Obliviate. » la magie toujours, mais dans sa forme la plus perfide, pas impardonnable certes, mais tout aussi affreuse. « En prenant soin de lui effacer les bons souvenirs, son amitié avec les mudbloods, il sera le fils que l'on attend de lui, le Potter qu'on lui demande d'être. Et à l'inverse de l'impero, il ne sera pas prisonnier, il sera libre. Incomplet, mais libre. »
Lyrae, que penses-tu de cela ? Les yeux dans les yeux toujours. Le père attend la réaction de son enfant, de sa petite auror. « Bien entendu, il faut maîtriser à la perfection ce sort pour ne pas effacer des souvenirs que l'on souhaite conserver et il faut maintenir Cygnus durant le processus, mais ça, je peux m'en charger. Et je sais que tu excelles dans ce sortilège. » pause, seras-tu le bourreau, ma fille ? « Du reste, concernant ta mère, nous lui dirons quand cela sera fait. Elle sera très en colère, mais le mal sera fait et on ne pourra revenir dessus, pas même avec la meilleure potion qui soit. Bien entendu, j'assumerai seul les conséquences de tout cela. » elle peut bien mépriser un peu plus le diable, après tout, cela ne fait aucune différence.
Et le silence règne en maître dans la pièce, le père attend la réponse de sa fille, que faire, que choisir ? Refus ou complicité ? Potter, quelques pas, se permet un dernier verre. « Quoique tu décides Lyrae, sache que je suis fier de toi. »

Un compliment comme il n'en n'arrive pas, jamais.
Sincérité absolue.
Le père se dévoile, beauté macabre.
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Lyrae Potter
ordre du phénix
Lyrae Potter
crédits : .LOLLIPOPS (AVATAR) + SIRENS CHARMS & HENRY (SIGNATURE & ICONS).
face claim : TAYLOR MARIE HILL.
pseudo : CRIMINAL DAMAGE.
the devil wears prada. (henry & lyrae) 200
études : fut élève à Poudlard de 1904 à 1911, répartie dans la maison du noble Salazar Serpentard.
particularité : occlumens (niveau 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyMar 28 Avr - 2:20

« Et pourtant, la politique me débecte au plus haut point. »

Je sais, papa.
N’avait-il pas été, après tout, celui qu’elle avait le plus observé dès la naissance ? Admiration pour son parcours, crainte pour son courroux, respect pour son expérience, amour pour sa dévotion envers son engeance, tendresse pour ses sacrifices.
Gamine trottinant sur les pas du paternel, buvant ses paroles, imitant ses actes et marchant sur ses traces. Lyrae souhaitait être son reflet là où Ulric devait être son ombre. Il avait été sa plus grande source d’inspiration. La vipère pouvait se targuer d’avoir été témoin de l’évolution d’Henry Potter, dans toute sa splendeur. Auror acharné dans les premiers temps, promu chef du bureau par sa ténacité et ses compétences, pour ensuite finir directeur du Département de la justice magique par son expérience et sa légitimité. Lyrae n’ignorait donc pas que l’Auror avait été plus épanoui que le politicien qui s’était imposé. Le terrain devait lui manquer et la paperasse le rebuter. Si bien que dans ses vieux jours, Lyrae se voyait plus mourir guerrière que leader de département. Au pire, professeur de défense contre les forces du Mal. Subir le pression que générait l’univers de la politique n’avait rien d’attrayant, hormis le prestige. Elle n’en dit cependant rien.

« Je dois avouer que tu me surprends, ma fille. Tu as raison, sur tout ce que tu racontes et c’est pour tout cela que j’hésite encore aujourd’hui à ployer le genou devant cet homme, aussi puissant et charismatique soit-il. J’adhère entièrement à ses idées, néanmoins, quelque chose me retient dans mon engagement. Mon nom, mais surtout, ma famille. » Incapable de cracher sur la loyauté indéfectible qu’Henry vouait aux siens. Le patriarche Potter avait beau être la sévérité incarnée, frôlant la cruauté à ses heures, il restait un père de famille dévoué à ses enfants. Régulièrement, il s’imposait et eux subissaient ses choix sans oser l’affronter avec un excès de zèle. Les rejetons finissaient par courber l’échine, conscients au fond que leur père agissait pour leur bien, quitte à les faire souffrir un bon moment. Tôt ou tard, ils comprendraient.
« Je ne veux perdre aucun d’entre vous et même si je me montre sévère envers vous, cruel même parfois, c’est pour votre bien. Le monde dehors Lyrae, n’est pas beau. Il est laid et l’affronter en le sachant est un gage de survie. » Oh, comme tu m’as fait souffrir, doux père. Les punitions incalculables à l’époque où sa magie infantile ravageait leur vie de famille. Les humiliations quand elle avait le malheur de ne pas avoir un Optimal ou Effort Exceptionnel. Les moqueries lorsqu’elle avait émis le vœu de devenir joueuse professionnelle de Quidditch. Sa rupture avec Brynden. Les tortures pour faire d'elle une Auror à la hauteur, une machine de guerre. Lyrae n’avait rien oublié. Sauf qu’il n’avait pas faux : son adolescence dorée ne ressemblait en rien au monde extérieur. Ce dernier était plus dangereux, triste, sérieux et dénué de pitié. Elle l’avait appris à ses dépens et on pouvait le ressentir rien qu’en se penchant de plus près sur son mode de vie actuel. « Je sais. » répondit-elle avec lassitude, le regard perdu dans le vide durant quelques secondes.
« J’ai conscience que Grindelwald n’accorde à ma vie, qu’une importance mineure, pour ne pas dire, inexistante. Je ne suis qu’un outil et un outil, ça se remplace. Il y a quelques temps, j’ai… rendu une petite visite à une sorcière. Minerva McGonagall. » Le myocarde sursaute à l’évocation de ce nom qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Sa supérieure et camarade de l’Ordre du Phénix, son amie à la peau bronze, sa comparse raisonnable et appréciée. Tout cela, son père l’ignorait. Lyrae usa de ses talents de comédienne, affichant une mine interrogatrice qui n’avait pas vraiment lieu d’être. Pas vraiment, car elle n’était pas à l’ouest et lisait les journaux chaque matin. L’article épicé entièrement consacré aux vices d’Henry Potter n’avait pas échappé à sa curiosité. Elle n’avait jamais saisi l’opportunité d’en discuter avec son paternel, craignant d’attiser sa colère et ayant d’autres chats à fouetter.
« Cette femme a rédigé un article dans la Gazette à mon sujet, me traitant ouvertement de prédateur envers les femmes. Je te laisse imaginer ma réaction en lisant ce torchon. Je me suis rendu chez elle dans l’idée d’un duel, pour rétablir mon honneur et lui faire mordre la poussière. J’avoue m’être laissé quelque peu… emporter par ma colère et la solution de force de ta mère n’a pas aidé à me calmer. Résultat, elle m’a poignardé et je l’ai brûlé à l’aide d’un feudeymon puissant, mais j’étais trop faible pour contenir le feu. C’est Albus Dumbledore qui a arrêté le maléfice et mit un terme à ce duel où nous allions littéralement nous entretuer elle et moi… » Succession d’émotions différentes s’entrechoquant violemment dans son esprit. Choc, surprise, peur, gratitude. L’impression d’entendre un gosse se plaindre de ses mésaventures.
C’était la première fois que son père se confiait à elle, lui détaillant une défaite cuisante qui devait l’obséder de l’aube jusqu’au coucher. Lyrae ne pouvait que compatir, car perdre était synonyme de honte suprême pour le paternel et la fille. Ils s’entendaient parfaitement là-dessus. Cela expliquait aussi pourquoi durant le mois d’avril, son père lui avait paru plus chétif qu’à l’ordinaire et beaucoup plus enclin à la nervosité. La sorcière ressentit un élan d’affection et de gratitude envers Dumbledore et McGonagall, qui n’avaient pas mentionné cet épisode une seule fois devant elle. Ils n’avaient pas eu le mauvais réflexe de lui faire payer indirectement cette agression que son père lui contait. « Par la barbe de Merlin, Père, pourquoi n’avoir rien dit ? Je lui aurais réglé à son compte, à cette infâme rédactrice. Entre femmes. » C’était purement mensonger, mais en feignant d’attaquer Minerva et ensuite revenir prétendument victorieuse d’une bataille entre donzelles, Lyrae aurait évité à deux êtres qui lui importaient de se livrer un duel à mort. « Mourir pour un article, tellement puéril. » Elle leva les yeux au plafond, agacée par tant de négligence venant de la part de son père. « Nous avons encore besoin de vous, Père. Ne répondez plus aux provocations de cette femme. » Cela se traduisait aussi par "ne touche plus à mon amie pour un ridicule bout de papier".

