(tc lumos) — la forêt des lovegood

LA FORÊT DES LOVEGOOD
QG des enfants de morgane

Début mars 1914. Le jour se lève à peine sur les docks brumeux de Londres lorsque tu reçois un hibou de la part d’Eabha de Brún. « […] auront pour mission de repérer et rapatrier le plus de nés-moldus et hybrides possibles. Quant à vous, mon cher Huojin, Lavinia m’a fait part de vos compétences et je vous saurai gré de bien vouloir nous rejoindre au plus vite. Nos réfugiés auront besoin d’un médicomage et je ne vous cache pas qu’un œil avisé ne serait pas de trop pour préparer l’infirmerie. Je compte bien évidement sur votre présence et espère vous retrouver dans la forêt des Lovegood, au sein de notre tout nouveau quartier général. Bien à vous. EdB ». Tu regardes le volatile s’envoler par la fenêtre de ta cuisine et attrapes lentement ta baguette avant de murmurer un « incendio » du bout des lèvres.

Le parchemin s’enflamme aussitôt entre tes doigts et tu repenses aux paroles de la leader avant d’attraper la tasse de café que tu avais mise de côté. Dans moins de deux jours, les Enfants de Morgane partiront en mission et ramèneront plusieurs dizaines de malheureux chez les Lovegood … Eabha a raison, je dois plier bagage et partir au plus vite. Tu avales ce qu’il te reste d’arabica et te tournes vers la petite chambre qui se trouve sous les combles de ton appartement avant d’hurler : « Hana ! Je dois partir ! Rendez-vous à l’hôpital et prévenez Monsieur Laguibole de mon absence. Je serais de retour d’ici quelques jours ! ». Un bruit de pot cassé suivi de quelques jurons accompagne un bruissement de pas précipités lorsque tu aperçois la tête de ton assistante en haut de l’escalier. « Vous partez ? Maintenant ? » Demande t’elle, l’air ahurie. « En effet, c’est ce que je viens de dire » Rétorques-tu gentiment alors que la demoiselle lève les yeux au ciel et resserre les pans de sa robe de chambre avant de te rejoindre dans la cuisine. « Où allez-vous ? Je peux vous accompagner ? » Elle te lance un regard plein d’espoir que tu balayes d’un revers de main. Non, cette fois, tu ne peux pas l’emmener avec toi. Ce serait beaucoup trop dangereux et surtout, tu n’es pas sûr de pouvoir lui parler des Enfants de Morgane. Il te faut d’abord l’avis des membres fondateurs et surtout, le consentement d’Eabha. « Navré ma chère, mais pas cette fois … » Réponds-tu en te pinçant les lèvres.

Tu passes rapidement dans ta chambre, rassembles quelques affaires et rejoints Hana qui vient de s’installer dans le petit salon avant de lui donner tes dernières instructions. « Après avoir prévenu l’hôpital, pensez à rendre visite à mes parents. Ils auront sans doute besoin de vous à l’herboristerie aujourd’hui. Oh, et n’oubliez pas non plus de passer à l’épicerie ! Je crois nous n’avons plus de riz ». La sorcière hausse un sourcil et te jette un regard air dédaigneux avant de relever le menton. « Nom d’un troll Huojin, je rêve ou vous me prenez pour votre elfe de maison ? » Tu lèves les yeux au ciel – en t’efforçant de ne pas sourire – et attrapes ta veste avant d’incliner la tête. « Si c’était le cas, j'arrêterais de vous payer, Miss Feng. » « Oh espèce de sale petit … » Les mots doux de ton assistante n’ont pas le temps de parvenir jusqu’à tes oreilles. Tu transplanes en un claquement de doigts dans les landes britanniques, tout près de la forêt où se trouve la demeure des Lovegood.

* * * * * *

Deux jours plus tard. Mondingus et sa famille t’ont accueilli à bras ouverts, comme à leur habitude. Après quelques embrassades et échanges informels, tu t’es directement mis au travail aux côtés de sa femme et quelques membres de l’organisation. Les choses ont bien avancé. À tel point que l’infirmerie a très vite été opérationnelle et que l’inventaire des plantes et potions – dont vous avez cruellement besoin – est sur le point d’être terminé. 

Après avoir soigné plusieurs vagues de réfugiés durant les dernières quarante-huit heures et géré une équipe qui peine (encore) à trouver ses marques, tu quittes finalement l’infirmerie aux côtés de Lavinia pour te rendre dans la cour intérieure où se trouve la leader du culte. « Eabha souhaite faire un discours » T’informe la matriarche des Lovegood avant de poser sa main sur ton bras. « Va rejoindre les autres, je dois retrouver Mondingus » Tu acquiesces et la regardes partir dans la direction opposée à la tienne lorsqu’au loin, tu remarques ton meilleur ami, @Abelforth Dumbledore. « Abel ! » L’interpelles-tu alors qu’Eabha balaye la foule du regard et commence son allocution.

