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 Do wrong right ~ Kieran

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Rylan Carrow
culte de morgane
Rylan Carrow
crédits : Skywalkers
face claim : Carlson Young
pseudo : UniMero
études : Serdaigle depuis 1893, promotion 1900, pas trop mal classée
particularité : Magie sans baguette, niveau débutant
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Message (ϟϟ) Sujet: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyJeu 11 Juin - 16:07


« Mais quelle andouille ! », qu’elle peste contre elle-même alors qu’elle rassemblait quelques parchemins et que l’ouragan Rylan retournait son bureau pour retrouver celui qui lui manquait. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Il fallait absolument qu’elle retourne au Ministère, à cette heure de la soirée, pour rattraper ce qu’elle avait loupé. Non, cela ne pouvait pas attendre, se persuadait-elle alors qu’elle fourrait tout ce qu’elle pouvait dans sa robe fraîchement renfiler pour avoir les mains libres. Le dissident retrouvé, elle quittait la pièce, pour mieux y revenir finalement, parce qu’elle avait oublié sa baguette. Pas de temps à perdre, il était déjà bien tard et elle voudrait aussi dormir.

Elle s’engouffre dans la cheminée sans prévenir la personne qui vit avec elle. Il n’a pas besoin de savoir, et elle n’a aucun compte à lui rendre de toute façon. Elle sait qu’avec les temps qui courent, elle a tout à fait le droit d’être présente à une heure pareille. Un battement de cils et elle voyait cette fois le marbre caractéristique du Ministère de la Magie. Si elle pouvait faire ça avec beaucoup de choses dans sa vie – oh attendez ! Pas de temps de tergiverser sur les bienfaits de la cheminée et du transplanage, elle n’était pas encore arrivée à son bureau. Mais son pied en avait décidé autrement et trébucha sur le sol pourtant lisse, manquant de la faire s’étaler. Si son corps avait réussi à se stabiliser, il n’en était pas de même pour ses parchemins, qui s’éparpillèrent joyeusement en quête de liberté. Elle jura de manière peu discrète. Ce n’est pas beau sorti de la bouche d’une dame, lui dirait sa mère, mais elle n’en avait sacrément rien à foutre, bordel. Ses genoux se plient pour qu’elle puisse atteindre les papiers qui roulent encore un peu, le tout dans un souffle d’exaspération peu grâcieux.

Elle leva brusquement la tête en entendant des pas se rapprocher d’elle. Elle voulait garder la face, et il ne lui restait qu’un rouleau de parchemin à récupérer, mais elle se redressa alors, lissant sa robe du dos de sa main libre tandis que l’autre retenait son butin. Il ne lui fallait pas longtemps pour reconnaître celui qui se présentait à elle. « Qu’est-ce que tu fais là ? », questionna-t-elle de manière un peu agressive. Comme si elle était propriétaire des lieux et que seule sa présence était autorisée. Ses traits se radoucirent légèrement, plus parce qu’elle se sentait stupide d’être autant sur la défensive après tout ce temps. Elle détourna rapidement ses yeux noisette. Elle ne voulait pas s’éterniser et déjà l’air se faisait lourd. Et puis elle se rappelait d’un point non négligeable qui accompagnait souvent Kieran Goyle depuis quelques années. Ses traits se figèrent alors et elle ne put réprimer le frisson qui la parcourait et qui lui glaçait l’échine à l’idée d’avoir raison. « Il est là ? » Pas besoin de citer son nom pour qu’il sache de qui elle parlait. Après tout, il était son chien de garde, alors il devait bien le suivre partout à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, jusque dans ses toilettes. Pas qu’elle avait réellement quelque chose à se reprocher – cette fois – mais elle restait impressionnée quand elle le voyait, et la peur ne cessait de lui serrer le ventre de ce qu’il pourrait lui faire si elle n’était pas dans les petits papiers.

Elle porta enfin son regard sur Kieran, déjouant de sa puérilité à refuser de le regarder à cause de leur passé en commun. Il avait changé sans changer au cours de ces années. Il avait pris l’assurance de l’homme qu’il était devenu, les traits rudes de celui qui a traversé des épreuves, mais il restait encore une part du gamin qu’elle avait côtoyé autrefois. Et il y avait des airs qu’elle connaissait bien, trop bien. Ses cheveux en bataille, son regard légèrement vitreux et ses lèvres gonflées. Sa poitrine qui n’a pas le rythme régulier habituel. Aucun doute possible, elle savait parfaitement pourquoi il était là, et ce n’était clairement pas pour le premier ministre. À moins que cela ne fasse partie d’une promotion canapé organisée. « T’occupe pas de moi, je veux même pas savoir. Tu peux aller la retrouver, je dirai rien. », lâcha-t-elle avec un air qui ressemblerait presque à du dégoût qu’elle essayait de dissimuler. Elle savait qu’elle pouvait être un livre ouvert parfois, mais elle travaillait pour qu’on ne voit pas ses véritables intentions. Toutefois, certaines annonces, ou certaines déductions, ne pouvaient pas la laisser de marbre, et son esprit créatif ne pouvait s’empêcher d’imaginer les scènes, surtout quand elles ne lui étaient pas inconnues. Finalement, peut-être que Grindelwald, c’était pas si mal.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyMer 17 Juin - 16:48

Cette fois-ci non plus, elle n’est pas partie. La môme a des airs revêches et des manières de princesse, la langue presque aussi affûtée que la sienne, soufflerait-il en tentant probablement d’éviter les gifles. Des accès de colère aux frissons, de la paume qu’elle lève et qu’il rattrape avec agilité, leur chorégraphie est presque connue sur le bout des doigts. Pas encore assez cependant pour qu’il s’en lasse ; restent les zones d’ombre et les quelques soupirs qui ne lui appartiennent pas, Kieran conquérant refusant d’abandonner du terrain. Convaincant, sans doute, puisque la tornade devient brise légère entre ses bras. Jusqu’à la prochaine fois.

