AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
INFORMATION IMPORTANTE
FERMETURE DU FORUM
Annonces
FERMETURE DU FORUM
INFORMATION IMPORTANTE
FERMETURE DU FORUM
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 small steps (prudence)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyMer 29 Avr - 21:38

small but important steps

edelgard et prudence

Devant le casino, Prudence appréhende. L'envie soudaine de tourner les talons et retrouver la sécurité des appartements de Nicolas la prend, lui serre l'estomac la suppliant de rentrer. De s'enfermer dans sa chambre de fortune comme depuis son arrivée chez l'alchimiste, de se perdre dans un roman plutôt que dans les rues du Londres moldu. Elle se sentait inconsciente, complètement folle d'avoir mis les pieds dehors alors qu'elle se doutait bien que son père fou de rage devait la chercher partout. Elle lui avait fait le plus grand des affronts en disparaissant du jour au lendemain sans laisser ni de trace ni de lettre, pas un mot pour expliquer son départ abrupt et terriblement irrespectueux. Alors le simple fait d'être dehors lui rendait la respiration lourde d'angoisse à l'idée de croiser son chemin : elle avait d'ailleurs marché la tête baissée et les pas pressés de peur de rencontrer quelqu'un qu'elle connaissait. Jamais encore n'avait-elle voulu autant posséder de cape d’invisibilité pour disparaître de la vue de ceux qu'elle avait fuit. Le casino, il n'était pas vraiment du genre de son père qui l'aurait sans douté qualifié d'immoral, lui trouvant tous les vices possibles plus encore parce que possédé par une famille de sang-mêlés. Des traites à notre sang, l'entendait-elle encore pestiférer au dessus de son assiette lors des repas pris en famille, pour l'image. Et c'est parce qu'elle est presque certaine qu'il ne s'y trouvera pas qu'elle pousse la porte de l'établissement, y mettant les pieds pour la toute première fois.

La décoration sombre n'aide en rien à la détendre et Prudence reste un moment dans l'entrée, mains liées contre sa longue jupe bleu nuit, oubliant tout à coup tout ce qu'Edelgard lui avait dit dans sa lettre. Écrasée par les moulures, par les rideaux, par le bruit lointain des machines qu'on réveille de leur courte halte. Ce n'est que lorsqu'une personne ouvre la porte derrière elle qu'elle se réveille et se décale pour laisser l'homme la dépasser et rejoindre le comptoir. Le comptoir, oui, comme le lui avait expliqué Miss Umbridge. Prudence se réveille de sa torpeur et attend derrière le sorcier qu'on accompagne à l'intérieur que ce soit son tour d'être aiguillée. Dans la poche de sa jupe, le jeton que Medusa avait eu accroché à sa patte pour elle, qu'elle dépose délicatement sur le bois brillant. Mais, invisible, on met presque un temps fou à venir la voir, habituée à se faire petite elle en oubliait comment se faire remarquer. Quand un employé finalement l'aperçoit, elle se contente de le suivre comme l'avait conseillé Edelgard. Un passage secret, un escalier, des couloirs interminables, plus elle avance et plus elle sent son coeur se serrer d'appréhension. Dans quoi venait-elle de s'embarquer, au juste ? S'endurcir, oui, s'affirmer aussi, mais comment et à quel prix Prudence ne le sait pas encore et dans son esprit elle s'imagine bien des horreurs. Anxieuse. Elle a peur, tout simplement. De l'inconnu et de l'incontrôlable, de décevoir aussi, surtout, toujours. Peur qu'on ne regrette avoir voulu l'aider, peur qu'on se rende soudainement compte que c'était peine perdue. L'employé frappe à la porte à sa place puis la lui ouvre, l'intimant silencieusement à entrer pour qu'il puisse retourner à son poste plus haut. Et Prudence s'avance, un sourire gêné sur les lèvres alors qu'elle annonce d'une petite voix. Bonjour Edelgard. Elle était là Edelgard. Aussi belle et impressionnante que lors des quelques réunions de l'Ordre auxquelles elle avait pu assister depuis son arrivée.




Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 20:59, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyVen 1 Mai - 21:23


personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité.

(song)

Du rouge.
Elle ne boit que ça, ou presque, sous différentes teintes, différentes nuances. Du rouge, du blanc et parfois, des teintes roses quand les beaux jours approchent, mais ce soir, c'est une bouteille d'un excellent bordeaux supérieur qu'elle a reçu en gage de paiement d'un joueur endetté. Cela n'efface en rien ses dettes, reine du casino, chienne en terme d'argent, mais elle apprécie le geste.
Ses lèvres trempent dans le verre à pied, Edelgard prend soin de se délecter de ce breuvage tandis que sa main gauche s'attarde sur le livre des comptes. Des mots sont écrits, raturés et la réflexion se lit sur son visage concentré. Elle n'ira pas ce soir, épié le casino, prendre son tour de garde au bar ou chercher une âme soeur d'un soir, non ce soir, elle le sait, elle a un rendez-vous d'un tout autre genre. Ce soir, la sorcière rencontre une autre, juvénile et innocente, une hirondelle qui s'est échappée de sa cage, prison dorée et qui cherche à s'envoler, mais dans l'ombre, la menace rôde, dans l'ombre, on veut lui briser les ailes pour la voir ramper, obéir et cela, la reine du casino, lionne enragée, insoumise, refuse de l'accepter.
Coeur abîmé et révolté, elle ne compte pas dire son dernier mot et quand la détresse de l'hirondelle, petite princesse entourés de princes corrompus est venu aux oreilles de la femme, celle-ci a immédiatement désiré agir et agir vite ! De sa main droite, elle replace une mèche derrière ses oreilles, volontairement, elle a laissé ses cheveux détachés, boucles brunes qui chutent jusqu'à ses épaules. Les jambes croisées, pour ce soir, la dame a pris soin de mettre un pantalon en tissu noir et une chemise blanche rentrée sous la ceinture. Des talons noirs également et sa marque de fabrique, rouge écarlate sur les lèvres tandis qu'elle ferme enfin son livre et lance un regard à la pendule qui trône plus loin dans son bureau. Elle va arriver.

Le porte cigarette est déjà allumé, coincé entre les lèvres de la sorcière quand celle-ci remonte ses manches et attend patiemment la venue de son hirondelle, debout devant la cheminée dont le feu crépite, son verre de vin, toujours dans sa main. Ce n'est ni le premier, ni le dernier, assurément. Et la porte grince enfin, la voici. La sorcière se retourne, fait face à son invitée, déposant son verre sur le buffet attenant. Elle prend le temps de la détailler, timide, réservée, altruiste, manque de confiance en elle. C'est le jugement d'Artemis face à la petite muse perdue, échappée des griffes du malin. « Bonsoir Edelgard. » elle ne répond pas, pas tout de suite du moins.
Non, l'intéressée avance jusqu'à se retrouver face à la jeune femme. Elle n'est pas bien grande, la lionne, mais ses talons lui offrent une hauteur suffisante pour s'affirmer. D'un geste, elle pose sa main dans le dos de Prudence et appuie dans le creux de celui-ci pour la forcer à se tenir parfaitement droite puis, elle lui redresse la tête et lui saisit le menton, l'air sévère, avant de lui sourire et de la lâcher. « Première leçon, petite hirondelle, dos droit, tête relevée, menton redressée, toujours et qu'importe la situation, ne relâche jamais rien. » elle se retourne, reprend son verre de vin puis un deuxième. « Car eux, ils le verront. » enfin, elle répond à sa politesse. « Bonsoir Prudence, je suis contente que tu sois venue ici. J'ai un excellent bordeaux à te proposer ce soir, à moins que tu ne préfères autre chose, dis moi ? Assieds-toi, je t'en prie. » d'un mouvement de la tête, la sorcière l'invite à se joindre à elle sur le canapé, tandis que la lionne s'installe sur le fauteuil, les deux verres sur la table basse, la magie fait le reste et plusieurs bouteilles lévitent, alcool ou non, le choix appartient à Prudence ce soir. Edelgard croise ses jambes et pose de nouveau son regard sur la sorcière.
Porcelaine.
Oui, elle est faites de porcelaine.
Beauté rare, mais fragilité extrême.

Un rien la casse, un rien l'effleure et elle succombe, la jolie poupée et ça, ce n'est pas permis, en aucun cas.
« J'ai eu l'écho de ta détresse, pas volontairement bien sûr et comme je le disais dans ma lettre, mes oreilles ont traîné au sein de l'ordre, je ne connais pas toute l'histoire, ton histoire et libre à toi de m'en parler, je ne te forcerai pas à le faire, nous avons tous nos secrets et c'est un jardin précieux et souvent fermé à clef. » elle marque une pause, prend le temps de tirer sur sa cigarette. On peut ainsi entendre Médusa qui les observe, curieuse depuis son perchoir au dessus du buffet. « Mais nous nous trouvons du même côté, ma petite. Et je souhaite t'apporter mon aide. Je ne suis pas aussi douée en magie que les autres et je pense qu'à ce sujet, tu peux trouver un bien meilleur mentor que moi, mais je serai ravie de t'apprendre ce que je sais. » nouvelle pause, cette fois, Edelgard se permet de déguster une gorgée de ce vin, vraiment délicieux ! « Cependant, la vie m'a égratigné elle aussi, différemment de toi, mais elle m'a également endurci. Et c'est cette force que je veux te donner, faire naître en toi la femme que tu dois être. » regard complice, élan maternel invisible, Ciri s'insinue dans son esprit, l'enfant perdue, soeur cadette qu'elle n'a pas réussi à protéger, elle se refuse de perdre la princesse fugitive, pas elle, pas une de plus !
« Face aux hommes Prudence, tu ne dois rien céder. Parce qu'ils ont une force physique supérieure à la nôtre, ils veulent nous mettre à genou, mais ils ne sont que des barbares indisciplinés et ils nous sous-estiment, à tord. Car s'ils ont la force brute, nous avons la force de l'esprit. » sourire taquin, complicité naissante, la sorcière se penche sur la jeune femme, sans osciller, sans la quitter du regard un seul instant.

« Et c'est cette force que tu vas devoir aiguiser, ma petite princesse. »

Hier, tu étais une enfant perdue.
Ce soir, tu deviens une femme implacable.


Dernière édition par Edelgard Umbridge le Jeu 7 Mai - 22:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyVen 1 Mai - 23:55

small but important steps

edelgard et prudence

Prudence se tient debout dans l'entrée sans trop oser avancer. Les mains croisées, le corps fluet. Elle sent le regard d'Edelgard qu'elle n'ose qu'à moitié soutenir. Elle ne le fuit pas par politesse, loin d'elle l'envie de lui manquer de respect quand elle lui donnait de son temps précieux, mais elle ne piège pas du sien azur. Parce que son père avait toujours détesté voir sa fille lever ses billes cérulées vers les siennes éternellement voilée d'une ombre noire. Parce que le moindre regard pour Atticus était un affront. Une provocation. Qu'il finissait toujours par punir en brandissant sa baguette férocement et parfois simplement sa main. Prudence avait donc ce regard fragile, l'incertitude ancrée dans ses pupilles, semblant pouvoir se défaire de l'attention de son vis-à-vis à tout instant sans oser le faire. Un paradoxe dans lequel elle vivait, les cils au bord du vide, sans jamais savoir sur quel pied danser. Tout était sujet à désapprobation et l'avait rendue anxieuse de ces gens qui mordent avec les yeux. Comme Edelgard, dont les bourgeons ne quittaient les siens que pour s'attarder avec force ça et là sur sa silhouette. Elle la scrutait et Prudence pouvait presque sentir sur elle ses yeux rouler sur le tissu de ses vêtements et sur la peau de son visage.

