Sometimes help comes from unexpected places. (ft. Albus)

Sometimes help comes from unexpected places.

Albus & Aloysia

Onze ans, des boucles noires indomptables, les traits et le corps encore marqués de l’enfance. C’était la première fois de son existence qu’elle se trouvait si loin des siens. Voilà bientôt trois mois qu’elle n’avait pas vu sa famille et le temps qui la séparait des vacances de Noël lui semblait encore infiniment long. Elle ne s’était pas attendue à ce que ses premiers temps à Poudlard soient aussi compliqués. Elle se sentait comme une étrangère, dans un endroit où elle n’aurait pas tout à fait sa place. Les choses auraient sans doute été moins difficiles si quelques élèves, pour la plupart plus âgés qu’elle, ne l’avaient pas prise en grippe. Il ne lui avait pas fallu très longtemps pour comprendre qu’être née dans une famille de moldus n’était pas sans conséquence et l’expression « sang-de-bourbe » devint rapidement familière à ses oreilles. Par chance, n’ayant pas grandi dans le monde des sorciers, ce qu’elle savait maintenant être une insulte ne la heurtait pas particulièrement. En revanche, le mépris que l’on pouvait éprouver pour ce qu’elle était était une toute autre affaire, et en particulier lorsqu’elle devait constamment surveiller ses arrières. Oui, la tranquillité de son foyer d’origine lui manquait, même si elle ne l’aurait avoué à âme qui vive, elle aurait donné cher pour revoir ses parents. Sa fierté en prenait un coup: elle n’était plus un bébé après tout, elle aurait dû être en âge de se débrouiller toute seule !

Il n’avait fallu que quelques secondes à la bibliothèque pour que son sac se volatilise complètement, alors qu’elle était occupée à travailler sur le devoir qu’elle avait à rendre le lendemain. Elle était si concentrée sur ce qu’elle faisait qu’elle n’aurait pas su dire quand il avait disparu. Et encore moins qui l’avait pris. Bien sûr tous les visages autour d’elle étaient impassibles, et lorsqu’elle posa la question à ses voisins de table, personne ne s’était rendu compte de rien. Poussant un soupir d’exaspération, elle commença par chercher dans les recoins de la bibliothèque avant de sortir et poursuivre sa quête à travers les couloirs du château, demandant à tous ceux qu’elle croisait s’ils l’avaient aperçu. Ce n’est qu’après le dîner qu’elle eut l’intuition de retourner à la bibliothèque et trouva l’objet de ses recherche, soigneusement posé sur la table où elle-même était installée quelques heures plus tôt. Au soulagement se succéda malheureusement la surprise, puis la colère, lorsqu’elle se rendit compte que ses livres, ses notes étaient tachés d’encre. Pointant sa baguette, elle récita une formule qu’elle avait apprise assez rapidement et qui s’avérait très pratique pour ce genre de désagréments. « Tergeo ! » L’encre disparut instantanément de son manuel de Potions.

Pour réapparaitre l’instant d’après.

Dépitée, Aloysia fit un nouvel essai, puis encore un autre, avant de se rendre à l’évidence: ces taches n’avaient rien d’ordinaire. Elle fit des tentatives avec d’autres formules qu’elle avait apprises et dont elle se rappelait, mais sans succès. Elle allait devoir passer sa soirée à fouiller dans son livre de Sortilèges, en espérant qu’il soit assez avancé pour l’aider. Furieuse, elle ramassa son sac et dut se rendre le plus discrètement possible jusqu’à la Tour des Gryffondor, évitant de justesse d’être repérée par le concierge qui faisait sa ronde au cas où certains élèves auraient l’audace de dépasser le couvre-feu.

Elle parvint fort heureusement sans mal jusqu’au passage secret, et après avoir prononcé le mot de passe pénétra dans la salle commune déserte de sa maison. Elle jeta rageusement son sac sur le côté, accompagné d’un juron moldu qu’on ne s’attendrait guère à entendre de la bouche d’une enfant de cet âge. Sans se rendre compte qu’elle n’était pas aussi seule qu’elle le pensait.