Il la quitte avec la chaleur qu’il n’a jamais offerte à sa propre femme, un sourire en coin accroché au visage, l’oeil brillant, les mains toujours bien trop avides. Mais il la quitte aussi comme il quitte la cruelle épouse : sitôt le coin de couloir dépassé, l’esprit s’affaire déjà à trouver de quoi s’occuper. On ne s’attarde jamais bien longtemps, les minutes tout juste écoulées mises de côté au profit de la prochaine course à l’adrénaline, la prochaine opportunité. C’est mieux comme ça. Sans l’embarras crasse de remords inutiles, sans une seule tâche sur la conscience. Ni tourment ni souvenirs de tout ce qui l’a un jour éraflé, l’homme ayant tellement refoulé l’injustice, les punitions et les dérapages en catastrophe qu’il est parfois persuadé d’avoir tout inventé. Que rien de tout ça, surtout, n’a existé. Hier est toujours remplacé par demain, méthodiquement ignoré pour, prétendra-t-il, mieux aller de l’avant. On lui a un jour dit que la pire lâcheté était de refuser d’analyser le passé pour en tirer un meilleur lendemain. Que sans hier, sans les erreurs et les démons qui cueillent au creux de la nuit, il était impossible de réellement avancer. Évidemment, il a ri.
C’est donc d’un pas leste qu’il s’éloigne, une main glissée dans la poche de son pantalon, avant de s’immobiliser lorsqu’il croise le chemin d’une blonde faisant elle aussi partie depuis longtemps du bordel dont il a décidé de se débarrasser aussitôt les voeux prononcés. Cartons empoussiérés à son nom dans un coin du crâne s’agitent et menacent de basculer. Leur contenu révélé, même lui n’en mènerait pas bien large.

Le corps frêle se redresse de tout son mètre cinquante-sept (ou était-ce cinquante-neuf ?), laissant choir à ses pieds un parchemin abandonné. Pas le temps de la saluer qu’elle l’apostrophe, le ton irrité — il n’a pourtant encore rien fait. “Bonjour à toi aussi, Ringean.” À l’agressivité à peine voilée, il répond avec nonchalance, usant des mêmes vieux réflexes qui lui avaient valu des jours de remontrance. À l’époque, il aurait pu passer des heures à la regarder s’agacer. Le faisait régulièrement. Mais aujourd’hui son intonation est moins moqueuse qu’elle n’est mordante ; on grogne un peu entre les dents dévoilées par un rictus trop forcé. Se persuade que c’est l’attitude qui l’a énervé, mais la tête ne peut s’empêcher de se tourner vers le couloir tout juste quitté, de peur d’y apercevoir une silhouette qu’il ne souhaitait clairement pas voir débarquer. Ce faisant, il manque presque la question de Rylan, et fronce les sourcils en reportant son attention sur elle.
Il ?
Qu’est-ce que tu fais là ?
Son regard se fait curieux quand il comprend à qui elle fait référence. Le travail lui aussi oublié, avec autant de négligence que tout le reste. Sans culpabilité aucune : Grindelwald n’a pas réclamé sa présence ce soir et lui n’a pas demandé son reste avant de s’éclipser pour voguer vers d’autres rivages. Laissant échapper un ricanement, il lève sa main libre qu’il pose sur son coeur. Il est partout avec nous,” raille-t-il. Hausse un sourcil évocateur, bien qu’il n’en pense pas un mot.  “Quelque chose à vous reprocher, Carrow ?” De quelques pas, il s’approche, vouvoiement appuyé et aura faussement menaçante, de celles qu’il offrait avant de les adoucir d’un rire grinçant. Chien de garde, définitivement, se fait assez chier pour emmerder n’importe qui. Ou peut-être pas : qu’en sait-il, après tout ? Il ne la connaît plus. L’odeur de la peur, toutefois, ne lui a jamais échappé auparavant. Encore moins la sienne. Pas d’exception à présent tandis qu’il la toise, l’expression un peu amusée un peu affamée, l’oeil brillant comme tant d’autres fois. Arrivé à sa hauteur, il se penche pour se saisir du bout de papier esseulé, y jetant un coup d’oeil vaguement intéressé. (Rylan et ses dizaines de documents, les livres volés pour les mettre hors de portée en ricanant.) Probablement un peu par habitude, là aussi, il ne lui tend pas directement.

L’attaque suivante le prend par surprise. S’il ne la connaît plus, elle reste apparemment capable de décerner la plupart de ses secrets d’une simple oeillade. Merveilleux. Il songe un instant à ricaner et lui rétorquer j’vois pas de quoi tu parles de son éternel air de sale gosse, mais peut-être un soupçon de décence le retient-il cette fois-ci. Ne lui as-tu pas assez menti ? L’observant, il ne manque ni la tentative de planquer le ressenti ni le dégoût bien trop apparent. Ne sait pas quoi en penser. Préfère ne pas y penser du tout alors qu’il hausse les épaules. “C’est pas comme si t’avais quelque chose à en dire,” lâche-t-il finalement. Plus sur la défensive qu’il ne devrait l’être : déjà, les phalanges se resserrent sur le parchemin, le froissent légèrement. “Mais c’est pas non plus comme si tu t’étais déjà empêchée de partager ton avis, évidemment.” C’est la culpabilité qui ronge, acide contre son palais, retournant les tripes et lui donnant envie d’attaquer. Réticente, tardive et donc inutile : il ne sait qu’en faire, n’a jamais été capable de gérer ses propres fautes.
D’un geste, il lui tend l’objet perdu. Plus amoché que lorsqu’il l’avait réceptionné. “Vu ta présence à cette heure-ci, j’suppose que de ton côté il n’y a de toute façon pas grand-chose à raconter.” Et c’est tout juste s’il ne lui plaque pas son travail contre la poitrine dans un élan d’agressivité mal contenue.
Il n’a rien fait de mal.
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Rylan Carrow
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyVen 19 Juin - 23:08