Quand tout à coup elle s'avance vers elle pour passer une main dans son dos, Prudence se crispe. Les mouvements brusques avaient cet effet sur la sorcière, le subconscient marqué par les coups reçus, manqués, appréhendés. Mais la main de la sorcière contre sa blouse blanche est ferme sans être douloureuse, elle est délicate mais stricte. Prudence, pareil à une poupée de chiffons se laisse faire. Pantin qu'on accorde au bon vouloir des cordes qui le maintiennent, sa statue est redressée, son menton aussi, ses épaules descendent là où on le leur demande. Première leçon, petite hirondelle, dos droit, tête relevée, menton redressée, toujours et qu'importe la situation, ne relâche jamais rien. Car eux, ils le verront. Prudence déglutit, respire enfin, se rendant compte avoir retenu son souffle lorsqu'Edelgard s'était approchée d'elle. Définitivement et assurément impressionnée par la sorcière et la confiance qu'elle dégageait. Prudence s'était toujours tenue droite, les coups de son père s'étaient chargés de lui apprendre très tôt, mais elle avait la posture frêle des danseuses à chaussons. Celle qui semble pouvoir se briser au moindre coup de vent, la délicatesse dans les os plutôt que la force que voulait lui inspirer Edelgard. C'était comme vouloir endurcir un roseau qui sous chaque brise se pliait élégamment. Prudence prend note en silence, suivant du regard la sorcière qui s'éloigne après cet avant-goût. Bonsoir Prudence, je suis contente que tu sois venue ici. J'ai un excellent bordeaux à te proposer ce soir, à moins que tu ne préfères autre chose, dis moi ? Assieds-toi, je t'en prie. L'estomac noué, elle n'a envie de rien, l'impression de pouvoir le rendre sur le tapis du bureau d'Edelgard à tout moment. Pour autant, elle n'en dit rien, se contente de s'avancer enfin quand la sorcière l'invite à rejoindre le canapé, feignant en chemin un Non, ce sera parfait merci. parce qu'elle n'allait pas refuser cet excellent bordeaux si la sorcière lui proposait. Son éducation parlait à sa place. Lorsqu'elle s'assoit, elle plie légèrement ses genoux sur le côté, chevilles collées l'une à l'autre, ses mains retrouvant naturellement leur place sur sa jupe nuit. Les doigts qui se lient, tandis que son dos se redresse. Dos droit, tête relevée, menton redressé. J'ai eu l'écho de ta détresse, pas volontairement bien sûr et comme je le disais dans ma lettre, mes oreilles ont traîné au sein de l'ordre, je ne connais pas toute l'histoire, ton histoire et libre à toi de m'en parler, je ne te forcerai pas à le faire, nous avons tous nos secrets et c'est un jardin précieux et souvent fermé à clef. Un sourire satisfait lui échappe, disparaissant graduellement dans un pincement de lèvres maladroit. L'envie de ressasser son passé n'était pas là, l'interrogatoire d'Albus à son arrivée avait été suffisant pour qu'on la laisse tranquille par la suite, son histoire se racontant toute seule de bouche à oreille sans que cela ne la gêne véritablement. Le poids de mettre des mots sur ses abus lui avait été levé des épaules quand d'autres s'étaient permis d'ébruiter son histoire. Et sa timidité avait silencieusement remercié ce face à quoi d'autres ce seraient offusqués. Alors elle hoche la tête, parce qu'elle entend et qu'elle comprend la main tendue mais qu'elle apprécie la discrétion d'Edelgard et sa complicité dans le silence. Mais nous nous trouvons du même côté, ma petite. Et je souhaite t'apporter mon aide. Je ne suis pas aussi douée en magie que les autres et je pense qu'à ce sujet, tu peux trouver un bien meilleur mentor que moi, mais je serai ravie de t'apprendre ce que je sais. L'assurance que dégage la sorcière contraste avec l'image d'elle qu'elle dépeint. Si Prudence l'avait déjà lu sur le papier l'entendre la surprend, parce qu'à ses yeux, sans même l'avoir vue manier baguette et sortilèges, Edelgard lui semblait être une des sorcières les plus puissantes qu'elle avait pu rencontrer. Elle ouvre la bouche, l'envie de dire ce qu'elle pense la démangeant mais en voyant Edelgard boire une gorgée de vin elle s'empresse d'en faire de même à la place. Elle n'y avait pas touché avant, parce qu'on lui avait toujours dit de ne commencer à boire qu'à la première gorgée de son hôte et parce que l'appréhension lui avait coupé la soif. Mais elle s'exécute par automatisme, perdant son tour de parole quand son interlocutrice reprend. Cependant, la vie m'a égratigné elle aussi, différemment de toi, mais elle m'a également endurci. Et c'est cette force que je veux te donner, faire naître en toi la femme que tu dois être. La curiosité de la jeune Prince est piquée, parce qu'elle se demande bien ce qui aurait pu endurcir une femme comme Edelgard. Elle lui paraissait déjà si forte que l'imaginer plus faible relevait de la fiction. Son regard complice fait naturellement naître un sourire sur le visage de porcelaine de Prudence, elle n'avait jamais été avare de ces derniers bien au contraire. Une qualité surprenante quand on connaissait son parcours et ses ombres. Devenir une femme, oui, une femme forte plus encore. Elle avait toujours voulu devenir quelqu'un, Prudence, en dehors des murs de la prison qu'elle appelait maison. Et si ce quelqu'un pouvait avoir la force des femmes qu'elle avait rencontré dans l'ordre alors elle en serait comblée. Face aux hommes Prudence, tu ne dois rien céder. Parce qu'ils ont une force physique supérieure à la nôtre, ils veulent nous mettre à genou, mais ils ne sont que des barbares indisciplinés et ils nous sous-estiment, à tord. Car s'ils ont la force brute, nous avons la force de l'esprit. Nouveau sourire taquin de la part d'Edelgard qui se reflète comme dans un miroir sur les lèvres de Prudence. Mais dans le ciel de ses yeux passe un nuage à la mention de la force brute des hommes, du genou à ployer, des barbaries dont ils sont capables. Prudence ne le sait que trop bien. Mais comme toujours le nuage passe et est vite oublié quand Edelgard soudain se penche Et c'est cette force que tu vas devoir aiguiser, ma petite princesse. Il y a une certaine chaleur qui se dégage d'Edelgard qu'elle ne connait pas. Prudence en a trop été privée pour reconnaître là l'attention maternelle que d'autres auraient desceller sans fléchir. Prudence y voit à la place une complicité bienveillante, une envie d'aider, un mentorat en devenir. Comme lorsque ses professeurs la gardaient parfois après les classes, cherchant à comprendre ses absences et parfois ses bleus mais prêchant ses bonnes notes à la place.

Prudence lui sourit, la ribambelle de surnoms affectueux qu'elle lui avait donné tout au long de ses lettres et de ses mots la touchant droit au coeur. Elle ne sait pas trop quoi dire sur le moment, laissant un bref instant s'installer pendant lequel le crépitement des flammes en masque le silence. Je sais que je me répète commence-t-elle sans savoir où sa phrase la mènerait véritablement. Mais je tenais à vous remercier, encore, de m'accorder de votre temps. L'impression de ne pas véritablement le mériter se battait avec la connaissance de cette main tendue de nulle part. Edelgard était venue la chercher, pas l'inverse. Comme un syndrome de l'imposteur qui lui collait à la peau. Je sais... Elle marque une pause, les doigts qui se mettent sur ses genoux à tirer le tissu de sa jupe alors qu'elle réfléchit à la bonne tournure de phrase, l'inquiétude dans chacune de ses inspirations. La sensation d'être observée, étudiée, n'aidant pas. Je veux dire, le fait est que je connais la barbarie des hommes. Un sourire triste apparaît puis disparaît, elle en avait fait les frais. Mais elle ne laisse pas les pensées sombres prendre le dessus. Jamais. Comme vous l'avez expliqué, mais j'ai découvert la force des femmes depuis que je suis arrivée dans l'ordre. Sa voix se baisse lorsqu'elle prononce ce dernier mot qui dans sa bouche sonne comme un secret. Illégal, caché, recherché, ennemi du gouvernement, des terroristes dans les papiers pro-Grindelwald mais ses sauveurs à ses yeux. Je ne savais pas que les sorcières pouvait être aussi puissantes que les sorciers avant de faire la rencontre de Minerva. Ou bien la votre. Voire même plus puissantes. Ça lui semblait si improbable qu'elle en rit même un peu nerveusement. Prudence se sentait bête à présent, d'avoir pu penser ça. Mais on le lui avait tant répété depuis sa plus tendre enfance qu'elle avait fini par y croire. Je me rends compte que c'était bien stupide de ma part d'y avoir cru maintenant. Et je sais que je ne peux pas rester comme ça Ses mains se délient pour se montrer elle-même. en ayant rejoint vos rangs. Ce serait idiot. Et dangereux. Je ne veux pas être un poids pour Monsieur Flamel ou pour l'organisation, vous êtes déjà trop généreux de m'accorder l'exile... L'exile est un mot fort qui lui traverse les lèvres sans qu'elle ne s'en rende compte. Jamais elle n'aurait cru l'employer en parlant de sa famille. De son sang, son nom. Et si ses frères lui manquaient, ses parents et son ainés étaient une menace suffisante pour qu'elle se sente en danger. Je pense que c'est plus sage de... le mot lui manque un moment, ne voulant pas froisser Edelgard. prendre exemple sur les sorcières de l'ordre. Sur vous. Avant tout. Parce qu'Edelgard dégageait ce quelque chose de puissant mais de rassurant. Une force employée dans le bon sens. Prudence pense un instant à la terreur qui aurait pu la frapper de se retrouver en face à face contre Edelgard si celle-ci avait été de camps opposé mais la savoir de son côté était soulageant. Motivant même. Peut-être parviendrait-elle à renvoyer la même assurance un jour et le même pouvoir. Pour le moment elle en doutait. Prudence était motivée par l'envie de changer, de devenir quelqu'un, et si Edelgard pouvait être un modèle alors quelque part ses chances d'accomplir quelque chose de bien s'ancraient dans le concret.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 20:59, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptySam 2 Mai - 23:45



Petit oiseau frêle.
Petit oiseau fragile.

Il y a quelque chose chez la petite princesse, qui donne l'impression qu'elle porte à elle seule, la voûte céleste sur ses fragiles épaules. Elle va céder, succomber à tout moment, tomber pour ne plus jamais se relever, pour chuter, se briser les chevilles, à genou ! et pourtant, il y a quelque chose chez la petite princesse, une flamme dans le regard qui brille, torche de lumière, la révolte gronde, l'envie de laisser exploser tout son potentiel, de ne plus jamais subir la barbarie des hommes pour devenir une femme de ce monde, conquérante parmi les conquérants.
Et c'est cette flamme que veut voir brûler d'une magnifique intensité, incendiaire, la sorcière. Elle veut aider autant que possible, car derrière la lionne, chasseresse hors pair, reine du casino, se cache la lionne maternelle, désir d'aider, empathie dévorante qui déborde du vase, la lionne s'est assurément trouvée un petit à couver et ce rôle, elle aime le remplir, protéger même si cela met sa vie en péril, elle accepte les dangers et elle joue avec sa propre existence, car après tout, il faut bien jouer avec quelque chose.

