(Albus / - 18 ou pas) Chevalier d'Eon

Et pour un empire, je ne veux me dévêtir

puisque sans contrefaçon, je suis un garçon.

Ce soir, tu le fais. Tu te lances. Histoire d’être sûre une bonne fois pour toute que ce locataire indésirable qui règne sous ta peau n’est pas un parasite de plus, invoqué par le déchaînement d’hormones adolescentes. Edel a bien tenté de t’en parler – mais tu as provoqué une situation d’urgence pour sortir de ce pas de danse ubuesque – il s’en était fallu de peu pour qu’elle commence son laïus sur la petite vérole.

Merlin nous en préserve.

Tu pensais cette sombre histoire oubliée avant de trouver dans ta valise, empaqueté du papier de soie carmine, l’un de ses dispositifs étranges censés protéger ton intimité – sans doute d’une invasion militaire. La Pratique – un nom absolument non-contractuel, fabriqué par Exelcior – France.

Tu avais fini par l’oublier. Jusqu’à cette nuit où le cercle de la licorne tient réunion. Tu as attendu que Simon et Lysander ne s’éclipsent avant de pénétrer comme un corps de cavalerie la salle sur demande. Albus se tient à quelques mètres de toi – élégant céladon dans les ténèbres de la pièce.

Tu demeures muette, presque tremblante. L’angoisse te ronge. Pourtant, tu le connais ton triste sire pour avoir été son bras et sa lige. Cinq ans que vous arpentez la même salle commune, que vous plaisantez des mêmes farces alors pourquoi pas ?

« Albus. »

Ta voix croisse un peu, s’étrangle aux entournures.

Ça allait être compliqué.

Tu prends une grande inspiration et tu vomis ta réplique.

« Ton club de la Licorne, là, c’est uniquement pour les garçons ? »

Tu piques un far, le carmin de honte te brûle les joues. Parce que finalement, tu t’es toujours sentie plus proche de la gent masculine que de tes semblables. La naissance de ta maigre poitrine ainsi que les menstruations avaient provoqués chez toi davantage de terreur que le match Gryffondor – Serpentard de 1894.

« Parce que je veux dire… Peut-être bien que… J’aimerai en faire partie. »

Pour toi, le cercle de la licorne, c’est cet endroit interdit où les garçons se retrouvent pour parler des filles tout en observant d’un œil libidineux les dernières créations coquettes et coquines de Mme Guipure. Tu penses que vos appétits pourraient se rejoindre, sans en être véritablement sûre.

Dans ta poche, une fiole de polynectar (du moins, c’est ce que cet apothicaire a bien voulu te faire croire lorsque tu as bradé toutes tes économies) et un cheveu, récolté sur la robe d’un bel inconnu au détour d’un couloir.

« Je pourrais être des vôtres. En toute discrétion. »

Tu souffles, tremblante – attendant à tout moment de te faire jeter par un rire tonitruant.

@albus dumbledore

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sans contrefaçon
je suis un garçon

Le voile de la nuit recouvre à présent l’Ecosse. Du haut de ses seize ans, Albus Dumbledore profite d’un moment de solitude pour se rendre jusqu'à la volière. Il fait promettre à sa mère de nourrir Fumsec jusqu'à la fin de l’année et prie sa marraine de commencer son enseignement le legilimens au plus vite. Désirs parmi tant d’autres pour le gryffondor qui déborde d’ambition. Il lui en faut toujours plus. Développer ses capacités personnelles le plus loin possible. Si le sixième année ne l’a jamais avoué, il est terrifié à l’idée de décevoir les Dumbledore dont il se sait l’héritier. Le secret de sa sexualité pèse lourd sur ses épaules d’Atlas. Depuis la réalisation de son homosexualité, il lui a fallu près de trois ans pour arriver à la conclusion qu’il n’épouserait personne, et presque autant de temps pour fonder le Cercle des licornes avec ses camarades. Un soulagement apporté par le soutien de ses semblables, Simon et Lysander, qui comptent plus pour lui qu’il ne le leur dira jamais. Albus. Sursaut soudain. Dumbledore se retourne et reconnaît aussitôt le visage de son amie. La jeune Umbridge est une de ses camarades les plus proches. Ton club de la Licorne, là, c’est uniquement pour les garçons ? Le sorcier lève les yeux au ciel. Le cercle était censé être un secret. Qui a vendu la mèche ? Parce que je veux dire… Peut-être bien que… J’aimerai en faire partie. Albus pousse un soupir. Je pourrais être des vôtres. En toute discrétion. Posant ses dextres sur ses tempes, le lion se masse doucement le crâne, se préparant à une discussion pour le moins inconfortable. “C’est le Cercle de la licorne, Susan.” Il soulève sa robe charbonneuse et s’assoit sur les marches de la volière, lui intimant de prendre place près de lui à son tour d’un revers de la baguette. “Notre organisation est un secret. Qui t’en a parlé ?” Il secoue un instant ses boucles brunes avant de poursuivre : “Oui, il a été créé pour les garçons uniquement. Les filles n’ont rien à y faire.” Il balbutie brusquement : “C’est... pour les garçons qui aiment les garçons, tu comprends ? On fait des expériences entre nous.” Pinçant ses lèvres dans une moue dubitative, il enchaîne : “Je voulais qu'Harfang nous rejoigne... Qu'il comprenne que je suis attiré par lui, tu vois ?” Il soulève une mèche de cheveux qui cache le minois de la lionne. “Pourquoi tu tiens tant que ça à en faire partie ?”

