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 dieu est miséricorde (w/drusilla)

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Henry Potter
coalition sorcière
Henry Potter
crédits : queen prudence (avatar/mgt) cassiopeis (gif signature)
face claim : joaquin phoenix
pseudo : sekhmet/marine.
dieu est miséricorde (w/drusilla) Tumblr_omcswaZbbf1rdh5j2o3_r3_250
études : autrefois élève sous les couleurs de serpentard de 1876 à 1883.
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Message (ϟϟ) Sujet: dieu est miséricorde (w/drusilla)   dieu est miséricorde (w/drusilla) EmptyJeu 2 Juil - 18:57


parle plus bas car on pourrait bien nous surprendre, tu sais très bien qu'ils ne voudraient jamais comprendre que dans ton coeur, moi j'ai trouvé, ce que le monde refusait de nous donner.

[ press play ]

Bientôt minuit.
L'heure du crime. Mais pas encore, non, presque, bientôt, mais pas tout de suite. Pour l'heure, c'est celui des pardons et des révélations. Secret du serment scellé, relation tendue avec l'épouse, l'alliance forgée fait pâle figure aux doigts du couple, car chacun l'a souillé, non respect de la promesse d'autrefois, jouissance infidèle, injures et couches partagées avec d'autres que l'élu, le roi et la reine se sont fourvoyés à maintes reprises, incapables de s'aimer, mais s'aimant, tout pour se détester, mais souffrant, l'un sans l'autre, ils ne sont rien, ils n'avancent pas.
Deux moitiés, deux faces d'une même pièce et pourtant.
Pourtant, c'est la reine, la diva en noir, la diva écorchée qui a décidé de quitter le royaume, faire ses adieux sans les soumettre, insulter et menacer son roi de tout quitter, de le laisser seul dans sa folie, dans ses remords.
Et les jours se sont écoulés.
Elle reviendra.
Et les nuits se sont succédées.
Elle n'est pas revenue.
Noyé dans son chagrin et dans sa solitude, pêchés jamais pardonnés pour avoir osé frapper, mutiler son enfant, Henry est seul. Un verre à la main chaque soir, un cigare dans l'autre et les pensées perdues, qui tournent, eaux bouillonnantes du styx, dans la pensine. A revivre le passé, à se souvenir du fracas, de la couche ensanglantée, de ses dérives, de ses déboires. Les maux d'un coeur infecté par l'impossible pardon, la bête malade et faible qui rampe et cherche la miséricorde de sa souveraine, mais elle ne revient pas. Non, Drusilla ne rentre pas.
Et Henry sombre un peu plus chaque jour, dans la folie qui a jadis consumé son père.

Je ne suis pas Hector.
Non.
Je ne suis pas mon père !


C'est ce qu'il essai, en vain, de se répéter.
Ritournelle qui tourne en boucle, le père n'est pas le fils, le fils n'est pas le père. Alors Potter tente de se racheter une conduite, seul dans les tréfonds de l'Enfer.
C'est ainsi, pour protéger sa portée, ses petits, ce qui lui reste, fruit d'un amour malade et toxique, ce qu'il a de plus précieux, le meilleur de lui, de ses entrailles, qu'il a scellé le pacte maudit avec Grindelwald. Sa vie enchaînée, le service contre l'oubli d'un nom, celui de son premier fils. Le cerf a ployé le genou face à l'aigle et cela, il compte bien en informer son épouse.
Je ne suis pas un monstre Drusilla, je ne suis pas un monstre.
Il se répète en boucle l'homme, sa propre défense, sa propre armure, même fendue. Pourtant, Henry a conscience de son état, de la folie qui grignote petit à petit son âme jusqu'à la dissoudre, mais il ne peut pas continuer, pas sans elle.
Pas sans sa biche couronnée.

Potter arpente les rues du Chemin de Traverse jusqu'à la porte qui s'ouvre sur un escalier et au sommet, l'appartement des Potter. Autrefois, refuge de Cora où un piano droit tout de noir laqué y est conservé, une chambre et quelques pièces juste sous les toits. C'est là, le nid, le refuge de Drusilla depuis qu'elle a décidé de quitter la demeure de la lignée des Potter.
Il est tard. Henry le sait. Mais il connaît son épouse et même si demain, les noces auront lieu, même si demain, ils seront là, devant les mariés, faire bonne figure en toute circonstance, il sait que comme lui, Drusilla ne dort pas.
La main posée sur la poignée, la tête posée doucement sur la porte en bois, il ferme les yeux et l'entend. Ses talons qui claquent sur le sol. Pas besoin de la voir pour sentir d'ici, la subtilité de son parfum, pour voir le tonnerre dans ses yeux. La colère de la reine est suprême, elle fait force de loi.
L'ombre de la diva. La sienne.
Non.
Henry lui appartient, corps et âme.
Le sablier renversé.

Et il ouvre la porte, sans frapper.
Potter se tient devant l'entrée, referme la porte derrière lui et observe son épouse. Léger sourire qu'il ne peut masquer, accentuant la cicatrice visible, car il s'est rasé de prêt pour les noces, dans quelques heures. Costume tout de noir également, l'écho d'une même couleur qu'ils partagent. Henry la fixe avec intensité, ils se dévisagent, sans un mot.
Et puis, le roi brise la glace.