Son regard se veut perçant, comme si l'aînée cherche à décrypter la plus jeune, lire en elle comme dans un livre, mais ce n'est pas le cas. Pas réellement, en tout cas. Non, ce qu'elle veut, Edelgard, c'est analyser, comprendre et percer les faiblesses pour les atténuer jusqu'à en faire des forces, à défaut de pouvoir les faire disparaître définitivement. Comme elle a fait avec elle, car l'ascension pour parvenir à celle qu'elle est aujourd'hui, a été longue. Chemin périlleux, ensanglanté, pluvieux des pleurs d'une jeune femme fissurée, mais qui s'est reconstruite pour devenir une chasseresse, Artemis armée de son arc et de son carquois, face à elle, fragile petite muse qui demain, doit devenir Hécate, déesse de la lune, alliée de l'archer, maîtresse des nuits pour ne plus avoir peur le soir, en fermant les yeux.
« Je sais que je me répète, mais je tenais à vous remercier, encore, de m'accorder de votre temps » verre de vin entre les lèvres, la sorcière acquiesce une voix la gorgée dégustée, pose le verre sur la table, jambes croisées, allure impeccable, posture droite. « En effet, tu te répètes trop. Une fois suffit et même si l'intention est louable, inutile d'en faire trop. » le ton est peut-être trop sec, mais il n'est pas accusateur, loin de là. Ce sont les leçons de la vie, ne pas en faire trop, ne pas courber l'échine trop de fois, car cela devient visible, car les plus perfides en profitent et le remarquent. Clin d'oeil complice envers la sorcière de la part de Edelgard tandis qu'elle termine sa cigarette. Et elle confirme, la petite, oui. Ca se lit sur son visage, qu'elle a déjà goûté à la cruauté des hommes. Edelgard retient une grimace, car ça la répugne au plus haut point, mais instinctivement, sa main libre se referme sur le pan de son pantalon, jointures blanches visibles, phalanges ressorties. Des barbares. « Je veux dire, le fait est que je connais la barbarie des hommes.  » qu'ils crèvent, ces chiens ! Elle se retient de tout commentaire, offre son silence comme réponse et écoute attentivement la petite. « Comme vous l'avez expliqué, mais j'ai découvert la force des femmes depuis que je suis arrivée dans l'ordre. » Le poids du monde repose sur les épaules d'une femme, ma chérie, moment de silence, voix basse, elle manque clairement d'assurance et pourtant, elle a cela en elle la petite Prudence.
Une fois invisible.
Dont elle ignore la portée, dont elle n'a clairement pas conscience.
Tu es forte.

« Je ne savais pas que les sorcières pouvait être aussi puissantes que les sorciers avant de faire la rencontre de Minerva. Ou bien la votre. Voire même plus puissantes. Je me rends compte que c'était bien stupide de ma part d'y avoir cru maintenant. Et je sais que je ne peux pas rester comme ça. En ayant rejoint vos rangs. Ce serait idiot. Et dangereux. Je ne veux pas être un poids pour Monsieur Flamel ou pour l'organisation, vous êtes déjà trop généreux de m'accorder l'exile... » un exil, un droit d'asile réclamé. Flamel est un homme bon, généreux et intérieurement, la lionne le remercie d'avoir ouvert ses portes à la petite hirondelle. «  Je pense que c'est plus sage de... Prendre exemple sur les sorcières de l'ordre. Sur vous. »
Edelgard coince la cigarette entre ses lèvres et tire dessus un long moment avant de répondre avant d'écraser le mégot dans son verre vide et de se relever. Elle fait quelques pas, ses talons claquent sur le sol quand elle quitte le tapis pour s'approcher de la cheminée, les bras croisées, elle observe un moment le foyer qui brûle. « Tu te trompes, Prudence. » sa voix est calme, sereine, bienfaitrice. Edelgard tourne le visage, croise le regard de la jeune femme. « La question n'est pas de savoir sur qui tu dois prendre exemple. Que cela soit Minerva, Genesis, Susan ou moi, nous sommes toutes différences et ce qui nous rassemble, c'est ce même désir brûlant de justice. Nous sommes prêtes à nous battre pour cela, à donner nos vies pour vous, pour toi. » elle approche, fais quelques pas avant de se baisser et de prendre dans ses mains, celles de sa petite hirondelle. « Tu ne dois pas prendre exemple Prudence, tu dois simplement être toi et cesser de laisser la peur te guider. Tu es forte, incroyablement forte, je n'en doute pas et cette force, elle doit te posséder et faire taire ta peur. »
Peur qui ne disparaît, mais que l'on peut dominer. Car oui, même les braves ont peur, sauf qu'ils canalisent cette peur pour en faire une force salvatrice.
« Ils ont peur de la liberté. » nos ennemis communs, la confédération, mais également le patriarcat, le genre humain, ils ont peur de la liberté de la femme, de son ascension dans la société.

Le contact est relâché. Edelgard se redresse, recule et s'approche de son bureau pour saisir de sa main, gauchère est la lionne, sa baguette.
« Ma petite, la route sera longue et parsemée d'obstacles, cela te demandera du courage, de la ténacité et aussi une volonté de fer, ce dont je ne doute pas que tu as, sinon, tu n'aurais pas choisi le chemin que tu as déjà commencé à emprunter. » à elle de comprendre qu'elle ne peut plus reculer, qu'elle ne doit pas faire marche arrière et qu'elle doit avancer, suivre sa route qu'elle s'est elle-même tracée, pour mieux se découvrir.
« Quand le ministère m'a renvoyé car certains de mes collègues, notamment mon charmant supérieur, ont découvert que j'entretenais une liaison avec une auror, j'ai mis du temps à me relever. Ils m'avaient brisé en morceaux et je ne voyais pas comment m'en sortir. C'était une spirale infernale, mais mon regretté père m'a dit une chose un soir, que je n'ai jamais oublié. Aujourd'hui, c'est comme un crédo, quelque chose que je me répète quand je sens qu'à nouveau, je peux vaciller. » Alphonse Umbridge, père aimant, piètre gestionnaire du casino, mais d'une immense sagesse.

« Ce qui ne nous tue pas, ma chérie, nous rend plus fort. » Prudence, tu n'es morte. Tu es abîmée. Et cette fêlure que tu portes en toi, aujourd'hui, elle est fardeau, demain, elle sera ta force.
« Prends ta baguette, petite princesse. Nous allons commencer. »
Artemis est prête, déterminée.

« Cela fait bien longtemps que je n'ai pas livré un duel comme il se doit, mais il me paraît nécessaire de le dire afin de déterminer tes compétences en la matière. Si on t'attaque, tu devras te défendre et surtout, riposter. »
Et elle incline la tête avant de se mettre en position.
Artemis déjà, saisit une flèche de son carquois doré. Après les belles paroles, la lionne montre les crocs, place aux actes !
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyJeu 7 Mai - 0:09

small but important steps

edelgard et prudence

Prudence avait vécu toute sa vie derrière les barreaux d’une prison dorée. Au fond d’une cage dans laquelle son père l’avait longtemps gardée. Colombe qu’on préfère voir chanter enchaînée au poignet de son patriarche. Oiseau de foire, traînée de force dans les soirées les plus mondaines. Elle avait chanté le futur des sorciers les plus influents sous le sourire aiguisé d’Atticus Prince, prêt à la mordre en privé à la moindre fausse note. Et pendant de nombreuses années, Prudence n’avait rien dit. Elle avait laissé son père la tenir en laisse, persuadée qu’au fond elle le méritait un peu. Persuadée que son père agissait ainsi pour son propre bien, que d’autres subissaient les mêmes abus pour les mêmes raisons. Celles d’être une femme à marier, d’avoir un don hors du commun. Sa cage lui avait semblé normale et méritée, les barreaux presque rassurants face au monde dans lequel elle ne s’en sortirait pas d’après son paternel. Incapable idiote, sorcière trop faible, trop dépendante. Trop frêle, trop docile, trop, trop, trop. Toujours trop, mais jamais assez pour Atticus. Prudence avait aimé sa cage, même, certaine que l’extérieur la boufferait. Mais quand elle avait pris son envol, elle avait été accueillie avec plus de chaleur et de bienveillance qu’on ne lui avait donné en plus de vingt ans d’existence. Les coups de son père l’avaient gardée sous sa coupe de longues années mais avaient fini par la faire fuir. Il y avait eu la claque de trop, le crucio de trop. Et puis la décision avait été prise, encouragée par des belles paroles et des promesses auxquelles elle voulait terriblement croire. Son calvaire avait pris fin comme ça. Du jour lendemain, dans une nuit sans étoile. Elle avait attrapé un sac léger, sa baguette, avait lancé un dernier regard vers la porte de la chambre de Perceval. Le coeur serré, l'envie déchirante de le réveiller, lui dire de la suivre, de la rejoindre. Mais elle avait tourné la tête. Elle l'avait laissé, pour s'enfuir elle. Persuadée qu'elle viendrait le chercher un jour quand sa situation le lui permettra. Quand l'urgence ne serait pas si grande. Grave erreur.

Prudence avait goûté à la liberté le soir même. L'air frais des nuits de mois de juillet, puis l'odeur de café une fois arrivée dans les locaux de l'ordre. Les regards méfiants, mais les bras ouverts. Des visages connus, d'autres non. Une impression de communauté. Les jours suivants avaient été éprouvants mais nécessaires, interrogée et testée les regards s'étaient adoucis sur le champ parce que les legilimens avaient tout vu. Elle avait découvert tout un monde, Prudence, en arrivant. De possibilités, de caractères, de modèles. On écoutait les femmes, on les suivait même. On se battait pour la justice, pour la sécurité aussi. On cherchait à faire le bien si non pour nous, pour les autres : et ça l'avait longuement troublée. C'était comme si toute sa vie on lui avait menti, comme si elle n'avait jamais vu que sa cage et jamais au delà des barreaux. La violence de son père en guise d'oeillères, la corde autour du cou l'empêchant de tourner la tête. Et elle avait pris conscience alors qu'elle n'avait pas fait tout ce chemin pour se contenter de cette liberté bancale, que face aux engagements des autres, à ce dont ils étaient certaines d'accomplir elle voulait elle aussi, plus. La paix. Le calme. La justice. Que celles qui avaient vécu les même choses qu'elle ne le vivent plus un jour de plus. C'était aussi pour ça qu'elle voulait prendre exemple sur Minerva, Artemisia, Genesis, Susan et Edelgard. Pour devenir quelqu'un. Pour faire ce qu'on avait jamais fait pour elle. Pour protéger les autres. Alors le Tu te trompes, Prudence. d'Edelgard lui fait l'effet d'une claque. Prise de court, elle se fige. Surprise mais aussi curieuse quant à ce sur quoi elle s'était trompée. Décevoir ou se fourvoyer, c'était une de ses plus grandes peurs parce que l'erreur était systématiquement punie chez les Prince et si elle ne s'attendait pas à ce qu'Edelgard lève la main sur elle, une toute petite partie de Prudence s'y était immédiatement attendue. La question n'est pas de savoir sur qui tu dois prendre exemple. Que cela soit Minerva, Genesis, Susan ou moi, nous sommes toutes différences et ce qui nous rassemble, c'est ce même désir brûlant de justice. Nous sommes prêtes à nous battre pour cela, à donner nos vies pour vous, pour toi. Quand Edelgard s'approche, elle a l'immobilité de l'animal qu'on s’apprête à battre. Les traits à l'arrêt, la respiration coupée. Pourtant ce ne sont que ses mains qu'Edelgard prend, et il faut un bref moment à Prudence pour comprendre la douceur du geste et la bienveillance de l'attention. Il lui faut quelques instants pour se détendre au contact de la sorcière, comprendre, au fond, qu'elle ne s'était pas soudainement approchée d'elle pour la battre ni qu'elle ne lui avait pris les mains pour lui en pincer la peau. Tu ne dois pas prendre exemple Prudence, tu dois simplement être toi et cesser de laisser la peur te guider. Tu es forte, incroyablement forte, je n'en doute pas et cette force, elle doit te posséder et faire taire ta peur. Ils ont peur de la liberté. Elle esquisse un sourire peu convaincu quand Edelgard se relève. Elle, forte ? Si elle l'avait été elle aurait tenu tête à son père il y a bien des années. On lui avait suffisamment répété qu'elle était faible et incapable pour qu'elle finisse par y croire. Elle n'avait jamais été douée en duel, encore moins en défense contre les forces du mal. Et de toutes les professions magiques, elle avait été magicofleuriste. Risible. Petit. Preuve de la fragilité qui accompagnait chacune de ses inspirations. Prudence n'y croyait pas. Elle n'était pas forte, mais avec un peu de chance, elle le deviendrait. Avec de l'entrainement et du temps. De la persévérance.

