Rains of Castamere - Henry&Gellert

Le bureau du ministre était silencieux, la soirée était avancée, pourtant Gellert se tenait sur son trône, les nuits se faisaient toujours plus courtes, les jours toujours plus longs. La plume de phénix grattait des notes sur des parchemins déroulés, sur le bureau éparpillés plusieurs rouleaux et plusieurs dossiers, s’il avait passé les deux jours suivant l'interrogatoire au chevet d’Albus, il avait depuis rattrapé son retard, le Gallois se portait mieux, sur la voie d’une guérison compliquée, et Gellert devait se concentrer sur autre chose, pour ne pas perdre l’essentiel de vue, le but recherché depuis tant d’années, les plans qui n’avaient de cesse de se concrétiser, tout en réveillant de plus en plus d’obstacle. Il passait alors une main sur son visage, se forçant à garder les paupières ouvertes, cernes profondes qui étaient apparu sur le visage du Bulgare, rendant une expression déjà peu avenante encore plus inquiétante. Le mage attrapait alors un verre de whisky, qu’il finissait d’une traite avant de le remplir à nouveau à l’aide de la jumelle de sureau.

Le Ministre se reculait alors dans son fauteuil, entre ses doigts crispés un dossier bien particulier qui avait retenu son attention. Gellert savait que Londres grouillait d'ennemis, et que dans ses partisans certains ne le suivaient que pour chercher à le détruire. Menace constante de ceux qui s’imaginaient aptes à le remplacer. Aussi avait-il été moyennement surpris en lisant le nom de Gabriel Potter sur le dossier. Gellert ne connaissait pas le gamin, mais il connaissait les Potter, ses espions dans tous les cercles l’avaient renseigné sur le départ de la gamine, et l’existence du dernier de la portée. Henry avait coupé des branches sur son arbre, et maintenant, le nom de son fils aîné apparaissait sur les papiers. S’il n’était pas inquiet, Gellert était las, il fallait agir, montrer qu’il n’était pas qu’un ministre bienveillant, mais bien le maître de Londres et de la Confédération qui portait son nom.

L’oeil se glissait sur la montre a gousset, l’aiguille avançant dangereusement pour finir par afficher 21h00. Il refermait l’objet d’un claquement sec alors que la porte s’ouvrait sur le visage de Kieran. ” Monsieur Potter.”

Geste de la main pour libérer la voix, le lion était attendu, ponctuel a son habitude. Le ministre ne daignait pas lever les yeux vers l’homme, pas encore, il finissait de signer une missive avant de se lever, la glissant sur la patte de Vaultur avant de le gratifier d’une caresse sur le bec, l’oiseau prenant son envol pour livrer le message. Il se retournait alors vers l’homme, d’un claquement de la baguette, le bureau se vidait des différents dossiers, s’envolant en ordre parfait dans des tiroirs qui se refermait aussitôt, scellés par le Ministre lui même. “Assis.” L’ordre claquait alors que les iris éclairs se posaient sur le visage du Patriarche Potter. Gellert n’était pas idiot, il savait bien que le lion était respecté, ancien, puissant comme les lettres du nom doré qu’il portait. Si Gellert n’importait guère d’importance à la pureté du sang, le sien étant couvert d’impureté, il savait que ces familles avaient du pouvoir et si leur magie n’était en rien plus puissante que la sienne, leur fortune et leur réputation faisaient le travail. Après tout, les gens fuyaient Potter bien avant qu’ils entendent parler de Grindelwald, mais ce n’était pas une raison pour manquer de respect au gouvernement et au régime. L’aigle était sévère quand il s’agissait de politique, il ne voulait aucune vague, et l’homme avait déjà subi un avertissement. Le souvenir d’Albus exigeant son renvoi immédiat, si Gellert ne savait pas séparer l’affect du professionnel, il aurait sûrement accepté, et le Potter ne se trouverait pas dans cette salle. C’était ça qu’il voulait rappeler ce soir, il lui appartenait, qu’il le veuille ou non, sa position ne tenait qu’au bon vouloir du Ministre. Si une guerre contre le clan Potter retarderait la suite de ses projets, ils savaient tous deux qui en sortirait gagnant, mais Gellert n’était pas arrivé a sa place en entassant des cadavres sans réfléchir. Il les avait caché sous des paroles et négociations, image de ministre populaire, dégradée par les derniers évènements. Encore une chose à régler.