« Bonsoir, Drusilla. » dit-il avant d'ôter sa veste pour la poser sur le dos de la chaise avant de s'asseoir à ses côtés. Immédiatement, son regard se pose sur la petite boîte en argent ouverte, encore deux cigarettes dedans. Il tend la main, en prend une qu'il coince entre ses lèvres. « Comment te portes-tu ? » demande l'homme avant d'enflammer la mèche et d'expirer la fumée dans les airs.

Et il fait craquer ses doigts.
Les os sont maltraitées, mais ça soulage, apaise l'esprit de la bête tandis qu'il observe un long moment son épouse, toujours aussi impériale, toujours aussi parfaite à ses yeux.

« Tu es ravissante. » petit compliment, sans doute mal venu, mais l'homme s'en moque. « Je tenais à te voir ce soir, avant les noces. Nous devons parler et je sais que si je t'avais envoyé une lettre, tu l'aurais sans doute brûlé au lieu de me répondre. » parce que l'on se connait bien, trop bien. L'homme marque une pause, balaie la salle du regard et pose ses pupilles de glace, les mêmes que sa mère, sur le piano avant d'en revenir à sa femme. « Gabriel. » ordre du jour, ou plutôt, de la soirée. « Je ne sais comment, je ne sais pourquoi, mais son nom est sorti des interrogatoires. Grindelwald l'a su et m'a convié pour avoir des explications. On l'a accusé d'avoir aidé des sangs de bourbe. Evidemment, ce n'est qu'un ramassis d'absurdités sans nom. » il plisse les yeux, agacé, tire une nouvelle fois sur sa cigarette. « Pour obtenir que Grindelwald le laisse en paix et oublie ce fâcheux incident, j'ai été forcé de sceller un serment inviolable avec le ministre. Il n'avait que faire des paroles, il souhaitait des actes forts. Mes services, mon engagement, ma vie pour la coalition en échange de la clémence du ministère pour notre fils et son aide, si jamais notre maison est menacée. » le mécontentement est visible sur le visage de l'homme, mais il n'avait pas le choix. Pour protéger l'emblème et les petits, l'homme est prêt à tout.

A tout oui.
Même à enchaîner son corps.
A tout.
Malheureusement.

« Nos ennemis sont nombreux, plus que je le croyais. » souffle-t-il avant de poser ses yeux sur ceux de son épouse. Henry fragile, Henry désarmé, Henry qui défaille. Le visage imperturbable, la voix grave, mais en lui, la reine peut lire la crainte et la peur quand il ose enfin poser la question.
« Les as-tu retrouvé, Drusilla ? »

Lyrae, l'intrépide.
Raphaël, l'incorrigible.
Les petits disparus, envolés, échappés.
Et le père coupable et apeuré à l'idée de les perdre, mais également, de la perdre elle. Drusilla.
Parce qu'elle est un tout, son tout.
Son vent,
Ses ailes,
Sa vie en plus beau.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: dieu est miséricorde (w/drusilla)   dieu est miséricorde (w/drusilla) EmptyVen 3 Juil - 12:03


parle plus bas car on pourrait bien nous surprendre, tu sais très bien qu'ils ne voudraient jamais comprendre que dans ton coeur, moi j'ai trouvé, ce que le monde refusait de nous donner.

[ press play ]

