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 there's nowhere to go (harfang)

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Message (ϟϟ) Sujet: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyLun 6 Avr - 20:13

there's nowhere to go.
i'll need heart and you'll need courage - we all need time. --- @harfang longbottom

Adossée contre l'un des murs de la cuisine, bras croisés, les rires graveleux émanant du salon lui parviennent. Club pour célibataires maudits. Cette pensée traverse Roisin, tandis qu'elle se remet au travail. Ses longs cheveux blonds sont ramenés en arrière, et sont coiffés d'un petite chapeau noir en tissu. Son visage pâle est marqué par la fatigue, ses pommettes étant plus creusées qu'à l'ordinaire et ses yeux clairs soulignés de bleu. Usant de ses mains pour remplir les verres de whisky, elle prend toutefois plaisir à voir le liquide ambré en épouser les parois d'une caresse pressante tandis qu'un demi-sourire étire la commissure de ses lèvres – l'atmosphère qui réside dans la demeure de Lestrange est tour à tour masculine, toxique et guillerette. Le sourire disparaît cependant dès que ses doigts s'enroulent autour du plateau en argent sur lequel elle a posé les verres, reprenant la contenance d'une bonne – puisque c'est ce qui est exigé d'elle.

La née-moldue pénètre dans le salon et pourfend la fumée des cigares, avant de déposer le plateau d'argent sur la petite table basse que les hommes entourent. D'un coup de baguette, elle fait léviter les verres entre les mains de leurs destinataires. Son visage est inexpressif et, tandis que l'heure avance, elle ne pense qu'à la fraîcheur de ses draps. Son regard passe brièvement de sorcier à sorcier, afin de s'assurer qu'ils sont satisfaits du service.

C'est alors que ses yeux rencontrent les siens – plus sombres et surplombés d'une délicieuse cascade de boucles brunes. Le revoir, c'est rencontrer un fantôme fardé de doux souvenirs, d'étranges sentiments, gouvernés par un rejet cuisant. Le voir ici, c'est aussi comprendre. Comprendre qu'il appartient à ceux qui l'ont assujettie, maltraitée et dénigrée. Accepter qu'elle n'est résolument rien pour lui – mais l'a-t-elle déjà été, ne serait-ce qu'une fois dans leur vie ? Ses mâchoires se serrent. Elle n'y tient plus. La gorge serrée par l'émotion, ponctuée d'une aigreur palpable, et l'estomac alourdi sous le joug de ce face-à-face surprenant – le revoir la blesse. Le couteau tourne et se retourne dans sa chair.

Roisin s'affaisse légèrement, s'octroyant le droit de précipiter sa petite courbette de politesse, et tourne les talons sans demander son reste. Son nom la hante.

Harfang Longbottom.

Comme les autres.

Comme Amadeus Lestrange qui pense lui rendre service.
Comme Henry Potter qui l'a étranglée, torturée, et la poursuit dorénavant jusque dans ses songes.
Comme tous ceux qui utilisent, jettent, maltraitent. Martyrisent.

Il n'y a pas de juste milieu.

Harfang Longbottom est comme les autres.

Dès qu'elle pénètre dans la cuisine, Roisin plaque ses mains contre ses lèvres entrouvertes, étouffant le sanglot qui s'y échappe. Les tendres réminiscences meurent sous la cendre, auprès des rêves qu'elle entretenait à son égard, avortés des années auparavant. Ce gamin de treize ans pour qui son cœur battait juste un peu trop fort, et qu'elle pensait naïvement connaître. Une ingénuité dont elle fait aujourd'hui les frais.

Lorsque Roisin rouvre enfin les yeux, il est là.
Ses doigts abandonnent ses lippes. Ses cils papillonnent l'espace d'un court instant tandis qu'elle se sent incapable de briser le silence qui les emprisonne. Il n'a pas changé. Incapable d'aller vers lui. Toujours le même éclat dans le regard. Incapable de le regarder dans les yeux. Les mêmes lèvres. Incapable de lui dire, de lui conter, de lui révéler ce qui lui est arrivé. La même allure. Incapable de lui montrer le tatouage qui orne aujourd'hui son poignet, animal rendu captif parmi tant d'autres. Ce besoin irrépressible de comprendre, de savoir. Incapable de l'accuser de tous les maux de la terre, prisonnière des secrets qu'elle conserve avec fermeté, malgré l'envie féroce de trouver refuge dans le blâme.

« Monsieur » comédienne qui récite son texte, mécaniquement, sans âme – il faut qu'elle se détache, elle n'a pas le droit de s'y perdre. Surtout pas avec lui. Ses yeux rougis s'affaissent. Le regard affûté de l'homme la brûle. « Monsieur désire-t-il quelque chose d'autre ? »

Et, figée par un éclat de folie passagère, Roisin s'interroge.
Se demande s'il porte toujours le pendentif orné d'un claddagh qu'elle lui a donné plus d'une quinzaine d'années auparavant.

Club pour célibataires maudits.
Probablement pas.

(c) sweet poison
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Harfang Longbottom
sans camp
Harfang Longbottom
crédits : @CORVIDAE (avatar) ; non uccidere (signa).
face claim : louis garrel.
pseudo : harizon.
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études : (promotion 1900) - serdaigle des plus appliqués de la célèbre Poudlard, le graal du précieux insigne de Préfet-en-Chef sur le poitrail.
particularité : occlumens (stade 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyVen 10 Avr - 21:58

there's nowhere to go.
Dans mes rêves de collégien, nous serions toujours deux fugitifs chevauchant à dos de livre, prêts à nous échapper dans un monde imaginaire de seconde main. --- @roisin whelan

Le clac brutal de la montre à gousset qui se referme se fond dans la masse.