Début mars 1914, forêt des Lovegood.
Deux jours auparavant, le hibou avait toqué à sa fenêtre, majestueux, à l'image de sa messagère. Une petite attention pour chacun, une requête glissée entre les lettres manuscrites, il n'avait fallu qu'une dizaine de secondes à Abelforth pour comprendre son rôle dans cette nouvelle organisation : rassembler les rescapés, les échappés, les survivants. Son bar avait souvent été un refuge pour les malheureux et les oubliés qui souhaitaient se noyer dans la boisson pour fuir leur réalité, celle qu'on leur imposait. Alors Abel s'était de nombreuses fois improvisé épaule ou oreille pour les confidences nocturnes des ivrognes, et pouvait retrouver aisément chacun d'entre eux. La volonté encore tremblante, il venait à peine de s'engager suite à sa rencontre avec Sinéad, une amie de longue date. Pendant longtemps, il n'avait pas compris les changements qu'il avait pu observer chez la blonde : comme enrôlée dans le moule des sang-purs, il l'avait crue avoir été façonnée, manipulée, à leur image. Soulagement lorsqu'il avait compris qu'en réalité, celle qui arborait nouvellement le nom Olbricht n'était en fait qu'une actrice, rassemblant des informations pour cette organisation tenue par sa mère - main de fer dans un gant de velours. Il l'avait alors admirée, oui, admirée pour son courage, d'avoir sacrifié un mariage, une vie, pour ses idéaux. Et c'était un peu sans réfléchir qu'il avait accepté, presque peu convaincu mais l'inconscient le guidant, d'intégrer ce groupuscule qui traduisait tout ce qu'il pensait depuis des années déjà sans jamais oser l'évoquer. Sans oublier évidement d'entrainer Jin, son meilleur ami, son deuxième frère, avec lui, ainsi que sa famille.

Mission accomplie. Deux jours plus tard, une dizaine d'hybrides supplémentaires vinrent grossir la foule de miraculés au sein de la bâtisse Lovegood. La forêt surplombant la manoir était d'une densité impressionnante, et c'était à la lisière de celle-ci, dans la cour intérieure, qu'Eabha de Brún rassembla tous ses protégés. Eabha de Brún était de ces personnes dont le visage marquait à jamais, et Abelforth se sentait un peu intimidé par cette grande dame, qui lui inspirait pourtant une confiance presque maternelle.
"Ainsi, je vous propose de découvrir votre foyer, et de vous présenter les uns aux autres. Ensuite, nous parlerons organisation et stratégie." Les choses sérieuses commençaient donc. Abel pensait à son frère, à Minerva, qui, de l'autre côté de la lutte, avaient créé l'Ordre du Phénix, dont il avait décidé de ne pas rejoindre les rangs, certainement par peur ou lâcheté, faiblesse ou paresse. Pourtant, il était bien là, sauveur et justicier, et se sentait un peu nerveux, pas réellement sûr d'être à sa place. Soudain, un éclat de voix familier l'interpella, et il se retourna pour se trouver face à Jin. Abel, heureux de retrouver son meilleur ami qu'il n'avait pas vu depuis quelques jours, le prit chaleureusement dans ses bras. "Tu n'as pas chômé, à ce que j'ai pu constater, Docteur." Le félicita-t-il. Ensemble, ils commencèrent une marche parmi la joyeuse troupe dont le brouhaha désordonné n'était que le reflet de leur organisation. Pour le moment. "Alors ça y est, ça commence." Déclara-t-il, l'air un peu plus grave. Il ne connaissait pas la moitié des visages qui se trouvaient autour de lui, étant tout nouveau dans le groupe, mais ces personnes allaient devenir ses frères et sœurs d'armes. Il ne pouvait plus faire marche arrière, désormais. Alors que les deux amis déambulaient, une tête familière interpella Abel. "Ne serait-ce pas..." Alors qu'ils approchaient, Abel eut la confirmation. "@Orphée Trelawney." La jeune femme se retourna à l'entente de son prénom, et Abel lui adressa un sourire sincère. Ayant foulé Poudlard pendant les mêmes années, il avait eu l'occasion quelques fois de discuter avec l'adolescente qu'elle était, notamment par la biais de Minerva. Aujourd'hui, tout le monde savait le triste sort que Grindelwald réservait à sa sœur, Cassandra, et quelle nouvelle réputation le reste de la famille avait hérité. Cependant, c'était sans jugement qu'Able l'observait, et qu'il remarqua ses joues creusées et son air fatigué. Quelles épreuves avait-elle dû surmonter ? "Je ne pensais pas te croiser ici, ça me fait plaisir. Jin et moi-même avons rejoint le mouvement récemment. Comment vas-tu ?"