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 it all comes back to you (theseus)

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Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
it all comes back to you (theseus) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
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Message (ϟϟ) Sujet: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 8 Juin - 20:04

It all comes back to you


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers, what was it that you wanted and why didn't you fight for it?

août 1914

Quelques jours, déjà, que Prudence foule l'île de Skye. Ses falaises impressionnantes, la mer en contrebas qui s'agite, les vagues qui se cognent à la roche. Et puis les étendues vertes, immenses, qui ne semblent disparaître qu'aux abords de la forêt menant à l’élevage. Espace interdit, dangereux et effrayant qu'elle préférait éviter pour se perdre à la place dans les vallées écossaises. On avait décidé qu'elle avait besoin d'air frais, de calme et de verdure pour se remettre de ses émotions suite à cette mission aussi catastrophique que réussie. Prudence en portait encore les marques : trois bleus sur le chemin, lent, de la guérison sur son visage. Menton, pommette, tempe. Marbrures bleutées sur son teint de porcelaine, souvenirs qu'elle devrait porter encore un peu plus d'une semaine quand plus bas ses côtes étaient encore délicatement bandées après avoir été foulée par l'armure métallique de son père. Prudence, sur l'île de Skye, guérissait de ses aventures autant physiquement que psychologiquement. Le grand air, les grands espaces, la changeaient de l'appartement de Nicolas qui s'il était chaleureux manquait de verdure pour l'ancienne magicofleuriste. Minerva avait été suffisamment gentille et compréhensive pour la laisser rester quelques jours de plus, et lui offrir un moment de calme après la tempête qu'avaient été ces derniers jours.

Prudence dormait mal, depuis. Lorsqu'elle fermait les yeux elle pouvait se voir dans le couloir de son manoir. Puis dans le bureau de son père. Elle revivait l'attaque de l'armure, l'épreuve de la lance, le sang sur ses mains, sur son visage, le sol qui lui fait soudainement défaut. Et se réveillait une fois entre les mains du filet du diable. Chaque soir. Chaque nuit. Se levant au petit matin à défaut de pouvoir se rendormir, elle commençait ses journées aux aurores avec une tasse de thé bien chaude. Minerva en vadrouille lui avait laissé un mot avant de partir, s'absentant pour la journée et ne revenant que le lendemain. La solitude ne gênait pas la jeune Prince qui ces derniers mois n'avait pas vraiment eu l’occasion de respirer. Fuir, puis s'installer dans un environnement étranger, s’entraîner, grandir, s’améliorer au contact de Nicolas, Edelgard, Minerva et Albus. Ces derniers mois avaient été très mouvementés et sur l'île de Skye Prudence prenait pour la première fois le temps de respirer, de cueillir des fleurs et de marcher longuement le long des plages en contrebas. Aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle et après avoir enfilé une robe bleue, Prudence s'était mise en tête d'aller cueillir des fleurs sauvages pour en faire un bouquet. Une occupation qui lui manquait beaucoup, dans sa petite boutique sur le chemin de traverse et quelque part cela lui permettait aussi de s'occuper l'esprit. C'est sur le chemin du retour vers la maison de Minerva que Prudence aperçu au loin une silhouette étrangère.

Ça n'était pas Minerva.

Prudence s’arrêta brusquement, fleurs en main. L'idée de recevoir de la visite ne l'aurait pas aussi angoissée si Minerva avait été présente mais sans la sorcière, c'était à elle de gérer l'intrus. Elle qui était en fuite, recherchée, disparue. Son père savait que c'était elle qui lui avait volé l'incunable alors tout de suite elle pense à lui. Face au soleil d'après-midi, elle monta une de ses mains au dessus de ses sourcils pour tenter d'y voir plus clair mais la silhouette était trop loin. Elle pouvait seulement d'où elle se trouvait discerner qu'il s'agissait d'un homme aux cheveux roux. Prenant son courage à deux mains, elle s'avança reprenant son chemin vers la maison sans quitter la personne du regard qui, maintenant, semblait se diriger vers elle aussi. De sa main libre ne tenant pas ses fleurs, elle tâta sa poche mais se rappela avoir laissé sa baguette à l’intérieur. Erreur de débutante, coeur qui s'emballe à mesure qu'elle s'approche. Après quelques minutes, le visage de l'étranger se fait plus facile à reconnaître.

Il s'agit de Theseus.

Et la pression redescend sans disparaître totalement. Celle de faire face à un danger laisse place à celle plus particulière de devoir parler au garçon. Elle avait beau faire partie de l'Ordre depuis des mois et avoir participé à plus d'une réunion en sa présence, jamais elle ne lui avait encore parlé. Ça n'était pas vraiment l'envie qui manquait mais plutôt le courage. Prudence avait peur. D'être rejetée, de se ridiculiser, de provoquer un conflit. Elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser en sa présence, ni si après toutes ces années il souhaitait ne serait-ce qu'être amis.


Une fois à bonne distance, elle lève sa main libre pour le saluer maladroitement, avant de la rabaisser sans savoir quoi faire avec. Bonjour...  Sourire incertain, elle croise son regard avant de le fuir. Minerva est absente, elle doit rentrer demain. Elle assume qu'il n'est pas là pour la voir, ce serait idiot d'imaginer le contraire. Je... Je peux prendre un message, si tu veux ? Sourire en coin, qui disparaît dans un pincement quand elle hoche les épaules.


Une fois à quelques pas, Prudence s’arrête et n'ose pas plus s'approcher. Entre timidité et appréhension, elle lève les yeux vers lui par politesse tout de même. Depuis le temps, une part d'elle avait fait la paix avec cette bagarre d’adolescents. Elle ne lui en voulait plus, de s'être battu, mais continuait de croire les mensonges de son frère.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:02, édité 1 fois
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Theseus Scamander
ordre du phénix
Theseus Scamander
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pseudo : sekhmet/marine.
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études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
particularité : pelage roux, museau allongé, animagus déclaré capable de se changer en un malicieux renard, il doit encore perfectionner la technique sous la tutelle de minerva.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 15 Juin - 20:59


les histoires violentes connaissent des fins violentes, elles se meurent dans leurs excès telle la fumée des vapeurs de nos soupirs.

[ press play ]

Crac sonore.
Scamander arrive, les mains dans les poches sur les rebords rocheux, îlot sauvage planté dans le décor, de Skye. Sa crinière rousse fouette le vent indompté et maître en ces lieux tandis qu'il resserre les pans de sa veste autour de son cou. Malgré la chaleur de la saison, ici, les températures sont plus basses. Ici, on affronte les éléments dans leur forme la plus pure, ici, l'homme ne domine pas, il se soumet et apprend à vivre avec la nature qui est unique maître. Ici, la main de l'homme n'est pas suprême, elle est aussi fragile qu'une brindille.
C'est sans doute pour tout cela, que Theseus aime cette île, car elle est l'écho de sa nature, du sang qui déferle comme une tempête dans le creux de son être, dans ses veines. En aucun cas, non jamais !
L'Ecosse ne se dompte,
L'Ecosse ne se soumet,
L'Ecosse ne se met à genou.
Et Skye est de ce genre là, comme celle qui réside ici, comme sa mère également, comme tous ceux qui portent le même patronyme. McGonagall, une tribu avant d'être une maisonnée, une famille avant d'être un blason. C'est l'essence même des Scamander, du chardon et du tartan, de ce qu'ils sont. Un lien fort, commun qui unira toujours les deux emblèmes, d'un côté le dragon à la mâchoire impétueuse, cracheur de feu ! De l'autre, l'hippogriffe fier et puissant, seigneur des cieux.

Then, we'll kim them all, mum.
Les mots ne cessent de hanter le rouquin. Il n'arrive pas à oublier le visage de sa mère, la blessure à sa main et tout ce que cela peut représenter. On a osé toucher la sacrée et cela, il ne le pardonne pas, jamais lui, le garçon qui se croit un homme, il promet de la venger au centuple, mais sa patience est mise à rude épreuve. Il sera attendre !
La vengeance est un plat qui se mange froid, mon petit répète souvent l'oncle, et il a raison.

Alors les pas de Theseus le mènent le long d'un petit et unique sentier menant à la demeure de l'amazone, Minerva. Le jeune homme pourtant, n'a envoyé aucune lettre pour prévenir la sorcière de son arrivée, il espère cependant la voir, même si pour cela, il doit attendre. Les mains dans les poches, il avance, accélère le pas en espérant ne pas arriver trop tard, mais déjà, une fois devant, il cesse sa course. Pourquoi est-il ici au juste ? Bien sûr, il veut parler avec la sorcière de la suite de son apprentissage comme animagus, car il doit encore progresser, mais ce n'est pas que ça. Non, il veut surtout parler de sa mère et de la torture qu'elles ont vécue ensemble, secret bien gardé par la souche maternelle, le gamin a cependant besoin de tout savoir, pour mieux l'accepter, pour ne plus être écarté, car il n'est plus un enfant, il peut l'entendre, l'encaisser.
Mais Minerva ne parlera pas comme ça.
Theseus le sait et pourtant, il doit essayer. Il le faut !
Il reste de longues secondes, voir des minutes à réfléchir devant la porte sans oser toquer, encore moins entrer. Si bien qu'il ne remarque pas immédiatement la silhouette qui avance. Il tique sur la robe bleue et relève les yeux.

Pas Minerva.
Prudence.

Le sorcier quitte ses propres songes pour l'observer. Son regard se pose immédiatement sur les vestiges de blessures qui doivent dater de quelques jours, pas plus. Les sourcils froncés, Theseus ne dit mot, mais comme à son habitude, son cerveau fourmille ! Prudence n'est pas une guerrière, elle n'est pas celle qui tend la lance, plutôt de ceux qui pansent les blessures. Une autre victime des interrogatoires ? Non. Elle est fuite, il le sait, sans en connaître les raisons, Theseus sait que son amie d'autrefois a fui sa maison, elle n'a pas pu être au ministère ce jour-là, alors quoi ? L'ordre ? Une mission ?
Non, cela semble presque impossible. Ce n'est pas la Prudence qu'il a connu à l'époque de Hogwarts, des baisers volés, des mains qui s'entrelacent et des fous rires au coin du feu, c'est autre chose. Dans les yeux de la jeune femme, une lueur unique brille comme jamais auparavant. Quelque chose l'anime, mais le rouquin est incapable de dire quoi.

« Bonjour... Minerva est absente, elle doit rentrer demain. » Ah, parfait.

Theseus lève les yeux au ciel, agacé.
Pas par Prudence, en aucun cas, mais par l'absence de Minerva. Demain, il ne pourra sans doute pas venir, mais il a besoin de ces réponses et vite ! Impatience de la jeunesse tandis qu'il sort les mains de ses poches pour placer une mèche rousse qui tombe devant son visage en arrière. Le vent souffle par rafales à un rythme incertain.

« Je... Je peux prendre un message, si tu veux ? » la question reste en suspend. Le sorcier ne répond pas immédiatement, observe  la sorcière en silence.

Des années sans se parler, sans se regarder depuis la rupture et pourtant, le souvenir est resté intact, conservé par la nostalgie d'un amour de jeunesse. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui, ils sont du même côté, se sont revus lors des réunions, mais ne se sont jamais reparlés jusqu'à ce jour.

« Je ne savais pas que tu vivais chez Minerva. » ah, bonjour aussi. Il la fixe avant de baisser la tête pour observer ses chaussures, regard fuyant à son tour, échange des rôles. « Je ne pourrai sans doute pas passer avant trois jours, ou peut-être quatre, mais je dois voir Minerva, c'était... Important. » souffle-t-il avant de se laisser tomber sur les marches devant la porte d'entrée. Son poing posée sur sa joue, l'air embêté.
« Je ne sais pas. Ce n'est pas contre toi Prudence, mais cela concerne ma mère et j'ignore si elle veut que cela se sache, même si je sais que tu sais garder un secret, là n'est pas la question. » un secret, ils en ont partagé un pendant longtemps dans les couloirs de l'étude, mais c'était avant. Enfin, il relève les yeux vers elle.
« Qu'est ce qui s'est passé ? Tu as été blessée ? Tu sais, si quelqu'un te fait du mal, tu peux me le dire. Je m'assurerai qu'il ne recommence pas, jamais ! »

La détermination du renard est saissisante, la flamme brûle en son sein et réchauffe le coeur. Malgré le temps et les maux de l'adolescence, le rouquin refuse que quiconque touche à ce qui est précieux à ses yeux et la belle brune l'est plus qu'il n'a jamais voulu se l'avouer.

[ theseus style ]

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 15 Juin - 23:04

It all comes back to you


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers, what was it that you wanted and why didn't you fight for it?

août 1914

Le vent s'est levé, sur l'île de Skye. Il embrasse sa roche, épouse ses falaises, se défile entre ses plaines et vient soulever sur son passage les cheveux de Prudence, lui arrachant un frisson. L’été touchait à sa fin, et Prudence avait l'impression de ne pas en avoir profité. C'était idiot, d'y penser. Cet été n'avait pas été comme les autres. Elle ne l'avait pas passé comme toujours en France, dans la maison d’ancêtres éteints depuis quelques générations déjà. Non. L'été 1914 resterait celui de l’indépendance, du grand saut. Dans l'inconnu. Dans les bras de l'ordre. C'était celui de la renaissance, de la redécouverte. C’était celui de la liberté relative mais de la liberté quand même. Il y avait, et y aurait toujours, un avant et un après cet été.

Elle avait pris son destin en mains.
Mais elle avait lâché le fil.
Elle était tombée.

Prudence avait joué avec le feu, celui de se croire suffisamment grandie pour faire face à son père et sa cruauté, sa ruse aussi. Sauf que la sorcière venait de renaître : elle avait donc tout à réapprendre. Et si elle le comprenait maintenant que les circonstances l'avaient mise au pied du mur, il lui restait bien des choses à saisir. Comme, par exemple, tourner la page sur un échec et laisser derrière elle des souvenirs encore trop frais. L'armure. Le sang. La lance. La trappe. Le filet du diable. La poignée qui se tourne. La baie vitrée qui se brise. Appeler au secours. Tout se rejouait entre ses tempes, avec à présent l’épée de Damoclès d'être retrouvée par le gouvernement. Elle n’arrêtait pas d'y penser, de jour comme de nuit.