Dans les bavardages, les rires, le bruit des verres qui s'entrechoquent, la fumée épaisse qui assombrit la salle fastueusement décorée, l'ennui d'Harfang passe inaperçu.

Malgré l'origine lointaine des cigares importés, le goût du whisky coûteux, l'homme ne peut s'empêcher de surveiller l'heure qui avance lentement, interminablement. Il avait accepté de rester un moment, probablement quelques heures, mais la qualité de la conversation n'était pas à la hauteur de ce qui avait été annoncé. L'homme se promet d'en toucher un mot à son hôte, Lestrange. Amadeus, voilà la seule raison de la présence du Longbottom en ces lieux, ce soir. L'auror le priait souvent d'assister à ses soirées mondaines réservées aux gentlemen du monde. Il affirmait qu'Harfang avait toujours un mot intelligent à glisser et que lui-même était friand des remarques acerbes qu'il glissait aux autres invités, les laissant dubitatifs. En somme, il l'invitait pour combler les blancs. Toutefois, Harfang se pliait avec amusement à l'exercice. Cela lui permettait de réclamer en échange de menus services à son ami, qui était alors bien obligé d'y concéder.

Pourtant, ce soir pis que les autres, Harfang semble encore moins d'humeur qu'à l'accoutumée. Les invités n'ont fait que le féliciter pour sa promotion récente et les invitations à dîner se sont multipliées pour s'attirer les faveurs du nouveau gouvernement en place. Le brun était alors trop affairé à réfléchir à une excuse différente pour ravir chacun que pour prêter attention aux chiffres, aux noms et aux problèmes qu'on exposait de tout côté. Et ce verre de cristal qui reste définitivement vide devant lui... Décidément, le service des Lestrange laissait à désirer.

C'est à ce moment de sa réflexion que le verre disparaît, pour se voir remplacé par son identique, cette fois rempli d'une belle robe ambrée. Il s'apprête à faire une remarque sur l'attente, l'aigri, lève le regard sur l'aide à qui il n'a pas prêté attention auparavant. Et la réprimande piquante fond comme neige au soleil sur le bout de sa langue. S'il n'en montre rien, la surprise le saisit tout entier, quitte à douter de sa santé mentale, quitte à remettre en doute ce que ses yeux affirment haut et fort. Roisin. C'est Roisin Whelan qui se tient là, qui s'accroche à ses prunelles d'un air interdit, qui s'enfuit comme une ombre, sans qu'aucun membre de l'assemblée ne la considère - excepté un.

Impossible. C'est tout bonnement impossible. Elle, qu'il n'a pas vue depuis des années, celle qu'il considérait comme une amie, au temps des études. Qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici, en tenue de domestique ? Il ne peut s'agir que d'une hallucination. Mais il n'arrive pas à se convaincre du caractère fantasque de cette vision. Il n'avait tout simplement pas pu rêver ce visage autrefois adoré, et ne l'aurait de toute façon jamais imaginé accoutré de cette manière.

Alors il se lève, Harfang, sans prendre la peine de s'excuser. Son regard cherche Amadeus, trop occupé à parlementer pour se rendre compte de son absence. Il suit le chemin qu'a emprunté Roisin, sans savoir où son sillage va le mener - mis à part vers des retrouvailles inattendues.

Les cuisines. C'est là qu'il la retrouve, alarmée, tremblante, comme une souris terrée dans son trou, dans l'espoir d'échapper aux griffes du matou affamé. Harfang reste à distance, le dos contre le porte, le temps de la considérer, de s'en assurer - bien sûr que c'est elle. Roisin, avec quelques années en plus. Toujours la même, sans plus se ressembler. Ses grand yeux ne brillent plus de cette lueur de malice qui l'animait. Ses cheveux, autrefois sauvages, sont strictement attachés sur sa nuque. Et, alors qu'une vingtaine de centimètres les ont toujours séparés, elle lui semble plus petite que jamais, dans cette posture dominée. L'enfant est devenue une femme - une femme triste et torturée, à qui l'on a ôté toute forme de volonté.

Harfang ne peut retenir un pas en sa direction.
« - Roisin...
- Monsieur. »
Elle l'arrête net dans son entreprise, comme si les souvenirs partagés n'avaient jamais existé. Longbottom ressent comme un coup au cœur, en acceptant ce qu'il s'empêche de croire depuis que son regard a croisé le sien : Roisin est née de parents moldus, et si elle se trouve dans cette position, ce n'est pour nulle autre raison que celle de la servitude imposée par ceux qu'il sert. Réalisation qui le remue de l'intérieur, tandis qu'il ne la lâche pas de son regard doré - le même or que le sang qui l'éloigne plus d'elle encore que les années. Il n'était pas au courant, il ne savait pas - car ce détail n'avait jamais eu d'importance.
« - Monsieur désire-t-il quelque chose d'autre ? »
Elle insiste et lui tord le cœur de ses paroles si lointaines. Pourtant, il tourne le regard vers la porte qu'il a vu basculer un instant, sachant pertinemment qui l'a suivi jusqu'ici.
« - Gilly, lance-t-il, d'une voix profonde, sans autre forme de commande. L'elfe de maison prend le chemin inverse, prêt à garder la porte si toutefois un intrus souhaite s'inviter à l’aparté. Juste te parler, reprend-il ensuite, reportant son attention sur la jeune femme qui lui fait face. Je - J'ignorais... »
Il s'interrompt, s'empêchant de déblatérer des bêtises. Qu'est-ce que cela aurait changé, qu'il l'ignore ou non ? Et le fait de son ignorance, elle s'en moque, Roisin, elle a des problèmes d'envergure plus importante. Alors qu'il l'observe toujours, son regard s'attarde sur ce cou élancé, marqué par des traces qui ne peuvent être que celles de doigts furieux, violents. Harfang amorce un nouveau pas, avorte le mouvement de sa main qui se dirige déjà vers elle - non, il ne peut pas la toucher. Pas alors qu'elle a l'air si apeuré. Son poing se serre contre sa hanche.
« - Qu'est-ce que... C'est Amadeus qui t'a fait ça ? Il secoue la tête en prononçant ces paroles. Ce n'est pas du tout le genre de son ami. Et pourtant... Qu'est-il arrivé, Roisin ? Sa question englobe non seulement l'agression, mais également tout ce qu'il s'est passé pour qu'elle en arrive ici. La colère enroue sa voix, son corps entier se raidit. Il s'est bien gardé de me dire qu'il t'avait engagé à son service... »
Sa colère est mal dirigée, il le sait. Mais il faut bien qu'il la dirige contre quelqu'un.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyDim 12 Avr - 17:49

