say something (augustus & lyrae)

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augustus & lyrae

« And I am feeling so small
It was over my head
I know nothing at all »

Elle avait promis de ne pas le laisser à son sort, qu'elle reviendrait chaque matin et soir lui rendre visite afin de s'assurer que tout allait bien. Lyrae Potter était connue pour tenir ses promesses, bonnes ou mauvaises. Hier, dans la matinée, en mimant un duel avec Augustus Black, elle l'avait par mégarde et excès rendu aveugle en lui lançant un sortilège de Conjonctivite. Sans doute parce que simultanément, ils s'étaient mis à se hausser le ton durant le duel, évoquant un sujet particulièrement sensible : Cygnus. C'était le meilleur ami d'Augustus et le frère maudit de Lyrae, qu'elle affectionnait particulièrement. Aucune raison de trouver le thème fâcheux, direz-vous, mais elle avait trouvé le moyen de polémiquer intérieurement et de bouillir un peu plus à chaque maléfice jeté sur Augustus. La vérité était que le Black commencait à envoyer bien trop de lettres à son frère enfermé dans la cave du manoir. Elle avait éprouvé une grande compassion pour Cygnus et Augustus, comme toujours, en acceptant d'entretenir un lien entre eux, comme le faisait Antarès à sa manière. Le problème était qu'instinctivement, le regard de plus en plus pétillant et attendri d'Augustus à chaque fois qu'elle prononçait le prénom de Cygnus lui donnait des idées tordues auxquelles elle ne souhaitait pas poser des mots là-dessus. Elle était bien trop polie pour ouvrir ces lettres, sans oublier que le petit Black s'était arrangé pour que son courrier soit scellé par la force. N'était-ce pas suffisamment insolent ? Et Lyrae, elle, se permettait une grande souplesse en ployant le genou face à cet affront. Alors, le maléfice avait fusé avec bien plus de force que prévu vers le visage enjôleur d'Augustus, à la plus grande horreur de tous.

Minerva l'avait aidé à monter le jeune homme à l'étage, dans la chambre d'amis des Flamel, non pas sans vociférer des jurons et des remontrances à l'égard de la Potter. « Immature » « dangereuse » « folle » avaient été les adjectifs marmonnés par la rédactrice de la Gazette du Sorcier pour qualifier la coupable. Lyrae avait eu bon goût de ne pas répliquer, car il y avait une part de vérité dans ces commentaires loin d’être flatteurs.

Le lendemain soir, ce fut avec une certaine gêne qu’elle frappa à la porte des Flamel afin de constater l’état du malade. Le maléfice avait été relativement facile à lever, le problème était que sous le choc, Black ne s’était réveillé que quelques minutes avant s’évanouir. Un sortilège de Conjonctivite, jeté avec force, avait pour conséquences de créer des nausées, un mal de tête presque aussi aigu qu’un Doloris ou des vertiges. Le pire était de ressentir les trois à la fois. Minerva s’était donc portée garante pour administrer des antidotes à la victime à chaque fois que Lyrae ne serait pas disponible pour. Le ministère réclamait sa présence et elle ne pouvait refuser. C’était à elle de prendre la relève, à présent.

Elle grimpa l’escalier à toute vitesse, ouvrant cependant la porte de la chambre où reposait Augustus avec douceur. Il était réveillé, lui adressant un faible sourire – pourquoi diantre lui souriait-t-il ? – mais refermant ensuite les yeux. Lyrae versa l’antidote dans une petite coupe posée sur la table de chevet, s’installant au plus près d’Augustus. Elle ressentit une vague de culpabilité. Ce garçon, était en toute franchise, si gentil… bien qu’elle préférait s’étrangler plutôt que de le lui avouer. « Ouvrez les yeux, Augustus. Je sais que vous me voyez, à présent. » Sa voix était autoritaire, claquant dans les airs tel un fouet. Ils s'étaient toujours vouvoyés, elle ne savait pas bien pourquoi. Peut-être était-elle trop intimidante, formelle et distante malgré qu'ils se connaissaient depuis des années par l'intermédiaire de Cygnus. Ils n'étaient pas intimes, voilà tout. Ses doigts eurent un mouvement étrange, comme si elle s'apprêtait à lui prendre la main afin de l'encourager, mais elle se retint au dernier moment. L'avait-il vu, de ses yeux entrouverts ? « J'ai tenu ma promesse, je suis là. Encore deux dernières fioles d'antidote, pour ce soir. Je comprend votre colère et je ne vous obligerais plus à passer en duel avec moi, mais buvez. » murmura-t-elle calmement, ses yeux émeraudes fixés sur ceux d'Augustus, qui s'ouvraient de nouveaux, petits à petits. Il devait être furieux, l'idée de s'entraîner avec Lyrae devait le révulser au plus haut point, à présent. Mais Dumbledore avait souhaité que ce soit elle et le Black lui-même l'avait demandé.