(c) DΛNDELION

Sometimes help comes from unexpected places.

Aloysia & Albus

Novembre 1896. Un vent menaçant bat les fenêtres de la tour et la nuit prend ses droits, plongeant le château millénaire dans l’obscurité. Calfeutré l’intérieur, la silhouette d’un garçon se détache de la pierre. Etendu sur un divan, les traits juvéniles d’Albus encadrent son épaisse chevelure noire. Le candélabre illumine son corps enfoui sous une myriade de grimoires poussiéreux. S’il ne se trouve pas au milieu de la bibliothèque ou en plein duel, c’est ici qu’on le trouve ; la salle commune des Gryffondors, avec Horace ou Minerva. Cette fois-ci cependant, il est seul. Le quatrième année parcourt les pages d’un vieil ouvrage avec attention. Théorie de la magie, tome VIII. Les agates intéressées dévorent les lignes une à une, les imprimant à même la rétine. Du haut de ses quatorze ans, le lion s’exerce à créer ses premiers sortilèges. On le murmure duelliste né, comme le reste des Dumbledore dont le nom trône dans la salle des trophées. Une réputation qui ne l’effraie pas, lui qui se passionne corps et âme pour la science des sortilèges. Merlin sait qu’il rêve nuit et jour de percer les secrets du monde magique. La soif de savoir du gamin ne s’épanche pas, elle croit, prend de la place, peut-être trop. L’érudit dégage une mèche de son visage et saisit un parchemin et son encrier. La plume gratte vigoureusement le papier, couchant soigneusement des idées avant de les oublier. Les cris de ses camarades retentissent dehors et le sortent de ses pensées un instant. Sang-de-bourbe, crache-t-on. Il lève brièvement les yeux et les rabaisse. Il n’a cure des chamailleries creuses et des provocations des jeunes sang purs, pas plus qu’il ne prête véritablement attention aux malheurs des nés-moldus. La tâche à laquelle il est affairé est presque aussi importante. Les ricanements s’éloignent et Albus repose l’encre et replonge dans sa lecture, à l'affût de détails théoriques à appliquer à ses prochains enchantements. Ses iris cuivrés s’écarquillent lorsqu’il pense enfin avoir mis le doigt sur une incantation. Le torse gonflé par l’heureuse découverte, l'entrée fracassante d’une première année lui intime un sursaut.

Des jurons moldus s'échappent des babines de la brune, et l'éphèbe secoue la tête. “Par la barbe de Beedle !” s'écrie-t-il soudainement. Un portrait les réprimande tous deux. Silence ! On dort ! A la lueur de la bougie, il murmure alors : “Tu as échappé au concierge ?” La commissure de ses lèvres s'étire, visiblement impressionné par l’habileté de la nymphe qui se dérobe face à lui. Dans la fleur de l'âge. Dumbledore observe la baguette au bout de ses phalanges, jugeant le bois et sa texture. “Fais donc honneur aux tiens.” Lui souffle-t-il avec nonchalance. “Apprends à te défendre avec autre chose que des mots.” Il n’ajoute rien au conseil, fourni par son propre père alors qu’il était enfant. Ce même homme qui a atterri à Azkaban, et qu’il ose encore idéaliser. Il n’oublie pas non plus que sa mère est elle aussi née de parents sans magie, et qu’elle vaut bien des sorciers. Aloysia aussi, peut-être ?

@Aloysia Maskelyne

(c) DΛNDELION

Sometimes help comes from unexpected places.