« Cet évènement est revenu aux oreilles de Grindelwald. J’en subi actuellement les conséquences. Je dois me tenir droit, ne pas faire parler de moi, faire un travail sérieux ou je risque, en dehors de ma place, de devoir rendre ma baguette, celle-ci sera, je l’imagine, brisée. » Rapide et sautant sur la perche qu’Henry lui tendait – ce que d’autres n’auraient pas perçu comme tel – Lyrae frappa des mains. Elle n’abandonnerait pas son argumentaire, hors de question. « Eh bien, raison de plus pour ne pas être son fidèle soldat. Vous êtes dans son viseur. En vous impliquant davantage au sein de la Confédération, vous seriez plus près de lui encore et de cette façon, il remarquerait le moindre faux pas aisément car vous en avez déjà fait un. Qui s’y frotte, s’y pique. Tandis qu’en le soutenant de manière plus raisonnable et distante, l’affaire McGonagall deviendrait rapidement un vilain souvenir pour Grindelwald. » C’était le cadet des soucis d’un ministre, ce type d’histoire. Si son père ne s’en approchait pas de trop et se contenterait de faire son travail, Grindelwald oublierait.
« Tout cela ma fille, pour t’expliquer que j’ai pleinement conscience de ce que tu me dis. Je sais que je ne représente rien pour le ministre, un soldat que l’on peut envoyer au front et remplacer si on le casse, néanmoins, les enjeux sont importants et nous devons prendre tous les éléments en compte. Cela ne concerne pas que nous, mais également les générations à venir. Tes enfants, si un jour, tu deviens mère. » Elle acquiesça silencieusement, tout aussi sensible aux arguments qu’étalaient son père que ceux qu’elle proposait. L’alpha lui avait soufflé que la vie n’était qu’une vaste partie d’échecs, où les pions devaient être habilement placées. Une erreur et tout était fichu. Lyrae approcha son visage vers celui de son père, lui offrant une œillade mystérieuse et entendue à la fois. « Mère est l’eau qui dompte le feu, Ulric est le soldat qui vous suivra aveuglement, Astoria est le caprice dissimulé sous l’angélisme, et je suis l’agent raisonnable. Ces éléments vous aideront, je pense, à faire un choix décisif une fois que vous aurez consulté chacun. Parce que je ne reviendrais pas sur mon avis. » En somme, ne vous fiez pas aux conseils d’Ulric et Astoria, aurait-elle voulu dire à la place. C’était malheureusement trop cru et elle ne voulait pas risquer de froisser ses aînés, qui avaient bien des qualités mais dont les défauts et les conseils pouvaient s’avérer dangereux. Du moins, c’était ce que Lyrae pensait et elle ne reviendrait pas sur son jugement.

Quant à Cygnus, il comptait pour du beurre.
Condamné dans la cave, son avis devait avoir autant d’importance que celui de Margaret Schaepkens. Le benjamin n’était plus que l’ombre de la fratrie, au plus grand plaisir d’Astoria qui se plaisait à le malmener depuis qu’elle avait compris qu’il était différent. Le jour où Henry avait pris cette décision, Lyrae s’était mise en furie pour montrer sa désapprobation. Elle s’était compromise pour son petit frère plus d’une fois. En retour, il n’avait pas daigné accorder le moindre crédit à ses conseils et persistait à faire l’enfant. Le pire était que malgré son mécontentement, elle ne pouvait se résoudre à assister à son malheur plus longtemps. Impero, horreur et noirceur à l’unisson. « Et pourtant, tu le sais aussi bien que moi, Lyrae. Quand quelqu’un subit l’Impero, on contrôle son corps, mais pas son esprit. Celui-ci est pleinement conscient de ce qu’il subit. Il souffrira, mais la douleur sera invisible. Ce n'est ni plus ni moins que de la torture et ta mère ne l’acceptera pas. Elle refusera de voir son cher petit dans une prison dorée. » Drusilla n’acceptait rien de ce qui puisse blesser un de ses enfants psychologiquement ou physiquement. Mère farouche et protectrice, qui n’avait pas besoin d’user de la violence pour maîtriser ses poulains. En désaccord avec la décision d’Henry, leur mère avait fini par obtempérer.

Lyrae savait pertinemment qu’elle n’était pas la seule à ne pas trouver le sommeil, à s’interroger sur les conséquences de la punition infligée à Cygnus, à se demander si la situation s’arrangerait, à se retourner sans cesse dans son lit tant que cette histoire ne serait pas réglée. « Cela fait bien longtemps que je ne trouve plus le sommeil. » Par ta propre faute, ça, songea-t-elle avec amertume en l’observant faire quelques pas dans la pièce, lion en cage. Avec un tempérament pareil, il ne devait pas être en paix. « Il existe cependant une solution, elle est limpide autant qu’elle est affreuse. » Les sourcils de Lyrae se froncèrent. Leurs regards se croisèrent pour se confronter durant de longues secondes, qui en parurent cinq minutes. Lui était éveillé, elle dubitative.
« Obliviate. » Sacrebleu ! « En prenant soin de lui effacer les bons souvenirs, son amitié avec les mudbloods, il sera le fils que l’on attend de lui, le Potter qu’on lui demande d’être. Et à l’inverse de l’Impero, il ne sera pas prisonnier, il sera libre. Incomplet, mais libre. » Est-ce que cela valait la peine de vivre, si c’était pour respirer et évoluer à travers une identité inconvenante ? Elle ignorait quelle option était la meilleure, entre l’impardonnable et la perfidie. Se demandait à présent ce que son père serait capable de lui faire subir s’il apprenait qu’elle faisait partie de l’Ordre du Phénix. Cygnus en était arrivé uniquement à ce stade et souffrait d’un terrible traitement. Alors, qu’en serait-il de Lyrae, la traître ? Vipère silencieuse, frappant au dernier moment. Ses lèvres tremblèrent et elle ne put s’empêcher de se taire, pour ce coup-ci. « Il n’aurait jamais dû naître. What a pity. » Les mots s’étaient échappés seuls, incontrôlables. « Cela nous aurait évité ces désagréments. » lança-t-elle, encore plus abrupte que les instants qui avaient précédé ces dernières paroles. Cela m’aurait évité d’être un monstre.
« Bien entendu, il faut maîtriser à la perfection ce sort pour ne pas effacer des souvenirs que l’on souhaite conserver et il faut maintenir Cygnus durant le processus, mais ça, je peux m’en charger. Et je sais que tu excelles dans ce sortilège. » Et comment ! Son frère aîné avait été une de ses plus récentes victimes. Tous l’ignoraient, hormis Prudence Prince, maudite témoin. Lyrae avait effacé avec succès et une rapidité sans nom un bout de la mémoire d’Ulric, pour lui faire oublier l’échappée belle du professeur Gauvain. Elle était apte à faire oublier à autrui toute son existence.
« Du reste, concernant ta mère, nous lui dirons quand cela sera fait. Elle sera très en colère, mais le mal sera fait et on ne pourra revenir dessus, pas même avec la meilleure option qui soit. Bien entendu, j’assumerai seul les conséquences de tout cela. » Tu as intérêt, daddy. Mieux valait fuguer qu’affronter sa mère. Devant une Drusilla Potter furieuse, fuir était la plus sage des idées. Lyrae était restée silencieuse, pesant le pour et le contre. Pour : son cadet serait libre ; contre : ce ne serait plus Cygnus. Il perdrait toute saveur, ne serait plus son petit cygne hardi, son délicieux strudel. « Vous souhaitez qu’il change de lui-même, vous n’obtiendrez pas une entière satisfaction avec un Obliviate. » Interruption d’un silence pesant, lèvres pincées. « Si nous le soumettons à un sortilège d’amnésie, vous ressentirez toujours cette identique déception à chaque fois qu’il se tiendra face à vous. Vous n’en trouverez pas plus le sommeil. » souffla-t-elle, franche et douce, tout en ne quittant pas ses propres réflexions, priant des dieux inexistants pour lui montrer quel chemin était le plus juste et adapté. « Mais impossible de le garder dans cette cave, cela a assez duré. » Méditer avant d’agir, cependant. « Vous savez que je n’ai qu’une parole. Laissez-moi y réfléchir la tête reposée, je vous promet une réponse sous trois jours. » Car je ne compte que jusqu’à trois et pas au-delà, tel est mon règlement. « Je ne voudrais pas vous livrer une réponse hâtive, sans avoir la certitude d’honorer une promesse. » La vipère lui jeta un œil significatif. Lyrae avait beau être une garce assumée, préfète-en-chef du sarcasme, reine de la terreur à Poudlard, Auror et agent focalisée sur son travail, elle n’en restait pas moins une jeune femme aux principes irrévocables. Notamment, ce crédo : paroles égales promesses.

Gorgée de whisky supplémentaire pour Henry, retombée d’un calme ambiant absolu. Peut-être paraissait-elle lâche et pas assez brave pour cette requête ? Très bien, elle n’en avait fichtrement rien à faire. Lyrae ne souhaitait pas donner de faux espoirs à son père et l’idée, séduisante, sadique et tordue, devait être soigneusement soupesée. Supporterait-elle les remords qui surgiraient par la suite ? La voix juvénile et l’adorable frimousse d’Augustus retentissait fréquemment, acide. « Moi ce qui m’intrigue, c’est comment tu arrives encore à te regarder dans le miroir (…) » lui avait-il assené quelques mois plus tôt. Et s’il avait raison ? Elle était complice en ne dénonçant pas son père. N’avait-elle pas assez joué avec le destin de Cygnus ? Oui, j’ai assurément besoin de temps pour y voir plus clair.

Les Potter, pièce de théâtre,
Douloureux stigmates.