Ma petite, la route sera longue et parsemée d'obstacles, cela te demandera du courage, de la ténacité et aussi une volonté de fer, ce dont je ne doute pas que tu as, sinon, tu n'aurais pas choisi le chemin que tu as déjà commencé à emprunter. Elle aimerait bien, Prudence, se voir dans les yeux d'Edelgard. Voir la force qu'elle lui trouvait, ou le courage aussi. Tout ce qu'elle voyait quand elle se regardait dans un miroir c'était les marques que son père avait laissé sur sa peau, qui guérissaient encore cachées d'un sortilège appris par coeur. C'était la peur qu'il lui inspirait et la lâcheté d'encaisser sans se rebeller. Bien sûr, Prudence était force et courageuse, elle était endurante et résiliante. Elle ne le voyait simplement pas. C'était pourtant bien là, enfoui sous des couches de cruauté et d'acharnement. Quand le ministère m'a renvoyé car certains de mes collègues, notamment mon charmant supérieur, ont découvert que j'entretenais une liaison avec une auror, j'ai mis du temps à me relever. Ils m'avaient brisé en morceaux et je ne voyais pas comment m'en sortir. C'était une spirale infernale, mais mon regretté père m'a dit une chose un soir, que je n'ai jamais oublié. Aujourd'hui, c'est comme un crédo, quelque chose que je me répète quand je sens qu'à nouveau, je peux vaciller. Sur le canapé, elle écoute, attentive. Bonne oreille. Elle imprime les révélations d'Edelgard, les garde précieusement en mémoire comme si ces confidences avaient une certaine valeur quand elles étaient dites ici, maintenant. Elle note silencieusement les bouts d'informations sur la sorcière, le secret qu'elle lui partage l'air de rien qui lui rappelle Emrys. Le conseil qu'elle s'apprête à lui donner. Encore. Ce qui ne nous tue pas, ma chérie, nous rend plus fort. Elle devait l'être alors, forte, pour tous les coups qu'elle avait encaissé sans faillir. Les mots d'Edelgard lui restent en tête un instant, flottent dans le silence bref qui s'installe. Touchent une corde chez Prudence et s'y accrochent.

Prends ta baguette, petite princesse. Nous allons commencer. Commencer ? Commencer quoi ? Prudence cille, se reconnecte à la réalité après que ses songes l'aient accaparée. Un Oh. de surprise lui échappe, les lèvres en coeur, apesanteur légère. Elle se tourne vers sa sacoche, fouille à l'intérieur de celle-ci. Euh, oui. La voilà. fait-elle avant d'enfin la saisir. La jeune sorcière se lève, aplatissant du revers de la main les plis sur le tissu de sa jupe. Le dos droit, elle se décale pour faire face à Edelgard sans avoir ne serait-ce une idée de ce en quoi elle s'engageait. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas livré un duel comme il se doit, mais il me paraît nécessaire de le dire afin de déterminer tes compétences en la matière. Si on t'attaque, tu devras te défendre et surtout, riposter. Et Prudence pâlit d'un coup, le regard éclairé d'une lueur de panique. Un duel ? Comment ça ? Son regard balaye le bureau, plein d'objets fragiles, de papiers, de mobilier. Elle n'est pas prête. En vérité. Un... un duel ? qu'elle finit de balbutier, un peu maladroitement. Elle s'en rend compte et essaie d'appliquer les conseils d'Edelgard en rabaissant ses épaules, levant son menton. Malgré tout, l'appréhension est bien présente. Je n'ai pas fait de duel depuis Poudlard. J'étais très mauvaise, je ne sais pas si c'est... elle n'ose pas dire une très bonne idée de peur de froisser la sorcière, la politesse et l'asservissement en muselière. Je veux dire, il y a beaucoup d'objets fragiles. Je pourrais les casser... Son regard balaye brièvement la salle. De plus, elle n'était pas certaine ne pouvoir riposter face à Edelgard. Sa nature l'empêcherait surement de le faire, incapable de faire de mal à qui que ce soit, la violence en horreur. Se protéger peut-être, oui, elle connaissait bien le sort de Protego ou celui de Finit mais face à Edelgard... Elle qui s'était imaginé en arrivant ce que cela aurait pu faire de l'avoir en adversaire ne s'attendait pas à ce que cette angoisse non justifiée le devienne. Mais Edelgard ne semble pas considérer ses excuses et lance déjà un sort. Au manoir, elle n'aurait rien fait. Son père l'aurait punie plus encore si elle avait osé se décaler ou se défendre. Là-bas, elle n'avait le droit que d'encaisser les sortilèges douloureux. Et si les larmes étaient tolérées, elles ne l'étaient que silencieusement. Les sanglots nourrissaient le dégoût d'Atticus, encourageaient ses coups pour les faire taire cette fois-ci. Le premier réflexe de Prudence arrive donc trop tard, et si elle se décale elle ne lève pas la baguette mais les mains vers son visage pour le protéger par habitude. Le sort se contente de la frôler pour venir déranger une pile de papiers sur le bureau plus loin. Son palpitant s'emballe, son estomac se noue et l'air qu'elle respire se fait filet plus qu'inspiration tant tout son corps se tend, ses mâchoires en témoignant. Elle se rappelle sa silhouette, de toutes ces fois entre les murs du manoir Prince. Et si l'esprit sait bien qu'Edelgard ne lui vaut au fond aucun mal, ça se mélange, ça devient flou. Entre vécu et à vivre. Entre son passé et ce qu'elle voulait devenir. Entre la peur si profondément ancrée en elle et sa volonté de changer. Le premier sort réveille, mais pas que les bons souvenirs.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyJeu 7 Mai - 18:48


Reflet dans le miroir,
Autrefois,
J'étais comme toi.

Et la vie a donné des claques.
Ca fait mal, ça remet les idées en place, la tête hauteur, toujours.
Oui. Ne jamais faiblir, ne jamais rien lâcher et surtout, ne jamais leur donner la satisfaction de montrer que cela nous a atteint au plus profond de nous. Serrer les poings, sourcils froncés, rester digne en toute circonstance, car même le lion qui agonise ne courbe pas l'échine, souverain couronné par le soleil.
Et quand Edelgard regarde l'hirondelle, c'est ce qu'elle voit. Son propre reflet, sablier retourné, renversé, des années en arrière, quand à son tour elle fut brisée, détruite par le système, par quelques puissants du genre masculin, des colosses aux pieds d'argile qui maintenant, lui mangent dans la main. Mais le chemin fut difficile, semé d'embûches, des hauts, mais aussi et surtout, des bas pour en arriver là, à la lionne qui rugit, qui mord, qui refuse de soumettre. Oui, cette image, on se la construit, on se la façonne et on apprend à lui donner vie. Alors quand la reine ici bas observe la jeune sorcière, elle y voit un bourgeon qui ne demande qu'à s'ouvrir au monde et à sortir ses épines, une rose qui doit s'exposer et surtout, ne plus jamais reculer devant la cruauté de l'espèce humaine. Les détails de son histoire, elle ne les connait pas, seulement les grandes lignes et cela suffit à Edelgard pour faire gronder en elle, une colère sourde. A défaut de pouvoir étrangler de ses propres mains ce cher patriarche Prince, elle se contentera d'aiguiser les crocs de sa petite pour que celle-ci, le moment venu, puisse le mordre et lui faire suffisamment mal. Oui, ma douce, ne plus subir, ne plus avoir peur de ses mains. Plus jamais, jamais.
Et pour aiguiser ses crocs, il faut affronter ses peurs, se construire ou se reconstruire et apprendre à s'aimer, à déceler cette force invisible qui se cache en nous. Edelgard en a bien conscience, car elle l'a appris et chaque mot soigneusement choisi pour transmettre à sa petite protégée, sa force, sa vigueur et aussi un peu, l'amour d'une mère qu'elle ne sera sans doute jamais, mais que la sienne, douce et aimante, Ivana lui a légué avant de succomber en donnant naissance à la petite Ciri.

Nous sommes fortes, nous les femmes. Les hommes aiment nous tyranniser, nous accabler, nous leur servons de prétexte pour qu'ils puissent perdre le contrôle et se défouler sur nous et pourtant, nous avons cette force en nous qu'ils sont incapables de voir. Nous restons debout, quoiqu'il arrive, quoiqu'il se passe, nous ne plions pas, en toute circonstance, nous ne cédons rien.

Les paroles de la belle Ivana refont surface dans l'esprit de sa fille aînée tandis qu'elle ordonne à l'hirondelle de saisir sa baguette. Déjà, la lionne s'empare de la sienne. « Un... un duel ? » elle vacille et Edelgard l'entend. Elle ressent la crainte qui grimpe crescendo dans l'esprit de la jeune femme et pourtant, cela ne l'arrête pas. Elle est déterminée à faire ce duel, à endurcir la sorcière pour qu'elle puisse s'en sortir seule le moment venu car Prudence doit le savoir au fond d'elle, oui, un jour viendra où malheureusement, elle se retrouvera devant ses propres démons. La fuite n'est qu'éphémère et tout ce qui l'est est agréable, mais la dureté revient un jour et ce jour-là justement, elle devra être assez forte pour affronter seule l'objet de sa peur, tabou qu'elle essaie de cacher, mais on le lit dans ses yeux, son corps malgré elle, exprime tout. On a abîmé la poupée, mais elle va se révolter et cela a déjà commencé. « Je n'ai pas fait de duel depuis Poudlard. J'étais très mauvaise, je ne sais pas si c'est... » elle hésite encore, elle ne veut pas et pourtant, elle prend place. Les pas avancent lentement mais sûrement, c'est une certitude, au fond d'elle, l'hirondelle veut avancer, mais ses craintes sont encore trop fortes, elle doit laisser exploser cette force qui dort depuis trop longtemps en elle, il est temps d'embrasser la belle au bois dormant et la sortir de son sommeil de mille ans. « Cela nous fait un point commun. Mon dernier duel remonte à l'époque où je travaillais au ministère, j'avais vingt-sept ans et je n'ai jamais aimé ça non plus, mais cela est nécessaire. » explique-t-elle avant de se mettre en position.
Nul besoin de jacasser davantage, place aux actes ! « Je veux dire, il y a beaucoup d'objets fragiles. Je pourrais les casser... » trop tard. Le premier sort déjà, est lancé par Edelgard. Il frôle la sorcière et fait s'envoler plusieurs feuilles blanches, certaines avec quelques écritures et des cartes aussi, l'écho des écrits de la lionne pour localiser sa jeune soeur, où es-tu, Ciri ? mais ce n'est pas le moment de penser à ça, elle doit se concentrer, sourcils légèrement froncés. « Et alors ? Prudence, cela n'a aucune importance et rassure-toi, j'ai rangé les objets de valeurs et si tu casses disons... Ceci tiens. » elle tourne la tête vers un vase en verre qui contient quelques roses blanches. Le sort est lancé, confringo! le vase explose, le verre se brise, les fleurs tombent au sol. Edelgard approche et se baisse. « Ce n'est qu'un vase, il peut être reconstruit, la magie est aussi là pour ça. Occulus reparo. » et chaque morceau reprend sa place, tout s'efface, comme le sable balayé sur la plage par une vague qui s'écrase. « Comprends-tu où je veux en venir ? »
L'interrogatoire attend sa réponse, mais déjà, Edelgard le constate. Prudence est tétanisée, paralysée. La sorcière se redresse et approche, l'observe une fraction de secondes avant de l'enlacer. Une étreinte affectueuse, chaleureuse, je serai ton bouclier, mais tu dois aussi bâtir le tien car un jour, je ne serai peut-être pas là, plus là. « Tout va bien, ce n'est qu'un duel pour s'entraîner, affûter nos réflexes, ici, personne ne te fera du mal, ici, tu es en sécurité. » mais dehors, non et c'est pour affronter le monde extérieur que cela est nécessaire. La sorcière déjà, recule et prend place de nouveau, elle doit se forcer à continuer, même si cela lui déchire le coeur de voir l'état de la petite, Edelgard n'a pas le choix, il faut affronter sa peur pour apprendre à la contrôler. « Reprenons, Prudence et cette fois, c'est toi que je vise. Protège toi et désarme-moi. »
Une seconde.
Deux secondes.
Trois secondes.