(c) AMIANTE ft @susan umbridge

Et pour un empire, je ne veux me dévêtir

puisque sans contrefaçon, je suis un garçon.

Assise, le dos appuyé contre les pierres glacées de la volière, tu l’écoutes, mortifiée. Un club par les garçons pour les garçons. Tu soupires, tes phalanges effleurant le flacon niché au creux de ta poche. Stupide. Tu as toujours été tellement stupide. Et pauvre, désormais. Un rire sans joie s’échappe de tes lippes gercées. Pourquoi voudrait-on de toi ? Tu joues depuis des années à l’équilibriste, un pied sur le fil du genre, sans jamais trouver ta place comme touchée par une paradoxale invisibilité. Voilà, tu es singulièrement anonyme.
« Secret votre cercle ? Laissez-moi rire. » Tu piques un peu pour faire mal, un peu pour te draper dans les restes épars de ta dignité. « Il va falloir revoir vos règles de confidentialités. » A vrai dire, Simon Templer avait été incapable de résister à un interrogatoire en règle. Il suffisait de savoir actionner les bons leviers. « J’ai mes sources et je ne suis pas une moucharde. Tu as dans tes rangs une personne souffrant de corruptibilité.»

« Vous expérimentez. Entre garçon. » Evidemment, ce n’est pas pour causer de la goutte-du-mort-vivant ou bien traité de botanique. Tu essaies de visualiser ce que cela pourrait donner. Les muscles. Les corps anguleux. Le frottement de ces duvets hideux que tous arborent comme autant de marque de virilité. Et puis… Oh. Tu vois. Le rouge te monte aux joues. Encore. Pas que ton intérêt se porte là. Quoique. C’est devenu un grand sujet de discussion dans le dortoir depuis quelques mois et tu comprends bien que les quelques disparitions étranges pour voyage à l’étranger sont des euphémismes pour un aller simple vers le cloître des filles d’Helga.

« D’accord. » Tu acceptes l’idée avec calme. « D’accord. » Tu répètes. Au moins ne risquaient-ils pas de mettre l’une de tes camarades dans la panade. Pourtant, cela n’arrange pas tes affaires alors que tu voies des rêves de haute-couture s’envoler. « Si vous aimez les autres… garçons, il est possible qu’il existe des filles, qui aiment les autres filles. » Le pavé de la vérité est lancé dans la mare. Le silence retombe autour de vous. « Non ? ».

Tu sens la pulpe de ses doigts est fraîche contre la chaleur cuisante qui émane de ta peau. C’est presque apaisant. Tu appuies légèrement ta tête contre sa main. « Cela veut dire que ce que je ressens est vrai ? N’est-ce pas ? »

Tes prunelles s’ancrent dans celle de ton ami. Ses boucles ébène sont comme des rubans de soies dans la nuit languissante. Tu imites son mouvement. Après tout, pourquoi pas ? Tu seras fixée ensuite. Si tu ne peux pas avoir la réponse à ta question, tu pourrais au moins obtenir une fin de non-recevoir. « Albus, tu es l’un de mes amis les plus proches et je ne peux décemment pas demander ça à Atlas – je tiens à mon intégrité physique – Merlin nous préserve d’une Miranda jalouse… Est-ce que je pourrais t’embrasser ? Pour expérimenter. »

C’était certes cavalier mais sincère.