La voix d’Henry, l’extirpant de ses rêveries. « Quoique tu décides Lyrae, sache que je suis fier de toi. » Myocarde qui bat plus vite, yeux verts gazons qui s’humidifieraient presque sous le coup de l’émotion. Handicapée des sentiments incapable d’extérioriser le plaisir ressenti devant ce compliment inattendu, trop peu entendu.
Elle fit volteface, dévisageant son père comme s’il était le fruit d’une hallucination aigu. « I am not. » Mots brisés, reflets de son envie de se surpasser et de son envie inavouée d’être une bonne personne. Sauf qu’elle était sans cesse en proie avec ses démons. Ses sarcasmes, sa fierté, son orgueil, ses incertitudes, sa solitude qui la rendait encore plus désagréable, sa sensibilité. La liste était longue et Lyrae ne voyait pas de quoi elle devait être fière. Elle avait peut-être tout pour elle en apparence, mais était une malheureuse ordure qui semblait avoir plus de défauts que de qualités. Sauf que tout cela, Lyrae ne pouvait se résoudre d’en parler avec son cher paternel, excès de faiblesse indésirable.
« J’aurais aimé vous rendre aussi fier qu’Astoria le fait. » La sorcière esquissa un sourire, refusant de dévoiler ses regrets et tourments. « Elle a toujours su vous contenter sans faillir. Princesse délicieuse, qui a choisi le bon gendre pour ses parents dès le premier coup. Astoria, qui n’a jamais fait de vagues, propre sur elle, ancienne préfète-en-chef. » Lyrae eut un léger rire, poursuivant sur une note plus légère et teintée d’humour fake. « Face à elle, je ne fais sans doute pas le poids. Je suis fichée comme étant cette fille qui a essayé de pisser debout à quatre ans, qui aime marcher dans la boue, se battre avec les garçons, voler les cigarettes de ses parents, grimper sur les arbres, collectionner les chats et jeter de méchants maléfices. » Quelques instants de répits entre deux gorgées de vin. « J’ai encore beaucoup de progrès à faire pour que vous soyez réellement fiers, toi et Mère. » Clin d’œil adressé avec malice pour masquer – peut-être en vain – la déception ancrée en elle : celle de ne pas être parfaite.

Éternelle insatisfaite, trop dure envers elle-même.
@henry potter
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Henry Potter
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Henry Potter
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études : autrefois élève sous les couleurs de serpentard de 1876 à 1883.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyMar 28 Avr - 21:06



La plaie est fermée.
Mais elle brûle. Elle brûle avec une réelle intensité, si bien que Potter ne peut pas s'en empêcher, de poser sa main à l'endroit même où la lame l'a pénétré quelques mois auparavant, malgré le tissu épais, malgré l'absence de douleur, sa fierté de mâle dominant, l'alpha, en a pris un coup et il peine à le cacher, surtout en présence de sa fille. Les sourcils froncés, il se souvient de ce jour fatidique, de l'explosion de sa colère à l'état brute, des ravages de celle-ci, sauvage et enflammée, de ce chien à trois têtes, tout de flamme vêtu et de la terreur lisible dans les yeux de la sorcière, des couteaux qui ont volé, de l'intervention presque bénie du joker, oui, tout lui revient en mémoire tandis qu'il ferme brièvement les yeux, mordille sa lèvre inférieur pour chasser ces foutues images de son esprit.
Non, Potter.
Ne rien montrer, ne rien laisser paraître, statue de marbre, garder le contrôle, être celui que tu te dois d'être, le capitaine du navire. Une nouvelle gorgée de whisky pour relâcher la pression, la main lâche le tissu, la blessure cesse de brûler, du moins temporairement. « Par la barbe de Merlin, Père, pourquoi n’avoir rien dit ? Je lui aurais réglé à son compte, à cette infâme rédactrice. Entre femmes. » le verre claque presque sur la table, Potter dévisage un instant sa fille, le ton autoritaire est un choix voulu pour se montrer persuasif, ordre maquillé qui en découle. « Et tu n'en feras rien, Lyrae, tu m'entends ? Rien. » le père ne hurle pas, mais il se veut sec, froid presque tandis qu'il laisse échapper un léger soupir, une main sur son front pour chasser ce maux de tête à l'évocation du souvenir en question, mais il fallait le faire, pour donner force à l'argument de sa fille de ne pas s'engager car elle a raison, sa vie importe peu, pour ne pas dire, pas du tout et le duel raté avec Minerva le prouve, on le puni pour avoir voulu sauver son honneur, on le puni de s'être attaqué à une vulgaire sang souillée ! « Mourir pour un article, tellement puéril. »  silencieux, il foudroie presque son engeance du regard le Potter, tellement la honte le submerge. « Ce n'était pas ça. C'était plus que ça. C'était pour préserver un nom autant que mon honneur et j'aurai gagné sans l'intervention de ce cher Dumbledore. S'il n'avait pas été là, McGonagall serait morte et d'elle, ne resterait rien qu'un tas de cendres que le vent aurait éparpillé aux quatre coins du globe. » souffle-t-il, encore vexé d'avoir perdu, mais Potter jamais, n'évoque la volonté qu'il a eu de vouloir sauver la féline, il taire ce secret à quiconque, même à sa fille. Il doit garder cette image du titan, mais il est malgré tout, colosse aux pieds d'argile.

Et la guerrière repart à l'assaut, tandis que le maître de la maison reste debout, aux bords de la cheminée qu'il observe un moment avant de saisir sur le rebord, une petite boîte en acier qui appartient à son épouse, elle laisse traîner ses affaires. Il l'ouvre, prend une cigarette sur les trois restantes avant de l'allumer par le biais d'un tour de magie, laissant sa fille débattre, profiter de la situation pour s'affirmer sous l'égide d'un père attentif.  « Eh bien, raison de plus pour ne pas être son fidèle soldat. Vous êtes dans son viseur. En vous impliquant davantage au sein de la Confédération, vous seriez plus près de lui encore et de cette façon, il remarquerait le moindre faux pas aisément car vous en avez déjà fait un. Qui s’y frotte, s’y pique. Tandis qu’en le soutenant de manière plus raisonnable et distante, l’affaire McGonagall deviendrait rapidement un vilain souvenir pour Grindelwald. » il se retourne enfin, en revient à son enfant de son regard imperturbable avant de tirer une longue fois sur la cigarette. Shit ! il préfère définitivement les cigares. Quelques pas, Potter expire la fumée, coince la clope entre ses lèvres avant d'ouvrir à nouveau la petite boîte en argent. « Le temps de la décision viendra assez vite ma fille mais ce n'est pas pour ce soir, cependant, j'ai entendu ton argumentation et sache que j'en tiendrai compte. Tu as marqué des points. » avoue l'homme en saisissant une cigarette, plus qu'une dans la boîte de pandore. « Mère est l’eau qui dompte le feu, Ulric est le soldat qui vous suivra aveuglement, Astoria est le caprice dissimulé sous l’angélisme, et je suis l’agent raisonnable. Ces éléments vous aideront, je pense, à faire un choix décisif une fois que vous aurez consulté chacun. Parce que je ne reviendrais pas sur mon avis. » il acquiesce, lui tend son caprice à lui, subtile tentation, mais après tout, ce n'est plus une enfant, c'est une femme. « Et toi, ma petite Lyrae, tu es mon reflet dans le miroir. Celle qui me ressemble le plus, la flamme qui brûle en moi, tu en as hérité, je la vois, incendiaire dans tes yeux. »

Une flamme que rien ne peut éteindre.
Feudeymon !
Naître de l'incendie, pure folie partagée.
Hadès et Macaria.


Le patriarche se laisse tomber de son poids dans le fauteuil, les jambes croisées, nouvelle fumée expirée qui s'échappe telle une cheminée, panache de fumée, d'entre ses lèvres. Cygnus. Les sujets s'enchaînent et celui-ci est sans l'ombre d'un doute celui qui arrache, empoigne le plus, le palpitant de l'homme. Un fils qui refuse d'obéir, désobéissance juvénile qui pèse sur l'esprit d'un père. Il le sait, oui, Potter le sait bien, voici une année presque que son enfant se meurt intérieurement dans cette cave et pourtant, son esprit n'est pas ébranlé, il ne cède rien, il s'affirme. Une pugnacité, ténacité divine, qui consterne l'homme, mais qu'il admire aussi. Il tient cela de sa mère, cette soif, cette volonté de ne rien abandonner, il pourrait faire de grandes choses, l'idiot, à la place, il rêve d'une belle histoire d'amour avec les mudbloods, balivernes ! « Il n’aurait jamais dû naître. What a pity. Cela nous aurait évité ces désagréments. » il ne réagit pas, Potter. Il reste silencieux, impassible, le regard rivé sur les flammes. La naissance de Cygnus a sans doute été la plus pénible, après la tragique fausse couche bien sûr, pour la mère, mais pour le père, l'une des plus heureuses. Le dernier enfant, le benjamin de la famille, béni des dieux, héros recouvert d'une toison d'or, mais qui aujourd'hui, s'enfonce un peu plus dans les abîmes d'un monde dont il ne connaît rien. « Vous souhaitez qu’il change de lui-même, vous n’obtiendrez pas une entière satisfaction avec un Obliviate. Si nous le soumettons à un sortilège d’amnésie, vous ressentirez toujours cette identique déception à chaque fois qu’il se tiendra face à vous. Vous n’en trouverez pas plus le sommeil. » il vrille son regard, il quitte celui du foyer chaleureux, demeure de hestia la bienfaitrice pour se poser sur celui de sa fille. Potter le sait tout ça et pourtant, l'étau se resserre autour de lui, comme autour de son fils, que faire ? L'impasse semble impossible, le mur, trop haut pour être escaladé. « Obliviate comme Impero, deux solutions où l'on force l'individu à changer pour suivre notre volonté, en aucun cas Cygnus ne changera de lui-même. Une année s'est pratiquement écoulée et il n'a pas changé. Le temps ne l'a pas affecté, la magie sera notre ultime alliée, la salope. » jure l'homme en laissant sa tête contre le fauteuil, observe le plafond un moment. Trois jours. C'est ce que sa fille lui demande comme délai avant de lui donner sa réponse. Potter inspire une nouvelle fois, la cigarette bientôt sera terminée. « Trois jours Lyrae, pour choisir ou me proposer une nouvelle solution, un miracle pour sauver ton petit frère. » parce que je n'en peux plus. Voir son engeance être son propre prisonnière, prison froide et la solitude comme unique compagne, quelques visites, mais une volonté de fer, celui qui ne renonce pas, jamais en aucun cas ! voilà qui est le petit cygne, Potter. « Sinon, je capitule. »
Potter et capitulation.
Ca ne s'assemble pas, ça ne va pas ensemble, ce n'est pas dans son sang, dans son histoire et pourtant, il l'avoue, ce n'est qu'un homme, un père blessé, meurtri et qui se déteste d'agir ainsi. Capitulation, armes déposées au sol, aveu à demi-mot, mais sous quelle forme ? Il n'en dira pas plus, le sévère, tandis qu'il se redresse enfin pour lancer son mégot dans le coeur de la cheminée. « J’aurais aimé vous rendre aussi fier qu’Astoria le fait. »
Boom, boom.
« Elle a toujours su vous contenter sans faillir. Princesse délicieuse, qui a choisi le bon gendre pour ses parents dès le premier coup. Astoria, qui n’a jamais fait de vagues, propre sur elle, ancienne préfète-en-chef. »
Boom, boom.
« Face à elle, je ne fais sans doute pas le poids. Je suis fichée comme étant cette fille qui a essayé de pisser debout à quatre ans, qui aime marcher dans la boue, se battre avec les garçons, voler les cigarettes de ses parents, grimper sur les arbres, collectionner les chats et jeter de méchants maléfices.  J’ai encore beaucoup de progrès à faire pour que vous soyez réellement fiers, toi et Mère. »
Boom, BOOM.
« Tu te trompes, Lyrae. » murmure Potter en se retournant, mains dans les poches, pour faire face à sa fille. Boom, boom, c'est le bruit de son palpitant. Le myocarde tambourine à l'intérieur, conscient du mal être de sa fille, de cette jalousie intense d'être la seconde, de passer après qui la ronge depuis si longtemps. « Tu n'as pas à te comparer à ta soeur. Astoria est ce qu'elle est, tu es ce que tu es. Deux êtres différents, deux Potter différentes et pourtant, chacune avec son propre éclat, sa propre beauté. » quelques pas en avant, des enjambées pour se retrouver face à sa fille qu'il domine de sa hauteur et de sa stature.
Hadès, le père des morts.
Macaria, la petite mort.