D’un pas calme il s’approchait de l’autre, s’asseyant sur le bureau alors que l’autre s’installait sur le fauteuil. Gellert jetait le dossier devant le titan. Sans rien dans les yeux qu’un ennui complet, stoïque à son habitude. Il ne voulait pas perdre de temps, l’autre ne le méritait pas. “Vous savez probablement pourquoi vous avez été convoqué Henry. Il me semblait avoir été clair lors de notre dernière entrevue. Ou peut-être ne payiez vous pas suffisamment d’attention lorsque je vous ai demandé de rester dans les rangs.” Les mots claquent violemment, alors que la voix reste calme. Le coeur glacé, pas de sentiment quand il était dans ce bureau, quand il n’était pas Gellert mais Monsieur le Ministre, son aura plongeant la pièce dans une atmosphère inquiétante. Il glissait alors la baguette de sureau entre ses doigts, laissant la peau épouser une nouvelle fois les perles de bois qui ornaient l’arme, il ne baissait pas les yeux, toujours figés dans ceux de l’autre. “Alors vous allez m’expliquer pourquoi le nom de votre fils a été cité dans les interrogatoires. J’ai ouï dire que les Potter commençaient à se faire rares, il serait dommage d’en perdre un autre.”

Les jeux politiques sont des jeux dangereux. Il les a appris au fil des années, il a observé, silencieux. Il a appris les coutumes de ce pays, il a appris qui connaissait qui, qui travaillait pour qui. Observant sans réagir pendant plusieurs années en tant qu’Oubliator, il connaissait le ministère, aussi bien qu’il connaissait la réputation de ses plus féroces employés. Et il les suivait tous du regard désormais, sachant bien qu’un pion fou pouvait brûler tous ses plans parfaitement taillés. Gellert avait mis des années a mettre ses idées au point, tout était parfaitement chronométré, il ne pouvait y avoir aucune secousse, et pourtant certains esprits trop forts s'entêtait à faire preuve d’impulsivité pathétique. Tachant l’image du ministère, semant des graines de haine qui si elles ne le dérangeaient pas vraiment, faisaient naître de nouveaux obstacles, et il était trop pressé d’atteindre son but pour avoir à gérer des broutilles.

Pourtant il se devait de les gérer, de couper les têtes brûlées qui dépassent, de réduire les idées de grandeur de certains ambitieux. Il connaissait ses atouts, il savait que sa présence avait un don pour faire tourner les choses en sa faveur. Aura qu’il avait appris à utiliser, tantôt calme et bienséant, tantôt typhon vindicatif. Il était le feu et la glace, et le monde le savait. Ses doigts glissant sur les perles du sureau, ses yeux détaillant la carcasse du Potter. Le verbe claquant, accent bulgare caché derrière des phrases joliment construites, il était de ceux dont les discours restaient ancrés, les mots fixés dans l’air suffisamment longtemps pour être imprimés.