Bientôt elle ira retrouver Lyrae.
Le palpitant enserré par le funèbre et le tragique depuis de trop nombreux jours, rien ne lui semble plus délicieux que l'entrevue qui se dessine à l’horizon, hier incertain, bientôt illuminé par la douleur sentimentale qu’elle sera enfin à même de tromper dès qu’elle effleurera des doigts la silhouette filiforme de sa douce enfant.
Elle espère qu’elle pourra retrouver Raphaël.
Pour l’heure, seul l’échec cuisant de la protection qu’elle aurait dû leur apporter hante ses nuits, toutes placées sous le sceau de l’insomnie — aucune discrimination, la tourmente ne semble vouloir épargner Drusilla qui paye, et à juste titre, son incapacité à réfréner les fureurs d’un Pater à l’échine courbée sous le poids d’un fantôme du passé dont il avait naïvement pensé pouvoir se débarrasser. Hector, même d’outre tombe, est occupé à avaler Henry tout rond.
En attendant, demain elle ira parader parce qu’elle a beau ne pas en avoir envie, c’est ce qu’elle fait de mieux et c’est ce qu’on attend d’elle, aussi. Comme si la demeure des Potter n’avait pas été secouée, de ses fondations jusqu’à son plafond aux moulures dorénavant fissurées par les guerres internes d’un clan maintes fois loué, aujourd'hui fragmenté. Tant pis. Elle n’aurait qu’à se saouler en bonne et due forme, Adela et Naiara pour compagnes dans le meilleur des cas, afin de rendre le monde plus agréable — et diantre, qu’ils étaient laids, tous autant qu’ils étaient. Elle imaginait déjà sans mal l’hypocrisie dévorer chacun de leur trait sans qu’ils n’y prêtent la moindre attention lorsqu’ils feraient face aux Potter, et n’était-elle pas lasse, finalement ? Sans Lyrae et Raphaël, demain n’aurait que le goût amer d’une demi-mesure.
Le verre qu’elle dépose sur la petite table d’acajou tinte dangereusement et le dédain peint le visage d’une porcelaine marquée par les années : si la colère refuse de se faner, Drusilla est au moins capable d’en faire meilleur usage qu’Henry, intimement persuadée qu’il n’est plus grand vainqueur que celui qui se domine.
Qu’il soit maudit, lui et ses humeurs transcendantes, ses colères puériles et ses sentiments massacrants. N’était-ce pas ce qu’il était occupé à accomplir ? Quand le massacre avait-il débuté ? Lorsqu’Hector avait cogné trop fort pour la première fois ? Lorsqu’il avait levé sa baguette, l’imprononçable au bout des lèvres ? Lorsque les frères s’étaient rangés du côté de l’oncle, marionnettiste de l’ombre, pour sacrifier la carne du monstre sur l’autel de la protection parentale ?
C’est le patriarche des temps anciens qu’elle est occupée à maudire, blasphème éhonté d’un titan qu’elle n’a pourtant jamais apprécié qu’entre quatre planches, quand la porte s’ouvre, qu’une silhouette se dessine dans son encadrement. Henry.
Elle retient un soupire, d’agacement ? (insolent de se pointer sans s’annoncer) de délivrance ? (il est venu, malgré tout) (non pas qu’elle ait douté).
Elle ne sait pas trop, facilement perdue quand il est question de mettre des mots sur les sentiments contradictoires qu’elle éprouve, encore et toujours, envers Henry. Alors, elle bloque le soupire dans sa cage thoracique, préférerait s’étouffer avec ce elle-ne-sait-trop-quoi plutôt que de laisser échapper la moindre trace la reliant à une émotion quelconque. « Henry. »
L’aisance avec laquelle elle est capable de le détester lorsqu’il est absent est déstabilisante — c’est mécanique, presque instinctif. Elle le déteste aussi quand il est présent, mais là repose la complexité de la dynamique à double-tranchant les reliant : elle ne fait pas que le détester. Elle l’aime aussi, de la mauvaise façon, de la pire peut-être même parfois. Mais inconditionnellement, toujours. Ça compte, non ?
Ça doit forcément compter.
Côte à côte, dernières cigarettes dérobées et enflammées, l’épouse toise le monstre du coin de l’oeil avant de s’autoriser le soupire qu’elle retient en otage depuis de longues minutes. « Comment te portes-tu ? » La réprobation danse dans le nouveau coup d’oeil qu’elle daigne lui accorder et comme il fait craquer ses doigts, et que l’appartement est soudainement plongé dans une quiétude qui lui sied, elle se surprend à espérer qu’ils en resteront là. « Tu es ravissante. » Mais c’est un insolent doublé d’un arrogant qu’elle a marié — qu’il ait dix-huit ans ou cinquante ans, (presque) rien ne change. « Et tu as mauvaise mine », qu’elle laisse échapper en se redressant finalement, volutes grisâtres planant au-dessus de leurs têtes. « Tu fumes, tu bois, mais tu ne dors pas. » Comme si elle était toujours là-bas, comme si elle se préoccupait de son cas. Peut-être.
Elle tait bien volontiers l’autre vice qu’elle lui connaît, musèle les images d’une luxure pour laquelle elle lui en veut depuis des années, à laquelle elle a fini par se laisser aller, elle aussi. « Je tenais à te voir ce soir, avant les noces. Nous devons parler et je sais que si je t’avais envoyé une lettre, tu l’aurais sans doute brûlé au lien de me répondre. » Certes. Une moue entendue pour concéder la véracités des propos d’un époux qui la connaît aussi bien qu’elle-même le connaît.   « Gabriel. » Sourcil arqué, esprit alerte. « Gabriel ? » Les sept lettres ricochent et l’incertitude fait son bout de chemin. « Je ne sais comment, je ne sais pourquoi, mais son nom est sorti des interrogatoires. Grindelwald l’a su et m’a convié pour avoir des explications. On l’a accusé d’avoir aidé des sangs de bourbe. Evidemment, ce n’est qu’un ramassis d’absurdités sans nom. » Mensonges, calomnies.
Ils ne peuvent décemment tous les perdre. Henry plisse les yeux, elle le sait (et le sent) agacé. « Pour obtenir que Grindelwald le laisse en paix et oublie ce fâcheux incident, j’ai été forcé de sceller un serment inviolable avec le ministre. Il n’avait que faire des paroles, il souhaitait des actes forts. Mes services, mon engagement, ma vie pour la coalition en échange de la clémence du ministère pour notre fils et son aide, si jamais notre maison est menacée. » Sa curiosité la pousse à grappiller quelques millimètres de la distance, physique comme morale, qui s’est immiscée entre eux, mais ça ne dure pas longtemps.
Ridicule.
Elle se lève, l’impression de suffoquer et va jusqu’au piano après s’être débarrassée de la cigarette.
Ridicule, vraiment. « Dorénavant tu ne feras plus que fréquenter des catins. » Simple constatation, elle se tourne pour observer l’allée endormie par la grande fenêtre, puis le ciel d’encre. « Tu viens de devenir celle de Grindelwald. Félicitations pour la promotion. » Elle l’avait averti, supplié presque : soutenir, mais pas s’embrigader. Et pourtant, Gabriel. Un mal pour un bien, un sacrifice nécessaire pour la meute. Ce qu’il en reste en tout cas. Par sa faute. « Nos ennemis sont plus nombreux que je le croyais. » L’attention à nouveau happée, elle glisse un regard pour l’époux et tous deux s’y perdent quelques instants. « Mais qui ? » Qui a osé salir le nom qu’ils portent en étendard depuis des décennies ? Encore l’un de ces sorciers à l’ego froissé ? Henry ne fait pas dans la discrimination et elle le sait : femmes comme hommes en veulent au monarque, et souvent à raison.
« Les as-tu retrouvé, Drusilla ? » Contact rompu, elle se détourne à nouveau, s’éloigne de corps et d’esprit. Il n’a pas le droit, n’en a plus aucun. Pas sur ceux-là. « Quelle importance ? » Elle marque une pause, décide de venir se laisser tomber à ses côtés une nouvelle fois, le geste léger. « Ils ne reviendront pas. »
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: dieu est miséricorde (w/drusilla)   dieu est miséricorde (w/drusilla) EmptyDim 5 Juil - 12:57