Tout le temps.
Partout.

Et quand elle voit Theseus, le soulagement vient par vague effacer sur sa peau les frissons de terreur. Il aurait pu être un aigle, ne serait resté d'elle et de son passage ici que le bouquet d'orchis tachetés et de reine-des-prés qu'elle tenait à la main. Des fleurs écossaises cueillies plus tôt dans un moment d'accalmie, l'esprit apaisé par les gestes habitués mais le coeur lourd de maux.

Je ne savais pas que tu vivais chez Minerva.  Sourire pincé, désolé presque de donner de mauvaises idées. Oh, non. Je ne suis ici que pour quelques jours encore. Elle ne vivait pas chez Minerva. Elle ne vivait nulle part d'ailleurs, plus maintenant. Elle survivait entre l'appartement de Nicolas et l'île de Skye, voyageant entre les deux endroits, s'y cachant. Comme si en tournant le dos à son père, elle s'était aussi ôté le droit de prendre racine. Pas tant qu'il aurait le droit et même le devoir de mettre la main sur elle, de l'y lever aussi.

Je ne pourrai sans doute pas passer avant trois jours, ou peut-être quatre, mais je dois voir Minerva, c'était... Important. Pas de bonjour, pas de sourire, un soupire las à la place. Agacé. Elle ne sait pas bien si c'est elle le problème ou l'absence de la sorcière.

Peut-être un peu des deux. Elle avait compris au fil du temps, lors de leurs années communes à Poudlard que sa présence le gênait, l’embêtait. C’était elle qui avait pris la décision de l'ignorer, parce qu'il avait levé la main sur son jumeau et que si c'était Perceval qui avait reçu les coups, Prudence les avait ressentis aussi. Ailleurs. Au coeur. Elle avait voulu protéger sa moitié, l’éloigner de Theseus et couper les ponts avec lui avait été le prix à payer. Bien sûr, le gryffondor avait préféré revêtir la colère du fauve plutôt que son coeur de lion. Elle s’était tenue éloignée des regards noirs. Et s'il lui en lançait un aujourd’hui elle ne s'en étonnerait pas vraiment. Pourtant son regard se fait fuyant. Ça l'étonne.

Je ne sais pas. Ce n'est pas contre toi Prudence, mais cela concerne ma mère et j'ignore si elle veut que cela se sache, même si je sais que tu sais garder un secret, là n'est pas la question. Il s'assoit, elle le regarde faire sans bouger ni dire quoique ce soit.

Artemesia avait-elle un problème ? Prudence savait que beaucoup d’interrogatoires s’étaient mal passés dont celui de Minerva et la mère de Theseus sans pour autant en connaître les details. Elle avait attendu chez Nicolas pendant des heures, la peur au ventre de ne pas le voir rentrer. Et avait assisté à la réunion de l'ordre après ces dernières le coeur serré face aux visages fatigués et yeux voilés de certains, face aux traces que son oeil averti avait pu voir sur la peau des sorciers et sorcières. Elle les avait vu trop souvent sur elle pour les reconnaître facilement chez les autres. Et Prudence s’inquiète alors, trop empathique. Que pouvait-il bien se passer chez les Scamander pour pousser Theseus à chercher de l'aide chez Minerva ? Elle en oublie un instant ses propres soucis, les bleus sur son visage, le tissu qui lui enserre les côtes et les aiguilles qui la transpercent de part en part à chaque inspiration trop profonde. Prudence s’apprête à s’enquérir de la mère de Theseus mais celui-ci lui coupe soudainement la parole, changeant de par la même occasion de sujet.

Qu'est ce qui s'est passé ? Tu as été blessée ? Tu sais, si quelqu'un te fait du mal, tu peux me le dire. Je m'assurerai qu'il ne recommence pas, jamais ! Et c'est comme ça que l'air de rien, tout lui revient en tête.


L'armure. Le sang. La lance. La trappe. Le filet du diable. La poignée qui se tourne. La baie vitrée qui se brise. Appeler au secours. L'espace d'un instant, les traits de son visage tombent alors que les souvenirs remontent, tout comme sa main qui vient pensive effleurer l’hématome sur sa pommette. Prudence cille, sourit poliment.

Ce n'est rien. Sa voix est douce, saveur de miel, son ton se veut rassurant. Elle veut qu'il oublie rapidement cette envie fugace de la venger.

On le lui avait répété trop de fois sans rien faire pour qu'elle y croit totalement. Même quand Nicolas le lui disait, elle n'y croyait qu’à moitié. Il avait bien fallu qu'elle s'enfuit pour que tout s’arrête, aucun chevalier n'était venu sous sa fenêtre l’enlever de sa prison dorée. Pourtant, quelque chose dans l'urgence de son ton lui réchauffe le coeur : le fait de se savoir source d’inquiétude et donc, quelque part, se savoir si non aimée au moins précieuse. Ça la surprend venant de lui, après toutes ces années et tout ce silence, tenait-il encore à elle au point de s'offusquer ?

C'est juste... pouvait-elle lui en parler ? Le devait-elle ? C'est plus fort qu'elle. Je suis retournée chez moi. Mon père n’était pas là, bien sûr, mais il avait laissé de quoi protéger ce que nous voulions. Albus et Nicolas nous ont envoyé Edelgard Umbridge et moi récupérer ses travaux sur les reliques. C'est de là que vient ce qu'ils ont trouvé. La piste, celle qui depuis quelques jours remue l'ordre et l'agite.

Elle ne donne pas plus de détails, sans doute trop vague. Habituée à minimiser ses blessures et inventer des histoires pour cacher les horreurs vécues et subies. À la place de dire qu'elle a mal, qu'elle a peur, qu'elle en dort mal le soir, elle retourne le sujet sur sa mère et sa visite. On avait appris à Prudence que ses maux passaient toujours au second plan, plus encore lorsqu'il s'agissait de ceux d'un sorcier et non pas d'une sorcière.

Mais ça n'a pas d'importance. Le pire c'est qu'elle y croit, ne le questionne même pas. J’espère que ta mère va bien ? Si c'est très grave, tu peux peut-être envoyer un hibou prioritaire à Minerva je suis sûre qu'elle reviendra sur le champ. Elle en est certaine, l'altruisme de l'amazone n'avait pas de pareil : en témoignait sa réactivité et l'accueil qu'elle avait réservé à Edelgard et Prudence. Je peux peut-être faire quelque chose ? Même sans savoir ?

Et pour la première fois depuis le début de leur conversation elle s'avance jusqu'aux marches où il s'est assis, penseur de Rodin. Elle voudrait lui tenir la main et apaiser ce qui le tourmente : face à la détresse des autres, Prudence n'avait d'autre choix que d’être rongée par l'envie pressante d'aider et d'y mettre un terme. Surtout lorsque comme Theseus, on avait pendant une seconde ou une éternité tenu la place de Roi dans son existence. Tout ça était bien sûr terminé. Pourtant, Prudence était incapable de lui rester de marbre encore aujourd’hui. Ses yeux en avaient toujours trop dit, ses traits aussi, et elle pouvait encore lire dans ces derniers les tourments qui l'agitaient.

Tu veux entrer ? qu'elle finit par demander, sans assurance. Le vent s'est levé, il va bientôt pleuvoir.




Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:03, édité 1 fois
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Theseus Scamander
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyMar 16 Juin - 21:18



Il y a les blessures visibles.
Comme celles que portent les femmes de sa vie, à commencer par sa mère. La main meurtrie, la chair brûlée et les cicatrices qui viendront, mais jamais ne s'effaceront. Des blessures que l'on porte, que l'on cherche à cacher aux yeux du monde, juge de nos maux incompris et pourtant, on apprend à vivre avec, à les porter un jour fièrement pour transmettre un message fort et humain, regardez ce que j'ai subi, regardez ce que je suis devenu car les blessures physiques nous changent, nous transforment et l'ancien nous s'éteint pour toujours.
Et puis.
Il y a les autres.
Les invisibles, celles qu'on ne voit pas, mais qui existent pourtant. Les blessures de l'âme et du coeur, les blessures qui pourrissent à l'intérieur de nous, que l'on tait, que l'on cache, elles n'apparaissent pas, mais elles sont là, ancrées en nous, dans notre noirceur, dans notre pénombre, elles nous suivent comme notre ombre et un jour, on se réveil pour se rendre compte, trop tard, qu'elles se sont emparées de nous. Elles, ces blessures là, elles sont vicieuses et elles ne guérissent pas. Elles ne se changent pas en cicatrice, elles se cachent au plus profond de nous pour réapparaître, comme un rappel un jour, qu'elles sont là, toujours là oui. Pas mortes, pas disparues, juste muettes.
Et on ne se doute pas que les gens qu'on aime en souffre.
Ouvrir les yeux ne suffit pas, il faut ouvrir son coeur, son âme.

Et c'est sans doute ce qui lui manque, au gamin.
Il le sait.
Theseus lui, ce qu'il aime, ce qu'il est, c'est le feu, la flamme. Il aime l'action, la réflexion passe après, sans doute trop tard, car il n'est pas bête, il est juste flamboyant, mais quand on joue avec le feu, on se brûle facilement les doigts. Et aujourd'hui, le rouquin est incapable d'aider sa mère, encore moins de la comprendre. Tout ce qui reste, c'est sa grande colère à lui, qui le dévore. Les poings abîmés à force de cogner les murs, il veut parler à Minerva pour essayer de comprendre, pour avoir la vérité sur les faits, pas pour l'aider à aller mieux, simplement pour savoir l'horreur qu'a vécu sa mère et l'aider du mieux qu'il peut, à se reconstruire, à avancer, à vivre une nouvelle vie, car il sait Theseus, malgré sa grande immaturité, que quelque chose a disparu pour toujours ce jour là, dans cette pièce au ministère.
Maman est morte.

Alors, il reste quelques minutes comme ça le jeune garçon.
A observer la beauté sauvage de Skye, le regard dans le vague, ne sachant pas s'il doit partir ou rester, mais Prudence est là et au fond de lui, ça lui hurle de rester, stay here please, yes.
Donc il ne bouge pas, il repose son regard sur elles, il voit ses blessures physiques, mais il ne les voit pas toutes. On ne voit bien qu'avec l'âme.

« C'est juste... Je suis retournée chez moi. Mon père n’était pas là, bien sûr, mais il avait laissé de quoi protéger ce que nous voulions. Albus et Nicolas nous ont envoyé Edelgard Umbridge et moi récupérer ses travaux sur les reliques. C'est de là que vient ce qu'ils ont trouvé. » il fronce les sourcils. L'évocation du père attise la colère, mais Theseus se contrôle. Il connait les noms sans connaitre les personnes, à l'exception d'Albus, ami de la famille, mais il ne comprend pas pourquoi.
« C'est donc ça. » il marque une pause. « Depuis quelques jours, il y a tout un remue ménage dans le bureau du directeur, ce cher Potter. J'y ai croisé ton père. Je suppose qu'ils cherchent des preuves, des indices pour remonter la filière. Ils ont parlé de cambriolage, mais je n'en savais pas trop... Je croyais à des bruits de couloir, à un simple larcin, rien de ce genre, rien te concernant. »

Sans doute parce que ce n'est pas le genre de Prudence.
Mais Theseus le sait, il a des années de retard, si ce n'est plus. C'est peut-être le même visage, les mêmes traits dessinés, mais elle a changé. Il le voit maintenant, il le voit très bien même. Le regard posé sur elle, il détaille son visage, ses blessures encore visibles et doucement, comme autrefois, vestige d'un souvenir passé et pourtant chaleureusement conservé, se permet de remettre une mèche de cheveux de la sorcière derrière son oreille.

« Mais ça n'a pas d'importance. » il esquisse un sourire. « Bien sur que si. Cela en a. Tu en as. Même si le temps a creusé un fossé entre nous, que nous avons nos vies, nous restons liés. A mes yeux, tu es précieuse. »

Mille et un défaut, mais toujours honnête, toujours franc.
Les regrets dansent sur Skye, comme les fantômes d'autrefois.
Le regret de ne pas avoir continué cette idylle de l'adolescence.
Le regret de ne pas avoir osé ravaler sa fucking de fierté.
Le regret tout simplement de lui avoir lâché la main.

« J’espère que ta mère va bien ? Si c'est très grave, tu peux peut-être envoyer un hibou prioritaire à Minerva je suis sûre qu'elle reviendra sur le champ. » il ne répond pas. « Je peux peut-être faire quelque chose ? Même sans savoir ?  Tu veux entrer ? Le vent s'est levé, il va bientôt pleuvoir.  »

Le regard vers les cieux, les nuages s'amoncelles et le vent est de plus en plus capricieux. Elle a raison. Theseus se lève, mains dans les poches.

« C'est bientôt l'heure du thé et mon estomac réclame à manger. Je sais que Minerva cache sûrement des gâteaux quelque part. » léger sourire, l'enfance qui reprend le dessus tandis que le sorcier grimpe les marches à la suite de la jeune femme pour entrer dans la demeure.

Il prend la peine d'ôter son manteau en tweed et de le poser sur le dos d'une chaise avant de saisir deux tasses en porcelaine. Son regard vadrouille ici et là, il connaît la maison, il connaît la maîtresse des lieux et trouve sans difficulté la réserve de thé. Plusieurs boîtes pour plusieurs goûts. Il en prend un, oh, thé vert à la menthe, sûrement pas ! Il grimace, un autre. Ah. Oui, celui-ci. Thé noir chocolat et abricots, parfait pour aller à contre courant du temps, car déjà, la pluie martèle les fenêtres.