« J'ai eu écho des résultats de l'interrogatoire, car comme vous le savez, cela dépend aussi de mon département et je vous laisse imaginer la stupéfaction qui fut mienne quand le nom de mon fils aîné et héritier est sorti. » Gellert écoutait calmement, laissant l’autre poursuivre ses explications en plongeant ses iris dans son regard, sournois, mauvais, il s insinuait calmement dans l’esprit du Potter, légilimens en silence, il maîtrisait cet art à la perfection, l’avait amélioré au fil des années, et roulant le sureau entre ses doigts machinalement pendant qu’il laissait faire la magie, sans même que l’autre ne le remarque, écoutant les dires alors que son esprit traversait le cerveau de l’homme, passant outre ce qui ne l’intéressait pas, s’arrêtant sur chaque visages familial, les fils, les filles, la femme. Les souvenirs se succédant, il voyait aussi l’interrogatoire, la violence du monstre, le talent certain pour arracher des réponses, alors qu’il continuait de fixer stoïque l’homme qui parlait. « Ma famille est ancienne, mon nom est connu, je suis à la tête du département de la justice magique, ainsi, je suis intimement persuadé qu'on a cherché à me faire du tord envers vous. Je ne sais comment, Grindelwald, mais l'ennemi a certainement appris pour notre dernière entrevue. Ainsi, on cherche à m'atteindre et à me nuire, à souiller mon nom et à le déshonorer auprès de vous. Diviser pour mieux régner. De plus, nous n'avons pas usé d'outil infaillible lors de ces interrogatoires. Le véritaserum aurait sans doute été plus concluant que la torture, je le concède moi-même, mais je sais que cela ne se fait pas sur commande, comme ma femme n'a cessé de me le répéter. » Le ministre finissait par hausser un sourcil, se libérant des pensées de l’autre machinalement, en ayant assez vu, assez fouillé pour voir qu’il n’avait aucune intention de mentir ce soir. Potter était venu en sachant ce qu’il risquait, et le voyage a travers les souvenirs avaient eu ça de bon qu’ils avaient prouvé que l’homme ferait n’importe quoi pour protéger les caractères dorés de son nom. Il avait vu l’amour mêlé à la rage, le visage de la fille, la violence qui ne lui plaisaient guère pour avoir vécu la mienne. Mais le coeur du mage ne saignait pas pour la gamine, il n’allait pas apprendre à Potter a gérer sa famille. « Mon fils est acquis à votre cause, comme mon épouse, vous le savez. Quand à moi, cela fait longtemps que je défends vos idées et votre programme politique. Si vous avez le moindre doute à ce sujet Grindelwald, mon esprit est vôtre. N'hésitez pas à le fouiller et je mets mon fils à disposition, si besoin. Il a mon entière confiance. » Il avait posé ses cartes et un sourire s’échappait du visage du ministre dans un éclat dangereux. Il était presque ridicule de voir que l’autre espérait que l’aigle attendrait son autorisation pour sonder son esprit. Sa baguette se tendait alors vers le sorcier, les iris éclairs ne laissant transparaître aucune émotion, il maintenant le silence quelques secondes avant d’abaisser le sureau tranquillement, une bouteille de whisky pur feu servant deux verres dont un venait s’échouer dans sa main. Il glissait alors une cigarette entre ses lèvres qui s’allumait rapidement, crachant une fumée légère de ses narines. Avant de laisser le paquet à disposition du sang-pur

“Je n’ai pas de cigares à vous proposer” Il avait toujours trouvé les hommes qui fumaient le cigare prétentieux. Et ce n’était pas son style. Il glissait le verre entre ses lèvres, avalant une gorgée d’or ambré. ”Mon cher Henry, je ne suis pas arrivé ici en souillant des esprits innocents. J’aimerais pouvoir penser que je n’ai pas besoin de légilimencie pour avoir votre loyauté ?” Mensonge caché, il savait déjà ce qu’il voulait savoir. Mais Gellert, s’il assumait l’image qu’il renvoyait, ne voulait pas être vu comme un tyran. Il avait besoin de la confiance de Potter, de sa loyauté, et pour se faire il devrait jouer un jeu plus sournois. Calmement il posait son verre. “Voyez-vous nous n’avions pas le temps d’attendre les potions. Quoi que disent les murmures, une guerre civile n’est pas ce que je recherche.” Les mots claquaient calmement, comme or au bout des lèvres, envoûtants et suaves. “Je ne suis pas de ceux qui désirent voir les sorciers se lever les uns contre les autres. Notre ennemi est ailleur. Et c’est cet ennemi sur lequel vous devez vous concentrer. Et pour que les choses se passent convenablement, il faut instaurer un ordre strict. Après tout c’est pour cela que vous êtes à la tête de votre service. Pour faire respecter cet ordre.” Le ministre se levait, sa baguette claquant dans l’air pour ouvrir le dossier sur le bureau, une liste de toutes les informations dont le ministère disposait sur Gabriel Potter. “Votre guerre, vos conflits internes, ne m’intéressent pas Potter. Et je ne souhaite pas les voir mettre en péril ce que nous tentons d’accomplir ici. Nos idées, notre cause repose sur nos frères et soeurs sorciers. Unis contre ceux qui cherchent à nous détruire.” La politique restait la même, Grindelwald maintenant ministre s’il était craint cherchait à redorer son image auprès des sorciers, et les attaques sans réflexion, les chiens lâchés sans attention, les bains de sang n'aidait en rien son image. Au fil de ses pas il se plaçait maintenant derrière Henry, sa baguette glissant dans l’air, crachant une fumée sombre qui se plaçait en écran devant le sorcier, les visages des Potter se succèdent alors, croisés dans les couloirs du ministère, épiés, suivis par les chiens de Gellert. ”Votre femme a compris comment notre ministère doit oeuvrer, son interrogatoire a eu lieu sans aucune bavure, et j’ai moi même été confirmer la justesse de son compte rendu, peut-être devriez-vous vous inspirer de son intelligence. Je ne doutes pas que tout cela soit un dangereux malentendu, une tentative pour vous faire tomber hors de mes grâces, mais je dois dire Potter, vous êtes tombé dans le filet de vos ennemis, et il est hors de question qu’ils menacent le ministère en essayant de se venger de vous. Si le peuple réclame son dû en sang, il l’aura.” La menace était sous-jacente, il n’avait aucun doute que l’autre a l’esprit vif avait saisi la nuance dans le ton employé. ” En attendant...Considérez ça comme une preuve de ma clémence.” La fumée se concentrait alors fondant sur le dossier en embrasant les comptes rendus des interrogatoires contenant la mention du nom du vieux lion. “Cependant il faudra plus que des mots pour me prouver votre loyauté, Henry. Vous voyez, je dois m’assurer que vous et les vôtres restent à leur place.”

Si Gellert n’avait pas grandit en Angleterre, il avait rapidement appris comment se comportait le pouvoir sur les pavés Londonniens, et si le ministère était fort, les castes sorcières l’étaient plus encore. Les contrôler, c’était la vrai clé pour contrôler le Londres Sorcier. Les familles puissantes et anciennes gravitant encore dans l’ombres de leurs coffres remplis, les lettres des noms dorés dardant la pureté de leur sang comme seule raison à leurs caprices insolents. Et Gellert s’en était fait des amis, au fur et à mesure de son ascension, glissant à leurs oreilles les douces lubies qu’ils souhaitaient ensemble, se plaçant comme la seule solution pour éradiquer la vermine, rétablir l’ordre et placer les sorciers au sommet de l’échelle. Il leur avait vendu des chimères en fumant ses cigarettes et en crachant ses phrasés tachés d’un accent bulgare encore prononcé. Il savait que leur approbation était la clé pour que son pouvoir ne soit pas immédiatement menacé. Il avait à ses côtés les fortunes britannique, et pourtant l’une d’entre elle pouvait menacer de faire tomber le ministre hors des grâces des autres. Si son mariage avec Graal avait été une brillante alliance, il avait aussi souillé le sang d’une ancienne pure. Et il se doutait bien que cela ne plaisait pas. Alors le Potter face à lui serait son moyen de calmer les purs, de récupérer leur attention pour le combat à venir, parce qu’il n’avait aucun doute sur le fait qu’un combat se préparait, quand bien même son esprit n’était tourné que vers le but final, le reste n’étant qu’obstacle à détruire/

« Ce sont vos mots, Grindelwald et ils ont été appliqués dans tous les interrogatoires sans exception. Si dans certains, notamment le mien, je ne le cache pas, le sang a quelque peu éclaboussé les jupons de ces dames, c'était une nécessité pour rappeler à certaines personnes qui détient le pouvoir ici. » Le ministre écrasait sa cigarette en soufflant, glissant le whisky a ses lèvres en s’appuyant de nouveau face à l’homme.  « Le ministère et vous, en l’occurrence. Si ma femme a obtenu ce que vous souhaitez sans une goutte de sang, cela ne m'étonne pas. Elle manie les mots aussi bien que les fioles, ce qui n'est pas mon cas, je le concède. » Un rictus apparaissait sur les lèvres du ministre alors que ses épaules se soulevaient d’un soupir léger. Il baissait le regard sur Henry, étudiant le moindre de ses mouvements, Gellert n’était pas idiot, il savait qu’Henry n’était pas un esprit fragile, qu’il ferait plier à sa volonté sans difficulté. C’était d’ailleurs pour cela qu’il l’avait contacté, parce que d’une certaine manière le ministre admirait le sang-pur. Ce dernier avait su briller dans son domaine, et Gellert n’aurait jamais eu l’idée de critiquer ses manières d’agir lorsqu’il s’agissait du travail. ”Croyez moi, si les bavures sont gênantes, elles étaient nécessaires. Après tout, s’il n’y avait pas l’ombre d’un doute sur leur allégeance, il ne leur serait rien arrivé.” Et tôt ou tard, ceux qui avaient échappés à la première chasse tomberaient également, ce n’était qu’une question de temps. Quand il aurait la pierre, ils ne pourront plus se dresser sur son chemin, et c’était une question de temps. D’une manière ou d’une autre il écraserait cette rébellion ridicule, il avait juste espéré que cela ne lui prendrait pas autant de temps.