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Roisin n'avait plus songé à Harfang depuis des temps immémoriaux – des années, à vrai dire. Son visage lui était apparu parfois, ici et là, sans grande pression, à l'instar du fantôme qu'il était devenu. Amitié entre deux adolescents qui s'était étiolée du jour au lendemain, comme tant d'autres avant la leur. Bien qu'elle n'ait pas la rancune farouche, la née-moldue sent le venin inonder sa bouche. Elle n'a besoin que de se faire bousculer pour clamer ce qu'elle pense, et ce qu'elle ressent surtout. Une vague d'émotions qui la submerge. Une vague qui la noie.

Parce que c'est une farce que de le voir ici, chez Lestrange. Une plaisanterie cruelle qu'elle ne parvient pas à supporter. S'il est ici, elle est prête à parier qu'il est devenu un pur produit du Ministère de la Magie ; petit pion qui se fait agiter de droite à gauche, aux pensées noircies par la haine et l'incompréhension. Ils n'ont plus rien en commun. Lui qui se tient là, élégant et raffiné – comme il doit l'être, et elle – elle. Coiffée de son petit chapeau, les cheveux tirés en arrière, l'air docile et passablement effrayé. Mais comment ne pas l'être – effrayée ?

Harfang s'immisce dans son monde, rejoignant les rangs de ceux qui l'ont forcée à courber l'échine. Il arrive dans son univers, sans y avoir été invité. Car le sentiment qui anime Roisin n'est semblable à aucun autre ; elle ne connait plus Harfang. L'adolescent qu'elle adorait lui semble à présent bien loin. Maintenant, sous ses yeux inquiets, se trouve un adulte. Les marques autour de son cou ont également été produites par un homme – pas par un enfant. De quoi Harfang est-il capable ? Que lui ferait-il subir une fois Amadeus loin du foyer ? Qui est-il aujourd'hui ? Des questions dont les réponses la terrorisent. Dans les méandres de ses peurs, Roisin ne peut pas se permettre de croire en sa bonté – car, homme de confiance, elle n'est pas sûre que Longbottom le soit. Pas certaine qu'il l'ait déjà été.

« ..uh ? » arquant un sourcil interrogateur, Roisin se souvient et porte machinalement ses doigts à sa gorge. Elle secoue la tête, abandonnant la pièce de théâtre dans laquelle elle jouait quelques secondes plus tôt. « Non, non, non – non. Il n'a rien fait. » son ton se fait plus catégorique, moins mielleux – moins respectueux aussi, sans doute. Mais elle se sent éborgnée par ses dires, puisqu'ils concernent Lestrange – et même si elle ne trouve pas Amadeus de la plus agréable des compagnies, depuis qu'elle est à son service du moins, Roisin se sent l'âme charitable d'une sauveuse. « ...Monsieur. » rajoute-t-elle, cœur cendrier, et poings rejoignant le creux de ses hanches. « Je ne vois pas pour quelles raisons Monsieur Lestrange vous parlerait de moi. » souffle-t-elle alors, plus doucement. Toujours sur ses gardes, malgré l'intérêt visible d'Harfang.

Un silence qui s'éternise. L'âme en berne, Roisin se permet une question. Elle redevient l'adolescente – l'espace d'un instant du moins. Oublie les bonnes manières, la politesse qui devrait lui coller à la peau tandis qu'elle officie encore auprès d'Amadeus et de ses hôtes. « Quel travail ? » demande-t-elle, bouche sèche et corps frissonnant – môme qui s'interroge. « Quel travail au Ministère ? » Longbottom ; elle est certaine que la nouvelle lui est parvenue. Certaine d'avoir entendu le nom de son ancien acolyte, sans avoir eu écho de son prénom. Mais elle veut en avoir le cœur net ; veut savoir si ses yeux lui ont joué des tours. Veut savoir s'il est véritablement le monstre dont elle lui devine tous les attraits.

Sa main toujours contre la peau de sa gorge, dissimulant les marques des yeux curieux de son vis-à-vis, ses prunelles brillent d'un éclat curieux. Au fond d'elle, ça claque et ça mord – ça s'agite. Elle attend la réponse avec une impatience qu'elle ne parvient pas à dissimuler, diable au corps qui la possède et fait palpiter dans ses veines une adrénaline propre aux condamnés à mort.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyDim 19 Avr - 20:03

there's nowhere to go.
Dans mes rêves de collégien, nous serions toujours deux fugitifs chevauchant à dos de livre, prêts à nous échapper dans un monde imaginaire de seconde main. --- @roisin whelan