(c) DΛNDELION

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lyrae & augustus

◊ ◊ ◊

ouvrir les yeux, il n'en avait aucune envie, maintenant. sachant très bien distinguer son arrivée de celle des autres, un pas pressé et impérieux dont il ne pouvait que ressentir la hâte et l'impatiente dans l'aura qu'avait pris la salle en un instant. les soins n'avaient pas été agréables, pas plus que l'impression de s'être fait sincèrement agresser une journée auparavant. la lionne qui ferait mieux de contrôler ses accès de violence, si elle voulait garder une place dans l'ordre, selon ce qui avait été dit ; c'est que s'en prendre au plus petit d'entre eux n'était peut-être pas forcément la meilleure des idées. des gouttes à mettre dans les yeux clos qu'il tentait d'ouvrir toutes les deux heures et des antidotes orales à avaler, voilà ce que se mesurer à cette vieille harpie lui avait coûté.

en soi, il ne l'avait jamais tant que ça aimée. parce qu'elle faisait partie des personnes qui détenaient cygnus et avec lui tous ses espoirs d'une vie à deux qu'il pourrait fonder, à savoir qu'il serait mieux à ses côtés, mais à ne rien en faire, vexée de la réalité ; comme si vivre dans une cave était possible sur le long terme, comme s'il n'y avait pas de problème en vérité. elle avait toujours été le rappel de la dureté des sangs de son rang, révélateur de ses propres faiblesses, pas capable de contrecarrer un sort qu'il avait pourtant déjà étudié. c'est bon, je vais les ouvrir, une minute, qu'il articule, déjà coléreux qu'on le précipite à ce point, alors que l'acte faisait encore mal, même s'il n'avait pas envie de le dévoiler.

les pupilles vertes s'offrent bientôt à l'interlocutrice forcée, oeillade meurtrière alors que les cils peinent à vraiment se lever. c'est bon, voilà, annoncé quand l'acte était le plus proche d'être fait. et ça ne m'a pas découragé de vous combattre, en effet. la prochaine fois j'aurai une raison supplémentaire de gagner. c'est qu'il ne voudrait pas l'abîmer, qu'il lui trouve les mêmes airs que son petit frère et que ça le rend distrait. cygnus qui lui manque trop, dont il se sait interdit de parler. éléphant dans la pièce que les deux ne sauraient ignorer.

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augustus & lyrae

« And I am feeling so small
It was over my head
I know nothing at all »

Plus les secondes défilaient dans cette pièce et plus l’état d’Augustus lui fendait le cœur, si elle devait être honnête sur cette situation fâcheuse. Pour la première fois depuis un moment, elle s’était laissée aller lors d’un duel : son père ne lui avait-il pas appris à dissocier l’émotion de l’attaque ? Ou peut-être bien que les évènements s’accumulaient ces temps derniers, sensibilisant son myocarde qu’elle aurait souhaité taire de l’intérieur. L’enfermement définitif de Cygnus dans la cave du manoir, les doutes qui l’assaillaient stupidement concernant son mariage, l’ouverture de l’arène, Ulric qui devenait parfois étrange, Astoria qui quitterait prochainement le domicile pour vivre avec Antarès, et… et ses doutes concernant la nature exacte du lien qui unissait Cygnus et Augustus. Certains soirs, toutes ces images successives la hantaient et elle ne parvenait à s’endormir. Cela ne la regardait pas, en vérité, mais c’était son frère cadet dont il s’agissait. « C’est bon, je vais les ouvrir, une minute. » marmonna le gamin, lui rappelant douloureusement la voix étouffée de Cygnus sous sa couette lorsqu’elle bondissait sur son lit plus jeune, le priant de se lever pour jouer avec elle. Sauf que là, on ne jouait pas.

La jeune femme et le Black se toisèrent brièvement. On se demandait lequel allait bondir en premier. Certainement Augustus, cette fois. « C’est bon, voilà. Et ça ne m’a pas découragé de vous combattre, en effet. La prochaine fois, j’aurais une raison supplémentaire de gagner. » Un léger sourire s’étira sur les lèvres de la Potter, illuminant presque son visage d’une sincérité que seuls sa fratrie et ses amis connaissaient. Pour une fois, Augustus avait marqué un point dans le domaine du duel : c’était exactement l’état d’esprit nécessaire pour devenir un bon duelliste, un combattant. Elle tendit le bras, lui faisant boire l’antidote. Un peu plus doucement que la veille. L’amadouait-il de mots avisés ? « J’aime cet état d’esprit, je reconnais en cela celui d’un duelliste. » déclara-t-elle, plus prompte à la conversation que les autres jours. « C’est ce que mon père m’a enseigné et de cette manière que je suis… devenue ce que je suis. » Lyrae évoquait Henry Potter rarement, elle se le permettait parce que son paternel n’était pas un inconnu aux yeux d’Augustus. Les Black et Potter se fréquentaient depuis toujours. « On ne devient pas bon gratuitement, Augustus. Il est nécessaire d’avoir de la patience, un bon sens de l’observation et une rigueur à toute épreuve. » Elle souriait de nouveau, animée par ses propos. Lyrae était en tout point, un excellent professeur et Augustus ignorait qu’elle avait été trop tendre avec lui durant ces duels. Il ignorait sans doute l’Enfer qu’elle avait vécu durant ses entraînements avec son père.

