i don't miss (w/ aloysia)

aloysia & andraste ; i don't miss.

andraste n’aime pas les murs blancs de saint-mangouste. elle ne s’y sent simplement pas à l’aise. il y a cette froide atmosphère, comme si chaque instant pouvait être le dernier. c’est là qu’elle a donné vie à ses deux enfants ; d’abord héra, puis nathanael. le souvenir de la naissance un peu particulière du garçon, presque mortelle cinq ans en arrière. elle n’avait pas prévu de retourner à saint-mangouste de si tôt. andraste aime prévoir, prévoir chacun de ses mouvements et celui d’autrui. ainsi elle n’est jamais surprise, ainsi elle évite de recevoir des chocs en plein visage. peut-être qu’elle aurait pu y retourner si ses enfants devaient attraper une petit maladie. mais dans l’idéal, sa fille aurait atteint la vingtaine et andraste lui tiendrait la main pendant qu’elle mettrait au monde ses petits-enfants comme elle l’avait mise au monde. mais le sort en a voulu autrement. et en observant ses murs, andraste ne peut s’empêcher de se remémorer les instants difficiles qu'elle y a vécu. elle attend. en silence. tapant du pied. ils font des tests sur eux, et elle n’a qu’à attendre. on leur a joué un seul tour, pour être trop heureux d’être riche et dans sa tour d’ivoire, elle ne sait pas si elle a pu protéger sa progéniture. il n’y a rien de pire ; la possibilité d’avoir échoué en tant que mère. elle a toujours estimé qu’elle pouvait être femme de pouvoir et mère attentionnée. elle n’a pas besoin de rester à la maison toute sa vie pour prendre soin d’eux, n’est-ce pas? et s’ils étaient atteints? la rentrée d’héra à poudlard n’est plus si loin et nathanael est si petit. ils ignorent encore tant sur ce poison, cette foutue maladie qui les a tous touché durant le mariage des black. andraste à l'habitude de se préoccuper majoritairement de ses intérêts jette un regard au plafond, l’humidité chatouillant son iris. que ce ne soit qu’elle. que ses enfants restent sains et saufs. pourquoi eux? pourquoi ces rebelles détraqués s’attaqueraient à deux bambins innocents? “aloysia.” elle lui fait face, andraste ne l’avait pas vu. elle se redresse et la confronte. elle imagine qu’elle doit lui en vouloir. aloysia a sauvé andraste. et peut-être même ont-elles été amies pendant un moment après la naissance de son fils. puis la nature de leur sang les ont rattrapée. andraste est une reine, aloysia une esclave. d’une certaine manière, elle se sent désolée pour elle mais jamais andraste ne s'excusera pour l’avoir rejetée. pourtant, être empoisonnée et penser que ses enfants puissent l’être aussi ; elle aurait bien besoin d’une amie en cet instant. “qu’est-ce que tu fais là? même les impurs attrapent ce sale poison?” froide comme de la glace. est-ce que ça se voit? qu’elle est à bord de nerfs? est-ce que son ancienne sage-femme peut deviner les cernes sous les paupières d’andraste? elle essaie d’aimanter un verre d’eau en sa direction --mais échoue, encore et toujours. trop d’heures sans magie. karma, la vie d’andraste n’a-t-elle pas été que sans échec? et maintenant sans magie par un adversaire anonyme, elle se sent démunie. “qu’est-ce que tu attends? jubile. ça doit bien t’amuser.” elle ne croit pas qu’aloysia fasse partie des enfants de morgane, quoiqu’elle pourrait. voir de puissantes sorcières perdre leur magie après qu’elles lui aient toutes tourner le dos doit être jouissif. elle lui offre un spectacle ; autant l’apprécier.