Le temps semble s'être arrêté, entre deux battements de cœur forcés. Il n'y a que la réalisation douloureuse de la présence de Roisin, dans la cuisine trop étincelante par rapport au salon enfumé. L'écho des voix est encore perceptible, derrière les murs. Le bruit des rires gras, des verres qui se cognent, des voix qui s'élèvent. Pourtant, Harfang y est sourd. Comme bien trop conscient de la situation, qui semble lui échapper. Trop conscient du regard courroucé de la blonde, qui n'avait jamais posé de tels yeux sur lui. Trop conscient de l'uniforme qu'elle porte, qui rappelle à tous, surtout à elle-même, la place qu'elle est censée occuper dans son monde. Trop conscient des marques violacées qu'elle affiche, sans que personne ne tente de savoir pourquoi, ne tente de désigner un coupable. Trop conscient du claddagh qu'elle lui avait offert, qui lui brûle maintenant la poitrine, comme un rappel cuisant d'une promesse tacite. Car il le porte toujours, ce symbole de leur amitié. Ce symbole de loyauté. Après ses nombreux voyages, il était censé la retrouver. À la place, il l'avait oubliée. Reléguée au passé. Et voilà comment il la retrouvait. Pas étonnant qu'elle le méprise. Il en ferait autant à sa place. Ce coupable qu'il cherchait tant, ne lui suffisait-il pas de regarder dans un miroir ?

Oui, Harfang se sent coupable.

D'autant plus d'accuser l'un de ses amis d'avoir porté la main sur elle. Mais si pas lui, qui ? La question le ronge, pourtant, il se mord la langue. Il ne peut pas lui demander, il n'a pas le droit d'insister. Il ne peut débarquer et exiger, même si d'aucuns lui assureraient qu'il ne doit pas se gêner. Il finira bien par le savoir, Harfang n'est pas homme à se démonter. Roisin lui assure qu'Amadeus est innocent dans l'affaire, et il ne relance pas. Il lui apparaît désormais évident que ces deux-là cachent quelque chose. Pas uniquement concernant le recrutement de Roisin. Pas uniquement concernant ses bleus au corps. Son regard inquisiteur n'arrive cependant plus à lire dans les prunelles de jade. Celles-ci répondraient d'ailleurs, si on leur demandait, qu'il n'avait jamais réussi à les décrypter.
« - Je ne vois pas pour quelles raisons Monsieur Lestrange vous parlerait de moi. »
Le visage de Longbottom se ferme, sa mâchoire se crispe.
« - Peut-être parce que je suis justement l'un des premiers concernés. »
La remarque claque plus cinglante qu'il ne le veut. Parce qu'il est le responsable du recensement des nés-moldus. Qu'il est censé savoir où se trouvent ceux-ci. Mais la véritable raison, c'est parce qu'ils sont tous liés. Qu'ils étaient tous amis, qu'ils avaient partagé des souvenirs et des secrets. Cela n'a plus d'importance, désormais. Dans un monde d'adultes, les chimères d'enfants ne sont que poussière de fée. Et sa réponse semble, malgré lui, avoir mis la puce à l'oreille de Roisin, qui reprend, comme si elle voulait retenir ses paroles.
« - Quel travail ? ... Quel travail au Ministère ? »
Le regard du brun s'assombrit. Le voilà mis au fait, au pied du mur. Son regard s'évade sur les meubles anciens de la famille Lestrange. Sur les assiettes vides, sur les coupes pré-remplies, prêtes à être servies. Une main se glisse dans la poche de son chino, pouce visible, tandis qu'il arpente de pas lents la petite pièce. Rien ne sert de nier.
« - Tu poses une question dont tu connais déjà la réponse. Le ton s'est radoucit, la voix profonde à peine plus élevée qu'un murmure. L'ambre croise à nouveau l'émeraude, Roisin se raccroche toujours à sa nuque, comme pour se protéger - de ses paroles, de lui. S'il n'a pas voulu s'approcher d'elle de prime abord, c'est un pas après l'autre qu'il se dirige vers elle, avec les précautions qu'il prendrait pour s'approcher d'un animal blessé. Je ne m'attends pas à des félicitations. Je suppose que cela fait de moi ton ennemi. Un soupir, il tend la main pour saisir les doigts de Roisin qui couvrent toujours sa peau. Tu n'aurais pas tout à fait tort. J'aimerais que les choses soient différentes. »
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Dernière édition par Harfang Longbottom le Lun 11 Mai - 1:28, édité 1 fois
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyLun 27 Avr - 21:08

there's nowhere to go.
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Je suis justement l'un des premiers concernés.

Remarque cinglante énoncée qui lui vrille dans les oreilles. Interdite, Roisin conserve un silence prudent, mais observe son vis-à-vis d'un regard qui en dit toutefois long sur les émotions qui s'accumulent aux abords de son cœur. Palpitant meurtri plus d'une fois ; blessure béante qui n'a de cesse de s'agrandir. Elle sait alors ce qu'il est devenu – elle n'a pas besoin de lui entendre dire. Pas besoin de l'entendre s'expliquer. Sa glorieuse ascension au profit de sa descente aux enfers. Grand bien lui fasse, qu'elle pense, amère et blessée malgré les années d'éloignement. Il y a des âmes dont la bonté paraît indubitable – et ce qu'elle avait cru apercevoir des années auparavant chez Harfang n'est visiblement plus que de faux espoirs enfouis sous la cendre. Années consumées par l'ambition pour l'un, tandis que l'autre n'a jamais vraiment su amorcer un départ correct dans la vie. S'il brandit la bannière du Ministère, Roisin ne peut que le constater sans se permettre de souffler mot. Des commentaires venimeux seraient futiles en cette occasion.

A quoi bon débattre, alors que les jeux sont faits ? A quoi bon le regarder, et penser qu'il s'agit encore d'un ami, alors qu'il n'est plus qu'un maigre souvenir dans son esprit déjà tourmenté ? Il y a quelque chose, toutefois. Un espoir certain. Un sentiment de fraternité qui persiste dans les méandres de ses questions sans réponse. Une émotion quelconque, cependant, qu'elle ne parvient pas à exprimer. L'aigreur noire primant sur tout, malgré l'intonation redevenue douce de l'ennemi.