Elle inspire, elle expire.
« Everte statum ! » sortilège basique, efficace pour faire trébucher son adversaire, commençons lentement la leçon pour l'ascension de la jeune femme. Je crois en toi, petite hirondelle.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptySam 9 Mai - 23:01

small but important steps

edelgard et prudence

Elle a le palpitant qui déraille tant il bat fort, il lui court dans la poitrine comme une biche prise entre les feux d'un chasseur, détale trop vite, lui écrase les poumons, lui fêle les côtes. Elle n'entend plus que ça, le tambour (bo-boom bo-boom) de la vie qui lui frappe jusqu'entre les tempes. Mal de coeur puissant qui lui remonte dans la gorge, la lui serre, l'empêche de dire quoique ce soit. La poitrine nouée les mots lui restent coincés, n'arrivent pas à lui traverser les lèvres. Elles qui s'entrouvrent à peine de surprise et tremblent, trop pleines d'adrénaline tirée dans ses veines comme un sort d'une baguette. Subitement et sans crier gare. La même sensation de piège qui se referme sur elle-même, la voix de son père sous le battement erratique. Crucio, bloclang, brachialigo,  fulgari, impero, confringo, silencio, diffindo, everte statum, incarcerem, sectumsempra. Elle les avait tous entendu, subi, encaissés. Elle s'en était toujours relevée, pourtant, ployant l'échine au moindre coup de vent sans briser la tige, drôle de fleur qui refuse de faner et dont les pétales se froissent sans tomber. Prudence avait la résilience dans le sang, couverte d'une épaisse terreur qui l'empêchait de voir sa force, celle que d'autres n'ont pas. Les chanceux. Ceux qui n'ont pas encore connu le pire. Dans le miroir Prudence ne voyait alors que les marques laissées par son père et ne comptait pas toutes les fois où elle s'était relevée, trop concentrée à souligner ses chutes. Atticus y veillait bien, à cette vision erronée, pris de court par l'endurance de sa fille il lui enfilait des oeillères d'insultes et de critiques pour camoufler cette force sous-jacente. Il ne lui laissait pas l'opportunité de répliquer, confisquant sa baguette avant chaque punition cruelle, et l'avoir en main à présent était bien étrange pour Prudence. Elle avait la possibilité de se défendre pour la première fois sans en avoir le réflexe. En témoignent les mains qu'elle lève vers son visage à la place de tendre celle tenant sa baguette. Étrange vision sans doute de voir une sorcière oublier sa baguette dans un duel, mais ceux qu'elle avait affronté avaient toujours été unilatéraux. Son père, contre elle. Rien de plus.

Quand elle baisse les mains enfin pour voir Edelgard à quelques pas d'elle, Prudence s'attend à un moment de répit. Naïve gamine qui ose espérer qu'on ne l'épargne, elle n'imagine pas la sorcière lui envoyer un autre sort et se pense en sécurité quelques instants. Pour sûr Edelgard aurait quelque chose à dire sur son manque d'adresse ou de réflexe. Et alors ? Prudence, cela n'a aucune importance et rassure-toi, j'ai rangé les objets de valeurs et si tu casses disons... Ceci tiens. Alors quand la sorcière non seulement prononce un sort qui lui est familier et brise un vase dans un boucan sans nom, Prudence sursaute et se crispe, perdant immédiatement la sensation de sécurité qu'elle avait fait l'erreur de ressentir un peu plus tôt. Si cela avait été fait dans le but de la détendre, c'est un échec cuisant. Le souffle lui vient à manquer tant ses muscles se tendent sous l'angoisse habituelle, ses poumons s'alourdissent sans se remplir, la panique au fond des prunelles et nulle part ailleurs. Le visage terne, la tête haute se baisse et la silhouette droite si elle ne s'avachit pas semble essayer de se faire oublier dans le décor. Elle n'ose même pas bouger quand Edelgard s'avance, bien qu'elle lève le regard pour croiser le sien. La voix de son père comme un écho lointain. Regarde moi quand je te parle, même par terre, même en pleures, même sous la douleur.

Ça n'est pourtant pas une gifle qu'Edel lui offre mais une étreinte, si inhabituelle qu'il faut un long moment à Prudence afin de réaliser et d'y répondre, réservée. Son coeur s'emballe à nouveau au contact de la sorcière qui a l'âge d'être sa mère, puis se calme enfin. Un peu, pas beaucoup, mais assez pour que Prudence reprenne ses esprits. Que sa tête sorte de l'eau, à défaut de se noyer dans d'affreux souvenirs provoqués par un début de duel auquel elle ne s'était pas préparée. Être enlacée par une personne autre que son jumeau est étrange, mais agréable. Elle n'avait jamais raffolé des contacts, liant malgré elle ces derniers aux coups qu'elle recevait, mais celui-ci lui fait du bien aussi déroutant soit-il. Tout va bien, ce n'est qu'un duel pour s'entraîner, affûter nos réflexes, ici, personne ne te fera du mal, ici, tu es en sécurité. Edelgard ne lui voulait pas de mal, pensa Prudence. Se le répétant pour encrer le fait dans ses pensées. Elle était en sécurité. Elles ne faisaient que s'entraîner. Ce n'était qu'un jeu, pas un réel duel. Un échange, pas une punition. Dans les bras d'Edelgard, Prudence hoche doucement la tête pour montrer qu'elle comprend, la gorge encore serrée.

Elle voulait bien faire.

Elle voulait sortir de ce bureau changée.

Las d'être victime de son père même dans son absence. Elle s'en rend bien compte maintenant, à quel point il l'incapacite. Et Prudence a honte, aussi, de rester sans voix, les tripes nouées, les mains tremblantes, devant une sorcière du rang et de la prestance d'Edelgard. En plus de lui être toujours étrangère au fond. Elle a honte. Oui. Et se sent aussi faible et ridicule que son père lui rabâchait. Elle l'entend encore le lui dire, qu'elle n'arrivera à rien, que sa faiblesse est abjecte, qu'elle ne mérite pas de porter son nom. Qu'il aurait préféré avoir un fils. Alors quand Edelgard s'éloigne elle déglutit, se pince les lèvres. Reprenons, Prudence et cette fois, c'est toi que je vise. Protège toi et désarme-moi.

Inspire.
Expire.


Elle pouvait le faire, et même si ça n'était pas le cas, elle le devait.

Inspire.
Expire.


Everte statum !
Prote-

Echec. Pas assez rapide, pas assez déterminée, peut-être même n'avait-elle pas assez cru en elle, peut-être était-elle partie perdante. Prudence trébuche et tombe sur le parquet du bureau, ses genoux s'effondrent et viennent claquer contre le bois, ses poignets suivent le mouvement mais l'empêchent de basculer plus bas. Elle marque une pause, prostrée face à sa chute bénigne. Face à son échec, d'une simplicité enfantine mais qui lui demandait d'aller à l'encontre de tout ce qu'elle avait subit jusqu'à aujourd'hui. Du comportement qu'elle avait revêtu pour survivre au sein de sa famille, l'inaction comme bouclier, la passivité comme sureté. Au sol Prudence inspire, semble ciller, puis se relève. Droite. Ses genoux ne lui font pas vraiment mal, la douleur comme vieille amie, fil rouge de son éducation, les bleus aussi naturels et attendus que des tâches de rousseur ou grains de beauté.

Elle pouvait le faire, et même si ça n'était pas le cas, elle le devait.

Je vais bien. fait-elle d'une voix gracile, des mots qui ont perdu de leur sens et véracité dans sa bouche depuis le temps. Qu'elle a répété beaucoup trop de fois par politesse sans jamais se questionner sur leur sincérité. N'importe qui aurait gémi ou grimacé, mais Prudence arbore un sourire d'un seul trait, lèvres pincées mais étirées. Ne montre aucun signe de douleur. Elle avait au moins essayé et face à son inactivité habituelle c'est un pas en avant. Petit, certes, mais bien présent. Dans sa main, sa baguette tremble, trahie l'inconfort toujours présent de faire face à ses démons. Mais Prudence se répète intérieurement les mots d'Edelgard. Tout va bien, ce n'est qu'un duel pour s'entraîner, affûter nos réflexes, ici, personne ne te fera du mal, ici, tu es en sécurité. Personne ne te fera du mal, ici, tu es en sécurité. Personne ne te fera du mal, ici, tu es en sécurité. Edelgard n'était pas son père. Elle n'était pas en train d'être punie. Tout irait bien. Alors elle se remet en position, où elle s'était tenue avant de tomber, attend la sentence.

Prote-

Elle tombe. Se relève.

Proteg-

Elle trébuche. Se relève.

Protego !

Elle y est presque, mais trop lente, elle bascule et finit à nouveau par terre. Le souffle court, le coeur erratique, les genoux brûlants, les poignets aussi. Une voix, celle de son père, voudrait qu'elle abandonne. Lui répète qu'elle est ridicule, qu'elle se montre en spectacle, qu'elle fait honte à son nom. Qu'elle devrait rentrer chez elle. Mais Prudence se relève. Les yeux brillants de frustration et de gêne, la gorge serrée d'émotion et de d'humiliation. Ses lèvres se pincent, ses mâchoires se serrent, ravalant le désarroi qui l'assaille face à tant d'échecs. Elle voudrait faire taire son père dans son esprit, ne pas penser même une seconde qu'il avait peut-être raison, mais au fond d'elle elle doute. Inspire, fébrile, avant d'expirer dans un soupir affecté. Prête à affronter un nouvel échec.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyMar 12 Mai - 20:51



Elle tombe.
Mais elle se redresse une fois.
Elle tombe.
Mais elle se redresse une deuxième fois.
Et puis,
Jamais deux sans trois.

La scène se répète en boucle, comme un vieux vinyle rayé, mais la lionne ne lâche rien, n'épargne pas l'hirondelle car elle veut qu'elle y parvienne, qu'elle libère cette force qui dort en elle, elle peut le faire ! elle en a la force, le courage, mais tout cela, Prudence l'ignore et c'est le rôle d'Edel de lui montrer le chemin, de lui tendre la main, de la serrer et de l'aider à prendre son envol. Le moment n'est pas encore venu petite princesse pour que tu avances seule sur ta route, mais bientôt, oui bientôt, cela sera le cas. Pour l'heure, il faut s'entraîner, ne rien lâcher, pas une seule fois, Edelgard ne tremble. Elle répète la même formule à plusieurs reprises et les mots claquent entre ses dents. Visage de marbre, la sorcière ne laisse strictement rien paraître, pourtant, ça lui arrache un pincement au coeur de voir à chaque fois la petite qui tombe, mais une immense fierté, doux paradoxe, quand elle se relève.
Ténacité.
C'est la formule qui convient sans doute le mieux pour décrire la fille de ce misérable Atticus, car malgré tous les sévices que le titan a osé lui infliger, elle est là, elle s'est toujours relevée et c'est cela, sa véritable force. Toujours se relever, s'accrocher, tenir bon, ne jamais plier, ne jamais rien céder, se relever, la tête haute. Je suis fière de toi, Prudence.
« Je vais bien. » petite voix, courage immense.
Je sais. Echo intérieur muet à l'extérieur, mais le sourire qui se dessine sur les lèvres de la lionne traduit la confiance qu'elle accorde à son apprentie ainsi que toute sa fierté.
Et la danse continue, les sorts pleuvent, ne ratent jamais leur cible et pourtant, celle-ci se redresse. Et la dernière fois, oui, la toute dernière fois, elle y est presque ! « Protego ! » c'est juste un problème de timing, petite, mais c'est cela.
Et elle se relève une toute dernière fois, de nouveau prête.