Tous ses muscles s’étaient crispés au même moment où il avait prononcé le prénom interdit. Son patronyme originel qui lui pourrissait la vie depuis sa naissance et qu’elle avait abandonné il y a bien longtemps au profit de Rylan, beaucoup plus mélodieux, beaucoup plus féminin aussi. Mais Kieran connaissait la vérité. Évidemment, il avait été présent pendant toute cette période. Et il savait à quel point elle détestait que l’on l’appelle ainsi. Elle avait envie de le rembarrer, mais les mots ne passèrent pas la barrière de ses lèvres. Parce qu’elle savait déjà que ça le ferait sourire. Ce putain de sourire narquois qu'il avait toujours eu quand il l'emmerdait et qu'il savait parfaitement que ça avait marché. À la place, elle avait simplement serré les dents et c'était dans sa tête que toutes sortes d'insultes lui venaient.

Si Grindelwald n'était pas présent, celle de Kieran était d'autant plus intrigante dans un premier temps. Que ferait son chien de garde au ministère si le maître des lieux lui avait donné son congé ? Rylan en aurait profité pour aller n'importe où sauf ici. Il est acerbe, un peu comme elle, comme s’ils ne savaient pas se parler normalement - c’était un peu la réalité. Il lui demande si elle a quelque chose à se reprocher, comme s’il était de la milice. Protéger le grand maître, ce n’était pas faire sa loi, mais aucun doute que Kieran en profitait. « Absolument pas, Goyle. Mais si son Excellence avait été là, j’aurais été honteuse de ne pas m’être rendue belle pour l’occasion. » Elle était crédible, même si elle avait tant à cacher. Une appartenance à un autre camp qu’elle dissimule depuis si longtemps. Elle est discrète, Rylan, elle ne fait pas de vagues. Parfois un parchemin s’égare en chemin et c’est un enfant de Morgane qui le retrouve. Elle n’a pas un rôle très important et ça lui convient parfaitement. Elle ne sait pas si elle aurait été si douée. Son oeil noisette le surveille tandis qu’il s’approche. L’alarme vibre dans son esprit. Pas trop près. Il récupère le bien égaré de la brunette, elle attend qu’il le lui rende. Ça ne vient pas.

Elle le surprend, chose qu’elle n’aurait jamais cru possible avant aujourd’hui. Il feint peut-être l’étonnement qu’elle puisse lire en lui aussi facilement. Il ne manque pas sa remarque cinglante, elle ne manque pas de rétorquer. « Je doute que Grindelwald approuve ce genre de comportement. Mais c’est vrai que tu n’as aucun compte à me rendre, et l’inverse est vrai également. » Elle appuie là-dessus, pour lui rappeler la réalité. Parce qu’elle aussi, elle peut se montrer mordante. Ils jouent au même jeu, pas de ceux dont sort un vainqueur et un perdant en général. Plutôt du genre où chacun en prend pour son grade. Sa mâchoire se serre à nouveau, encaissant les coups invisibles qui blessent tout autant que les coups physiques. Et son précieux morceau de papier qu’elle voit doucement s’effriter sous la poigne puissante du Goyle. Elle l’a déjà subie, elle sait à quel point elle se referme pour ne plus se réouvrir - un frisson un peu trop plaisant lui parcourt doucement l’échine, se refermant sur sa poitrine.

Alerte alerte. Tout se met au rouge dans son cerveau. Sa main perce la bulle de la Carrow, trop proche comme elle avait déjà pu l’être. Instinctivement, c’est d’un pas qu’elle recule, parvenant tout juste à contrôler le poing ennemi pour s’emparer de son objet retrouvé. « Comme tu peux le constater, je profite de mon temps libre pour faire prendre l’air à mes parchemins, il paraît que ça aide à la conservation. », lance-t-elle sur son ton le plus sarcastique. Son coeur se remet à son rythme originel lentement et elle fait glisser ses longs doigts fins sur le grain du parchemin, comme pour le lisser. « T’étais pas obligé d’abîmer mon travail, j’y passe du temps. », qu’elle râle, tout en sachant que c’était peine perdue. Le Goyle sauvage n’écoute personne, à part peut-être Grindelwald. Et son patriarche qui lui a toujours dicté sa vie. Elle souffle bruyamment avant de faire disparaître ses écrits sous les pans de sa robe noire.

Elle pourrait tourner les talons, le saluer brièvement et s’échapper vers son bureau où elle se serait probablement enfermée. Mais elle ne le fait pas. À la place, elle continue leur discussion, comme si tout était normal. « Je te demanderais bien comment tu vas, mais ça a l’air plutôt évident en te regardant. » Sa main s’agitait devant elle, devant lui, montrant avec tout son jugement son apparence qui l’avait trahi. Évidemment que ça ne pouvait pas se passer “normalement”, comme deux adultes matures qui savent faire la part des choses. « Je savais pas que ta femme travaillait pour le Ministère. » Elle essaye de faire la conversation, elle ne sait même pas pourquoi. L’aimant qui la tire dans son champ. Elle se laisse entraîner. Dans quoi, elle ne sait pas vraiment. « Mais j’imagine qu’il faut bien mettre en route Goyle Junior. » Elle l’aurait presque lâcher avec douceur. Presque. Parce qu’instinctivement, ses bras se refermaient sur son propre ventre vide, une technique d’auto-défense qui n’avait jamais marché, d’après sa longue expérience en la matière. Et le voile de tristesse qui couvrait à présent ses yeux noisette, l’espace d’une seconde, peut-être deux. Elle ne voulait pas y penser, elle avait eu tout le temps pour oublier. Elle voulait se montrer détachée. Peut-être que c’était un peu raté.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyMar 30 Juin - 2:16

Mâchoire crispée et regard noir, il se croirait presque revenu à Poudlard, la rejoignant en quelques grandes enjambées tandis qu’elle essayait de lui échapper. D’un coup d’épaule voulu complice, il la propulsait souvent contre les murs de l’école, la rattrapait d’une main assurée pour la remettre sur pieds. Les yeux transpercaient alors l’âme, comme aujourd’hui. Comme à chaque fois. L’élan presque nostalgique le prend par surprise, et il se racle la gorge, le véritable prénom tout juste proféré lui laissant finalement un goût amer. Qu’il ignore, secouant remords comme regrets avec l’aisance qui lui est propre ; rien jamais ne s’accroche, tout juste effleure l’essence comme le coeur. Elle le sait, ou en tout cas l’a appris au dernier moment. Peut-être un peu trop tard. Tant pis. Elle ne semble pas avoir oublié depuis. (Tant pis pour ça aussi.) “Absolument pas, Goyle.” Ils se sont souvent appelés par leur nom de famille, et parfois il s’amusait à lui octroyer le sien, soufflé en plein cours d’un air crâne. Aujourd’hui ils ne servent plus qu’à creuser davantage le fossé qui semble les séparer, et ce alors même qu’il s’en est approché. Plutôt certain qu’il pourrait s’en emparer comme autrefois, tendre la main pour l’attirer à lui, sans jamais avoir l’impression d’être passé de l’autre côté du précipice. Elle continue, usant d’un sarcasme mordant à son tour, et ses lèvres frémissent. Sans doute s’enorgueillit-il un peu, et certainement avec mauvaise foi, de l’avoir formée aussi à cet art-là. Il est facile d’oublier, après tout, qu’il était un jour incapable d’éructer plus de deux mots à la suite sans s’énerver, passer aux poings et aux insultes irritées. L’amour des joutes verbales, lui, est venu plus tard. Parce qu’il fallait bien la faire taire. “T’as jamais eu besoin de faire quoique ce soit pour ça.” Le compliment est souillé par le regard appuyé qu’il lui adresse, les mots délibérément alourdis par les sous-entendus aux intonations moqueuses. Prince charmant il n’a jamais été, malgré les tentatives adolescentes remplies de bonnes intentions, des bougies qui avaient failli faire cramer un bâtiment en entier aux caresses trop empressées laissant son corps marqué. Au moins, il avait essayé, et c’était plus que ce que tout ceux qui étaient arrivés après elle auraient même pu espérer de sa part. Les efforts ont été mis de côté, parce qu’il aurait bien pu décrocher la lune pour l’offrir à la femme maudite qu’elle s’en serait détournée avec une moue dépitée, parce qu’après tout il arrivait aux mêmes résultats sans même s’emmerder à bouger.
Alors avec Rylan non plus, il n’essaiera plus.

Elle non plus, de toute façon, ne semble vouloir tenter quoique ce soit : la civilité feinte est parcourue d’électricité, les reproches flottant à la surface de chacun des mots qu’elle lui adresse. “L’inverse est vrai également”, clame-t-elle, et il se contente de sourire, mi-narquois mi-amer. Bien sûr que non. Ils n’avaient jamais partagé la même place, jamais été tenus aux mêmes standards, jamais suivi les mêmes règles. Malgré les belles paroles et la main glissée dans la sienne, Kieran s’était permis mille et un dérapages, tout autant de redémarrages improvisés, tout en s’assurant qu’elle ne s’éloigne jamais du chemin qu’ils avaient tracé à deux. L’inverse n’avait jamais été vrai, mais elle n’en avait, aux dernières nouvelles, jamais rien su. Dommage : peut-être aurait-elle été moins choquée, moins déçue quand elle a enfin compris tout le reste.
Dans le creux de l’estomac l’immonde culpabilité, dans la poigne et l’attitude corporelle tout ce qu’il lui a un jour caché. Il avance et elle recule. Il avance encore. Avancerait jusqu’à la coincer contre l’un des murs du bâtiment, avancerait jusqu’à ce qu’elle n’ait plus nulle part à aller pour s’échapper.
Papier arraché et Rylan se raccroche aux mots, comme d’habitude. Il hausse un sourcil amusé, suit du regard sa tentative plutôt ridicule de remettre en état son travail. Bientôt elle râle, et ça plus que toute autre chose lui donne envie de rire. “Désolé,” lâche-t-il négligemment, sans le penser un seul instant. Désolé comme à chaque fois qu’il merde, désolé jamais proféré quand il le faut vraiment, et jamais assez sincèrement, inflexions railleuses même quand il pense s’être suffisamment concentré. Il ne lui offre d’ailleurs rien d’autre, le ton dégagé et l’intérêt pour son travail presque inexistant. Elle avait toujours été vouée à faire quelque chose d’important, et lui était censé voler toute sa vie. Elle semble y être arrivée. Pas lui. La minuscule part du gosse ambitieux qui reste en lui lui en veut pour ça. Depuis longtemps dépassés, les rêves, oubliées, les prétentions à faire quelque chose de lui-même. Mais l’espoir, l’étincelle, c’était elle qui lui avait insufflée à l’époque.

Main s’agite devant lui, comme si elle ne savait pas quoi désigner exactement pour l’accuser. En réaction, il se passe une main dans les cheveux. Ca les ébouriffe davantage. Evidemment. “Heureux d’apprendre qu’il te reste assez de souvenirs pour que t’aies pas besoin de demander.” Gosse impertinent, incapable de se montrer mature en face de celle qui n’a connu de lui que les rires d’enfants et les émois adolescents. Il n’a pas grand-chose de plus à offrir, de toute façon, quinze ans plus tard. Et, de ce qu’il voit à présent, elle non plus ne semble pas trouver quoique ce soit d’autre à mettre sur la table. Sont-ils condamnés à redevenir ceux qu’ils étaient à l’époque à chaque fois qu’ils se croiseront ?  
Quand finalement elle trouve, cependant, il reste con. Cligne des yeux. Adalind surgit dans un coin de son esprit (l’expérience n’étant jamais agréable), se heurte à la moue boudeuse qui, elle, ne quitte jamais vraiment tout à fait ses pensées. “N —” la bouche forme déjà l’aveu, réflexe idiot né d’instincts contradictoires, de visages se mélangeant au sein de son crâne et, franchement, de sa propre connerie. Heureusement, en tout cas c’est ce qu’il pense jusqu’à ce qu’il l’entende, Rylan lui coupe l’herbe sous le pied en poursuivant : “mais j’imagine qu’il faut bien mettre en route Goyle Junior.” Pierre dans l’estomac, et l’expression, qu’il n’a jamais su bien maîtriser, se referme un instant. Entre les lèvres, un rire incrédule, ressemblant plus à un grincement. L’attaque est d’une effrontée précision, bien qu’à l’évidence lancée à l’aveugle. “C’est pas ma priorité,” assène-t-il et cette fois-ci la raillerie tend à mordre. Ca ne l'a jamais été : peu intéressé par la perspective d’avoir un môme dans les pattes alors qu’il n’a jamais eu l’impression d’avoir lui-même passé le cap, s’il s’était habitué à l’idée avant de carrément paniquer en se rendant compte que sa chère épouse était infoutue de remplir son rôle, c’est parce qu’il n’a pas eu le choix. L’a-t-il eu sur quoique ce soit ? Tout à sa rage, il ne remarque pas le repli en face de lui. Ni les bras qui se replient, ni la tristesse dans le regard. “Pas la tienne non plus apparemment,” enchaîne-t-il. Rendre coup pour coup, encaisser mais ne pas plier le genou. L’éducation pousse à tout voir comme un duel à mort, et leur rencontre, bien sûr, ne fait pas exception. Surtout depuis qu’elle a lancé les hostilités. “Ou c’est parce que ton père a toujours pas trouvé quelqu’un voulant d'un bien d’occasion ?” Pour me remplacer dans les prunelles claires qui dévisagent, fouillent l’âme à la recherche de la plaie qu’il espère, vicieux, avoir réouverte. Plus de retenue dans les mots, voués à couper comme elle l’a entaillé quelques secondes auparavant. Sans le savoir, mais ça n’avait pas d’importance : la guerre était déclarée, et il n’avait jamais aimé en sortir perdant. La trahison passée est donc brandie comme une arme, sans plus qu’aucune culpabilité ne vienne agiter la conscience mise de côté. C’est l’adrénaline qui opère, comme d’habitude. “Calum n’est pas encore casé. Tant que ça reste dans la famille, pourquoi pas ?” Plus tard, peut-être.
Il réalisera toutefois en premier, avant toute remise en question, la facilité avec laquelle elle parvient encore à se glisser sous sa peau. N’importe qui d’autre en face de lui, il aurait essuyé les mots sans frémir ; n’importe qui, et il aurait raillé en réponse, joindre l’utile à l’agréable, tu sais. Malheureusement, pour lui comme pour elle, ce n’était pas n’importe qui.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyJeu 9 Juil - 0:17


Du plus loin qu'elle s'en souvienne, ils en étaient toujours venus aux mots plutôt qu'aux poings. Parfois Kieran craquait et Rylan lui gémissait d'arrêter, mais au fil des années, il avait su troquer la force pour les remarques acerbes avec elle lorsque c'était nécessaire. Et elle le connaissait encore que trop bien, c'était si facile de savoir quand la situation ne lui plaisait pas ou n'était pas à son avantage : il suffisait de l'écouter répliquer. Et pourtant c'était un compliment qui sortait d'entre ses lèvres. Ou c'est ce que Rylan aurait pu croire si elle avait été suffisamment naïve pour penser qu'il distribuait les jolis mots par gentillesse. Des propos qu’elle avait toutefois déjà entendu de sa bouche, lors d’un passé plus glorieux. Mais rarement dans une situation où ils étaient à plusieurs mètres de distance. Ni très habillés. Elle ne s’en était jamais indignée pour autant. Son regard verrouillé sur elle lui suffisait à le savoir. Kieran n’avait jamais été un grand romantique, mais elle l’avait aimé malgré tout.

Et le flot de souvenirs qui revient à elle en même temps qu’il s’exprime à nouveau. Bien sûr qu’elle n’avait pas oublié. Comment l’aurait-elle pu ? L’espace d’un instant, elle sentait à nouveau son souffle chaud dans son cou, son corps qui écrasait le sien, ses mains, bien trop pressées, qui marquaient son corps. Et les flammes au creux de son ventre qui se ravivaient tandis que sa respiration se faisait plus courte, ses lèvres légèrement entrouvertes pour laisser échapper sa respiration, ses joues qui rosirent d’une excitation qu’elle n’avait plus vraiment ressenti depuis longtemps. Elle ne réplique rien là-dessus, elle a trouvé son nouveau sujet de discussion. Et elle avait visé si juste. À son rire, elle savait qu’elle tenait quelque chose, pauvre Goyle un peu trop prévisible. Et la réponse mordante ne fait que relever le tout. Un rictus qui lui chatouille la lèvre, la fierté de la fouineuse qui trouve un trésor. Si le ricanement avait été proche, c'était finalement un petit son retenu qui était sorti de sa bouche. À d'autres. « Comme si ton avis comptait vraiment dans ta famille. », qu'elle laissa échapper. Les Goyle, elle ne les avait que trop bien connus. Elle avait grandi avec. De la famille qu'elle n'avait pas choisi et dont elle se serait finalement bien passée. La pression sur les épaules de l'aîné qu'elle avait déjà vue à l’oeuvre. Dévastatrice puissance. Il lui relance le boomerang, évidemment. Parce qu’il est Kieran Goyle et qu’il ne peut pas ne pas renvoyer la balle pour mettre l’autre face au même fait, au même échec. « C’est gentil de te préoccuper de mon avenir, ça change. », qu'elle balança de son ton le plus acerbe. Les références aux événements passés qu'elle lui renverrait toujours au visage. Du moins tant qu'elle ne serait pas heureuse. Et il sait à quel point ça la touche, puisqu’il continue sur ce chemin. Qu’il remue le couteau dans la plaie, ce couteau qu’elle préférait clairement contre sa peau lorsqu’ils étaient un peu trop échauffés.

C’est comme un black-out, c’est comme si quelqu’un d’autre prenait possession d’elle. Elle a le feu qui coule dans ses veines et le rouge qui lui monte au visage. « Tu sais quoi, je t’emmerde Kieran. C’est facile de me balancer des trucs à la gueule quand tout ça, c’est ta faute au final. », qu'elle exhorte sans aucune once de sympathie. Elle avait tenu jusque-là, le grand exploit. Mais elle en avait marre de cet argument qui se répète encore et encore. Une situation qu'elle n'avait jamais demandée. Un pacte écorché parce que l'alliance n'était pas assez belle. Sur sa lancée, elle ne voulait plus s’arrêter. Elle voulait qu’il comprenne qu’il était allé trop loin. « Tu parles mais quand ça fait 13 ans que t’es marié et que t’es pas fichu de faire un héritier à ta famille… » Parce que pour elle c'était impossible qu'Eamon Goyle soit indulgent et accorde à son héritier la possibilité d'attendre ses 30 ans passés avant de lancer la génération future. Non, quelque chose clochait, elle le savait, mais elle n’avait pas encore mis le doigt dessus. Et elle continuait, parce qu’elle ne pouvait plus s’arrêter, avec un air narquois, l’adrénaline d’un ancien temps, un certain plaisir aussi. « C’est ton père qui doit être content d’avoir eu un fils devenu incapable de procréer. Peut-être qu'il aurait dû s'en tenir au plan de base. » Elle s'était reculée encore plus. L'espoir de s'en sortir après avoir balancé son venin. Limiter la casse parce qu'elle savait qu'il pouvait y en avoir. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Elle n'était plus la Rylan presque docile qui savait s'arrêter quand elle sentait qu'elle partait trop loin, parce qu'elle ne voulait pas le blesser. Et elle connaissait les conséquences de le pousser trop à bout, et il n’y avait plus rien qui les lier pour qu’il n’y aille pas franchement. Le plan savamment préparé pour courir le plus vite possible si les choses se gâtent. « Mais t’as raison, je vais voir avec Callum. T’inquiète pas pour les enfants, ça sera facile. » Il l'avait pourtant si bien chercher.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyLun 20 Juil - 20:29


Une seconde, parfois deux, avant qu’il perde la tête. Si Calum vivait les poings levés, si Brennan les balançait en direction du premier venu, Kieran préférait les garder dans ses poches jusqu’à la dernière seconde. Imprévisible, pensait-il, à tort souvent : la plupart le connaissait assez pour savoir que l’attitude détachée mentait, que les gestes nonchalants peinaient à cacher la violence tout juste rentrée. Et, si on ne le connaissait pas, il suffisait alors d’entendre son nom pour comprendre que le calme de surface n’était qu’un jeu tordu, l’enfant jouant avec sa nourriture en tirant la gueule. Jusqu’à le père lui foute le nez dedans, sans s’inquiéter outre mesure. Qu’il bouffe ou qu’il s’étouffe.
Aujourd’hui pourtant il a toutes les peines du monde à ne pas exploser, le visage de la jeune femme réveillant en lui tout ce qu’il aurait préféré oublier. Les erreurs de jugement, les manquements et l’avenir tout tracé. Elle a perdu une alliance, il a tout perdu en retour. Et l’a bien mérité, pour le rôle qu’il a joué. Pourrait accuser le patriarche et jurer l’innocence comme il l’a fait autrefois, et il y croirait même un peu. Dix-sept ans et toujours accroché au fil du marionnettiste, famille avant intérêt personnel et (mal)heureusement pour elle elle n’avait jamais eu l’occasion d’en faire partie. Leur vie serait peut-être différente, sinon. Possédant toujours son maillot de Quidditch, peut-être. L’attendant dans un coin du Ministère comme il attendait Leora, un mioche à la maison.
Plus probable, sûrement, il aurait trouvé un autre moyen de tout foutre en l’air.

Dix-sept ans et elle aurait ployé le genou, aussi. Arrêté de pousser de peur de perdre le contrôle. Quinze ans plus tard elle attaque à son tour, et il a le culot d’en être amusé. Au début. La bouche frémit quand elle parle, l’oeillade dont il la gratifie est appréciative, l’amour pour la discorde n’ayant jamais cessé de grandir. Rylan a appris à rendre les coups, a semble-t-il aussi finalement compris la colère irrépressible ; les joues deviennent rouges et le corps se crispe sous ses yeux, lui donne presque envie de la complimenter une nouvelle fois. Presque.
Le sourire est toujours présent sur son visage quand il s’anime. En deux enjambées, il la rejoint, la pousse contre le mur comme il l’avait fait avec — poignet agrippé, tordu sans pour autant briser. “Tu sais que ça sert à rien de reculer.” La main se resserre sur la peau, l’autre s’empare de la gorge. Pourrait y enfoncer les doigts, appuyer jusqu’à broyer. Poupée devenue désarticulée à ses pieds, et il n’est même pas sûr que ça le dérangerait. Dans les yeux la haine, excessive, celle qu’il n’a jamais appris à maîtriser. Môme se jetant à la gueule du tortionnaire qui l’avait vu naître, adolescent nonchalant s’acharnant soudainement pour une remarque de trop. Adulte lui-même devenu bourreau, le sang plein les mains et le regard animé de cauchemars. Elle l’avait vu gosse et maladroit, mais n’avait pas suivi les déceptions et les échecs, ne l’avait pas accompagné dans les traques vouées à déverser la rage inculquée dès le plus jeune âge. Ne l’avait pas vu tourner le dos à Moira et s’éloigner sans même se retourner, le coeur froid et l’esprit habitué à salir et puis oublier. Qu’en savait-elle, finalement, de ce qu’il était devenu ?
Rien.

Les doigts s’enfoncent davantage, jambes qui bloquent les siennes, tout son poids qui écrase. La tête baissée pour l'observer, le fantôme d'un rictus au bord des lèvres, il se fait la réflexion qu'ils n'ont pas été aussi proches depuis leur soirée d'adieu. Quand elle le croyait encore innocent. “Si tu crois qu'après tout ce temps je suis encore les ordres de quiconque chez les Goyle, j’ai de mauvaises nouvelles pour toi.” Le mensonge est facile, galvanisé par la rancoeur qui lui tord les tripes. Chien de garde enchaîné non pas par l’homme le plus puissant d’Angleterre mais bien par la poigne d’un père qui refuserait de le laisser vivre à sa guise avant de crever. Et peut-être crèverait-il de ses propres mains, si c’était là le prix à payer. Sacrifice sur l’autel de sa liberté, hissé comme on le lui avait demandé sur le corps des ennemis piétinés. Patriarche à son tour, roi d’une lignée ensanglantée. Qu’est-ce que ça pourrait bien lui faire ?
Rien non plus.

Le mensonge est facile parce que finalement le trône n’est plus bien loin, il peut le frôler de ses doigts. Parce que, aussi, il le cultive en secret depuis des mois, des années, la revanche sur les siens qu’il n’a jamais voulu avouer. Même pas à elle. Sans surprise : il y a tant de choses qu’elle ne sait pas. “Tu sais à quel point c’est ma faute, Rylan ?” Et il devrait fermer sa gueule, garder le secret mis de côté pendant plus de quinze ans. Tenter de rattraper les dégâts, corriger, soigner. Il ne sait pas faire, toutefois, et se contente de lui adresser un sourire narquois. “Non seulement je savais ce qu’Eamon faisait, mais j’ai pas attendu qu’il essaie pour aller vérifier si y’avait pas mieux ailleurs.” La main de sa promise glissée dans la sienne, il la faisait tourner sur elle-même, en profitait pour laisser glisser le regard ailleurs. Plus tard, il s’est convaincu que le problème portait le doux prénom d’Adalind, qu’il aurait été capable d’aimer pleinement et justement quelqu’un qui l’aurait mérité. Mais si pas elle, qui ? Personne. L’idée est trop douloureuse, cependant, pour l’accepter, et il la préfère gardée dans une boîte poussiéreuse, elle-même poussée dans un coin de sa tête pour ne plus jamais la voir. “Tu te doutes donc que ma femme ne travaille pas au Ministère, et que j’en ai pas grand-chose à foutre de procréer. Nouveau mensonge. Instinct de préservation coutumier ou attaque sournoise, qui sait. Qu’importe, encore une fois : ça ne la regarde pas. Elle n’a plus aucun droit sur ses pensées ou ses maux, encore moins sur les traumas qui manquent de lui retourner les tripes quand il ne s’y attend pas. En réaction, peut-être, il appuie un peu plus sur le cou trop frêle, dans l’espoir de lui tirer une plainte. Là encore, le poids des années. À l'époque, il aurait arrêté depuis longtemps, n'aurait pas vraiment commencé non plus. Il aimait jouer à faire peur plus qu'à faire mal mais quelque part en chemin il s'est perdu. Ne se retrouve plus à présent que quand il se perd justement, vautré dans la crasse et la vie des autres entre les mains. Le temps passé avait fini le travail qu'Eamon avait commencé.
Le poignet maintenu en hauteur est soudainement tiré vers le bas, le bras tordu dans son entièreté. Un peu plus et — Stop. “Ca fait quoi qu’on ait préféré un mariage sans héritier à la possibilité d’un gosse venant de toi ?” Le sourire revient s’étaler sur ses traits, un peu con, un peu dérangé. Surtout amer. Et, aussi brusquement qu’il s’en est saisi, il la lâche. S'écarte d'un pas, puis d'un autre. Pas d'accalmie, bien sûr, simplement une invitation. À répliquer. À se casser. À lui donner, certainement, une bonne raison de continuer.
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Rylan Carrow
culte de morgane
Rylan Carrow
crédits : Skywalkers
face claim : Carlson Young
pseudo : UniMero
études : Serdaigle depuis 1893, promotion 1900, pas trop mal classée
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Do wrong right ~ Kieran   Do wrong right ~ Kieran EmptyLun 20 Juil - 20:30


Provocation adolescente, quand elle testait ses limites, les sujets qu’il valait mieux ne pas aborder avec lui. Le besoin de le connaître, parce qu’ils étaient censés passer le reste de leur vie ensemble. Parce qu’il avait quelque chose de fascinant dans son regard, dans sa façon de serrer les poings. Dans son sourire narquois qui venait narguer son opposant. Dans ses muscles qui se tendaient dès qu’un coup partait. Elle aimait bien le jeu auquel ils jouaient, quand il finissait par s’énerver, mais qu’il n’allait jamais jusqu’au bout. Cette provocation qu’elle avait aiguisée au fil des années, qu’elle avait perfectionnée. Et aujourd’hui, elle s’en foutait des limites, elle voulait juste balancer ce qu’elle avait dans les tripes. Une rébellion à la société qui lui disait de fermer sa gueule. Le malheur qu’elle avait eu d’être tombé sur Kieran, qui avait craqué beaucoup plus rapidement que prévu. Rapide, félin, elle est claquée contre le mur, elle n’a plus d’issue que le marbre froid qui lui bloque le corps. Son poignet immédiatement emprisonné, elle aurait voulu utiliser l’autre mais sa gorge est prise d’assaut. Le souffle chaud qu’elle sent contre sa peau lactée mais qui n’a rien des brises brûlantes de leurs ébats. Elle grogne alors qu’elle sent ses doigts contre son organe, ses jambes contre les siennes pour l’empêcher de frapper juste. Gibier pris au piège du chasseur expérimenté. Et la peur qui l’envahit alors. Le doute que maintenant, il ne la laisserait plus s’échapper.

Elle ose affronter son regard, parce qu’elle n’a plus que ça. Et le couinement qu’elle tente de retenir en serrant les dents. Petit héritier qui tente de lui faire croire qu’il ne prend d’ordre de personne. Il voudrait déjà être roi mais il avait encore un long chemin à faire. La surprise qu’elle avait d’elle-même de ne pas répliquer davantage. À la fureur dans les yeux du Goyle, elle savait qu’il pouvait à tout moment exécuté son plan initial, et que personne n’était présent au Ministère pour la sauver. Sa respiration qu’elle veut naturelle, mais qui s’agite pourtant. La chair de poule qui l’attaque parce que son sang se glace. Elle ne sait plus quoi penser, elle ne sait plus si elle est vraiment en sécurité. Probablement pas. Ses aveux sur sa culpabilité concernant leurs fiançailles avortées, et pire que ça. Le coup de couteau dans son ventre en voyant son sourire fier de celui qui ne regrette rien de ce qu’il a pu faire. Depuis le début, il avait joué la comédie. Elle n’avait jamais connu Kieran Goyle. La puissance de la vérité qui l’assomme sur le coup et qui lui fait perdre toute son énergie. Et il continue son oeuvre en précisant que celle avec qui il était n’était pas celle qui portait son alliance et son nom. L’éternel infidèle. La remise en question de tout ce que Rylan avait vécu, tous les mensonges qu’il aurait gardé pour lui pour mieux les lui ressortir avec un seul but : la détruire un peu plus.

Son manque d’air la ramène à la réalité, elle veut qu’il arrête, mais elle ne veut pas lui donner satisfaction. Pourtant, c’est bien un petit hoquet qui s’échappe de ses lèvres tandis qu’elle tente à nouveau de se débattre, en vain. La réponse ne se fait pas attendre et c’est le bras qui trinque, tandis qu’il continue ses méfaits et que son poison continue d’atteindre son coeur déjà fêlé. Son ventre se tord, la nausée lui revient, la douleur de l’acte illégal, le traumatisme, la sensation de vide. Le soulagement qui pourtant se teinte à nouveau d’un remord tacite. « Lâche-moi... », qu’elle gémit presque alors qu’elle tente de ravaler ses larmes pour ne pas qu’il les voit. Il ne les mérite pas, elle a déjà trop pleuré pour lui. Et elle n’avait presque jamais pleuré avant ça. Elle suffoque du trop plein d’émotions qui l’envahit, mais elle ne se débat plus. Un mouvement de sa part et c’était son bras qui en payerait le prix fort.

Et, contre toute attente, il s’écarte, ses mains se retirent de sa peau. Elle prend le temps de masser son bras endolori et de reprendre son souffle en passant ensuite ses doigts sur sa gorge. Sa peau laiteuse qui se retrouvera sûrement marquée le lendemain, comme il l’avait souvent marquée par le passé. « Dire que j’avais espoir que tu aies eu une once de sentiments pour moi... » Elle parvient à l’articuler, avant de plonger son regard dans le sien. Dans ses yeux noisette, il y a la peur malgré elle. Elle la combat pour ne pas lui donner matière à être fier de ce qu’il avait fait. Le coeur à nouveau en miettes à ses pieds, les pensées qui se bousculent dans sa tête sur laquelle tape le marteau de la réalité. Il n’avait jamais été question d’une vie heureuse, d’un happy ending. Juste d’une gourde qui croyait peut-être un peu trop aux belles histoires, mais si la leur n’avait pas été modèle de perfection, elle avait été - jusqu’à cet instant précis - ce qu’elle avait eu de plus proche du bonheur. « Peut-être que c’est une bonne chose que ton père ait tout arrêté finalement. » L’inspiration profonde avant de jeter ses mots. Elle appréhende une nouvelle explosion de la part du trentenaire. Pas comme si elle pouvait s’éclipser d’un coup de baguette. Pas comme si elle pouvait courir et atteindre un lieu sûr avant qu’il ne la rattrape. Trop proche pour qu’elle s’échappe sur un nouvel élan. Suffisamment loin pour qu’elle parte sans embûche.

Le calme la rejoint à présent. Sa vision devient plus nette et ses idées éparpillées reprennent presque leur place d’origine. À une époque, elle aurait cherché à en savoir plus. Elle aurait voulu comprendre pourquoi il avait voulu voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Pourquoi il avait agi ainsi. Pourquoi il lui voulait du mal alors qu’elle n’avait jamais rien intenté contre lui. Aujourd’hui, elle s’en foutait. Panser ses plaies et oublier toute cette histoire. C’était un amour de jeunesse parce qu’elle n’avait eu que ça et qu’elle pensait qu’il n’y aurait que lui. Elle s’était trompée. L’évidence même du chemin escarpé de sa vie. Une raison à se faire, parce que c’était mieux ainsi. « Je préfère ma vie de plan B à ce que tu promettais. », cracha-t-elle finalement avant de rassembler ses parchemins et de se détacher enfin de son regard pour partir en direction de son bureau. Pas un “au revoir”. Pas comme s’il en avait quelque chose à faire de ses formules de politesse. Après tout, elle ne lui devait plus rien depuis des années. Qu’il retourne à son amante si ça lui faisait plaisir. Elle voulait juste être tranquille.

~ THE END ~
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