« Comme cela, je pourrais ouvrir mon cercle de l’abraxan. »

@albus dumbledore

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sans contrefaçon
je suis un garçon

Les silhouettes juvénile se rencontrent dans l’obscurité de la volière. Conversation inattendue pour Albus. Sa curiosité piquée, il observe la lionne. Lui-même ne la comprend pas mais est intrigué par la jeune fille. Ses désirs, ses envies. Elle est avant tout une de ses meilleures amies. Tous deux assis sur les marches de pierre, ils s’écoutent. Observateur, Dumbledore perçoit la souffrance au fond de son regard. Touché par sa peine, il fronce toutefois les yeux à l’accusation interne dudit traitre de la faction. Il va falloir revoir vos règles de confidentialités. J’ai mes sources et je ne suis pas une moucharde. Tu as dans tes rangs une personne souffrant de corruptibilité. L'éphèbe lève les yeux au ciel et lui répond avec un mordant égal au sien : “Te connaissant Umbridge, tu as conduit un interrogatoire intransigeant. Arrête donc de prendre Poudlard pour ton terrain de Quidditch, nous sommes tous dans le même camp.” Sa voix de plus en plus grave depuis le début de l’année résonne dans la cage d’escalier et se perd dans l’éther. Il n’a pas envie de blesser sa camarade, pas plus qu’il ne veut entrer en conflit avec elle. Vous expérimentez. Entre garçons. D’accord. D’accord. Les joues d’Albus s’empourprent subitement. La couverture du Cercle de la licorne est bancale et ils le savent tous les deux. C’est pourtant l’idée qui lui est venue après que Lysander, Simon et lui soient parvenus à s’avouer le secret le plus pesant de leurs existences. Une libération sans nom. “La vérité Susan, c’est que j’ai peur de ne pas être assez féminin pour plaire aux garçons, et de trop l'être pour qu’ils me détestent tous.” avoue-t-il dans la confidence. “Plus que d’expérience, j’ai besoin de leur soutien, et eux du mien.”

Si vous aimez les autres… garçons, il est possible qu’il existe des filles, qui aiment les autres filles. Une moue pincée se forme sur le visage du sixième année, suivie d’un soupir lourd de signification. Le silence retombe entre eux et la sorcière se saisit de sa paume pour la poser contre sa joue dans un moment de tendresse troublant. Cela veut dire que ce que je ressens est vrai ? N’est-ce pas ? Leurs prunelles se croisent et le doute se reconnaît dans le coeur de l’autre. “Alors tu es différente, toi aussi...” Albus reste un instant interdit. Il voit en elle aussi clairement qu’elle voit en lui et connaît cette terreur qui s'immisce en ses veines comme un serpent. Celle qui vous fait douter de votre propre capacité à entrer dans un moule façonné par un patriarcat assourdissant. “Tes sentiments sont valides, Sue. Une fille qui aime d'autres filles ne fait pas de toi une monstruosité. Tu es juste capable d'une affection plus grande que tu ne l'imaginais.” Une pause, puis il complète ses propos : “Mina m’a dit être attirée par les filles, elle aussi. Tu devrais lui demander conseil. Elle est jeune mais avisée, elle te tendra la main.” souffle-t-il en restant immobile. “Et puis peut-être que je pourrais parler aux autres… Ajouter une branche soeur au Cercle. Mais je ne te promets rien, je ne suis pas seul à la tête du groupe.” Il laisse échapper un rictus réconfortant. Albus, tu es l’un de mes amis les plus proches et je ne peux décemment pas demander ça à Atlas – je tiens à mon intégrité physique – Merlin nous préserve d’une Miranda jalouse… Est-ce que je pourrais t’embrasser ? Pour expérimenter. Arquant un sourcil, il sent ses artères s’affoler dans son poitrail. Peur. Toute amie qu’elle est, Albus Dumbledore a peur des filles plus qu’il n’osera jamais l’avouer. Vérité honteuse qu’il étouffe dans un soubresaut. “Tu veux m’embrasser… Pour la science uniquement, n’est-ce pas ?” balbutie-t-il, confus. “Sois douce avec moi, Susan... Je n’ai encore jamais embrassé personne.” Fierté ravalée. Inspiration. Expiration. Il ferme les paupières et ses cils noirs approchent du visage de Susan Umbridge. Leurs labres se touchent et un frisson soudain lui parcourt l’échine. Premier baiser adolescent échangé avec la reine des Gryffondors. La douceur du contact lui embaume l'âme un instant, puis il ouvre les yeux et le visage poupin de la jeune femme le ramène à la douloureuse réalité. Elle est pour lui une soeur. Il laisse durer l’embrassade qui n’est pas pour lui et se détache délicatement d’elle, murmurant enfin : “A-Alors... Quel est ton diagnostic ?”