« Prudence. »
Elle retire sa position de duelliste pour se détendre et marquer une pause. Il est temps de casser le rythme, car même si elle n'a pas réussi à se protéger des assauts, l'essentiel recherché par miss Umbridge n'est pas là, bien au contraire. Quelques pas dans la pièce, elle pose sa baguette sur son bureau. « C'est très bien. Tu sais pourquoi ? » elle pose son regard sur sa protégée, la voix est claire, s'en dégage une fierté qu'elle ne cherche pas à cacher. Il est important de montrer sa satisfaction, règle d'or chez la sorcière. « Pas une seule fois, tu as refusé de te relever. Tu n'as peut-être pas réussi à produire un charme du bouclier à temps, le timing est à revoir, mais tu n'as rien abandonné et là encore, tu es debout. » regard entendue, sourire à la commissure des lèvres, Edelgard porte les yeux sur sa pendule, déjà plus d'une heure qu'elles sont là, il est temps de passer à la suite. « Nous allons arrêter la riposte pour le moment, nous y reviendrons plus tard. » Car cet exercice a permis de comprendre une autre essentielle et sans cela, on ne peut pas avancer.
« Je reviens Prudence, prends un verre d'eau en attendant, je ne serai pas longue. »
Et déjà, elle disparaît, s'engouffre dans une petite porte dérobée près de la cheminée pour traverser un couloir. Une autre porte, une autre pièce où elle entasse des bibelots en tout genre, des souvenirs d'une autre vie, des pièces d'une collection sans valeur, mais à laquelle elle tient et là, dans un coin, un coffre qui tremble. Petite affreuse. Edelgard s'en empare pour revenir dans la pièce en portant le coffre de ses deux bras pour le poser devant Prudence. Il tremble, il bouge, nul doute que quelque chose se cache à l'intérieur, mais le verrou l'empêche de se manifester. Edelgard s'empare de sa baguette et s'assoit sur le coffre, jambes croisées, elle repose son regard sur la gamine. « J'imagine que tu sais déjà ce qui se trouve à l'intérieur, n'est ce pas ? » elle marque une pause, ça tremble toujours, mais la lionne ne bouge pas pour autant. « Ce n'est jamais quelque chose de très agréable que d'affronter sa peur. Quelque part, elle nous appartient, elle nous est propre, c'est pudique et on ne souhaite pas la partager avec autrui, mais tu dois l'affronter Prudence. Tu dois la voir de tes propres yeux, tu seras tétanisée, c'est une certitude, apeurée même, tu voudras fuir, mais tu vas arriver à l'affronter pour la combattre et la vaincre définitivement ta peur. » Elle se redresse lentement, contourne le coffre, déjà, le verrou saute en même temps que la sorcière donne un petit coup de baguette dessus.
« Et c'est là, seulement à cet instant, quand tu auras compris l'origine de ta peur, que tu l'auras dominé, que tu pourras enfin t'en libérer et prendre ton envol. Sinon, le scénario sera le même à chaque fois. Tu n'attaqueras pas, ou tu essaieras de te protéger, mais avec un temps de retard, la peur se sera emparée de toi et t'empêchera d'agir au bon moment. » Et ça, c'est nocif, mauvais, pour l'avenir, car le monde s'est recouvert de ténèbres et il faut avancer, Prudence ne doit plus laisser la peur être maîtresse de son destin. Elle doit oublier le passé car il est déjà écrit, pour se concentrer sur le présent afin de pouvoir construire un avenir radieux. « Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, miss, mais ce que tu as choisis d'être. Demande toi qui est-ce que tu veux être. » Et qui veux-tu être, Prudence ? Qui ? Le bourreau ou la victime ?

Artemis décoche une nouvelle flèche, plus meurtrière encore.
Mais promis ma douce, c'est pour ton bien.


Car la peur est une arme dangereuse, destructrice, elle peut également se montrer salvatrice et Prudence doit y faire face, ne plus fuir, l'affronter de face car cette peur sans nom lui barre le chemin, obstacle gigantesque, pour emprunter cette route qui lui est destinée. Elle l'a compris Edelgard, quelques sortilèges et des assauts répétés pour comprendre le noeud du problème, la peur. Elle enlace la petite depuis trop longtemps, il faut qu'elle s'en libère ici et maintenant pour être libre, briser ses liens qui l'oppressent et là, seulement là ! Elle cessera de tomber, plus besoin de se relever car elle ne sera pas la victime, mais l’assaillante. « N'oublie pas la formule, princesse. » un dernier regard envers la sorcière, un dernier sourire pour lui donner confiance, passation de pouvoir, donner sa force, celle d'une lionne.
Je suis avec toi, à chaque instant.
Je ne lâche pas ta main, jamais !

« Riddikulus. » petit rappel soufflé à mi-mot tandis que sa main se pose sur le haut du corps. On inspire, on expire.
Et puis.
On libère l'abomination sans visage.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyMer 13 Mai - 22:58

small but important steps

edelgard et prudence

Elle est prête, Prudence, à la nouvelle chute. Prête à trébucher, prête à se méprendre, prête à échouer. Elle se prépare intérieurement à la brûlure du tapis, à l'humiliation à venir. Son père l'avait bien éduquée en ce sens : elle savait perdre et se soumettre. Elle connaissait la honte et les supplications, l'égo n'existant que pour être blessé et jamais comme un frein à l'agenouillement. Prudence connaissait la peine et la douleur, sans chercher à l'éviter, elle les accueillait comme l'inévitable, l'attendu et l'espéré. C'était tout ce qu'elle connaissait. Et perdre n'avait jamais été un problème, c'étaient les victoires qui la mettaient mal à l'aise. C'était la fierté qui la couvrait de gêne, ne sachant que faire de l'attention. Bien sûr, elle n'était pas étrangère à l'espoir, unique lueur qui la faisait tenir dans le manoir des Prince. Flamme chancelante qu'Atticus n'avait jamais su éteindre malgré son acharnement à dresser sa fille par la peur plutôt que par l'amour. Prudence s'était tournée vers la lumière et même lorsque la peine la noyait c'était vers les rayons qu'elle avait nagé. C'était vers le soleil qu'elle s'était tournée à l'image des fleurs dont elle prenait soin. Le cou tordu, l'échine abstraite. Le corps courbé. Les yeux qui n'avaient cessés de briller. C'était sans doute pour ça que Prudence se relevait toujours. Parce qu'elle ne voyait pas le couloir obscur mais la lumière au bout.

Alors, elle attend.
Le prochain sort.
La prochaine chute.
Mais rien ne vient.

Mis à part son prénom. Prudence. La silhouette d'Edel se détend, mais pas celle de Prudence. Elle a peur, que ce soit une tentative de la prendre par surprise. Si elle abaisse sa baguette quand Edel en fait de même, ses épaules et ses mâchoires restent crispées. Tendues. À l'arrêt. C'est très bien. Tu sais pourquoi ? La surprise se lit aisément dans son regard, qui cille, elle qui n'entend plus ces mots que rarement. Et si ses professeurs le lui avaient souvent dit, elle n'était plus à Poudlard. Elle n'avait plus personne à impressionner, à satisfaire, mis à part quelques clients pointilleux. Son père n'était jamais de ceux-là, il ne voyait que le mal, ne pointait du doigt que les erreurs, convaincu qu'en faisant ça il lui apprendrait à ne pas les répéter. Pas une seule fois, tu as refusé de te relever. Tu n'as peut-être pas réussi à produire un charme du bouclier à temps, le timing est à revoir, mais tu n'as rien abandonné et là encore, tu es debout. Et si d'autres auraient sauté de joie, Prudence se contente d'un sourire en trait, tout juste là. Heureuse de ne pas décevoir, mais peu habituée à entendre la fierté dans la voix de ses vis-à-vis. Debout, elle l'était. Mais fier, elle avait encore du mal à l'être, trop habituée à voir ses faux pas plutôt que ceux en avant. Nous allons arrêter la riposte pour le moment, nous y reviendrons plus tard. Ah. Un soupire de soulagement lui échappe. Bien heureuse d'arrêter un instant. Elle hoche la tête, docile enfant qui ne saurait faire autrement et suit du regard Edelgard sans oser s'installer autre part. Je reviens Prudence, prends un verre d'eau en attendant, je ne serai pas longue.

Et puis le silence, après ce qui semble avoir été la guerre.

Aux yeux de Prudence, du moins. Elle regarde autour d'elle, le bazar des sorts jetés et ne peut s'empêcher de ramasser dans l'absence d'Edelgard ce qui a été dérangé. Les papiers sur son bureau, les morceaux de vases sur le parquet. Les fleurs. Les si jolies fleurs qu'elle se permet d'approcher de son visage pour en humer le parfum qu'elle reconnaît, qu'elle apprécie. Petite interlude avant qu'Edelgard ne revienne les bras chargés et Prudence qui s'était perdue un instant dans ce qu'elle connaissait dépose les fleurs malmenées sur un petit meuble à défaut de pouvoir les mettre dans un nouveau vase et leur apporter le soin dont elles ont besoin. Nature qui revient au galop, réflexe humain que de s'approcher de ce qu'on sait. Les fleurs comme soulagement, les pétales qui rassurent et l'odeur qui calme. Mais face à la malle, Prudence qui s'était détendue se crispe à nouveau. Appréhende. J'imagine que tu sais déjà ce qui se trouve à l'intérieur, n'est ce pas ? Elle a une petite idée mais n'ose pas se prononcer de peur de se tromper. Et surtout d'avoir raison. Ce n'est jamais quelque chose de très agréable que d'affronter sa peur. Quelque part, elle nous appartient, elle nous est propre, c'est pudique et on ne souhaite pas la partager avec autrui, mais tu dois l'affronter Prudence. Tu dois la voir de tes propres yeux, tu seras tétanisée, c'est une certitude, apeurée même, tu voudras fuir, mais tu vas arriver à l'affronter pour la combattre et la vaincre définitivement ta peur. Et c'est là, seulement à cet instant, quand tu auras compris l'origine de ta peur, que tu l'auras dominé, que tu pourras enfin t'en libérer et prendre ton envol. Sinon, le scénario sera le même à chaque fois. Tu n'attaqueras pas, ou tu essaieras de te protéger, mais avec un temps de retard, la peur se sera emparée de toi et t'empêchera d'agir au bon moment. Prudence avait donc raison. C'était un épouvantard qui se trouvait dans le coffre, comme à Poudlard. Et elle sait ce qu'il se trouve à l'intérieur, ou plutôt qui. Elle l'a déjà affronté à l'école, sous les rires naïfs de ses camarades en ligne derrière elle. Son professeur encourageant, qui au dernier moment intervient face à la gamine tétanisée. Rires de ses camarades, mine inquiète de son professeur qui au fond sait. Mais ne fait rien. Que faire contre les Prince, à part baisser les yeux. Alors il souffle à Prudence quelques idées dans les oreilles, des promesses jamais respectées mais la confiance suffisante pour imaginer autour de ce père les barreaux d'une prison. Ça rit encore derrière elle, et puis ça appelle un autre élève. On passe vite à autre chose plutôt que d'agir concrètement. On ferme les yeux, et on avance.


Prudence inspire un grand coup, après avoir retenu son souffle face à la malle. Crispée. Le regard rivé sur cette dernière prête à en avoir son père sortir qui depuis les années avait pris des rides mais était aussi devenu plus cruel. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, miss, mais ce que tu as choisis d'être. Demande toi qui est-ce que tu veux être. Elle voulait être comme elles, les femmes de l'ordre. Elle voulait être indépendante et libre, elle voulait être forte. Elle voulait être en paix, surtout. Avec elle, son passé, ce qui l'attendait. Elle voulait être heureuse et en sécurité, ne plus avoir peur. N'oublie pas la formule, princesse. Regard confiant d'Edelgard qui croit en elle, plus que Prudence ne croyait en elle-même. Elle veut faire machine arrière, ne se sent pas prête à revoir son père mais c'est trop tard la malle s'ouvre doucement et sur les rebords de celle-ci elle peut voit une main d'homme agripper le bois. Riddikulus. La voix d'Edel, rassurante, chaleureuse, affectueuse. Elle s'y accroche pour ne pas prendre ses jambes à son cou, mais au moins, se dit-elle, elle savait à quoi s'attendre. Son père sortirait de la malle et s'avancerait en la traitant d'idiote, la baguette levée prête à lancer le crucio fatal.

Inspire.
Expire.

Son père se dévoile enfin, dans son costume d'un émeraude presque noir. Elle peut voir son crâne dépasser du coffre tandis qu'il en sort comme si au fond de ce dernier se trouvaient des escaliers.

Mais il lui tourne le dos.

Première sonnette d'alarme.

Inspire.
Expire.
Son coeur s'emballe.

Il lui tourne le dos et continue de monter, on dirait qu'il traine quelque chose en haut des marches. C'est étrange, ça ne s'était pas passé comme ca à Poudlard. Ça avait été plus expéditif.

Inspire.
Expire.
Expire.
Expire.
Elle retient son souffle.