« Henry. »

Drusilla.
Elle prend tout ce qu'elle touche, elle s'accapare la richesse de son roi, son corps et sans doute, son esprit, mais Henry ne résiste pas. Il la laisse faire, car sa vie sans elle aurait perdu toute saveur, tout intérêt.
Le sorcier sait que cet appartement fut jadis un refuge pour Cora. Un endroit où elle a aimé composer ses morceaux, comme ses dernières partitions, les valses nocturnes. Refuge loin de l'ogre, loin du monstre et de ses coups. Et maintenant.
Maintenant, c'est le tour de Drusilla de trouver refuge entre ses quatre murs. Loin de son roi, loin du monstre qui est entrain de prendre possession de lui. Le parallèle est proche et la comparaison, obligatoire. Henry le sait et le ressent. Machinalement, il serre le poing, ni de colère, ni de rage, mais de frustration. Frustré contre lui, contre ce qu'il n'arrive pas à contrôler, maîtriser, ses propres vices, ses propres pulsions et Drusilla a également perdu le contrôle de l'animal, ne sait que faire pour le maîtriser et le ramener dans leur monde à eux, entre vivants et morts-vivants.

Et ils en sont là.
Face à face, d'un bout à l'autre de la même table ronde, fumant en silence, échangeant de vulgaires banalités, se regardant à peine. Mais l'oeillade de la reine est absolue, elle voit tout Drusilla et Henry le sait. Il ne peut rien lui cacher, absolument rien et il ne le fait plus, depuis des années d'ailleurs. D'un simple coup d'oeil, elle voit la fatigue, les traits tirés et l'haleine aux effluves d'alcool de la veille. Et comme à son habitude, comme à son aide, Drusilla ne rate aucune occasion de dire ce qu'elle pense, crache son venin contre l'époux, objet de tous ses tourments, de tous ses désirs, aussi sombres puissent-ils être.

« Et tu as mauvaise mine. Tu fumes, tu bois, mais tu ne dors pas. » il la fixe, la dévisage, l'air sévère, mais ne lui en tient pas rigueur au départ. Car après tout, l'épouse ne dit que la vérité. Petit rire sarcastique de l'homme qui tire sur la cigarette. « Que veux-tu, je n'use d'aucun artifice pour cacher ma mélancolie. » ni le maquillage ni la magie. Le sous-entendu est équivoque et Henry sait que Drusilla le comprendra, elle en fera ce qu'elle veut, cela importe peu à l'homme d’égratigner un peu plus la fierté de la sorcière. Le mal est déjà fait après tout.

Mais Hadès n'est pas venu ici pour ça.
Pas pour une nouvelle guerre, querelle du couple avec l'épouse, douce Perséphone.
Non.
Il met des mots sur les craintes. Informe la reine du danger qui pèse sur l'emblème. Les cerfs sont menacés et si le couple l'est, la portée également et en cela, ils ne peuvent se permettre de rester diviser. Les parents le savent, Drusilla comme Henry sont même d'accord sur ce point. Eux après, les enfants avant. Et on ne peut tenir rigueur au père d'avoir agit en circonstance. Il sait pourtant, le patriarche, cerf désossé de tout prestige, que ça ne plaît pas à la biche. Serment inviolable entre les mains, le coeur enchaîné, à la solde d'un sang-mêlé, mais c'est ça, le prix à payer pour protéger la maison.
Et ça ne lui plaît pas.
Non. Pas du tout.
Drusilla se lève. Henry la suit du regard, cigarette presque terminée de son côté. L'écoute, les remarques assassines piétinent un peu plus l'époux, sourcils froncés. Ca l'agace, mais les faits sont là, véridiques.

« Dorénavant tu ne feras plus que fréquenter des catins. Tu viens de devenir celle de Grindelwald. Félicitations pour la promotion. » garce. Il peste, écrase la cigarette achevée dans le cendrier d'un geste sec. « J'écarte les cuisses pour la tête de ton fils. » le regard assassin, la colère qui gronde. « Ce n'est en aucun cas pour mon bon plaisir que j'ai décidé cela et tu le sais, alors fais moi le plaisir de garder tes sarcasmes pour toi, par pitié. » crache-t-il, gronde l'orage et le tonnerre divin. « Grindelwald ne se satisfait pas des mots, les belles paroles ne l'intéressent pas, ils n'en n'a que faire. Bien sûr qu'il a profité de la situation pour me soumettre et poser sa griffe sur nos maisons. C'est un sang-mêlé après tout et malgré toute son intelligence et le pouvoir de sa magie, son statut de sang-mêlé l'a toujours empêché d'entrer chez nous. Si on le respecte et qu'on admet volontiers qu'il fait du bon travail, ce n'est pas pourtant qu'il a la main mise sur les maisons que nous représentons. Il lui fallait un moyen d'entrer par la grande porte et il l'a trouvé. » léger soupir de la part de l'homme, conscient d'avoir été manipulé, devenu un jouet, la putain d'un sorcier pour sauver la tête du fils, mais si l'occasion se présentait de nouveau, Drusilla le sait, il agirait de même et sans la moindre hésitation. « Je n'en sais pas plus, mais je vais quérir qui de droit pour savoir. Bien sûr, les McGonagall ont certainement joué un rôle, mais il n'est pas impossible que les Scamander soient également de la partie. Après tout, je n'ai pas ménagé l'un d'entre eux lors des interrogatoires... » aveu à demi-mot de la torture infligée à Artemisia sous le regard impuissant de Minerva. « Mais ne te méprends pas Drusilla, nos enfants aussi ont des ennemis. Gabriel a la fâcheuse tendance de s'attirer des ennuis. Les catins du Fol'Opium sont nombreuses à réclamer qu'il paie pour ses dettes. L'une d'entre elles a profité des interrogatoires pour obtenir son dû, vengeance acide, joli coup de poker. »