L'ennemi. Cette pensée perfide lui arracherait un sourire. Mais la née-moldue est trop préoccupée par cette distance entre eux, qu'Harfang prend soin de réduire. Lentement, mais assurément, il avance. Figée, Roisin n'esquisse pas le moindre geste. Comme brutalement tirée en dehors de son pauvre corps, la forçant à observer ce que le monde est véritablement devenu – les amis deviennent redoutables némésis, et les tueurs d'enfants peuvent se retrouver une conscience. Elle perd le compte, et perd la tête, glissant lentement au sein d'un univers dans lequel elle ne trouve que de très rares épaules sur lesquelles se reposer. Il fut un temps où Harfang étaient de ceux-là – épongeant ses confidences avec gentillesse et candeur. Le sorcier lui agrippe alors les doigts, ceux qui dissimulent maladroitement les marques violacées qui couvrent sa gorge. Ce contact ne peut venir que d'un ami ; mais aussitôt que la pensée se forme, aussitôt elle s'envole, et se dissipe dans cette vérité qu'ils partagent désormais.

Mais le contact entre leurs mains est humain, et suffisamment doux pour ne pas brusquer Roisin. Elle a beau se débattre – elle voudrait du concret. Un monde manichéen serait splendide, se dit-elle. Qu'Harfang la jette au sol et lui enfonce la pointe de son pied dans l'estomac, qu'il lui fasse regretter d'être née ; car, s'il se prête à cela, au moins elle ressentira le danger à son égard, et la crainte sous laquelle elle n'est toutefois pas encore soumise. Parce qu'il est gentil, malgré tout. Son attitude de gentilhomme rend le rejet plus difficile encore ; parce que Roisin garde de si bons souvenirs à son égard. Une amitié dans laquelle elle se sentait en sécurité, qui a fini par s'effilocher et sombrer face à l'épreuve du temps. Le revoir ici pourrait être une aubaine, mais il n'en est rien.

Roisin dégage doucement ses doigts de l'étreinte, s'extirpant à regret de ce simple contact qui lui rappelle ce que cela fait que d'être appréciée.

« Pourquoi ne voudrais-tu pas que je te félicite ? Ton père doit être si fier. » coup bas, qu'elle adopte d'une voix posée. La bonne de Lestrange a disparu au profit de Roisin – non pas celle qu'elle était, mais celle qu'elle est devenue. Roisin aux valeurs changeantes. Roisin qui peine à discerner la bien-pensance de la pédanterie. Roisin qui commence doucement à patauger dans un marécage de sarcasmes et de victimisation. « Alors, dois-je te considérer comme mon ennemi, Harfang ? Es-tu là pour finir le travail de tes nouveaux amis ? » La née-moldue tire sur son col et expose davantage sa nuque. Réprimant un rictus, Roisin secoue la tête. Dépitée, mais étrangement fière de s'être dressée ainsi face au titan. Si elle se comporte ainsi, à vrai dire, ce n'est que grâce à sa conviction qu'il ne lèvera pas la main sur elle. Victoire mitigée aux allures de rébellion. « J'espère que tu penseras à moi ce soir, et à tous ceux qui vivent comme du bétail – j'espère que tu en perdras le sommeil, Harfang. C'est tout ce que tu mérites. » L'émotion peint ses traits d'une douleur qu'elle ne saurait exprimer. Mais sa voix, vibrante d'intensité, est certainement le plus beau travail sur lequel ses sentiments se chevauchent. « Ca me fait mal de voir à quel point tu as changé. » Vulnérabilité mise à nue – confidence qu'elle voudrait reprendre, mais qu'elle laisse se noyer volontiers au sein de sa respiration rapide.

Confidence qu'elle ne veut pas rattraper – car elle est là, cette vérité qui pince la peau et soulève l'estomac. « Je suis désolée de voir que tu es devenu ce genre de personne. » Roisin déglutit et baisse les yeux.

Elle voudrait reculer, n'y arrive pas. Esquisser un mouvement, au moins.
Voudrait lui dégueuler des injures, le frapper – lui faire sentir ce que ça fait que d'être à sa place. Mais l'envers du décor engourdit son corps, et Roisin ne se sent pas la force de s'enfoncer dans une rixe qu'elle ne risque pas de gagner. En vaut-il seulement la peine ? Leur amitié valait cette douleur, oui, valait sa loyauté et leurs rires qui résonnaient en écho. Désormais, l'inconnu l'embrase de son regard de bourreau qu'elle ne reconnaît plus.

Elle mériterait certainement pire.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyMer 6 Mai - 22:22

there's nowhere to go.
Dans mes rêves de collégien, nous serions toujours deux fugitifs chevauchant à dos de livre, prêts à nous échapper dans un monde imaginaire de seconde main. --- @roisin whelan

Roisin. S'il pensait la revoir un jour ? Évidemment. Jamais dans ces conditions, cependant. Elle est si proche - l'amie d'enfance, la confidente, ce sourire comme un phare, lorsque la pression alentour devenait insupportable. Pour lui, elle n'a pas changé, elle reste la douce jeune fille avec qui il partageait tant, celle à qui il offrait des ouvrages hors de prix juste pour lui faire plaisir, parce qu'il l'aimait, c'était aussi simple que ça. Pour elle, cependant, il était devenu le monstre aux bottes d'un colosse encore pire - tortures, expériences, arène, familles séparées, esclavage ; tout ce qu'on pouvait rattacher à Grindelwald, à Harfang par la même occasion. Dans sa vision utopiste, il lui prendrait la main et tout redeviendrait comme avant : effacées, les années d'éloignement, effacé, le nom sur son nouveau bureau, effacé, les traces sur son cou. Alors, ses doigts attrapent les siens, mince espoir de pouvoir y croire. Le contact dure un instant, l'instant de balancer d'un côté ou de l'autre. Mais Roisin lui échappe, recule comme si elle avait touché une flamme - brûlure mordante, de celle qui nous empêche de réitérer l'expérience. Elle lui échappe, la gamine d'autrefois. C'est comme essayer d'attraper de la fumée à mains nues : impossible et désespéré.