Et puis enfin il sort une jambe, puis l'autre du coffre, tenant dans sa main un tissu qu'un poids semble maintenant dans le coffre. Prudence se crispe, tétanisée de voir son père à quelques pas, même de dos. Elle sait que ce n'est pas lui mais l'illusion est si bien faites qu'elle se perd à y croire.

Et puis enfin, il traine hors du coffre ce qui l'avait attardé dans ce dernier.

Elle reconnaît ses cheveux. Ses mains. Son costume préféré et la couleur scandaleusement pâle de sa peau. Elle reconnaît ses traits. Elle reconnaît son frère. Et Atticus le tire et le laisse tomber sur le sol d'Edelgard. Inerte. Mort.

Percy ?! se surprend-t-elle à crier, absorbée par le tableau que l'épouvantard peint devant elle. Elle y croit comme si c'était vrai. Parce que c'était la première fois qu'elle voyait son frère sans vie, première fois qu'elle voyait son père hagard, perdu, déboussolé, comme si lui même ne savait pas quoi faire du corps de ce fils qu'il venait de tuer. Ses yeux se remplissent instinctivement de larmes, qui lui débordent d'entre les cils à une vitesse impressionnante. Si Perceval mourrait alors elle aussi. Et jamais n'avait-elle pensé à cette probabilité, qu'elle le survivrait et qu'elle serait témoin du crime. Elle en reste sans voix, la bouche entrouverte, la respiration irrégulière. Bouleversée, surprise. C'est un bruit derrière elle qui lui fait tourner la tête vers Edelgard qui la rebranche un peu à la réalité de l'exercice mais c'est dans cet instant d'inattention que son père décide de traîner son jumeau jusqu'à elle à une vitesse folle, hurlant dans sa voix rauque Regarde ce que tu as fait ! provoquant chez Prudence un sursaut accompagné d'un cri de terreur. Alors que sans crier gare elle trouve la force de prononcer Riddikulus dans un sanglot, et tombe à genoux sur le parquet alors que la silhouette de son frère se transforme en parterre de gypsophiles et que celle de son père disparaît dans un nuage de poussière. Prudence à terre laisse ses sanglots la traverser, marée de larmes silencieuses qui n'émettent de bruit que lorsqu'elle reprend sa respiration.

Et au fond elle se demande, si l'épouvantard ne l'avait pas mise en garde. Si elle ne devrait pas rentrer chez elle. Si son frère allait bien.




Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyDim 17 Mai - 21:36




Quelque part, c'est affreux.
Oui, complètement. C'est une forme de torture psychologique, quelque chose qui reste gravé dans la mémoire, une épreuve que l'on doit passer. Désolée, petite hirondelle.
La sorcière se mord la joue à l'intérieur quand elle se rend compte que l'abomination sans visage change de visage justement. La peur se manifeste, se transforme, se façonne selon la personne qui se dresse devant elle. Est-ce trop ? Est-ce que la lionne n'a pas été trop loin ? Peut-être que si, mais elle ne s'impose aucune limite, aucun dogme, car les limites sont faites pour être brisées et dépassées. Et si Prudence veut avancer, marcher dans la rue la tête haute et ne plus jamais être la victime d'autrui, elle se doit d'affronter ses propres démons et de les vaincre, car la fuite n'est pas absolue, ce n'est que temporaire. Un jour viendra où son ombre la rattrapera et ce jour là, elle doit être prête !
Mais avant ce jour fatidique, sombres retrouvailles, larmes et coups pleuvront, elle doit s'y préparer et Edelgard l'a vu, la petite n'est pas encore prête à avancer, c'est un pas en avant pour deux pas en arrière car sa peur la ronge, elle doit la dominer pour avancer sans jamais reculer. Avoir peur oui, mais combattre avant tout. En cela, l'épouvantard est une arme de choix, il crèche dans ce coffre depuis trop longtemps songe-t-elle tandis qu'elle se tient en retrait, baguette à la main, prête à intervenir. En somme, la créature n'est pas dangereuse, mais l'effet qu'elle produit peut se montrer dévastateur et même un excellent sorcier peut défaillir devant la chose, quand la peur que l'on pensait maîtriser ou que l'on ne connaissait pas prend forme, prend vie sous vos yeux, on chute, on perd ses moyens, quelque chose en nous se casse, se fissure, fêlure intérieur, blessure qui se réveille, l'esprit se noie, le corps ne répond plus.
Mais toi petite,
Tu peux le faire.
Tu peux vaincre.

Et la chose prend forme.
Une forme humaine, des épaules carrées, un visage masculin, des traits qui se durcissent. Lord Prince. Le souverain en personne, celui qui cogne plutôt que d'éduquer, l'ogre qui se cache derrière la pureté de son sang. Edelgard l'a déjà aperçu dans son établissement. Cette créature abjecte se croit au dessus des autres, tout permis et pourtant, ce n'est qu'un homme, tu peux le vaincre, Prudence.
Sourcils froncés, la sorcière observe la calamité prendre le visage du paternel, figure inquisitrice et le traumatisme est encore là. Prudence tremble, Prudence défaille presque, mais elle reste debout, elle ne flanche pas encore. Peut-être que c'était trop tôt, Edel ? Les questions se bousculent tandis que l'épouvantard sort du coffre, le corps gisant du jumeau. Violent. La peur est donc là. Sourde, muette, la peur de perdre sa moitié, le sang de son sang, assassiné par le père, la peur d'être responsable de la mort d'autrui et d'avoir échoué à empêcher le diable de corrompre, de frapper, d'assouvir sa vengeance dans le sang.
Et puis, ça parle.
La voix du lord est grave, accusatrice, manipulatrice, mauvaise.
La confrontation est réelle, dure et sévère. N'attends pas Prudence, lance le sort ! mais l'hésitation est évidente. Le choc, profond. Edelgard se mord la lèvre inférieur, elle s'en veut, mais elle sait que c'est nécessaire, même si elle a l'horrible impression de torturer la petite, elle veut l'aider à s'en sortir. Se cacher n'est pas la solution, en aucun cas.
Elle est perdue.
C'est une évidence, Prudence n'arrive pas discerner le vrai du faux et en ça, il faut l'aider. La sorcière n'hésite pas et lance un sortilège, flipendo sur l'étagère derrière la gamine pour faire tomber un livre. Le bruit la sort de sa torpeur, de ce cauchemar pour qu'elle affronte enfin ses démons. Les regards se croisent, you can do it, Prudence, you can do it. Et ça marche. Enfin, elle agit la petite hirondelle, enfin, elle se rend compte de la duperie, de la mascarade.

« Riddikulus. » enfin.

Et l'abomination se transforme, le corps disparaît, le titan avec, c'est un champ entier de gypsophiles qui recouvre le sol de la pièce.
Prudence.
Elle s'écroule, elle tombe et déjà, Edelgard approche. L'épouvantard toujours là, aux aguets, change sa cible et commence à se mouvoir pour prendre une nouvelle forme, mais la sorcière ne lui laisse ni le temps de se changer, ni le temps de jouer les sournois, perfide créature qui est renvoyée d'un coup de baguette dans le coffre qui se ferme et se scelle de lui-même, le cliquetis comme sentence, retourne dans les ombres, démon ! et les fleurs disparaissent, ne reste que les sanglots de la jeune femme.

« Il a disparu, c'est terminé. » lance-t-elle, une victoire sans panache, mais une victoire malgré tout. Les bras de la sorcière enlacent avec affection la petite Prudence dans une étreinte douce pour la réconforter, à genoux elle aussi. « Maintenant, nous savons Prudence. Nous savons quelle peur peut s'emparer de toi et tu vas apprendre à la dominer. » Edelgard recule brièvement et plante son regard dans celui de la jeune femme. « Ce n'était pas réel et ça ne le sera pas, d'accord ? ôte toi tout de suite cette idée de la tête. » comme si elle savait lire en elle, la lionne devine que l'esprit de l'hirondelle est embrouillée, perdue, égarée, qu'il souffre. « Plus jamais, tu m'entends, plus jamais cet homme ne lèvera la main sur toi et je m'en assurerai personnellement. » une certitude, une promesse qu'Edel se fait à elle même.

Sa main s'empare de celle de Prudence pour se relever avec elle et une fois debout, la sorcière chasse du bout des doigts les larmes qui coulent encore sur les joues de la petite.
Tu es forte.
Ne laisse pas tes démons te dévorer.
Jamais.


« Tu dois devenir forte pour que ceci ne soit pas ta réalité. » mise en garde, le ton est sérieux, mais en aucun cas accusateur. « Faisons une pause, assez d'émotions fortes pour le moment. » baguette posée, déjà Edelgard reprend place sur le canapé. « Est-ce que tu t'attendais à cela ? Je veux dire... A le voir lui sûrement, mais avec ton frère ? Crois-tu qu'il pourrait lui faire du mal ? »

Peut-être, est-ce trop.
Pardon.
Edelgard dépasse les bornes, elle entre dans l'intimité, la confidence, elle pose des questions, mais pour mieux comprendre, pour mieux évaluer la situation et pour mieux façonner la guerrière que la petite Prudence sera quand le moment sera venu.
Un jour Prudence,
Tu ne pleureras plus.
Un jour Prudence,
Tu lèveras le poing victorieux,
La rage au ventre.

Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
small steps (prudence) 9190d7188ad4d25ed7b3b6153d723202
études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyDim 24 Mai - 18:38

Small but important steps


don't be afraid of your fears. they're not there to scare you. they're there to let you know that something is worth it.

juillet 1914

À genoux, Prudence pleure silencieusement. Aucun de ses sanglots ne s'échappent d'entre ses lèvres et même ses épaules refusent d'être secouées par l'émotion qui la traverse. Qui la frappe, la piétine et l'étouffe. On lui avait appris à se taire, à ne pas faire de bruit, à se faire discrète et docile. Sois belle et tais-toi, mais plus encore encaisse et disparaît. Alors elle pleure, les joues humides et les mains tremblantes, l'impression d'être sur le point d'être malade aussi. Si l'épouvantard a disparu, il a gravé avant de s'en aller l'image d'un jumeau mort et d'un père accusateur. Elle revoit encore les yeux de Perceval d'un bleu trop pâle qui ne la regardent pas mais semblent la traverser. Dans ceux-ci, le vide, l'absence, comme s'ils ne s'étaient jamais avant illuminés d'une lueur espiègle ou d'une chaleur fraternelle. Elle revoit son corps désarticulé, silhouette de chiffon qu'on traine à défaut de porter. Poids de ce qui a été et de ce qui ne sera plus, la vie l'ayant quitté ne pourrait y revenir. Ça lui donne la nausée. Quelle horreur. Quelle horreur ! Dans ce monde ils étaient entrés à deux, elle ne pouvait lui survivre. Il ne pouvait l'y laisser mourir seule à son tour. Par deux ils allaient et par deux ils devaient demeurer. Si tu meurs, je meurs aussi qu'ils s'étaient dit de nombreuses nuits. Si tu meurs, je meurs aussi. Comme une promesse, un pacte. La seule issue. Disparaître oui mais ensemble.

Pas l'un après l'autre.
Pas lui avant elle.
Pas elle après lui.

Par terre, Prudence se noie dans son chagrin. Quand elle ouvre les yeux elle y voit à peine, les yeux trop plein de perles. Et quand elle les ferme, elle doit faire face à l'immonde souvenir de ce qui ne s'est pas encore passé. Sa raison voudrait lui dire que ça ne se passera pas, que jamais ça n'arrivera, que ça n'était là que l'imagination de la créature qui s'était nourrie de sa peur la plus profonde. Mais son coeur. Son coeur. Il a trop mal pour comprendre. Trop mal pour réfléchir. Il se contente de se serrer jusqu'au sang, certain qu'un jour, si elle ne faisait rien, ce cauchemar deviendra bien réel. Mise en garde de son inconscient ou peur irrationnelle. Prudence se perd.

Il a disparu, c'est terminé. Maintenant, nous savons Prudence. Nous savons quelle peur peut s'emparer de toi et tu vas apprendre à la dominer. C'est ce qu'Edelgard lui souffle au creux de l'oreille en l'enlaçant. Un contact qui crispe Prudence dans les bras de la sorcière.