Augustus semblait boire ses paroles en silence. Elle se rendit compte que c’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls dans une pièce. Personne ne les écoutait et ils étaient libres de discuter, de laisser tomber le masque. Ils n’avaient rien à se cacher concernant leur passif, à vrai dire. Les Black et Potter, c’était la même marmaille et les parents d’Augustus étaient tout autant exigeants. Étaient-ils si cruels, elle l’ignorait. Lyrae s’était interrompue dans son discours, notant brusquement qu’elle ne s’était pas excusée pour son horrible gaffe. « Augustus, je vous demande infiniment pardon pour ce que je vous ai fait subir. Cela… aurait pu être bien plus grave. » Merlin savait de quoi elle pouvait être capable lorsqu’elle était remontée. « C’est juste que… » Je traverse une période difficile parsemée de doutes ? Non, hors de question qu’elle lui avoue cela. Mais elle pouvait tenter de déposer une miette de ce qu’elle ressentait sur l’assiette. « Je ne sais pas pourquoi vous envoyez autant de lettres à Cygnus. Personne ne lui envoie autant de lettres et il a d’autres amis que vous. Les raisons m’intriguent, peut-être que vous manigancez quelque chose. » Ce qui pouvait être interprété comme « Je ne vous trouve pas nets du tout, ses autres amis ne se soucient plus de lui alors pourquoi vous ? ».

(c) DΛNDELION

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lyrae & augustus

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honnêtement, s'il y avait eu un moment pour trouver des raisons de l'avoir à ce point agressé, ce n'était sûrement pas dans le présent. qu'elle avait beau dire ce qu'elle voulait sur la mentalité d'un duéliste, il aurait pu lui réserver la même soupe en lui expliquant que martyriser une personne du même camp n'est que rarement ce qui est demandé. que lui aussi, en avait des leçons à tirer. regard vers le ciel et grande inspiration quand elle s'explique sur ses gestes et lui explique comment il devrait penser, souvenir que les potter seront toujours des personnes qui penseraient détenir la réponse à tout et donner des leçons là où personne ne les attendrait. il ne dira rien, quitte à s'en manger la langue, parce que ce serait risquer de ne plus jamais avoir accès à son cygnus, et qu'il se prendrait des milliers de discours de ce genre pour pouvoir continuer ce qu'il faisait. j'imagine qu'apprendre l'art des duels avec une personne aussi intransigeante n'a pas du aider, parce que c'était sûr que c'était le cas, pour de vrai. qu'en jouant presque sa vie à chaque lever de baguette on ne pouvait pas vraiment progresser, que la rigueur et la discipline se metteraient difficilement en place si l'adrénaline venait à prendre le pas comme ça.

et de son côté la crainte de ne jamais réussir à abîmer quelqu'un, tout juste capable de le désarmer, incapable de s'imaginer sur le terrain, à tuer les membres de l'autre camp. en sachant pertinemment que ses adversaires seraient des gens de son sang. il faudra plus que de la rigueur, quand sur le terrain, on en viendra à combattre nos propres frères et cousins. les né-moldus qu'il tente d'apprécier comme il devrait mais qui ne devaient pas vivre le dilemme qu'eux traverseraient. parce que ça ne lui donne pas envie, et que s'il était prêt à donner sa vie pour ses idées, le fait que des personnes aussi proches que lui soient capables d'en faire de même le dérangeait. puis la question qui ne semble venir de nulle part, qui éclairerait les raisons et les faits ; son histoire épistolaire avec son frère, alors que lui ne savait quoi répondre, la gorge nouée par la surprise qu'il veut à peine assumer. sans doute qu'il aurait pu se méfier, qu'on n'aurait même pas laissé une lettre pénétrer dans les mains du benjamin si ses aînés viendraient à la trouver ; raison pour laquelle il fallait toujours ruser d'ingéniosité.

moi ce qui m'intrigue c'est comment tu arrives encore à te regarder dans le miroir en sachant ce que ton père lui fait subir et comment tu décides de ne pas le sauver, chaque jour, en vérité. la colère qui fait trembler son cœur et ses doigts, qui n'a pas mis bien longtemps à monter - et il en pensait chaque mot, même s'il ne s'était pas attardé pour les mesurer. cygnus était là, quelque part, et souffrait, pendant que sa propre sœur se trouvait à un autre chevet. que la guerre était cruelle et faite pour laisser des gens de côté, mais que la famille devait toujours venir en premier. je n'arrêterai jamais de lui envoyer des lettres, parce que c'est pour l'instant tout ce que je peux faire, mais ne doute pas que je donnerais ma vie pour le sortir d'ici, si ça pouvait marcher. la langue impétueuse qui claque alors que son regard s'oriente vers la fenêtre, complètement aveuglé par le soleil alors que sa vision tardait à revenir comme elle était. que ça te fasse plaisir ou non, je trouverai toujours un moyen de le contacter.