« Ce thé sera parfait. » il connaît les goûts de la sorcière, elle connaît les siens. La complicité est intacte, le lien finalement, n'a jamais été rompu. Il lui offre un sourire qu'il espère beau, mais la mélancolie est visible.
« Elle ne va pas bien du tout... Ma mère, je veux dire. Elle a été torturée. » il n'en dira pas plus, cela est bien suffisant. « Minerva était là et elle a tout vu, sans pouvoir agir. Le bourreau n'était autre que mon directeur. Cet enfoiré de Potter. Il n'a rien fait à Minerva, j'ignore pourquoi, mais il s'est acharné sur ma mère. Je veux savoir pourquoi et comment. » il baisse la tête, le ton est dur, la colère est sourde.
« Tu comprends Prudence, je dois la protéger. Protéger ma famille. J'ai déjà perdu une fois quelqu'un a qui je tenais, ça ne se reproduira pas. » il la fixe, droit dans les yeux. Le sérieux laisse place à un nouveau sourire.
« Même si j'espérais voir Minerva, je suis content de t'avoir retrouvé. »

Et ça tambourine en silence dans la poitrine.

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Prudence Prince
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face claim : margaret qualley.
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études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyVen 19 Juin - 20:40

It all comes back to you


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers, what was it that you wanted and why didn't you fight for it?

août 1914

Elle ne pensait pas lui reparler un jour, à vrai dire. Prudence s'était faites un peu à l'idée, avec le temps. Et elle ne pouvait qu'en vouloir à elle-même parce qu'au fond c'était elle qui lui avait tourné le dos lorsque Perceval et lui s'étaient battus. Ils n'étaient que des adolescents à cette époque et cela lui avait paru être la plus raisonnable des décisions, soutenue par son frère dont le cocard lui serrait le coeur. Et dont les lèvres fendues avaient su tordre la vérité, peignant Theseus comme l’agresseur et non l'agressé. Elle y croyait toujours, à cette version des faits. C'était un garçon sanguin, impulsif, passionné, fier. Mais Perceval l'était tout autant, et s'il n'avait pas été le premier à lui expliquer les raisons du conflit alors peut-être qu’aujourd’hui les choses seraient différentes. Malgré tout, en grandissant, Prudence avait fait la paix avec cette histoire. Se complaisant dans sa solitude, non sans languir du jour où elle tomberait de nouveau amoureuse : force était de constater que ce jour n’était pas venu, et qu'on avait même voulu la fiancer à un Zabini. Theseus lui était sorti de la tête, l'esprit trop occupé à essayer de garder le cap malgré la tempête. Et le revoir dans l'Ordre l'avait ramenée des années en arrière, lui avait rappelé cette stupide histoire, à quel point elle l'avait aimé. Et le coup de soleil qu'il lui avait laissé. Leur rupture s'était faites sans déclarations, sans explications, sans grande altercation. Et Prudence n'avait pas eu mal sur le coup, mais bien après, plus tard le soir entre ses draps. Elle avait du mal des jours durant, avant que le temps ne fasse son travail et que le coup ne s'efface. Alors le retrouver l'avait aussi un peu blessée. Sans s'attendre à un accueil les bras ouverts, Prudence s'était surprise à avoir espéré plus qu'un évitement total. Pas un mot, pas une main. Comme si elle n'existait pas.

Elle avait fini par le croire.
Que pour lui elle n'était rien.
Tant pis.

Leur histoire s'était terminée il y a bien des années, elle aurait été surprise d’espérer autre chose que ce traitement et n'avait, de toute façon, ni l'assurance ni le courage pour faire le moindre premier pas. Prudence comme beaucoup de choses qui lui faisaient du mal avait accepté son destin sans rechigner, habituée à encaisser et passer à autre chose. Et tant pis, si elle avait le coeur lourd, si partager une pièce même de loin la mettait mal à l'aise et que du coin de l'oeil elle ne pouvait complètement l'ignorer. Les choses étaient ainsi. Du moins, c'est ce qu'elle croyait.

C'est donc ça. Depuis quelques jours, il y a tout un remue ménage dans le bureau du directeur, ce cher Potter. J'y ai croisé ton père. Je suppose qu'ils cherchent des preuves, des indices pour remonter la filière. Ils ont parlé de cambriolage, mais je n'en savais pas trop... Je croyais à des bruits de couloir, à un simple larcin, rien de ce genre, rien te concernant. Ses bras lui en tombent.

Son père ? Au ministère ? Un cambriolage ? Du remue ménage dans le bureau du directeur ? Le monde de Prudence s’effondre comme un château de cartes. Minerva l'avait mise en garde de probables recherches, mais rien n’était encore sûr et une infime chance résidait. Elle avait eu la naïveté de croire que les elfes de maison ne donneraient pas son nom. Et entendre Minerva parler de possibilités était une chose mais l'entendre dire de la bouche de Theseus, un auror, en était une autre. Tout devenait plus vrai. Plus urgent. Et tout à coup, elle qui s’était sentie en sécurité sur l’île de Skye si bien qu'elle était partie seule dans ses plaines marcher longuement tombe des nues. Elle a l'impression, tout à coup, qu'on la cherche. Qu'on pourrait arriver à n'importe quel moment l’arrêter, même ici. C'est la peur qui la fige et agite son esprit. Que Theseus savait de plus ? Est-ce qu'ils savaient déjà qu'il s'agissait d'elle ? Elle perd un peu de couleur quand il le lui dit, se perd dans ses pensées qui s'imaginent tout un tas de situations aussi. Si bien qu'elle a presque un sursaut quand du bout des doigts il revient mettre une mèche de cheveux derrière son oreille.

Bien sur que si. Cela en a. Tu en as. Même si le temps a creusé un fossé entre nous, que nous avons nos vies, nous restons liés. A mes yeux, tu es précieuse. Vraiment ? ses yeux ont-il l'air de lui répondre.

Elle ne s'y attend pas, pas du tout. Elle s'était convaincue du contraire, que si Theseus l'ignorait tant encore aujourd’hui c'était parce que pour elle il n'avait rien à lui accorder. Alors Prudence reste bouche-bée, le menton relevé pour le regarder dans les yeux elle finit par fuir ces derniers lorsqu'elle sent ses joues rougir. Il ne manquait plus que ça. Mais ce geste anodin pour d'autres la ramenait une nouvelle fois aux couloirs de Poudlard et à ses grands jardins. Une époque révolue mais qui n'avait depuis jamais été remplacée par une autre. Leur histoire restait l'unique. Theseus était son unique. Un léger sourire lui échappe, gêné, qu'elle pince pour cacher tandis qu'il s'éloigne vers la porte d'entrée. Elle le devance pour ouvrir la porte fermée à clefs, le laisse entrer après elle qui se déchausse par habitude. Elle a l'esprit tout emmêlé : d'un côté son père et le gouvernement, de l'autre Theseus et sa révélation. Qui ne semblait pas être si profonde que ça pour le sorcier, parti déjà chercher de quoi faire du thé et manger. Peut-être lisait-elle trop entre les lignes, ou peut-être était-ce simplement une évidence pour le Scamander qui n'avait, jusqu'ici pourtant jamais rien fait pour le lui montrer. Prudence se terre dans un silence pensif alors qu'elle le rejoint, le laissant faire comme chez lui : il l'était d'avantage qu'elle. Quand il lui parle du thé, elle relève les yeux vers lui, tirée de ses pensées, ses bras croisés sous sa poitrine. Et face au sourire qu'il lui offre elle ne peut que l'imiter, s'arrachant même un bref rire soupiré en voyant qu'il avait attrapé le thé qu'elle lui aurait sans doute sorti également.

Et que c'est étrange de le voir ici.
De partager la cuisine comme si c'était normal.
De lui parler comme si rien ne s'était passé.

Mais le moment ne dure pas longtemps car déjà le regard du rouquin se voile de tourments. Elle ne va pas bien du tout... Ma mère, je veux dire. Elle a été torturée. Minerva était là et elle a tout vu, sans pouvoir agir. Le bourreau n'était autre que mon directeur. Cet enfoiré de Potter. Il n'a rien fait à Minerva, j'ignore pourquoi, mais il s'est acharné sur ma mère. Je veux savoir pourquoi et comment. Restée dans l’embrasure de la porte Prudence finit par s'avancer vers lui à pas silencieux.

Pieds nus sur le carrelage, ses traits se sont eux aussi teintés de tristesse, horrifiée à l’idée qu'on puisse torturer Artemisia sous les yeux de Minerva. Elle savait que les interrogatoires avaient été d'une violence extrême sur certains sorciers, à l'image d'Albus dont elle ne connaissait pas tous les détails mis à part que jamais encore elle n'avait vu Nicolas dans cet état. Silencieuse, elle fait le tour de la table sans trop savoir quoi dire ou si elle devait dire quelque chose. Elle n'avait pas envie d’aggraver les inquiétudes du sorcier et ne pouvait, elle le sentait, que l'aider peut-être à calmer la peine et la frustration qu'il devait sentir. Empathique, elle a le coeur qui saigne aussi, malheureuse de le voir si affecté. Une fois à sa hauteur, il lève les yeux vers elle.

Tu comprends Prudence, je dois la protéger. Protéger ma famille. J'ai déjà perdu une fois quelqu'un a qui je tenais, ça ne se reproduira pas. Sourcils courbé, elle est toute proche. Le regard désolé, elle maintient le sien pour une fois.

Qui serait-elle si elle fuyait encore alors qu'il s'ouvrait et qu'elle lisait dans sa voix la colère qui le dévorait et la sensation, elle en était certaine, de perdre le contrôle. De ne pouvoir rien faire, de ne pas savoir quoi faire. Prudence est tellement happée par cette histoire qu'elle remarque à peine les mots qui lui sont destinés. Ça lui fait de la peine, alors qu'elle n'ose qu'à peine imaginer ce que cela devait faire de savoir sa mère torturée. Une mère qu'on aime et qui nous aime en retour. Pas comme la sienne, à peine présente.

Même si j'espérais voir Minerva, je suis content de t'avoir retrouvé. Il lui sourit, alors elle aussi.

C'en est presque ridicule de la voir incapable de ne pas y répondre, comme un réflexe jamais parti malgré les années et les déceptions. Dans son sourire, elle a l'air de glisser un moi aussi entendu avant de baisser les yeux, de voir leurs mains si proche sur le bois de la table. Et puis sans trop savoir comment, elle trouve l'assurance suffisante pour glisser la sienne dans celle de Theseus. Sans réfléchir, ce qu'elle fait trop trop souvent. Elle observe leurs mains un instant avant de dire, sans détourner son regard de leurs doigts enlacés. La tête baissée, si petite à ses côtés.

Je suis désolée pour ta mère. finit-elle par glisser. Je savais que les interrogatoires avaient été violents pour certains mais pas à ce point. C'est... horrible. Il n'y avait pas d'autre mot pour le décrire. J'espère qu'elle ira mieux bientôt. Elle serre sa main.

Elle y croit, dur comme fer. Elle est honnête, sincère. Ça la rendrait presque malade d'imaginer ce qu'Artemisia et Minerva avaient du subir aux mains du père de Lyrae. Quelle horreur. Mais elle finit par lever la tête et le regard vers Theseus, plantant le sien dans celui du sorcier. Passant de compatissante à sérieuse.

Mais tu n'es pas obligé de le faire seul, de les protéger, tu sais ? Il fallait qu'il comprenne. C'était important. Tu n'es pas seul, vous n'êtes pas seuls. Nous sommes là. Au dernier moment elle se défile, elle qui aurait dire je préfère finalement se cacher derrière l'ordre et leurs alliés. Ça ne restera pas impayé, j'en suis sûre, et l'Ordre protègera ta famille. Comme ils la protègent elle, elle en est certaine, ne voit aucune faille dans ce qu'elle avance.

Ce n'est qu'enfin qu'elle lui sourit, une demie lune qui se veut rassurante, avenante. Chaleureuse, comme avant. Le sérieux passé, elle se rend finalement compte de la proximité qui s'est installée dans ce moment solennel et lui lâche la main avant de lui filer entre les doigts pour attraper une théière, l'air de rien.

Dans son dos, elle continue. En attendant, s'il y a quoique ce soit que je puisse faire pour vous aider, je le ferais. propose-t-elle en versant de l'eau dans la théière. Mes journées sont encore plus vides qu'avant depuis la dernière mission, Mina, Nicolas et Albus pensent que je ne devrais plus sortir pour le moment. Surtout si le gouvernement a commencé une enquête. L'estomac noué d'angoisse en disant cela, elle manque de trop remplir la théière, un brin ailleurs. Mais je pense que ça ne risque rien, si je viens pour aider ta mère par exemple. Elle n'était pas totalement sûre de ce qu'elle avançait, mais l'intention était bien là.

Elle met la théière sur le feu et l'allume d'un coup de baguette et d'une incantation rapide. Ne restait plus qu'à attendre que l'eau soit suffisamment chaude. Le coeur lourd, quelque chose lui démange les lèvres. Alors sans se retourner, feignant de surveiller la théière mais profitant d’être de dos, elle trouve le courage de lui dire ce qu'elle a sur le coeur à son tour.

Je sais que depuis que je suis arrivée dans l'Ordre nous n'avons pas parlé... qu'en fait c'est même la première fois que nous parlons depuis Poudlard, je pense ? elle n'est pas très sûre d'elle, ni d’où elle va, mais elle continue en observant la théière fumer. Mais cela ne veut pas dire que ça ne m'importe pas.

Sa façon à elle d'avouer à demi-mots que malgré tout, elle tenait encore à lui aussi.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:03, édité 1 fois
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyDim 21 Juin - 21:46



Tu avais tord.
Ca le frappe de plein fouet, comme un rappel à ordre, comme une gifle qu'on ne s'attend pas à recevoir. C'est aussi sauvage et imprévisible que le vent qui fracasse les côtes rocheuses de Skye. On ne contrôle pas ses sentiments, même si on essai, qu'on a l'impression que c'est le cas, c'est faux. Le coeur commande et on oublie la raison, on l'entend son écho bien sûr, mais on ignore ses craintes, ses revendications, ses conseils avisés pour se laisser surprendre.
Theseus le comprend maintenant.
Prudence est un morceau de son passé, un fragment que le rouquin a cru, à tord, avoir rangé dans un coffre pour ne plus jamais le ressortir. Belle connerie. Une histoire, une amourette ? Et si c'était bien plus ? Pas seulement des baisers volés et des doigts qui s'entrelacent, mais autre chose. Un lien invisible, tissé par la force des sentiments, une alchimie puissante, une évidence que l'on refuse d'admettre, on ne voit bien qu'avec le coeur après tout.
Oui.
Et si, Prudence et Theseus, ce n'est finalement pas terminé ? S'il y avait toujours quelque chose malgré les regrets et la rancune tenace ? Si le silence et le temps avaient eu comme effet de panser les blessures ?
Se perdre pour mieux se retrouver ?

