obéir. faire bonne figure. à défaut d’obtempérer joyeusement, de se faire au devoir et aux ordres. trente-cinq ans. adulte. et pourtant toujours être redevable au père et à la mère, à l’honneur familial.
duty. c’est comme cela qu’on appelait la chose, celle qui l’agaçait encore et lui tordait le ventre. mariage. l’orbe néfaste de la future alliance autour du doigt, et la pression familiale. trente-cinq ans. pas d’enfant. et un mariage annulé, bafoué, échec incontrôlable qui avait abîmé l’être. s’il avait voulu épouser deux femmes dans sa vie, l’idée rimait désormais avec amertume, et lui laissait un goût âpre dans la bouche. il avait donc retardé l’échéance, jusqu’aujourd’hui. mais les excuses s’effaçaient, les unes après les autres, et la bouche se retrouvait veuve d’idée, tandis qu’on l’invitait à s’engager au plus vite. il avait suffit d’un dîner familial pour que la demande devienne de nouveau pression, ordre sifflant de la bouche du paternel, auquel il n’avait pas su tenir tête cette fois. redonner le blason. sauver l’honneur. idées, devise presque, qui l’avait amené à accepter la demande. un repas. un dîner. simple. et un prénom prononcé. eleonora bell.
dix-huit heures sonnait à l’horloge de l’appartement du slughorn lorsqu’il enfilait sa veste de costume. les vêtements enfilés était d’un goût délicat, alors qu’il enfilait un sombre par dessus avant de quitter sa demeure, transplanant dans l’entrée. les pouvoirs étaient revenus et la joie de se sentir de nouveau
soi palpable. le dîner entre les deux promis avait été organisé à l’abri des regards, et l’homme passait la porte, se dirigeant à grand pas vers l’inconnue. le fastueux pied-à-terre de la famille slughorn c’était paré de son plus grand faste pour l’occasion, table garnie pour les deux futurs époux au milieu du salon, chandelles et autres mets déjà installés. le coeur palpite. non pas d’amour. mais d’un stress latant. l’angoisse qui monte, vague insurmontable qui semble déjà l’atteindre. un elfe attrape son manteau.
» merci, angus, tu peux disposer.
elle est là. jeune. trop jeune. et l’agacement se dessine au fond du coeur, alors que la voix du paternel raisonne encore dans la tête, discussion houleuse où l’âge de la future épouse avait déjà été abordé. il n’en montre pourtant rien, affichant un simple sourire alors que les yeux détaille le visage renfermé de la jeune femme. jolie, indéniablement. mais toute cette idée lui laisse déjà un goût amer dans la bouche, tandis qu’il s’approche, lentement. eleonora katrina bell. la voix est ferme et le caractère se dessine déjà, alors qu’il attrape la main offerte avec douceur, y déposant une légère pression des lèvres, bienséance dont il connait les règles, gentleman qu’il restera toujours. le corps se redresse bien vite tandis qu’il l’emmène à la table.
» horace slughorn. ravi de faire votre connaissance.
personne autour alors qu’il tire la chaise de la demoiselle et s’installe ensuite sur la chaise. deux petits elfes s’approchent, leur apportant deux verres, vin rouge d’excellence prêt à couler à flot. pour noyer les soucis et délier les langues. le verre est porté à ses lèvres, et déjà les mots semblent manquer, silence lourd s’installant dans la pièce.
» alors comme ça, vos parents souhaitent vous voir porter mon nom ?
l’idée reste folle à ses yeux, un sourire se dessinant sur sa bouche, tandis que sa main viens se nicher sous son menton, ancrage pour cette caboche déjà trop fatiguée, déjà trop abîmée. les prunelles s’attardent sur le visage de la jeune femme, qu’il détaille de nouveau, avec plus d’attention. certains seraient surement ravis d’épouser une aussi jolie créature. jeune. jolie. et surement malléable, bien que rebelle et revêche.
qu’importe.» je doute fort qu’une femme comme vous souhaite épouser un vieux potionniste comme moi. à moins que les potions vous passionne, vous aussi ?
petit rire qui lui échappe, alors qu’il fini déjà le contenu du verre. sa réputation n’es plus à fort, le nom est déjà sans doute connu, ou au moins déjà entendu, là, glissé contre l’oreille. civilités qui l’agacent déjà en cette situation, alors que le corps viens se tendre contre le bois de la chaise. pas de défi dans les yeux. rien qu’une tentative de comprendre ce qu’elle aurait à gagner d’une telle union, tout comme lui.