Soit. Qu'il en soit ainsi. Il n'est pas au bout de sa peine avec la blonde, qui n'a pas fini de le mettre à mal.
« - Pourquoi ne voudrais-tu pas que je te félicite ? Ton père doit être si fier. »
Harfang accuse le coup. S'il tentait encore de l'atteindre, un instant plus tôt, elle franchit la limite et elle le sait très bien. Bouffée de rage qui lui brûle la poitrine, lui enflamme la gorge pour finir feu sur sa langue.
« -  Je t'interdis ! La voix tonne et résonne, claque contre la porcelaine des Lestrange. Le brun n'est pas homme à perdre son calme - jamais, pour ainsi dire - il y a pourtant des sujets qu'il est tabou d'aborder avec lui. Son père est un de ceux-là. Elle le sait, Roisin. Combien de fois ne s'est-il pas confié à elle ? Sur la peur qu'il lui inspirait ? Sur la peur qu'il avait de finir comme lui ? Il inspire brièvement, le poing porté aux lèvres - le temps de se recomposer, de redescendre. Je t'interdis de parler de mon père, reprend-il, voix plus posée mais tremblante de colère. Ton père, Harfang, ton père, encore, toujours, toujours, éternellement, ton fichu père. J'en ai plus qu'assez, de vous tous et de vos remarques sur mon paternel. Mot craché avec toute la haine qu'il ressent pour lui. Que ce soit elle, Atlas, Algie - et même Albus. Ils ne voyaient pas plus loin. Le pire, c'est qu'elle avait raison : Eustache était effectivement fier. Parce qu'il ne connaissait pas les véritables motivations de son fils.
- Alors, dois-je te considérer comme mon ennemi, Harfang ? Es-tu là pour finir le travail de tes nouveaux amis ?
Il secoue la tête, dégoût clairement affiché sur le visage. Sans savoir si l'émotion s'adresse à elle ou au châtiment qu'elle a reçu.
- Je crois que tu t'es déjà fait ta petite idée là-dessus. Et les mots franchissent ses lippes plus vite que leur signification parvient au cerveau. Je n'ai pas pour habitude d’abîmer les propriétés du Ministère - surtout quand elles sont déjà dans un tel état. Mépris dans le regard, suintant des paroles - mais qu'est-ce qui te prend, Harfang ? Roisin qui réagit derechef, guidée par l'émotion, par les paroles si blessantes de celui qui était son ami.
- J'espère que tu penseras à moi ce soir, et à tous ceux qui vivent comme du bétail – j'espère que tu en perdras le sommeil, Harfang. C'est tout ce que tu mérites.
Souffle amusé qui s'extirpe des narines, l'arrogance dont elle fait preuve qui l'amuse douloureusement.
- Tu ne peux rien me souhaiter qui ne m'arrive pas déjà, Roisin. Il énumère. Les noms qui s'accumulent, les questions qui taraudent - qu'est-ce que je vais faire de celui-là ?, les morts qui se suivent et le sort de centaines de sorciers entre les mains. Même les insomnies, vois-tu - je suis déjà le pantin de tout ce que tu me souhaites. J'espère que ça a le mérite de te réjouir.
- Ca me fait mal de voir à quel point tu as changé. Je suis désolée de voir que tu es devenu ce genre de personne. »
Ils sont restés si proches durant cet échange meurtrier - assez pour qu'il entende son souffle court, assez pour qu'elle remarque ses micro-expressions contradictoires. Peut-être en aurait-il rajouté une couche, si la porte n'avait pas basculé, si la petite voix de Gilly ne l'avait pas averti - Monsieur. Rapide, il saisit le poignet de Roisin, sachant pertinemment qu'elle allait adapter une position de défense. Alerté par l'éclat de la conversation, par la disparition de la bonne qui ne remplit pas les coupes, ou par un estomac qui cherche les réserves - peu importe. Un invité fait son entrée, reste interdit sur le pas de la porte. Harfang ne lui laisse pas le temps d'en placer une.
« -  Vous ne voyez pas que je suis occupé ?, éructe-t-il en direction de l'intrus, qui fait demi-tour sans demander son reste. »
Les doigts relâchent aussitôt la blonde, les pas s'éloignent d'elle, contournant le plan de travail pour instaurer la distance qui n'aurait jamais dû être brisée.
« -  Je suis désolé. D'être ce genre de personne. Celui dont on dira derrière le dos qu'il agresse les domestiques des autres. Quelle importance ? Il n'a jamais fait fi de ce qu'on pouvait dire sur lui. Malgré tout, malgré ses paroles et celles de Roisin, c'était légitime de la protéger - la protéger de la curiosité malsaine, des rumeurs qui diront qu'elle tient tête aux sang-purs. Il plonge la main sous sa chemise, récupère le claddagh qu'il porte depuis plus de quinze ans. Le plaque sur la table, le fait glisser vers elle. Tiens. Reprends-le. Débarrasse-toi en, fais-en ce que tu veux. Je crois que j'ai perdu le mérite de le porter, tant qu'on y est. »
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyJeu 7 Mai - 11:32

