wrist full of rocks and i hope i float ; neptune

chronologie mars 1872. naissance, un jour de tempête, à croire que c’est en le maudissant que ta mère t’a appelé Neptune ; décembre 1877. ton collègue de papa préféré n’est pas venu à Noël et ne viendra plus jamais ; septembre 1883. première rentrée à Poudlard ; tu es réparti à Gryffondor, étonnamment, avec les fortes têtes ; découverte des potions, modiques trafics de poudre dans les gradins pendant les matchs de Quidditch ; séjours récurrents à l’infirmerie, rencontre d’Almira ; juillet 1890. tu t’échappes enfin de Poudlard, ton diplôme en poche, Almira au bras; décembre 1890. tu es introduit officiellement au réseau de tes parents ; c’est simplement pour la forme ; depuis, on ne t’arrête plus ; mai 1892. travaux pharaoniques au fol’Opium, tu dépenses (un peu trop) de sous dans sa rénovation, mais bon, personne n’ose rien te dire ; septembre 1894. naissance de Dolores, ta plus grande réussite depuis l’ajout d’ailes de fée réduites en poudre dans la synthétisation de la Perlimpimpin ; until 1914. prises de contact avec les têtes couronnées du pays, sans jamais y tremper plus que le gros orteil.

anecdotes
I. La famille Lockhart sévit dans la maison du crime depuis des générations. Dès ton plus jeune âge, tu observais le défilé des hommes de main de tes parents déambuler dans le couloir, tard la nuit, qui chuchotaient pour pas vous réveiller, essuyant d’un revers de manche leurs lames et leurs baguettes. Ça a toujours fait partie de ton quotidien, si bien que tu n’as pas tout de suite assimilé la notion de danger et d’illégalité. La justice se rappelait régulièrement à vous, comme une ombre menaçante, quand il y avait l’un des copains de papa qui ne revenait plus jamais dîner.

II. De fait, prenant le pli sur tes aînés, tu es devenu une petite frappe, un turbulent gamin, semant la pagaille et les fonds de stock de tes parents, dans les couloirs de Poudlard. Jamais rien de bien méchant, au départ, mais suffisamment indisposant pour que, très vite, on te refile dans les pattes d’un tuteur. Le professeur de potions, pour être plus précis, qui t’enfermait des heures dans sa salle de classe, t’instiguant les joies de sa discipline. Au vu du contexte familial, il a été surpris de constater que tu as fini par accrocher à ses expérimentations. Aussi, tu déversais régulièrement ta fougue et ton agressivité dans autant de calculs précis et de dosages parfaits. Mais chassez le naturel, et il revient à l’abordage. Quand le laboratoire et les livres de potions n’étaient plus suffisants, c’est dans ton coin que tu t’es exercé.
Digne héritier des chercheurs de la famille, coupant des potions et des poudres magiques, tu n’hésitais pas à les tester sur toi-même puis, suite à un accident qui t’a propulsé des jours à l’infirmerie, sur d’autres petits camarades.
Néanmoins, ton trafic n’a jamais pris trop d’ampleur, auquel cas, ça aurait multiplié les chances de remonter jusqu’à toi.

III. Tu as rencontré ta compagne à l’école. Elle était de trois ans ton aînée, elle était de cent ans ton âme soeur. Tu ignores encore par quel miracle elle s’est retournée sur toi. Peut-être qu’à force de remous, les bruits, comme les ondes dans l’eau, se sont propagés jusqu’aux sens de la belle. Tu avais piqué sa curiosité, elle avait piqué ton âme. Une relation tumultueuse et dramatique, comme se veut tout ce qui est adolescent. Elle voulait échapper à sa famille de fous, tu voulais échapper à ta folie par la famille. Aussi, à la sortie de l’école, vous n’avez pas perdu de temps à unir vos magies et bien plus encore, générant une tripotée de marmots qui allaient devenir, de tous vos trésors, les plus précieux, et de vos investissements, les plus instables.

IV. Tu t’es hissé sans difficulté au sommet du réseau mafieux de Londres, comme ton père avant toi, et comme son père avant lui, porté par les mêmes disciples qui les avaient couronné jusque là. Une juste continuité des choses. C’est grâce à leurs conseils avisés, ainsi qu’à ta propension à innover en matière de magiechimie, que le bateau est toujours à flots, plus que jamais chargé d’or et de victuailles. C’est une véritable usine, roulant des mécaniques à merveilles, huilée et ronflante, sévissant sous les pavés, dans les enfers sous la rue, tord-boyaux invisible.

V. Malgré un emploi du temps qui n’a rien à envier à celui de Grindelwald, c’est dans les chambres de ton club que tu te sens le mieux. Parce que tu y règnes en monstre à deux têtes avec ta femme. Parce que c’est là qu’on y amasse les informations les plus redoutables et les galions les plus sales. Parce que c’est dans la pénombre des backrooms que tu te retrouves le plus avec toi-même, sans doute parce que c’est dans les entrailles de la bête que tu te révèles le plus. Au Fol’Opium, les naufragés que tu engloutis, ce sont les pauvres fous qui pensent trouver un peu de tendresse et se laissent aller à tes filles et tes garçons. La mer, comme les épaves, ici, sont humaines. C’est l’endroit où tu préfères sévir ; surtout quand ta femme y donne un concert. Il y a parfois plusieurs générations de Lockhart qui s’affairent dans les boyaux du lupanar ; alors, à la fin de la nuit, c’est comme une deuxième maison.  

VI. Ta famille n’a de cesse de faire parler d’elle. Vous sidérez par la sauvagerie de vos moeurs, par l’équilibre précaire sur lequel vous jonglez, entre la noblesse sorcière de bon goût, et l’impertinence. Bouffon à la cour des grands, de celui à qui on laisse accès aux coulisses, parce qu’on ne s’imagine pas une seule seconde douter de son impartialité, ou qu’on ne s’essaierait tout simplement pas de se le mettre à dos. Aussi, tu ne caches pas ta bonhomie. Bon vivant, tu rafoles des combats dans l’arène, tu y dépenses des fortunes colossales. Tu manges beaucoup, tu bois beaucoup, tu jures comme un charretier et conserves des manières de troll des montagnes, lorsque tes chaperons de l’esthétique ne sont pas dans le coin. Ton elfe et ton épouse veillent à ce que tu sois toujours à la pointe de la mode sorcière, si ce n’est au devant. Avec Almira, vous formez un couple fringant, intrigant, avec ce qu’il faut d’un peu trop de bijoux et de richesses, flirtant avec l’indécence que le reste de la noblesse, celle du plein jour, ne peut se permettre.

VII. Ta nature double réside dans la violence qui transpire de tes costumes impeccablement taillés. Dieu sous-marin, on ne sait jamais ce que tu penses, et on sait pas si on veut le savoir. Une bête, civilisée, coiffée et au bras de la plus belle créature du monde sorcier. On a troqué ta brutalité contre la minutie des potions, les poings américains contre les drogues anglaises. On t’aurait parié une vie simple et brute, on n’aurait jamais cru que tu allais parvenir à tenir un attelage de sombrals aussi fous que la mafia sorcière. Mais le résultat est bel et bien là et, dès lors, on ne peut envisager personne d’autre à la tête d’un tel réseau. Tu portes le monde du crime sur ton dos comme Neptune supporte le plancher océanique.