(ϟϟ) Sujet: total eclipse of the heart. (nicky) Lun 30 Mar - 18:35
nicky & cordelia
total eclipse of the heart
Veuve depuis deux mois, Cordelia n'avait pourtant pas chômé. À l'instant où Glenn avait perdu la vie, la brune avait pris la décision de se rapprocher de son fils, Alistair. Quand bien même elle chérissait sa patrie de toujours, l'Écosse, il était bien trop difficile de rester là où ils s'étaient établi, en famille. Elle ne pouvait pas, Cordelia, être confrontée aux souvenirs chaque jour. Confrontée au fantôme d'un homme mort, en toute injustice. Elle l'a aimé, la brune, à sa manière. Pas aussi profondément qu'on peut le penser, certes, mais elle éprouvait affection et respect pour cet homme qui a toujours tout fait pour la traiter comme son égale. Et puis, c'était un bon père pour Alistair, au moins aussi déterminé qu'elle pour le protéger des malheurs du monde. Maintenant, cette mission lui incombait à elle seule. Ainsi, avec les économies de Glenn et un emprunt, Cordelia avait investi dans un pub de Londres. Miteux aux yeux de certains, cet endroit était devenu sa seconde maison, si bien qu'elle vivait également à l'étage quand il était temps de faire la fermeture. Même si la brune se sentait souvent seule, les rires et les conversations de ses clients réchauffaient un peu son cœur. Souvent, elle discutait avec eux, mais pas assez profondément pour prendre le moindre risque. Toujours sur ses gardes, Cordelia a eu pour habitude de vivre ainsi. Sa véritable nature comme malédiction, Glenn l'avait acceptée, lui, sans rechigner. C'était un homme bon, et elle n'est pas sans savoir qu'elle a eu de la chance de l'avoir pour époux. Certaines s'en sont moins bien sorties qu'elle... Tenant sa nouvelle propriété aussi bien qu'elle le peut, Cordelia lance un sort, le plus pratique sûrement, 'récurvite'. Efficace, il lui permet de s'attarder un peu plus auprès des clients qu'elle sert toujours avec un fin sourire. Des bièraubeurre, souvent, ou des choses plus fortes. Finalement, des cheveux d'un blond platine attirent son regard. Elle le reconnaît, sans mal. Il aurait pu marquer sa vie, Nicky, peut-être même parvenir à lui passer la bague au doigt, un jour. Guidée par les peurs liées à sa propre nature, elle l'avait d'abord repoussé. Elle avait lu tant de choses terrifiantes, sur les conséquences d'un cœur brisé, qu'elle avait forcément été réfractaire à l'idée de se rapprocher de lui. Finalement, elle avait pris le risque, désirant n'être qu'une adolescente comme les autres. Du fait des barrières qu'elle avait l'habitude de dresser, avec les garçons, elle s'était attachée un peu moins vite. Ainsi, au moment où elle se sentait qu'elle ne pourrait bientôt plus reculer, Cordelia l'avait quitté. Il n'y avait pas eu que ça, bien sûr. À l'époque, le regard des autres avaient une importance capitale, pour elle. La belle avait alors abandonné, avant qu'il ne soit trop tard, et qu'il finisse par le faire lui-même, croyant qu'il en allait là de son devoir envers sa propre nature, envers sa famille aussi. Sûrement qu'elle sous-estimait l'amour qu'il lui portait, Nicky. Trop jeune, elle n'avait pas saisi les ravages que cela pouvait bien faire sur la personne quittée. Trente ans plus tard, ils se retrouvaient là, au même endroit. À ses yeux, il n'avait pas beaucoup changé. Elle n'avait pas la prétention de croire qu'elle avait marqué sa vie, Cordelia, alors persuadée qu'il ne se souviendrait pas d'elle... Sinon qu'il devait encore profondément la détester. De loin, elle le regardait quelques minutes sans savoir quoi faire, aussi empotée qu'à l'époque de ses seize ans. Il faut qu'elle agisse comme s'il n'était qu'un énième client de son pub. La brune se reprend en mains, longeant le comptoir pour s'approcher de lui. « Bonsoir. » Elle reste neutre, autant que possible, comme on a lui appris à le faire. Enfermée dans un carcan, éternellement empêchée d'être cette femme qu'elle aimerait encore devenir. « Je vous sers quelque chose ? », demande-t-elle, essayant encore de faire taire ses doutes, ses hésitations.