(c) AMIANTE ft @susan umbridge

Et pour un empire, je ne veux me dévêtir

puisque sans contrefaçon, je suis un garçon.

Spinoza soutient que le désir est le propre de l’homme. Pourtant, tu l’as combattu de toutes tes forces. Tu as bannis les tremblements de ta main, sous la batte durcie de coups – forcé ton corps à abdiquer en suppliciant tes muscles sous les efforts. Domestiquant un feu trop ardent, contre-nature, glisserait les puritains - en le forçant à alimenter ta rage. Alors oui, Albus a raison lorsqu’il te déclare que tu te comportes avec tes proches comme sur un terrain de Quidditch. Il te faut un cadre, une discipline, une certaine idée de brutalité pour ne pas te laisser aller aux gestes tendres. Tu n’étreins pas, tu écrases, tu n’aimes pas, tu brûles, tu ne questionne pas, tu mènes une inquisition.

Tu as choisi les extrêmes parce que tu pensais pouvoir ainsi contenir le monstre. Celui qui fait battre ton cœur au rythme des pas de Theodora Templer ; celui qui aimerait pouvoir glisser ses doigts dans le pâle chrysocale de sa chevelure ; celui qui se damnerait pour un baiser. Alors, tu te coutures de cicatrices à sa gloire, dans l’espoir vain qu’elle soigne tes plaies béantes – dans l’attente de la seule liqueur qui puisse abreuver la bête.

Le monstre. Le frère. Le garçon sans corps qui squatte le tien. Parce que ce sont les garçons qui aiment les filles, n’est-ce pas ? Le reste n’est que chimère ? C’est ce que tu as toujours voulu croire. Jusqu’à maintenant. Jusqu’au cercle de la licorne. Jusqu’à cette discussion avec ton ténébreux lion.

Peut-être que dès le Poudlard Express vous aviez compris cette parfaite gémellité, l’écho d’une semblable altérité – ce miroir – l’un rêvant de prendre la place de l’autre.

Si des garçons peuvent aimer des garçons sans que Merlin ne les foudroie…alors, tu peux peut-être t’autoriser à te laisser aller à… tes penchants les plus secrets. Tu secoues tes boucles brunes lorsqu’il évoque Minerva, de deux ans votre cadette. Ce n’est pas à elle que tu parles, c’est à ton ami, Albus. Tu voudrais le remercier – pour avoir évoqué l’idée d’une branche sœur – pour avoir, de fait, reconnu la possibilité de votre existence.

« Merci de t’en soucier. Tu feras ce que tu peux, n’est-ce pas ? »

Et peut-être qu’à ce moment-là, tu en toucheras deux mots à votre cadette – créer un lieu pour être soi, enfin – pour apprendre la douceur.

Tes phalanges retracent tendrement les hautes pommettes avant que tu ne te penches pour l’embrasser.

Le grain de peau est encore juvénile, tes lèvres seront de soies volées.

« Je te promets Albus. C’est pour moi aussi une nouveauté... Tu seras mon premier. Pour la science, alors. »

Son souffle caresse tes lippes alors que tu romps la distance entre vous. Les yeux fermés – parce que c’est impressionnant, n’est-ce pas ? C’est un chemin sans retour, un premier baiser.

Une fois donné, on ne peut pas le reprendre, alors il faut bien choisir.

Les mots. La tension crispante qui te tord l’estomac voguant entre extase et nausée. C’est aussi hésitant que vos premiers pas de danse – lors de ce fameux bal d’hiver.
Agréablement faux. Audacieusement grotesque. Fraternellement baveux.

Quand tout est terminé, tu lui offres une mimique soulagée.

« Ne le prends pas mal, ce n’est pas toi mais… C’est…hum… bof. C’est comme si j’avais embrassé Penny.»

Ton rire est léger. Si tu ne tombes pas amoureuse d’Albus, ton éternel chevalier noir, alors de quel garçon le pourrais-tu ? Tu te sens incroyablement redevable. Le monstre s’est tu un instant.

« Je peux peut-être... »

Tu extraits de ta poche la fiole de polynectar, tes doigts sont tremblants lorsque tu lui montres.