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Qu'Harfang s'emporte à propos de son père, Roisin n'en est guère étonnée. A vrai dire, son commentaire a l'effet escompté – toutefois au lieu de s'en sentir ravie, une vague de culpabilité la déstabilise. Son interlocuteur s’insère au sein d'une bataille constante entre ce qu'il était, et ce qu'il est devenu. Si la née-moldue essaie d'être grinçante dans ses propos, elle s'en voit également meurtrie car l'assimilation du passé au présent, cruel et amer, tarde à se faire. Attaquer Harfang sur ces points-là lui semble justifié – au nom de tous les nés-moldus qui sont passés sous son jugement impérial – mais Roisin peine à maintenir cette distance émotionnelle qui pourrait lui sauver l'âme. Sans attendre, le sorcier prend les armes à son tour, lien entre les doigts qui se défait et éclat de colère qui vrille son regard clair. Immobile, elle attend la tempête qui s'abat. Et ça fait mal, mal, mal. L'estomac qui s'alourdit de mille maux, alimentés par des paroles haineuses, et de ce mépris qui tire les traits si fins d'Harfang. Interdite, Roisin comprend qu'à force de pousser la bête, elle a fini par réveiller le monstre.

Silencieuse, elle entend le venin et réagit aléatoirement, cœur battant face à la vitesse de ses réponses qui la laisse pantoise. Elle n'est pas certaine qu'ils se soient un jour disputé. Leur période commune à Poudlard n'avait pas forcément été auréolée de gloire tout son long, mais elle ne se souvient pas pareille rixe. Faisant fi de l'absence de souvenirs, Roisin s'apprête à lui intimer de se calmer, de réfléchir, de reprendre son souffle, lorsque l'épée tombe et tranche ses derniers bons sentiments.

Je n'ai pas pour habitude d’abîmer les propriétés du Ministère - surtout quand elles sont déjà dans un tel état.

Les propriétés du Ministère.

Oh, ye stupid pig.

Visage aussitôt déformé par une rancœur féroce, Roisin lève les yeux vers Harfang et considère l'unique option qui la taraude ; la passerait-il au piloris si elle lui écrasait son poing contre la mâchoire ? Tandis que les rouages s'activent dans son esprit, ses iris acérés percent la gueule d'Harfang, masque à la peau tendre sous lequel les nerfs frémissent. Echange assassin qui n'en finit plus de lui briser le cœur, et de la gorger d'agressivité. Ses poings se serrent, ses ongles s'enfoncent dans la peau de ses paumes, laissant des demi-lunes rougeâtres dans leur sillage. Ye stupid pig. Pensée qui ne la quitte plus, mais qu'elle serait incapable de formuler à haute voix, gorge nouée par les amas effervescents de cette querelle qui s'étire.

La porte s'ouvre à la volée, désastre annoncé par l'elfe, et Harfang lui agrippe le poignet alors qu'elle se tend, corps qui répond à la surprise par la défense. Cette fois-ci, les doigts de l'homme se font moins tendres – implacable, il ne peut être évincé. Roisin n'essaie pas de se débattre, faisant bonne figure pour l'intrus qui tourne les talons après qu'Harfang l'ait envoyé prendre congé. C'est alors qu'il s'éloigne, brisant cette proximité entre eux qui n'aurait jamais dû être opérée dès le départ – arrachant de son cou le claddagh qu'elle lui avait offert une quinzaine d'années plus tôt. Le pose sur la table. Le fait glisser vers elle. Oh ye stupid stupid pig. Le commentaire qui souligne ce geste pourrait faire soupirer la née-moldue – elle ne se souvient pas qu'il ait déjà été si dramatique.

Ses doigts se posent sur les contours et reliefs du pendentif. Elle n'ose trop y croire. « Tu le portes toujours. » Première question à avoir traversé son esprit en ayant entraperçu le fasciés fatigué de l'homme. Interrogation dérisoire à la réponse évidente. Ils ont été amis dans une autre vie. N'a-t-elle pas conservé certains des livres qu'il lui avait envoyé des années plus tôt, pendant l'été ? N'a-t-elle jamais pensé à lui avec affection ? Ne l'a-t-elle jamais aimé ? N'ont-ils jamais formé une famille de fortune ?  Roisin voudrait lui demander pourquoi. Elle voudrait lui secouer la main, et lui claquer une bise, traité de paix que l'on signe autour d'un verre de whisky. Mais elle ne le peut pas ; parce qu'Harfang, celui qu'elle avait pris le parti d'adorer, n'est plus ce qu'il était. Trahison qu'elle aurait voulu punir mais qui, à la vue de ce bijou, lui donne simplement l'envie d'abandonner. La colère s'échappe. Le chagrin prend enfin forme dans le palpitant désaccordé.  L'assimilation que rien ne sera plus jamais pareil, que l'époque de Poudlard est aujourd'hui révolue. « Je pense que c'est le plus joli cadeau que j'aie offert à quiconque. » Vérité qu'elle souffle, plus pour elle que pour Harfang. Ses doigts se referment autour du pendentif.

Elle voudrait pleurer. Elle voudrait le raisonner. Elle voudrait agripper les pans de son costume, et le secouer jusqu'à ce qu'il accepte de l'écouter.

Mais ce n'est plus sa place.

Roisin passe le bijou autour de son cou, l'enfouissant sous le tissu de son uniforme propret. « Tu devrais retourner voir tes bons amis, Fang. Ils vont certainement se demander si tu n'es pas en train de dissimuler mon corps dans l'un des fours. » L'humour dégringole, et ne lui arrache pas un sourire, alors que sa voix se farde d'une vibration qu'elle ne parvient pas à réprimer. Who cares, anyway.