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Veuve depuis deux mois, Cordelia n'avait pourtant pas chômé. À l'instant où Glenn avait perdu la vie, la brune avait pris la décision de se rapprocher de son fils, Alistair. Quand bien même elle chérissait sa patrie de toujours, l'Écosse, il était bien trop difficile de rester là où ils s'étaient établi, en famille. Elle ne pouvait pas, Cordelia, être confrontée aux souvenirs chaque jour. Confrontée au fantôme d'un homme mort, en toute injustice. Elle l'a aimé, la brune, à sa manière. Pas aussi profondément qu'on peut le penser, certes, mais elle éprouvait affection et respect pour cet homme qui a toujours tout fait pour la traiter comme son égale. Et puis, c'était un bon père pour Alistair, au moins aussi déterminé qu'elle pour le protéger des malheurs du monde. Maintenant, cette mission lui incombait à elle seule. Ainsi, avec les économies de Glenn et un emprunt, Cordelia avait investi dans un pub de Londres. Miteux aux yeux de certains, cet endroit était devenu sa seconde maison, si bien qu'elle vivait également à l'étage quand il était temps de faire la fermeture. Même si la brune se sentait souvent seule, les rires et les conversations de ses clients réchauffaient un peu son cœur. Souvent, elle discutait avec eux, mais pas assez profondément pour prendre le moindre risque. Toujours sur ses gardes, Cordelia a eu pour habitude de vivre ainsi. Sa véritable nature comme malédiction, Glenn l'avait acceptée, lui, sans rechigner. C'était un homme bon, et elle n'est pas sans savoir qu'elle a eu de la chance de l'avoir pour époux. Certaines s'en sont moins bien sorties qu'elle... Tenant sa nouvelle propriété aussi bien qu'elle le peut, Cordelia lance un sort, le plus pratique sûrement, 'récurvite'. Efficace, il lui permet de s'attarder un peu plus auprès des clients qu'elle sert toujours avec un fin sourire. Des bièraubeurre, souvent, ou des choses plus fortes. Finalement, des cheveux d'un blond platine attirent son regard. Elle le reconnaît, sans mal. Il aurait pu marquer sa vie, Nicky, peut-être même parvenir à lui passer la bague au doigt, un jour. Guidée par les peurs liées à sa propre nature, elle l'avait d'abord repoussé. Elle avait lu tant de choses terrifiantes, sur les conséquences d'un cœur brisé, qu'elle avait forcément été réfractaire à l'idée de se rapprocher de lui. Finalement, elle avait pris le risque, désirant n'être qu'une adolescente comme les autres. Du fait des barrières qu'elle avait l'habitude de dresser, avec les garçons, elle s'était attachée un peu moins vite. Ainsi, au moment où elle se sentait qu'elle ne pourrait bientôt plus reculer, Cordelia l'avait quitté. Il n'y avait pas eu que ça, bien sûr. À l'époque, le regard des autres avaient une importance capitale, pour elle. La belle avait alors abandonné, avant qu'il ne soit trop tard, et qu'il finisse par le faire lui-même, croyant qu'il en allait là de son devoir envers sa propre nature, envers sa famille aussi. Sûrement qu'elle sous-estimait l'amour qu'il lui portait, Nicky. Trop jeune, elle n'avait pas saisi les ravages que cela pouvait bien faire sur la personne quittée. Trente ans plus tard, ils se retrouvaient là, au même endroit. À ses yeux, il n'avait pas beaucoup changé. Elle n'avait pas la prétention de croire qu'elle avait marqué sa vie, Cordelia, alors persuadée qu'il ne se souviendrait pas d'elle... Sinon qu'il devait encore profondément la détester. De loin, elle le regardait quelques minutes sans savoir quoi faire, aussi empotée qu'à l'époque de ses seize ans. Il faut qu'elle agisse comme s'il n'était qu'un énième client de son pub. La brune se reprend en mains, longeant le comptoir pour s'approcher de lui. « Bonsoir. » Elle reste neutre, autant que possible, comme on a lui appris à le faire. Enfermée dans un carcan, éternellement empêchée d'être cette femme qu'elle aimerait encore devenir. « Je vous sers quelque chose ? », demande-t-elle, essayant encore de faire taire ses doutes, ses hésitations.