Les questions se posent et se bousculent.
Theseus observe Prudence dans la cuisine. Elle prépare le thé, il lui parle de ses maux. Et la réalité est simple, ça fait du bien. Retrouver la complicité perdue, comme s'ils avaient de nouveau l'âge de l'adolescence et une robe de sorcier frappée d'un écusson différent sur eux. C'est comme si finalement, il est complet avec elle. Comme si Theseus n'était pas Theseus avant et que maintenant, il l'est.
Leur rupture, elle n'a pas été sans douleur. Sa fierté l'a emporté et le garçon a coupé tous les liens, préférant l'ignorance au dialogue. Comportement typique de l'immature, il n'a rien dit à ses parents, mais les yeux de sa mère ont parlé pour elle. Tu le regretteras mon fils, de ne pas dire ce que tu as sur le coeur. Et par la barbe de Merlin, elle avait eu raison.
Il s'est mordu les doigts à de nombreuses reprises, le rouquin. Arrogant, feignant de ne pas être atteint, c'est tout l'inverse et si depuis Prudence, il a fait d'autres rencontres, aucune n'a enflammé son palpitant avec autant d'ardeur. Des histoires d'un soir, parfois plus, mais il a toujours refusé l'engagement, les responsabilités, pour vivre libre comme il aime à le prétendre, parce qu'il n'oublie pas sa relation d'autrefois, en vérité.

Et ça le frappe de plein fouet.
Là maintenant, chez Minerva.
Quand Prudence pose sa main sur la sienne, il en ressent les picotements. Un frisson galope le long de son corps, s'étire jusqu'à l'échine pour y disparaître. Ses yeux ne cessent de regarder sa main puis la sorcière. Le contact est doux et sent le parfum des souvenirs.
Pourquoi ?
Le coeur s'accélère et lui hurle de la prendre dans ses bras. Que tout s'efface, qu'ils se retrouvent mais la raison l'emporte et le sorcier se contente de laisser ses doigts s'entrelacer avec ceux de la sorcière.
Pourquoi ça revient comme ça ?
Parce qu'il connaît déjà la réponse.
Parce qu'il connaît la nature de ses sentiments.
Ils n'ont pas changé. Mais le monde autour d'eux, si.

« Je suis désolée pour ta mère. Je savais que les interrogatoires avaient été violents pour certains mais pas à ce point. C'est... horrible. J'espère qu'elle ira mieux bientôt. » il relève le visage à l'écho de la voix de son amie, apprécie sa gentillesse, ce dont certains y voient de la faiblesse, il y voit une force incroyable.

Et il y a cette pression de la main.
Comme autrefois, ce qui lui donnait de la force.
Parce que Theseus le sait. Sa mère ne va pas bien et n'ira pas mieux aussi vite. Cela peut paraître futile de le dire ainsi, mais Prudence lui donne le courage d'y croire, oui, croire qu'un jour, l'orage passera et que derrière, le soleil reviendra dicter sa loi. Il lui offre ce qu'il espère être, son plus beau sourire.
Panse mes plaies comme autrefois.

« Mais tu n'es pas obligé de le faire seul, de les protéger, tu sais ? » c'est plus compliqué que ça, Prudence. « Tu n'es pas seul, vous n'êtes pas seuls. Nous sommes là. Ça ne restera pas impayé, j'en suis sûre, et l'Ordre protégera ta famille. »

A l'évocation de l'Ordre, son regard se durcit, sa mâchoire se resserre.
L'Ordre. En lui, une colère sourde gronde, tonnerre divin. L'Ordre, il a l'impression que finalement, ce n'est qu'un beau mensonge, une farce. Où était l'Ordre quand on a torturé sa mère ? Minerva était là bien sûr, mais elle n'a rien fait, rien pu faire. Pourquoi ? Et Dumbledore !? Pas là, absent, ailleurs.
Mais il ne peut pas en vouloir à Prudence de prétendre que l'Ordre agira, après tout, le garçon l'espère au fond de lui, seulement, il doit avant tout, accepter le sort de sa mère et pour le moment, ça ne passe pas.

Et puis, le lien se déchire.
Les mains se séparent encore et ramène le sorcier à la réalité. Ce sentiment d'absence, de manque, ça le frappe une nouvelle fois et ça le fait réaliser encore plus ce qu'il veut, Prudence dans sa vie. Après tout, c'était idiot, stupide et immature de refuser de lui parler après tant d'années. Il l'admet volontiers et se perd à nouveau dans ses pensées.
Il écoute la sorcière qui évoque ses journées. L'observe de dos, se perd dans la contemplation de ses boucles brunes et se souvient de ses mains qui s'amusaient à passer dans cette longue chevelure. Il a envie de le refaire, mais est-ce seulement raisonnable ? Theseus est un être divisé entre le feu qui brûle en lui, un écossais avant tout et la raison qui lui ordonne de rester un gentleman avant tout, noble et courtois, que le passé doit rester à sa place.
Oui mais ...

« Je sais que depuis que je suis arrivée dans l'Ordre nous n'avons pas parlé... qu'en fait c'est même la première fois que nous parlons depuis Poudlard, je pense ?  Mais cela ne veut pas dire que ça ne m'importe pas. » « Vraiment ? »

Le ton est volontairement espiègle, taquin, comme à son habitude.
Le sorcier affiche un sourire charmeur, ses démons et ses craintes sont toujours là, mais il ne les laisse pas prendre le contrôle, pas cette fois. Prudence, sans s'en rendre compte, sait les faire taire et le rassurer. Elle sait choisir les mots et son regard apaise l'esprit flamboyant du rouquin.

« Je veux dire, je ne sais pas si on se remet vraiment d'avoir subi ce que ma mère a subi. La violence des hommes peut être dévastatrice. » il marque une pause, baisse les têtes. S'il ignore les sévices, il voit les dégâts. « Et je ne vois pas de remède pour effacer ses maux. Alors j'en viens à la conclusion suivante, ça n'existe pas. On apprend simplement à vivre avec. » léger soupir, le sorcier sent le timbre de sa voix le trahir, l'inquiétude grandir. « Mais je ne veux pas, non... Je refuse même que cela définisse désormais ma mère. Elle n'est pas juste une victime, c'est en elle bien sûr, on ne peut l'effacer, mais elle doit s'en sortir et avancer. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. » une phrase connue mais dont la véracité persuade Theseus que sa mère s'en sortira.

Et l'eau commence à bouillonner, tandis que le sorcier espère la voir se retourner, lui faire face, admirer une nouvelle fois ses yeux et ses fossettes quand elle lui sourit, mais non, elle reste de dos.
Alors il avance, un pas à la fois.

« Et pour répondre à ta question, oui, c'est la première fois que nous nous reparlons. » léger sourire de la part du rouquin.

Un autre pas, il est juste derrière elle, dans son dos.
Et l'eau bouillonne.
Un peu plus, ça siffle.
Pour l'Ordre, Theseus feint d'y répondre, esquive le sujet pour ne pas céder à l'agacement ou se contredire avec Prudence. Il n'y tient pas, pas maintenant. Le temps des querelles et des désaccords sera pour plus tard.

« J'espère que je compte pour toi, parce que tu comptes pour moi. » souffle-t-il.

Et il lui saisit doucement, avec délicatesse le bras pour la tourner, croiser son regard, qu'elle cesse de lui tourner le dos. Face à face.
Et l'eau bouillonne encore plus.
Mais le bruit cesse.
Il n'y a plus aucun bruit d'ailleurs, seul le bruit du silence persiste et celui du coeur dans la poitrine qui menace d'imploser à tout moment.
La raison est muette, on lui a ordonné l'ordre de se taire et le coeur est seul maître de cette folie.

Et c'est un baiser.
Léger, mais rempli d'un désir sans nom qui lui offre, quelques brèves secondes, mais cela suffit pour que le temps cesse, jusqu'à ce que la théière réclame leur attention. La main du sorcier se retire de la joue qu'il caresse, effleure du bout des doigts avant de faire quelques pas en arrière.

« Hm. » il se racle la gorge.
Mais enfin, qu'est ce qui t'as pris ?
« Je suppose que l'eau est prête. »

Les questions se bousculent.
Mais il ne peut pas s'empêcher d'afficher un sourire idiot sur le bord des lèvres.

[ theseus style ]

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 22 Juin - 1:32

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août 1914

Pieds nus sur le carrelage de la cuisine, Prudence observe la théière fumer. Nerveusement, un peu pensive, elle se hisse sur la pointe des pieds de temps à autres, le fait sans s'en rendre compte. Comme un tic, une manière maladroite qui l'air de rien la définie plus qu'on ne pourrait le penser. C'était son corps qui s'agitait sous l’anxiété, l’inquiétude et la gêne que Theseus avait fait naître en elle, poussé par l'étrange naturel qu'il provoquait aussi chez elle. Comme si, parce qu'ils s'étaient embrassés par le passé, il faisait un peu partie d'elle.

Même après tout ce temps.

Même après cette bagarre et le silence ensuite. Le silence toujours. Même après avoir rejoint l'Ordre et le silence en suite. Le silence toujours. Si elle devait compter les années, cela ferait cinq ans. Une éternité qui lui semble si courte pourtant, un battement de cil comparé à ces trois derniers mois au sein de l'Ordre qui eux, grand dieu, lui semblaient être toute une vie. Ses mains sur le comptoir pianotent une mélodie qu'elle est la seule à connaître, pensive. Elle réfléchit aux interrogatoires, à la mère de Theseus qui même si elle l'impressionnait beaucoup, restait une de ces personnes que Prudence regardait avec admiration. Avec envie parfois aussi, qu'on la regarde comme elle regardait ses enfants. Jamais sa mère n'avait eu la même chaleur dans son regard. À vrai dire, elle ne se souvenait même pas du dernier regard ou de la dernière conversation qu'elle avait eu avec elle. Famille dysfonctionnelle, parfois Prudence se demandait si à Sainte Mangouste on ne l'avait pas échangée avec le nourrisson d'une autre grande famille.

Elle pense aussi à son père.
Le coeur lourd.
Froid.

Elle meurt d'envie de lui demander à Theseus, ce qu'il avait entendu d'autre dans les couloirs du ministère. Mais elle ne veut pas tourner la conversation vers elle, lui qui voulait parler de sa mère, s'était ouvert sur ses tourments : qui serait-elle pour faire du sujet de sa venue sa propre histoire et ses propres inquiétudes. Elle n'ose pas, mais elle réfléchit. Elle pense. Elle cille quand elle entend sa voix derrière elle sonner.

Vraiment ? Ton espiègle, voix brûlante, elle lit dans le son de sa voix un sourire sur ses lèvres et n'a pas besoin de se retourner pour le voir. Ça la fait un peu rire de l'entendre faire l'idiot, le naïf. Oui, vraiment. qu'elle dit alors dans un sourire aussi, entrant dans son jeu sans pour autant lui faire face.

La conversation semble s'être allégée, et impatiente de servir se thé elle soulève le chapeau de la théière pour regarder l'eau frémir mais ne pas encore bouillir. Hm. Tant pis. Tant mieux aussi, cela lui donnait l'excuse de surveiller l'eau plutôt que faire face au sourire charmant du Scamander. Elle ne savait pas trop quoi penser de lui, de ça, d'elle, d'eux. Leur histoire, elle avait tiré un trait dessus, elle s'était convaincue de sa fin sans même avoir fait ses adieux au sorcier. Ils s'étaient quitté sans tourner de page et Prudence n'avait depuis pas eu l'occasion d'écrire de nouveau chapitre. Il y avait eu Theseus, et puis voilà. Alors à la normalité qu'elle pouvait ressentir près du fourneau, à lui parler comme s'ils ne s'étaient pas quittés, se mêlait le manque d'assurance, la gêne d'un passé oublié, de moeurs qu'on lui avait depuis rabâché.

Je veux dire, je ne sais pas si on se remet vraiment d'avoir subi ce que ma mère a subi. La violence des hommes peut être dévastatrice. Si Prudence s'était sentie un brin à l'aise, si elle avait rit, tout prit fin d'un coup.

En quelques mots, il venait de lui arracher le sentiment d’allégresse, presque, qu'il avait fait naître chez elle en la faisant rire comme autrefois. Jouer l'idiot, puis dire ça ? Elle ne savait plus sur quel pied danser. Mais lorsqu'il évoqua la violence des hommes, Prudence sur la pointe des pieds retomba sur le sol brutalement. Ancrée dans le carrelage, les yeux rivés sur le feu sous la théière. La violence des hommes peut être dévastatrice. Savait-il seulement ce qu'il était en train de faire ?

Et je ne vois pas de remède pour effacer ses maux. Alors j'en viens à la conclusion suivante, ça n'existe pas. On apprend simplement à vivre avec. Elle serre les mâchoires et ne dit rien.

Comment pouvait-il savoir, si bien ?