Elle n'est pas habituée à recevoir ce genre de soutien quand elle se trouve à terre. Car c'est à terre qu'il est plus facile de la frapper, qu'un coup trouve sa silhouette avec une facilité déconcertante. Cette étreinte, elle ne sait pas bien y répondre au début et se fait de marbre un instant avant que ses muscles ne se détendent doucement quand ils comprennent les intentions de la sorcière. Voir son père avait fait ressurgir de vieux réflexes profondément ancrés chez elle. Réflexes qu'elle ne pouvait pas encore combattre, car ils faisaient partie d'elle à présent. De ce qu'elle était devenue. Edelgard s'éloigne, cherche à croiser son regard et d'un revers de la main Prudence doit se frotter les yeux pour y voir autre chose qu'un visage flou.

Ce n'était pas réel et ça ne le sera pas, d'accord ? Ôte toi tout de suite cette idée de la tête. C'est dur à faire, elle ne voyait que ça quand elle fermait les yeux et même devant Edelgard elle continuait d'y penser. Plus jamais, tu m'entends, plus jamais cet homme ne lèvera la main sur toi et je m'en assurerai personnellement.


Prudence la regarde, encore déphasée, et se rend compte progressivement que si elle avait peur de son père, elle avait encore plus peur qu'il n'arrive quelque chose à son frère. Cela voulait-il dire qu'elle serait prête à l'affronter pour Perceval ? Prudence en doute encore, a du mal à se voir baguette brandie contre ce paternel cruel. Mais son estomac se tord quand elle repense à Perceval. Alors que son père la frappe lui semble bien terne face à la possibilité de perdre son jumeau. Elle ne sait pas quoi faire de cette découverte, pour le moment n'y prête pas plus attention. Mais quelque part, au fond, une graine vient d'être plantée. Sur ses joues, les larmes s'écoulent sans qu'elle n'arrive à les stopper, continuent de couleur les unes après les autres dans un ballet triste et mélancolique. Edelgard en relevant Prudence tente de les chasser du bout des doigts et la jeune Prince se laisse faire, désemparée, vidée.

Tu dois devenir forte pour que ceci ne soit pas ta réalité. Le ton d'Edelgard la fait frissonner. Ce n'était pas réel, et ça ne le serait jamais, mais elle devait devenir forte pour que ça ne le soit pas ? Prudence se perd dans les mots de la sorcière. L'esprit embrumé. Faisons une pause, assez d'émotions fortes pour le moment.


Prudence inspire, soulagée de pouvoir se reposer un peu après tant d'émotions. Ses genoux lui faisaient mal, ses poignets aussi, et plus encore sa tête, son coeur, son âme. Secouée. Elle se fait docile et suit Edelgard jusque vers le canapé ou Prudence reprend sa place en face d'elle. Les épaules voutées et le menton bas, elle donne l'impression d'une fleur fanée, d'être sur le point de s'effondrer à tout moment. Ses yeux se perdent sur les dessins du tapis que bien vite elle ne voit plus, le regard vide. Fragile comme une enfant qui se réveille d'un cauchemar et qui doit faire face aux souvenirs de ce dernier dans une réalité dont les frontières semblent faciles à enjamber.

Est-ce que tu t'attendais à cela ? Je veux dire... A le voir lui sûrement, mais avec ton frère ? Crois-tu qu'il pourrait lui faire du mal ? Il lui faut un petit instant pour faire sens des mots d'Edelgard qui ont l'air si lointain dans le torrent qu'est son esprit en ce moment.


Ses mâchoires se serrent soudainement, comme pour ravaler un sanglot trop grand. Se font plus aiguisées. Mais Prudence ne répond pas tout de suite, pas tant qu'elle sent sa gorge se nouer trop fort pour lui permettre de parler ou ses épaules lutter encore contre les soubresauts. Sur ses genoux ses mains se joignent, l'un de ses pouces se mettant à frotter la peau entre son jumeau et l'index. Agitée, anxieuse, troublée. Bien sûr, depuis Poudlard elle s'attendait à voir son père et savait qu'un Ridikkulus suffisait pour le mettre derrière les barreaux s'assurant justice et sécurité.

Mais Perceval.
C'était nouveau.
Elle en crevait.

Prudence inspire, tremblante. Je... Je savais que, que ce serait mon père. parvient-elle à articuler malgré les sanglots qu'elle ravalait. Mais... Je... cette fois sa gorge se noue, elle sent les larmes lui monter à nouveau. Perceval bouts de phrases qui font à peine sens. Elle marque une pause, inspire. Je m'attendais pas à le voir comme - comme ça.


Comme de la porcelaine ça voit craque sur ses derniers mots, lui reste bloquée au fond de la gorge. Une grimace vient lui étirer les traits, commissures de lèvres qui flanches, sourcils qui froncent, regard qui fuit celui d'Edelgard pour se perdre au delà dans un coin de mur de son bureau. Elle lutte pour garder la face, juste un peu, juste assez. Le regard vide de son frère en mémoire. Prudence inspire en soubresauts pour se donner de la force, les lèvres pincées.

Il pourrait le faire. Il pourrait faire pire. qu'elle murmure à demi-voix, comme si le souffler était plus facile que le dire haut et fort. Peut-être que je devrais rentrer... Elle déglutit, s'essuie du bout des doigts les joues, recueille chaque perle comme les rosées sur le feuillage de ses bouquets. Sinon... Elle le sent. Sinon il le fera, j'en suis sûre.


Et à nouveau sa voix se brise alors qu'elle ravale une nouvelle marée de sanglots qui ne s'arrêtent pas de lui courir en dedans. L'impression que cet épouvantard avait raison. Que sa peur était bien fondée. Que ce serait sa faute. Que tout l'était déjà.



Dernière édition par Prudence Prince le Mar 11 Aoû - 21:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
Edelgard Umbridge
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
small steps (prudence) 8fc32367d62071de2ee96e54240c3a9119ebf068
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) EmptyMar 26 Mai - 21:57




Nous avons tous nos propres démons.
Et la lionne à ses siens. Ses cicatrices, ses blessures internes et certaines, encore visibles. Alors elle observe le démon sans visage qui se transforme, se façonne pour prendre la forme de la terreur nocturne, peur sans nom qui hante Prudence au plus profond de son âme. Prête à la défendre si besoin, à faire cesser tout cela, faire tomber le rideau, elle attend Edelgard, mais observer la scène lui ravive la mémoire.
Tristes souvenirs.
La cruauté des hommes, les moqueries des femmes, l'incompréhension des proches, l'amour a ses raisons que la raison ignore. L'adage n'a finalement jamais été aussi vraie, aussi puissante. Premier amour, ivresse de la jeunesse, l'école, cette fille avec ses couettes rousses, une Weasley, ces tâches de rousseur, ce sourire et un baiser volé, échange sous un arbre, à l'orée des bois, dix-sept ans et déjà, la certitude et la confirmation d'être différente.
Mais la jeunesse n'est qu'innocence, le rêve a continué et il a éclaté, il s'est effondré, il s'est brisé, cassé en mille morceaux par la dure réalité, des années plus tard. La méchanceté des hommes. Dans toute sa splendeur, dans tout ce qu'elle a d'horrible, d'injuste et de coupable.

Alors les voici.
Les démons de la lionne, patronne du casino.
Les rires des autres, les jugements d'autrui et l'injustice du ministère, le tout portant le visage et le nom suivant, Merigold. Elle a disparu, elle a obéi à son père, en avait-elle seulement le choix ? Oui. Et elle a choisi son patronyme et sa carrière, un faux mariage et le reste, Edelgard l'ignore. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle en a souffert, c'est qu'elle fut brisée pendant de longs mois, presque deux années avant de se relever et d'avancer, de sortir la tête haute et d'affirmer ce qu'elle est, soutenue par ses proches. Et l'évidence est là. A chaque instant, la sorcière n'a jamais été seule.
Jamais.
Mais parfois, dans les bras d'une autre, je sens encore son parfum.
Les démons sont toujours, ils rôdent pour resurgir au moindre faux pas, affamés par la faiblesse des autres, des parasites.

« Je... Je savais que, que ce serait mon père.. » ce cher Atticus, un enfoiré parmi tant d'autres, mais un maître dans cet art, préférant battre la femelle plutôt que de l'affronter à armes égales. On fait claquer les poings avec trop d'aisance. « Mais... Je... » instinctivement, Edelgard pose sa main sur celle de la sorcière, pour la réconforter, pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule, plus jamais. « Je m'attendais pas à le voir comme - comme ça. »
« Chérie, ce n'est qu'un épouvantard. Ce n'est pas la réalité, c'est l'expression de ce qui te fait le plus peur, c'est très différent. » elle marque une pause.

Déjà, elle se lève Edelgard, s'empare d'un mouchoir en tissu propre pour le tendre à la sorcière, la force à s'asseoir dans le canapé. L'entraînement suffit pour aujourd'hui, les émotions sont là, il ne faut pas en faire plus, mais elles ont avancé. Elles ont découvert l'origine de la peur, la puissance de la fraternité et maintenant, la lionne sait ce qu'elle doit combattre, comment aider encore un peu plus l'hirondelle à prendre son envol pour échapper à ses démons terrestres.
Nous y arriverons Prudence, ceci est une promesse.

«  Il pourrait le faire. Il pourrait faire pire. » les hommes sont horribles, Edelgard ne répond pas, se contente de bouger sa baguette pour faire chauffer du thé dans une bouilloire en fonte noire aux allures asiatiques. « Peut-être que je devrais rentrer... » Le regard vrille subitement, Edelgard fixe la sorcière, non sans dureté, mais avec une réelle détermination. « Sinon il le fera, j'en suis sûre. »

Elle sanglote à nouveau.
Tant pis pour le thé.
Celui-ci peut bien attendre car déjà, la sorcière sèche les larmes de Prudence du bout des doigts, se met à sa hauteur et lui redresse le visage, l'oblige à la regarder, les yeux dans les yeux.

« Il n'en fera rien. Ton père est une brute, mais il n'est pas idiot et encore moins fou. » le ton claque, la voix est stricte. « Toi, il s'en moque, mais pas ton frère. Sais-tu pourquoi ? C'est un garçon. Un héritier mâle dont le but est d'engendrer des fils à son tour pour perpétuer la lignée et transmettre un nom. Toi, tu n'es bonne qu'à engrosser et à être vendue contre une dot alléchante, soit dit en passant. Les gens de ce milieu fonctionnent ainsi Prudence. Ton père ne fait pas exception à la règle. Bien sûr... Si ton frère se montre déviant, ton père pourra sévir, mais en aucun cas il n'osera le tuer. Il aurait trop à perdre, crois-moi. » ces gens là fonctionnent tous la même façon. « Si tu rentres, tu signes ton arrêt de mort. Je ne le permettrai pas. Tu n'as pas fais tout ceci pour en arriver là. Et tu sais comme moi que cela n'aidera pas ton frère. » le ton se radoucit, se montre plus calme, le côté maternel ressort, l'héritage de la douce Ivana Umbridge. « Cela suffit pour aujourd'hui. Ce fut assez éprouvant, mais bénéfique. Nous avons vu le visage de ta peur, nous allons désormais apprendre à la combattre Prudence, ensemble. En rejoignant l'Ordre, tu n'as pas rejoins qu'une cause, tu as rejoins une famille et une famille, un clan, ça se serre les coudes. Jamais je ne te laisserai. Tu n'es plus seule Prudence, plus jamais. » petit sourire, la sorcière se relève enfin, fait apparaître deux tasses de thé.
« Et si nous profitions de ce repos bien mérité pour savourer une délicieuse tasse de thé ? »

Artemis et la petite chasseresse.
Le lien invisible, mais fort.
Plus seule.
Plus jamais.
Jamais.


rp terminé.

Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t849-empress-of-fire-ed
Contenu sponsorisé
small steps (prudence) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: small steps (prudence)   small steps (prudence) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
small steps (prudence)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
for the greater good :: miroir du rised :: Rps archivés-
Sauter vers: