(algie) you taught me the courage of stars

mars 1885. naissance d'Algie Longbottom 1893 retour en angleterre de la famille septembre 1896 Algie entre à Poudlard et est répartie chez les gryffondor  1899 Arabella Longbottom meurt 1903 Algie obtient ses A.S.P.I.C avec des notes suffisamment hautes pour prétendre à un poste au ministère. février 1904 Algie part aux états-unis, où elle commence à travailler en tant que chasseuse de créatures magiques. Elle voyage durant plusieurs années. mars 1914. elle ressent le besoin de revenir vers son pays natal, persuadée que quelque chose va s'y passer. Persuadée que son frère a besoin d'elle.

something is rotten in the state of the longbottom family
Elle a cinq ans, et dans un éclat de rire elle hausse les épaules. Oui, sa robe est abîmée. Cela en valait le coup. Courir dans les champs de la famille Longbottom, sous le soleil brûlant de midi, suivre les papillons et se demander qui sont les autres êtres qui se partagent cette terre. De loin, toujours de loin, elle sait que d'autres sont sans pouvoirs magiques. Les siens ont commencé à se manifester un an plus tôt. Mais elle est curieuse Algie. Elle veut les voir, savoir ce qu'ils font de leurs journées, s'ils n'étudient pas l'histoire magique et la généalogie. Elle a cinq ans et sait déjà comment se tenir comme une vraie lady. Elle a un cinq et déjà, elle n'a pas envie de se tenir comme une lady. Alors sa mère soupire, et lui fait retirer sa robe. Elle s'assoit auprès d'elle, et entreprend de brosser ses longs cheveux ondulés. « Algie, tu dois mieux te comporter. » Elle grimace et fixe intensément une petite tâche de terre sur son genou. « Tu ne peux pas faire honte au nom de ton père. »

