se faire passer pour un perso hp (rite de passage)

Les volutes de fumées remplissent la pièce. Les conversations sont nombreuses et on peinerait presque à entendre la musique sur laquelle les hommes en smoking et les femmes en robe de soirée dansent la valse. Il y a du beau monde dans cette demeure, presque château de la Bavière, Minerva McGonagall ne dira pas le contraire. Elle ne semble cependant pas mal à l’aise. Minerva commence à avoir l’habitude de ce genre de soirées. Elle ne sait trop bien, l’animagus aux yeux de chat, que quand on cherche sa proie, on doit l’apprivoiser dans son environnement naturel. Et l’environnement naturel d’Ismaël Yaxley avait toujours été les soirées mondaines. Là où on le voit le plus, roi soleil de son état. La chute de la Confédération et plus particulièrement de Grindelwald l’avait fait s’évanouir dans la nature, comme bon nombres des personnes qui avaient participés au génocide des nés-moldus, hybrides, cracmols. L’Ordre ayant repris les rennes avec une gouvernements plus équitable, tolérant et juste, Minerva s’était vue accepter un poste de langue de plomb, ou autrement appélée espionne chez les moldus. Albus n’avait pas tenu longtemps avant de l’y rejoindre et elle était contente qu’il soit son partenaire. Ils faisaient une bonne équipe après tout. Ils traquaient donc Ismaël Yaxley pour le ramener en Angleterre pour un procès juste pour ses crimes.
Et ils le traquaient en ce moment même dans une soirée mondaine.

Minerva McGonagall n’avait plus tout à fait son apparence habituelle. Elle avait acquis des fioles de polynectar et s’en servait. Elle n’était plus la membre de l’ordre connue et respectée mais bel et bien Leta Lestrange. La femme d’une cinquantaine d’année maintenant avait retrouvé une apparence plus jeune. Elle était vêtue d’une robe noire qui mettait en valeur son corps, ses cheveux attachés en un chignon parfaitement structuré.

« Madame Lestrange ! Quel plaisir de vous voir parmi nous ! »

Une femme d’une cinquantaine d’années venait de s’adresser à elle et Minerva la reconnue comme étant l’hôtesse de la réception. Un sourire charmant se dessine sur ses lèvres et elle répond :

« Bonsoir Madame Von Sachsenheim. Le plaisir est partagé. »
« Monsieur votre mari n’est-il point avec vous ? »
« Mon mari est galamment parti déposer ma veste… » Minerva, ou plutôt Leta Lestrange se retourne pour chercher son dit mari qui n’est pas loin et arrive pile au bon moment. « Ah mon cher, vous voici. »

Albus Dumbledore se fait saluer par la dame qui leur souhaite finalement une bonne soirée. Minerva finit par se tourner vers son mari.

« Tu m’invites à danser, mon chéri ? »

Un fin sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle lui tend la main.

@Albus Dumbledore

Il la fait rire en glissant cette phrase suavement à son oreille. Leta Lestrange vient exercer une légère pression sur le bras de son mari, consciente qu’il ne s’agissait là que d’une supercherie et pourtant, ils auraient bien pu l’être dans le fond après tout ce temps et tout ce qu’ils avaient vécu. Peut-être même l’aurait-elle voulu dans ses songes, secrètement, sachant pertinement que c’était impossible. Il y avait toujours eu cette alchimie entre après tout, une alchimie parfaite qui les avait tenus ensemble tout ce temps. Mais si l’idée qu’elle s’unisse à lui par le mariage lui avait effleuré l’esprit, Minerva, subtile et tacite, n’en perdait pas l’objectif de leur mission : retrouver Yaxley et le ramener en Angleterre. Leur but était qu’il soit vivant, elle le savait. Pourtant, c’est bel et bien mort qu’elle aurait aimé le voir. Dans ce génocide, il avait été l’un des pires, faisant des expérimentations sur de nombreux nés-moldus, tous âgés entre 11 et 17 ans. Elle avait lu et vu les horreurs. On n’avait parfois même pas pu identifier les victimes.

La femme dont elle avait pris l’apparence adressa un sourire adorable à son mari à la barbe blonde et aux yeux d’un bleu glacé. Elle se laisse entrainer, alors que d’habitude sous sa vraie apparence, cela aurait été parfois l’inverse, elle qui se fait un plaisir d’inverser les rôles et mener la danse. Elle n’en fait rien ici, préférant garder une certaine convention aux yeux de ce monde encore traditionnaliste et emprunte d’un nazisme qui ne fait que commencer.

« Il y a si longtemps que nous n’avons pas partagé une valse. »

Elle lui adresse un sourire. En effet. La dernière remonte à la fin de la guerre alors qu’ils fêtaient cela avec les membres de l’Ordre pendant que le pays entier était en fête. De son corps, Albus le guide avec délicatesse et précision. Minerva peut juste se laisse entrainer. Son parfum n’est pas le même que d’habitude, ils en ont changé pour l’occasion. Mais il n’en reste pas moins agréable avec le grain de sa peau. Le faciès de Dolohov est charmant, elle l’admet. Albus joue son rôle à la perfection et elle ne doute pas qu’ils ont l’air d’un jeune couple marié particulièrement amoureux. Elle souffle très légèrement lorsqu’elle sent son souffle contre le début de sa nuque et sa main se resserre dans la sienne, apaisée mais ce sentiment étrange au creux du ventre.

« Ne te retourne pas. L’escalier. »

La réalité les rattrape dans le rêve allemand et enchanté, hors du temps et des horreurs qui se profilent dehors dans le monde moldu. Elle suit son mari avec une marche féline, mimant la femme amarouchée et désirant un instant seul avec son cher et tendre. A peine sont-ils arrivés dans l’escalier et le couloir qu’elle perd cette expression pour redevenir sérieuse et le visage renfermé. Lorsque la créature apparait, Minerva l’observe. L’ondine est de toute beauté, une nymphe qui n’est pourtant pas humaine. Un être des eaux comme les sirènes. Elle déplore que cet être soit leur premier obstacle : les sorciers l’exaspèrent parfois à vouloir asservir les créatures. Mais si une ondine est là c’est qu’elle garde quelque chose. Le sol se liquéfie et le corps de Minerva ou plutôt celui de Leta tombe dans les profondeurs d’un lac. Minerva comprend tout de suite qu’il s’agit d’un sortilège d’illusion. Elle avance alors normalement dans la pièce et sa baguette se pointe sur l’Ondine. Sans formuler le sortilège, celui-ci l’atteint et l’Ondine baille avant de s’endormir. Minerva qui est arrivée à sa hauteur fait en sorte qu’elle ne se fasse pas en tombant et prend le temps de la mettre dans une position qu’elle considère sécurisante pour un génie des eaux. Son regard se pose sur Albus et elle observe la porte que gardait l’ondine.

« Les femmes d’abord parait-il. » souffle-t-elle, un sourire amusé.

Elle jette un Alohomora sur la porte et vient l’ouvrir d’un coup de baguette magique. Elle voit le sortilège arriver droit sur Albus et le pousse contre le mur. Le raie de lumière vient s’écraser contre le mur d’en face tandis que son corps est proche du sien, si ce n’est collée.

« Soyez prudent, mon mari. Je ne voudrais pas être veuve tout de suite. »

Humour noir marquant pourtant une certaine réflexion sur sa propre vie. Elle se décale cependant. On continue de leur tirer des sortilèges dessus, mais protégés par le mur, ils sont à l’abris.