Albus & Aloysia

Elle pensait être seule, mais elle se trompait. L’exclamation soudaine d’une voix masculine la fit sursauter si fort qu’elle manqua de tomber à la renverse. Décidément, elle ne s’habituait pas à toutes ces expressions sorcières, qu’elle trouvait pour la plupart absolument ridicules. Elle ne parvenait d’ailleurs pas à se souvenir qui était Beedle, ou même si elle avait déjà entendu ce nom. Une née-moldue de deuxième année lui avait assurée qu’avant même de s’en apercevoir elle les utiliserait également, mais Aloysia avait bien du mal à y croire. Elle se tourna immédiatement vers l’origine de la voix et reconnut sans peine Albus Dumbledore. Malgré le nombre impressionnant d’élèves qui étudiaient dans cette école, elle avait fini par repérer la plupart de ceux de son années, ainsi que ceux de sa maison, quand bien même beaucoup ignoraient sa propre identité. Après tout, elle n’était qu’une élève de première année parmi tous les autres, du moins était-ce qu’elle pensait. Elle foudroya du regard le portrait qui les avait réprimandés. « La ferme, vous ! » Le visage peint lui adressa une oeillade outrée avant de leur tourner le dos. Après tout peut-être qu’elle s’habituait, elle ne s’émouvait même plus de parler à une peinture tandis que quelques mois plus tôt elle trouvait cela si étrange qu’elle préférait encore ignorer consciencieusement tous les portraits qui s’adressaient à elle, qui l’avaient du coup cataloguée de malpolie.

Elle éprouvait cette colère dévorante, typique de l’adolescence naissante, qui à défaut d’avoir pu s’exprimer n’attendait qu’une occasion pour exploser. Il la prit néanmoins de cours, et elle put sentir dans sa voix une pointe d’admiration. Passer inaperçue n’était pas bien difficile pour elle, d’abord par sa petite taille, et puis parce que des années aux côtés de son père lui avaient apporté l’agilité nécessaire et une capacité à savoir détourner l’attention de son audience pour dérouler les ficelles de son tour sans que celles-ci ne soient vues. Pour elle qui avait tendance à voir ceux au-delà de la troisième année un peu comme des sortes de géants intimidants et hors de sa portée, l’admiration d’Albus la rendait aussi fière qu’un paon. Cependant elle ne voulut pas le montrer, conservant un certain détachement et haussa les épaules, dans un objectif de paraitre plus grande et mature qu’elle ne l’était. « Oh, c’était plutôt facile. »

Elle ne comprit pas tout de suite son conseil et baissa les yeux sur sa baguette, se rappelant qu’elle la tenait. On lui avait dit à la boutique que la baguette choisissait son sorcier. Aloysia se demandait encore pourquoi cette baguette l’avait choisie, elle. Elle la trouvait trop longue, trop inconfortable, et esthétiquement peu à son goût. Mais le fait est que lorsqu’elle avait fait un mouvement de la main, la magie s’était produite et elle n’avait pas eu le droit d’en essayer une autre. Elle avait pu lire dans un livre que la baguette est l’extension d’un sorcier, voire même devient comme une partie de lui-même. Elle attendait encore que cela se produise, pour le moment, elle n’y voyait qu’un bout de bois. Alors qu’elle n’était pas particulièrement étourdie, elle passait son temps à l’oublier, souvent dans sa chambre ou dans la Grande salle après un repas et il n’était pas rare qu’on la voit se précipiter pour la récupérer avant un cours. C’était d’ailleurs un miracle que personne n’ait encore eu l’idée de la lui voler. En tout cas, le conseil d’Albus eut surtout pour effet de la vexer dans son orgueil et sa colère qui cherchait encore à s’exprimer trouva une cible parfaite. « Pardon, je t’ai demandé quelque chose ? Je ne crois pas non, tu peux te garder tes conseils ! Ce n’est pas comme si tu avais la moindre idée de ce que je vis ! » C’était facile pour lui, personne ne songeait à lui chercher des ennuis ! Mais elle était en première année depuis seulement trois mois, autant dire que la liste des sortilèges qu’elle connaissait était assez mince pour se défendre. Et bien qu’elle travaille dur et s’en sorte plutôt très bien en cours, sa pratique notamment en Défense contre les Forces du mal laissait encore à désirer.

@albus dumbledore

(c) DΛNDELION