Elle fixe la tombe encore fraîche vivement, comme si sa colère pouvait la faire revenir. Il lui semble qu'elle ne connaît presque que cela, la colère. C'est un vent de rébellion qui souffle et qui agite ses cheveux. Certains ont dit que c'était une belle cérémonie en s'inclinant devant elle. Elle aurait éclaté de rire. Non. C'était n'importe quoi. Un ramassis d'idioties, de mensonges. « Tu vas partir n'est ce pas ? » Elle relève la tête de l'épaule de son frère et observe son profil. Presque involontairement, sa main serre un peu plus celle d'Harfang. « Et me laisser seule avec lui ? Emmène moi avec toi Harfang. » Elle ne fait même pas l'effort de cacher son désespoir, l'empressement qui dégouline de ses mots. S'il te plait Harfang tu sais qui il est, tu sais comment il est, et mère n'est plus là, et sans toi, c'est fini, je ne veux, non je ne peux pas rester seule ici, pitié, emmène moi. Et il parle de finir ses études comme si ça avait une importance. S'il y a bien quelque chose qu'elle retire du décès prématuré de sa mère, c'est qu'elle n'a pas le temps. Elle ne veut pas sacrifier de précieuses années de sa vie à être l'héritière Longbottom telle que son père le souhaite. Elle refuse d'être fiancée de force, de se marier dans un mariage sans amour comme celui de ses parents. Mais que sait-elle de l'amour ? Le seul dont elle n'aie jamais douté, c'était celui qu'il y avait entre Harfang et elle. Et voilà qu'il veut partir, l'abandonner. « Promets que tu m'écriras, ou je ferai de ta vie un enfer. » finit elle par dire, le front posé contre le torse d'Harfang, en espérant que cela suffise pour cacher les larmes qui lui échappent et qui roulent le long de ses joues.
Sa baguette retombe le long de son bras. Essoufflée. Désorientée. Sur ses joues, ses larmes se mêlent à sa sueur. « Encore ! » La voix du père qui claque comme un fouet. Et elle lève de nouveau le bras vers le pauvre hère, mais sa baguette pèse si lourd dans sa main, et elle tremble. Elle sait déjà beaucoup de choses de cet homme qui un jour, a été leur serviteur. Elle sait des choses qu'il ne lui a pas dites, mais qu'elle lui a arrachées sous l'ordre de son père. Elle a refusé, bien sûr. Plusieurs fois. Mais la douleur... Son père ne fait ni dans la tendresse ni dans les refus. Elle refuse d'y penser, et à la place convoite un jour une revanche. « Legilimens » souffle-t-elle en fixant le regard torve de sa pauvre victime. A nouveau, des images affluent, dont elle ne comprend même plus le sens. Des souvenirs qui peuvent tout aussi bien appartenir à l'homme qu'à elle. Il ne peut pas se défendre, mais ses cris, ses hurlements vont hanter Algie pendant des années. Elle n'a que seize ans et déjà elle a l'impression que son âme est souillée. « Vous me décevez Algie. » Froid. Dur. Elle tombe à genoux, le souffle court. « Vous vous laissez avoir par votre sensiblerie. C'est bien la faute de votre mère. » Elle serre les dents. Ne pas répondre. Elle sait ce qui vient si elle a l'affront de répondre. Le goût de la bile sur sa langue. Forcer son cœur à battre moins vite. « Debout. Encore une fois. » Elle obéit. A contre-cœur. Un jour vieux fou, un jour tu récolteras ce que tu as semé. Un jour, tu regretteras ce que tu as fait.  
Elle est partie aussi. Comme son frère avant elle. Elle a eu son diplôme, et son père a commencé à lui présenter de bons partis. Jusque là, elle a réussi à tous les repousser. Alors elle a à peine dix huit ans, et la voilà qui s'échappe. Direction les Etats-Unis. Une bonne excuse de retourner là où ils ont grandi, pour être représentante de leur entreprise, de leur famille. Et puis, la voilà qui trouve un autre emploi. Excitant. Surprenant. Dangereux. La voilà qui traque des créatures. Elle traverse les Etats Unis, des plaines du midwest aux égouts de New York. Elle collectionne les réussites et les cicatrices que l'on ne voit pas au premier coup d’œil. L'eruptif manque de la tuer. Une mission délicate, qu'elle aurait réussie si la sorcière qui l'accompagnait avait suivi ses ordres. Mais non, il a fallu qu'elle fasse comme si elle savait tout, et Algie s'est interposée. Sa baguette a été réduite en poussière. Et elle ? Elle s'est vue mourir. Ce n'est que plusieurs jours plus tard, que cette sorcière est venue la voir à son chevet, si désolée et mortifiée. Et puis, Algie l'a trouvée jolie avec ses cheveux blonds et son air timide, tout d'un coup. Algie ne sait toujours pas vraiment ce que c'est l'amour. Mais il y a peut-être un peu de cela là dedans. Lorsqu'elle part en traque plusieurs jours et qu'elle rentre pour retrouver Georgia qui l'embrasse comme si elle pensait ne plus jamais la revoir. Lorsque Georgia prépare des potions qui embaument l'appartement et qu'elles fument ensemble à la fenêtre, et qu'Algie lui dit qu'elles ne sont pas du tout des ladys, et que Georgia rit et que c'est le plus beau son de la terre... Oui c'est peut-être de l'amour ça. Après Georgia, il y a Augustus, et après encore d'autres hommes, d'autres femmes. Algie ne sait pas si elle aime. Mais son temps aux Etats-Unis est unique. Pays de luttes sociales, elle s'engage en faveur des femmes, en faveur des né-moldus, tous ceux que la société veut laisser en arrière. Elle vit pour la première fois, dans un semblant d'accord avec qui elle est, avec ce qu'elle veut être.  
Ils s'écrivent toujours. Chaque lettre d'Harfang qui lui parvient la rassure et l'inquiète tout autant. Où est-il ? Que fait-il ? Dans chaque lettre il lui semble un peu plus lointain. Il lui apprend que leur père a financé un parti, et Algie y voit un nouveau problème. Il s'inquiète aussi pour elle. Lorsqu'elle envoie des coupures de journaux qui parlent d'elle et de ses importantes prises, elle peut presque l'entendre s'étouffer de peur. Algie fais attention, qu'il lui disait toujours. Mais Algie n'est pas fragile. Algie sait  y faire. Et puis, arrive sa dernière lettre. Elle a cette sensation au creux de son estomac depuis quelques semaines. Il va se passer quelque chose. Harfang a besoin de moi. Harfang me manque. Il faut qu'elle retourne au pays, elle le sent. Alors, quand elle ouvre la lettre et apprend sa nouvelle nomination... Non. Non, il ne peut pas. Pas Harfang. Alors, elle se redresse, et emballe tout ce dont elle a besoin. Si son frère s'engage sur cette voie-là, c'est son pire cauchemar qui devient réalité. Il faut qu'elle l'en empêche. Elle ne peut pas le laisser se livrer à ce racisme de bas étages. Pas elle qui s'est battue toutes ces années pour faire reconnaître une égalité entre les sangs, entre les genre. Alors elle rentre. Elle revient à Londres. Partagée entre le désarroi de retrouver son père et l'espoir de faire changer son frère.