« Vous voulez une loyauté indéfectible envers vous ? Parfait. Procédons à un serment inviolable et là, vous l'aurez.» Les iris éclairs se plantaient dans ceux de celui qui lui faisait face, plongeant de nouveau dans l’esprit sournoisement, cherchant le piège dans la proposition sans en voir aucun. Le ministre se redressait, faisant signe à l’homme de le suivre, les verres et la bouteille suivant à leur tour pour se poser sur la table basse devant la cheminée du bureau. Il fit signe à l’autre de s’installer en s’arrêtant un moment face à un tableau qui était vide. Le tableau qui menait à son homologue moldu. Il était normalement coutume pour les ministre de visiter la vermine. Gellert n’avait pas jugé utile de le faire. Il se retournait alors. ”Vous rendez-vous compte que j’ai un accès direct au bureau de leur chef de gouvernement ? Il me serait simple de m’y rendre et de le détruire. Malheureusement je ne peux me permettre de faire des étincelles.” Il se retournait alors vers son interlocuteur, s’asseyant sur un fauteuil en marquant un silence. ”Un serment inviolable dîtes vous…” l’idée était agréable, et pourtant semblait stupide, Potter avait tellement a y perdre, un serment le liant à l’homme le plus puissant et le plus dangereux du pays. Toutefois, la curiosité et l’attention de Gellert était piquée. Il aimait les personnes sûres d’elles, qui n’hésitaient pas à tout tenter pour retrouver sa confiance. ”Il vous faudra plus qu’un serment inviolable pour que je sois assuré de votre amitié. Mais je suppose que cela peut nous diriger vers la bonne direction” Le mage noir claquait sa baguette dans l’air, la table entre les deux hommes se déplaçait contre la cheminée alors que Gellert s’approchait du bord de son fauteuil. ”Cependant j’ai une autre requête qui suivra, plusieurs pour être honnête. Vous devez être certains de vouloir vous engager à mes côtés Henry. J’ai besoin d’un soldat, un soldat obéissant et je sais que vous disposez de talents qui me seront utiles. Comme vous l’avez dit vous n’êtes pas un bureaucrate. Vous êtes un commandant.” Il était inutile de nier les talents de l’homme qui lui faisait face, il était arrivé à cette place en prouvant ses qualités. ”Mais je n’accepterai aucune incartade. De plus vous m’aiderez à garder les faveurs des autres familles. Qu’elles comprennent que suivre le gouvernement est dans leur meilleur intérêt. Dans le meilleur intérêt de la société sorcière.”

Le ministre fixait le Potter, tenant sa baguette entre ses doigts. ”Voilà mes termes Potter. Vous me jurerez fidélité de ce jour jusqu’à votre dernier souffle, vous jurerez de consacrer vos efforts a ma guerre. En échange, je vous promets d’intervenir si la votre venait à prendre des proportions trop grandes, en guise de bonne foi.” Les cartes étaient sur table, à l’autre de choisir de se lier au démon. Gellert tendait alors le sureau ”Perseus Parkinson, Sit tibi potest nocere” La magie faisant son oeuvre, convoquant le chien avec un sourire mauvais sur les lèvres.

