Correspondance de Miraj Lestrange

Londres, le 16 août 1914,

Ma chère et tendre belle-soeur,

Que de peine à mon âme, que de tourments à mon coeur que d’apprendre que ni l’affection ni la déférence d’une personne que je ne considère pas me soient ainsi soustraites ! Mais sois rassurée, ô femme cruelle (quel pléonasme), puisque dans ta méchanceté tu omis l’essentiel : je ne suis pas un sentimental. Diantre, nous voilà donc tous deux soulagés, n'est-ce pas ?

Ne te méprends pas cependant sur la vision que j’ai du beau sexe ; j’aime les femmes et les trouve admirables. En effet votre appareil reproducteur est fascinant (j’ai pu, par ailleurs, et sans lubricité aucune, l’étudier au plus près) et je conçois que donner la vie, lorsqu’elle est utile, demeure un don que je vous envierais presque. J’aime aussi à entendre vos gémissements languides lorsque l’homme vous allonge sur la couche ; il n’y a que vous, femmes, pour ainsi ratifier par quelques glapissements coquets votre condition de soumises. Enfin je ne saurais que louanger vos prérogatives d’hôtesses de maison, vous qui maniez si bien l’art des tâches ménagères et culinaires, et par truchement, l’art de recevoir. Vois comme je ne vous considère pas comme dénuées de compétences nécessaires.

Et puisque, il me semble, nous avons encore tant à échanger et à nous connaître d'avantage, c’est avec un plaisir non dissimulé que je resterai autant que je le peux auprès de mon frère bien-aimé. Ma politesse comme mon éducation m’exhortent, après tout, à tisser des liens cordiaux avec toi, chère belle-soeur.

Avec toutes mes tendres pensées,

Au plaisir de te revoir,

Amos

Miraj,

Sois forte. Mon frère t'aime, sois en fière. (ratures illisibles) Elvis a l'autorité des sentiments et son oeuvre, quoiqu'elle en coûte, n'est que le reflet de son amour pour toi.

(ratures illisibles) Sois assurée qu'à travers ses actes, seule parle sa prévenance à ton encontre. Tu es une femme intelligente alors j'ose espérer que tu prendras mon conseil comme avisé : ne fuis pas. N'empire rien de ce que qui peut être empiré d'avantage.

Amos.