le chant des sirènes (rite de passage)

Cette sensation de plénitude, théa ne l’avait que rarement ressentie. elle sentait l’eau la submergeait sans que cela ne lui pose le moindre problème. nymphe un instant, elle observait ses cheveux d’or flatter ses épaules dans une ondulation charmante. elle portait une main à sa bouche, pour remarquer le sortilège de têtenbulle qui s’était posé sur son visage, lui offrant la chance de respirer à sa convenance dans le lac de l’école de magie. vêtue d’une tenue d’eau fine, elle prenait soin de se mouvoir en rythme, bien qu’elle ne sente pas vraiment le froid, étonnamment. elle était poisson dans un bassin d’eau douce, une néréide discrète, à sa place, enfin. l’eau restait son élément, éternelle verseau, signe d’air qui tend de ses bras graciles l’eau pure de la connaissance et de l’esprit. elle s’y baignait pour s’en nourrir, et elle s’amusait à tournoyer élégamment entre les algues dansantes. dans sa nage fluide, elle explorait les environs, terre inconnue, et elle s'émerveillait de croiser des êtres aquatiques au lieu des humains ennuyants et trop bavard de l’école. c’était si calme, ici. apaisant. les couleurs étaient si vives qu’elle eut l’impression de les voir via un scrutoscope, savant mélange de rose et de bleuté qui faisait de cet endroit le plus beau qu’elle n’aie pu voir. elle poursuivit son aventure dans les tréfonds du lac, alors que des rayons de soleil s’aventuraient jusqu’au rocher qui semblait abrité une grotte. elle s’y rendit, y trouvant ses habitantes divines : trois sirènes des plus charmantes mouvant leurs queues brillantes, et quand bien même théa n’avait d’attirances pour le sexe féminin, elle fut subjuguée par leur beauté, leur magnétisme. elle avait presque envie de s’aventurer près de leur chevelure soyeuse, qui virevoltait de manière élégante, de toucher leurs peaux iridescentes. l’une d’elle prit la parole de sa voix chantante. “Ma douce, viens-tu nous rejoindre ?” sa voix était hypnotisante, une caresse dans un océan de violence. sa comparse poursuivi son discours, en tendant sa main parfaite vers la sorcière, qui la saisit sans hésitation. “Que tu es belle, il faut que tu sois des nôtres, ma chère.” la sirène joua avec les cheveux blonds de théa, d’un sourire angélique. la gamine était honorée d’être si bien accueillie dans l’antre des êtres marins, mais elle ne pouvait parler distinctement. elle leur offrit un délicieux sourire, comme pour les rassurer, et s’installa près des déesses pour les détailler de plus près. toutes trois différentes, l’une était couverte d’écailles mauves, laissant à peine distinguer sa peau brune, et ses prunelles amandes semblaient affamées. la deuxième, reflet de la nymphe danoise, rousse à en faire rougir un weasley, des yeux bleus transcendants, la plus douce d’entre elle, et enfin, la brune qui serrait sa main sans ménagement, d’un regard miel inoubliable, s’alliant avec sa peau gorgée de soleil. “Tu ne nous réponds pas, ma douce ?” elle montra la bulle en guise d’excuse, gênée de ne pas pouvoir s’instruire de leur vie, mais ravie d’entendre encore cette voix cristalline. “Si ce n’est que cela, ma soeur va t’en débarrasser !” sans qu’elle puisse réagir, la sirène aux cheveux rouges sortit un trident et frappa la bulle qui offrait oxygène à théa. panique, alors, la respiration courte, elle les dévisagea, portant ses mains à la bouche, cherchant sa baguette les larmes aux yeux, terrifiée de mourir au fond du lac, loin des siens.

mais.
mais.
comment était-elle arrivée dans le lac ?
comment avait-elle jeté ce sort qu’elle apprenait à peine ?

les nymphes se saisirent de son petit corps pour l’emprisonner, murmurant chacunes leur tour, tel un rituel étrange. “ma poupée…" "ma poupée…” elle tentait de combattre l’emprise des sirènes pour porter ses mains à sa gorge, s'étouffant dans le silence étourdissant de l’eau, sans réussir à distinguer le vrai du faux....


Elle se réveille alors, la tête contre la céramique de la baignoire de la salle de bain des préfets, elle toussote par reflexe, alors qu’aucune gène n’est vraiment présente, se remettant à peine de son rêve étrange… Elle passe une main sur sa bouche charnue, son front suant et sa gorge nue, avant de soupirer, soulagée. Ce n’était qu’un rêve, un cauchemar. elle était toujours à poudlard, toujours en vie, toujours là… C’est alors qu’elle vit son manuel d’enchantement flottant dans l’eau du bain, gorgé d’eau. “Par merlin quelle idiote !”