a rose, by any other name (albus)

(c) DΛNDELION

a rose, by any other name

Albus & Aristée

« Arise, fair sun, and kill the envious moon,
Who is already sick and pale with grief »

Sous l'oeuil braqué de la Lune, elle glissait. Sur les tapis et leur poussière accumulée, il n'y avait plus personne pour l'accuser. Frère, soeur : partis. Libres. Et elle, coincée, devait attendre le sommeil des geôliers qu'elle aimait, le coeur pincé à l'idée de peut-être les inquiéter, elle passait devant leur porte. La suite parentale ne s'ouvrit pas, et au bout du corridor silencieusement, elle descendit, et partit.
Sous ses pieds, le gravier était frais. Le vent aussi. Ses poumons se gonflèrent, et cela l'aida à se recentrer. Au coeur de la nuit, elle n'était pas fatiguée. Impatiente, oui, et puis, excitée à l'idée de sortir de là. Un peu trop, peut-être, alors elle rentra un instant prendre un long châle et des chaussures avant de sortir de nouveau. Sans pause dramatique sous la Lune. Sans regarder les étoiles. Qui sait quel genre de prophétie pouvait venir la foudroyer à simplement observer la constellation d'Orion.

Trop de fois où, retrouvée au sol, sa mère en pleurs l'avait portée à l'intérieur.

Bien que cela aille à l'encontre de leur raison, l'intention elle, était la même. Apprendre à vivre. D'une manière où d'une autre. Aristée le savait, le devinait, peut-être le lui avait-il sous-entendu ?, mais sa maladie n'était pas impressionante en soit. Tout au plus fallait-il qu'elle prenne ses précautions. A courrir à petits pas hors de la propriété, elle savait éviter les abords du cour d'eau et ses pierres glissantes. Amortissait la descente de la colline pour ne pas transformer ses genoux en fontaines de sang. Mais à part ça - Aristée pouvait sortir.
Elle baissait juste les yeux pour ne pas que les étoiles ne le lui fassent regretter son arrogance.
Car c'était son don la réelle menace. Don qui accentuait sa condition. Là, là la jeune sorcière offrait un spectacle. Terrifiant. Edifiant. L'illustration de la peur dans les grimoires de Poudlard. De la chair qui de l'intérieur, se morfond. De trop nombreuses fois passées aux urgences, des jours, des mois.

La mort par un millier de coupures.
La mort par visions.

Si eux ne comprennaient pas, au moins, Albus comprennait. L'aidait. A l'encontre de ses parents, il savait ce qui était juste, et peut-être était-il le seul à le pouvoir.

L'ombre blanchâtre dévalait la coline, pareille à une créature éthérée. Fée, nymphe, âme perdue. Dans l'excitation du moment, de l'interdit, elle manqua de se perdre un moment. Village dans lequel elle est née, sans jamais réellement l'avoir foulé. Sa gorge se noua tout comme sa main sur le manche de sa baguette. Bête, ridicule. Elle la relâcha aussitôt. Continua son chemin, se disant qu'elle finira bien par tomber sur lui, où quelqu'un.
Parfois, elle se retournait en direction de sa colline.
Seule dans les rues endormies, elle chantait.

(c) DΛNDELION ; @albus dumbledore

(c) DΛNDELION

moonrise kingdom

Albus & Aristée

« Arise, fair sun, and kill the envious moon,
Who is already sick and pale with grief »

1910. Les lèvres se veulent scellées près de la nymphe. Le duelliste l’observe se libérer de sa cage dorée. Il pose un index sur ses lippes, lui intimant de garder le silence à son tour. Leur escapade dans le jardin Lovegood est un secret mal dissimulé. Errol sait que le fils de Perceval emporte parfois la sorcière en dehors de leur maison, la laissant prendre l’air près de lui. Ils ne vont jamais bien loin, mais pendant un bref instant, la Cassandre revit. Elle apparaît sur la colline et il pose ses topazes sur sa silhouette fine. Frêle. Secoué d’un frisson, il aimerait lui insuffler la force qu’on lui connaît, à lui, le lion. “Aristée.” Le murmure complice quitte son labre. L’astre lunaire embrasse leurs crânes maudits tandis qu’il glisse un bras sur sa nuque. Comme chaque fois qu’il pose sa carne contre la sienne, le geste est d’une douceur extrême et toute masculine. Pensif, ses babines sont néanmoins rehaussées d’un rictus. Il la guide savamment vers le terrain paternel. “Une balade nocturne.” Note-t-il l'air amusé. “Puis-je me joindre à toi, lionne ?” L’érosion des cieux les émeut un instant ; la constellation d’Orion s’érige au firmament et se glisse sous leur rétine. L’instant se fait brillant, magique, époustoufflant. C’est l’appel de la nuit et de l’interdit pour la jeune fille qui les surprend tous deux. Le colosse protecteur observe l’enfant s'épanouir sous la lune. Figure fraternelle qui ne cesse de l’admirer, elle et ses propheties pernicieuses. Le malin flirte avec son visage juvénile. Malade, dit-on, lui rappelant la petite-soeur qui s’est éteinte trop tôt, et dont il évite de lui donner le surnom qu’il aimait pourtant. Joignant le geste à la parole, il devient son ombre, suivant ses pas de son calme olympien. L’illusion a un goût de liberté, estampillée sous la verve galloise. Bras dessus bras dessous, ils partagent une marche qui n’appartient qu’à eux. Il glisse sa main dans une poche et en sort une poignée de dragées surprises. Albus n’est pas Albus sans friandises. Ils partagent le butin en prenant place sur l’herbe fraîche. Glissant sa cape de velours sur ses épaules, il lève le regard dans l’invisible. Puis, lentement, le tremble au bout de ses phalanges se meut, les étoiles tourbillonnant pour enfin rejoindre les paluches virginales. Leur lueur, hypnotique, a quelque chose de réconfortant. Lumineuses et immortelles, pendant un instant elles n’existent que pour elle. Un sortilège qu’il a conçu tout spécialement pour la plus jeune. Si elle ne peut se rendre ailleurs, l’ailleurs vient à elle. Lui adressant un sourire, les ambres se plantes dans les opales. Le monde est endormi et eux s’éveillent. Deux âmes liées par une amitié simple et sincère. Aristée est l’égale de son sang. Il avale une dragée. “Noix de coco - Comment se portent tes visions ?” La question est directe et la main du legilimens est tendue. Il n’y a pas de cachoteries entre eux.