« Je peux t’offrir quelque chose en échange. Je peux être, un instant, le mensonge que tu attends. Si tu veux être sûr. Je peux t’offrir cela. Parce que pour moi, il n’y a pas de féminin ou de masculin. Tu es beau et tu es mon ami. Si cela peut t’apporter une certaine forme de vérité, alors je te la donne sans once d’une hésitation. »

Tu y glisses un cheveu foncé qui disparaît dans une volute de fumée.

« Il te suffit d’un mot. »

Polynectar:

@albus dumbledore

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'Quête Facile' :
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Assis tous les deux sur les marches de la volière, Albus Dumbledore passe un bras protecteur sur l’épaule de la jeune fille. Amitié scellée dès les premiers instants au sein du Poudlard Express. Une traversée de l’Ecosse ponctuée par des rires et des plaisanteries sorcières trop pointues pour être comprises par des premières années. Ses ambres croisent celles de Susan et les deux lions ne se quittent plus. Adolescence jonchée d’une magie toute particulière. Celle qu’on partage avec ceux qui nous sont chers. Avec l’envoi de Perceval à Azkaban et l’affliction qui touche sa jeune soeur, Albus a trouvé auprès de Susan une amie et plus encore, une famille. Du haut de leurs seize ans, et s’ils l’ignorent encore, ils s'apprêtent à vivre une expérience qui les marqueront longtemps. Eux, créatures de Merlin qui peinent encore à trouver leur place dans une société hautement patriarcale. Merci de t’en soucier. Tu feras ce que tu peux, n’est-ce pas ? Il hoche la tête en guise de réponse. La solidarité qui existe entre eux n’est pas une surprise. “Je suis désolé de t’avoir blessée, Suze. J’ignorais que tu traverses une situation similaire à la mienne.” Le garçon joue affectueusement avec la chevelure ébène de son amie. “On a peut-être plus à apprendre de l’autre sexe qu’on ne le croit.” souffle-t-il calmement. La bienveillance qui émane de son être est représentative de cette relation qui existe entre eux depuis bientôt cinq ans, et qui connaît un moment pivotal en cet instant.

Susan propose un baiser et il balbutie soudainement. Si les souvenirs du bal d’hiver lui reviennent, son coeur tambourine contre sa poitrine. Je te promets Albus. C’est pour moi aussi une nouveauté... Tu seras mon premier. Pour la science, alors. Il prend une inspiration profonde. “Pour la science… Susan, tu me rendras fou.” Les phalanges de la brune caressant ses pommettes et, labre contre labre, ils partagent un moment. Le contact fraternel honteux lui intime un spasme nerveux. Après plusieurs minutes, il se détache d’elle, reprenant son souffle, les yeux écarquillés. Ne le prends pas mal, ce n’est pas toi mais… C’est…hum… bof. C’est comme si j’avais embrassé Penny. Un rictus quitte leurs deux bouches. “J’ai aussi eu l’impression d’embrasser Abelforth, ce n’était pas spécialement ragoutant.” avoue-t-il, affichant une moue pincée. “Alors, tu penses vraiment ne pas être attiré par les garçons ? Je crois que je n’aime vraiment pas les filles non plus.” Il se rend compte soudainement de la gaucherie de ses propos. “Pardon, je veux dire… Je t’aime bien… Comme j’aime Abel. Tu es comme mon frère, Suze.” Masculinité affirmée de la gryffondor qu’il souligne comme il le peut. “Pour toi les choses seront plus faciles, tu n’as pas besoin de te marier. Je suis l'aîné des Dumbledore, ma mère s’attend à ce que j’épouse une sorcière.” Il l’observe boire une potion et écarte un sourcil. “Qu’est-ce que…” Elle glisse un cheveu et finit la fiole. Surprise marquée d’un hurlement. “Tu t’es métamorphosée en garçon… Pour moi ?” Le regard d’Albus s’adoucit face aux traits séduisants du garçon qui se tient face à lui. S’il ne s’agit pas de Harfang dont le visage poupin hante chacune de ses nuits, il a en effet remarqué le sorcier plusieurs fois au détour d’un couloir. “Susan, c’est la chose la plus adorable qu’on ait jamais faite pour moi.” Soudain, le jeune duelliste bondit sur ses lèvres et lui offre un second baiser. Le premier avec un être du même sexe. Un exploit pour Albus qui pensait ne jamais embrasser un autre garçon. Il l’enlace de ses bras, place son front contre le sien et murmure avec une douceur toute masculine : “Le cercle de la licorne est à toi. Fais-en ce que tu en veux.”

(c) AMIANTE ft @susan umbridge