I don't miss

Andraste & Aloysia

Revenir à Sainte-Mangouste était si étrange. La dernière fois qu’elle y avait mis les pieds, c’était pour exercer sa profession de sage-femme. Elle avait accouché de nombreuses sorcières chez elles, mais également ici même. En regardant les murs, l’agitation du personnel, cette ambiance si particulière que beaucoup craignaient, elle eut presque envie de faire demi-tour. Elle n’avait plus rien à faire ici, ce n’était plus sa place. Et pourtant, elle aurait tout donné en cet instant pour être parmi eux, même en ces temps plus que troublés. Elle pouvait voir à quel point l’hôpital était surchargé, elle sentait une angoisse latente qui la prenait presque à la gorge. Une angoisse à laquelle elle était étrangère, car par un incroyable coup du sort, il semblait qu’elle avait été épargnée par le poison. Elle ne croyait toujours pas à sa chance, elle qui avait parfois fini par croire que le sort s’acharnait contre elle. Non que cela change grand chose au fond: privée de sa baguette et d’une grande partie de sa magie, sa situation restait au point mort. Mais au moins elle n’avait pas à s’inquiéter de ce que cette substance allait lui faire.

Pandora, qui était ici avec sa soeur, lui avait demandé d’apporter quelques unes de ses affaires. Elle aurait sans doute pu essayer de transplaner, mais elle préféra emprunter des moyens moldus pour se rendre jusqu’à l’hôpital. D’abord parce qu’elle n’avait pas vraiment confiance en ses capacités depuis qu’elle portait le sceau, et surtout parce qu’une intuition lui soufflait qu’il valait peut-être mieux ne pas trop ébruiter qu’elle n’avait pas été touchée. Elle ignorait encore combien de sorciers avaient ingurgité cette substance, ni ce qu’elle était capable de faire sur le long terme. Elle comptait porter le sac à Pandora, et puis rentrer sans se faire remarquer. De toute façon, personne ne faisait vraiment attention à elle, et pas seulement à cause de son statut: chacun était préoccupée par sa propre tragédie, en ce moment-même.

Elle était sur le point de repartir quand elle entendit son prénom prononcé par une voix familière. Elle leva les yeux, découvrant Andraste. Plongée dans ses pensées, elle ne l’avait vue que trop tard. De toutes les personnes qu’elle redoutait de croiser, la jeune femme se trouvait dans la tête de liste. Instantanément, Aloysia sentit la colère monter en elle. Elle n’avait pas oublié. Pas oublié que cette femme, qu’elle avait sauvée, dont elle avait sauvé l’enfant, à laquelle elle avait donné son temps, son énergie, son dévouement et un peu plus tard son amitié l’avait si bassement trahie en lui tournant le dos au moment précis où elle aurait eu besoin d’elle. Le temps de l’affection et du respect mutuel était bel et bien révolu, et Andraste s’adressa à elle avec une évidente hostilité. La Née-moldue savait que répondre sur le même ton ne serait guère avisé. Forte était la tentation de lui lancer à la figure qu’elle avait été épargné. Au lieu de ça, elle conserva un ton posé, mais pourtant aussi glacial que le regard qu’elle lui adressait. « Il semblerait que ce poison n’a que faire du sang dans lequel il passe. » Elle la regarda plus attentivement. Ses traits déformés par la colère, mais aussi par l’inquiétude. Elle avise alors l’espace devant lequel la jeune femme attend, entraperçoit une silhouette enfantine et comprend. Quelques mois plus tôt, peut-être aurait-elle éprouvé de la compassion pour elle, surtout pour ses enfants, ce petit garçon qu’elle avait aidé à venir au monde. Mais elle ne se sentait plus assez généreuse pour ça. Jubilait-elle vraiment ? Non, mais elle ne pouvait nier éprouver une certaine satisfaction en la voyant dans cette situation et des pensées mesquines lui venaient à l’esprit. Peut-être que tu sauras enfin ce que c’est de tout perdre. Il y a moins d’un an, elle n’aurait pas aimé ce côté d’elle-même. Elle se redressa de toute sa hauteur et cette fois-ci son ton se fit encore plus dur. « Non, voir des gens malades ne m’amuse pas figurez-vous. » Elle faisait exprès de la vouvoyer, parce qu’elle le devait mais aussi pour créer une distance plus grande encore. « Mais peut-être qu’il y a dans tout cela une certaine justice après tout. » Elle n’avait pu s’empêcher cette dernière provocation. Les sorciers, qui se croyaient si supérieurs aux moldus, au-dessus de tout, allaient peut-être voir ce que cela faisait d’être les inférieurs.