« Astoria est une émeraude, une belle pierre précieuse que l'on veut à son cou, un poison délicieux que l'on veut goûter, même en sachant qu'il nous tuera. Elle incarne la fatalité dans toute son horrible splendeur. Le jeu des mots, la figuration, la tentation, ce sont ses armes. » les mains du père se posent sur les épaules de la fille, les yeux dans les yeux, sincérité profonde, oh oui on peut reprocher bien des choses à l'homme, mais en aucun cas il ne ment, jamais ! « Toi, Lyrae Potter, tu es taillée comme un diamant brut. Sauvage, indomptée, insoumise, tu es la guerrière qui ne craint personne et qu'on ne craint pas, à tord, car un couteau dans le dos est si vite planté. Tu es celle qui préfère l'ombre à la lumière alors laisse Astoria à sa place et prends celle qui te revient de droit, celle à mes côtés pour défendre la famille. » et il l'enlace.
Dans un geste, élan affectif dont il ne fait pratiquement jamais preuve envers sa progéniture, l'homme la serre dans ses bras, protecteur, bouclier, garde fou, il est celui qui interdira quiconque de poser sa main sur son enfant, car derrière l'homme se cache le père et tout au fond du père, rôde la bête, le monstre qui est prêt à tout pour défendre le sang de son sang. Blood of my blood.
Un pas en arrière, déjà fini, peut-être oui, une fraction de secondes que l'on veut voir durer plus longtemps, mais le père se redresse et de ses lèvres, dépose un baiser sur le front de son enfant avant d'esquisser un bref sourire.

« Je t'aime, ma chérie. » Des mots, des simples mots et pourtant, quelque chose qu'il ne dit jamais, à personne, pas même à son épouse ! car le dire c'est casser la beauté du geste et montrer quelque chose que l'on réfute.
Aimer, héritage de la sainte Cora, mère virtuose.
Aimer, à en crever.
Aimer.
Oui, aimer.


Dernière édition par Henry Potter le Mer 29 Avr - 18:31, édité 1 fois
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Lyrae Potter
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Lyrae Potter
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particularité : occlumens (niveau 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyMer 29 Avr - 18:27

« Et tu n’en feras rien, Lyrae, tu m’entends ? Rien. »

Contradiction.
Voilà que celui qui lui avait appris à manier le tranchant d’une épée, à ensanglanter le sol et à faire mordre la poussière à ses ennemis, lui ordonnait à présent de se barricader. Petite, Lyrae n’avait que pour seule option la passivité. Trop juvénile pour agir, pas en âge de comprendre, ni de défendre les siens. C’était compréhensible, on n’envoyait pas un enfant au front, encore moins sans armes. Aujourd’hui adulte, c’était à son tour de panser les blessures du vieux lion, de cracher son venin pour redorer son blason et de bousiller ses assaillants.
« Ce n’était pas ça. C’était plus que ça. C’était pour préserver un nom autant que mon honneur et j’aurai gagné sans l’intervention de ce cher Dumbledore. S’il n’avait pas été là, McGonagall serait morte et d’elle, ne resterait rien qu’un tas de cendres que le vent aurait éparpillé aux quatre coins du globe. » Détermination. S’il y avait bien une caractéristique qui unissait les Potter, c’était sans conteste celle-ci. Une fois qu’ils mordaient dans la chair fraîche, hors de question d’abandonner et rebrousser chemin la queue entre les pattes. Excessifs et souvent violents une fois en colère, ils ne menaient pas leurs attaques à moitié et à la place de son père, sans doute aurait-elle fait la même chose. Sauf qu’il était question de Minerva et qu’envenimer cette situation de sa langue acérée n’était pas envisageable. En d’autres circonstances, Lyrae aurait adoré régler le compte à un détracteur de la famille. L’Animagi étant son amie et supérieure au sein de l’Ordre, elle ne pouvait se résoudre à la détruire. Autrement, elle aurait volontiers défié l’autorité paternelle pour le venger. Car lui, aurait fendu le ciel en sept pour moi. « Je l’aurais découpé en petits morceaux, que j’aurais donné à manger au chat. » susurra la maligne entre deux gorgées de ce vin vermeil, les yeux pétillants de malice. Quelle adorable menteuse elle faisait, c’en était consternant.

Débattre.
En cas général, on ne débattait pas bien longtemps entre les murs de cette demeure. Les gosses avaient trop peur pour affronter le courroux de leur père et la matriarche préférait dompter son lion dans le secret des alcôves. En privé. Dans ces lieux, on obéissait ou on se taisait. Les révoltes et excentricités comportementales étaient rapidement matées, pas de pitié.
Mais pas pour ce soir. Lyrae avait profité de l’humeur plutôt paisible de son père pour sortir l’artillerie et les arguments nécessaires pour l’empêcher de commettre une erreur irréparable. L’addition risquait d’être salée pour la pomme de l’alpha et du reste de la meute s’il choisissait le mauvais camp. Maintenant qu’elle avait épuisé toutes les balles du chargeur, inutile de tordre le fusil. « Le temps de la décision viendra assez vite ma fille mais ce n’est pas pour ce soir, cependant, j’ai entendu ton argumentation et sache que j’en tiendrais compte. Tu as marqué des points. » J’ai toujours raison, my dear papa. « Contente de l’entendre. » lâcha-t-elle, un peu plus décontractée à l’idée de savoir que son père y réfléchirait. « Je vous partagé mon avis sur cette situation le plus honnêtement possible afin que notre famille soit protégée du moindre mal. Je sais que vous ne vous pardonneriez jamais une erreur qui mettrait notre sécurité à tous en péril. » Elle haussa les épaules, tentée de terminer la note par un stupide « Quant à moi, mon choix est fait » mais se ravisa, loin de perdre les pédales pour un verre de vin. Lyrae n’avait qu’un dernier vœu : celui que leur père écoute leur mère, comme il savait si bien le faire. C’était Drusilla qui avait le plus de talent pour le convaincre, à moins que l’élève ait surpassé le maître ?
Il lui tendit la petite boîte d’argent où reposaient l’ultime et dernière cigarette de sa Perséphone. La jeune femme émit un ricanement pervers, s’imaginant sa mère ouvrir la boîte et la retrouver vide. Scandale d’état. Mais c’était son père qui l’avait entamé et on lui avait appris à finir son assiette jusqu’au dernier grain de riz, cela devait donc s’appliquer aux cigarettes. Autant l’aider. Elle piocha, clin d’œil complice adressée au géniteur, allumant le petit délice d’un coup sec de baguette magique et tirant une longue bouffée.
« Et toi, ma petite Lyrae, tu es mon reflet dans le miroir. Celle qui me ressemble le plus, la flamme qui brûle en moi, tu en as hérité, je la vois, incendiaire dans tes yeux. » Le feu de l’Enfer dans chaque œil, la mort perlant sur les lèvres, la justice dans les tripes. Un sourire, aussi minime soit-il mais présent, qui se dessina sur les lippes de la belle à l’écoute de ces jolis mots qui lui étaient incroyablement destinés. Lyrae clamait au monde entier ne vouloir ressembler à personne et pourtant, au fond, elle restait cette grande gamine dont le myocarde se réjouissait lorsqu’on l’associait à son père. « Alors, usez de cette flamme à bon escient. »

Parce que le feu brûle,
Il est douleur et rancœur.


Volutes de fumées appartenant au père et à la fille, se croisant et dansant avec allégresse au-dessus de leurs têtes. Comparables à l’avenir du petit Cygnus, qui s’évaporait toujours un peu plus dans le vide chaque jour.

Traîtrise.
Lorsqu’on naît Potter, on jetait les traîtres aux ordures. Ils finissaient dans l’âtre de la cheminée, vulgaires combustibles. Bas les pattes, pas de ça dans les parages ! Dieu ne pardonnait pas aux infidèles, pas plus qu’Hadès, maître des Enfers. Dans ce manoir, on ne dérogeait pas aux valeurs prônées par leur clan depuis des siècles.
Comment se faisait-il que Cygnus avait dévié ? Lyrae n’avait pas vraiment réponse à cette question. Il était né ainsi, toujours à contredire, à répliquer, à croire que la vie était belle alors que le monde était aussi moche que leur père le dépeignait. A un jeune âge, ce côté intrépide était charmant, mais une fois adulte, cela sonnait beaucoup plus idiot qu’autre chose.

« Obliviate comme Impero, deux solutions où l’on force l’individu à changer pour suivre notre volonté, en aucun cas Cygnus ne changera de lui-même. Une année s’est pratiquement écoulée et il n’a pas changé. Le temps ne l’a pas affecté, la magie sera notre ultime alliée, la salope. » Le cygne noir était incontestablement le marmot le plus intrépide et dur à cuire de la famille, dans le sens où il ne comptait pas abandonner la partie. Il avait le mérite et le courage de défendre ses idées – pas Gryffondor pour rien – mais avait oublié de connecter ses neurones à la bravoure. Il doit en avoir plus dans les biceps que le ciboulot. Le pire était qu’il penchait favorablement vers les nés-Moldus depuis des années, avant même que Grindelwald ne débute ses folies, à la différence de Lyrae qui était plus conservatrice à ce niveau et qui avait rejoint l’Ordre du Phénix dans un but différent. Sauver les nés-Moldus n’aurait, de toute évidence, pas été une cause suffisante pour qu’elle rejoigne la résistance. Elle avait été transparente là-dessus dès le début. « Ce garçon est complètement cinglé. » marmonna-t-elle en guise de réponse. Un cinglé pour qui elle était capable de faire des folies et soulever des montagnes. Ce con l’avait contaminé et la guerrière ne parvenait pas à résister au rebelle, malgré qu’il attisait son agacement. Petit frère, délice de mon cœur.
« Trois jours Lyrae, pour choisir ou me proposer une nouvelle solution, un miracle pour sauver ton petit frère. » Le pire était qu’il n’y avait aucune solution sans conséquence. User de la magie était l’option la plus lâche qui soit pour le faire obéir, le façonner à l’image et la réputation des Potter. Lyrae était parfaitement capable de participer à cette sauterie, mais vivrait avec la honte et les remords pour le restant de ses jours. La fantaisie de son cousin Augustus semblait être le dénouement le plus courageux et honnête à offrir à Cygnus. Les risques étaient pourtant considérables pour Lyrae : son père devinerait que sa fille aurait joué un rôle dans la fuite du vilain petit canard. La vipère ne serait pas heureuse en décevant son père de la sorte et d’un autre côté, n’était déjà pas en paix avec elle-même. Quelle torture, quel conflit intérieur !
« Sinon, je capitule. » Le cœur sursaute, se tord en mille dans son écrin. La guerrière, qui ressentait toute la tourmente qui tuait son père à petit feu. Ce « Je capitule » emplit d’ambiguïté, qui foutait la frousse et générait de l’inquiétude. « Comment ça, vous capitulez ? » Voix qui fend le silence, retour de l’impératrice autoritaire. « Vous le laisserez moisir encore trois ans si nous ne trouvons rien, c’est ça ? » Intonations accusatrices et soupçonneuses d’une Lyrae ne comprenant pas exactement où son père voulait en venir. Cygnus ne pouvait souffrir des actes de son père davantage.

Souffrance.
Cela n’allait-il pas de concert avec les Potter ? Âmes condamnées au malheur et la déchéance intérieure, your agony is our. Elle avait longtemps prié pour atteindre la félicité, avant de ployer le genou face à la nature conflictuelle et immortelle de son esprit. Lyrae avait beau eu rassembler toute la volonté nécessaire pour combattre ses démons, ses inquiétudes et ses incertitudes, cela n’avait pas fonctionné.
Lyrae était trop exigeante envers elle-même pour espérer vivre en paix. Enfant, elle éprouvait déjà le malaise d’être la seconde fille qu’on éduquait et considérait presque comme étant un garçon. Les punitions étaient violentes, les coups durs, là où sa sœur n’avait pas à subir la moindre égratignure. Astoria, princesse enfermée dans sa tour d’ivoire et choyée de tous, Lyrae, déesse qu’on endurcissait pour qu’elle guerroie. Mioche dans l’ombre de son aînesse, qui pensait jusqu’aujourd’hui ne pas être importante. Môme qui se battait encore chaque seconde pour être digne des compliments de ses parents, qui désirait sans cesse faire ses preuves là où il n’y avait plus rien à prouver. Marmaille qui partageait ce soir sa peine et un bout de ses angoisses à son géniteur.

« Tu te trompes, Lyrae. » Ah bon, et pourquoi tous ces coups ? « Tu n’as pas à te comparer à ta sœur. Astoria est ce qu’elle est, tu es ce que tu es. Deux êtres différents, deux Potter différentes et pourtant, chacune avec son propre éclat, sa propre beauté. » Hadès, qui surplombait à présent son engeance, aura dominante et protectrice dans son sillage. Lyrae se sentait si grande et petite face au vieux lion, parallèle étrange.
« Astoria est une émeraude, une belle pierre précieuse que l’on veut à son cou, un poison délicieux que l’on veut goûter, même en sachant qu’il nous tuera. Elle incarne la fatalité dans toute son horrible splendeur. Le jeu des mots, la figuration, la tentation, ce sont ses armes. » Sa douce sœur, perfidie incarnée dans toute sa splendeur. Les paroles du père sont tranchantes et pleine de sens, déterminé à se faire entendre et voir par sa fille, roc solide de la fratrie pourtant si chétive une fois entre les mains de son père. L’étau se resserrait sur ses épaules, tandis que les iris émeraudes de la belle affrontaient bravement ceux de l’alpha.
« Toi, Lyrae Potter, tu es taillée comme un diamant brute. Sauvage, indomptée, insoumise, tu es la guerrière qui ne craint personne et qu’on ne craint pas, à tort, car un couteau dans le dos est si vite planté. Tu es celle qui préfère l’ombre à la lumière alors laisse Astoria à sa place et prends celle qui te revient de droit, celle à mes côtés pour défendre la famille. »

Et ce fut la chute.
Le temps qui s’arrête, un monde qui éclate et saigne face à l’inattendu,
Les cieux qui immortalisent cette étreinte précieuse entre Hadès et sa Macaria,
Myocarde foudroyé.


Depuis combien de temps ne l’avait-on pas pris dans ses bras ? Trois, quatre, cinq ans ? Elle s’était perdue dans les comptes et une seule certitude comptait à présent : la sincérité et la poigne de ce discours puis de cette étreinte valait tout l’or du monde.
Paupières closes, poupée de chiffon presque réconciliée avec ses démons, les larmes qui se déferlent telle une tempête sur ses joues. L’handicapée des sentiments pleurait ce soir après près de vingt ans d’abstinence, victime de secousses incontrôlables.
« Pardonnez-moi si je vous ai un jour déçu, Père. J… Je me suis tant battue pour que vous soyez fiers mais ce n’était jamais assez. Vous disiez que je n’étais pas à la hauteur et je vous croyais, me détestait pour cela. J’étais l’enfant du milieu, perdue entre plusieurs eaux, souvent en colère contre vous et parfois, contre Astoria et Ulric. » Des aveux inespérés venant de sa part, une douloureuse vérité qu’elle aurait voulu partager plus tôt et qu’elle avait gardé enfoui dans son cœur durant de longues années. Elle chialait à torrents et les souvenirs des Crucio, crucio, crucio résonnaient dans sa tête, alors qu’elle n’avait ô grand jamais versé une seule larme lors de ces moments passés, se contentant d’hurler à la mort.
L’étreinte se brisa, les lippes du père déposant un baiser sur le front de la guerrière vaincue. « Je t’aime, ma chérie. » Dernières larmes, la vipère essuyant d’un revers de la main le liquide lacrymal, honteuse de s’être laissée allée autant qu’elle se sentait soulagée et libérée d’un poids. « Et moi encore plus. Ma vie n’a aucun sens sans votre estime. »  You mean the world, Father. Déclaration franche et lourde de sens. Père qui ne l’avait pas abandonné une seule seconde, qui remuerait ciel et terre pour elle, qu’elle trahissait pourtant jour après jour par son allégeance. Lui, Henry Potter, n’avait jamais failli.

Elle lui devait tout.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptySam 2 Mai - 19:44


« Comment ça, vous capitulez ? Vous le laisserez moisir encore trois ans si nous ne trouvons rien, c’est ça ? » il se met à rire le père, mais ce n'est pas un rire moqueur, ni un rire diabolique, non, c'est un rire fatigué, un rire usé par une année pratiquement, à avoir condamné son fils à l'isolement, à la noirceur, quel père ferait une chose pareille ? Fumer, il en a besoin, grand besoin tandis qu'il trouve la source de son remède passager dans cette petite boîte de métal.
Inutile de s'expliquer sur sa propre capitulation, une phrase unique suffira à expliquer son sens. « Je le déshérite. » le rayer, le raturer de la famille, faire comme s'il n'existait pas, plus jamais, quatre enfants moins un. Comme les Black qui brûlent la tapisserie, Potter brûlera les vestiges du cygne noir.
« Le temps n'a pas fait son oeuvre en pratiquement une année, crois-tu qu'il le fera si on lui accorde plus ? J'en doute. Si Cygnus refuse d'entendre raison, si nos solutions sont vouées à l'échec, alors je lui retire la seule chose qui peut nous faire défaut, le moindre mal, son nom. »
Dernier recours, dernier parjure, dernière cruauté pour préserver le clan.
Pardon Drusilla.

