when stars crumble (w/ andromaque)

un. deux. trois. quatre. cinq? sept? jours. elle les compte. chacun d’entre eux. chaque jour où elle est une sorcière sans magie. pas une sorcière, une moldu. c’est bien ça. c’est le bon mot. bien sûr qu’elle ne veut pas le dire. bien sûr qu’elle ne le peut pas. bien sûr qu’elle ne peut pas avouer à quel point elle est au plus bas. chaque jour à souffrir est un autre jour où les coupables respirent en paix sans avoir à affronter la moindre conséquence. mais qu’est-ce qu’elle peut faire? elle ne s’est pas sentie aussi impuissante depuis bien longtemps. elle veut les écraser. elle veut retrouver son statut de déesse qu’elle a dû temporairement remplacer à celui d’insecte. elle veut être réparée. elle veut être de nouveau entière. elle veut être forte. elle veut pouvoir se regarder dans la glace de nouveau. elle veut être la andraste lestrange qu’on connaît. quand une présence à la porte de son chez soit se fait connaître, elle l’ouvre. elle ne dit pas bonjour andraste. elle n’est pas certaine qu’elle et andromaque soient même amies. ce qu’elle sait, du moins c’est que quelque chose doit être fait et que rester inactive la tue à petit feu. elle doute qu’andromaque soit même venue chez elle auparavant. un honneur dans la récente misère. elles ne se voient qu’au ministère habituellement. elles auraient pu se rencontrer au chaudron baveur comme n'importe qui mais andraste craint qu’on la voit ainsi. elle n’est pas hideuse. elle n’est pas lamentable. elle sait toujours prendre soin d’elle. elle a toujours la silhouette d’un reine. ses cheveux blonds brillent toujours et se jupe allonge toujours sa taille. cependant, elle mange moins. surtout, elle dort moins. elle ne veut pas se montrer et qu’on parle, et qu’on murmure qu’une bande de voyous anonymes peuvent l’atteindre. ne sont-ils pas tous affectés, après tout? sauf qu’andraste a toujours dû être la meilleure. elle a entendu que certains ont été épargné. elle ne peut pas donner une seule occasion aux vautours de la dévorer. et andromaque elle sait qu’elle ne la dévorera pas. elles ont travaillé ensemble trop longtemps. elles sont trop proches. elles doivent bien être un peu amies. juste un petit peu, au moins. andraste ne fait jamais une confiance aveugle à personne. elle ne met sa vie seulement qu’entre ses mains seules mais dernièrement ses mains ont été bien faiblardes. “qu’est-ce qu’on fait? il faut faire quelque chose. on ne peut pas rester sans rien faire. non, on ne peut pas.” elle emmène andromaque dans la cuisine et tourne en rond, en se parlant davantage à elle-même qu’à son invitée. on ne la bat jamais. elle ne le supporte pas. il est possible qu'elle en perde l’esprit. le plus difficile, c’est qu’elle n’est pas autorisée à le perdre, qu’elle a ses enfants, qu’elle ne peut pas leur cacher la situation mais qu'il ne peuvent pas percevoir qu’elle est infligée plus que ce qu’ils ne peuvent l’imaginer. c’est toujours pareil, jamais libre d’être elle-même, il y a toujours quelqu’un pour l’handicaper. elle inspire un coup. elle sert un verre à sa collègue -- éventuelle amie. elle prétend un sourire. à quel point doit-elle prétendre? elles sont toutes les deux dans un mauvais état. “dis-moi, comment tu te sens?” andraste, c’est la fureur qui l’emporte. jamais elle n’avouera qu’elle va mal, qu’elle s’écroule un peu. mais le poing qui se ferme, la colère qui lui tord l’estomac ; ça, elle pourrait l’avouer.

(w/ @Andraste Lestrange ; septembre 1914)

Votre magie a disparu, ou du moins presque totalement. Les mots, prononcés quelques jours plutôt par l'un des médicomages de Ste-Mangouste, résonnent encore dans les oreilles d'Andromaque. Des mots qui font mal, qui brûlent et qui bousculent. Telle une litanie, incessante. Un écho moqueur, qui ne cesse de hanter l'esprit de la jeune femme désœuvrée. Elle se rappelle encore des sentiments qu'elle avait ressentis alors, lorsque la sentence était tombée, nette. Tel un couperet tranchant net ses espoirs les plus désespérés. Une impression d'impuissance, mêlée à une peur viscérale, presque incontrôlable. Ce genre de peur qui vient jusque dans les tripes, ôtant toute trace de rationalité. Ces même peurs, qui, enfants, viennent nous hanter, transformant nos nuits apaisées en ténèbres insodables et surtout, insatiables. En cet instant, elle n'était plus la Diggory, la fière auror auréolée de gloire. La femme indépendante et forte, que tous admiraient. Elle n'était que la petite Andromque, cette même gamine qui venait se réfugier dans les bras de son frères alors que son sommeil était agité de cauchemars incontrôlés.

Une gamine, atterrée.
Terrifiée.

Pas de magie. Rien. Au début, elle pouvait encre effectuer - avec difficulté - quelques sortilèges basiques, effectués avec autant de difficulté qu'un enfant. Mais alors que quelques jours étaient passés, même le plus simple des sortilèges lui était impossible, ou presque. Et elle déteste ça, Andromaque. Elle déteste se sentir aussi nulle, aussi impuissante qu'un chaton tremblotant. Ce sentiment de ne plus être elle-même, de n'être rien de plus qu'une gamine face à un monstre. Et alors qu'en elle ne résonne que le désir de vengeance, voilà que tout s'arrête. Après tout, que peut-elle faire sans armes ? C'est avec cette question en tête qu'Andromaque se rends chez son ancienne collègue, Andrasté. Toutes deux avaient travaillé quelques années ensemble, s'affrontant alors dans un jeu de compétition. Toutes deux dévorées de la même ambition. Et aujourd’hui, alors que la Lestrange a quitté le service, Andromaque ne peut qu'avouer que cette rivalité amicale - tout du moins sans animosité - lui manque un peu. Et voilà que, comme beaucoup d'autren toutes deux se retrouvent ainsi, privées de leur magie.

Impuissantes.

Andromaque salue son amie alors que celle-ci l'invite à entrer dans sa demeure, l'accompagnant dans la cuisine. Comme elle, Andraste semble fatiguée, la faute - sans doute - à des nuits passées à s'interroger. « qu’est-ce qu’on fait? il faut faire quelque chose. on ne peut pas rester sans rien faire. non, on ne peut pas. » Andromaque acquiesce en silence, portant le verre à ses lèvres pour boire une gorgée. « dis-moi, comment tu te sens ? » Un léger sourire se dessine sur les lèvres de la Diggory. Que répondre ? Que répondre quant soit même, on ignore lé réponse ? Quand on se sent aussi impuissante, dévorée par un mal dont on ne comprends rien. Elle pousse un léger soupir, l'Irlandaise, avant de répondre d'un air sombre. « Te dire que je vais parfaitement bien serait mentir, je le crains. » Elle marque une légère pause, buvant une nouvelle gorgée avant de poser son verre sur ta table. « Comme tout le monde, je suppose. Je me sens ... vidée, vidée de ma force. Impuissante. Comme une gamine apprenant à peine à tenir une baguette, une moins que rien. Un comble, pour une auror, non ? » Elle rit légèrement, Andromaque. Un rire dénué de la moindre once de joie. « Et toi ? Comment tu prends ... ça ? »

» under the stars (moon)
» (quincy) stars.
» chase your stars (asteri)
» a sky full of stars (asteri)
» (leora) like the stars miss the sun