(c) DΛNDELION ; @Aristée Lovegood

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Albus & Aristée

« Arise, fair sun, and kill the envious moon,
Who is already sick and pale with grief »

C’est bon, il était là. Il était bien là. Le chant s’arrête, avec comme dernière rime son prénom, de la voix familière. Duo qui s’interrompt. “Albus !” qu’elle s’exclame, avant que sa main ne se pose sur sa propre bouche, que ses yeux ne se tournent vers le haut de la colline, des fois qu’elle ait éveillé les géniteurs inconscients, et puis sa voix plus douce et discrète se corrige et murmure “Albus“ comme pour se rattraper. En quelques bonds elle le rejoint, et ses pas s’abandonnent pour suivre les siens, sa garde se baisse alors que son bras l’entoure, et au fond, la jeune sorcière ne se sent pas moins en sécurité ici que là-bas. “Puis-je me joindre à toi, lionne ?” Ses globes l’observent en silence, ne répondant que par un sourire, le crâne argenté collé contre son épaule. Comme si elle allait dire non. Comme s’il allait s’en aller. Comme si, au creux de la nuit, ils n’étaient qu’une coïncidence.
Lentement alors, elle l’imite et ose finalement lever ses yeux au ciel.
Dans le silence, ils marchent. Menton levé, les pupilles couleur d’eau parsemées des éclats de lumière dont elle a désormais moins peur. C’est bête. C’est peut-être, aussi, dans sa tête. L’histoire de la fille qui avait peur des étoiles. Il y avait de quoi être risible, de quoi se cacher. Mais il l’accompagnait.

A entendre le bruit caractéristique des dragées, sa rêverie s’interrompit en un cri strident. Sans réfléchir, de sa poignée, elle prend quasiment le tout, en enfourne deux, et les recrache immédiatement avec force de grognements. “Champignons et.. “ Sans finir, elle déglutit le goût infâme. Assise à ses côtés, Aristée pris soin d’observer ce qu’elle pouvait voir de couleurs pour ne plus se tromper.
Et puis, ce qui n’était que marron devint orange, et jaune, et vert, à la lueur du sort silencieux. Et à voir les astres elle en oublie le sucre, la gamine, fourre les curiosités au fond de sa poche, toute occupée à la fascination d’une magie qui lui a toujours glissé des mains, à présent à portée, juste là. “C’est magnifique“ Ses doigts fins essaient d’attraper les éclats de lumière, immatériels. Lui, la fait redescendre sur Terre.

Comment vont ses visions ?
“J’aime pas la noix de coco.“ Immature qui se referme tout aussi rapidement qu’elle s’était ouverte. Ses yeux passent du sorcier à droit devant elle, et les genoux se plient sous son menton, les bras encerclant les jambes à la chair de poule. Elle tire sur son châle, tripote les franges colorées. Bien qu’Aristée ne veuille pas en parler, elle sait qu’il le faut. Et que si ce n’est pas lui, alors, cela sera personne. Elle le regarde de biais. Personne où son père, qui en avait déjà probablement trop souffert. “Ça va pas.“ Les épaules s’haussent et se relâchent.
“Enfin, rien ne change vraiment.. C’est déjà ça.“
Elle choppe une dragée. Pour occuper sa bouche, occuper ses pensées. Laisser le silence s’installer. De ses doigts, elle tresse mollement la frange, avant de passer à celle d’après. “Je sais juste que partir de là ne change rien non plus.“ Tour d’ivoire, princesse maudite. “Et c’est déjà ça aussi“

Elle déglutit.
“Choux – ‘l’est cool ton sort.“

(c) DΛNDELION ; @albus dumbledore