Et merci pour la petite boîte, merci pour ce moment de répit, pour calmer le manque, mais pas l'esprit.

Pauvre Drusilla.
Que dirait la lady, mère des petits louveteaux, si elle voyait son époux et le troisième de ses petits entrain de profiter de ses cigarettes autour de la cheminée, après un repas copieux et délicieux ? Elle s'insurgerait, impériale jusqu'au bout en leur arrachant presque des lèvres, ses précieuses amies. Mais elle n'est pas là et Lyrae est assez grande pour dire oui ou dire non à son père. Elle opte d'ailleurs pour le premier choix puisqu'elle s'empare de la clope, la coince entre ses lèvres avant de l'allumer.
Assis sur son fauteuil, jambes croisées, il s'en délecte Potter, de sa drogue, sa précieuse nicotine, tabac de qualité, la tête appuyée contre le dos du fauteuil, les yeux perchés vers le haut plafond, admirant le lustre tout en mettant un terme à la discussion sur Grindelwald. L'heure du choix viendra, patience petite, mais ce n'est pas pour tout de suite, pas encore. Car le roi Potter n'a pas encore décidé, il ignore quelle pièce placée sur cet échiquier, car il sait. Il sait, oui, qu'il n'a pas le droit à l'erreur. Hector,, très cher père, que ferais-tu ? Mais Hector n'est pas là et le choix seul, appartient à son premier fils. Ce-dernier sait qu'il tient dans ses mains, le destin des siens, leur vie, son héritage et tout pour s'effondrer comme un château de cartes, éclater en mille morceaux comme du cristal. C'est aussi fragile que du verre, fil tendu de la vie dont les Moires, trio de soeurs mesquines, peuvent couper à tout moment.
Définitivement, Hadès ne peut échouer.
De sa réussite dépend la survie de son sang.

Mais il n'est pas seul, Potter. Il le sait, il l'attend depuis longtemps, celui ou celle qui viendra s'asseoir à ses côtés, trônes jumeaux, crimson crown sur la tête pour gouverner la famille, pour assurer la survie de la meute. Bien sûr, il y a Drusilla, la reine, l'épouse, sa Perséphone perdue dans son jardin d'Eden, mais elle, elle agit dans l'ombre, elle est l'épouse, elle n'est pas l'héritage, elle a porté la descendance, elle ne l'incarne.

Ulric, pendant longtemps, Henry a souhaité, espéré que ce rôle allait revenir à son presque premier enfant, mais Ulric n'est pas fait pour ça. Ulric, c'est une machine de guerre, une arme, pas un meneur, en aucun cas un leader, un soldat dont la fidélité est implacable. Non, ce n'est pas lui, ce n'est pas Achille et sa lance qui siégeront sur le trône.
Astoria, trop précieuse, trop ambitieuse aussi, elle n'est pas, elle aussi, un leader, elle, c'est une arme silencieuse, un couteau dans la nuit, le poignard que l'on plante, la lame froide qui vous coupe la vie, le poison délicieux dont l'on s'abreuve sans se douter qu'il vous tuera quoiqu'il arrive. Non, ce n'est pas Aphrodite et sa ruse qui siégeront sur le trône.
Cygnus, trop frêle, trop fragile d'apparence, il est la flamme qui ne s'éteint pas, il est le feu, la révolte, il est le portrait de sa mère, enfant trop bercé, capable d'aimer oui, mais dans la démesure, gamin immature qui ne supportera pas le poids de la couronne. Non, ce n'est pas Pandore, tentation d'ouvrir la boîte interdite, qui siégera sur le trône.
Et puis, il y a elle.

Lyrae. L'ambition du père, la beauté de la mère, les yeux du père, le cynisme de la mère, mélange parfait de monsieur et madame Potter, elle, oui, elle, elle peut. Macaria, la petite mort tendre, elle peut s'asseoir aux côtés de son père, leader-née, charismatique, digne oratrice, poigne de fer qui ne recule devant rien, elle a goûté à la douleur au point de s'en familiariser, elle a tout ce qu'il faut pour diriger la famille sous le regard d'un père qui sera là pour assurer ses arrières.
Don't you touch her.

Et Potter le déclare enfin.
Il le dit à sa fille, à sa douce progéniture, ce qu'il attend d'elle, la place qui lui offre à ses côtés. Kill the girl and let the lady Potter be born. Parce qu'il est temps, oui, il est temps. A l'aube d'une guerre, il est temps de resserrer les rangs, souder les liens forgés dans le sang. Sa fille dans ses bras, Potter le sait. Ce soir, ses doutes se sont dissipés et la certitude s'est confirmée. Cela fait longtemps, depuis qu'elle a cessé de lui tenir la main pour gambader seule, qu'il la surveille, le vieux lion. Une oeillade par-ci, un regard inquisteur par-là, ce n'est plus une enfant, c'est une femme et sans doute celle qui lui ressemble le plus parmi le quator des rejetons Potter. Aujourd'hui enfin, elle est prête.

Et les larmes perlent, les larmes coulent sous l'étreinte. Sans doute, Lyrae ne s'y attendait pas, l'émotion la submerge et si son père a toujours répété que pleurer devait se faire dans le silence, dans le secret, il ne lui en tiendra pas rigueur ce soir. Lui-même n'a pleuré que deux fois depuis la fin de l'innocence et de l'enfance. La première fois, à cause du tabou,, la tragique fausse-couche de Drusilla, la perte du premier mort-né et la seconde fois, au décès de sa mère, la pianiste Cora, mais pas lors de la mise en terre, en aucun cas en public, en privé, avec pour seul témoin, son épouse. « Pardonnez-moi si je vous ai un jour déçu, Père. J… Je me suis tant battue pour que vous soyez fiers mais ce n’était jamais assez. Vous disiez que je n’étais pas à la hauteur et je vous croyais, me détestait pour cela. J’étais l’enfant du milieu, perdue entre plusieurs eaux, souvent en colère contre vous et parfois, contre Astoria et Ulric. » Délicat choix, de n'être ni le premier né, ni la première fille, avoir la place de troisième, le podium malgré tout, mais dernière sur la liste. Henry le reconnaît, il a lui-même accentué cet effet, surtout quand il a appris le choix de Lyrae de suivre ses traces, devenir auror, il a tout fait pour l'en dissuader, montrant sa cruauté à elle plus qu'à n'importe qui d'autre, la jugeant, la rabaissant sans cesse, mais tout cela, dans le but de la faire se dépasser, briser les limites, chaînes qui entravent l'ambition de la sorcière et maintenant, elle est parvenue, ailes noires, à prendre son envol. « Et moi encore plus. Ma vie n’a aucun sens sans votre estime. » Tu l'as toujours eu, mon estime. Tu es née Potter, tu as mon estime, mon amour et surtout, ma protection. Bouclier autant qu'épée, le père saisit le visage de sa fille dans ses mains et chasse les derniers vestiges des larmes, lui relève la tête, l'oblige à la regarder, mais avec une tendresse qu'on lui connaît si peu. « Tu as toujours été à la hauteur Lyrae, je l'ai su le jour même de ta venue au monde, car des quatre, ta naissance a été sans doute la plus éprouvante pour ta mère. » un bébé mal positionné, une chance de périr et pourtant, la sorcière s'est battue pour voir le jour, pour venir au monde et respirer à l'air libre. « Et je t'ai toujours suivi du regard. Si j'ai été aussi sévère envers toi, ce n'est pas parce que j'avais honte de toi, mais parce que je voulais que tu repousses tes limites, car je savais que tu en étais capable. Tu es ma fille, tu es une Potter, le sang de ma mère coule dans tes veines et c'est une bénédiction. » l'évocation de Cora plonge le fils orphelin dans un mélange de fierté et de tristesse, car il n'a jamais oublié la grande pianiste qu'était sa mère.
Rhéa, l'indignée. Rhéa, la cultivée. Rhéa, l'abîmée.
Cora Potter, ombre de son époux, pianiste pour les plus hautes sphères de la société sorcière, compositrice dont les morceaux sont aujourd'hui encore, joués partout, beauté froide sarcastique, méprise la politique et préfère s'occuper de ses enfants, épanouie dans l'horreur et le désarroi, insomniaque qui passait ses nuits à écrire ses oeuvres. Son tableau trône au dessus du piano, elle avait vingt-cinq ans sur le portrait, dans sa magnifique robe rouge d'époque, le regard assassin, les yeux perçants, les yeux de son fils. Elle les observe sans un mot, il faut dire que le tableau parle peu, presque jamais, mais il est là, omniprésent malgré tout.
« Des quatre, tu es celle qui lui ressemble le plus. Ce n'est pas pour rien que tu portes son prénom. » le père approche de l'instrument, ouvre le clavier, les doigts frôlent les touches, du blanc, du noir, avant de s'asseoir pour prendre place. « Et contrairement à ce que tu crois, ce n'est pas parce que tu n'as hérité de son don pour la musique, qu'elle t'es inconnue. » inutile de lire dans les pensées, le père n'en n'a nul besoin. Sa main gauche sur le clavier, la mélodie commence, douce valse à trois temps, un morceau inachevé de sa mère, car même sur son lit de mort, emportée par la maladie et l'alcool, elle n'a jamais cessé de composer. « Oui, Astoria a ce don comme je l'ai eu et pourtant, Cora te regardait toi avant tout, car elle me l'a dit un soir. Tu avais quatre ans à l'époque. »  souvenir d'une discussion du fils et de la mère dans cette même pièce, tandis qu'elle critiquait l'enfant devenu adulte de manquer de sévérité envers sa marmaille. Les pieds sur les pédales, la deuxième main sur le clavier. « Tu as hérité de sa vigueur, de sa fougue, de sa passion et de sa clairvoyance. Cora était une plante venimeuse dans ce monde et si elle restait en retrait de la vie politique, elle était toujours présente lors des cérémonies malgré tout et lors de ces événements, elle n'épargnait personne. Elle voyait ce que les autres ne voyaient pas. Tu as cela en toi. Tu ne te laisses pas marcher sur les pieds, ma fille, je te retrouve en elle. Une flamme invisible brûle en toi, un feu qui dévore et qui t'anime. » la valse s'accélère, la cadence aussi, les graves disparaissent, place aux aiguës. « Elle m'a dit un jour, que tu serais une reine, comme ta soeur, mais que contrairement à elle, tu allais briller d'un tout autre éclat. Astoria serait la reine d'une famille, d'un nom, parfaite dans le rôle que l'on attendait d'elle, mais que toi, comme le tonnerre d'hiver qui gronde, tu serais la reine d'aucun, seule au sommet à écraser la vermine et je crois qu'elle avait raison. »