« On s'est tout dit, tu ne penses pas ? » Demande qui l'égosille, cœur battant alors que le pendentif, bien qu'ayant été fait par ses soins, semble lui brûler la peau. Porter ce bijou lui est une erreur – objet ayant été façonné avec Harfang en tête. « Je suis désolée, pour ce que tu vis. Pour tout. Pars, maintenant, s'il te plaît. » L'un de ses bras se croise, alors que l'autre se courbe, main tâtant le collier sous la chemise montante.

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Harfang Longbottom
sans camp
Harfang Longbottom
crédits : @CORVIDAE (avatar) ; non uccidere (signa).
face claim : louis garrel.
pseudo : harizon.
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études : (promotion 1900) - serdaigle des plus appliqués de la célèbre Poudlard, le graal du précieux insigne de Préfet-en-Chef sur le poitrail.
particularité : occlumens (stade 2).
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: there's nowhere to go (harfang)   there's nowhere to go (harfang) EmptyDim 17 Mai - 23:55

@roisin whelan
La soirée n’était pas censée se dérouler comme ça.

Une soirée pompeuse, à subir les conversations sans intérêt, à faire semblant de s’intéresser aux autres invités, à noyer l’ennui dans du Brandy et disparaître sous les volutes de fumée. Pas ce qu’il y a de plus enchanteur, mais ce qu’il avait attendu de l’invitation d’Amadeus. Il n’avait pas prévu de croiser un regard du passé, de finir par la suivre et de se rendre compte des implications du pouvoir mis en place par la plus brutale des manières. Elle, à qui il s’était confié, avec qui il avait partagé une amitié, se retrouvait soumise et maltraitée. Et que pouvait-il y faire ? Rien. Il était impuissant face aux affres de ses propres décisions. Roisin le détestait et l’accusait de tous ses malheurs - et qu’avait-il pour sa défense ? Rien du tout, à vrai dire, il ne voulait même pas se défendre. Pas en étant témoin de son sort. Pourtant, les mots franchissent les lippes plus vite que des sortilèges. Ils veulent se faire du mal et y arrivent sans difficulté ; les points faibles, ils les connaissent, bien qu’ils ne les ont jamais utilisés. L’irruption d’un invité dans leur aparté - bien vite écourtée - n’y change rien. C’est le cœur un peu lourd qu’il dépose le claddagh sur le plan de travail - à quelle fin ? Pourquoi le lui rend-il ? Pour lui montrer, quelque part, qu’elle avait fait partie de ses aventures, où qu’il aille ? Quelle maigre consolation. Pour lui prouver, qu’au fond, il était toujours le même ? Cette pensée ne lui passerait même pas dans l’esprit. Parce qu’il ne s’en sent plus digne, qu’il trouve ça légitime de lui rendre. Ou même, sans raison particulière, la symbolique étant assez évidente.
« - Tu le portes toujours. »
L’homme ne répond pas, la question est purement rhétorique. La tension redescend comme un soufflé. Oui, évidemment. Il n’avait jamais pensé à Roisin comme étant n’importe qui. Et elle non plus, visiblement. Il n’avait jamais oublié ce qu’elle lui avait dit en le lui offrant. La représentation de cette Irlande si chère à son cœur. Peut-être que le fait de le lui rendre, finalement, est une manière de lui signifier qu’elle pourra toujours se fier à lui. Mais il est encore trop tôt pour qu'ils s'en rendent compte, l'un et l'autre.

Il se demande ce qu'elle va en faire. Commence à regretter de le lui avoir rendu - si elle le prenait au pied de la lettre et finissait par s'en débarrasser ? Comme le réflexe de le récupérer, mais il remarque que son regard a changé. Le voile de colère est parcouru par une brume de... Quoi ? Nostalgie ? Il ne saurait totalement le dire.
« - Je pense que c'est le plus joli cadeau que j'aie offert à quiconque. »
L'homme n'en doute pas. Il voudrait lui expliquer, ô combien son pendentif a pu intriguer. D'autres sorciers, de différentes cultures. Les explications qu'il donnait toujours, un peu trop fier d'avoir fait l'objet d'un tel présent. Il aimerait lui dire, oui, mais ce n'est plus le moment - ça ne l'a jamais été, pas ce soir. Et il regarde le collier disparaître sous la chemise de son uniforme.
« - Tu devrais retourner voir tes bons amis, Fang. Ils vont certainement se demander si tu n'es pas en train de dissimuler mon corps dans l'un des fours.
L'homme secoue la tête, lueur de pitié au fond des prunelles. Le ton n'a plus rien d'abrupt, n'est plus que lassitude.
- Je pense que tu t'es assez exprimée sur ce que tu penses de moi ou de mes prétendues manières. Évite d'en rajouter. »
Éviter de rajouter de l'huile sur le feu, d'envenimer la situation encore plus que prévu - pouvaient-ils faire pire que ça, encore ? Roisin semble être d'accord, cependant. Autant mettre fin à cette entrevue ratée.
« - On s'est tout dit, tu ne penses pas ?
Non, je ne pense pas.
- Tout.
- Je suis désolée, pour ce que tu vis.
Je suis désolé de ne pas pouvoir te dire la vérité. Pour ce qui t'arrive.
- Pour tout.
Pour tout.
- Pars, maintenant, s'il te plaît. »
Un instant de battement, celui où il hésite à prononcer les paroles qui n'ont pas franchi ses lippes. Mais l'échec de sa première tentative est encore trop cuisant. L'orgueil d'avoir été rejeté et la culpabilité d'une faute qui n'est pas la sienne. Il accède à sa demande, quitte les lieux sans un regard en arrière. La scène se répète, comme il y a quinze ans. Partir la tête haute et laisser derrière lui une histoire inachevée.

--- fin ---
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