Il continue, la voix qui change, qui serre le coeur de Prudence qui semble, lui, s'être arrêté lorsque Theseus avait commencé parler des mots trop vrais. Mais je ne veux pas, non... Je refuse même que cela définisse désormais ma mère. Elle n'est pas juste une victime, c'est en une bien sûr, on ne peut l'effacer, mais elle doit s'en sortir et avancer. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Elle a les yeux qui brillent, la gorge serrée, mais se refuse à pleurer. Ce n'était pas le moment, pas l'endroit, elle n'avait pas envie qu'il la voit pleurer et qu'il lui demande alors : Pourquoi ? Parce qu'alors elle serait obligée de le lui dire, de le lui expliquer. Et à Poudlard, elle ne le lui avait jamais murmuré dans la cours, dans les couloirs, les escaliers. Elle avait toujours gardé ça secret, honteuse à en mourrir. Bien sûr certains adultes avaient compris, mais les adolescents eux, étaient trop occupés à concourir pour la coupe des quatre maisons pour se questionner sur certains détails douteux. Ils étaient trop jeunes pour comprendre, pour se douter, pour s'imaginer les horreurs. Ils étaient trop vivants. Theseus a beau parler de sa mère, Prudence ne peut s'empêcher de prendre les mots pour elle. De s'imaginer en être le sujet, comme si parce qu'Artemisia avait subi la colère d'un homme, ça la rapprochait d'elle. Elles partageaient maintenant ça : être victime, mais aussi survivante. Et si les abus d'Artemisia avaient été brefs comparés aux années de martyr de Prudence, ça n'en restait pas moins grave. Pas moins douloureux.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Elle peut entendre Edelgard le lui dire. Elle a envie d'y croire. Elle aimerait bien. Elle le doit. L'euphorie des plaisanteries est partie, laissant place au gouffre effrayant des survivants. Prudence, elle est au bord des larmes et se bat intérieurement pour ne pas y plonger. Nous rend plus fort, elle voudrait que ce soit le cas. Elle y travaille avec l'aide de bien des amis. Edelgard et Minerva. Nicolas. Théa. Ils le savent tous sans qu'elle n'ait jamais eu besoin de le dire, parce que le mot avait fait le tour des têtes de l'Ordre grâce à Ollivander et Albus. Et pour Théa, elle l'avait vu de ses propres yeux, avait essayé d'aider à son échelle.

Theseus ne savait pas.
Elle en était sûre.
Certaine.

Et pour répondre à ta question, oui, c'est la première fois que nous nous reparlons. Il change de sujet, elle l'entend sourire dans sa voix, mais n'arrive pas cette fois à y répondre.

Elle réfléchit trop. À ce qu'Artemisia avait vécu, aux mots trop justes de Theseus, à ce qu'on lui réservait au gouvernement si on la trouvait, aux violences qui l'attendaient avec certitude si la chance qui lui avait tant sourie ces derniers temps se mettait à tourner. Elle n'y aurait pas pensé s'il n'avait pas évoqué l’enquête, les interrogatoires, la force de sa mère à laquelle il croyait dur comme fer.

Elle n'est pas juste une victime, c'est en une bien sûr, on ne peut l'effacer, mais elle doit s'en sortir et avancer.
Elle ne l'entend pas s'approcher.
Mais elle le sent dans son dos.
Trop près.

J'espère que je compte pour toi, parce que tu comptes pour moi. Il y a son souffle sur ses cheveux.

Il est trop près. Si bien qu'un frisson la parcoure. Un frisson contradictoire, complexé, dans lequel se mêle la gêne d'être si proche et l'envie qu'elle ressentait autrefois. Prudence se perd entre souvenirs, réalité, passé, présent. Elle est bouleversée. Déjà fragile, le visage encore ecchymosé, les côtes toujours sensibles et l'esprit embrumé. Et voilà que Theseus arrive, fidèle à lui même : flamboyant même dans l’inquiétude, brûlant d'envie de bien faire, de protéger, de soutenir. Dans sa bouche : des mots trop justes qui font trop écho à ses propres démons. Sur ses lèvres un sourire trop contagieux, dans sa voix des révélations qui vont à contre-courant de ce qu'elle s'était convaincu ces dernières années. C'est un peu trop pour elle.

Juste un peu.
Juste assez.

Elle sent ses doigts lui saisir le bras, l'obliger à lui faire face et avant qu'elle ne puisse réagir, perdue dans ses pensées, le voilà qui vient l'embrasser. Comme avant. Électrochoc qui la sort de ce sommeil d'introspection, elle est trop prise de court pour y répondre. Elle se laisse faire, laisse ses lèvres modeler l'argile des siennes. Fond un peu sous leur chaleur, pourtant c'est quelque chose de froid qu'elle sent s'échapper de ses cils. Perler le long de sa joue d'une lenteur provocatrice. Quand Theseus s'éloigne alors que la théière siffle, du bout des doigts elle vient vite essuyer l'unique pleureuse sur sa peau en espérant qu'il ne l'ait pas vue. Le sifflement de la théière l'angoisse, la panique, l'oblige à retirer cette dernière du feu avant de pouvoir réagir à quoi que ce soit.

Il l'avait embrassée.
Pourquoi ?
Ça n'avait pas de sens.
Aucun.
Non.

Hm. Je suppose que l'eau est prête. Elle ne l'écoute pas vraiment.

Dans sa tête il y a trop de pensées qui se battent les unes contre les autres. Dans sa tête il y a trop d'interrogations qui remettent tout en question. Trop d'inquiétude. Trop de révélations. Trop de conséquences. Trop d'inconnues. Trop, trop, trop. Ça ne devait pas se passer comme ça, mais face à la tempête Theseus, difficile de résister. À Poudlard, il était entré dans sa vie comme un éclair et voilà qu'il lui refaisait le même coup des années plus tard. Sauf que cette fois-ci, Prudence était perdue. En fuite. Recherchée. Inquiète. Bouleversée. Elle ne sait pas quoi penser, de quoi. Et ce baiser, c'est la cerise sur le gâteau. C'est la dernière rose de son bouquet.

Excuse moi. finit-elle par dire, avant de filer hors de la cuisine.

Elle n'avait nulle part où se terrer, de toute façon. Même chez Minerva, elle était piégée, et elle entendait déjà Edelgard ou Isobel lui dire d'affronter ce qui venait de la faire fuir. D'assumer ce qui la terrifiait, d'avouer ce qui la chamboulait. Ta peur est ta pire ennemie, que lui avait dit Edelgard et elle avait raison. C'était bien ça son problème. Prudence finit par ouvrir une porte vitrée menant vers une petite terrasse abritée, même s'il pleuvait à torrent. Là, l'odeur de l'herbe humide et de la terre gorgée d'eau, le bruit des gouttes sur les tuiles au-dessus d'elle et le vent frais qui soulevait ses cheveux eurent le don de la calmer. Assez pour qu'elle ravale les larmes qu'elle avait bien failli déverser devant l'écossais. Les pieds nus, les bras aussi, elle croisa ces derniers sous sa poitrine frissonnant cette fois de froid. Tant pis si demain elle aurait attrapé mal, elle avait eu besoin de fuir avant d'être mise face à ses yeux trop brillants et sa gorge trop serrée. Mais bien sûr, il ne faut pas longtemps pour que la porte derrière elle se mette à grincer en s'ouvrant. Prudence n'avait pas besoin de tourner la tête pour savoir que Theseus se tenait maintenant à côté d'elle et avant qu'il ne lui dise quoi que ce soit, elle prit la parole en première.

Je suis désolée. qu'elle commence. C'était très mal poli de partir comme ça, pardon. Elle marque une pause en regardant la pluie tomber.

Toujours la politesse.
Toujours l'étiquette.
L'éducation, les codes.
Jamais ce qu'elle voulait elle.

Il fallait maintenant se trouver un excuse et s'expliquer, dire la vérité ou lui mentir : mais le problème était que jamais Prudence n'avait menti à Theseus. Pas une seule fois. Elle ne mentait d'ailleurs pas souvent, seulement lorsqu'il avait fallu couvrir les abus de son père par des histoires rocambolesques.

C'est juste que... que quoi ? Elle lève les yeux au ciel, exaspérée par sa propre bêtise. Beaucoup de choses se sont passées ces derniers temps et... je ne savais pas quoi dire. Ou quoi faire. Ce n'était pas faux, mais pas totalement vrai non plus. Ça se voyait qu'elle se retenait de dire bien des choses.

Elle se pince les lèvres, soupire et enfin se retourne vers le sorcier qui la surplombe. Prudence lève les yeux vers les siens, tant pis s'il pourrait y voir les fantômes brillants de larmes ravalées, l'angoisse et la fatigue.

Theseus Elle dit son prénom pour commencer une phrase qu'elle ne termine pas, l'air désolé, torturé. S'il te plait ne m'en veux pas. Elle avait peur de ça, que ça soit suffisant pour cinq autres années de silence ferme.

Elle s'en rend compte maintenant, que ce n'était pas l'envie qui lui avait manqué. Qu'elle n'était plus l'adolescente incertaine, mais la jeune adulte perdue. Et s'il l'avait embrassée, elle ne comprenait pas pourquoi. Il avait grillé des étapes, Prudence apprenait tout juste qu'il ne semblait plus lui en vouloir et ne s'était pas attendue à ce qu'il l'embrasse. Encore mois alors que de dos, elle se remémorait encore ses mots trop justes.

C'est alors qu'elle détourne le regard pour observer le jardin sous la pluie. Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais tu as dis des choses très vraies. finit-elle par dire en faisant référence aux mots qu'il avait prononcé avant qu'il ne l'embrasse. J'imagine que ça m'a... émue, troublée, bouleversée, touchée en plein coeur.

Elle ne termine pas sa phrase, ne trouve pas les bons mots, préfère laisser le silence les trouver. Et le bruit de la pluie aussi.



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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 22 Juin - 19:01



Pourquoi a-t-il fait ça ?
Pourquoi ?
Pauvre idiot !
Incapable de réfléchir et pourtant, doué d'intelligence, il laisse ses émotions prendre le dessus. Coeur de lion qui bat la chamade, retour vers le souvenir de l'école, sans se soucier de ce qu'elle peut penser elle ! Oui, car peut-être que pour Prudence, c'est simplement un chapitre de son passé, une histoire terminée, un livre que l'on ne souhaite pas ouvrir à nouveau. Et pour lui ? Le retour à l'adolescence, belle époque sans tous ses problèmes, sans la crainte de perdre encore quelqu'un à qui le rouquin tient.
Il l'a fait pourtant.
Instinctivement, écoutant le feu qui brûle en lui, élément naturel qui prédomine chez le sorcier, ignorant l'eau paisible. Oui.
Theseus est le feu, élément de l'énergie, de la passion, qui vous prend aux tripes, qui s'enflamme pour vous protéger, mais qui peut aussi vous brûler les doigts et bien plus si vous ne faites pas attention.
Prudence est l'eau, élément du mouvement et de la continuité, élément que l'on ne contrôle pas, qui peut être aussi calme qu'un ruisseau et aussi tempétueux qu'une mer agitée qui se fracasse contre les rochers. Cette force invisible, mais visible, ce qu'on ne voit pas, mais qui existe pourtant.
Eau et feu.
Deux contraires qui s'attirent et le feu pour une fois, se brûle les doigts suite à son audace insolente.

« Excuse moi. »

Et elle disparaît.
Theseus reste seul, crétin ! C'est la douche froide, il passe une main dans ses cheveux, les ébouriffe et ne peut s'empêcher de tirer dessus, énervé. Pourquoi !? Pourquoi avoir agit comme ça ? Un baiser après des années de silence ? C'est stupide, c'est la considérer comme quoi ? Mais elle a trouvé les mots justes pour le réconforter et faire revivre ce qu'ils avaient avant. Oui, avant. Le sorcier laisse échapper un soupir et se tourner vers la théière.
Dehors, le vent souffle toujours, mais s'accompagne d'une pluie battante. Elle martèle les carreaux, mélodie pluvieuse, flow like water, ou quelque chose comme ça. Theseus se perd de longues minutes dans l'écoute de ce bruit. Il aimerait, à cet instant, revenir en arrière, ressentir à nouveau la joie et pas le regret d'avoir agit comme le premier idiot. Mais ce n'est pas possible.
Pas possible.
Et la pluie continue de tomber.
Il prend deux tasses, la théière, verse le thé et retourner le sablier pour laisser infuser le temps nécessaire. Quatre minutes et il retire le thé avant de faire le service. Peut-être devrait-il partir sans faire de bruit ? Mais il ne peut pas et il ne veut pas le faire.
Alors, le garçon prend son courage à deux mains et décide de rejoindre Prudence. Le silence a assez duré, la parole doit prévaloir, surtout en ces temps.

Et elle est là.
Sous la pluie, sous le froid.

« Je suis désolée. C'était très mal poli de partir comme ça, pardon. C'est juste que... Beaucoup de choses se sont passées ces derniers temps et... je ne savais pas quoi dire. Ou quoi faire. »
Répondre au baiser ? Lueur d'espoir qui s'éteint chez le sorcier, mais déjà, il pose sur les épaules de la sorcière, sa veste en tweed. « Tu vas attraper froid. » léger sourire, bouclier protecteur.

A son tour, il lève la tête, fixe les cieux en colère et ferme les yeux en sentant les gouttes sur son visage.
C'est froid oui, mais ça a quelque chose de réconfortant, de puissant. On se sent simplement vivant.

« Theseus. » elle s'adresse à lui, les yeux dans les yeux. Alors il baisse la tête et la fixe à son tour. « S'il te plaît, ne m'en veux pas. » il sourit, l'air penaud, gêné. « Seulement si tu ne m'en veux pas toi aussi. » il réplique aussi tôt. « Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais tu as dis des choses très vraies. J'imagine que ça m'a.. »

Il fronce les sourcils, brièvement.
Ah. C'était donc ça. Son discours sur sa mère et sur le fait qu'il refuse de ne voir en elle, qu'une victime. Theseus plonge son regard dans celui de la sorcière et il comprend. Il comprend quelque chose. Effet miroir, on transcrit quelque chose sur soi car on l'a vécu. Comment, pourquoi ? Le rouquin cherche et réfléchit, sans comprendre, parce que certaines choses visibles restent malgré tout invisibles pour nous. On ne voit bien qu'avec le coeur, mais celui-ci se cherche encore, palpite à volonté et joue des mauvais tours parfois, organe capricieux et malicieux à la fois.

« Viens. » et naturellement, il lui prend la main, la serre dans la sienne et l'invite à retourner dans la maison.

Ils sont trempés ou presque, mais rien de grave.
Theseus déjà, saisit sa baguette et accio serviettes ! Le linge vole et il attrape deux serviettes de bain, une pour sa muse d'hier, passion de ce jour et une pour lui. Déjà, il se sèche les cheveux et désigne d'un signe de tête, le petit salon avec sur la table basse, le thé fumant et les tasses.
Theseus se laisse volontiers tomber dans le fauteuil.