Les notes s'atténuent doucement, le tableau se met à se mouvoir, Cora reste silencieuse, impassible avant de lâcher un simple, fausse note mon chéri. Henry n'en fait rien avant d'achever la mélodie pour se redresser. « Je l'ai déjà dis à ta mère une fois, mais je te le dis à toi maintenant. Tu es ma fille et je ne laisserai personne te faire du mal. Je serai toujours là pour te relever, pour te protéger. »

La voix se perd dans les derniers accords.
« Parce que c'est mon rôle de père. »
De prendre des coups pour toi.
D'affronter tes démons pour toi.
De subir mille tourments pour toi.
De crever pour toi.

« Parce que la couronne te revient à toi. »

Les doigts se relèvent en fin, valse terminée et le tableau n'observe plus le pianiste, mais la relève, l'héritage, léger sourire sur les lèvres. L'ombre d'une mère disparue, l'ombre d'un fils devenu père, l'ombre d'une fille devenue une femme.

Et l'ombre d'un affreux mensonge.
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Lyrae Potter
ordre du phénix
Lyrae Potter
crédits : .LOLLIPOPS (AVATAR) + SIRENS CHARMS & HENRY (SIGNATURE & ICONS).
face claim : TAYLOR MARIE HILL.
pseudo : CRIMINAL DAMAGE.
the devil wears prada. (henry & lyrae) 200
études : fut élève à Poudlard de 1904 à 1911, répartie dans la maison du noble Salazar Serpentard.
particularité : occlumens (niveau 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: the devil wears prada. (henry & lyrae)   the devil wears prada. (henry & lyrae) EmptyMer 6 Mai - 0:46

« Je le déshérite. »

La sentence résonna entre les quatre murs de la pièce, lourde de sens. Son cœur fit une cabriole, presque outré pour Cygnus de la menace qui planait au-dessus de son crâne. Même oncle Faust ne s’est pas fait déshérité, songea-t-elle, amusée et affolée à la fois. Lyrae était passée maître pour ce qui était de ressentir plusieurs émotions en une traite. Il n’y avait pas pire déshonneur pour un Potter que se faire déshériter. C’était même une des pires craintes de la belle vipère, qui puisait une fierté immense à l’idée d’appartenir à ce clan ancien, prestigieux et redouté de tous.  Ce patronyme, cet héritage et l’histoire découlant derrière leur nom animaient littéralement une bonne partie de son existence. L’Auror n’avait jamais craché sur son nom et aimait être une Potter. « Le temps n’a pas fait son œuvre en pratiquant une année, crois-tu qu’il fera si on lui accorde plus ? J’en doute. Si Cygnus refuse d’entendre raison, si nos solutions sont vouées à l’échec, alors que je lui retire la seule chose qui peut nous faire défaut, le moindre mal, son nom. » Eh bien, le problème était que son lardon de frère ne semblait guère s’en soucier. Elle l’avait déjà entendu s’époumoner à affirmer qu’il avait honte d’appartenir à cette famille et qu’il aurait préféré être orphelin. Ce jour-là, le cygne noir s’était avéré être victime d’une redoutable crise de colère après une dispute avec la plus âgée de ses sœurs. Lyrae ignorait s’il en pensait chaque mot, mais elle avait l’inquiétante impression que c’était le cas. L’ancienne Serpentard se garda néanmoins de faire part de ses pensées et de son témoignage à son père, de peur d’aggraver la situation. « Nous n’en arriverons pas à ce stade, voyons. N’importunez pas votre esprit en songeant à ce malheureux Cygnus, je m’occuperais de son cas. » Elle employait un ton qui tentait d’être réconfortant, alors qu’elle-même était en proie à un conflit interne. Quelle décision prendre ? Cette question était une pure torture, la réponse potentielle était quant à elle un blasphème. La brune avait précisément soixante-douze heures pour se décider.

Vivre dans la peau de Cygnus devait être terrible. Lyrae s’était battue de toutes ses forces pour ne pas subir le même destin que le mouton noir de la fratrie. La cave, elle y avait goûté bien tôt, mais pour des motifs différents. Magie infantile impossible à taire, faisant des ravages, brûlant les robes de maman et les rideaux du manoir. Danger public pour la maisonnée, que daddy punissait en l’isolant dans la cave, baignée dans une obscurité totale et confrontée à ses propres démons. Un manège anormal qui avait duré longtemps et qu’ils étaient parvenus à mater l’année de ses seize ans.
Le cas de Cygnus était singulièrement différent. Né pour se démarquer, âme révolutionnaire, intérêt inexplicable pour l’interdit, à croire qu’il s’était trompé de trou. Cela n’avait rien à voir avec elle, qui certes, avait commis un nombre innombrable d’âneries, mais ne s’était pas évertuée à clamer un amour pour les mudbloods. Cygnus n’avait pas appris à se taire pour paraître plus intelligent et sauver sa peau, du moins, c’était ce qu’elle pensait de lui personnellement. Augustus voyait le vilain petit canard comme un héros, excellent, grand bien lui fasse !
Par son impétuosité, Cygnus lui volait une grande partie de ses nuits, l’obligeant à se remettre en question et à s’inquiéter de son avenir, réveillant un instinct maternel qui sommeillait en elle dont elle ne voulait pas. Espèce de sale garnement.

Lyrae avait compris très tôt que Cygnus n’obtiendrait ô grand jamais les faveurs de leur père. Pour en bénéficier, il fallait le mériter et son cadet n’avait pas fait un seul effort pour. Il n’en éprouvait pas l’envie, c’était aussi simple et basique que cela. Lionceau rebelle, avide d’indépendance.
Quant à la guerrière, la troisième-née, elle s’était battue corps et âme dans le but de contenter ses parents. Sa scolarité, bien que moins modèle et sage que celle d’Astoria, fut brillante. Des heures passées dans la bibliothèque afin d’assouvir sa soif de connaissance, des nuits blanches à travailler sa pratique, une ambition démesurée qui la poussait à vouloir être la meilleure. Un acharnement qui passait – selon elle – inaperçu aux yeux de son père, qui se focalisait davantage sur le futur d’Ulric plutôt que le sien. La lubie de devenir Auror avait attisé l’attention d’Henry sur sa seconde fille et dès lors, Lyrae s’était sentie traquée par un patriarche qui n’avait cessé de lui rappeler qu’elle n’était pas à la hauteur. Et ce, durant ses trois années de formation. Des séances de torture interminables qui auraient pu la traumatiser et à contrario, l’avaient endurci. Elle s’était relevée à chaque fois, tel le phénix renaissant de ses cendres, et pour cela, aucunes félicitations de la part de son bourreau là où Astoria croulait sous les compliments. Le myocarde de la vipère s’en était retrouvé briser et le corps, fatigué de l’auto-exigence de sa propriétaire. Un an désormais qu’elle était parvenue à son but, validant sa formation avec succès, et pourtant, la face de son père n’avait guère manifesté d’engouement à ce propos.

Alors, ce soir, la vipère pleurait sa victoire,
Larmes balayées par Macaria, Hadès éradiquant les derniers résidus,
De ce liquide qu’il défiait quiconque de voir.