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augustus & lyrae

« And I am feeling so small
It was over my head
I know nothing at all »

« J’imagine qu’apprendre l’art des duels avec une personne aussi intransigeante n’a pas dû aider. » Haussement de sourcils imperceptible et des souvenirs douloureux défilèrent dans l’esprit de la jeune femme qu’elle était devenue. L’image cruelle d’un père, se dressant dans la cave familiale de toute sa hauteur, tel un dragon prêt à dévorer sa proie. La bête qui torturait sa fille et lui en faisait voir de toutes les couleurs, afin qu’elle devienne une duelliste monstre et qu’elle repousse les limites de la décence en terme de magie. Effectivement, les leçons prodiguées par Henry l’avaient fait souffrir mais il y avait eu Scruff… Nicky Scruff, ce talentueux Auror né-Moldu qui avait été son formateur au ministère, qui s’était montré plus souple et tout aussi performant. Sans lui, cette période aurait été sacrément plus difficile à traverser. Mais pour dire la vérité, sans Henry, Lyrae n’était pas en mesure d’affirmer qu’elle en saurait autant sur les maléfices à l’heure actuelle. Son père avait été redoutable, sauf qu’il l’avait forgé comme aucun autre n’aurait pu le faire. Avec Lyrae, mieux valait se montrer désagréable pour réveiller en elle cette rage de vaincre qui l’animait.

« Il faudra plus que de la rigueur, quand sur le terrain, on en viendra à combattre nos propres frères et cousins. » Œillade et expression interdite jetées vers le visage juvénile d’Augustus. Pertinent, le petit. S’il peinait à marquer des points avec sa baguette, il était cependant doué pour souligner des questions importantes. « C’est ce que nous redoutons tous. » murmura-t-elle, pensive. Oui, car elle était incapable de tuer son propre frère si cela s’avérait nécessaire. Pas même Astoria, qu’elle chérissait malgré leurs différends. Quant à ses trois cousins Black, leurs relations n’étaient pas roses chaque jour mais au fond, elle les appréciait. Ils avaient été ses premiers compagnons de jeux, même si elle s’était toujours plus chamaillée avec Antarès qu’avec les autres. Elle ne craignait pas le combat, c’était une guerrière. Il fallait pourtant s’avouer que l’idée de terrasser son sang relevait d’un autre niveau. « Qu’importe, ils répondront de leurs crimes et injustices commises, Augustus. Tâchons juste de ne pas les tuer. » Leurs proches avaient choisi le mauvais camp, celui des perdants. Car tôt ou tard, l’histoire le prouvait à travers les siècles, le bien triomphait toujours du mal.

Malgré ces commentaires échangés concernant les duels et les conséquences possibles sur leur entourage, un tabou régnait au-dessus de leurs crânes frais : Cygnus. Lettres prohibées que Lyrae autorisait par excès de bonté envers son protégé de frère et son cousin, salies par les paillettes pétillant dans les yeux bruns d’Augustus chaque fois qu’il les lui remettait. Elle n’avait pu retenir ses paroles et visiblement, lui non plus n’était pas d’humeur à se contenir. « Moi, ce qui m’intrigue c’est comment tu arrives encore à te regarder dans le miroir en sachant ce que ton père lui fait subir et comment tu décides de ne pas le sauver, chaque jour, en vérité. » Il avait littéralement explosé en même temps que la fiole d’antidote vide, encore dans les mains de Lyrae, volait aux éclats. Touchée. Hors de question de se laisser faire par ce môme, qui ne comprenait rien aux enjeux de la vie. Peut-être que se regarder dans une glace après avoir entendu les cris de souffrance de Cygnus ne lui donnait aucun sentiment positif envers sa propre personne, mais au moins elle ne faisait rien de stupide. Augustus continua sa tirade, prêt à guerroyer pour défendre les intérêts de Cygnus et à soulever des montagnes.

Les airs calmes qu’avaient pris Lyrae s’étaient volatilisés à une vitesse si alarmante que l’espace d’un instant, elle ressemblait exactement à son père lorsque la tension lui montait au cerveau. Ses poings se resserrèrent et son regard était plus glacial que l’Antarctique. « Je t’enfoncerais volontiers mon doigt dans ton œil invalide, cousin. Je te vois encore téter le sein de ma chère tante. Elle te tendait ensuite vers moi et je te berçais brièvement avant de te reposer dans ton lit, aussi minuscule que tes capacités de duelliste. » Vipère restait-elle éternellement, venimeuse et dangereuse. « Alors, ne t’avise surtout pas de me parler sur ce ton avant que je me permette d’ouvrir vos précieuses lettres et les lancer au visage de notre père, qui se ferait une joie d’éradiquer notre Cygnus de la surface terrestre. » Il y avait une raison rationnelle aux péchés de Lyrae, mais eux, sortant de la crèche, ne devaient pas avoir conscience de tout cela. « Admettons que je le sauve de cette cave, mon petit, qu’est-ce qu’il deviendrait ? Tu l’emmènerais peut-être se réfugier au 12, square Grimmaurd et là, tes parents se précipiteront chez nous le rendre à notre père qui le détruira ? Ou tiens, au pire il pourrait devenir un mendiant ou un fugitif sans toit où aller ? » Lyrae ne faisait confiance à personne. La plèbe prétendait péter des paillettes et chier des roses, prêts à défendre les plus faibles, mais ce ne serait pas eux qui accueilleraient Cygnus sous leurs toits si ce dernier venait à s’enfuir du manoir familial. « Supposons ensuite que nous le cacherions quelque part, toi et moi. Où irions-nous ? Tu as une maison, toi peut-être du haut de tes dix-neuf ans ? Avec tes petites compétences, je me demanderais même si tu saurais protéger une baraque à l’aide de puissants enchantements pour que mon père ne retrouve jamais Cygnus. Et si je le sauverais, je serais la première soupçonnée et je ne serais plus suffisamment proche de ma famille pour leur soutirer des informations pour le compte de l’Ordre. Cesse de croire que nous sommes tous de vaillants chevaliers, les contes sont pour les enfants. » Et nous ne sommes plus des enfants.

(c) DΛNDELION

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lyrae & augustus

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petit soupir alors que l'autre vient lui étayer sa vérité, crainte pour ses deux aînés. pas de doute pour le camp qu'ils ont choisi, leurs idées dévastatrices qui coûteront la vie à des milliers d'individus, toujours incapable de se les représenter combattre tant que ses visions ne lui ont rien montré. c'est qu'ils ont déjà fait du mal, et qu'il serait logique qu'ils s'en soient déjà pris à de la vermine plus facilement qu'à lui, mais que ça fait trop de mal de se l'avouer, même face aux faits. j'espère juste qu'ils n'auront rien fait d'irréparable, même s'il a de sérieux doutes, que le nombre de morts causés par le plus grand doit se compter en dizaines si ce n'est pas pire, et il le sent. toujours rien dans ses séquences aléatoires, certainement que ça ferait trop mal de savoir. parce que leur camp doit gagner, qu'importe le poids de la victoire sur les dissidents qui auraient eu l'idiotie de suivre un mage aux idées aussi putrides que les siennes. qu'il serait banni de l'ordre pour penser à une peine moins lourde pour ceux qui auront décimé des villages entiers. pour arcturus, pas l'ombre d'une chance. Pour antares, peut-être que si. je ne peux pas l'imaginer tant que ça actif chez ses fidèles, même si je sais qu'il l'est. augustus qui baisse les yeux sur les draps immaculés, le temps d'un instant. henri écopera d'une lourde peine, pour tout ce qu'il a fait. ce sera qualifié de criminel, d'avoir enfermé son fils ainsi, tu le sais. et elle pourrait être sa complice, sans bon avocat. parce que la plus grande preuve de fidélité qu'elle pourrait donner à l'ordre du phénix, c'est son propre frère, et qu'elle le sait.

et elle est sûre d'elle, quand elle maintient sa litanie habituelle, que personne n'était capable de lui venir en aide puisqu'elle n'avait pas réussi à se débrouiller. regard vers le ciel alors qu'il lui tarde de lui couper la parole, et que ce sont les paroles sur son enfance qui lui rappellent de se la fermer ; qu'il est moins, qu'il le restera, qu'il a déjà un droit à la parole et c'est suffisant comme ça. sa lèvre se pince contre sa dent, attendant qu'elle ait terminé de se lamenter, lui remettre les idées en place, la coincer. euh, oui. le meilleur arithmancien de gringotts a de quoi se payer l'entretien d'une maison, et j'ai au moins quatre oncles qui sont décédés ces étés derniers. une certaine fierté à lui rappeler sa place après s'en être autant pris sur son enfance, incapable de parler de ses dons pour ne pas servir d'arme à la façon de ses frères, bien appris à se taire. donc ma maison, comme mes deux autres frères, je l'ai. je reste juste au square grimmaurd parce que ma mère y est, et que je ne veux pas qu'elle reste seule, ou pire, avec mon père. vraiment l'envie pressente de lui signifier qu'elle a grandi, mais que lui aussi. j'ai une chambre prête pour cygnus pour le premier jour où il arrivera à s'échapper, parfaitement préparée et rangée, avec tout ce dont il aura besoin dedans commandé trois fois. je n'attends que ça. alors tu peux décider de balancer des petites lettres innocentes et très facilement décodables parce que dénouées de tout projet à ton père, il te prendra certainement pour une idiote une fois qu'il aura vu qu'il s'agissait seulement d'un ancien ami qui prenait des nouvelles, mais en attendant tu rendrais plus service à ton parti si tu te révélais vraiment utile pour sauver une personne en danger. - et il l'était, il le pressentait. que les jours à venir pourraient très bien être les derniers.

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Lyrae avait la désagréable impression qu’Augustus était d’humeur insolente et prompt aux sous-entendus. C’était du moins ce que ses propos laissaient entendre et elle n’aimait pas du tout cela, qu’on la contredise et qu’on se permette de la juger sans même connaître toute l’histoire. Lorsqu’il évoqua le nom d’Henry fut prononcé par son cousin, elle ne put s’empêcher de tressaillir. Son père avait des idées tordues et cruelles, Lyrae ne pouvait le nier. D’un autre côté, il restait son père. Il l’avait porté, éduqué et s’était occupé d’elle jusqu’aujourd’hui. Les femmes ne pouvant posséder un compte propre à elles chez Gringotts, ses revenus d’Auror étaient versés dans le coffre de son cher paternel, qui ne lui avait pas volé un seul sou. Au contraire, il prenait grand soin de la fortune de ses filles et en gardait pour elles. C’est un dérangé à ses heures, mais il reste mon père. Elle se demandait quel sentiment ressentirait-elle, le jour où Henry Potter serait arrêté. Voir pire, tué par un des membres de l’Ordre. Oui, mine de rien, elle était attachée à sa famille… aussi horribles pouvait-ils l’être selon certains dires.

Alors, constater qu’Augustus remettait en cause sa loyauté et son amour fraternel pour Cygnus la mettait très en colère. Chaque fois que Drusilla s’absentait, obnubilée par son travail et ses occupations personnelles, c’était Lyrae qui avait presque joué le rôle de mère de substitution. Dès l’âge de sept ans, elle avait appris à aider et s’occuper des plus jeunes. Elle ne possédait certes qu’un instinct maternel limité, mais était consciencieuse et responsable. Lyrae avait été une des seules – avec leur oncle paternel – à donner à Cygnus l’amour qu’il méritait, alors qu’Astoria ne s’était pas privée de le maltraiter.
Non, il n’avait pas le droit de l’accuser de ne pas se soucier de l’avenir de son benjamin de frère. La brune avait songé à plusieurs plans d’actions, pas très valables pour le moment. « Euh, oui. Le meilleur arithmancien de Gringotts a de quoi se payer l’entretien d’une maison, et j’ai au moins quatre oncles qui sont décédés ces étés derniers. » Elle lui expédia un ricanement méprisant en guise de réponse. Son adorable cousin pétait des paillettes et des roses, visiblement. « Donc ma maison, comme mes deux autres frères, je l’ai. Je reste juste au square Grimmaurd parce que ma mère y est, et que je ne veux pas qu’elle reste seule, ou pire, avec mon père. » Bon sang, ce n’était pas comme si Adela était une épouse battue. Lyrae était certaine qu’elle était apte à se porter à merveille sans ses si charmants garçons. Elle leva les yeux au ciel, presque amusée. « J’ai une chambre prête pour Cygnus pour le premier jour où il arrivera à s’échapper, parfaitement préparée et rangée, avec tout ce dont il aura besoin dedans commandé trois fois. Je n’attends que ça. Alors tu peux décider de balancer des petites lettres innocentes et très facilement décodables parce que dénouées de tout projet à ton père, il te prendra certainement pour une idiote une fois qu’il aura vu qu’il s’agissait seulement d’un ancien ami qui prenait des nouvelles, mais en attendant tu rendrais plus service à ton parti si tu te révélais vraiment utile pour sauver une personne en danger. »

Si le contexte de leur discussion n’aurait pas été des plus sérieux, Lyrae ne se serait pas retenue d’éclater d’un rire sans joie. Augustus parlait vraiment de sujets qu’il ne maîtrisait pas. Sous le coup de l’émotion, il oubliait certains détails élémentaires. « Devrais-je te rappeler que les lettres destinées à Cygnus sont interdites et qu’il se fait parfois punir juste pour en avoir reçu sans les lire ? Je suis certaine que tes écrits sont dénués de tout projet, mais je suis sûre qu’elles doivent contenir un excès d’affection parfaitement indésirables. » siffla-t-elle, aussi dangereuse qu’une Beuglante. Lyrae en avait assez de jouer les ignorantes : à la manière dont il défendait et parlait de Cygnus, elle pouvait aujourd’hui être certaine que les deux jeunes hommes n’étaient pas que de simples meilleurs amis. Même moi, je ne parle pas comme ça de mon fiancé. « Cesse d’aborder des aspects de mon appartenance à l’Ordre, qui ne te concernent de base absolument pas. Je sais parfaitement quel est mon rôle et il ne consiste pas du tout à sauver Cygnus des jougs de mon père. » Ce qu’elle lui disait était dur à entendre, mais c’était la stricte réalité. « Une guerre s’annonce, Augustus. Ce n’est pas la vie de Cygnus Potter qui changera la situation dans laquelle le pays est plongé. Si je devrais être objective, je dirais même que c’est le cadet des soucis de l’Ordre du Phénix. Nous ne sommes pas là pour sauver les gens au cas par cas, mais pour relever tout une nation. Non, on ne va pas m’applaudir pour avoir sauvé un gamin car ça ne fait pas parti des missions qu’on m’a confié. » Elle leva la main pour le faire taire, stoppant par avance le potentiel flot d’insultes qu’Augustus réprimait éventuellement en voyant la propre sœur de Cygnus parler de la sorte de son frère. C’était comme si elle s’en contrefichait, sauf que c’était faux et qu’elle n’en avait pas fini. Avoir remis les pendules à l’heure concernant son travail dans l’Ordre l’avait calmé et elle n’avait pas été agressive pour le moins du monde, même s’il méritait de se faire rosser. « Je te dis tout cela pour qu’on ne mélange pas devoirs envers l’Ordre et vie personnelle. » Pause, prête à continuer et à cette fois-ci, surprendre Augustus de manière plus… positive.

« Je connais cette cave par cœur, je suis sans conteste l’enfant d’Henry Potter qui a le plus séjourné dans ce taudis après Cygnus. Elle est extrêmement bien protégée, il ne pourra pas en sortir aisément mais je peux t’assurer que tant que je serais vivante, Cygnus le sera également. Je ne peux pas le faire sortir seule à cause des enchantements jetés par notre père. Il faudrait que le manoir soit vide et trois personnes : une pour faire le guet, la seconde sera celle qui conjurera les sorts qui protègent la cave et pour finir, la troisième sortirait Cygnus de cet endroit pendant que la deuxième se dépêcherait de rétablir les protections de la cave sans quoi au bout d’exactement cinq minutes, mon père serait averti même à distance de nos manigances et une partie du manoir s'écroulerait probablement. » A vrai dire, Lyrae avait vu quels enchantements Henry avait jeté le soir où Cygnus avait été jeté aux abîmes du manoir familial. En faisant quelques recherches sur comment les contrer, elle était sans doute une des seules capables à libérer son frère et surtout… à en ressentir l’envie. Le problème était qu’accomplir cette mission en solitaire relevait du suicide. Les cinq minutes précisées n’étaient pas du tout une façon de parler, c’était exactement le temps dont ils disposaient pour annuler ces protections puissantes. « Ce n’est pas un jeu, cousin. »

@augustus black

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lyrae & augustus

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devant la placidité implacable de lyrae, l'innocente inconscience de celui qui aurait voulu que tout soit plus simple, que les actions de l'ordre soient moins hiérarchisées, qu'on mette en avant le sorcier en premier. parce que c'était impossible qu'aucun raid ne soit encore lancé, alors qu'on savait la vie d'un adolescent en danger. mais c'est pas juste, qu'il s'insurge, les poings serrés sur la couette qui le réchauffait. le dos droit contre l'oreiller, l'oeillade meurtrière, ou ce qu'il en reste, la vision toujours entachée de brume, incapable de distinguer trop de couleurs à l'heure où il parlait. ça ne devrait même pas être une discussion à avoir, ça devrait être évident d'aller le chercher, quelques soient les moyens de protection que ta maison a, on a des sorciers ici pour les contrer. leur camp comptait quand même dumbledore en personne, mcgonagall, et plein d'autres grands sorciers ; bien sûr que ça marcherait, pour peu que lyrae se donne la peine de livrer les secrets de la maison qu'elle habitait - après, d'un autre côté, une compréhension de son côté ; il ne livrerait jamais rien des sorts de la maison des black, bien que la voir point de repère de l'ordre du phénix restait un rêve qu'il faisait. tes indications, on les a, alors qu'est-ce qu'on attend pour une descente histoire de sauver une vie. un soupir, avant de reprendre. parce qu'il est là, pour moi, l'ordre du phénix en lequel je crois. celui qui ne laisse pas une personne derrière. celui pour lequel la guerre doit conduire à sauver des vies, ou alors on est à jamais perdus et pas plus intelligents que l'autre camp.

la jeunesse est farouche, l'adolescence n'est pas passée, et ça se voit dans ses joues rougies par l'énergie dépensée. c'est qu'il est fatigué de ces débats, à peine réveillé il y a quelques minutes de ça. quand la pique se plante en plein coeur, quand il réalise ce qui est en train d'être dit. qu'est-ce que tu sous-entends sur les lettres à cygnus? tu les as lues? comment tu as osé? tu te rends compte de quel genre de personne tu es? déjà énervé et anxieux, incapable de se rappeler exactement ce qu'il avait envoyé en dernier. juste l'image de son cygnus heureux de traduire les codes avec le conte des reliques de la mort qu'on lui avait laissé, une bougie à la main, avec comme pitance du pain et un peu de lait. si tu as le malheur de dire quoi que ce soit, la moindre chose, alors ne doute pas qu'arcturus te terminera. si ce n'est pas antares qui s'en charge, les deux ne supportant pas le déshonneur qu'une relation telle que celle qu'il pourrait avoir avec cygnus pourrait apporter.

Effacer les moindres traces
De l'amour, de nous
J'ai peur quand on s'embrasse
Qu'ils nous brisent le cou
Il faut fuir nos propres terres
La maison et les vallées
Car la haine est incendiaire
On laissera les armoises brûler

Même si je tremble, je n'ai pas peur
Si on se rassemble, je n'ai plus peur
Même si je tombe, je n'ai pas peur
Si le tonnerre gronde, je n'ai plus peur