@andraste lestrange

(c) DΛNDELION

@aloysia maskelyne & andraste lestrange.

l’attitude d’aloysia amuse andraste. elle a été poussée à terre, et poussée ; et maintenant elle chérit le cadeau de les voir celles qui lui ont fait du tort à terre à leur tour. ça parait assez injuste. qu’a-t-elle fait pour ce? absolument rien, bien sûr. elle peut jubiler. andraste l’y autorise, voire encourage. le temps que ça dure. pour l’instant, elle est faible. pour l’instant, elle est capable de peu. aloysia doit aussi bien se douter que la situation dérangeante ne durera pas éternellement. andraste aime se persuader que leur victoire sera la plus petite de toutes. jouer avec les ficelles n’est pas si facile, et ce n’est pas une bande d’anonymes qui parviendra à les contrôler. « Non, voir des gens malades ne m’amuse pas figurez-vous. » andraste lève les yeux au ciel avec ennui. elle est une sainte. c’est bien le problème d’aloysia, elle est trop gentille. andraste sait comment ne pas l’être. c’est bien pour ça que leur amitié n’était pas destinée à durer. andraste aurait fini par se débarrasser d’elle. et trop gentille aloysia n’a rien pu faire pour se sauver lorsqu’andraste et l’ensemble des femmes de sang-pur lui ont tournée le dos. pas même une insulte, elle a seulement tout perdu en silence. et même aujourd’hui, aujourd’hui où andraste est au plus bas, aloysia ne saisit pas l’occasion de jouir de cette situation un peu ironique. même aujourd’hui où elle pourrait tenter de s’élever au-dessus d’andraste, elle lui reste inférieure. il y a ceux qui dévorent et ceux qui se font dévorer ; aloysia a laissé l’amitié qu’elles partagaient la dévorer et andrastre se fichera toujours des miettes qu’elle laisse sur son passage. elle se fiche si son manque de considération et sa froideur ont affecté aloysia. peu importe si elle est un peu désolée, andraste ne porte jamais attention à ses dommages. mais aloysia, dans les pupilles d’aloysia elle peut lire une semi-inquiétude. elle ne pourra jamais gagner au-dessus de la riche blonde. « Mais peut-être qu’il y a dans tout cela une certaine justice après tout. » andraste s’esclaffe. voilà qu’elle montre enfin ses crocs. voilà qu’elle fait enfin preuve d'honnêteté. n’est-il pas bon de jeter les polîtes futilités qui les encombrent? elles n’ont pas besoin de ça, pas après ce qu’elles ont pu partager dans le passé. “justice, vraiment?” nul ne les a combattu. il n’y a que quelques clowns qui se sont amusé à les empoisonner alors qu’ils avaient le dos tourné. et aloysia ne fait qu’observer leur oeuvre. elle est aussi contaminée qu’andraste. si elle a de la chance, elle a pu y échapper. mais combien d’entre eux auraient-ils eu de la chance? elle a bien raison sur un point ; le poison n’a que faire du sang. le sang choisit ses victimes au hasard. une justice hasardeuse ; voilà qui est curieux. voilà qui ne semble pas si juste, après tout. et quel genre de justice est-ce? aloysia aura toujours son sang touché de l’impureté, toujours des femmes qui l’éviteront car le ministère leur dit que c’est ce qu’elle devait faire. andraste fait toujours partie des puissants, les semaines suivantes seront sans doute difficiles mais elle se relèvera. est-ce que aloysia peut prétendre être dans le même cas. la marque de son sang sale ne la quittera jamais. “parle-moi de cette brillante justice? en quoi te sert-elle tant? je suis curieuse.” en rien, et elles le savent toutes les deux. le monde magique est plongé dans un certain chaos, mais elle est à la même place qu’auparavant et elle ne bougera pas. croit-elle vraiment que ces nouveaux venus, ces enfants de morgane s’intéressent à elle? inutiles, ils la laisseront mourir la bouche ouverte.