« Tu as toujours été à la hauteur Lyrae, je l'ai su le jour même de ta venue au monde, car des quatre, ta naissance a été sans doute la plus éprouvante pour ta mère. » Lyrae, qui avait poussé ses premiers cris lors d’une nuit de tempête. Selon la légende, le vent avait arraché les arbres et les éclairs, foudroyés un vieillard du coin. Un bien vilain accouchement, qui aurait pu coûter la vie du bébé et de la mère. Le nourrisson qu’elle fut s’était débattu, rage de vivre et de vaincre. Soulagement de l’alpha, qui n’aurait pu supporter de perdre un second louveteau. Poupon qui avait inauguré une bataille avant même de voir le monde.
« Et je t'ai toujours suivi du regard. Si j'ai été aussi sévère envers toi, ce n'est pas parce que j'avais honte de toi, mais parce que je voulais que tu repousses tes limites, car je savais que tu en étais capable. Tu es ma fille, tu es une Potter, le sang de ma mère coule dans tes veines et c'est une bénédiction. » Cora, sa belle et magnétique grand-mère, pas très causante et pourtant tellement présente. Un mot d’elle et le palpitant de la guerrière s’adoucissait, fou d’affection pour cette artiste qui l’avait fasciné et dont les traces étaient indélébiles dans sa mémoire. Cora, son havre de paix, qui gommait sa colère et ses angoisses. Le regard de Lyrae dévia vers le portrait qui ornait le mur, rencontrant celui plus intimidant de sa grand-mère, vêtue de cette robe vermeille que sa seconde petite-fille avait porté à l’occasion de ses fiançailles, ouvrant le bal telle une déesse des enfers. Œuvre indémodable, suscitant l’envie de la majorité des femmes.  
« Des quatre, tu es celle qui lui ressemble le plus. Ce n'est pas pour rien que tu portes son prénom. » Un sourire embarrassé se dessina sur les lèvres de la Potter. L’ivresse s’était-elle emparée d’Henry ? « Et contrairement à ce que tu crois, ce n'est pas parce que tu n'as hérité de son don pour la musique, qu'elle t'es inconnue. » Son père et Astoria au piano, Cygnus au violoncelle, douces et macabres mélodies s’entrelaçant entre les murs du manoir des Potter. Lyrae avait échoué à exceller en tant que pianiste, se contentant de pouvoir manier les bases et les plus simples notes. Lorsque les siens jouaient, elle s’était découverte un don pour la danse en chorégraphiant par elle-même les pièces interprétées. Son corps était son instrument. « Père, vous êtes trop bon. Personne ne peut ressembler à Grand-Mère, elle était et sera unique à jamais. Je ne suis qu’un vulgaire bout de chiffon à côté d’elle ! » s’exclama-t-elle en riant, retrouvant sa joie et bonne humeur, son rire enivrant les lieux à l’instar du morceau entamé par son père, éternel amoureux du clavier. Inconsciente était-elle, aveugle de l’effet qu’elle exerçait sur autrui et de ce qu’elle représentait.
« Oui, Astoria a ce don comme je l'ai eu et pourtant, Cora te regardait toi avant tout, car elle me l'a dit un soir. Tu avais quatre ans à l'époque. » Surprise et curieuse d’apprendre la suite de l’anecdote, Lyrae s’installa sur le tabouret accompagnant la banquette de piano, où son père trônait déjà. Silencieuse et à l’écoute, elle admirait les doigts du patriarche valser le long du clavier. « Tu as hérité de sa vigueur, de sa fougue, de sa passion et de sa clairvoyance. Cora était une plante venimeuse dans ce monde et si elle restait en retrait de la vie politique, elle était toujours présente lors des cérémonies malgré tout et lors de ces événements, elle n'épargnait personne. Elle voyait ce que les autres ne voyaient pas. Tu as cela en toi. Tu ne te laisses pas marcher sur les pieds, ma fille, je te retrouve en elle. Une flamme invisible brûle en toi, un feu qui dévore et qui t'anime. » Dragon silencieux, prêt à ne faire qu’une bouchée de ses ennemis. Prédatrice dangereuse, preste et vive comme une panthère. Un retrait qui lui avait effectivement permis d’observer la populace et la foule de loin. Tandis que la plèbe gazouillait et piaillait, Lyrae analysait. « Elle m'a dit un jour, que tu serais une reine, comme ta soeur, mais que contrairement à elle, tu allais briller d'un tout autre éclat. Astoria serait la reine d'une famille, d'un nom, parfaite dans le rôle que l'on attendait d'elle, mais que toi, comme le tonnerre d'hiver qui gronde, tu serais la reine d'aucun, seule au sommet à écraser la vermine et je crois qu'elle avait raison. » Lyrae sentait le rouge lui monter aux joues, touchée et réjouie de ces paroles que sa grand-mère n’avaient pas daigné lui déclarer. Avare de compliments, mais pas de perspicacité. Cora avait visé dans le mille sur certains détails, notamment sur le fait qu’elle ne serait la reine d’aucun, trop indomptable pour se soumettre et respecter les codes. La Potter vivait selon ses propres règles, son indépendance et sa poigne de fer ayant fait fuir moult prétendants.

Se dégageant du tabouret, ses pas la menèrent de nouveau avec grâce face à cette haute fenêtre dont la vue surplombait une partie du village de Godric’s Hollow. Un amusement teinté de nostalgie brûlait dans l’âtre de son regard émeraude. « La reine d’aucun. Bien vu, lorsqu’on compte le nombre de garçons n’ayant plus souhaité m’épouser. » Des damoiseaux qui se damnaient devant les beaux yeux de Lyrae, qui se mettaient à balbutier en sa présence, au point où la situation devenait si gênante qu’ils abandonnaient rapidement la partie. Son père ne lui en avait pas tenu rigueur, sans doute – au fond – satisfait de voir sa fille préservée et aussi farouche qu’Athéna.
« Je l'ai déjà dit à ta mère une fois, mais je te le dis à toi maintenant. Tu es ma fille et je ne laisserai personne te faire du mal. Je serai toujours là pour te relever, pour te protéger. » Je n’en ai plus besoin. Lyrae ne s’était pas donnée tout ce mal pour rien et l’idée d’être une poupée fragile la mettait hors d’elle. Elle n’était pas devenue Auror pour qu’on soit à ses petits soins, mais pour au contraire assurer la sécurité du monde magique et des siens. « Parce que c’est mon rôle de père. » La sorcière émit un soupir, lassé d’être perçue comme étant une poupée fragile. Elle fit volteface, toisant son père avec une défiance non-dissimulée. « Le lionceau se doit de grandir pour à son tour, protéger le vieux lion et son sang. C’est à moi de veiller sur vous, maintenant. » Henry Potter n’était pas invisible et tôt ou tard, finirait par vieillir et se lasser d’être le capitaine du navire, affrontant vents et marées pour son équipage.

Vents et marées,
Aucunement plus puissants que les dernières volontés du père.


« Parce que la couronne te revient à toi. »

Cœur qui chavire,
Sens qui s’enivre,
Guerrière de l’ombre se sentant revivre.


Cette soirée n’était qu’un rêve. La couronne était censée être inatteignable pour elle, petite troisième. Lyrae, celle qui visait la lune mais qui ne touchait que les nuages. Flammes pétillantes dans son regard, qui s’éteignirent aussi vite qu’elles étaient arrivées.
Son père lui faisait part d’un projet d’une grande envergure, dont elle ne méritait pas de faire partie. Elle ne souriait plus, peine invisible gelant ses entrailles. Car non, il ne pouvait comprendre – et encore moins le savoir – qu’elle le trahissait depuis cinq mois. En le voyant confiant et serein la concernant, Lyrae soupçonnait fortement un chagrin démesurée s’il venait à apprendre qu’elle était une infiltrée. Un agent double qui n’avait pas seulement dupé le gouvernement, mais aussi sa famille.
Hormis menteuse et traîtresse, elle ne méritait aucun titre, pas même une couronne.
« Je n’en veux pas. » répondit-elle avec une simplicité déconcertante, vide de toute émotion. « C’est à Ulric que revient la couronne. Il doit continuer à apprendre de vous et le moment venu, vous succédera. Il est l’héritier légitime de notre maison. » C’était aussi net et concis que cela.
Elle se retourna de nouveau vers le ciel étoilé, dissimulant la déception qui pouvait se lire sur son faciès… celle de n’être qu’une fille. « Une femme incarne différents rôles au cours de sa vie. A chaque étape, elle renaît sous un autre statut. Elle est d’abord une enfant, ensuite une femme, puis finalement, devient une mère. »  déclara-t-elle d’un calme olympien, masquant avec brio sa rage de ne pas être un mâle. Son père, qui l’avait éduqué et parvenait à la cerner, flairait certainement le désarroi de Lyrae à distance, sans avoir le besoin de voir son visage. A l’aube de son mariage d’hiver, devenir une parfaite lady et une dame Avery l’angoissait au plus haut point. L’Auror ne se sentait pas à la hauteur, ni prête à enfanter et répondre à des besoins conjugaux. Il lui arrivait récemment de se remettre en question et de se demander si en fait, ce n’était pas plutôt d’un autre dont elle avait envie. Celui qu’on lui avait refusé.
Sauf qu’il était trop tard pour faire machine arrière. Tous trouvaient Lyrae Potter et Azraël Avery assortis, l’organisation des festivités avançait, ils avaient déjà dépensé trop de gallions là-dedans pour freiner. L’ancienne Serpentard s’était engagée et ne reviendrait pas là-dessus, résolue à quitter le manoir familial la tête haute quand même bien cela lui brisait le cœur. « C’est ce qui m’attend, Père. » Une œillade en biais, une fille dont les yeux étaient à présent plongés dans ceux de son paternel. Identiques étaient-ils, il était son portrait masculin là où elle était sa copie féminine. Ressemblance frappante, palpitants différents. « Cela ne m’empêchera pas de protéger nos intérêts et de vous épauler, tous. Je serais éternellement vôtre. Offrez juste cette place et ce privilège à Ulric, il a tellement plus à apprendre de vous que moi. C’est lui qui nous représentera une fois que vous serez parti. » Ulric ne pouvait plus persister à chasser aux quatre coins du pays, il lui fallait une véritable situation, une position digne d’un futur patriarche de la famille Potter. Lyrae, elle, avait le permis de vaquer à quasiment n’importe quelle occupation, car elle ne serait pas l’étendard de la famille.
Par amour fraternel – et pas que – voilà que la guerrière se désistait.

Macaria n’était que félonie,
Infidèle à Hadès qui lui avait donné la vie,
Loyauté pourrie.


THE END
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