(c) oxymort & strange hell

La dévotion d’Augustus envers Cygnus aurait pu être touchante si Lyrae aurait été plus tendre… sauf qu’elle ne l’était tout simplement pas. Les histoires à l’eau de rose et ces fantaisies de collégiens ne lui plaisaient pas, elle n’avait pas le temps pour ces conneries. La sorcière commençait à penser que son cousin s’amusait à faire l’autruche pour mettre ses nerfs à rudes épreuves. La jeune femme avait l’impression de communiquer dans une langue qui était inconnue au Black, il ne semblait pas saisir l’importance de ce qu’elle lui révélait. « Mais c’est pas juste. » « La vie est moche et injuste, tu ne l’apprends que maintenant ? » répliqua-t-elle, sarcastique et lui jetant une œillade des plus mauvaises. Décidément, elle parlait à un enfant. Arcturus devait suer à force de supporter un Antarès transi amoureux et tordu à ses heures, puis ensuite un Augustus sortant tout juste de la crèche. « ça ne devrait même pas être une discussion à avoir, ça devrait être évident d’aller le chercher, quelque soi les moyens de protections que ta maison a, on a des sorciers ici pour les contrer. » Elle éclata d’un rire sans joie, ce garçon était aussi borné que son petit frère, pas étonnant que les deux soient fourrés ensemble depuis le berceau. « Tes indications, on les a, alors qu’est-ce qu’on attend pour une descente histoire de sauver une vie. » Pensait-il son père aussi cruel, au point d’en finir avec la vie d’un de ses enfants ? Augustus se trompait lourdement, Henry en était incapable. La vipère avait l’intime conviction que son père leur était dévoué malgré ses remontrances, ses coups tordus et son extrême sévérité. « Parce qu’il est là, pour moi, l’Ordre du Phénix en lequel je crois. Celui qui ne laisse pas une personne derrière. Celui pour lequel la guerre doit conduire à sauver des vies, ou alors on est à jamais perdus et pas plus intelligents que l’autre camp. » Il marquait plusieurs points et ils s’accordaient là-dessus, sauf que Lyrae n’avait aucune envie de mêler les membres de l’Ordre à ses problèmes familiaux. Elle ne souhaitait pas que tout l’Ordre soit au courant et il était probable que cela devienne le cas s’ils organisaient une descente en groupe. « Je l’entend bien, mais hors de question de mêler les autres à ça. » Lyrae était catégorique là-dessus. « Je n’en parlerais qu’avec toi et les personnes qui sont de mon sang. » L’ancienne Serpentard n’avait pas suffisamment confiance en leurs comparses, tandis qu’elle connaissait Augustus depuis la naissance, ce n’était pas pareil.

L’esprit du gamin ne s’apaisa pas pour autant, encore moins lorsqu’elle eut l’audace d’évoquer les lettres envoyées à Cygnus. « Qu’est-ce que tu sous-entends sur les lettres à Cygnus ? Tu les as lu ? Comment tu as osé ? Tu te rends compte de quelle genre de personne tu es ? » I’m my father daughter, 80% evil and 20% angel. Ricanement moqueur, elle venait indirectement d’avoir la preuve qu’il se tramait définitivement quelque chose entre Augustus et Cygnus. Quoi exactement, elle ne préférait même pas penser. Ses soupçons étaient fâcheux, déplaisants au possible et s’ils se confirmaient, elle les étranglerait de ses propres mains. « Je suis ta garce. Et maintenant, cesse de t’insurger. Si j’aurais lu ces lettres, je vous aurais étripé depuis belles lurettes. » lança-t-elle d’une voix sèche et coupante. Le toisant avec malveillance, elle émit un ricanement moqueur, soulageant l’agressivité qui commençait à lui monter au cerveau par ses sarcasmes. « Si tu as le malheur de dire quoi que ce soit, la moindre chose, alors ne doute pas qu’Arcturus te terminera. » Lyrae leva les yeux au ciel, atterrée par tant de naïveté. S’il pensait que son frère aîné la terrorisait, c’était se tromper lourdement. Ils avaient toujours été en très bons termes, leur correspondance épistolaire se révélant toujours être polie et intéressante. « Oh là joli cœur ! Je me ferais plutôt moi-même un plaisir de faire part de mes soupçons à ton cher frère. D’ailleurs, cela fait longtemps que je ne lui ai pas envoyé une petite lettre. » susurra-t-elle, frôlant le sadisme. Enfoncer le couteau dans la plaie ? Une de ses spécialités, elle en était la reine une fois qu’on allumait le brasier qui sommeillait dans ses entrailles.

Elle poussa un léger soupir, constatant que surexciter Augustus n’était pas vraiment un don à lui offrir. Il n’était pas en mesure de se disputer davantage avec elle, physiquement parlant. Certes, il l’agaçait alors qu’il ne l’avait jamais agacé ainsi auparavant, mais elle était consciente du fait qu’elle franchissait les limites qui lui étaient permises. Le gamin devait se reposer. Lyrae se redressa, son fessier quittant enfin cette chaise dure, réarrangeant les fioles d’antidotes sur la table de chevet. Un dernier regard adressé à Augustus, moins désagréable et plus apaisant. « Écoute, repose-toi pour le moment, tu en as grand besoin. L’affaire Cygnus attendra, mais sache que tu seras aux premières loges s’il doit se passer quelque chose. » Ses doigts frôlèrent une dernière fois ceux d’Augustus, furtivement mais s’excusant presque silencieusement de l’avoir malmener. « Nous savons où nous trouver si besoin, cousin. »
Démarche preste et féline, Lyrae quitta la chambre d’invité sans un mot de plus, laissant Augustus méditer et reprendre des forces.

Et de la force, il allait en avoir besoin.

THE END

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