Gellert s’était entraîné à ce genre de négociations pendant de longues années, se plaisant à se considérer comme un leader naturel, il avait acquis ce don au fil de ses voyages, amassant à sa suite de nombreux partisans à sa cause, disséminés à travers le monde. Alors cet entretien était d’une simplicité naturelle, pourtant bien au courant que son face à face avait lui aussi des armes à sa disposition, des armes qui bientôt appartiendraient au Ministre, l’idée même de la puissante maison Potter à ses côtés réjouissait d’avance Grindelwald. « Et je les accepte Grindelwald. Le serment sera la première étape de mon engagement envers vous. » Evidemment, le ministre gardait pourtant un visage inexpressif. Les choses avaient enfin l’air de reprendre leur cours. « Je serai votre soldat, votre commandant. J'obéirai à vos ordres et je les appliquerai. Je suis votre bras armé à compter de ce jour et jusqu'à la fin. Mes frasques sont du passé, mes ennemis sont les vôtres et la confédération ma patrie. » Gellert ne lâchait pas le britannique des yeux, il avait pour habitude de se méfier de tout le monde, pourtant il savait que ce lien fixerait la loyauté du Potter. Et avec lui, tant de portes qui s’ouvraient. Les Sang-Purs seraient convaincus de le suivre si les anciennes familles affirmaient ainsi leur loyauté. « J'accepte vos conditions Grindelwald et vous avez toute ma gratitude pour mon fils et également pour votre intervention si mes conflits prennent de l'ampleur, cependant, soyez assuré que je ferai tout pour les faire taire rapidement. Je serai votre représentant auprès des grandes maisons et je parlerai en votre nom si vous m'y autorisez. A ce sujet, je peux déjà me tourner vers la maison des Black. » Le ministre hochait calmement la tête, alors que Perseus se présentait déjà, la baguette prête, le ministre saisissait l’avant-bras de l’autre. Laissant son chien se charger du lien. Il souriait calmement en attente des réponses de Potter. Murmurant finalement à son tour. ”Je le jure” Les yeux du Bulgare plantés dans ceux du cerf, laissant le serment les lier, sans craindre les retombées, Gellert savait bien que Henry n’oserait jamais tenter quoi que ce soit, s’assurer sa coopération et sa loyauté était une victoire politique pour le sang-mêlé, des alliances fortes avec les familles de sang-purs, les contrôler silencieusement, sans même qu’ils ne s’en rendent compte, c’était là un de ses projets, les mener à ses côtés dans la bataille, usant de leurs ressources, de leur nombre, de leur tendances facile à la violence pour atteindre ses buts.

Le lien venait entourer les deux poignets, filament doré qui s’ancre dans la peau en cicatrices légères. Gellert levait la main pour renvoyer Perseus, un regard satisfait et un hochement de tête plus tard les deux hommes étaient de nouveau seuls. Le Bulgare se levait alors, le sureau flottant dans l’air pour ramener une bouteille et deux verres qui se remplissaient. ”Bien, buvons pour célébrer cette alliance Henry.” Il glissait le verre à ses lèvres, laissant l’ambre brûler légèrement sa gorge habituée, glissant une nouvelle cigarette entre ses lippes. ”J’ai entendu parler du mariage a venir de votre fille avec le cadet Black. Mes félicitations.” Gellert connaissait les jeux de pouvoir, et si les deux gosses ne l'intéressait pas, il connaissait leurs noms, deux langue-de-plombs. Et si les fiancés étaient un détail, l’alliance de ces deux familles n’en était pas un, les Potter et les Black représentaient une force inestimable, qui était maintenant entre les mains de Grindelwald. ”Vous transmettrez mes salutations à Alaric.” Politesse pour détendre l’atmosphère, feindre la courtoisie pour relancer une relation nouvelle. Liés ils étaient désormais tous deux plus forts. Les quelques mondanités passées, le visage de Gellert se plantait dans les flammes de l’âtre. ”Bien, que les choses soient limpides, la prochaine écartade d’un membre de votre clan sera fatale Henry.” Ce n’était pas là une menace, juste un fait. Gellert n’accepterait plus de dissidence dans ses rangs. ”De plus je veux que vous fassiez une évaluation des membres de votre département. La loyauté des Aurors est indissociable de la réussite de notre entreprise.” Il se levait alors, s’approchant de la cheminée, verre dans les mains, il crachait un peu de fumée avant de la jeter dans les flammes, ”Je pense avoir trouvé une piste intéressante sur la Pierre de Résurrection, nous devons faire des recherches notre priorité.” Maintenant les interrogatoires passés il n’était que question de temps pour que Accio FM ne frappe à nouveau, il n’était pas idiot et s’y attendait, alors mettre les moyens pour récupérer la relique était plus que crucial. Avec cette arme et l’arrivée de Skadi Lindqvist, la coalition pourrait répondre avec la force nécessaire. "Je souhaite aussi que vous appreniez l'occlumencie Henry, être à mes côtés signifie avoir la capacité de cacher vos pensées. Vous êtes un livre ouvert mon ami." Sourire léger sur les lèvres, sans avouer son intrusion, suffisamment pourtant pour peut-être insuffler une légère crainte dans le myocarde du cerf couronné. Le pacte était scellé, le mage noir en avait les clé.