Le titan se lève à son tour, approche de la sorcière et croise son regard.
Pas de parole, pas besoin, elle sait lire en lui et tout son être lui promet une chose, ils ne nous auront pas. Non, nous ne tomberons pas pour eux, contre eux, à cause d'eux. Le père fera le nécessaire pour cela et tant pis s'il doit sacrifier son existence pour les sauver, s'il doit se couvrir de honte et de sang, il les aura, avec sa baguette ou à la force des poings, aucun ne survivra face à la colère du cerf.
Et l'envie de la serrer contre lui est forte, mais Henry n'en fait rien. La frôle, approche, s'arrête à sa hauteur et ose parler d'un sujet dont il sait qu'il n'a aucun droit. Les petits. Ceux qui ont décidé de fuir, de quitter la maison et de fuir le père perdu dans sa folie. Le regard baissé sous l'accusation, Drusilla encore une fois, ne fait ni dans la dentelle, ni dans la demi-mesure pour épargner le souverain, ose lui rappeler ses crimes.

« Quelle importance ? Ils ne reviendront pas. » Cela en a et tu le sais parfaitement.

Mais Potter ne répond pas.
Il contourne la silhouette de la mère pour approcher du piano. Ouvre délicatement l'écrin dissimulant le clavier blanc et noir, des touches inversées, les noirs à la place des blancs, sorcellerie de sa mère, autrefois et s'installe. Pas de partition, pas besoin.
Le monstre a cédé la place au patriarche quand il a décidé de venir.
Le père cède désormais la place à l'artiste.

« Cherchons les ensemble, Drusilla. Je suis prêt à tout pour y parvenir. Demande moi ce que tu veux. » à genou devant sa dame avant de se plonger dans un mutisme profond.

Et il entame la mélodie, les doigts vont le reste dans un silence dérangé. Les yeux sur les mains, la concentration du pianiste pour balayer la discorde du couple et faire naître l'émotion par le touché du clavier. Et les pieds se positionnent sur les pédales. L'écho est moins beau que sur un piano à queue comme à la maison, mais suffisant pour faire taire le conflit et ramener une paix passagère, beau mirage entre le couple.
La musique.
Sa façon à lui de dire ce que ses lèvres ne savent pas articuler.
Je suis désolé. Ce n'est pas ce que je voulais. Je n'ai jamais voulu ça. Jamais.
Je suis désolé Drusilla.
Tu me manques. Reviens moi.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: dieu est miséricorde (w/drusilla)   dieu est miséricorde (w/drusilla) EmptySam 18 Juil - 12:42


parle plus bas car on pourrait bien nous surprendre, tu sais très bien qu'ils ne voudraient jamais comprendre que dans ton coeur, moi j'ai trouvé, ce que le monde refusait de nous donner.

[ press play ]

« Que veux-tu, je n’use d’aucun artifice pour cacher ma mélancolie. » Drusilla relève de sombres pupilles vers l’époux avant de laisser un rire sec percer l’atmosphère, aussi bref qu’inattendu. Dans le mile — il fait ça si bien, c’est presque trop facile. Et tandis que sa main libre glisse le long de son cou gracile pour en soulager la démangeaison que provoque la constatation, dure et amère, pourtant véridique à souhait, elle précise froidement : « mélancolie provoquée par tes soins. »
Comme toujours, c’est Henry qui s’amuse, Henry qui perd pied, Henry qui disparaît dans les méandres d’un esprit enténébré et c’est l’entourage qui trinque, elle commpris. « Encore. » Elle prend la peine de décortiquer chaque syllabe et pointe d’un doigt accusateur imaginaire l’ombre furibonde qui festoie depuis trop longtemps à la table d’un homme qu’elle reconnaît à peine, qu’elle a pourtant épousé voilà des années. « Nos querelles te manquent-elles tant que ça ? » Elle marque une pause, désigne la cheminée d’un lent geste du menton et se redresse légèrement, moqueur dédaigneux au coin des lèvres. « Pour si peu, tu aurais pu m’écrire, le problème aurait été rapidement résolu. » Missive léchée par les flammèches de l’âtre et chapitre clôturé avant d’avoir ne serait-ce que débuté. Elle n’est pas d’humeur — l’est rarement ces derniers temps, pour ne pas dire jamais.
Mais l’insolence qui pare les lippes de la matriarche s’estompe dès l’instant où elle tend l’oreille un peu plus attentivement, que la raison perçoit la menace envers la marmaille sacrée qu’ils chérissent tous deux. Pas de la même manière, pas avec la même ardeur et pourtant, quand l’inquiétude brille au fond des prunelles de l’un, elle se reflète inlassablement dans celles de l’autre une nanoseconde plus tard.
Il leur reste ça, à tout le moins, la protection d’un aîné tout en sachant pertinemment qu’ils ont failli à celle des cadets. « J’écarte les cuisses pour la tête de ton fils. » La poitrine se gonfle d’amertume et les yeux roulent dans leurs orbites en direction d’un plafond qu’elle admire quelques instants. « Mon fils ? Henry… » Elle souffle la réprimande doucereuse du bout des cinq lettres familières, laisse planer le doute là où il n’y a pourtant que certitude. N’étaient-ils pas deux, cette nuit-là, vingt-cinq ans plus tôt ?
De toute évidence, en faute, Gabriel est son enfant à elle, même s’ils ne trouveront jamais plus de ressemblances entre père et fils qu’en ce soir maudit. Quelle ironie. « Ce n’est en aucun cas pour mon bon plaisir que j’ai décidé cela et tu le sais, alors fais moi le plaisir de garder tes sarcasmes pour toi, par pitié. » Face à la grande fenêtre par laquelle elle admire le ciel nocturne quelques secondes supplémentaires, Drusilla obtempère et s’éprend du silence suggéré. Elle roule des yeux, puis des épaules, aussi endolories que sa nuque raidie. Drusilla sait avant qu’Henry reprenne la parole — elle ne connaît pas Grindelwald aussi bien que lui, mais elle sait cerner autrui. Mieux encore, elle sait cerner les roublards politisés qu’elle considère avec une méfiance certaine (souvent) ou un désintérêt snobinard (parfois). Grindelwald s’il enflamme les planches avec un talent certain — inné —, n’avait pas encore une emprise suffisante sur l’élite sorcière, puriste et sélective. Maintenant, c’est le cas. « Grindelwald ne se satisfait pas des mots, les belles paroles ne l’intéressent pas, il n’en n’a que faire. Bien sûr qu’il a profité de la situation pour me soumettre et poser sa griffe sur nos maisons. C’est un sang-mêlé après tout et malgré toute son intelligence et le pouvoir de sa magie, son statut de sang-mêlé l’a toujours empêché d’entrer chez nous. Si on le respecte et qu’on admet volontiers qu’il fait du bon travail, ce n’est pas pour autant qu’il a la mainmise sur les maisons que nous représentons. Il lui fallait un moyen d’entrer par la grande porte et il l’a trouvé. » Lasse, elle laisse tomber sa tête de côté, la dodeline délicatement.
Parfait. Les voilà pris au piège. « Je n’en sais pas plus, mais je vais quérir qui de droit pour savoir. Bien sûr, les McGonagall ont certainement joué un rôle, mais il n’est pas impossible que les Scamander soient également de la partie. Après tout, je n’ai pas ménagé l’un d’entre eux. Lors des interrogatoires… » Cernés entre un maître chanteur et les furies vengeresses en raison des caprices masculins, la bonne affaire. « Quérir qui de droit pour savoir ? » Elle pivote légèrement, arque un sourcil inquisiteur. « Que vas-tu faire ? Ajouter quelques noms à la liste de ceux qui veulent notre mort sociale ? » Voire leur mort tout court. N’en a-t-il pas déjà assez fait ? « Peut-être devrais-tu questionner ta vieille amie. » Regard foudroyant, jalousie éphémère avant de lui tourner le dos une énième fois. « Isabelle. » Isobel McGonagall dont elle écorche volontairement le prénom, la salir un peu en échange des regards lascifs surpris entre Henry et elle, auxquels elle n’a pas envie de penser outre mesure. « Mais ne te méprends pas, Drusilla, nos enfants ont aussi des ennemis. Gabriel a la fâcheuse tendance de s’attirer des ennuis. Les catins du Fol’Opium sont nombreuses à réclamer qu’il paie pour ses dettes. L’une d’entre elles a profité des interrogatoires pour obtenir son dû, vengeance acide, joli coup de poker. » Henry se redresse, s’approche légèrement tandis que Drusilla se contente de le toiser, impassible.
Bien entendu. Gabriel, des catins. Il est né Potter, après tout. « Tu sais ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Tel père, tel fils. »
Les enfants, des ennemis. Des Potter, encore et toujours, dans toute leur splendeur.
Potter, le fardeau, l’échine qui se courbe et les ennuis qu’elle voudrait pouvoir leur éviter, les éloigner d’un revers du bras. Elle ne peut pas, Henry non plus et la malédiction finira par les broyer les uns après les autres.
Henry si proche, qu’elle analyse d’un coup d’oeil méfiant — il n’osera pas la toucher, pas s’il ne perçoit pas la permission tacite qu’elle lui aurait donné entre temps, toujours trop faible quand il est question de l’époux qui ne sait pourtant comment l’aimer dignement. Mais c’est des enfants qu’il est question, des petits qu’elle peine à imaginer grands, alors ce soir c’est différent. Il s’éloigne, lui préfère le piano et elle le bar qu’elle rejoint quelques enjambées plus tard. « Cherchons les ensemble, Drusilla. Je suis prêt à tout pour y parvenir. Demande moi ce que tu veux. » Le tintement des verres accompagne les premières notes — il sait, le fourbe, que son coeur vibre de concert avec une mélodie dont elle connaît les intonations par coeur. En un froissement de tissus à peine perceptible, elle revient sur ses pas, dépose l’un des verres sur le rebord du piano — des notes pour un brandy, les mots sacrifiés sur l’autel de leur incapacité à réellement communiquer.
Sa main libre glisse sur l’épaule du mari qui tressaute au gré de sa cavalcade le long des touches, deux caresses et l’affection qu’elle tait, réprime, qu’il ne mérite pas. Pas plus qu’elle ne mérite la sienne, Hadès et Perséphone sont de la même trempe. Lorsqu’elle peut reprendre la parole, elle attend patiemment qu’il relève les yeux vers elle, et elle flanche.
Juste un peu. Parce qu’il n’est pas démon, seulement homme et qu’ils ont juré tous les deux, pour le meilleur comme pour le pire. Le pire qui n’a de cesse de s’empirer. « Et si tu t’occupais de Gabriel pendant que je m’occupe de Lyrae et Raphaël ? » Injonction camouflée par une suggestion, ses doigts glissent un peu plus, s’emparent de sa nuque et elle l’amadoue à coups de douces caresses. L’éloigner des rejetons qu’il n’a pas hésité à sacrifier, qu’elle doit protéger, quitte à livrer Gabriel. Gabriel et les dédales de secrets dans lesquels il s’est engouffré. « Et par pitié, cesse de torturer autrui. »
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Henry Potter
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études : autrefois élève sous les couleurs de serpentard de 1876 à 1883.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: dieu est miséricorde (w/drusilla)   dieu est miséricorde (w/drusilla) EmptyLun 20 Juil - 21:08



Deux trônes pour un roi, pour une reine.
Mais elle manque à l'appel. Et cela insupporte le souverain, depuis des lunes, il réside seul dans son domaine. Seul avec sa tristesse, ses regrets, ses remords. Nombreux, ils sont là, ils gravitent autour de lui. Potter le sait, le sent. Les fantômes de son passé dansent autour de lui, séduction du malin pour qui est faible d'esprit. L'est-il ? Sans doute un peu puisqu'il se laisse bercer désormais, par l'écho de celui qu'il a lui-même assassiné. Parricide que l'on murmure à mit-mot, secret des frères Potter avec leur oncle. Pourtant Henry l'a toujours su, sans poser la question, il l'a deviné à plusieurs reprises. Sa reine connaît le secret et derrière ses yeux, elle observe bien plus qu'elle ne parle. Drusilla n'a pas besoin de mot pour exprimer ce qu'elle ressent. Son comportement le fait pour elle.
Et sans doute qu'en partant, claquant la porte après le trop, après avoir osé toucher à Lyrae, elle espère faire réagir l'animal et l'éloigner de ses démons. Une guérison par la souffrance, mais aucune leçon ne s'apprend sans douleur. Le couple l'a déjà appris à ses dépends, il y a longtemps.
On ne peut rien obtenir sans donner quelque chose en retour.

Et pour le pouvoir, Drusilla a donné ses entrailles.
Et pour la couronne, Henry a donné son âme.
Et les voici tous les deux, si semblables, si différents, prêts à déposer les armes.

« Nos querelles te manquent-elles tant que ça ? » léger rire de la part de l'époux qui observe longtemps sa reine, son épine. Les années passent et sa beauté ne s'évapore pas. Au contraire, elle est encore plus belle qu'à l'aube de leurs vingts ans. Mais l'éclat dans ses yeux semble s'éteindre. « Les querelles non, ma femme, sans doute. » souffle-t-il, élan romantique qu'il aime se donner à ses heures. Mais dans l'ombre se cache une part de vérité. La chaleur des bras de miss Potter lui manque cruellement.

Car malgré l'infidélité, malgré le parjure qu'il se fait à lui-même, Hadès ne ressent rien, hormis le plaisir physique, pour toutes celles avec qu'il partage sa couche. Aucune ne vaut sa Perséphone. Aucune ne provoque chez lui, cet effet unique qu'il réclamait hier, qu'il réclame aujourd'hui et qu'il réclamera sans doute les jours suivants, ceci jusqu'à expirer son dernier souffle.
Mais ça encore, il se garde bien de le dire. Exprimer ses émotions du bout des lèvres, en dire un peu, mais pas trop. Ne pas montrer à la reine ses faiblesses. Être noble, sans doute ingrat et goujat sur les bords, cela va de paire, mais en aucun cas ôter le masque et n'être finalement, qu'un homme. Alors comme à son habitude, Henry esquive, Henry jongle. S'il veut bien se convaincre de n'être venu ici que pour parler des enfants, notamment de Gabriel, il sait au fond de lui que c'est aussi dans une vaine tentative  de reconquérir la sorcière et qu'elle accepte enfin de rentrer avec lui. Ainsi, désireux de ne pas montrer qu'il est blessé, attristé par son départ et que la solitude lui pèse, il change de sujet. Mais son visage parle pour lui. Les traits, la fatigue, ce sourire d'un homme usé le poursuit, quoiqu'il fasse, quoiqu'il tente, Drusilla est l'unique. Elle seule peut lire en lui comme dans un livre, pénétrer ses pensées, le comprendre et l'apaiser. Il ne peut rien lui cacher.
Preuve en est quand la jalousie s'exprime.

« Quérir qui de droit pour savoir ? Que vas-tu faire ? Ajouter quelques noms à la liste de ceux qui veulent notre mort sociale ? » les lèvres entrouvertes, Potter veut répondre, mais la potionniste est plus rapide. Les mots sortent et sont crachés avec une jalousie non dissimulée. Des mots peut-être, des couteaux, sans doute. Il plisse les yeux, l'écoute. « Peut-être devrais-tu questionner ta vieille amie. » l'homme arque un sourcil. Vieille amie ? « Isabelle. ».

Henry le sait, la faute est volontaire. Il plisse les yeux, fautif à souhait, ne tente même pas de le dissimuler, à quoi bon ? Ses yeux se perdent dans l'admiration passagère du sol et déjà, le goût des lèvres de cette chère Isabelle lui revient. Quelques jours seulement, elle et lui se sont retrouvés dans un charmant tête à tête dans le bureau de monsieur.
Mais il revient à la réalité, cligne des yeux et redresse le visage pour planter son regard dans celui de l'être aimé écorché.

« La jalousie te va si bien, chérie. » moqueur à souhait, petit sourire taquin sur les bouts des lèvres, faisant ressortir cette vilaine cicatrice. La signature de Drusilla comme il aime à lui rappeler, sa marque, la griffe de sa colère ancrée à jamais dans la chair de l'époux infidèle.
« Tu sais ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Tel père, tel fils. » Et la joute continue, mais le chevalier s'en lasse et se détourne.

Parce que finalement, Potter en a peut-être assez. Cela dure depuis trop longtemps, depuis trop d'années. Des ennemis au sein d'une même famille, des amants parfois, quand le corps réclame la chaleur de l'autre. Et les sentiments ? Cachés, mais pas oubliés, présents, mais rejetés. S'aimer oui, se faire du mal, sans l'ombre d'un doute.
Alors le mari infidèle s'efface, laisse place au pianiste. Les premiers accords résonnent sous le tableau, sous le regard absent de Cora qui a décidé de partir et de laisser le couple à ses propres problèmes. Les doigts s'agitent, les épaules se cambrent par moment. On ne joue pas la musique, on vit la musique pour transmettre l'émotion, pour dire sans les mots, ce que le coeur ressent.
Les yeux se ferment, mi-clos, les lèvres s'entrouvrent, murmure les notes et le pied bat la mesure, écrase les pédales. Le piano vibre, l'artiste aussi.
Et c'est peut-être ainsi que Henry sait le mieux parler à sa femme. Grâce à ses mains, grâce à l'héritage de sa mère. Les doigts naviguent, le myocarde hurle, s'exprime enfin sans aucun artifice et petit à petit, la cadence diminue. La mélodie redevient douceur et la fausse note manque de se glisser dans le morceau si parfait quand Potter sent la main de sa femme sur son épaule. Il détourne brièvement la tête, pose sur yeux sur les doigts de la sorcière, sur l'alliance qui brille à son doigt avant de remarquer enfin la présence du verre, déposé avec soin sur le rebord de l'instrument.
Et la dernière note touche à sa fin. Il ne bouge pas, sent la tension s'évapore, elle qui était omniprésente dans la pièce depuis le début de la tragédie. Peut-être enfin, peuvent-ils parler sans désir de vouloir abattre l'autre ou lui rappeler ses fautes.

« Et si tu t’occupais de Gabriel pendant que je m’occupe de Lyrae et Raphaël ? » et un frisson lui parcourt l'échine. Potter tente de le masquer, mais il se doute qu'elle l'a remarqué. Oui, parce qu'elle connaît chaque parcelle de son corps, sait que la nuque est sensible chez l'homme. Sa main se referme sur le verre qu'il porte à ses lèvres et ses pieds enfin, relâchent les pédales. Bruit sourd du mécanisme qui s'allège. Il est conscient Henry, qu'elle l'envoie ailleurs, qu'elle ne lui accorde aucune confiance et qu'elle veut simplement l'éloigner encore, parce qu'on ne pardonne pas aussi facilement. « Si c'est ce que tu veux, alors soit. » il en sera ainsi.

Il vide le verre d'un trait, mais Potter ne bouge pas.
Pas tout de suite. Il veut savourer, apprécier encore un peu les caresses de la corruption. Parce que même si l'homme sait, se doute de la ruse, il veut garder encore un peu l'illusion que Drusilla le fait par amour.
Les secondes passent, s'écoulent et il se lève enfin, mettant un terme au concert comme au reste. Quelques pas dans la pièce pour déposer le verre sur la table. Dos à la femme, il ajuste la cravate.

« Mais est-ce vraiment ce que tu veux, Drusilla ? » la question est posée et l'homme délaisse la cravate, ce soir encore il ne dormira pas malgré la journée chargée qui l'attend demain. Les noces. « Si tu ne veux plus que je m'approche des enfants, dis le. » Il sent dans son dos, le regard brûlant de l'élue et la bête ôte enfin la cape, le masque, pour montrer les premiers signes de sa honteuse culpabilité. « Je sais très bien que j'ai été trop loin. » sa main se referme sur la bouteille, se verse encore un brandy, finalement, on n'est plus à cela prêt. « Je sais que tu sais, pour Hector. Tu as toujours su. » il fronce les sourcils, porte le verre à ses lèvres, sans le boire directement. Le regard perdu, l'esprit ailleurs. « Avec Faust, nous l'avons fais pour protéger la famille, pour protéger nos enfants. » léger rire, miséricorde, qu'il est pathétique. « Et regarde où j'en suis aujourd'hui ? Ils me haïssent. Même toi. Surtout toi. »
Et il boit cul sec, pose le verre sur la table avant de reprendre sa veste, ôtée en arrivant. « Je vais te laisser. Il se fait tard. Nous nous verrons au mariage, je suppose. » et enfin, il croise son regard, lui fait face. « Je te demande pardon. »

Pardon pour ?
Le dérangement ? Non. Bien sûr que non.
Pardon pour tout le reste.
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