« Je te présente mes excuses. Pour ce que j'ai fait et ce que j'ai pu dire, si cela t'a blessé ou toucher d'une quelconque façon que ce soit. » commence-t-il en passant une main sur ses mèches humides pour les plaquer à l'arrière de son crâne. « Je ne voulais pas te mettre dans l'embarra, seulement... Je n'ai jamais pu mettre un point final à notre histoire. » il pourrait en dire plus, aller plus loin, mais il ne l'assume pas, pas encore. « Malgré tout, je parlais de ma mère, je ne pensais pas que cela te toucherait à ce point. » son regard se pose sur la sorcière, interrogateur, désireux d'en savoir plus, mais ce n'est pas à lui de décider. « Prudence, je sais que ça va te paraître bizarre et peut-être même déplacé, mais je me dois de te le demander quand même. » il saisit la tasse, porte le thé à ses lèvres, chaud, mais pas bouillant, parfait à déguster.
« Est-ce que tu veux me parler de quelque chose ? »

Et il repose la tasse, ne quitte pas du regard la sorcière.
Gentillesse et attention dans sa voix uniquement, inquiétude de ne pas savoir, de ne pas pouvoir aider. Cependant, il ne veut pas à nouveau la mettre dans une position délicate.

« Bien sûr, tu n'es pas obligée de me répondre, mais vu ta réaction, je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi. » il se mordille nerveusement la lèvre inférieur, regrette le goût de celle de la jeune sorcière. « J'ai été impuissant avec ma mère, je n'ai pas pu être là, je n'ai pas pu tenir mon rôle et la protéger. Je ne veux pas que cela se reproduise, ni avec elle, ni avec quiconque, ni avec toi. » et peut-être qu'il faut changer de sujet, passer à autre chose.
« Le thé est délicieux. Tu diras à Minerva qu'elle a du nez pour les choisir. » léger sourire, il boit une nouvelle gorgée.


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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyLun 22 Juin - 21:52

It all comes back to you


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers, what was it that you wanted and why didn't you fight for it?

août 1914

Seulement si tu ne m'en veux pas toi aussi. Lui avait-il dit en déposant sur ses épaules sa veste. Un geste anodin, qui cachait une attention qu'elle était bien obligée de voir maintenant que sur ses lèvres elle sentait encore la pression des siennes. Et sa main sur son bras. Et sa main sur sa joue. Prudence lui sourit, le remerciant d'un regard. Lui en voulait-elle seulement ? De lui avoir volé un baiser peut-être. Elle en voulait bien à Nyongo alors pourquoi pas à Theseus. La différence, c'était que Theseus n'était pas un étranger et que Prudence si c'était le dégoût qui l'avait traversée lorsque le Zabini l'avait embrassée, était loin d'en avoir l'estomac noué. Non. Elle n'y arrivait pas à lui en vouloir. Parce que c'était l'envie qu'il avait réveillé en l'embrassant : l'envie et la nostalgie d'une époque révolue. Si elle n'arrivait pas à comprendre ce qui l'avait poussé à croire que cela avait été le bon moment ou le bon endroit, elle savait, au fond, qu'elle serait bien incapable de lui en tenir rigueur. Theseus n'était pas mal intentionné. Maladroit, oui, mais pas méchant.

Prudence aussi l'était, maladroite.
Elle avait fuit comme une idiote.

Elle s'était réfugiée sur la terrasse, sous l'avant-toit qui au final ne la protégeait pas tant que ça de la pluie. Elle lui avait filé entre les doigts au lieu de lui demander pourquoi. Elle n'avait pas affronté l'angoisse de l'inconnu, la peur de l’incontrôlable. Si elle ne l'avait pas repoussé, est-ce que cela voulait dire qu'elle l'avait aussi voulu ce baiser ? Est-ce que ça voulait dire qu'elle l'aimait encore ? Et toutes ces années, tout ce silence, ça n'était pas la preuve du contraire pourtant ?

La pluie tombe.
Le silence aussi.

Ils restent là à regarder la tempête gronder, sans doute Theseus contemplait-il aussi son erreur. Prudence, elle, essayait de comprendre ce que ce baiser voulait dire, mais aussi ce qu'elle devait tirer de toutes ces révélations : sauf que sa présence, même silencieuse, continuait de la perturber. Elle voulait observer la pluie tomber mais du coin de l'oeil son attention restait accrochée sur la silhouette du sorcier. Que savait-il de son père, qu'attendait-il d'elle, qu'allait-il faire pour sa mère. De nouvelles questions qui venaient s'ajouter aux autres, à toutes les autres.

Et puis il lui prend la main.
Elle tourne la tête, surprise.
Mais finit par se laisser guider.

À l’intérieur le changement de température la frappe et Prudence se rend compte qu'elle a froid. Theseus est plus rapide qu'elle, attrape des serviettes qu'il lui tend et la sorcière dépose la veste du jeune homme sur une chaise avant de se passer à la place la serviette sur les épaules. C'était un petit peu mieux, ne manquait qu'une tasse de... thé.

Il avait pensé à tout.

Dans le petit salon, les tasses étaient déjà prêtes et les attendaient, tout comme les deux fauteuils près des fenêtres. Elle s'installa sur l'un, les genoux pliés mais pas croisés : on lui avait appris que ça ne se faisait pas. Prudence a à peine le temps de toucher à sa tasse que déjà Theseus s'excuse.

Je te présente mes excuses. Pour ce que j'ai fait et ce que j'ai pu dire, si cela t'a blessé ou toucher d'une quelconque façon que ce soit.  Elle essaie d'y répondre rapidement dans un sourire plein de compassion. Ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute.

C'était faux, bien sûr. Mais Prudence ne pouvait s’empêcher de minimiser les erreurs des autres ne voyant que les siennes. Alors s'il avait embrassé, ce n'était pas le plus grave. Mais qu'elle ait fuit comme une voleuse ? C'était ça qui la gênait le plus. Elle le regarde sans vraiment le regarder, ses yeux ne cherchent pas les siens et vites se retournent vers sa tasse sur laquelle elle souffle. Qu'elle tient entre ses mains froides pour les réchauffer. Mais bien sûr, il trouve les mots pour lui faire lever les yeux vers les siens.

Je ne voulais pas te mettre dans l'embarra, seulement... Je n'ai jamais pu mettre un point final à notre histoire. Pourtant, elle s'était bien arrêtée.

Du jour au lendemain sans un mot et puis doucement jusqu'à ce que d'eux ne persistent que des souvenirs et des non-dits, des questions auxquelles on a jamais répondu. Est-ce qu'en disant cela, il lui avait quelque chose ? Quoi, exactement ? Qu'il l'aimait encore ou qu'il n'avait jamais arrêté de penser à elle ? Que sans conflit ou explications il n'avait pas réussi à tourner la page ? Qu'il y croyait encore ou que cela le pesait trop ? Prudence le regarde, des questions plein les yeux et puis l'espoir secret, tout au fond, qu'il soufflait sur les cendres non pas pour les éteindre mais pour les réveiller. Mais voilà qu'il change de sujet. Encore.


Malgré tout, je parlais de ma mère, je ne pensais pas que cela te toucherait à ce point. Oui. Artemisia. Qui était-elle pour vouloir s'attarder sur des histoires d'adolescents quand au milieu de tout ça une femme avait été torturée. Prudence se sent presque coupable de s'être attardée sur ce baiser volé plutôt que sur sa quête de vérité. Prudence, je sais que ça va te paraître bizarre et peut-être même déplacé, mais je me dois de te le demander quand même. Est-ce que tu veux me parler de quelque chose ?


Ah.
La faute à ses yeux trop grands, trop brillants.
La faute à ses mots trop maladroits, trop contenus.
Sa faute à elle, surtout, d'être aussi facile à lire qu'un livre ouvert.

Theseus, en plus, n'était pas un premier lecteur.

Immédiatement, ses mâchoires se serrent et ses doigts viennent déposer le thé qui soudainement ne lui donne plus si envie que ça. L'estomac noué. Elle n'a même pas le coeur à faire semblant, sait que de toute façon elle n'y arriverait pas face à lui qui l'avait trop lue pour savoir quand un paragraphe sonnait faux.

Et elle se tait.


Bien sûr, tu n'es pas obligée de me répondre, mais vu ta réaction, je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi. J'ai été impuissant avec ma mère, je n'ai pas pu être là, je n'ai pas pu tenir mon rôle et la protéger. Je ne veux pas que cela se reproduise, ni avec elle, ni avec quiconque, ni avec toi. S'il savait seulement.


Que c'était peine perdue.
Que c'était trop tard.

Le mal avait été fait, Atticus avait déjà gagné. Il gagnait toujours, chaque jour, depuis des années. Il gagnait encore aujourd’hui : même sans l'avoir vu depuis des mois ! Même sans être là. Elle l'entend vouloir plaisanter mais elle est déjà ailleurs. En quelques mots il venait de la ramener des mois, des années en arrière. Et Prudence pesait le pour et le contre, bataille de vérité au fond de ses pensées. Sa main retourner jusqu’à ses lèvres qu'elle caresse pensivement du bout des doigts. Elle en trace les contours d'un va et viens continuel et lent, le regard tourné vers la pluie qui tombe dehors et la course des gouttes sur la fenêtre. Elle n'avait jamais eu à le dire avant. On ne le lui avait jamais demandé comme ça, jamais aussi frontalement. Albus s'était servi dans sa mémoire comme on feuillette un manuel et sa triste découverte, ainsi que celle d'Ollivander, avaient fait le tour des têtes sans qu'elle n'ait besoin de dire quoique ce soit. Même dans l'association W.I.T.C.H. elle n'avait encore rien dit elle même, se contentant de donner des conseils en se reposant sur sa propre expérience sans jamais la décrire.

Peut-être pouvait-elle le lui faire comprendre sans le dire ?

Mon père me bat.
Non.
Mon père me battait.
Me punissait, me faisait ployer l'échine sous la menace et la torture.


Ce serait peut-être plus facile à dire maintenant qu'il s'agissait du passé. Peut-être même qu'elle pouvait trouver un moyen de le dire sans rien dire. Dans sa poitrine son coeur bat comme si elle s’apprêtait à sauter d'une falaise. Elle en avait peur comme ça, de l'avouer. Comme en haut d'une falaise. Elle réfléchit encore un long moment sans regarder Theseus. La pluie, juste la pluie dans son regard pour réfléchir et enfin, briser le silence sans détourner les yeux.

Est-ce que tu sais pourquoi j'ai rejoint l'Ordre ? finit-elle par dire, ses doigts toujours lissant ses lèvres. Ta mère te l'a dit ? Artemisia savait. Elle en était certaine.

Elle attend une réponse mais sait très bien qu'il n'en aura pas. On en parlait pas autour du repas, de ce genre de choses là. On en parlait d'ailleurs tout simplement pas, c'était plus facile comme ça. On hochait la tête silencieusement, on se regardait désolés et jamais on n'abordait le sujet. Comme si d'ouvrir la porte on avait peur. Que dans son embrasure se bousculeraient alors les secrets, que si l'un sortait alors tous suivraient.

Prudence inspire.
Elle tremble.
Ça lui fait mal aux côtes, comme si son père même ici voulait lui rappeler qu'elle avait été chez eux.

Je sais que beaucoup de gens sont au courant, mais personne n'en parle. Ses sourcils se courbent, se froncent un peu alors qu'elle soupire pour essayer de ravaler les perles qui pointent le bout de leur nez. Il fallait que je sorte. qu'elle avoue.

Cryptique. Vague. Mais premier pas vers des aveux plus francs. Elle parle en espérant qu'il comprenne où elle voulait en venir. Il fallait qu'elle sorte, c'était étrange comme façon de parler. Il ne fallait pas qu'elle parte : parce que ça aurait voulu dire qu'elle en avait eu le choix, depuis le début de partir ou de rester. Il fallait qu'elle en sorte, comme on s'extraie d'une pièce, d'une cage, d'un piège, d'un cauchemar. Il y avait dans sortir le goût de la lutte. On ne partait pas d'une épreuve on s'en sortait.

Elle sait qu'il faut qu'elle précise un peu plus.
Que ça lui en coûte ou non.
Que ça lui fasse tout revivre ou non.

Je ne pouvais pas rester là-bas, il- Ses mots se coincent férocement dans sa gorge, refusent d'en sortir. Elle se serre, fort. Et Prudence se pince les lèvres, fronce des sourcils, lutte pour ne pas s'effondrer. Regarde toujours l'eau couler, incapable d'affronter le regard plein de pitié sans doute de Theseus. Elle en pleurerait.

Elle se tait à nouveau.
Inspire longuement.
Soupire, son souffle tremblant d'effort.

C'était trop frontal, de dire il me battait trop, trop dur. Alors Prudence change d'angle.

Tu te souviens du saule cogneur de Poudlard ? Les mots coulent tout seul, parce qu'aucun ne parle de lui et même si sa voix est chancelante, cette fois elle ne s’arrête pas. Que j'ai redoublé ma cinquième année "parce que je m'en suis trop approchée" et que j'ai du aller à Sainte Mangouste ? Ce n'était pas un secret, tous ses camarades le savaient.

Pourtant.

C'est faux.

C'était la première fois qu'elle avouait ce secret à quelqu'un. Son père le lui avait fait jurer, sur la tête de Perceval, sur sa propre vie. Et personne n'avait trouvé ça louche, tout le monde l'avait bu, gobé, ce mensonge. Avec le temps, elle n'y avait même plus pensé. Et c'est comme un poids sur ses épaules qui se lève à peine, comme une main contre sa gorge qui desserre sa poigne un brin.

Ce n'était pas vrai, il n'y a jamais eu d'accident. Que ça faisait du bien de le dire, enfin. Maintenant qu'elle avait ouvert la porte à ses mensonges, finiraient-ils par tous sortir ?

C'était mon père.

Voilà !
Enfin !

Elle le disait.
À demi-mots, en sous-entendu, mais elle le disait quand même.
Morceaux de puzzle qu'elle acceptait enfin de donner.

Et ses genoux s'agitent nerveusement, tout comme son bras qui vient se glisser sous l'autre, le soutenir tandis qu'elle continue de se tracer les contours des lèvres du bout des doigts. Angoissée, inquiète, torturée. Et Prudence continue de regarder dehors, fixant les gouttes de pluie qui longent la fenêtre, incapable de regarder Theseus une seconde. Elle a peur de ce qu'elle trouvera dans son regard, et des questions qu'il pourrait lui demander en voyant le sien.




Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:03, édité 1 fois
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyMar 23 Juin - 21:24



« C'était mon père. »

L'enfoiré.
Il ne faut pas longtemps pour comprendre.
Il ne faut pas longtemps pour mettre des mots.
Des mots sur le tabou.
Des mots sur les coups.
La violence prend la forme d'un visage.
Le nom est donné et le jugement tombe, coupable !

Theseus fixe la sorcière, muet, absolument muet. Il est incapable de parler, incapable de dire quoique ce soit. Il veut, mais aucun son ne sort de sa gorge. Ca reste là, dans les tréfonds de sa bouche, dans les entrailles de son âme. Il ne peut détourner son regard et le rouquin ne peut pas cacher sa stupeur. Les yeux écarquillés, il comprend vite, trop vite, ce que la sorcière tente de lui dire. Un aveu sans aveu, un secret soufflé à demi-mot.
Ce n'est pas possible.
Theseus garde la tasse dans sa main et resserre sa main autour.
Il n'a pas envie de boire. Il n'a pas envie de boire du tout.
Il veut juste ...
Que veut-il au fond ?
Prudence.

« C'était mon père. »

Ca se répète dans sa tête, en boucle.
C'est un retourneur de temps défectueux qui rejoue sans cesse la même scène, la même tragédie. Romeo et Juliette, oui, mais Juliette sans Roméo au final. Juliette, livrée à son sort, Juliette, soumise à la cruauté des hommes.
Et Theseus laisse la stupeur pour la colère.
Tangible et invisible, c'est comme se prendre une gifle sans s'y attendre, boire la tasse et essayer de lutter, nager, recracher ses poumons, sombrer doucement dans les profondeurs.
La tasse est toujours dans sa main droite. Il la serre, un peu plus, douce et fragile porcelaine. Le thé, il n'en veut plus.
Il n'a plus soif.
Si en fait.
Il a soif.
Très soif même.
Soif de vengeance.

Pour sa mère.
Pour Prudence.
Et pour toutes les autres.

Car on lui a appris qu'il fallait aimer et respecter son prochain. Qu'une femme n'était pas un objet qui appartient à son époux, mais un être vivant, l'égal de son conjoint et que quand on aime quelqu'un, on se doit de le protéger.
Artemisia protège sa portée, Artemisia est une louve blessée, qui marche sur trois pattes désormais. Mais Prudence ? Prudence est comme la porcelaine dans sa main. Elle s’effrite, elle se fissure et cherche à combler ses failles. Mais Artemisia est entourée, elle a sa famille avec elle. Mais Prudence ? Prudence, elle avance seule. La rage au coeur, la rage au ventre, la rage. C'est tout ce qu'il reste après tout, pour détester le monde, pour lui hurler que quelque chose ne va pas.

« C'était mon père. »

Et il retourne dans le passé.
Theseus n'a plus la vingtaine, mais beaucoup moins. Il tient la main de sa petite amie, elle lui dit que tout va bien, que les hématomes sont causées par sa maladresse, que son frère est exaspéré par ça, et lui, lui, le parfait crétin qui ose se prétendre comme un petit ami, bouclier de pacotille, il lui répond avec son sourire chérubin, ce foutu sourire d'un gosse insouciant, qu'il aime sa maladresse.
Belle connerie, affreuse sottise.
Ca lui revient en tête.
Oui.
Des passages de ce passé partagé. Les yeux rivés sur les bras, les questions, toujours les mêmes réponses. Et la robe de sorcier qui recouvre les preuves. Le rouquin les avait sous les yeux, pendant des jours, des semaines, des mois, des années ! Et il n'a rien vu. Il n'a pas été capable de le voir. Qui est-il pour se permettre ainsi de croire qu'il peut aider les autres ? Comment se voir comme un héros quand on est incapable de protéger ceux qu'on aime ? Il se veut auror, chasseur de mages noirs, bouclier contre les forces du mal, rempart contre l'obscurité, mais il n'est rien d'autre qu'un charmeur de serpents, magicien de papier.

« C'était mon père. »

Oui, c'était son père.
Et la porcelaine,
Elle n'est pas juste cassée non.
Elle est brisée.

C'est soudain, inattendu.
Ca ramène le gamin à la réalité quand la tasse se brise dans sa main. Il sursaute presque, fronce les sourcils en sentant le thé chaud sur sa peau qui brûle, mais surtout, l'entaille dans la paume de la main. Celle-ci rougit sous la chaleur et le liquide se mélange au venin vermeil du sang. Cette blessure est visible. Celles de Prudence aussi l'étaient. Mais il a été incapable de les voir.
Incapable de les comprendre.
Un incapable.
Oui.

« Ah ! » il sursaute, recule subitement, entraînant le fauteuil sur lequel il est assis avec lui avant de se lever. La grimace déjà, se dessine sur son visage. « Shit ! Ce n'est pas vrai ! » il jure entre ses dents, remarque enfin l'entaille dans le creux de sa main, mais c'est davantage la brûlure qui commence à le faire souffrir.

Le sorcier se redresse, fixe le sol.
Le thé est là, sur le carrelage et serpente dans les jointures, mais il prend une teinte plus sombre. Le carmin, ichor imparfait, mêlé, s'y mélange et le sang goutte tandis que Theseus saisit le linge avec lequel il s'est séché pour envelopper sa main dedans avant de reporter son attention sur la sorcière.

« Excuse-moi je... » le rouquin ne termine pas sa phrase.

Déjà, il file dans la cuisine, pièce attenante et ôte le linge pour passer sa main sous l'eau froide.
Léger soupir de soulagement au contact de l'eau, l'eau qui apaise, repose la blessure pour l'endormir. Et le sorcier laisse l'eau couler sans l'arrêter. Il observe le mouvement de l'élément, le mélange avec le sang qui ne s'arrête pas, flux incessant aux perles vermeilles qui s'unissent pour tourbillonner dans l'évier avant de disparaître dans le sillon de la plomberie.
Et Theseus ne bouge pas.
Pas du tout.
Pendant de longues secondes, de longues minutes.
De sa main gauche intacte, il la glisse dans sa crinière rousse et serre subitement ses cheveux entre ses doigts pour les tirer. Se calmer.
Il doit se calmer.
Mais la rage est là.

« Je te demande pardon. » lance-t-il subitement. Parce qu'il sait. Oui, il sait. Qu'elle est là, dans son dos. Il sent sa présence, ressent la chaleur de son affection à son égard. « Je sais, je ne fais que ça. Mais cette fois-ci, je te demande pardon de ne rien avoir vu, de ne rien avoir fait pour t'aider, pour te sortir de cet enfer. » son regard est toujours fixé sur l'évier et le sang qui coule, mélangé à l'eau. La flamme en lui, brûle et s'étire, le feu le consume. « Je suis aveugle et idiot. Complètement. » parce que la culpabilité n'est jamais loin de sa jumelle, douce colère, petite mort. « Je ne veux pas, je refuse de voir les gens que j'aime souffrir encore et être comme ça, impuissant ! Je te le jure Prudence, sur mon nom et mon honneur, cela ne se reproduira pas. Jamais plus, aucun homme ne lèvera la main sur toi. »

Et il resserre sa main droite, l'eau coule toujours.
Mais il serre un peu plus, appuie sur la plaie, comme pour jurer, promesse de sang, qu'il tiendra parole cette fois.

Oui, c'était ton père.
Et ce sera le dernier.
Le dernier d'entre eux à oser,
Souiller,
Meurtrir,
Frapper,
Ce qu'il a de plus précieux.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyMer 24 Juin - 0:29

It all comes back to you


when you loved someone and had to let them go, there will always be that small part of yourself that whispers, what was it that you wanted and why didn't you fight for it?

août 1914

C'était son père. Ce serait toujours son père. Hier, demain, aujourd’hui. Ce serait lui. C'était son père et quoi qu'on lui dise elle savait bien que mettre des mots dessus, parler, partager son expérience ça n'enlèverait rien au fait que


c'était

son

père.

Pas un étranger dont le visage finirait par se perdre parmi les autres. Pas l'histoire d'une fois, d'une nuit ou d'un moment. Pas la faute à des circonstances exceptionnelles. Pas celle du hasard, ou de la malchance. C'était son père, celui-là même qui lui avait donné la vie et semblait regretter chaque jour l'avoir fait. Elle partageait son sang, son nom. Lui devait sa vie, son existence. Mais aussi, et surtout, tous ses maux. Elle s'en souviendrait jusqu'au bout : parce qu'elle avait ses yeux, son sourire et son nez, que dans chaque photo et dans chaque miroir il serait là jusqu'à la fin. Prudence aimerait pouvoir le dire elle aussi, qu'Atticus méritait de mourir : combien de fois lui avait-on dit, qu'on le tuerait pour elle et pour ce qu'il avait fait ? Le problème restait le même.

C'était son père.

Et un père, aussi atroce soit-il, ça ne se tuait pas. Ça ne se détestait pas. Jamais totalement, jamais pour de bon. Ça restait un père, unique. Quoiqu'on en fasse, quoiqu'on en dise. Elle l'emporterait dans sa tombe, le porterait sur ses épaules même après avoir recouvert la sienne. C'était peut-être ça le plus terrible, d'être hantée par l'unique personne qui n'aurait jamais dû lever la main sur soi. D'être torturée par le souvenir de son propre créateur. De devoir haïr ce qui la constituait de moitié, et même peut-être toute entière quand même sa mère avait préféré fermer les yeux et les portes.

Sur le fauteuil, Prudence regarde dehors. Du coin de l'oeil elle sait que Theseus est sans doute sous le choc, et s'attend aux l'habituelles excuses, à la pitié dans la voix et le regard, au jamais plus. Un jamais plus vingt ans trop tard valait-il encore quelque chose seulement. Les mâchoires serrées, les lèvres closes, elle se mord le bout du pouce. Pas l'ongle, mais la peau. La pince, pour sentir autre chose que le vide sous ses pieds et en dedans. La pince, pour se concentrer sur la douleur et la pluie dehors plutôt que la douleur et la pluie dedans.

Et elle n'a pas envie.

Que son regard change maintenant qu'il verrait chez elle les vestiges d'un tel passé. Victime un jour, victime toujours. On oubliait pas ce genre de chose, on vivait avec, Theseus l'avait très bien dit. Est-ce qu'il agirait différemment, maintenant, qu'avant ? Est-ce qu'elle aurait dû se taire, plutôt, et lui dire que tout allait bien ?

Non.
Elle était fatiguée de mentir.

Un bruit soudain la fait sursauter, emporte avec lui la pression qu'elle ressentait du monde qui s'effondre. La tension de la vérité, son poids surtout et l'attention qui l'étouffait de se savoir observée alors qu'elle se battait pour ne pas pleurer. Prudence sur le fauteuil fait volte face et regarde, désemparée, Theseus se lever brusquement la main rouge de sang et le cadavre de sa tasse sur le sol. Avant qu'elle n'ait le temps de dire ou de faire quoique ce soit, c'est à son tour de s'enfuir dans une autre pièce, laissant Prudence seule dans le salon encore sous le choc. Le regard rivé sur le thé auquel s'est mêlé passivement le sang du sorcier. Les mains sur les accoudoirs qu'elle a agrippé en sursautant.

Il était parti.
À cause d'elle ?
Il avait cassé sa tasse.
À cause d'elle ?

Elle reste un moment là, à se demander quoi faire. Elle avait été si proche du vide en avouant enfin à demi-mots la faute de son père et Theseus l'avait brutalement ramenée sur terre en brisant sa tasse, se blessant et disparaissant.

Oui. Il était blessé, allait avoir besoin de bandage peut-être.

Prudence se lève alors, blanche comme un linge, tremblante comme une feuille et se dirige sans réfléchir vers la salle de bain. Dans son esprit, elle se répète des bandages, du désinfectant, des bandages, du désinfectant, des bandages, du désinfectant, des bandages, du désinfectant, comme si cela l’empêcherait de repenser à ce qu'elle avait avoué à Theseus. Comme si le vide n'était jamais bien loin, et qu'il suffisait d'un faux pas pour qu'elle y tombe. Pour qu'elle s'y effondre et y pleure. Faux pas qui ne tarde pas à venir quand dans le miroir de la salle de bain elle croise son reflet, les yeux rouges d'avoir ravalé tant de larmes. Et c'est finalement son propre reflet qui la fait pleurer un instant, les bleus sur son visage et ses cheveux humides, les yeux auxquels elle ne peut pas mentir et au fond d'eux la vérité. Celle qu'elle avait avoué à moitié, la tristesse et l'angoisse, l'après, les fissures. Partout. Qu'elle tentait frénétiquement de cacher d'un sourire poli, comme on essaierait de réparer la coque d'un bateau déjà condamné à couler.

Dans une inspiration douloureuse, elle se redresse, elle qui avait courbé les épaules.
Et d'un revers de la main, elle s'essuie les joues.
Déterminée.

Theseus. C'est le prénom du sorcier qu'elle prononce dans un soupire, pour se rappeler sa priorité.

Elle aurait toute la vie pleurer.

Mais dans la cuisine, Theseus saignait. Alors elle attrapa un rouleau de bandage, une compresse et de quoi désinfecter ce qu'elle devinait être une ou plusieurs plaies dans l'armoire à pharmacie de Minerva. Theseus. Sa priorité, elle était là. Elle n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort : le monde ne l'attendrait pas. Il fallait qu'elle ravale son chagrin et qu'elle avance, lourdes chaînes aux chevilles ou non. Quand elle arrive dans la cuisine, elle s'arrête à quelques pas du sorcier de dos.

Theseus.

Qu'est-ce qu'elle devrait lui dire maintenant ? S'inquiéter pour sa main, bien sûr, mais après ? Est-ce qu'il avait bien compris, lui demanderait-il plus de détails, des preuves ? Elle reste là, coincée, incertaine de la marche à suivre, piégée par ce qu'elle avait pourtant provoqué. Mais c'est lui qui prend la parole en premier, sans avoir besoin de se retourner pour la savoir proche. Ça la surprend, la sort de cette spirale d’interrogations dans laquelle elle s'était laisser tomber.

Je te demande pardon. Voilà les excuses.

Qu'elle ne veut pas.
À quoi ça sert ?

Sauf que voilà, Theseus, il n'était pas désolé.

Et dans sa voix, il n'y avait pas de pitié. Theseus, il n'était pas désolé comme tous les autres qu'elle ait vécu cet enfer. Il était désolé de n'avoir rien fait. C'était différent, pour quelqu’un d'autre peut-être pas mais pour Prudence ? Ça valait tout l'or du monde d'avoir enfin quelqu'un qui ne s'excusait pas qu'elle ait un monstre pour père. Des excuses comme ça, elle n'en voulait pas. On s'excusait alors d'une chose sur laquelle personne n'avait eu de pouvoir. Theseus, lui, s'excusait. Pour de vrai. De n'avoir rien fait quand pourtant tout avait été là.

Je sais, je ne fais que ça. Mais cette fois-ci, je te demande pardon de ne rien avoir vu, de ne rien avoir fait pour t'aider, pour te sortir de cet enfer. Ça lui fait mal au coeur.

Comment lui en vouloir ?

Ils étaient jeunes, pire, ils étaient amoureux. Et l'amour après tout rend aveugle. Il avait suffit d'un sourire pour changer de sujet, d'un baiser pour tout oublier.

Je suis aveugle et idiot. Complètement. C'est le mot de trop qui redonne à Prudence la volonté de bouger. Arrête, ne dis pas ça. finit-elle par dire, d'une petite voix teintée de peine.

Elle n'avait pas envie de le voir se fustiger pour quelque chose contre lequel il ne pouvait rien. Alors Prudence s'avance enfin vers lui. Elle voudrait lui dire que rien de tout ça n'était de sa faute et que si, par chance, il avait eu le courage de faire quelque chose à l'époque ils en auraient payé le prix cher tous les deux. Lui, son père aurait sans doute trouvé un moyen de le faire renvoyer de Poudlard et d'écraser ses rêves d'aurors. Elle,

elle ne voulait pas y penser.


Mais quand elle s'approche il continue. Je ne veux pas, je refuse de voir les gens que j'aime souffrir encore et être comme ça, impuissant ! Je te le jure Prudence, sur mon nom et mon honneur, cela ne se reproduira pas. Jamais plus, aucun homme ne lèvera la main sur toi.

Elle veut y croire.
Mais l'expérience l'en empêche.
La vision qu'elle avait eu dans la chambre de son frère, avec Edelgard, aussi.

Theseus... qu'elle vient souffler en baissant les yeux. Elle s'approche. Arrête. lui glisse-t-elle en posant sa main sur la sienne sous l'eau.

Elle ne veut pas le voir se faire du mal pour elle. Elle ne veut plus en parler. Ressasser le passé n'avait rien de bon, la preuve en cette après-midi qui ne s'était pas déroulée comme elle l'aurait pensé. Elle a encore le coeur lourd de souvenirs déterrés et les yeux brûlants d'avoir trop pleuré et contenu sans succès ses larmes. Il était temps de tourner la page.

Mais c'était dur.
De tirer un trait sur son passé.
C'était comme tirer un trait sur soi.

Sa main sur celle de Theseus, elle vient éteindre l'eau qui coule de son autre. Le pousse doucement à s'assoir autour de la table sans un mot et sans un regard. Elle réfléchit encore, à quoi dire et quoi faire. En attendant, elle s’affaire silencieusement, pensive, sans oser croiser le regard du sorcier. Il verrait alors dans le sien qu'elle avait pleuré. Et Prudence, avait encore peur de voir celui de Theseus changé après ses révélations. Et puis enfin.

Tu ne devrais pas t'excuser. Tu ne pouvais rien faire à l'époque... Ni maintenant. Elle a la voix fatiguée, mais son ton se veut rassurant. Elle sait ce qu'elle avance, elle en était certaine. Et elle savait, au fond, que ce serait quelque chose de pénible à entendre pour le sorcier. Tu n'as rien fait de mal, ce n'est pas ta faute. Elle commence à nettoyer sa plaie dont le sang ne la fait pas flancher. C'est comme ça. Et puis c'est tout. Prudence a la ton fataliste mais elle y croit dur comme fer. Il était trop tard pour faire quoique ce soit.

Le mal avait déjà été fait.

Délicatement, avec douceur et application, elle vient lui désinfecter l'intérieur de la main. La plaie n'est pas trop profonde, ne semble pas avoir besoin de points et ça la soulage un peu de savoir qu'il n'avait pas à aller en urgence à Sainte Mangouste à cause d'elle. Encore une fois, Prudence s'oublie. Se concentre sur autrui à défaut de faire face au boucan en dedans. C'est sa façon à elle de s'assurer que le monde continue d'avancer, parce qu'elle a peur de rester coincée trop près du gouffre.

Et puis, sans savoir pourquoi.

Je ne te l'avais jamais dit mais... elle marque une petite pause, trouve le courage enfin de le regarder. Tu m'as aidé plus que tu ne le crois à ce moment là, et je ne t'ai jamais remercié. Ses yeux se mettent à briller, émue.

Parfois, un rien pouvait être un tout. Et Poudlard avait était plein de rien pour Prudence à cette époque. Un devoir, lorsqu'elle étudiait, ça lui occupait l'esprit. Et les serres, leur quiétude, ça avait le don de la calmer. Theseus, ses sourires et ses bêtises lui réchauffaient le coeur. Lui remplissaient la tête de mots doux à défaut d'entendre la voix de son père. Le sorcier, sans le savoir, l'avait aidé dans des moments dont il ne pouvait qu'à peine imaginer l’obscurité. Son sourire se pince, comme toujours quand elle cherche à retenir ses émotions et elle tourne la tête pour attraper de quoi lui bander la main.

Elle soupire doucement, son souffle tremblant d'émotions contenues. Quoiqu'il en soit. Il fallait passer à autre chose. C'est du passé, tout ça, ça n'a plus d'importance. dit-elle presque plus pour elle que pour lui. Elle ne voulait plus en parler, elle ne voulait pas s’apitoyer sur son sort. Comment va ta main ? Tu as mal ? finit-elle par demander.

À nouveau, elle le regarde.
À son tour dans le regard des excuses.




Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:03, édité 1 fois
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: it all comes back to you (theseus)   it all comes back to you (theseus) EmptyJeu 25 Juin - 21:18



La poigne de fer.
Elle se resserre encore un peu plus.
Il serre le petit rouquin, il serre encore la chair blessée, mutilée, entaillée. La douleur le percute, mais ce n'est rien à côté de ce qu'elle a été obligée de subir, Prudence, pendant des années. Un martyr ignoré de tous, même de lui. Il n'en savait rien, il ne s'est jamais douté de rien, absolument rien et il a préféré se taire, répondre à sa fierté, se noyer dans son égo surdimensionné pour l'abandonner, plutôt que d'ouvrir les yeux, le coeur, courber l'échine et lui tenir la main.
Et au final, c'est vraiment très difficile à pardonner comme attitude.
Theseus se fait bourreau et juge à la fois de lui-même, la main pisse le sang, l'eau n'apaise pas, il reste silencieux, serre aussi fort que c'est possible et se jure en silence, promesse muette que la prochaine fois, il sera là, que la prochaine fois, il fera rempart.
Bouclier humain contre les atrocités dont ce monde regorge, plus personne ne lèvera la main sur Prudence, sur Artemisia, sur tout ce qu'il a de plus cher. Il va réussir à finir sa formation d'auror et à les protéger tous, tant pis s'il doit payer le prix pour y arriver, s'il doit s'adonner à un comportement affreux, magie noire, sciences occultes, tous les sacrifices sont bons pour parvenir à protéger ceux qu'il aime.

I promess.

Theseus sort de sa torpeur.
La main de Prudence, contre la sienne, sur la sienne. Il tourne la tete, l'observe. Il ignore combien de temps s'est écoulé depuis ses dernières paroles, il a laissé ses émotions prendre le dessus, il s'est absenté de ce monde pour se parler à lui-même, se promettre des choses interdites, mais le gamin va s'y accrocher, à cette promesse, n'en parler à personne et y parvenir, à les protéger.

« Theseus... » il la laisse faire, il devient son pantin. Incapable de réfléchir, de penser, marionnette de sa précieuse histoire d'autrefois. « Arrête. » d'accord. Mais il n'en dit mot, pas un seul.

Alors le garçon obéit.
Desserre le poing, laisse Prudence faire, maîtresse des lieux. Elle coupe l'eau, le fait s'asseoir, il se laisse faire, ne bronche pas, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Le regard perdu, vide, il l'observe agir, prendre soin de lui comme il aurait dû le faire avec elle. Pardon. La colère s’atténue, s'émousse sans disparaître pour autant, jamais, elle est là, silencieuse, mais présente, cachée dans les méandres de son esprit tourmenté. A la place, c'est la culpabilité qui s'exprime, plus perfide et sournoise, elle fait naître chez Theseus un sentiment d'impuissance qui lui rappel qu'au final, il n'est rien d'autre qu'un gosse à peine sorti de l'enfance et qu'il est incapable de sauver le monde à lui tout seul.
Pathétique héros.

« Tu ne devrais pas t'excuser. Tu ne pouvais rien faire à l'époque... Ni maintenant. » il ferme les yeux, sa mâchoire se crispe. Si, je peux maintenant, tu te trompes. Le rouquin ouvre brièvement ses yeux et la fixe, croise son regard et dedans, Prudence peut y lire une détermination sans faille, un feu noir brûlant prêt à tout consumer, même son âme. « Tu n'as rien fait de mal, ce n'est pas ta faute. » si. Ce n'est pas la faute d'un seul homme, unique individu bien sûr, mais c'est la faute du monde, de tous ceux qui savaient et qui n'ont rien fait. « C'est comme ça. » et c'est trop simple de l'accepter, la fatalité n'est pas une finalité !

Et il baisse les yeux.
Croiser son regard, c'est douloureux. Parce qu'il se sent coupable, il sait qu'il ne devrait pas, qu'il a tord, qu'elle va s'en vouloir, penser qu'elle est responsable, mais ce n'est pas ça. Theseus grimace légèrement quand elle lui désinfecte la main avant de se rappeler qu'ils sont des sorciers et que la magie peut s'occuper de ça, elle peut s'occuper de tout, non.
De presque tout.
Certaines blessures perdurent quoiqu'on fasse.
Quoiqu'on désire.
Contre ça, même la magie ne peut être efficace.

« Je ne te l'avais jamais dit mais... Tu m'as aidé plus que tu ne le crois à ce moment là, et je ne t'ai jamais remercié. »

Mais le rouquin ne l'entend pas.
Il reste là, le regard perdu sur sa main, l'observe faire sans y prêter une réelle attention. La remercier ? Pourquoi est-ce qu'elle le ferait ? C'est ridicule ! complètement absurde. Il n'a rien, il l'a laissé et maintenant, il apprend ça ?
Alors le garçon repense à ses mots dit plutôt dans la conversation, en pensant qu'il parlait pour sa mère, le parallèle lui donne maintenant la nausée. Son idiotie mérite des gifles et plus d'une ! Mais il pense ce qu'il a dit.
Enfin, il daigne la regarder, planter son regard de braise dans celui de ce torrent d'émotions, eaux troubles, mer violente à ses heures.

« Quoiqu'il en soit. C'est du passé, tout ça, ça n'a plus d'importance. Comment va ta main ? Tu as mal ? » il fixe sa main soigneusement bandée, prend le temps de se redresser et s'empare de sa baguette pour retourner vers le salon en sa compagnie. « Non et ça n'a pas d'importance. »

Quelques pas. Le sorcier fixe le thé froid sur le sol et d'un geste, recurvite ! tout disparaît, comme si cela n'avait jamais existé. Comme si Prudence n'avait jamais dit ça. Comme si. Et pourtant.

« Reparo. » et l'incantation magique fonctionne. La tasse se répare et Theseus la ramasse pour la déposer sur la table basse. « Je ne suis pas d'accord avec toi, Prudence. » il range sa baguette, se retourne pour lui faire face. « Certes, ce qui est fait est fait. Le passé ne peut être changé, je ne saurai agir maintenant pour corriger ce que tu as vécu, cependant, il ne faut pas minimiser la chose et encore moins l'oublier. Je ne peux pas accepter, c'est comme ça, passons à autre chose ? Non. » le ton est ferme, mais la voix se veut douce à la fois. Il approche, ramasse sa veste sur le dos de la chaise. « Bien sûr, j'entends bien que cela est difficile que l'on aborde le sujet, que tu n'y tiens pas, mais je ne saurai l'oublier. Ce que je veux désormais, c'être là pour toi, corriger les erreurs de mon passé. Te tenir la main, pour ne plus la lâcher. » la veste est humide, mais il l'enfile quand même, jette un regard à sa montre à gousset. Il doit déjà filer. « Je te l'ai dit, je le redis. Jamais plus personne ne lèvera la main sur toi, pas de mon vivant en tout cas. » il approche, lui fait face, les yeux crachent sa détermination. « Je dois te laisser, mon père m'attend. J'espère te revoir. Écris moi, s'il te plait. » hochement de tête, déjà, il se dirige vers la sortie, ouvre la porte, mais tourne une dernière fois le visage vers elle.

« Je ne te vois pas comme une victime tu sais. Au contraire. Je te vois encore plus forte qu'avant. » léger sourire qui glisse sur les lèvres. « N'en doute pas. »

Et la porte se referme, le sorcier inspire, expire sous la pluie avant de transplaner.
Pas une victime non.
Une survivante, oui.


rp terminé.


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